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mî — rad. acéphalostome). Térat. État d’un fœtus qui n’a pas de tête, mais qui offre dans la partie supérieure du corps une ouverture ressemblant à une bouche.

ACÉPHALOTHORACIE ou ACÉPHALOTHORIE s. f. (a-sé-fa-lo-to-ra-sî — rad. acéphalothore). Térat. État d’un fœtus privé de tête et de poitrine.

ACÉPHALOTHORE adj. (a-sé-fa-lo-tor — du gr. a priv. ; képhalè, tête ; thorax, poitrine). Térat. Qui n’a ni tête ni poitrine : Les fœtus que nous nommons acéphalothores sont des monstres dont la poitrine est restée stationnaire après être arrivée à un certain degré de formation. (Breschet.)

ACÉPHALOTHORIE s. f. (a-sé-fa-lo-to-rî — rad. acéphalothore). V Acéphalothoracie.

À CE QUE loc. conj., que l’on empl. quelquefois abusivement avec les substantifs façon et manière : Il paraît que la nature a organisé l’œil de ces poissons de manière à ce qu’ils puissent voir dans l’air en même temps qu’ils voient bien dans l’eau. (D’Orbigny.) Il s’agit maintenant de toujours maintenir l’îlot entre eux et nous, de manière à ce qu’ils ne puissent nous apercevoir. (H. Castille.) Quand on sera parvenu à donner un estomac double à l’homme, de façon à ce qu’il puisse ruminer comme un bœuf, le mot perfectibilité commencera à signifier quelque chose. (Th. Gaut.) J’aurais disposé les choses de manière à ce qu’il me rencontrât. (Th. Gaut.) Elle m’a juré d’agir de manière à ce que notre baron fût si bien roulé, qu’il ne reparût plus. (Balz.) Est-il possible de faire transiger ces deux puissances de manière à ce que le prix des choses soit toujours l’expression de la valeur vraie ? (Proudh.)

Malgré cette multiplicité d’exemples, les locutions de manière que, de façon que, sont les seules généralement reçues : Il faut toujours se conduire de manière qu’on n’ait aucun reproche à se faire. (Acad.) Vivre de façon qu’on ne fasse tort à personne. (Acad.) Ne crains pas de m’entendre chanter ; j’essayerai de moduler ma voix de manière qu’elle ne te soit pas désagréable. (Champfleury.)

ACÉRACÉ, ÉE adj. (a-sé-ra-sé — du lat. acer, érable). Bot. Qui ressemble à l’érable. Synon. d’acériné. || Acéracées, s. f. pl. Famille de plantes qui a pour type le genre érable : Le genre érable forme presque à lui seul la famille des acéracées. (Richard.) Syn. d’acérinées.

Encycl. La famille des acéracées se range, dans l’embranchement des dicotylédones, parmi les thalamiflores de de Candolle, et les polypétales hypopétales de Jussieu, à côté des malpighiacées et des œsculacées. Elle offre en général les caractères suivants : calice à cinq divisions ; corolle composée de cinq pétales entourant un disque hypogyne ; étamines dont le nombre varie de cinq à douze, insérées sur ce disque ; ovaire à deux loges, contenant chacune deux ovules ; style simple, court, terminé par deux stigmates tubulés ; fruit composé de deux samares ; graine dépourvue d’albumen, à embryon recourbé sur lui-même, à cotylédons foliacés. Les acéracées sont des arbres à feuilles opposées, à inflorescence en grappe ; elles habitent le nord de l’Asie, de l’Europe et de l’Amérique ; presque toutes les espèces contiennent un suc dont on retire du sucre.

ACÉRAGE s. m. (a-sé-ra-je — rad. acérer). Techn. Opération par laquelle on acére un outil, un instrument, en y soudant de l’acier.

ACÉRAIN, AINE adj. (a-sé-rain, è-ne — contr. pour aciérain — rad. acier). Techn. Qui tient de la nature de l’acier : Fer acérain. Mine acéraine.

