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Parlé : — Y en à-t-il, y en a-t-il aujourd’hui des dindons ! ! I Messieurs ! mesdames I on n’attend jilus que l’honneur de votre présence... Mon ami Paillasse, fais placer ces messieurs aux premières sur des chaises...

On trouve, mais écrit de bonne foi, un autre exemple des deux vers bouffons qui font l’objet dé cet article, dans une ancienne relation du Voyage de Vaséo de Gama. Il s’agit de loups marins «d’une grosseur surprenante, avec des dents fort longues, « qui furent rencontrés en 1497 : « Ces animaux, dit l’auteur delà relation, sont si furieux, qu’ils se défendent contre ceux qui les attaquent. ■

Dans l’application, ces vers se disent de celui qui riposte à une attaque quand il a cent bonnes raisons pour le faire :

« Si regrettables que soient ces vengeances, elles peuvent être, non pas justifiées, mais expliquées par les souffrances inouïes qui poussèrent au désespoir le peuple des campagnes. Oui, le paysan fut cruel, et le sang qu’il a versé souille son histoire. Mais il ne fut meilleur ni pire que ses oppresseurs, et, quand on entend certaines diatribes h la mode, on ne peut s’empêcher de les taxer d’exagération, et l’on se dit avec une ironie amère :

Cet animal est fort méchant : Quand on l’attaque, il sp défend.

H. d’Audigier.

Animaux (DISCOURS SUR LA NATURE DES),

par Buffon. Ce discours, publié en 1753, et qui ouvre le quatrième volume des œuvres de Buffon, édition in-4<> de l’imprimerie royale (V. Histoire naturelle de Buffon), contient une étude générale de l’organisation et des facultés des animaux. L’auteur s’y montre le précurseur de Bichat dans la distinction physiologique de la vie animale et de la vie organique ; il s’efforce en outre d’établir d’une façon précise et rigoureuse la distinction psychologique de la vie animale et de la vie humaine.

En comparant les deux manières d’être que présente 1 animal, état de mouvement et état de repos, veille et sommeil, Buffon fait cette remarque importante que, dans le premier état, tous les ressorts de la machine animale sont en action, tandis que "dans le second il n’y en a qu’une partie. Cette partie, qui est en action pendant le sommeil, est aussi en action pendant la veille ; elle est donc d’une nécessité absolue, puisque l’animal ne peut exister d’aucune façon sans elle ; cette partie est indépendante de.l’autre, puisqu’elle agit seule ; l’autre, au contraire, dépend de celle-ci, puisqu’elle ne peut seule exercer son action ; l’une est la partie fondamentale de l’économie animale, puisqu’elle agit continuellement et sans interruption ; l’autre est une partie moins essentielle, puisqu’elle n’a d’exercice que par intervalles et d une manière alternative. L’action du cœur et des poumons dans l’animal qui respire, l’action du cœur dans le fœtus forment cette première partie de l’économie animale ; l’action des sens et le mouvement du corps et des membres constituent la seconde. Le sommeil, en suspendant la sensibilité et le mouvement, réduit momentanément l’animal à cette première partie ; des êtres qui y seraient réduits d’une façon permanente ne différeraient en rien des animaux qui dorment. Un végétal n’est dans ce sens qu’un animal qui dort, et en général les fonctions de tout être organisé qui n’aurait ni mouvement ni sens pourraient être comparées aux fonctions d’un animal qui serait par sa nature contraint a dormir perpétuellement.

Ainsi ces deux états différents, veille et sommeil, nous révèlent dans l’animal deux

Sarties : une partie intérieure, qui est la base e l’économie et qui appartient a tousdes animaux sans exception ; une partie extérieure, une enveloppe plus ou moins riche de sens et de membres, et par laquelle les animaux diffèrent entre eux. Dé là deux vies distinctes : une vie intérieure, commune à l’animal et au végétal, une vie extérieure, vie animale proprement dite, d’autant plus complète que l’enveloppe extérieure contient plus de sens et de membres^ Le cœur est le centre de la vie intérieure ;,1e cerveau est le centre de la vie extérieure. ’.

