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et qui est très-commun en Syrie et en Palestine.

— Bot. Agneau de Tartarie, Une fougère.

— Blas. Symbole de la douceur et de la franchise. || Agneau pascal, Celui qui est représenté tenant une croix à laquelle est attachée une banderole d’argent chargée d’une croisette de gueules. Ville de Rouen : de gueules, à un agneau pascal d’argent, au chef cousu de France.

Épithètes. Bêlant, bondissant, faible, doux, craintif, timide, innocent, tendre, jeune.

Agneau (L’), figure symbolique du Christ, s’immolant comme victime pour racheter les péchés de l’humanité. De très-bonne heure, les artistes chrétiens adoptèrent ce symbole et représentèrent le Sauveur, agneau soumis et éclatant de blancheur, tantôt couché et expirant au pied de la croix qu’il arrose de son sang, tantôt vivant et debout. L’emploi de cette allégorie fut même formellement prescrit par un canon du concile in Trullo ; les Pères de l’Église craignaient que l’image de Jésus ignominieusement mis à mort ne fut une occasion de railleries de la part des idolâtres, et, par suite, un sujet de scandale et d’éloignement pour les faibles. Plus tard, au contraire, un concile tenu à Constantinople (692) ordonna de préférer la réalité aux allégories, et de montrer le Christ sur la croix. Mais le génie des artistes chrétiens répugna, pendant longtemps, à ces images lugubres ; jusqu’à la Renaissance, l’allégorie garda une très-large place dans les compositions des peintres et des sculpteurs. De nos jours, les conceptions du symbolisme chrétien ne sont comprises que d’un petit nombre ; mais celle de l’Agneau est restée populaire.

Agneau mystique (L’), retable de l’église Saint-Bavon, à Gand, et dont le sujet est tiré de l’Apocalypse, le chef-d’œuvre des frères Hubert et Jean Van Eyck, auxquels on attribue l’invention de la peinture à l’huile. Hubert, l’aîné des deux frères, à qui cette vaste composition avait été commandée par Vydts, bourgmestre de Gand, étant mort en 1426, sans avoir achevé son œuvre, Jean fut chargé de la continuer. Ce tableau, dont l’église Saint-Bavon ne conserve que la partie centrale et dont les autres panneaux sont dispersés, offrait primitivement, tous volets ouverts, douze compartiments sur deux rangées ; sept cintrés dans le haut et cinq rectangulaires dans le bas. L’ensemble en était des plus harmonieux. Au centre de la rangée supérieure, Dieu le Père, coiffé de la tiare et assis sur un trône, tenant d’une main un sceptre de cristal et levant l’autre pour bénir. À sa droite est la Vierge Marie, à sa gauche saint Jean-Baptiste. Ces trois figures, peintes sur un fond d’or et de tapisserie, ont la dignité sculpturale du style primitif. Sur le volet voisin de la Vierge, huit anges, revêtus de dalmatiques d’une merveilleuse exécution, chantent au lutrin ; le volet qui fait pendant nous montre sainte Cécile jouant de l’orgue, et quatre anges l’accompagnant sur des instruments à cordes. Les demi-volets qui terminent la rangée supérieure représentent, l’un Eve tenant la pomme, l’autre Adam cherchant à voiler sa nudité. Ces deux derniers panneaux, relégués pendant longtemps dans une salle obscure du chapitre de Saint-Bavon, sous un ridicule prétexte de pudeur, ont été acquis récemment par le musée de Bruxelles. — La composition qui occupe le milieu de la rangée inférieure est l’Adoration de l’Agneau mystique : sur un autel élevé en plein champ et qu’entourent des anges prosternés, l’Agneau est debout ; son sang coule dans un calice ; au-dessus de lui plane le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe. Au premier plan s’élève une fontaine d’architecture gothique, qui symbolise la source de l’eau de régénération et de vie.. Des quatre coins du tableau s’avancent des groupes de saints et de saintes qui viennent tous adorer l’Agneau. « Cette composition, dit M. Waagen, est entièrement symétrique, comme l’exigeait la nature mystique du sujet ; mais il y a une telle beauté dans le paysage, dans la transparence de l’atmosphère, dans les arbres et les fleurs, et jusque dans les figures les plus secondaires, que l’on ne songe plus à s’apercevoir de cette disposition de régularité monotone. » Sur les quatre volets adjacents, d’autres adorateurs s’avancent à travers des paysages variés ; ce sont, à droite, des Ermites et des Pèlerins à pied ; à gauche, les Soldats du Christ et les "Bons Juges, montés sur de magnifiques chevaux. Ces quatre volets, où l’on retrouve particulièrement la manière de Jean Van Eyck, appartiennent au musée de Berlin, ainsi que les deux panneaux de la partie supérieure qui représentent les anges au lutrin et sainte Cécile. C’est encore à Jean que l’on attribue les peintures extérieures des volets, une Annonciation, diverses figures de saints, et les portraits des deux artistes placés parmi les confesseurs de la loi nouvelle.

