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rassa dans les branches, et il resta suspendu entre le ciel et la terre. Joab, sans tenir compte des ordres de David, qui lui avait commandé d’épargner son fils, saisit trois javelots et lui en perça le cœur.

Littér. En littérature, on fait souvent allusion à la fin tragique d’Absalon et surtout à sa longue chevelure :

« Dans ces interminables sentiers de traverse, resserrés par une double haie d’aubépine, tantôt je me sentais arrêté par les basques de mon habit, tantôt mon chapeau roulait loin de moi ; et lorsque je me baissais pour le ramasser, une hamadryade, cachée dans les branches, me saisissait par les cheveux, au risque de faire de moi un autre Absalon, ou lançait malicieusement mon cigare à dix pas de là. »Saintine.

« Dans sa course enragée, notre bucéphale vint à passer sous une enseigne ; je profitai de l’occasion : je lâchai bride et bâton ; je saisis de mes deux mains la branche de fer, et, me laissant tirer du cabriolet comme une lame de son fourreau, je restai suspendu ainsi qu’Absalon ; seulement, comme ce n’était point par les cheveux, je n’eus qu’à lâcher prise pour me retrouver immédiatement sur la terre. »

Alex. Dumas.     

ABSALON ou AXEL, archevêque de Lund, primat de Danemark, Suède et Norvège, ministre de Waldemar Ier et de Canut VI, né en 1128, dans l’île de Seeland, m. en 1201. Il eut une part considérable aux affaires de son temps, délivra le Danemark des pirates Wendes, dompta des révoltes, lutta contre l’empereur d’Allemagne, conquit le Mecklembourg et l’Esthonie, et fut tout à la fois prélat, général, homme d’État et législateur.

ABSALONIEN, IENNE adj. (ab-sa-lo-ni-ain, è-ne — rad. Absalon). Qui ressemble à Absalon, qui se rapporte à Absalon, et particulièrement à sa longue chevelure : Socrate était chauve comme un melon de l’Attique ; Louis XIV se courbait sous le faix d’une perruque absalonienne. (Encycl.)

ABSCISSE s. f. (ab-si-se — du lat. abscissus, coupé). Géom. Distance d’un point pris dans un plan à un des deux axes fixes qui se coupent perpendiculairement dans ce plan : Savoir que dans une parabole la sous-tangente est double de l’abscisse correspondante, c’est une connaissance fort stérile par elle-même. (Fontenelle.) Ils ont ensuite considéré les courbes géométriques relativement au plus grand exposant de l’abscisse ou de l’ordonnée. (Diderot.)

Encycl. Pour déterminer la position d’un point dans un plan, on trace dans ce plan deux droites qui se coupent à angle droit. Cette position est donnée par la mesure et la direction des distances de ce point à chacune de ces deux droites. Ces distances sont les coordonnées (V. ce mot) du point ; l’une en est l’abscisse, l’autre l’ordonnée. Les deux droites fixes auxquelles on les rapporte sont les axes des coordonnées, et comme on peut compter sur l’un de ces axes la distance à l’autre, on nomme axe des abscisses celui sur lequel on compte les abscisses, et axe des ordonnées celui sur lequel on compte les ordonnées. Ainsi l’abscisse est la distance du point à l’axe des ordonnées, et l’ordonnée la distance de ce même point à l’axe des abscisses. On nomme encore axe des x l’axe des abscisses, et axe des y l’axe des ordonnées, parce qu’on a l’habitude de donner le nom de x à l’abscisse et le nom de y à l’ordonnée. Le point de rencontre des axes est le point de rencontre des coordonnées.

ABSCISSION s. f. (ab-siss-si-on — du lat. abscissio, coupure). Chir. Action de couper, de retrancher une partie du corps, et surtout une partie molle : L’abscission d’une loupe, d’une partie gangrenée.

— Dans le langage ordinaire, Enlèvement, retranchement, etc. : L’abscission d’une première tranche ne déshonorerait pas le restant de la pièce. (Brill.-Sav.)

ABSCONSE s. f. (abss-kon-se — du lat. absconsus, caché). Lanterne sourde dans laquelle on plaçait une bougie pour lire au chœur les absolutions et les bénédictions à matines, le capitule et l’oraison des laudes dans les offices célébrés la nuit.

