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de Racine. C’est une des plus belles créations, un des caractères les plus fortement tracés du grand tragique. Acomat, grand vizir du sultan Amurat, profite de l’éloignement de celui-ci pour tramer un complot qui mettra sur le trône Bajazet, frère du sultan. Mais l’ambitieux vizir nourrit pour lui-même des projets d’indépendance, à la réalisation desquels il sait faire servir habilement tous les moyens. Pour mieux en assurer le triomphe, il ne vise à rien moins qu’à la main d’Atalide, jeune princesse du sang d’Amurat. C’est là ce qu’il révèle, dès la première scène, à son confident Asmin, et comme celui-ci, étonné, lui demande s’il aime Atalide, Acomat lui répond :

            Voudrais-tu qu’à mon âge
Je fisse de l’amour le vil apprentissage ?
Qu’un cœur qu’ont endurci la fatigue et les ans
Suivit d’un vain plaisir les conseils imprudents ?
C’est par d’autres attraits qu’elle plaît à ma vue…
. . . . . . .
Ce même Bajazet, sur le trône affermi,
Méconnaîtra peut-être un inutile ami.
Et moi, si mon devoir, si ma foi ne l’arrête,
S’il ose quelque jour me demander ma tête…
Je ne m’explique point, Asmin ; mais je prétends
Que du moins il faudra la demander longtemps.
Je sais rendre aux sultans de fidèles services ;
Mais je laisse au vulgaire adorer leurs caprices,
Et ne me pique point du scrupule insensé
De bénir mon trépas quand ils l’ont prononcé.

Ces derniers vers peignent Acomat tout entier ; c’est le type du ministre astucieux, profond et ambitieux, qui ne recule devant aucun moyen pour arriver à son but.

ACOMIE s. f. (a-ko-mî — du gr. a priv. ; komè, chevelure). Syn. de calvitie.

ACOMPSIE s. f. (a-kom-psî — du gr. akompsos, sans ornement). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, renfermant très-peu d’espèces.

ACOMPTE s. m. (a-kon-te — de à et compte). Payement partiel ; somme que l’on paye à son créancier à valoir sur une somme plus considérable qui lui est due : Un acompte. Des acomptes. Je vous envoie un léger acompte. (J.-J. Rouss.) Il n’y avait pas même moyen d’offrir un pareil acompte. (Alex. Dum.) Ce sera un acompte sur le denier à Dieu, si je prends la chambre. (Alex. Dum.) Vous aurez les cinq cents francs promis, et un acompte sur l’autre affaire si vous êtes raisonnable. (E. Sue.) Il fit mine de lui donner un acompte sur le payement promis. (G. Sand.)

Voyons ; si je payais mes créanciers : fi donc !
Si je les arrosais avec quelques acomptes
V. Hugo.

— Par anal. Peut se dire de toute autre chose que de l’argent : Voici la quittance de l’acompte que vous avez reçu sur l’espoir du déshonneur de ma mère. (G. Sand.) Voici déjà un demi-sourire que je regarde comme un acompte. (Scribe.)

— Employé adverbialem., à compte s’écrit en deux mots : Voilà mille francs à compte sur ce qui vous est dû. Un jour que j’avais reçu vingt pistoles à compte sur mes appointements, j’entrai dans un tripot où j’avais la rage d’aller jouer. (Le Sage.)

Gramm. L’Académie écrit acompte, substantif, en deux mots : à-compte, et, suivant la règle des noms composés où entre une prépos. suivie d’un substantif, elle ne fait pas varier le mot compte. L’usage est aujourd’hui de faire un seul mot de cette expression, orthographe que l’Académie ne peut manquer d’adopter dans sa nouvelle édition. C’est un acompte que nous nous permettons de prélever sur elle en attendant.

Encycl. Droit. D’après l’art. 1781, le maître, dans une contestation avec ses domestiques, ouvriers ou gens de service, est cru sur son affirmation pour les acomptes payés pendant l’année courante. — La preuve testimoniale est admise, à défaut de quittances, pour établir les acomptes qu’on a pu donner sur une somme qui ne dépasse pas 150 fr.

ACOMYS s. m. (a-ko-miss — du gr. akè, pointe ; mus, rat). Mamm. Genre d’animaux rongeurs, de la famille des muriens : L’acomys perchal habite dans les maisons à Pondichéry. (D’Orbigny.)

ACON s. m. Mar. V. Accon.

ACONÉINE s. f. (a-ko-né-i-ne — rad. aconit). Chim. Substance extraite de l’aconit.

