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senta à la cour de France (1706) et l’emmena en qualité de secrétaire dans ses campagnes des Pays-Bas, puis en Espagne (l7ll), où il le recommanda à Philippe V. Après la mort de son protecteur (1712), Alberoni, qui s’était déjà fait remarquer par son habileté diplomatique, fut choisi par son souverain, le duc de Parme, pour résider à la cour d’Espagne en qualité d’agent officiel.

La princesse des Ursins était alors toute-puissante à cette cour. Elle était un obstacle redoutable aux vues secrètes de l’astucieux Italien, qui commença par gagner sa faveur et endormir ses soupçons, puis conçut le projet habile et hardi de lui opposer une reine de son choix en faisant épouser à Philippe V, veuf de Marie-Louise de Savoie, Elisabeth Farnèse, héritière de Parme. Au reste, il sut persuader à la princesse des Ursins qu’elle conserverait tout son crédit sous la nouvelle reine, dont l’esprit était faible et borné. Détrompée trop tard, la favorite fut cruellement désabusée dès l’arrivée d’Elisabeth, dont le premier acte fut de la frapper d’une sentence d’exil et d’accorder toute sa confiance à l’homme qui l’avait placée elle-même sur le trône d’Espagne (1714). Nommé successivement premier ministre, cardinal et grand du royaume, Alberoni devint dès lors 1 arbitre de l’Espagne, qu’il entreprit de relever de la décadence où elle était tombée depuis Philippe IL II commença par réformer quelques abus, créa une marine et une armée, réorganisa les finances, . fit des armements et prépara l’exécution de ses desseins par des négociations secrètes. Rendre à l’Espagne ce que lui avait enlevé le traité d’Utrecht, conquérir l’Italie sur l’Empereur, s’allier contre celui-ci aux Turcs et aux mécontents de la Hongrie, acheter la Hollande par des concessions, susciter la guerre civile en France pour renverser le duc d Orléans et donner la régence à Philippe V, neutraliser l’Angleterre par la descente du prétendant et tourner contre elle les armes de Charles XII et de Pierre le Grand, un moment réconciliés à sa voix : tels étaient ses vastes desseins, telles furent ses principales entreprises. Mais toutes échouèrent honteusement, et l’on vit alors que le ministre d’Espagne, sans être dépourvu de talents, n’était point, dans l’exécution, à la hauteur de ses gigantesques projets ; qu’il confondait trop souvent 1 intrigue avec la politique, et que, s’il possédait la haute ambition de Richelieu et la souplesse de Mazarin, il n’avait pas, comme eux, la pénétration qui prévoit les obstacles et l’habileté qui les aplanit.

Ainsi, à la.conquête de la Sardaigne et de la Sicile (1717-18), les puissances répondirent par la triple, puis parla quadruple alliance : les Turcs signèrent avec l’Empereur la paix de Passarowitz ; la Hollande ne voulut point se séparer de l’Angleterre ; une flotte anglaise vint détruire l’escadre espagnole devant Syracuse ; le prétendant Jacques III fut écarté par la tempête des côtes de l’Angleterre ; la conspiration de Cellamare, fomentée par Alberoni, échoua en France, et une armée envoyée par le régent fit une irruption victorieuse en Ks Eagne, pendant que la mort inopinée do Charles XII faisait perdre l’espoir d’une utile diversion. Tant de désastres accablèrent Philippe V ; il implora la paix, et l’Angleterre et la France y mirent pour condition première le renvoi d’Alberoni. Abandonné par la reine elle-même, exilé par le roi, le ministre déchu quitta l’Espagne (1719), errant en divers lieux, poursuivi par la haine des nations qu’il avait menacées de ses entreprises ou trompées par ses négociations, et se retira enfin à Rome, où sa : dignité de cardinal ne le mit pas à l’abri d’une condamnation des tribunaux ecclésiastiques, suscitée peut-être par l’Espagne et motivée.principalement sur les scandales de sa vie privée. Toutefois, il rentra en faveur en 1723, reparut sur la scène comme légat du saint-siége dans /a Romagne (1738), et parvint, après de laborieuses intrigues, h. réunir pour un moment 1 imperceptible république de St-Marin au territoire de l’Église. C’est à ce sujet que Benoît XIV disait qu’il ressemblait è, un gourmand qui, après un repas copieux, convoiterait un morceau de pain bis.