ABSENCE s. f. (ab-san-se — lat. absentia, même sens). État de celui qui n’est pas présent, qui est éloigné ; défaut de présence : Une absence imprévue, prolongée ; une absence très-courte. L’absence du chef est toujours dangereuse aux affaires. (Volt.) Dans votre absence, j’aurai soin de votre mère comme de la mienne. (B. de St-P.) Que leur dirai-je quand je les verrai pleurer votre absence ? (Chateaub.) On reprocha à Abailard de ne pouvoir supporter l’absence de celle qu’il avait trop aimée. (Ch. de Rémusat.) Andréa et sa femme me revirent avec amitié, et me comblèrent de reproches tendres sur mon absence si prolongée. (Lamart.)

Votre absence en ces lieux suspend toute la joie.
Racine.
Et l’absence de ce qu’on aime,
Quelque peu qu’elle dure, a toujours trop duré.
Molière.
Vous savez comme on cause en l’absence des gens
Ne donnez donc sur vous nulle prise aux méchants.
Fréville.
L’absence et le besoin raniment nos désirs
Il faut un intervalle, un repos aux plaisirs.
Gresset.

— Jurispr. Incertitude sur l’existence d’une personne qui a disparu.

— Absol. Éloignement des personnes qui nous sont chères, qui sont l’objet de notre affection : Les peines de l’ absence. L’absence ralentit les liaisons les plus vives. (Mass.) L’absence diminue les passions médiocres et augmente les grandes. (La Rochef.) L’absence jette toujours une certaine amertume qui serre le cœur. (Mme  de Sév.) Un des chagrins de l’absence, c’est qu’elle noircit toute chose. (Mme  de Staël.) Il en est de l’absence en amour comme de certaines liqueurs propres à fortifier l’estomac : quelques gouttes font un effet admirable, la quantité tue. (De Prémontral.)

L’absence est le plus grand des maux.
La Fontaine.
L’absence est aussi bien un remède à la haine
      Qu’un appareil contre l’amour
La Fontaine.
L’absence sur l’amour a beaucoup de pouvoir,
Et l’on cesse d’aimer quand on cesse de voir.
Th. Corneille.
L’absence est à l’amour ce qu’est au feu le vent ;
Il éteint le petit, il allume le grand.
Bussy-Rabutin.
… Plus l’absence cause d’alarmes,
Plus le retour promet de douceurs et de charmes.
J.-B. Rousseau.
De tous les maux d’amour le remède est l’absence :
L’éloignement détruit ce que fait la présence.
Quinault.


Restons pour être aimés, et pour qu’on se souvienne
Que nous sommes au monde ; il n’est amour qui tienne
Contre une longue absence
Th. Gautier.

— Fig. Manque, défaut, privation : Il y a dans cet ouvrage une absence totale d’esprit, de goût. (Acad.) L’absence de toute vertu fait plus mépriser que la présence de quelques vices. (Boiste.) Ce besoin dévorant, cette absence d’un bien inconnu, l’empêchaient d’être heureux. (L’abbé Prévost.) Nous sommes bien autrement sensibles à l’absence de la santé qu’à celle de la vertu. (S. Dubay.) Absence de justice, c’est absence de liberté. (Barante.) La bêtise est l’absence de l’esprit, mais la sottise est l’absence du jugement. (Bonnin.) || Absence de soi-même, État moral de celui qui songe à tout autre chose qu’à son âme, qui ne descend jamais dans sa conscience : Toute votre vie est une absence continuelle de vous-même. (Mass.)

— S’emploie au pluriel dans le sens de Distractions, oublis, omissions involontaires : Être sujet à des absences d’esprit, à des absences. Le cœur a ses absences, plus fatales que celles de l’esprit. (Boiste.) Vous m’écoutez avec des absences d’esprit qui me font soupçonner que vous avez quelques secrets déplaisirs. (Mlle  de Scudéry.) Dans les meilleurs poëtes, le goût le plus sûr peut bien encore avoir ses absences. (Lamotte.) Les hommes les moins préoccupés peuvent avoir des absences. (La Harpe.) || Peut cependant s’employer au singulier dans le même sens : C’est une absence d’esprit qui n’est pas excusable. (Acad.)

— On s’en est servi, par ext., pour caractériser la mort, cette éternelle absence :

……Ce héros intrépide
Consolait les mortels de l’absence d’Alcide.
Racine.

