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ckes. (Brongniart.) Les atterrissements augmentent vile ; ils devaient augmenter bien ■ plus vite encore dans les commencements, lorsque les montagnes fournissaient plus de matériaux aux fleuves. (Cuvier.)

— Syn. Alterrlsicment, nlluvlon. Il n’est

peut-être pas deux mots dans-notre langue qui soient en apparence plus parfaitement synonymes que alluvion et al tarissement. Les écrivains, les dictionnaires, voire rame les traités d’agriculture, les emploient indifféremment l’un pour l’autre. Cette anomalie apparente existe dans notre langue, existe dans toutes les langues, quand il s’agit de mots destinés’à rendre des idées abstraites, et cette abondance, d’expressions ajoute à la richesse d’un idiome, car il y aurait nu grand inconvénient à ne pouvoir jamais employer un mot à la place d’un autre ; une telle langue serait nécessairement pauvre et sans finesse. En est-il ainsi pour les mots destinés à rendre des idées physiques ? Evidemment non : Porte et portail, mur etmuraille, préetprairie, livre, tome et volume se rapportent sans doute à la même idée générale, mais avec des différences ■ sensibles dans les idées accessoires. On ne dira pas le mur de la Chine, les cent portails de Tkèbes, les prés de la Normandie, livre IV des œuvres complètes de Voltaire- Pourquoi donc les deux mots alluvion et atterrissement, qui sont dans le même cas que ceux que nous venons déciter, échapperaient-ils à cette règle et seraient-ils la double expression

, d’une idée unique ? Suivant nous, atterriisernent est la formation plus ou moins rapide d’une terre nouvelle sur les bords ou dans le lit même d’une rivière, et mieux sur les rivages de la mer. La petite ville d’Aigues-Mortes, qui, a l’époque de saint Louis, était port de mer, est aujourd’hui à 4 kil.-de la Méditerranée. Cette nouvelle plage doit être considérée comme un atterrissement. La Hollande, qui doit son existence à un retrait des eaux de la mer, est composée partie de terrains d’atluvion, partie a’atterrissements. Au contraire, les terrains d’alluvion sont des dépôts successifs apportés par un fleuve pendant les inondations, ou laissés par le reflux de la mer. C’est ainsi que les deltas qui se trouvent h l’embouchure de certains fleuves, et les dépôts laissés par les inondations périodiques du Nil doivent être considérés comme des terrains d’alluvion.'

— Encycl. Géol. et agric. On prend ordinairement le mot atterrissement pour synonyme de celui d’alluvion. Il y a cependant entre eux une certaine différence, et les agronomes distinguent avec raison les terrains formés par des atterrissements de ceux qui se forment par des alluvions. Ainsi, les terrains d’alluvion sont ceux qui sont formés par les dépôts successifs de matières terreuses charriées par les eaux des fleuves, des rivières, des torrents ou des simples ruisseaux. Ces dépôts forment des couches en général très-minces et de natures très-différentes. Plus le cours d’eau est rapide, plus les couches sont épaisses, et plus les matières déposées sont sicileuses, pleines de galets et de gros gravier. Ces couches ne peuvent se déposer sur le sol que lorsque les rivières débordent sur leurs rives avec une vitesse de l m. 50 c. & 7 m. par seconde. Mais, dans ces débordements, comme la vitesse diminue à mesure que les eaux s’étendent dans la plaine, il arrive qu’elles laissent d’abord près de leur lit les graviers les plus lourds, plus loin les sables fins, et ensuite l’argile et le carbonate de chaux. La même loi s’observe dans la marche des eaux vers la mer. A mesure que les eaux d’un fleuve s’approchent de l’Océan, la violence de leur cours décroît sensiblement ; elles déposent d’abord les matières les’ plus lourdes, et ne retiennent près de leur embouchure que du sable très-fin, du terreau, de-l’argile et du carbonate de chaux. Indépendamment de ces variations, pour ainsi dire régulières, la nature et la formation des terrains d’alluvion changent avec la nature du sol et l’état du pays ou les rivières prennent leurs sources. Toutes ces circonstances sont à examiner lorsqu’on veut se rendre un compte exact de la quantité et de la nature des terres charriées par les eaux, pour savoir s’il est utile de les retenir par des barrages pour ajouter à des terrains et les améliorer. Comme nous venons de le voir, les terrains d’alluvion peuvent être de natures très-diverses. Quelques-uns, formés de sables et de galets, sont absolument improductifs ; d’autres, formés d’une argile très-tenace, apportée par des eaux au cours lent et paisible, et qui paraissent limpides, sont très-difficiles-à cultiver. En général, cependant, les terrains d’alluvion sont les plus fertiles. Il suffit de citer pour exemples la vallée du Nil, celles du Gange, du