La part d’Hubert dans cet immense travail n’en est pas moins, comme on voit, la plus considérable ; elle lui assigne une place éminente parmi les maîtres de l’art. « Il est presque impossible, disent MM. Crowe et Cavalcaselle, de rendre complète justice à tout ce que ce chef-d’œuvre renferme de beautés, et il faudrait une grande puissance de description pour donner même une légère idée de ses perfections, pour faire comprendre la fervente piété qui anime les personnages, la beauté et la diversité des paysages, le fini des prairies et des fontaines jaillissantes, les innombrables fleurs qui donnent l’aspect d’un éternel printemps à toute cette scène, en un mot, le génie qui sut former un vaste et magnifique ensemble de tant de parties diverses. » — Au-dessous du tableau de l’Agneau figurait primitivement un treizième panneau peint en détrempe et représentant les tourments des damnés ; il fut détruit, dès le xve siècle, par un lavage. Les autres compartiments échappèrent heureusement aux fureurs des iconoclastes en 1566, et à l’incendie de Gand en 1641 ; mais leur dispersion est regrettable. Michel Coxie fit pour Philippe II, roi d’Espagne, une copie de ce retable, qui lui fut payée 4,000 ducats, somme plus forte que celle que produisit l’original.

AGNEL s. m. (a-gnèl ; gn mll. — rad. agneau). Monnaie d’or qui fut créée par saint Louis et frappée par tous les successeurs de ce prince jusqu’à Charles VII. Elle devait son nom à une représentation de l’Agneau pascal, que portait une de ses faces. L’agnel s’appelait aussi mouton. De saint Louis à Jean II, il équivalut à 13 francs 95 cent. environ de notre monnaie actuelle. À partir de cette époque, sa valeur varia sans cesse.

AGNELAGE ou AGNÈLEMENT s. m. (agne-la-je ; gn mll. — rad. agneler). Époque où une brebis met bas ; action de mettre bas, en parlant des brebis : Dans l’espèce ovine, l’agnelage a lieu vers le cent cinquantième jour. L’agnelage s’opère à la bergerie ou dans les pâturages. (Lecoq.)

AGNELANT (a-gne-lan ; gn mll.) part. prés. du v. Agneler : Si la brebis est morte en agnelant, il faut donner son agneau à une autre mère qui aura perdu son petit, ou à une chèvre.

AGNELÉE s. f. (a-gne-lé ; gn mll. — rad. agneau). Tous les petits qu’une brebis met bas en une fois.

AGNÈLEMENT s. m. (a-gnè-le-man ; gn mll. — rad. agneler). Syn. d’agnelage.

AGNELER v. n. ou intr. (a-gne-lé ; gn mll. — rad. agneau ; l’e de gnel se change en è ouvert devant une syllabe muette : Elle agnèle. Cette brebis agnèlera. — L’Académie ne donne aucun renseignement sur la conjugaison de ce verbe). Mettre bas, en parlant de la brebis : Les troupeaux formés pour aller estiver sur les montagnes peuvent être plus nombreux, parce que les brebis agnèlent après la descente. (Magne.)

AGNELET s. m. (a-gne-lè ; gn mll. — du lat. agnellus, dimin. de agnus, agneau). Petit agneau : Ce n’est encore qu’un agnelet.

Thibaut l’agnelet passera
Sans qu’à la broche je le mette !
La Fontaine.

AGNELIN s. m. (a-gne-lain ; gn mll. — rad. agnel). Comm. Peau d’agneau préparée à laquelle on a laissé la laine. || On donne aussi ce nom aux laines provenant de la tonte des agneaux, lesquelles sont employées pour la fabrication des chapeaux, principalement en Danemark et en Hollande.