En votre absence, en ton absence, etc., Pendant votre absence, pendant ton absence : Personne ne parle de nous en notre absence comme il en parle en notre présence. (Pasc.) En leur absence, on a soin de leurs femmes et de leurs enfants. (Fén.)

……Il a voulu
Qu’elle eût en son absence un pouvoir absolu.
Racine.
……La fortune jalouse
N’a pas en votre absence épargné votre épouse.
Racine.

Encycl. Dans le sens juridique, l’absence est une disparition, non un simple éloignement, du domicile ; l’absent est celui dont on n’a pas de nouvelles, et qui, par cela même, laisse des doutes sur son existence. On comprend que ce cas nécessite des mesures légales, soit dans l’intérêt de l’absent, soit dans celui des tiers ; aussi a-t-il attiré l’attention du législateur, qui a pris diverses précautions en rapport avec les différents degrés d’incertitude de la vie ou de la mort de l’absent. Le Code civil français admet plusieurs degrés dans l’absence. Pendant quatre ans l’absence ne peut être que présumée. Après ce laps de temps, les parties intéressées peuvent se pourvoir devant le tribunal de première instance, afin que l’absence soit déclarée. La déclaration d’absence ne peut avoir lieu qu’après une enquête contradictoire, à l’effet de constater l’absence, et, un an après, le jugement qui a ordonné cette enquête. L’absence cesse par la réapparition de l’absent, par la certitude acquise de son existence, par la preuve de son décès. Tant que l’absence n’est que présumée, le ministère public est spécialement chargé de veiller aux intérêts de l’absent. Lorsqu’elle est déclarée, les héritiers présomptifs de l’absent entrent en possession de ses biens provisoirement et sous caution ; c’est ce qu’on appelle l’envoi en possession provisoire. Après trente ans depuis la déclaration d’absence, ou cent ans depuis la naissance de l’absent, il y a présomption de mort, les cautions sont déchargées et l’envoi en possession définitive peut être prononcé. L’absence de l’un des époux, quelque longue qu’elle soit, ne peut suppléer à la preuve du décès et ne donne point à l’autre la capacité de contracter un nouveau mariage. Cependant l’absent seul serait recevable à attaquer ce nouveau mariage.

On donne encore le nom d’absence à la non-comparution d’un accusé dans un procès criminel, d’une des parties dans un procès civil. V. Défaut et Contumace.

Épithètes. Longue, prolongée, éternelle, imprévue, soudaine, lointaine, ennuyeuse, pénible, fâcheuse, triste, cruelle, douloureuse, insupportable, fatale, heureuse, désirée, souhaitée, courte, calculée, feinte, déguisée, dissimulée.

ABSENT, ENTE adj. (ab-san, an-te — lat. absens, même sens). Qui n’est point présent, qui est éloigné de sa demeure ordinaire ; qui ne se trouve point où il pourrait, où il devrait être : Absent par congé. Absent à l’appel. Je suis allé chez lui, il était absent. (Acad.) Absent comme présent, il voyait le fond des cœurs. (Bourd.)

C’est donc ainsi qu’absent vous m’avez obéi ?
Molière.
Oui, je sais qu’il peut tout quand Tancrède est absent.
Voltaire.
Présente, je vous fuis ; absente, je vous trouve.
Racine.

— S’empl. avec la prép. de et même la prép. à, suivies d’un nom de chose : Être absent de Paris. Il était absent de chez lui. Je vis dans un climat barbare, présent à tout ce qui m’importune, absent de tout ce qui m’intéresse. (Montesq.)

Et personne d’absent au banquet de famille.
C. Delavigne.


Absente de la cour, je n’ai pas dû penser,
Seigneur, qu’en l’art de feindre il fallût m’exercer.
Racine.

— Avec la prép. de, suivie d’un nom de personne : Absent de vous, je vous vois, vous entends. (Fontenelle.) Lorsque j’ai été absent de Camille, je veux lui rendre compte de ce que j’ai pu voir ou entendre. (Montesq.)

J’étais absent de vous, inquiet, désolé.
Campistron.

— Il s’applique aux choses : Cette lumière est empruntée du soleil, quoique absent. (Fén.) Le sentiment de la fausseté des plaisirs présents et l’ignorance de la vanité des plaisirs absents causent l’inconstance. (Pasc.)