comparaison des facultés de l’animal avec celles de lhomme. L’animal, selon Buffon, est un être purement matériel qui ne pense ni ne réfléchit ; ses facultés les plus élevées s’expliquent par les ébranlements que reçoivent ses sens, qu’ils transmettent au sens intérieur ôt général, au cerveau, et que celui-ci conserve et communiquéaux nerfs. Dans l’animal ; il n’y a que l’appétit ; dans -l’homme, il y %} outre l’appétit, la connaissance. Dans l’animal, les degrés d’excellence des sens suivent un autre ordre que dans l’homme. Le. sens le

F lus relatif à la connaissance est le toucher ; homme a ce sens plus parfait que les animaux. L’odorat est le sens relatif a l’appétit ; l’animal a ce sens infiniment meilleur que l’homme. Dans l’homme, le premier des sens pour l’excellence est le toucher, et l’odorat est le dernier-dans l’animal, l’odorat est le premier des sens, et le toucher est le dernier : cette différence est relative à la nature de

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l’un et de l’autre. Les animaux n’ont qu’un moyen d’avoir du plaisir-, c’est d’exercer leur sentiment pour satisfaire leur appétit ; nous avons cette même faculté, et, de plus, un autre moyen de plaisir, c’est d’exercer notre esprit, dont l’appétit est de savoir. Les ani^ maux ont des sensations, mais ils ne forment’ pas d’idées, parce que les idées ne sont que des sensations comparées, et que l’homme seul a la faculté de comparer ses sensations. Il y a deux espèces de mémoires : la mémoire des idées, qui est la mémoire véritable, et la réminiscence des sensations : les animaux n’ont que cette dernièré. Leur imagination ne s’applique également qu’aux sensations. Leur conscience d’existence est simple, elle dépend uniquement des sensations qui les affectent actuellement. Privés d’idées et pourvus de sensations, ils ne savent point qu’ils existent, mais ils le sentent. L’état dans lequel nous nous trouvons par instants lorsque nous sommes violemment agités par une passion, et dont nous exprimons l’idée en disant que nous sommes hors de nous, peut être considéré comme leur état habituel. La puissance de réfléchir, se manifeste par deux opérations ; elle compare les sensations pour eu former des idées ; elle compare les idées mêmes pour en former des raisonnements. Par la première de ces opérations, nous acquérons des idées particulières et qui suffisent à la connaissance des choses sensibles ; par la seconde, nous nous élevons à des idées générales nécessaires pour arriver à l’intelligence des choses abstraites. Les animaux n’ont ni l’une ni l’autre de ces facultés, parce qu’ils n’ont point d’entendement, et l’entendement de la plupart des hommes paraît être borné à la première de ces opérations.

L’homme intérieur est double (Homo duplex) ; il est composé de deux principes différents par leur nature, et contraires par leur action : le principe spirituel, l’aine, et le principe animal et purement matériel. Le principe animal se développe le premier ; le principe spirituel se manifeste plus tard ; il se perfectionne au moyen de 1 éducation ; c’est par la communication des.pensées d’autrui que l’enfant en acquiert et devient lui-même pensant et raisonnable. C’est parce que la nature de l’homme est composée de deux principes opposés, qu’il a tant de peine à se concilier avec lui-même ; c’est de là que viennent son inconstance, son irrésolution, ses ennuis. Les animaux, dont la nature est simple et purement matérielle, ne ressentent-ni combats intérieurs, ni opposition, ni trouble ; ils n’ont ni nos regrets, ni nos remords, ni nos espérances, ni nos craintes. Dans les passions de l’homme, il faut distinguer le physique et le moral ; le physique des passions n’est produit que par le sens intérieur matériel. Il y a des passions", comme la peur, l’horreur, la colère, l’amour ou plutôt le désir de jouir, qui sont purement physiques et doivent naturellement nous être communes avec les animaux. Il en est de même de- certains attachements qui ne supposent nullement la puissance de^ penser et de réfléchir. Mais l’amitié, qui vient de l’âme, est le propre de l’homme. Quant au talent d’imitation que montrent certains animaux, ce n’est quun effet mécanique, un résultat purement machinal, dont la perfection dépend de la vivacité avec laquelle le sens intérieur, matériel reçoit les impressions des objets, et de la facilité de les rendre au dehors par la similitude et la souplesse des organes extérieurs. Les hommes les mieux doués sous ce rapport sont ordinairement ceux qui réfléchissent le moins ; il n’est donc’ pas surprenant qu’on trouve ce talent dlimitation dans les animaux, qui ne réfléchissent point du tout.