AGNELINE adj. (a-gne-li-ne ; gn mll. — rad. agnel). Se dit d’une laine courte, soyeuse et frisée, provenant de la première tonte de l’agneau.

AGNELLE s. f. (a-gnè-le ; gn mll. — rad. agnel). Agneau femelle.

AGNELLO (Jean), riche marchand de Pise, dans le xive siècle. Par un hardi coup de main, il s’empara de l’autorité dans une nuit du mois d’août 1364, obtint, en 1368, de l’empereur Charles IV, le titre de doge, mais ne tarda pas à être chassé par les Pisans, qui recouvrèrent leur liberté.

AGNÈS (sainte), jeune vierge de Salerne, martyrisée sous Dioclétien. L’Église célèbre sa fête le 21 janvier. Sainte Agnès n’avait que treize ans quand elle fut arrachée à sa famille et conduite devant le préfet de Rome, au moment où un édit barbare venait d’être publié contre les chrétiens. Ni les menaces, ni les séductions, ni la vue des plus cruels supplices, ne purent ébranler la foi de la jeune héroïne. On la traîna aux pieds des idoles, et on lui ordonna de leur offrir de l’encens ; mais elle ne leva la main que pour faire le signe de la croix. Enfin, elle mourut en bénissant le Dieu qui allait la recevoir dans son sein. Saint Ambroise, saint Augustin et d’autres Pères de l’Église ont fait le panégyrique de cette sainte. « Tous les peuples, dit saint Jérôme, se réunissent pour célébrer dans leurs discours et dans leurs écrits les louanges de sainte Agnès, qui sut triompher de la faiblesse de son âge comme de la cruauté du tyran, et qui couronna la gloire de la chasteté par celle du martyre. »

La mort de sainte Agnès a fourni au Tintoret et au Dominiquin le sujet de deux tableaux célèbres.

AGNÈS s. f. (a-gnèss ; gn, mll.). Expression moqueuse dont on se sert pour caractériser une jeune fille ignorante, et très-ingénue : Rien n’est plus absurde qu’une Agnès de quarante ans.(Mme  Romieu.)

Pour sa femme il choisit une Agnès de quinze ans,
        Bien dressée à fuir les galants.
        Notre Agnès se nommait Thérèse.
Grécourt.
On la croit une Agnès ; mais comme elle a l’usage
De sourire à des traits un peu forts pour son âge,
Je la crois avancée. . . . . . . . . . . . . . . . .
Gresset.
Vous vous donnez une peine inutile,
    Amants trompeurs, maris jaloux ;
Ah ! croyez-moi, l’Agnès la moins habile
    En sait encor plus long que vous.
Carmontel.

— Au théâtre, Rôle d’ingénue :

Elle a joué deux ans les Agnès avec gloire.
E. Augiere siècle.

AGNÈS, personnage de l’École des Femmes, de Molière, et qui est resté au théâtre comme le type de l’ingénue, c’est-à-dire de la jeune fille naïve, simple, ignorante, qui dit sans rougir les choses les plus aventureuses. Lorsque le bonhomme Arnolphe lui fait raconter son entrevue avec le jeune Horace, elle rappelle qu’on est venu lui parler d’un homme qu’elle avait blessé par son regard.

Eh ! mon Dieu ! ma surprise est, fis-je, sans seconde ;
Mes yeux ont-ils du mal, pour en donner au monde ?

Arnolphe demande :

Qu’est-ce qu’il vous a pris ?

agnès

               Il…

arnolphe, à part

                  Je souffre en damné.

agnès

Il m’a pris le ruban que vous m’aviez donné.

Enfin, le vieil Arnolphe lui déclare ainsi son amour :

Veux-tu que je me tue ? Oui, dis si tu le veux,

Je suis tout prêt, cruelle, à te prouver ma flamme.

agnès

Tenez, tous vos discours ne me touchent point l’âme ; Horace avec deux mots en ferait plus que vous.

On reprocha à Molière le type même d’Agnès ; il le défendit magistralement dans la Critique de l’École des Femmes.

