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de chaleur ; il est permis de croire que la sévérité des arénpngiies, ces juges si respectés, en fut la cause originelle, puisqu’ils interdisaient aux orateurs tous mouvements pathétiques, et ne voulaient entendre que l’exposition nette et claire dés faits et des preuves, tant ils craignaient que les passions soulevées par les charmes puissants de l’éloquence n’étouffassent dans leur propre cœur le sentiment de la justice. L’éloquence de Périctès, tout en restant attique, s anime et prend une force jusque-là inconnue" ; ses discours, a la vérité, ne nous sont pas parvenus d’une manière directe ; mais ceux que Thucydide lui prête sont pleins de vigueur et de feu, et nous savonspar un vers d’Aristophane que, lorsqu’il parlait en public, sa voix était comme un tonnerre qui troublait toute la Grèce. Déraosthèile appartient aussi à l’atticisme vigoureux et fort, il en est le représentant, le plus illustre. « Ce qui, chez lui, rappelle l’ancien et pur atlicisme, c’est qu’il, ne cherche point te beau, mais il le produit sans y penser ; c’est qu’il se sert de la parole comme un homme modeste de son habit pour se couvrir ; c’est qu’il fait penser aux choses qu’il dit, non à ses paroles.» (Fénel.) Mais il donne à son style toute la vigueur qui remplit son âme ; son élégance est mâle, austère, et -pourtant pleine d’une chaleur-qui entraîne. Un peu avant Démosthène, on trouve dans Xénophon le modèle le plus parfait peut-être du vrai style attique, tel que l’entendaient Cicéron et Quintilieti, et tel que l’entendent aussi nos-professeurs d :éloquence et nos rhéteurs, c’est-à-dire d’un style qui se distingue surtout parla simplicité, la netteté, l’élégance et la gra< : e des pensées comme des expressions. Démétrius de Phalère vient enfin nous montrer une dernière phase de l’atticisme, un atticistne un peu dégénéré, OÙ quelques-unes des qualités propres aux bons écrivains d’Athènes se mêlent déjà aux. défauts qui plus tard caractérisèrent ce qu’on appela le style asiatique ; l’élégance commence à se transformer en abondance, la force en éclat, la grâce en recherche. Cicéron, chez les Latins, peut donner une idée assez juste de cet atlicisme ; cependant, comme il joignait à l’abondance une grande sûreté de goût, il est resté beaucoup plus près de l’atticisme vrai que dQ genre asiatique.

Si nous appliquons à notre propre littérature la recherche de toutes ces qualités de style dont l’atticisme est l’assemblage, nous trouverons que nos poètes les plus attiques sont Racine ; Voltaire, dans ses poésies légères ; Casimir Delavigne et Alfred de Musset,

l’atticisme chez Mme de Sévigné, Fontenelle, Massillon, Voltaire, historien ou écrivant sa nombreuse correspondance. Enfin Rousseau et Lamennais peuvent être regardés comme les principaux représentants de l’atticisme énergique et plein de chaleur.

L’atticisme des Athéniens prenait chez les Romains le nom d’urbanité (de urbs, ville,

Paris, cet immense foyer de la littérature et des arts, estau reste de la France ce qu’Athènes était à la Grèce, ce que Rome était à l’Italie. Et cependant aucun mot n’exprime chez nous ce privilège attaché à un langage particulier à la, capitale ; soit parce que la langue française n a pas cette finesse d’expressions, ce rhythme, cette prosodie particulière aux deux langues anciennes, soit plutôt parce que la grande facilité de communications qui règne chez nous a introduit le cosmopolitisme dans le langage comme dans les mœurs.

ATTICISTE s. m. tique). l’artisan de l’atticisme, celui qui cherche à reproduire le style des écrivains attiques : Lucien est un atticiste (Acad.)