ACÉRANT (a-sé-ran) part. prés. du v. Acérer.

ACÉRANTHE s. m. (a-sé-ran-te — du gr. a priv. ; kéras, corne ; anthos, fleur). Bot. Genre de plantes du Japon, de la famille des berbéridées.

ACÉRAS s. m. (a-sé-râss — du gr. a priv. ; kéras, corne). Bot. Genre de plantes orchidées. L’espèce la plus connue est l’aceras antropophora ; cette plante, répandue dans nos bois, est appelée vulgairement l’homme pendu, parce que son labelle (partie de sa fleur) représente grossièrement la figure d’un homme pendu par le cou.

ACÉRATE s. m. (a-sé-ra-te — du lat. acer, érable). Bot. Genre de plantes asclépiadées de l’Amérique.

ACÉRATIUM s. m. (a-sé-ra-ti-omm — du gr. a priv. ; kération, petite corne). Bot. Genre de plantes éléocarpées.

ACÉRATOSIE s. f. (a-sé-ra-to-zî — du gr. a priv. ; kéras, kératos, corne). Zool. Monstruosité des ruminants, caractérisée par le manque de cornes. On est parvenu à la rendre héréditaire et à créer ainsi une race de bœufs sans cornes ; on l’appelle la race sarlabot.

ACERBE adj. (a-sèr-be — lat. acerbus ; d’acer, âcre). Qui est d’un goût âpre, acide, d’une saveur astringente : Fruits acerbes. La graine du café est coriace et acerbe. (B. de St-P.) Les substances acerbes en général sont de difficile digestion, et leur abus est des plus pernicieux. (Guersent.)

— Fig. Dur, rude, désagréable : On n’oubliera jamais les formes acerbes de Joseph Lebon. (La Harpe.) À quoi bon ce langage si acerbe ? (G. Sand.) Je le connais beaucoup, signora, répondis-je d’un ton acerbe. (G. Sand.) Rien n’est plus rugueux, acerbe et dépitant qu’un dialogue dramatique écrit en vers libres. (Castil-Blaze.) || Dans ce sens, se dit aussi des personnes : Il avait été plus acerbe que jamais contre le ministère. (Alex. Dum.) C’est une comédienne fort acerbe et fort jalouse de son talent. (G. Sand.)

Syn. Acerbe, acide, âcre, acrimonieux, aigre. Ce qui est aigre n’est plus doux : Le vin, le lait deviennent aigres quand ils se gâtent. (Acad.) Ce qui est acide n’est point doux : Les liqueurs acides sont rafraîchissantes. (Trév.) Ce qui est acerbe n’est pas encore doux : Les fruits sont toujours plus ou moins acerbes avant la maturité. Ce qui est aigre l’est naturellement : Les fruits sauvages sont âcres. (Richard.) Ce qui est acrimonieux a une disposition constante à l’âcreté : Sel acrimonieux. Au figuré, aigre se dit de ce qui vient d’une personne irritée, fâchée : Il lui fit une aigre réprimande. (Acad.) Acerbe s’emploie en parlant de paroles, d’un ton qu’il serait nécessaire d’adoucir : La critique est en progrès comme le reste ; ses coups sont plus vigoureux, plus acerbes. (Viennet.) Une personne âcre a de la haine : Il y a toujours quelque chose d’âcre dans ses discours. (Acad.) Une personne acrimonieuse a de l’humeur : Les critiques de profession prouvent trop souvent qu’on peut être acrimonieux sans être piquant. (Carpent.)

ACERBITÉ s. f. (a-sèr-bi-té — lat. acerbitas, même sens). Qualité de ce qui est acerbe : L’acerbité d’un fruit. Les fruits sauvages conservent toujours un certain degré d’acerbité. (Guersent.)