« Dans son ignorance des choses, dit M. Hippolyte Lucas, Agnès est pleine de naïveté ; mais pour sotte, elle ne l’est pas. L’esprit lui vient avec l’amour. Sitôt que le regard du jeune Horace a animé cette charmante statue, elle marche, elle court ; deux ou trois leçons du galant en font une femme aussi espiègle, aussi rusée qu’une autre. »

Par comparaison, on appelle Agnès toute jeune fille, toute personne qui a ce caractère :

« Une jeune fille ayant rallumé, en soufflant sur la mèche encore rouge, une chandelle, quelqu’un lui dit : « Vous êtes encore vierge, la belle ! — Oh ! monsieur, cela n’y fait rien, » reprit la jeune Agnès. » Dict. d’anecdotes.

« Les plus jeunes filles, et il y en avait de quatorze à quinze ans, savaient à quoi s’en tenir sur le compte du chanteur Tarquinio. Leur initiation dans l’histoire naturelle est fort précoce à Rome : aucune d’elles, comme l’Agnès de Molière, n’aurait demandé,

Avec une innocence à nulle autre pareille,
Si les enfants qu’on fait se faisaient par l’oreille.
Tablettes romaines.

«  — Je ne sais comment vous avez fait pour supporter ce personnage, dit-il à Métella ; il faut que vous ayez une patience angélique.

— Mais, il me semble, mon ami, que c’est vous, qui m’avez priée de l’inviter, et vous me l’avez laissé sur les bras ensuite.

— Depuis quand êtes-vous si Agnès, que vous ne sachiez pas vous débarrasser d’un fat importun ? Vous n’êtes plus dans l’âge de la timidité et de la gaucherie. »

G. Sand.     
     Un bonhomme, époux d’une Agnès,
Contraint d’aller aux champs, la pria d’être honnête :
« Si quelque autre que moi jouit de tes attraits,
Il me viendra, dit-l, des cornes à la tête.
     — Des cornes ! que dites-vous là ?
     J’aime bien mieux être fidèle. »
Il part ; à son retour, qu’elle trouva trop prompt,
     Ne lui voyant rien sur le front :
     « Que vous êtes menteur ! » dit-elle.
Boursault.

Épithètes. Jeune, timide, ingénue, naïve, craintive, prude, charmante, innocente, niaise, sotte, ridicule, fausse, trompeuse, hypocrite, prétendue, rusée.

AGNÈS SOREL. V. Sorel.

AGNÈS D’AUTRICHE, épouse du roi de Hongrie André III, vengea le meurtre de son père, l’empereur Albert Ier, en immolant près de mille personnes, parents des assassins (1308). Elle mourut vers 1364.

AGNÈS DE MÉRANIE, nom d’une reine de France et titre d’une pièce de M. Ponsard. V. Méranie (Agnès de).

Agnese, opéra italien en deux actes, chef-d’œuvre de Paër, représenté à Paris le 24 juillet 1819. Cet ouvrage qui renferme des chœurs et un finale admirables, fut souvent repris, et toujours avec un immense succès. Il a eu pour interprètes Pellegrini, Galli, Lablache, Tamburini, Mmes  Mainvielle-Fodor et Pasta.

AGNÉSI (Marie-Gaétane), savante Italienne, née à Milan en 1718, m. en 1799. Elle se rendit célèbre par sa prodigieuse précocité dans l’étude des sciences et des langues ; et pendant une maladie de son père (1750), elle put le suppléer dans sa chaire de mathématiques ; à Bologne. Ses ouvrages de mathématiques ont été traduits en français en 1775, avec des notes de Bossut.

AGNETTE s. f. (a-gnè-te : gn mll.). Techn. Sorte de burin gras, tenant le milieu entre le burin et la gouge.

AGNlAN s. m. (a-gni-an ; gn mll.). Hist. relig. Mauvais génie, dans les légendes brésiliennes. On croyait qu’il enlevait les cadavres des morts, si les parents avaient négligé de placer des vivres autour du lieu funèbre.

AGNICHTHOMA s. m. (ag-nik-to-ma). Hist. relig. Oblations au Feu, qui se font dans les Indes à l’époque du printemps.

AGNIÉE s. f. (a-gni-é ; gn mll.) Mar. Large tresse sur laquelle s’assied un homme que l’on hisse le long du mât.

AGNITION s. f. (ag-ni-si-on — lat. agnitio, même sens ; de agnoscere, connaître). Mot employé pour exprimer ce qu’on entend par Reconnaissance, en termes d’art dramatique : Je sais que l’ agnition est un grand ornement dans les tragédies, Aristote le dit ; mais il est certain qu’elle a ses incommodités. (Corn.) || L’emploi de ce mot est très-rare.