ACONCAGUA (a-kon-ga-goua), rivière et province du Chili. 111,500 hab.

ACONIOPTÈRE s. f. (a-ko-ni-op-tè-re — du gr. akonion, objet terminé en pointe, pteris, fougère). Bot. Nom donné à une sorte de fougère qui croît à l’île Sainte-Hélène et dans l’Inde.

ACONIT s. m. (a-ko-nitt — du gr. akonè, pierre, parce que cette plante croît dans les terrains pierreux). Bot. Genre de plantes de la famille des renonculacées : Les propriétés vénéneuses de l’aconit sont célèbres dans l’antiquité. (Trousseau.) L’aconit croît naturellement dans les Alpes, et est très-commun en Savoie. (Bouill.) Selon les poëtes, l’aconit naquit de l’écume de Cerbère, lorsque Hercule lui étreignit fortement le gosier et l’arracha des enfers. (Bouill.) De tous les aconits que nous cultivons en Europe, l’espèce napel est la plus meurtrière. (Breschet.)

Et du suc infernal de ce venin livide
Germa de l’aconit la semence homicide.
Saint-Ange.

Encycl. Le genre aconit appartient à la famille des renonculacées ; il renferme un certain nombre d’espèces qui présentent une analogie remarquable, tant dans leurs caractères que dans leurs propriétés. La plus célèbre est l’aconit napel, vulgairement appelé char-de-Vénus (aconitum napellus de Linné). C’est une grande et belle plante vivace, à racine épaisse et pivotante, à tige haute de 1 mètre, portant de grandes feuilles découpées, d’un vert sombre, et des fleurs d’un bleu foncé disposées en panicule. Cette plante habite les régions montagneuses de l’Europe centrale et du sud de la Sibérie. On la trouve dans les bois, les lieux ombragés et humides, les pâturages. Cultivée dans beaucoup de jardins comme plante d’ornement, ainsi que la plupart de ses congénères, elle a été la cause d’assez nombreux empoisonnements. C’est en effet un poison narcotico-âcre très-violent, dont les propriétés délétères, d’autant plus actives que le sol est plus sec et le climat plus chaud, étaient bien connues des anciens. Donné à forte dose, il produit toujours des accidents mortels.

L’aconit était très-abondant auprès d’Héraclée, dans le Pont, où se trouvait la caverne par laquelle, disait-on, Hercule était descendu aux enfers. De là l’origine fabuleuse attribuée à cette plante, née, d’après les poëtes, de l’écume de Cerbère, lorsque Hercule, pour l’arracher des enfers, lui serra fortement la gorge. L’aconit était le principal ingrédient des poisons préparés par Médée ; et c’est dans son suc que les Gaulois et les Germains trempaient leurs flèches pour les empoisonner.

La médecine emploie les feuilles et les racines de cette plante, dont les propriétés paraissent résider surtout dans un alcali organique particulier nommé aconitine. On les administre soit en nature, soit sous forme d’extrait aqueux ou alcoolique, de teinture alcoolique ou éthérée, d’alcoolature, de pilules, de liniment, etc.

L’aconit a été préconisé contre la dyssenterie, les rhumatismes articulaires aigus et chroniques, la goutte, les névralgies, surtout faciales, la céphalalgie nerveuse, la sciatique, les maux de dents, les scrofules, etc.

Toutefois, l’énergie même de ses propriétés, les variations qu’elle peut subir pour des causes diverses, la facilité avec laquelle s’altèrent ses préparations pharmaceutiques, font que toutes ces préparations, sauf l’alcoolature, sont peu employées aujourd’hui dans la médecine allopathique. Il n’en est pas de même pour l’homœopathie, qui en fait un fréquent usage pour combattre la suractivité de la circulation artérielle, les hémorrhagies actives, etc. La préparation la plus usitée est, dans ce cas, l’extrait préparé avec le suc exprimé de la plante fraîche.

Épithètes. Froid, glacé, pâle, sauvage, vénéneux, prompt, subtil, perfide, violent, infernal, mortel, meurtrier, homicide.

ACONITANILIQUE adj. (a-ko-ni-ta-ni-li-ke — de aconitique et de anilide). Chim. Se dit d’un acide que l’on obtient en faisant agir le perchlorure de phosphore sur l’acide citranilique, et en ajoutant de l’eau au produit de cette réaction. Cet acide, appelé encore acide phényl-aconitamique, cristallise en petites aiguilles jaunes.