Le Discours sur la nature des animaux se termine par la comparaison de l’homme en société avec l’animai en troupe. Ici Buffon, faisant allusion à Réaumur, à Lyonnet, à Lesser, s’élève contre l’admiration qu’il voit accorder par les naturalistes à l’intelligence et aux talents des insectes. Il n’estime "rien de plus gratuit que ces vues morales qu’on voudrait prêter aux abeilles, que cet amour du bien commun qu’on leur suppose, que cet instinct singulier qui équivaut a la géométrie la plus sublime ; il. déclare avec un dédain superbe qu’une mouche ne doit pas tenir plus de place dans la tête d’un naturaliste quelle n’en tient dans la nature. La société humaine, ajoute-t-il, suppose la faculté raisonnable ; elle dépend moins des convenances physiques que des rapports moraux ; elle est l’œuvre réfléchie de l’homme, et le meilleur usage qu’il ait fait de sa raison. La société, dans les animaux qui semblent se réunir librement et par convenance, comme les éléphants, les castors, les singes, suppose l’expérience du sentiment. Enfin, la société des bêtes, qui, comme les abeilles, se trouvent ensemble sans s’être cherchées, ne suppose rien : quels qu’en puissent être les résultats, il est clair qu’ils n’ont été ni prévus, ni ordonnés, ni conçus par ceux qui les exécutent, et qu’ils ne dé fiendent que du mécanisme universel et des ois de mouvement établies par le créateur. « Animaux (Traité des.), par Condillac. Cet ouvrage. publié en 1755, se divise en deux parties : la première, où l’auteur combat les idées de Buffon sur les facultés des animaux ; la seconde, où il explique à sa manière l’origine, et marque les limites de ces facultés.

La première partie s’ouvre par une réfutation du système cartésien de l’automatisme

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des bêtes. Quand il s’agit de sentiment, dit Condillac, il n’y a d’évidemment démontré pour nous que celui dont chacun a conscience. Cependant nous ne révoquons pas en doute le sentiment dans les autres hommes ; nous sommes tout aussi fondés, à le reconnaître dans les animaux que nous voyons veiller, comme nous, à leur propre conservation et dont les actions paraissent réglées par des sens tout à fait semblables aux nôtres. Ainsi, il y a dans les bêtes autre chose que du mouvement ; ce ne sont pas des automates : elles sentent.

Si les bêtes sentent, elles sentent comme nous, car ou ces propositions, les bëtes sentent et l’homme sent, doivent s’entendre de la même manière, ou sentir, lorsqu’il est dit des bêtes, est un mot auquel on n’attache point d’idée. On ne saurait admettre, avec Buffon, que l’homme intérieur soit double, qu’il soit formé de deux principes sentants, l’un simple, l’autre étendu, car l’unité de personne suppose nécessairement l’unité de l’être sentant. Voir un être purement matériel dans l’animal, un effet purement mécanique dans ses déterminations, ne saurait se concilier avec le sentiment qu’on lui accorde. Vainement Buffon parle-t-il d’ébranlements : on ne conçoit pas de liaison entre ces ébranlements et le sentiment. Des

idée de mouvement, et tout ce mécanisme n’offre qu’une machine sans âme, c’est-à-dire une matière incapable de sentir.

Le sentiment ne peut suffire pour expliquer tous les actes des animaux. La connaissance est nécessaire pour rendre raison des mouvements par lesquels ils. fuient ce qui leur est contraire et recherchent ce qui leur convient, mouvements qui varient suivant les circonstances. Invoquer l’instinct, l’appétit, c’est prendre des mots pour des raisons. Qu’y-a-t-il sous ces mots ? Tout simplement des habitudes formée* dtais le premier âge et qui ont échappé à l’observation. Telles sont les habitudes de toucher, de voir, d’entendre, de sentir, d’éviter ce qui est nuisible, de saisir ce qui est utile, de se.nourrir ; ce qui comprend les mouvements les plus nécessaires à la conservation de l’animal.