—Rhône et de la Garonne. Il est à remarquer qu’au lieu d’endiguer les fleuves, dont les eaux limoneuses apportent avec elles la fertilité, il vaudrait mieux profiter de leur voisinage pour améliorer les terrains environnants ; seulement il faudrait prévenir l’abord direct, qui, par la vitesse du courant, amène des sables et des graviers ; pour cela, il suffirait de recevoir les eaux à reflux en laissant les digues ouvertes a la partie la plus basse. Si, dans la crainte de perdre, par suite d’un débordement, une récolte déjà mûre, on s’obstine" au contraire à fermer tout issue aux eaux, on cause, d’une part, L’appauvrissement du sol ; et, de l’autre, on multiplie les frais d’entretien des digues sans rendre moins menaçants les danhausse par des dépôts successifs, s’élève au - dessus des campagnes environnantes, comme cela se voit a l’embouchure du Pô et de l’Adige.

Les terrains d’atterrissement diffèrent des terrains d’alluvion en ce qu’ils sont formés sur les côtes de la mer par les courants marins et par les flots. C’est par des atterrissements de ce genre qu’à été formée la plus grande partie du sol de la Hollande et de la Belgique. Les terrains à’atterrissement se forment surtout au fond des golfes et des baies, sur les parties basses des côtes ; leur composition varie avec la nature du sol des côtes voisines et avec le mouvement des marées. Si les marées sont peu sensibles, comme dans la mer Méditerranée, les atterrissements sont plus mêlés de sable, parce que n’ayant lieu que par l’effet des vents, les flots qui les apportent soulèvent toujours par leur violence une plus grande quantité de particules pesantes. Sur les côtes de l’Océan, au contraire, les atterrissements sont plus argileux, parce qu’ils ont lieu chaque jour régulièrement et sans secousses, par le mouvement des marées.

Voici comment se forment les atterrissements sur les côtes de la Méditerranée. Dans les golfes et dans tous les lieux où l’action du courant venant du large est diminuée parle courant littoral, il se forme peu à peu des bancs de sable qui finissent par séparer de la haute mer une certaine étendue d’eau qui devient un étang. Si alors ces étangs reçoivent des alluvions de l’intérieur des terres, ils se comblent et passent à l’état de maremmes. Si les alluvions venant de l’intérieur sont insuffisantes pour combler l’étang, celui-ci devient un marais, comme une partie de l’Ile de la Camargue ou les marais Pontins. Ces atterrissements ont quelquefois de graves inconvénients, parce qu’ils comblent les ports et rendent difficile l’accès des fleuves ; mais, en général, on peut en tirer un, grand parti pour l’agriculture. Les atterrissements, soit qu’ils se produisent le long des côtes de la mer ou sur les rives des fleuves, peuvent être utilisés pour l’agriculture de plusieurs façons, dont l’application est également facile. Nous en avons déjà exposé une ; nous mentionnerons encore la suivante, qui est très-fréquemment usitée, et qui, dans certains cas, peut dispenser de recourir à l’emploi des digues. On entoure, du côté des eaux, le terrain qu’on veut rendre susceptible de culture, d’une rangée- de pieux dé bois d’aune que l’on enfonce solidement pendant les basses eaux, et que-l’on joint ensemble par un bon clayonnage. D’autres pieux isolés sont plantés àl entour afin de briser la violence des courants. Presque toujours ces pieux prennent racine et poussent des branches 1 année suivante. Le limon charrié par les eaux s’amoncelle en peu de temps dans l’espace fermé par les pieux, et bientôt on peut y faire des plantations d’osier, de roseaux de marais ou de roseaux des sables, suivant la naturédes atterrissements, de massettes, de rubaniers, d’iris de marais et d’autres plantes, dont les racines traçantes retiennent les terres, rassemblent la vase, et favorisent par ces moyens l’élévation et l’amélioration du sol.