ACONITATE s. m. (a-ko-ni-ta-te — rad. aconitique). Chim. Nom générique de sels formés par la combinaison de l’acide aconitique avec une base.

ACONITELLE s. f. (a-ko-ni-tè-le — rad. aconit). Bot. Genre de plantes de la famille des renonculacées. L’aconitelle est indigène en Orient.

ACONITINE s. f. (a-ko-ni-ti-ne — rad. aconit). Chim. Alcali découvert dans l’aconit napel, et qui paraît se rencontrer dans tous les aconits âcres. On prépare l’aconitine soit avec le suc de la plante fraîche, soit avec l’extrait alcoolique des feuilles desséchées. Elle se présente sous la forme de grains blancs, pulvérulents, sans odeur, d’une saveur âcre et amère. Elle est fort vénéneuse. Elle forme avec les acides des sels qui cristallisent en général fort difficilement.

ACONITIQUE adj. (a-ko-ni-ti-ke — rad. aconit). Chim. Se dit d’un acide qui se trouve à l’état de sel de chaux dans le suc d’aconit napel et d’autres aconits. Comme on le rencontre dans certaines espèces de prêles (equisetum), il est souvent désigné sous le nom d’acide équisétique.

— Se dit d’un éther que l’on obtient en dissolvant l’acide aconitique dans de l’alcool absolu, et en saturant la solution par de l’acide chlorhydrique. L’éther aconitique est encore appelé aconitate d’éthyle.

ACONITO-BIANILE s. m. (a-ko-ni-to-bi-a-ni-le — de aconitique, bis et anile). Chim. Substance que l’on obtient en chauffant l’acide aconitique à 130° avec de l’aniline. L’aconito-bialine est encore appelé phényl-aconitimide.

ACONTIAS s. m. (a-kon-ti-ass — du gr. akontias, sorte de serpent). Erpét. Genre de reptiles ophidiens très-curieux, parce qu’ils forment la transition entre les orvets et les vrais serpents. Les orvets portent deux petites proéminences renfermant deux os analogues au fémur, et tenant à un vrai bassin caché dans l’intérieur ; ils ont aussi quelques traces des membres antérieurs : ce sont des seps dont les organes de locomotion se sont arrêtés dans leur développement. Les vrais serpents n’ont plus aucun vestige de sternum ni d’épaule. Les acontias sont, comme eux dépourvus de ces pièces ; mais ils se rattachent encore aux orvets par la forme de leur tête, par leurs paupières et par la disposition des écailles. Cuvier les a réunis aux orvets et aux ophisaures dans sa famille des anguis, qui est la première des ophidiens.

ACONTIE s. f. (a-kon-tî — du gr. akontias, tenant du serpent). Entom. Genre d’insectes de l’ordre des lépidoptères et de la famille des nocturnes. Il renferme une dizaine d’espèces qui habitent l’Europe, et dont les plus remarquables sont le collier-blanc et la funèbre.

ACONTISMOLOGIE s. f. (a-kon-ti-smo-lo-ji — du gr. akontismos, art de lancer le javelot, et logos, discours, traité). Chez les anciens, Art de tirer de l’arc, de lancer des armes à pointe, et particulièrem., théorie de cet art.

ACONTISTE s. m. (a-kon-tiss-te — du gr. akontistès, qui lance un javelot). Ant. Soldat qui lançait des dards, des traits.

À CONTRE loc. adv. (a-kon-tre — de à et contre). Mar. À contre-sens, dans des directions contraires, dans un sens opposé. Un navire abat à contre, quand les dispositions étant prises pour le faire abattre sur un bord, les lames, le courant, etc., le font abattre sur l’autre. || Voile orientée à contre, Se dit d’une voile quand elle est disposée pour opérer un effet contraire à celui des autres voiles ; tel se trouve généralement un des huniers quand on est en panne. || On dit de même que deux vergues sont brassées à contre, lorsque l’une d’elles l’est d’un bord et l’autre du bord opposé.

ACONZ (Etienne Kover), général des Mekhitaristes de Venise, né en Transylvanie en 1740, mort à Venise en 1824. Il dirigea la congrégation pendant vingt-quatre ans, et publia, entre autres ouvrages, une Géographie universelle, une Vie de l’abbé Mekhitar et une Histoire des Conciles œcuméniques.

ACOPE ou ACOPEUX adj. (a-ko-pe, a-ko-peu — du gr. akopos, qui délasse). Anc. pharm. Se dit de médicaments, surtout d’onguents, propres à dissiper la fatigue, la lassitude produite par l’excès du travail.