L’homme au trésor arrive, et trouve son argent
          Absent.               La Fontaine.

— Absol. Se dit des lieux, des personnes dont on est éloigné :

Et si loin que tu sois, pense au foyer absent.
A. Guiraud.

— Pris dans le sens de Qui manque, qui a disparu, il s’emploie quelquefois d’une manière elliptique : C’est un gâteau que mon père voudrait servir à son dîner. Mais il a beau chercher… absent ! (Scribe.)

— Fig. Distrait, inattentif : Son esprit est quelquefois absent. (Acad.) Être présent à la messe de corps, quoiqu’on soit absent d’esprit. (Pasc.)

— Substantiv. : Un absent. Une absente. Défendre, attaquer les absents. Ils frappent sur tout ce qui se trouve sous leur langue, sur les présents, sur les absents. (La Bruy.) On oublie bien vite les absents. (Bussy-Rab.) La justice y plaidait toujours la cause de l’absent. (D’Aguess.) L’absente revenait bien vite. (J.-J. Rouss.) L’absent, mon fils, est bien vite un étranger. (E. Souvestre.) Les absents malheureux sont en peu de temps effacés du souvenir du monde. (Esprit.)

L’éloge des absents se fait sans flatterie.
Gresset.
Aux absents comme aux morts nul ne prend intérêt ;
Bien plus, à les noircir souvent on est tout prêt.
Quinault.
Il faut se souvenir de ce mot d’un grand sens :
C’est qu’il ne faut jamais mal parler des absents.
Fabre d’Églantine.
La solitude pèse aux femmes, et l’absent,
Quelques pleurs qu’on lui donne, a vite un remplaçant.
Ponsard.

— Prov. Les absents ont toujours tort, On sacrifie toujours les intérêts, les droits de ceux qui ne sont pas là pour se défendre.

C’est en amour surtout que les absents ont tort.
Viennet.

Ne pas parler des absents, ne pas dire de mal des absents, S’abstenir de parler de quelqu’un en son absence, et surtout d’en dire du mal : Un jeune fat, bien connu par sa poltronnerie, vantait beaucoup, dans une compagnie, sa bravoure, son intrépidité et ses exploits. Une dame lui dit en souriant : « Ignorez-vous donc, monsieur, qu’on ne doit jamais parler des absents ? »

— Jurispr. Celui qui a disparu de son domicile sans donner de ses nouvelles, et sans faire connaître sa résidence actuelle. || Celui qui n’habite point le ressort de la cour impériale dans lequel un héritage est situé : La prescription immobilière est de dix ans entre présents et de vingt ans entre absents. (Acad.)

ABSENTANT (ab-san-tan) part. prés. du v. S’absenter : En s’absentant de leurs postes sans la permission de leurs chefs, les soldats courent risque d’être punis.

ABSENTÉISME s. m. (ab-san-té-iss-me — rad. absent.) Néol. Habitude qu’ont les classes riches, chez certains peuples, de passer une partie de leur vie hors de leur pays, habitude particulière surtout à l’aristocratie anglaise : L’absentéisme est une plaie que l’on cache parfois sous le nom de tourisme. (Encycl.)

— Par ext. Se dit de l’habitude de s’absenter, du parti pris de s’absenter, de faire défaut ; de ne prendre aucune part à une élection, etc. : On dit que la société orléanaise est dans ce moment en train de villégiature : on espère que, la glace une fois rompue, cet absentéisme disparaîtra peu à peu. (Journ.) || Dans le sens relatif à une élection, on dit mieux abstention.

Encycl. Les résultats économiques de l’absentéisme sont faciles à apprécier. Consommer ses revenus dans un pays étranger, c’est priver de ses éléments de production, pour les porter ailleurs, le pays qui les a fournis, et qui devrait naturellement en profiter. L’absentéisme tend à diminuer la production et la population sur un point, et à l’augmenter sur un autre. Au point de vue moral, l’absentéisme est funeste en ce qu’il nie le lien de la solidarité qui unit le riche propriétaire aux habitants d’une localité déterminée et qui l’intéresse aux progrès de tout ce qui l’entoure. On attribue une partie des misères de l’Irlande à l’absentéisme.