On peut se servir des mêmes moyens pour employer Vatterrissement au dessèchement

— Droit. L'atterrissement est insensible ou subit : lorsqu’il se constitue par le dépôt lent de diverses matières terreuses, il porte le nom d’alluvion. L’accroissement subit prend le nom d’atlerrissement ; il existe par le déplacement d’une portion de terre considérable enlevée d’une seule fois d’une rive et portée sur un autre point. Si le lieu d’atlerrissement n’appartient pas au même propriétaire, celui-ci a le droit, au cas où la portion de terrain est reconnaissable, de la revendiquer ? non pas peut-être pour en prendre possession sur le lieu même, mais au moins pour l’enlever. L’action en réclamation doit être intentée dans le délai d’un an, sous peine de.déchéance, à moins que le propriétaire du fonds auquel la portion de terrain enlevée a été réunie n’en ait pas pris possession. Si un cours d’eau change de lit, le lit abandonné appartient de droit aux propriétaires lésés par le déplacement, dans la proportion du terrain occupé par le nouveau lit.

ATTESTANÉ, ÉE adj. (a-tè-sta-né — la t. attestaneus, même sens ; formé de attester, j’atteste). Anti<j. rom. Nom que les augures romains donnaient à la foudre, quand, en éclatant, elle venait confirmer leurs prédic attestant (a-tè-stan) part. prés, du v. Attester : On méprise la majesté des dieux, en attestant leur nom par un faux serment. (Rollin.)

Voici ce Capitale et ces mêmes autels

ATTESTANT s. m. (a-tè-stan — rad. attester). Ane. jurisp. Dans la coutume de Bordeaux, Certificateur de caution.

attestation s. f. (a-tè-sta-si-on — rad. attester). Témoignage, déclaration, affirmation favorable à quelqu’un : Votre attestation me suffit. Celte attestation me parait peu sincère. 11 Certificat, témoignage favorable donné par écrit : Attestation du préfet, du maire, du curé. Attestation de bonne vie et mœurs. Attestation de bonne conduite.

ATT

autre bonheur complet ? (Balz.) ATTESTÉ, ÉE (a-tô-sté) part. pass. du v. Attester. Certifié, déclaré vrai, exact : Lachose est attestée par plus décent personnes. (Acad.)

Moïse, Lycurgtte et Numa ont eu tous les trois

des succès qu’on jugerait impossibles s’ils étaient moins attestés. (J.-J. Rouss.) L’existence de Dieu est attestée par la raison du qenre humain. (Lamenn.) 11 Prouvé, démontre vrai ou réellement existant : Son génie est attesté par ses ouvrages. L’obligation d’être juste nous est attestée par la raison, (Mcsnard.) Dieu nous est attesté par la conscience antérieurement à toute induction de l’esprit. (Proudh.)

attester v. a. ou tr. (a-tè-sté — lat. attestari, mémo sens ; formé de ad, pour ^torts, témoin). Assurer, certifier la vérité ou la réalité d’une chose : Des personnes dignes de foi ont attesté ce fait. Il a attesté par serment, par écrit, que je suis étranger à l’événement. Le curé k attesté qu’il les avait -mariés. (Acad.)

Quand cest une imposture, oses-vûus l’attester ?

Il Soutenir, confirmer : Jésus- Christ sort triomphant déson tombeau, et cinq cents disciples, témoins de sa résurrection, versent leur sang pour en attester la vérité. (Le P. Élysée.)