ACOPOS ou ACOPIS s. m. (a-ko-poss, a-ko-piss — du gr. akopos, qui délasse). Pierre précieuse, spongieuse, parsemée de taches de couleur d’or, ainsi nommée parce que les anciens la croyaient propre, quand elle avait bouilli dans l’huile, à guérir de la lassitude. Cette description, qui appartient à Pline, ne se rapporte à aucune substance connue aujourd’hui.

ACOQUINANT (a-ko-ki-nan) part. prés. du v. Acoquiner.

ACOQUINANT, ANTE adj. (a-ko-ki-nan, an-te — rad. acoquiner). Qui attire, allèche : Le feu est acoquinant. Une vie acoquinante.

ACOQUINÉ, ÉE (a-ko-ki-né) part. pass. du v. Acoquiner : Je me donne trop de mal ; je ne suis pas comme vous autres, confiné dans ma maison, acoquiné là, comme un vieux roquentin. (Balz.) Cher et damné petit journal, je t’aime et je te suis acoquiné. (Ch. Monselet.)

Mon Dieu, qu’à tes appas je suis acoquiné !
Molière.

ACOQUINER v. a. ou tr. (a-ko-ki-né — du lat. ad, à ; coquina, cuisine). Allécher, attirer par la bonne chère ; attacher par une habitude à laquelle on prend plaisir : Les dîners m’avaient acoquiné. Je ne m’étonne plus qu’un si bas métier vous ait acoquiné. (Le Sage.) La chasse au marais a des séductions enivrantes, des charmes qui vous acoquinent. (Toussenel.)

— Absol. : En hiver le feu acoquine.

S’acoquiner, v. pr. S’attacher, s’adonner trop : Ce n’est pas petite affaire, pour un valet d’honneur, d’avoir à soutenir les intérêts d’un maître qui n’a point d’argent. On s’acoquine à servir ces gredins-là, je ne sais pourquoi. (Regnard.) Mille diables ! cette femme que je vais traîner après moi pourrait me faire reconnaître ! Une vieille moustache comme moi, s’acoquiner à une femme ! (Balz.) Quelques-uns tournaient en ridicule les femmes dont ils étaient les amants, et se proclamaient les plus francs imbéciles de la terre, de s’être ainsi acoquinés auprès de semblables guenipes. (Th. Gaut.)

  Oui, Nérine, je suis à l’imbécile maître
Qui s’est acoquiné, dans ce taudis champêtre,
À la triste moitié dont il s’est empêtré.
La Chaussée.

ACORDAT s. m..(a-kor-da). Mar. Homme qui a pris service à bord d’un navire, et s’est accordé avec le patron.

ACORE s. m. (a-ko-re). Bot. Genre de plantes de la famille des aroïdées, caractérisé par un spadice cylindrique, tout couvert de fleurs hermaphrodites très-serrées, ayant un périanthe à six divisions, six étamines, un ovaire à trois loges, et un fruit capsulaire, trigone.

— Encycl. On emploie en médecine l’acore roseau (acorus calamus de Linné), vulgairement appelé roseau aromatique ou jonc odorant. Cette plante habite le nord de la France, l’Inde, le Japon, le Canada ; elle croît dans les lieux humides, sur le bord des fossés et des étangs. La racine qui se trouve dans le commerce sous ce nom a été regardée pendant longtemps comme produite par le calamus aromaticus des anciens, qui est probablement une espèce de gentiane de l’Inde.

C’est un stimulant énergique. On l’emploie en Sibérie contre les catarrhes pulmonaires ; dans l’Inde et en Lithuanie, comme digestif et stomachique ; à Constantinople, contre les maladies épidémiques.

L’arome de cette plante la fait employer dans la parfumerie. C’est elle aussi qui donne à l’eau-de-vie de Dantzick la saveur qui distingue cette liqueur.

AÇORES (les), groupe d’îles dans l’océan Atlantique, à environ 1,300 kil. du Portugal, dont elles dépendent ; compte neuf îles, dont les deux principales sont Saint-Michel et Terceira ; dans cette dernière se trouve la ville d’Angra, ch.-lieu de l’archipel. Climat tempéré et sain ; sol montueux, volcanique, sujet à de violents tremblements de terre. Les ignames, les bananes, les oranges, les citrons et des vins délicieux, sont les principales productions des Açores. Cet archipel a été découvert en 1432 par Cabral. 250,000 hab.