— Fig. : L’acerbité de son langage. L’âcreté des reparties de ce journaliste semait dans sa conversation l’acerbité de sa phrase, toujours pointue et travaillée comme un stylet. (Balz.) Elle n’a pas l’acerbité de l’agresseur, mais la douceur et la ténuité de la lumière qui pénètre, échauffe, éclaire tout. (Balz.)

ACERDÈSE s. f. (a-sèr-dè-se — du gr. akerdès, non profitable. Nom donné par M. Beudant, à cause du peu d’utilité de ce minéral dans les arts). Minér. Deutoxyde de manganèse hydraté, d’un brun noirâtre qu’on rencontre en masses fibreuses, radiées, et qui donne une poussière brune. L’acerdèse cristallise en prismes rhomboïdaux droits ; elle est employée dans la fabrication du chlore.

ACÈRE adj. (a-sèr — du gr. a priv. ; kéras, corne). Entom. Qui est privé d’antennes, de tentacules.

— s. m. Genre de coléoptères pentamères lamellicornes, qui existe au Brésil.

— Moll. Genre de mollusques sans tentacules et sans coquille. Il ne renferme qu’une seule espèce, qui habite la Méditerranée. Ce genre est très-voisin des bulles ou oublies de mer.

— s. m. pl. Arachn. Groupe d’animaux articulés qu’on nomme aussi aranéides, et dont le caractère distinctif est de n’avoir point d’antennes. Il se divise en deux ordres, les chélodontes et les solénostomes.

ACÉRÉ, ÉE (a-sé-ré) part. pass. du v. Acérer. Qui est garni d’acier : Cimeterre acéré. Outils acérés. Lance acérée.

— Par ext. Pointu, aiguisé, affilé : Un enfant de six à sept ans piquait le flanc des bœufs avec une gaule longue et légère, armée d’un aiguillon peu acéré. (G. Sand.) J’ai enfoncé dans ton flanc des pinces cruelles et des aiguilles acérées. (G. Sand.) C’est une arme acérée dont il faut user la pointe à force de m’en percer le cœur. (H. Beyle.) Il ouvrit la fenêtre qui donnait sur le même balcon, interrompu entre les deux appartements par un artichaut à pointes acérées. (A. de Gondrec.) Il avait les dents acérées comme des dents de mulot. (Balz.)

Sa langue, aux feintes préparée,
Ressemble à la flèche acérée
Qui part et frappe en un moment.
J.-B. Rousseau.

— Fig. Mordant, caustique, satirique, qui blesse profondément : Langue acérée. Plaisanteries acérées. Les traits de la médisance et de la calomnie, acérés par les deux bouts, blessent aussi celui qui les enfonce. (Boiste.) Sa conviction éclata en foudroyants sarcasmes ou en railleries acérées. (E. Sue.) Camille et Béatrix comprenaient seules l’âpreté des épigrammes acérées qu’il décochait d’éloge en éloge. (Balz.) C’était sur mon cœur que tombaient ces coups acérés. (G. Sand.) Sous sa grâce de femme et sous son air d’ange, elle a l’esprit acéré, vif et mordant. (Ste-Beuve.)

— Hist. nat. Épithète donnée à toute partie animale ou végétale qui est plus ou moins cylindrique, acuminée et piquante : Les feuilles du pin sont acérées. Les rayons des nageoires de la perche sont acérés. (Jourdan.)

ACÉRÉS s. m. pl. (a-sé-ré — du gr. a priv., et kéras, corne). Famille de mollusques gastéropodes, dont le caractère distinctif est d’avoir des tentacules nuls, ou formant, par leur réunion, un disque tentaculaire antérieur. Elle renferme un petit nombre de genres, dont les plus importants sont les acérés et les bulles ou oublies de mer.

ACÉRELLÉ, ÉE adj. (a-sé-rèl-lé). Diminutif d’acéré. Bot. Se dit de ce qui se termine en une petite pointe peu aiguë.