— Par anal. Servir de preuve, dé témoignage : D’abondantes larmes attestaient sa douleur, son repentir. Les monuments que renferme cette ville attestent son ancienne splendeur. (Acad.) La voix de l’univers atteste la puissance de Dieu. (Volt.) Les calomnies des rivaux d’isocrate nous attestent sa gloire, car l’envie ne tourmente point ce qui est obscur. (Thomas.) M. de Chateaubriand a reçu de la nature le feu sacré’ : ses ouvrages /’attestent. (Napol. 1er.) Leurs gémissements et leurs larmes attestaient leur tendresse. (Barthél.) Les rochers fendus, les tombeaux entr’ouverts attestent le prodige. (Chateaub.) Cette famille

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blesse que par un colombier. (Chateaub.) Les systèmes philosophiques attestent la liberté, la puissance et les bornes du génie de Vhonvtne. (V. Cousin.) Il n’est point de pays, qui atteste plus fortement l’influence de la femme que celui où elle est esclave. (M""= de Carlowitz.) La morale est un témoignage éloquent qui atteste la divinité. (De Gerando.) L’expérience nous ATTESTE’ qu’il est des cas où nos facultés privées de se démentent jamais. (Lamenn.) La science atteste à chaque instant une nouvelle victoire sur ta nature. (E. Pelletan.) Sa robe croisée sur son’sein attestait la maigreur de Son beau corsage. (Balz.) Toutes les traditions juives nous attestent les ’goûts poétiques de David. (Renan.)

... Lorsque femme a un amant conteste,

n Dieu l’éternelle existence ;

— Particulièrem. Prendre à témoin : J’en atteste les assistants. J’en atteste les dieux. J’en atteste le ciel. Je vous atteste de la véparoles. Cela n’est point

des grands de la terre : quel fruit

leillent-ils de leur grandeur ? (Fléch.) Ne

vous a-t-il pas rachetés ? N’a-t-il pas satisfait

pour vos péchés ? J’f teste ici votre conscience.

(Fléch.) Les philosophes attestent sans cesse

l’autorité des grands noms du xvue siècle.

(Jouffroy.)

Il atteste le ciel : la perfide s’en moque.

La Fontaine.

J’en atteste le ciel, ennemi des parjures.

Pourquoi même du ciel attester la puisa

Racine.

n atteste le ciel, il sa

VoltaikB.

Ne fais point d’autre crime, et l’atteste les dieuî Qu’au lieu de te haïr, je t’en aimerai mieux.

Corneille.

J’atteste les dieux

Que toujours Bérénice est présente à mes yeux.

Il Invoquer, adjurer :

Attestes, s’il le faut, les puissances célestes Contre un sang malheureux né pour 1

S’attester, v. pr. Être attesté : C’est un fait qui peut s’attester, il Reconnaître à part soi, s’affirmer à soi-même : Les êtres étroits

puissance par un empire cruel ou charitable sur autrui. (Balz.)

— Syn. A»«e»icr, protester. Protester, c’est proclamer hautement, publiquement quelque chose : Je proteste que j’ai beaucoup de respect pour quelques ouvrages de Tertullien. (Malebr.) Attester, c’est déclarer ce qu’on a fait ou entendu : Le curé a attesté qu’il les avait mariés. (Acad.)

promettre, répondre, «ouloiir. V. AKWRMER.

— Antonymes. IS’ier et dénier.

ATTHIDE s. f. (a-ti-de— du nom A’Athis, personnage mythologique). Antiq. gr. Histoire do la ville d’Athènes. On écrit aussi

— s. m. Se dit quelquefois pour atthidographe.

ATTHIDOGRAPHE s. m. (a-ti-do-gra-fodu fr. atthide, et dii gr. graphn, j’écris). Antiq. gr. Auteur d’une auhide, d’une histoire d’Athènes.

— Ornith. Oiseau du genre mainate, dont le plumage bleuâtre est parsemé de taches d’un bleu plus fonce.

ATTHIS. Temps hér. Fille de Cranaûs, qui donna son’nom à l’Attique.

ATTICHY, ch.-lieu de canton (Oise), sur l’Aisne, arrond. de Compiégne ; pop. aggl. 750 hab ; — pop. tôt. 059 hab.