ACORIE s. f. (a-ko-rî — du gr. akoria, insatiabilité). Méd. Grand appétit, faim dévorante.

AÇORIEN, ENNE adj. et s. (a-so-ri-ain, è-ne — rad. Açores). Géogr. Habitant des îles Açores ; qui appartient à ces îles ou à ses habitants : Les Açoriens sont actifs et laborieux ; mais ils manquent de moyens d’instruction, et leur ignorance est grande. (Eyriès.) Les Açoriennes sont notablement plus petites que les hommes. (Eyriès.)

ACORINÉ, ÉE adj. (a-ko-ri-né — rad. acore). Bot. Qui ressemble à un acore. || Acorinées, s. f. pl. Syn. de aroïdées.

ACORMOSE adj. (a-kor-mo-ze — du gr. a priv. ; kormos, tronc). Bot. Se dit d’une plante dont les feuilles et les fleurs partent immédiatement de la racine.

ACOROÏDÉES s. f. pl. (a-ko-ro-i-dé — rad. acore). Bot. Nom proposé pour une famille de plantes distincte des aroïdées.

ACORYNUS s. m. (a-ko-ri-nuss — du gr. a priv. ; korunè, massue). Entom. Genre d’insectes coléoptères curculionides de Java.

ACOSME s. m. (a-koss-me — du gr. akosmos, sans ornement). Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, fondé sur une seule espèce du cap de Bonne-Espérance.

ACOSMÉTIE s. f. (a-koss-mé-tî — du gr. akosmàtos, sans parure). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes.

ACOSMIE s. f. (a-koss-mî — du gr. akosmia, dérèglement). Pathol. Désordre, dérèglement dans l’époque critique d’une maladie.

ACOSTA (Joseph D’), provincial des jésuites du Pérou, né à Médina del Campo, vers 1539, mort en 1600. On a de lui une Histoire naturelle et morale des Indes, (Séville, 1590), fort estimée, et trad. en fr., 1598.

ACOSTA (Uriel), gentilhomme, né à Oporto, vers la fin du xvie siècle, mort en 1647. Il fut tour à tour juif, saducéen, sceptique, incrédule, et termina enfin par le suicide une vie troublée par de longues souffrances morales et des persécutions, et dont il a esquissé les agitations dans un écrit saisissant, intitulé Exemplar vitæ humanæ.

ACOSTE s. f. (a-koss-te). Bot. Nom donné à plusieurs genres d’arbres et de plantes exotiques.

ACOT s. m. (a-ko). Hortic. Adossement de fumier autour d’une couche.

ACOTAI s. m. (a-ko-tè). Techn. Pied de chèvre empêchant la vis de la cuve et de la presse du papetier de rétrograder.

ACOTAR s. m. (a-ko-tar). Mar. Sorte de coin que l’on chasse à coups de masse entre les varangues, afin de mieux lier et de rendre solidaires les fonds d’un bâtiment.

ACOTYLE adj. (a-ko-ti-le — du gr. a priv. ; kotulè, cavité). Zool. Se dit des animaux sans vertèbres, qui n’ont ni bouche centrale, ni cavités latérales. || Acotyles, s. m. pl. Famille de la classe des acalèphes, comprenant ceux de ces animaux qui n’ont ni bouche centrale, ni cavités latérales.

ACOTYLÉDON, ACOTYLÉDONE ou ACOTYLÉDONÉ, ÉE adj. (ako-ti-lé-don, a-ko-ti-lé-do-ne, a-ko-ti-lé-do-né — du gr. a priv. ; kotulè, cavité). Bot. Se dit des plantes privées de cotylédons : Il serait difficile de donner sur le développement et l’accroissement des végétaux acotylédons des idées générales. (Duméril.) || Acotylédones, s. f. pl. Nom donné par Jussieu à la première division du règne végétal, division qui correspond à celle des cryptogames de Linné.

Encycl. Les acotylédones forment le premier des trois grands embranchements dans lesquels les plantes sont rangées par Jussieu. Elles sont dépourvues d’embryons et de cotylédons ; leur structure est généralement simple, cellulaire, ou plus rarement vasculaire ; leurs formes variables ne présentent pas la distinction des systèmes ascendant ou descendant, axile et appendiculaire, que nous observons dans les deux autres embranchements. Ce n’est que par analogie d’apparence qu’on distingue dans les acotylédones des racines, des tiges et des feuilles. L’embranchement des acotylédones renferme les algues, les champignons, les lichens, les mousses, les hépati-