Dans la seconde partie, Condillac s’efforce de montrer que, dans les animaux, les habitudes supposées naturelles sont dues à l’expérience, sont acquises ; en d’autres termes, que l’instinct peut se ramener à l’intelligence. Chez l’animal, dit-il, le besoin est le principe des connaissances ; c’est le besoin oui le fait essayer ses organes sur chacun des oojets qui l’entourent, et lorsque nous le croyons tout occupé à jouer, c’est proprement la nature qui joue avec lui pour l’instruire. Il étudie, mais sans avoir.le dessein d’étudier ; il ne se propose pas d’acquérir des connaissances pour en faire un système ; il est tout occupé des plaisirs qu’il recherche et des peines qu’il évite. Cependant, sans faire d’efforts pour s instruire, il s’instruit. Lès objets se distinguent à ses yeux, se distribuent avec ordre ; les idées se multiplient suivant les besoins, se lient étroitement les unes aux autres. En un mot, chez l’animal, toutes les facultés naissent d’une même origine, la sensation ; s’engendrent par un même principe, le besoin ; s’exercent par un même moyen, la liaison des idées. Sensation, besoin, liaison des idées : tel est le système auquel il faut rapporter toutes ses opérations comme les nôtres. Les bêtes inventent comme nous, si ïnuenfer-eignifie la même chose que juger, comparer, découvrir. Elles inventent même encore, si par là on entend se représenter d’avance ce qu’on va faire. Mais elles ont infiniment moins d’invention que nous, soit parce qu’elles sont plus bornées dans leurs besoins, soit parce qu’elles n’ont pas les mêmes moyens pour multiplier leurs idées et pour en taire des combinaisons de toute espèce. On croit communément que les animaux d’une même espèce ne font tous les mêmes choses que parce qu’ils cherchent à se copier, et que les nommes sont d’autant plus différents les uns des autres que l’imitation joue un plus faible rôle dans leurs actes. Suivant Condillac, c’est le contraire qui est vrai ; l’uniformité des habitudes chez les animaux tient précisément au peu de commerce d’idées qui existe parmi eux, c’est-à-dire a l’impuissance où ils sont de se copier ; les différences que l’on observe entre les hommes viennent de la faculté qu’ils ont de se communiquer leurs besoins, leurs expériences, et de former linsi, en se copiant mutuellement, une. masse de connaissances communes ; chacun, en effet,

pourquoi il ne ressemble exactement à

Condillac voit dans ce qu’on appelle instinct un commencement de connaissance. Pour nous donner une idée exacte de l’instinct, il nous montre deux moi dans chaque homme, le moi d’habitude et le moi de réflexion. Le moi d’habitude, voilà l’instinct ; le moi de réflexion, voilà la raison. Mais cette habitude où la réflexion n’a plus de part, c’est en réfléchissant qu’on l’acquiert. Aussi bien dans l’animal que dans l’homme, la réflexion précède et produit l’habitude ; à mesure qu’elles naissent, les habitudes sont soustraites à la réflexion qui, après les avoir formées, les abandonne en quelque sorte à elles-mêmes pour se porter sur d’autres actions ; c’est ainsi que

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sur ce qu’il fait. Ce qui distingue l’animyl, c’est qu’en lui, à cause de son peu de besoins, la réflexion épuise de bonne heure son activité, finit par se transformer toute entière en habitude, en instinct, au lieu que l’homme conserve toujours au-delà de ses habitudes une certaine mesure de réflexion. Ce qui distingue l’animal, c’est que, par la nature de ses besoins, ’ il ne s’intéresse qu aux objets extérieurs, c’est que son instinct 1 entraîne toujours au dehors ; au lieu que l’homme, capable d’abstractions de toute espèce, peut se comparer avec tout ce qui l’environne, rentrer en lui-même et en sortir. En deux points surtout éclate la supériorité de l’homme sur les bêtes : la connaissance de la divinité et la connaissance de la inorale.

L’homme s’élève aux idées du juste et de l’injuste : l’animal n’a d’autre règle que la force : de là une différence essentielle que l’induction permet de mettre en l’âme des bêtes et celle de l’homme. L’âme de l’homme doit continuer d’exister après la mort, parce ’ que Dieu est juste. L’âme des bêtes est mortelle, parce qu’incapable de mérite et de démérite, elle n’a aucun droit sur la justice divine. V. Homme, Instoct.

Animaux (Lettres sur les), .par Georges ’ Leroy. V. Lettres.