ACÉRER v. a. ou tr. (a-sé-ré — rad. acier. — Il change l’é fermé du radical en è ouvert devant une syllabe muette, excepté au futur et au conditionnel, où il conserve l’é fermé). Garnir, armer d’acier ; appliquer de l’acier sur du fer, afin de donner à celui-ci plus de dureté dans la partie de l’outil destinée à percer, à scier, etc. : Acérer un burin, une hache. Acérer une scie, un couteau, un sabre.

— Fig. Rendre piquant, mordant : Acérer son style, sa critique, une épigramme. Quelques motifs particuliers acéraient encore les calomnies et les haines qui doivent préparer les dissensions de Marseille. (Mirab.)

ACÉREUX, EUSE adj. (a-sé-reu, eu-ze). Bot. Se dit des feuilles allongées, minces, pointues comme celles du pin.

ACÉRIDE s. m. (a-sé-ri-de — du gr. a priv. ; kéros, cire). Anc. pharm. Emplâtre dans la composition duquel il n’entrait pas de cire.

ACÉRINE s. f. (a-sé-ri-ne — du gr. akê, pointe). Ichthyol. Genre de percoïdes établi par Cuvier, et dont la perche fait partie.

ACÉRINÉ, ÉE adj. V. Acéracé.

ACÉRINÉES s. f. pl. Bot. V. Acéracées.

ACÉRIQUE adj. m. (a-sé-ri-ke — du lat. acer, érable). Chim. Se dit d’un acide que l’on tire de la sève de l’érable.

ACÉRODON s. m. (a-sé-ro-don — du gr. a priv. ; kéras, corne ; odous, dent). Genre de mammifères chéiroptères, qui a pour type une espèce de roussette. On l’a nommé depuis ptérope pyrocéphale.

ACÉROLE s. m. (a-sé-rol — du lat. acer, aigre). Bot. Nom d’un fruit très-savoureux particulier à l’Espagne, et qui a quelque rapport avec la cerise.

ACERRE s. f. (a-sè-re — lat. acerra). Antiq. rom. Petit coffret de bronze, de forme quadrangulaire, avec un couvercle ; qui contenait l’encens dont on se servait pour le sacrifice, || Petit autel portatif que l’on plaçait au pied du lit d’un mort exposé à la porte de la maison, et sur lequel les parents et les amis brûlaient de l’encens et des parfums en attendant que le convoi se mît en marche. || Au moyen âge, Petite boîte à encens connue aujourd’hui sous le nom de navette.

ACÉRURE s. f. (a-sé-ru-re — rad. acérer). Morceau d’acier préparé pour être soudé à une pièce qu’on veut acérer.

ACERVULE s. m. (a-sèr-vu-le — lat. acervulus, diminut. de acervus, monceau). Anat. Nom donné aux petites concrétions calcaires en forme de grain de sable, qu’on observe dans les plexus choroïdes et dans la glande pinéale.

ACESCENCE s. f. (a-sèss-san-se — rad. acescent). Disposition à s’aigrir, à devenir acide : L’exposition pendant quelque temps à une température de trente degrés développe l’acescence dans la plupart des boissons et notamment dans le vin. (Encycl.) Lorsque les vins tournent à l’acescence, il est difficile de les guérir de cette maladie. (Pelouze.)

ACESCENT, ENTE adj. (a-sèss-san, an-te — lat. acescens, même sens). Qui s’aigrit, qui commence à devenir acide : Les substances essentiellement acescentes sont les herbes potagères et les fruits. (Encycl.)

— S’empl. substantiv. : L’usage des acescents est souvent nuisible par les aigreurs, les coliques qu’ils déterminent, surtout lorsqu’on en fait abus. (Encycl.) Le caillé, le petit-lait, le vin tourné, le cidre et la bière conservés pendant un trop long espace de temps, sont rangés dans la classe des acescents. (Encycl.)