ATTICISME s. m. (att-ti-si-sme — du gr. attikismos, même sens ; dérivé de attikos, attique). Finesse de goût, délicatesso, pu—’de langage et d’eloéution particulière

x Athéni

; pureté, élégance du langage

plus hautes et

Z’atticisme des Grecs et l’urbanité des Romains. (La Bruy.) Ces plaisanteries n’avaient rien de /’atticisme grec. (Volt.) L’atticisme, si difficile à saisir et à imiter, était le bon goût de l’antiquité. Il y avait beaucoup ^’atticisme à la cour d’Auguste et à celle de Louis 'XIV. (Tissot.) Il y a de /’atticismk dans ftacine, Massillon, Voltaire ; il n’y en a pas dans CorneiUe, dans Bossuet. (Tissot.) A ttir.us serait le modèle achevé de f atticisme, si Fénelon n’eût pas existé. (Tissot.) Térencea pour mérite principnl /’atticisme* fi/ la politesse de langage. (Th. Gaut.)

Du Romain il a la justesse,

Gresset.

C’est dans le bon esprit gaulois

Que le gentil ninttre François (Rabelais)

Appelle pantfifrruiMisme,

Que Nully, La Fare et Sonin

Puisent cet enjouuient bénin

armes courtes et tranchantes, cet atticismk de raison, que ce long équipage de figures, que ces ornements qui traînent par terre, qoe cette pompe ennuyeuse de l’éloquence d Athènes. (Balz.) il Signifie aussi Urbanité à la fois élégante, fine et piquante, confine était colle des Athéniens : La politesse est bien fade, s’il ne s’y mêle un peu d atticisme.

— Gramm. gr. Forme particulière au dialecte attique.

— Encycl* Le sens moderne du mot atticisme ne doit pas nous occuper en ce moment ; il comprend un certain mélange d’élég, de goût, de pureté, de

plus facile à

„„, „.. exprimer, et il ressort mieux des

exemples que. de la meilleure définition qui puisse en être donnée. Ce qu’il faudrait préciser ici, c’est la valeur exacte qu’attachaient les anciens au mot atticisme ; car Cicéron, Quintilien et tous ceux, qui, chez les Romains et chez les Grecs, ont étudié les secrets de l’éloquence et du style, parlaient souvent de Vatticisme, et il s’agit de savoir ce qu’ils entendaient dire. La forme même du mot montre que X’atticisme était une qualité particulière aux habitants d’Athènes, une manière d’exprimer ses pensées et même de prononcer les mots qui était naturelle aux Athéniens, que ceux-ci contractaient à leur insu dans le milieu où ils étaient placés, et que les habitants des campagnes ou des autres villes ne parvenaient h imiter que d’une manière incomplète. On sait que Théophraste, l’auteur des Caractères, est un des écrivains grecs qui ont écrit le plus purement leur langue ; il était donc attique par les idées, par le choix des expressions, par la forme des phrases ; mais il n’était pas né à Athènes, ce n’est pas dans cette ville qu’il avait passé son enfance ni sa jeunesse, et, quand il parlait, il y avait dans son accent quelque chose qui le faisait reconnaître pour un étranger. La marchande de légumes a qui il adressa un jour-la parole n’eut besoin que d’entendre quelques mots pour juger qu’il n’était pas Athénien. (V. Marchande.) 11 serait impossible de dire aujourd’hui en quoi l’accent attique différait des au très manières de prononcer propres ayx diverses parties de la Grèce ; nous pouvons mieux juger du style, puisque nous possédons les ouvrages de presque tous les écrivains chez qui les maîtres de l’éloquence

chez chac,

pas toujours consisté dans une qualité immuable et dont tes limites fussent bien déterminées. Avant Périclès, la précision était le principal caractère de Vatticisme, avec la pro’ priété et la vigueur de l’expression ; Hésiode même, lorsque la langue eut fait des progrès qui le faisaient paraître un peu vieux, était toujours fort goûté des Athéniens, parce que la sécheresse de son style était rachetée par la netteté et par une certaine élégance. Cette première forme de Vatticisme manquait un peu