ATTICURGE s. f. et adj. (att-ti-kur-jedu gr. uttikos, attique ; eryon, ouvrage). Nom que les anciens donnaient à un morceau d’architecture exécuté dans le style athénien ; et particulièrement à une espèce de colonnes à base carrée. On dit aussi {{sc|Atticurgue}

Encycl. « La base atlicurge, dit Perrault, est celle dont on se sert quand on en met dans l’ordre dorique. » La hauteur de cette.base, d’après les indications de Vitruve, est égale à la moitié du diamètre de la colonne ; la partie supérieure à lu plinthe mesure le tiers de ce diamètre. Le même..écrivain parle d’une espèce de porte qu’il distingue de la dori(iue et de l’ionique, et qu’il appelle atlicurge ; la plupart des interprètes pensent qu’il s’agit ici de la porte employée dans l’ordre cointliU

la remarque de Perrault, la porte dtticurge, d après les règles que Vitruve donne pour sa construction, doit être beaucoup moins ornée que l’ionique, et se rapproche par conséquent de la porte dorique. « La porte atticurge, dit Quatremère de Quincy, est cellédont le seuil est plus long que le linteau, et dont les piedsdroits, par suite, ne sont pas parallèles.’» De cette manière est construite la porte du temple de Vesta ou de la Sibylle à Tivoli. (Tibur.)

ATTICUS (Titus Pomponius), né à Rome l’an 110, mort l’an 33 av. J.-C., célèbre par l’amitié qu’il entretint toute sa vie avec Cicéron. I^es troubles occasionnés par la rivalité de Marius et de Sylla l’engagèrent à se retirer à Athènes. Il y apprit la langue grecque


et la parla avec une pureté qui étonna les Athéniens eux-mêmes, et lui valut ce surnom à’Atticus, sous lequel il est connu dans l’histoire. De retour dans sa patrie, il persista à se teniréloigné des affaires publiques, refusa tous les emplois qui lui furent proposés, et ne s’en concilia pas moins l’estime et l’affection de tous les chefs de parti. Cinna et Sylla, Pompée et César, Antoine et Cicéron, Brutus et Octave, rendirent successivement hommage à ses talents, à ses qualités, à la noblesse et à la générosité de son caractère, et s’honorerent de son amitié ; Agrippa épousa sa fille ; Auguste ’fiança la petite-fille d’Atticus à Tibère, qui devait lui succéder. Atteint d’une maladie incurable à l’âge de snixante-dix-sept ans, il se laissa mourir de faim pour se délivrer de ses souffrances. Il avait composé des Annales çt des Généalogies, et même quelques poésies ; mais il ne nous est rien parvenu de ses ouvrages. C6rn. Népos a écrit sa vie. Cicéron lui adressa un grand nombre de lettres, qui forment un recueil de seize livres. V, ciaprès Atticus (Lettres d).

Atticus (Lettres de Cicéron à). Correspondance volumineuse qu« les éditeurs classent ordinairement en seize livres. Ces sortes de mémoires peuvent tenir lieu d’une histoire des dernières années de la République romaine. Le 1er livre renferme d’abord onze lettres, qui ont précédé le consulat de Cicéron. (An de Rome 609.) [1 n’y en a point de "cette année ; Atticus ne quitta pas Cicéron pendant son consulat. La correspondance recommence en 602, et les trois dernières lettres sont de 603. Le 2« livre renferméune partie de cette dernière année, et toute l’année 694. Dans le 3", on trouve les lettres qui se rapportent à la persécution que Cicéron éprouva de la part de Clodius, et celles qu’il écrivit à Atticus pendant son exil. Les lettres du 4e livre sonCdes années 696-699, depuis le retour de Cicéron à Rome jusqu’au consulat de M. Valérius Messala et de Cn. Domitius Calvinns. La correspondance se trouve ensuite interrompue depuis le mois de novembre 699 jusqu’au mots de mai 702, où Cicéron partit pour son gouvernement de Cilicie.— Les lettres écrites pendant son voyage et pendant son séjour en Cilicie forment le 5= et le 6« livre, dont la dernière lettre, du 15 octobre 703, est datée d’Athènes, où Cicéron s’arrêta après avoir quitté sa province. La première lettre du 7" livre paraît encore avoir été écrite à Athènes ; la seconde est datée de Brindes, où Cicéron débarqua le 25 novembre. Le8<* livre contient l’histoire deseize jours de l’an 704, jusqu’à la retraite de Pompée en Grèce. Le 9^ commence*au 6 mars 704, et va jusqu’à la fin du mois. Les lettres écrites depuis le 3 avril jusqu’au 20 mai forment le îoe livre. Ces trois derniers livres nous représentent les anxiétés de Cicéron, et son incertitude sur le parti qu’il devait prendre. À partir du 17 juin, la correspondance s’arrête pendant quelques mois. Les lettres qui furent écrites de l’Emre, du camp de Pompée, et ensuite de Brindes, où Cicéron retourna après la défaite de. Pharsale, depuis le commencement de février 705 jusqu’au mois de juillet 706, lie sont qu’au nombre de vingt-cinq, et forment le ll« livre. Nouvelle lacune dans la correspondance : les quatre premières lettres du 12» ; livre ont été écrites vers le mois de mai 707 ; les suivantes vont jusqu’au milieu de 708. Les six derniers mois de cette année remplissent le 13e livre. La correspondance ne reprend qu’après le meurtre de César, qui eut lieu le 15 mars 709, et les lettres écrites depuis cet événementjusqu’au 15 mai formentle 14elivre. Le 15" va jusqu’au 5 juillet de cette même année ; enfui, le 16", jusqu’au mois de no-Cornélius Népos, contemporain de Cicéron, dit des Lettres à À tticus : • On pourra se passer, après les avoir lues, d’une histoire suivie du même temps. Elles offrent tant de détails sur les hommes célèbres de ce siècle, sur leurs vertus et leurs vices, sur les révolutions de notre patrie, qu’elles semblent nous" en révéler tous les secrets.» Lorsque Pétrarque eut découvert les Lettres familières et les Lettres à Atticus, il s’écria : « Enfin, sur le bord de ma tombe, je connais Cicéron ! » Racine écrivait à son fils aîné : « Vous ne lirez guère d’ouvrage qui vous soit plus utile pour vous former l’esprit et le jugement. » Il en faisait son livre favori et le compagnon de ses voyages. Montesquieu affirme qu’on y voit bien mieux l’état de Rome sous l’usurpation de César, que dans les récits des1 historiens. M. Villemain écrit à son tour ; » Cette collection ne forme qu’une partie des lettres que Cicéron avait écrites seulement depuis l’âge de quarante ans. Aucun ouvrage ne donne-une idée plus juste et plus vive de la situation de la République... Il y respire une inimitable naïveté de sentiments et de style... C’est un nouveau langage que parle l’orateur romain. Il faut un effort pour le suivre, pour saisir toutes ses allusions, entendre ses prédictions, pénétrer sa pensée, et quelquefois même l’achever. Ce que l’on voit surtout, c’est l’âme deCicéron, ses joies, ses craintes, ses vertus, ses faiblesses...»