ACESTE, roi de Ségeste, en Sicile. Suivant Virgile, il accueillit Énée à son passage en Sicile et fit ensevelir honorablement Anchise.

ACÉTABULA s. f. (a-sé-ta-bu-la — mot lat.). Ant. Cymbale des anciens Romains, de bronze ou d’argent, qu’on prenait de chaque main ou qu’on s’attachait à chaque pied ou à chaque genou pour les frapper l’une contre l’autre.

ACÉTABULAIRE ou ACÉTABULE s. f. (a-sé-ta-bu-lè-re — du lat. acetabulum, vase en forme de coupe). Bot. Plante cryptogame, prise par Lamarck et Cuvier pour un zoophyte ; elle ressemble à un petit agaric vert ayant un disque en ombrelle un peu concave.

ACÉTABULE s. m. (a-sé-ta-bu-le — lat. acetabulum, vase à vinaigre). Antiq. Vinaigrier, ou plutôt coupe remplie de vinaigre, que les anciens avaient l’habitude de placer sur leurs tables à manger pour y tremper leur pain. || Espèce de salière destinée à renfermer toutes sortes d’épices en usage dans la cuisine des anciens. || Mesure de capacité usitée chez les Romains pour les liquides et les matières sèches. L’acétabulum était la 384e partie de l’amphore et valait 6 centilitres 87. Il renfermait 1 cyathe et demi, et 6 ligules. || C’était aussi, selon Sénèque, un gobelet employé par les escamoteurs pour exécuter le tour de la muscade.

— Anat. Cavité articulaire profonde, qui reçoit la tête d’un os. Ce mot, peu usité aujourd’hui dans ce sens, a été remplacé par le nom de cavité cotyloïde. || On a encore donné le nom d’acétabules aux lobes ou cotylédons du placenta des animaux ruminants.

— Zool. Excavation d’une coquille ou d’un polypier dans laquelle l’animal est fixé. || Suçoirs dont les bras des mollusques céphalopodes sont garnis. || Espèce de ventouse produite chez certains poissons par la réunion des nageoires pectorales. || Cavité de l’arrière-poitrine des insectes, dans laquelle la patte de derrière vient s’implanter.

ACÉTABULE s. f. V. Acétabulaire.

ACÉTABULÉ, ÉE ou ACÉTABULEUX adj. (a-sé-ta-bu-lé — rad. acétabule). Hist. nat. Qui a la forme d’une coupe ou de l’acétabule des anciens.

ACÉTABULEUX, EUSE adj. (a-sé-ta-bu-leu, eu-ze — rad. acétabule). Synon. de acétabulé.

ACÉTABULIFÈRES s. m. pl. (a-sé-ta-bu-li-fè-re — du lat. acetabulum, vase à vinaigre ; fero, je porte). Mollusques céphalopodes pourvus de cupules ou ventouses. Tels sont les poulpes, les argonautes, les sèches, et les calmars. Les acétabulifères sont encore appelés dibranches, parce que leurs branchies sont au nombre de deux seulement. Ils se divisent en deux familles, d’après la considération du nombre de leurs bras ; la famille des octopodidés, qui comprend tous les céphalopodes à huit bras ; — ex. : poulpe, argonaute ; — la famille des sépiadés, caractérisée par la présence de dix bras, dont huit d’égale longueur et assez courts, et deux autres longs ayant la forme de tentacules, mais ne portant des ventouses qu’à leur extrémité. — Ex. : sèche, calmar.

ACÉTABULIFORME adj. (a-sé-ta-bu-li-for-me — de acétabule et forme). Hist. nat. Qui a la forme d’une coupe, d’un gobelet appelé acétabule.