AGNOÈTES ou AGNOÏTES (ag-no-è-te, ite — du gr. a priv. ; gnoò, de ginòsko, je connais). Hist. ecclés. Hérétiques de la fin du ive siècle, qui prétendaient que Dieu ne connaissait pas tout, mais qu’il acquérait de nouvelles connaissances, erreur qui fut renouvelée plus tard par les sociniens. || Autres hérétiques qui, vers l’an 535, soutenaient que Jésus-Christ avait ignoré l’époque précise du jugement dernier, et le lieu où Lazare était enseveli.

AGNOÏE s. f. (ag-no-î — du gr. gnoò, je connais). Méd. État d’un malade qui ne reconnaît rien de ce qui l’entoure.

AGNOLO (Baccio d’), architecte et sculpteur florentin, né en 1460, m. en 1543. Il construisit à Florence le palais Bartolini et exécuta des sculptures en bois justement renommées. Il était ami de Michel-Ange.

AGNOLO (Gabriel d’), architecte napolitain, m. en 1510. Il a construit à Naples le palais Gravina et les églises de Sainte-Marie l’Égyptienne et de Saint-Joseph.

AGNONE, ville de l’anc. royaume de Naples. 8,150 hab. Fabrication importante d’articles en cuivre.

AGNOSCO VETERIS VESTIGIA FLAMMÆ, mots lat. qui signif. : Je reconnais la trace de mes premiers feux. (Virgile, Enéide liv iv, v. 23.) C’est l’aveu que Didon, veuve de Sichée, fait à sa sœur de son amour pour Enée. Elle retrouve pour lui la passion qu’elle avait éprouvée pour son premier époux.

Racine, a heureusement imité Virgile, dans ce vers :

De mes feux mal éteints j’ai reconnu la trace.

Les allusions que l’on fait à cet hémistiche ont toujours rapport à une passion mal éteinte, et particulièrement à la passion de l’amour :

« Je ne suis pas de si longtemps cassé de l’état et suite de ce dieu (l’Amour) que je n’aie la mémoire informée de ses forces et valeur : Agnosco veteris vestigia flammæ. Il y a encore quelque demeurant d’esmotion et chaleur après la fiebvre. »        Montaigne.

AGNOSIE s. f. (ag-no-zî — du gr. agnosia, même sens). Didact. Ignorance.

AGNOSTE s. m. (ag-no-ste — du gr. agnòstos, inconnu). Conchyl. Genre de coquilles trilobites fossiles, qu’on trouve en Suède, dans un calcaire sublamellaire.

AGNOTHÉRIUM ou AGNOTÉRION s. m. (ag-no-té-ri-omm — du gr. agnòs, inconnu ; therion, animal). Foss. Genre de carnassiers fossiles, qui se rapproche beaucoup du chien.

AGNUS s. m. (ag-nuss — du lat. agnus, agneau). Espèce de médaille en cire, qui est bénite par le pape, et sur laquelle est empreinte la figure d’un agneau avec le signe du labarum. Le pape bénit les agnus, d’abord, le dimanche in albis (premier dimanche après Pâques) après sa consécration, et de sept ans en sept ans, pendant la durée de son pontificat. || Petit reliquaire en forme de losange, orné de figures de saints, de fils d’or et de franges de soie : Anciennement on mettait dans les agnus" des reliques des saints. || Petite image de piété entourée de broderies, que l’on donne aux enfants :

Jusqu’au lever de l’astre de Vénus
Il reposait sur la boîte aux agnus.
Gresset.
     Il est mort, disent les moines
On n’achètera plus d’agnus. Béranger.

AGNUS-CASTUS s. m. (ag-nuss-cass-tuss — du lat. agnus, agneau : castus, chaste). Bot. Arbrisseau de la famille des verbénacées, appelé aussi gattilier, faux poivrier, arbre au poivre. Son fruit porte les noms de petit poivre, poivre sauvage, poivre des moines, etc.

Encycl. Les feuilles et les fleurs de cet arbrisseau exhalent une odeur aromatique forte, et cependant assez agréable. Toutes ses parties, et surtout les fruits, ont une saveur piquante et poivrée. On leur a attribué jadis la propriété d’amortir les désirs vénériens ; mais ils devaient certainement produire l’effet entièrement opposé, L’agnus-castus est aujour-