La correspondance de Cicéron ne renferme pas une lettre de son ami. L’épicurien Atticus fut habile à se ménager d’autres amitiés, par exemjle celle d’Antoine le triumvir. Il dut, après la mort de Cicéron, redemander ses lettres fer Tiron, l’affranchi de l’orateur, et celles-ci furent supprimées sans exception, dans

la crainte qu’elles ne pussent lui nuire ou diminuer son crédit auprès de ses nouveaux maîtres. Pour les autres lettres du grand orateur, Lettres familières, Lettres à Brutus, Lettres à Quintus., V. Lettres de Cicéron.

ATTICUS (Hérode), citoyen d'Athènes, descendant des Eacides, mais n'en était pas moins pauvre, lorsqu’il "trouva un trésor immense dans son petit domaine. Craignant les dénonciateurs, il informa l’empereur Nerva de sa découverte, en lui demandant quelle conduite il devait tenir. « Use de ce que tu as trouvé», lui répondit le prince. Atticus répliqua que ce trésor dépassait de beaucoup la fortune à laquelle il pouvait prétendre. « Eh bien ! abuses-en », lui écrivit de nouveau Nerva. Atticus, loin d’abuser de ses immenses richesses, en fit le plus noble usage et en employa une grande partie en faveur de ses concitoyens. Par son testament, il légua encore une mine de rente à chaque Athénien (environ 90 fr.)

ATTICUS (Hérode), célèbre rhéteur grec, fils du précédent, né vers l’an 110 de J.-C, mort vers 180. Il acquitta, le legs de son père, mais en donnant une fois pour toutes cinq mines à chaque Athénien. Il fut appelé à Rome par l’empereur Anton’m le Pieux, qui lui confia l’éducation de ses deux fils adôptits, Marc-Aurèle et L. Vérus-, et l’éleva au consulat en l’an 143. I ! improvisait’avec tant d’éloquence et de facilité, que l’on disait qu’t7 était la langue grecque elle-même et le roi du discours.

ATTIDE adj/ (a-ti-de — du fr. atte, et du gr. éidos, aspect). Zool. Qui ressemble à une atte. lis. f. pi.. Famille d’arachnides ayant pour type le genre atte.