ABSENTÉISTE s. m. (ab-san-té-iss-te) — rad. absentéisme). Néol. Grand propriétaire qui est habituellement absent de son pays : L’Angleterre est un pays d’absentéistes.

— Adjectiv. Se dit d’un parti politique qui soutient l’absentéisme : Le parti, la secte absentéiste.

ABSENTER (S’) v. pr. (ab-san-té (s’) — du lat. absentare, éloigner). S’éloigner de sa résidence ordinaire, du pays que l’on habite, du lieu où l’on exerce sa profession, etc. : S’absenter de son pays. S’absenter de chez soi. Elle ne s’absente de son nid que pour aller à la provision. (Buff.) J’ai besoin de m’absenter de Londres pour une grande affaire. (L. Gozlan.)

— S’empl. aussi absol. : Solon partit, après avoir demandé la permission de s’absenter pendant dix ans. (Barthél.) Le père, attentif à ce qui se passe dans sa maison, apprend que son fils s’absente toutes les nuits. (Dider.) Il s’absenta pendant quelques instants pour aller commander un repas chez le meilleur restaurateur de l’endroit.(Balz.)

C’est le présent d’adieu d’un ami qui s’absente.
C. Delavigne.

— Dans le sens judiciaire ou parlementaire, il signifie S’abstenir, se dispenser de, refuser de prendre part à : Des deux rapporteurs qui instruisirent le procès, l’un sollicitait des grâces, l’autre ne voulut jamais consentir à la mort. Cinq juges s’absentèrent ; quelques-uns opinèrent pour le seul bannissement. (Volt.) Le jour que Dubois vint prendre séance, le duc de Noailles, les maréchaux de Villeroi et de Villers sortirent, le chancelier d’Aguesseau s’absenta. (Volt.) || Dans le même sens, il peut avoir un complément : Les curés qui s’absentent habituellement de la conférence de leur canton seront d’abord avertis. (St-Sim.) Nestor, inconsolable d’avoir perdu son fils, s’absente de l’assemblée des chefs. (Fén.) Il ne servit de rien à ceux qui avaient voulu demeurer neutres de s’absenter de l’élection. (Volt.)

Du sénat, par mon ordre, il s’absente aujourd’hui.
M.-J. Chénier.

— Fig. Disparaître, s’échapper : en ce sens, il se dit en parlant des choses : L’âme ne s’absente lorsqu’on meurt qu’à cause que la chaleur naturelle cesse. (Descartes.)

Le soleil, qui s’absente, au matin nous revient.
Régnier.
Et jamais de sa caisse un denier ne s’absente.
C. Delavigne.

ABSIDAL, ALE adj. (ab-si-dal, a-le — rad. abside). Qui ceint l’abside principale : On voit poindre les chapelles absidales dans les grands édifices appartenant au style de l’Ile-de-France, à Chartres et à Bourges. (Viollet-le-Duc.)

ABSIDE s. f. (ab-si-de — du gr. apsis, jante de roue, arceau de voûte). Archit. Le sanctuaire d’une église, le rond-point : Généralement, les absides sont les parties les plus anciennes des édifices religieux. (Viollet-le-Duc.) Les prêtres, assis à sa droite et à sa gauche, remplissent le demi-cercle de l’ abside. (Chateaub.)

— Chapelle latérale en voûte et en forme de croix.

— Coffre où l’on mettait les reliques des saints, et qui affectait la forme d’une voûte. C’est ce que l’on nomme aujourd’hui châsse.

Encycl. On emploie le mot abside pour désigner la partie des anciennes basiliques chrétiennes où l’autel se trouve situé. Cette partie qui termine l’édifice est arrondie en hémicycle et forme supérieurement une demi-voûte. Au milieu de l’hémicycle se trouve le trône de l’évêque, et l’autel s’élève au centre du diamètre, vis-à-vis la nef, dont il est séparé par une balustrade ouverte ou par une grille. L’abside est ordinairement située à l’orient. Le nombre des absides est variable. La basilique de St-Pierre à Rome contient deux absides placées sur des axes parallèles. Les cathédrales de Pise et de Bonn présentent des absides secondaires situées aux extrémités du transept. On a appliqué le nom d’abside au trône de l’évêque, au dais ou baldaquin placé au-dessus de l’autel, etc.