ACÉTAL s. m. (a-sé-tal — du lat. acetum, vinaigre). Chim. Nom donné à un produit d’oxydation de l’alcool, dont on a longtemps ignoré la vraie nature. M. Wurtz a montré qu’on peut le considérer comme une combinaison d’aldéhyde ordinaire et d’oxyde d’étyle. L’acétal est un liquide qui bout à 75° ; il est soluble dans l’eau et l’alcool. Comme des combinaisons semblables doivent exister dans d’autres séries, le nom d’acétal mériterait de devenir générique.

ACÉTAMIDE s. f. (a-sé-ta-mi-de — du lat. acetum vinaigre, et amide). Chim. Amide dérivée de l’acide acétique. V. Amide.

ACÉTATE s. m. (a-sé-ta-te — du lat. acetum, vinaigre). Chim. Nom générique des sels formés par la combinaison de l’acide acétique avec les bases salifiables.

Encycl. Les acétates sont en général très-solubles. Ils sont tous décomposés par une chaleur rouge. Les acides puissants, par exemple l’acide sulfurique, en dégagent de l’acide acétique. L’odeur de vinaigre qui se manifeste alors sert à reconnaître les acétates. Ils s’obtiennent, soit par l’action de l’acide acétique sur les oxydes ou les carbonates, soit par double décomposition.

Acétate d’alumine, Sel liquide, incristallisable, d’une saveur astringente, employé comme mordant dans la fabrication des toiles peintes. Il se prépare soit directement, soit par double décomposition, en versant de l’acétate de plomb dans une dissolution d’alun.

Acétate d’ammoniaque, Sel incolore, d’une saveur très-piquante. On le rencontre ordinairement à l’état liquide, mais on peut l’obtenir cristallisé en le concentrant doucement. Il est très-soluble dans l’eau. Chauffé, il se volatilise. On l’emploie en médecine comme sudorifique, stimulant, etc. En pharmacie, la dissolution de ce sel est depuis longtemps connue sous le nom d’esprit de Mindererus, du nom de celui qui le premier en fit usage. L’acétate d’ammoniaque existe dans l’urine pourrie, le bouillon gâté, etc. Il s’obtient en saturant par le carbonate d’ammoniaque l’acide acétique pur.

Acétate de chaux, Sel qu’on prépare avec la chaux ou le carbonate de chaux et l’acide acétique. Il cristallise en aiguilles soyeuses, satinées, très-solubles dans l’eau, et d’une saveur âcre et piquante. On l’emploie souvent pour préparer le sous-carbonate de soude.

Acétate de potasse. Ce sel, autrefois nommé terre foliée de tartre, s’obtient avec du carbonate de potasse et de l’acide acétique. Il cristallise en petites aiguilles blanches et brillantes ; il est très-soluble dans l’eau et dans l’alcool. On l’emploie en médecine comme diurétique et comme fondant.

Acétate de soude, Sel que l’on prépare en décomposant le carbonate de soude par l’acide acétique. Il cristallise en prismes rhomboïdaux obliques. Il sert à la fabrication du vinaigre de bois ou acide pyroligneux.

Acétate de lithine, Sel qui cristallise en prismes droits rhomboïdaux. Il se dissout dans moins d’un tiers de son poids d’eau à 15°.

Acétate de baryte, Sel que l’on obtient en traitant par l’acide acétique le carbonate de baryte ou le sulfure de baryum. Il cristallise en prismes aplatis ou en prismes rhomboïdaux obliques, suivant la quantité d’eau de cristallisation qu’il contient.

Acétate de magnésie, Sel amer, gommeux, cristallisant très-difficilement, fort soluble dans l’eau et dans l’alcool.

Acétate de zinc, Sel qui cristallise en lames nacrées, d’apparence onctueuse, et s’effleurissant à l’air. On l’obtient en traitant par l’acide acétique le zinc métallique, le carbonate ou l’oxyde de zinc.

Acétates de fer. Il y en a deux : l’acétate ferreux et l’acétate ferrique.

1o L’acétate ferreux se présente sous la forme de petites aiguilles soyeuses et inco-