ATTIÉDI, IE (a-ti-e-di), part. pass. du v. attiédir. Qui de chaud est devenu tiède : De l’eau attiédie. La chaleur brûlante s’étant attiédie, la température de la surface de fa terre a permis aux eaux de s’établir. IBuiï.) Les torrents attiédis de l’Océan torriàieit, qui se portent vers le pote austral, doivent tempérer son atmosphère. (B. de St-P.) il De froid devenu tiède : Une température attiédie par un vent chaud.

Les heures du raidi,

Feront épanouir votre sang attiédi. '

Lamartine.

Se dit surtout, dans ce dernier sens, de la température ou de ses effets.

— Fig. Diminué, affaibli, devenu moins ardent : Un zèle attiédi. Une dévotion at-

Une si juste ardeur devrait être attiédie.

Jéne trouve partout que des cœurs attiédis.

Ckéeiulo.n.

..... Attiédi par les glaces de l’âge. Son cœur no brûla plus da ce mâle courage.

Baour-Lormian.

Par la IongueniiScre ou par la maladie,

Lad

iéilie.

Desportes.

ATTIÉDIR v, a ou tr. (a-tié-dir — rad. à et tiède). Rendre tiède, refroidir incomplètement : Attiédir un ’ bouillon. Cette eau est trop chaude, il faut /’attiédir avec de l’eau froide. (Acad.) Les vents purifient l’air, attiédissent tes saisons brûlantes, et tempèrent la rigueur des hivers. (Fén.)

— Fig. Tempérer, amortir la vivaeité, l’ardeur do : Le temps attiédit l’amour, l’amitié, te zèle. L’éloignement et les années «’ont pas attiédi mon affection. (M’«e de Sév.) La démarche violente de < la noblesse attiédit les préjugés des hommes de bonne foi qu’elle renferme. (Mirab.) Ce déplorable événement u'attiédit pas sa résolution. (Lamart.) L’éloignement et les longues années ii’ont pas attiédi mon premier amour. (M"»= Merlin.) Aux vieilles amitiés que le temps attiédit, il préfère la chaleur d’un zèle récent. (Scribe.) L’avarice n’A jamais attiédi dans l’âme de Rembrandt la passion du beau tel qu’il le comprenait. (G. Planche.)

Ces gens l’embarrassaient,

L’attiédissaient, l’affadissaient.

La Fontaine.

Vos froide raisonnements ne feront qu’attiédir

Un spectateur toujours paresseux d’applaudir. Boileau.

’attiédira bientôt. À. mesure que le globe s’attiédissait, le chaos se débrouillait, l’atmosphère s’épurait. (Buff.) Le soleil était ardent, la fraîche haleine du Rhin s’attiédissait. (V. Hugo.) ■

— Fig. Devenir moins vif, moins ardent : Son zèle s’attiédit tous les jours. Un dévot qui s’attiédit ne tarde guère à se refroidir. Mon vif et tendre attachement pour elle, loin de s’attiédir, n’avait fait qu’augmenter.(J.-J.

Rouss.) Dans les cachots ses sent'

s’étaient point attiédis. (Thiers.)

Tout est léser ; mais je crains que v. Se a’attiédîste et s’endorme en sa fla


ATTIÉDISSANT (a-tié-dî-san) part. prés, dti v. Attiédir : Lorsque la mer fiue de la zone torride vers notre pâle pendant notre hiver, ’ elle en adoucit la rigueur sur nos côtes, en attiédissant leur atmosphère par sa chaleur. (B. de St-P.)

ATTIÉDISSEMENT s. m. (a-ti-ê-di-se-man

— rad. attiédir). Action d’attiédir ou de s’attiédir ; état de ce qui s’attiédit, de ce qui devient tiède : £’attiè : mssi : mijnt des métaux est très-rapide. ^’attiédissement graduel du globe est un fait incontestable.

— Fig. Diminution, refroidissement du zèle, de l’ardeur : Son amitié pour moi n’a souffert aucun âttiédissemknt. (Acad.) Quel attiédissement as-tu remarqué dans sa tendresse ? (J.-J. Rouss.}

— Rem. Le mot attiédissement.s’est introduit dans notre langue vers le milieu ’du xvne siècle, au grand désespoir du grammairien Bouhours, qui préférait tiédeur. Voici ce qu’il dit à ce sujet dans ses Remarques sjtr la langue française : « L’auteur qui a taché d’introduire insidialeur et insidiatrice faitçq qu’il peut pour établir attiédissement ; jo né sais pourquoi cet écrivain ne se sert jamais do tiédeur, qui est le mot propre. »

ATTIER s. m. (a-tié). Bot. Nom vulgaire du corossolier écailleux.