Animaux (Histoire des), par Aristote. V. Histoire.

Animaux parlants (les), poiime allégorique de Casti, en vingt-six chants. C’est une satire amère des cours, dans laquelle le ltèvre-roi, tyran imbécile, a le renard pour ministre d’État ; le loup est le ministre des finances ; le tigre commande les armées, etc. Prêtant, comme Ésope, les passions humaines aux animaux, Casti a parodié assez plaisamment toutes les phases des révolutions politiques : les beaux sentiments affichés et ta cupidité secrète des chefs qui se succèdent ; l’intolérance de ces cabales qui n’admettent point de salut hors de leur sein, et qui regardent comme des principes éternels les sentiments à ta mode. Il a représenté d’une manière piquante l’éloquence démagogique duchien, la morgue aristocratique de l’ours, etc. Mais la plaisanterie est beaucoup trop prolongée : on soutient difficilement l’attention pendant vingt-six chants, et le style lâche et négl à réveiller l’attention.

L’auteur était à Vienne, auprès de l’empereur Joseph II, lorsqu’en 1794 il résolut d’écrire son poème ; dont le plan occupait depuis longtemps sa pensée. Mais, quelle que fût sa. faveur auprès du monarque allemand, il sentit, qu’il ne pourrait conduire à bonne fin son entreprise, tant qu’il ne serait pas complètement indépendant. Il lui semblait difficile, surtout, de publier son ouvrage. Casti n’hésita pas : renonçant au titre et aux appointements de poëte impérial, il se retira en Toscane, où il séjourna une année, puis vint à Parts chercher le loisir et la tranquillité nécessaires pour mettre la dernière main à son poème. À peine les Animaux parlants eurentils paru, que les éditions s’en multiplièrent avec une étonnante rapidité, soit en Italie, soit dans. les pays étrangers. On porta sur ce poSrne un. jugement plus que favorable, et la Décade philosophique disait en 1802 : « Le succès sera durable ; l’importance du sujet, sa nouveauté, et le rare talent déployé dans l’exécution, recommandent ce poème unique à la postérité. ■ Reconnaissons que la postérité n’a pas cornplétement confirmé ce jugement ; l’œuvre de Casti a été, au contraire, vivement critiquée. ’ Il existe une traduction en vers de L. Maréchal, publiée en 1819, et plusieurs autres en prose.

—De

Animaux fabuleux et symbolique

tout temps, les animaux ont été choisis, vant leurs instincts, pour symboliser telle vertu ou tel vice ; partout, la superstition populaire les a consacrés et donnés pour attributs aux dieux, aux héros et aux saints. Il n’est peut-être pas un animal connu des anciens, dont la mythologie grecque n’ait fait l’emblème ou l’image même de quelque divinité. Il nous suffira de citer : l’aigle, consacré au maître des dieux ; le paon, à l’orgueilleuse Junon ; le hibou, a la vigilante Minerve ; le bouc, à l’impudique Cypris ; leporc, à la féconde Cérès ; la biche, à Diane lachasseresse ; le coq et la couleuvre, à Esculape ; les colombes, les moineaux attelés au char de Vénus ; les tigres, les lynx et les panthères, à celui de Bacchus ; les lions, à celui de Cybèle ; les chevaux marins de Neptune ; les chevaux noirs de Proserpine ; les chevaux’ brûlants du Soleil ; lédouble serpent ou caducée de Mercure ; les vipères de l’Envie ; les serpents qui coiffent la Discorde et les Euménides ; fa chèvre Amalthée, nourrice de Jupiter ; l’aigle qui ronge le foie de Prométhée ; le vautour qui fait subir le même supplice au géant Tityus ; le serpent Python, percé par les flèches du fils de Latone ; le sanglier de, Calydon, tué par Méléagre ; le lion déNémée, le sanglier d Erymanthe, les oiseaux du lac Stymphale, l’hydre de Lerne, et autres bêtes plus ou moins fantastiques et redoutables, exterminées par Hercule : puis une foule de monstres, participant de la nature de plusieurs animaux : les satyres, moitié hommes, moitié chèvres ; les centaures, chevaux à figure humaine ; la Chimère, tête de lion, corps do chèvre et queue de dragon ; la Renommée, couverte dyeux, d’oreilles et de bouches ;