ATTIFAGE s. m. (a-ti-fà-je — rad. attifer). Fam. Manière d’ôtre attife ; parure, toilette particulière : Sa fille, superbe en son attifage bourbonnais, était grandement fêtée. (G. Sand.) il On dit aussi attifement, qui est plusisité.

ATTIFÉ, ÉE (a-ti-fé) part. pass. du v. Attn fer : Cette femme est singulièrement attirée. Il la lui mena parée, attirée et accommodée, ni plus ni moins comme le jour de ses noces. (Brantôme.) A//eï-î/s<uiserrs, ATTiFÉK. (Volt.) Quoi de plus laid qu’une fille attifée à grands ramages ? (J. Janin.) Les deux enfants, gracieusement aTTIFÉS, rayonnaient de joie. (V. Hugo.) C’était une femme belle, bien attifée et d’une fière allure. (G. Sand.)

ATTIFEMENT. V. Attifage.

ATTIFER v. a. ou tr. (a-ti-fô — selon les uns du v. fr. tuffe, touffe de cheveux, d’où le v. tuffer, parer la tête ; selon d’autres, du gr. stephein, orner). Fam. Paror avec recherche, avec affectation. Se dit ironiquem., surtout en parlant de la coiffure des femmes : Onpasse des heures entières à J’attifkk. Mlle a tort cTattifkr ainsi sa fille.

— Fig. Agencer, orner dans un goût fade et faux :

Ils attifent leurs mots, enjolivent leurs phrases.

Régnier.

S’attirer, v. pron. Séparer, et surtout so coiffer avec affectation : Cette femme est longtemps à s’attifer. (Acad.) // se para, s’at- ’ " :, chercha un moyen de se

d’argent. (E. Sue.) C’est une fille qui n’a jamais perdu son temps à s’attifer dk colifichets, chose qui ne convient qu’aux dames de

chefs, chose qui ne t

qualité. (G. Sand.)

ATTIFET s. m. (a-ti-fè — rad. attifer). Ornement de tête pour les femmes : J’ai laissé là-bas mon attiket. (Régnier.) Le bourreau donna à Marie Stuart un grand coup de hache, dont il lui enfonça ses attifets dans la tête, laquelle il n’emporta qu’au troisième coup. (Brantôme.)

— Par ext. Colifichet que les femmes emploient pour se parer : Débarrassée de tous les attifets que la mode entassait, elle en était cent fois plus charmante. (Th. Gaut.)

ATTIFEUR, EUSE s. (a-ti-feur, eu-zerad. attifer). Celui, celle qui attife, qui fait profession d’attifer : Les ci.i/feurs, les modistes et autres attifëurs et attifeuses. Peu usité aujourd’hui.

ATTIFURE s. f. (a-ti-fu-re — rad. attifer). Action, art, manière de s’attifer : Nous dressons les femmes dès t’enfonce aux entremises de l’amour ; leur grâce, leur attifure, leur science, leur parole, toute leur instruction ne regarde qu’à ce but. (Montaigne.) Vieux.

ATTIGNY, bourg de France (Ardennes), ch.-lieu de canton, arrond. et à M kilom. N.-O. de Vo-iziers, sur l’Aisne ; pop. aggl. l,402 hab. — pop. tot. 1,465 hab. Filature de laine, tanneries, briqueteries, fabriques de toiles et de biscuits dits de Reims ; commerce d’ardoises, houille et bois.

Attigny doit son origine à un palais que Clovis II y fit bâtir en 847, et dont le nom revient souvent dans l’histoire des rois de la première et de la deuxième race. Pépin, maire u palais, y tint, sous le règne de Childéric III, une cour plénière où s’agitèrent de grands intérêts. Dans la.suite, devenu roi de France et chef de la seconde dynastie, il convoqua a Attigny une assemblée générale de la nation, en 765, puis un concile synodal. C’est là, qu’en 786, Witikind reçut le baptême en présence deCharlemagne, son vainqueur et son parrain. Dans le même lieu, à l’assemblée générale de 822, Louis le Débonnaire se soumit à la pénitence publique que les prêtres et les grands du royaume lui imposèrent. Le palais d’Attigny était vaste et magnifique ; ses ruines peuvent