À la mort de Clément XIII, Alberoni, à ce qu’on assure, fut sur le point d être élu souverain pontife, et il ne lui manqua que quelques voix pour lui permettre de jeter de nouveau son génie inquiet et remuant dans la balance des destinées de l’Europe. Il mourut dans la retraite et l’obscurité. Le 'Testament politique publié sous son nom (1753) est apocryphe.

ALBERT ou ALBERTUS s. m. (al-bèr, albèr-tuss). Numism. Ancienne ’ "

ALBERT, ch.-lieu de cant. (Somme), arrond. de Péronne ; pop. aggl. 3,698 hab. - pop. tot. 3,806 hab. Fortifications romains ; souterrains immenses, dont une branche s’étend à 5 kil.

ALBERT le Grand, l’un des savants les plus illustres du moyen âge, né en 1193, à Lawingen (Souabe), de la famille des comtes de Bollstœdt, mort à Cologne en 1280. Il étudia les sciences à Padoue, entra dans l'ordre des dominicains en 1222, enseigna la théologie et la philosophie à Ratisbonne, à Strasbourg, à Cologne, puis à Paris, où il séjourna trois ans (1245-1248), commentant la physique d'Aristote devant un auditoire innombrable, avide de sa parole. La foule qui se pressait à ses cours devint si considérable, qu’il fut bientôt obligé d’enseigner en plein air sur une place qui a gardé son nom (la place Maubert, abréviation de Magister Albertus). De retour à Cologne, il continua, à l’ombre du cloître, ses profondes études et ses immenses recherches, fut élu en 1254 provincial de son ordre, et appelé l’année suivante à Rome par le pape Alexandre IV, qui le combla d’honneurs et le nomma évêque de Ratisbonne, en 1259. Il se démit de cette dignité trois ans plus tard, pour retourner à ses études et à son enseignement, qu’il n’abandonna que quelques années avant sa mort. Il fut le maître de saint Thomas d’Aquin. Sa fécondité n’était pas moins prodigieuse que sa science : les ouvrages qu’on lui attribue ont été recueillis en 1051, et forment 21 vol.-infolio, sans parler d’une multitude d’écrits évidemment apocryphes. Son érudition, extraordinaire pour l’époque, était surtout puisée dans les travaux des Arabes et des rabbins. Il avait aussi une connaissance approfondie d’Aristote, dont beaucoup de ses ouvrages ne sont que des commentaires. C’est avec lui que commencent ces théories subtiles de la matière et de la forme, de l’essence et de l’être, qui ont passionné les docteurs du moyen âge et qui n’ont conservé qu’une mince valeur philosophique. En théologie, il suivit Pierre Lombard et chercha assez vainement à concilier les réalistes et-les nominalistes. Son plus beau titre de gloire est dans ses travaux sur les sciences naturelles. Sa physique est presque complètement extraite d Aristote, dont il partageait les erreurs. Mais la chimie lui doit d’importantes découvertes. Il fit le premier l’analyse du cinabre, donna de bonnes descriptions des propriétés du soufre, de la préparation de tapotasse caustique, de l’acide nitrique, dont il indique les propriétés principales, et montra des connaissances singulièrement précises sur certains acides, sur les métaux, les pierres et les sels.

Du reste, ce grand homme partagea les erreurs de son temps sur l’alchimie, les sciences occultes, la transmutation des métaux, etc., et ses recherches en ce genre n’ont pas moins contribué que son profond savoir a faire de sa légende la plus populaire de toutes celles des savants du moyen âge. Plusieurs des faits merveilleux qu’on rapporte peuvent, au reste, recevoir une explication rationnelle. Ainsi la fête parlante qu’il avait eue dans son cabinet de Cologne, et que brisa son disciple Thomas d’Aquin, n’était sans doute qu’un automate qui’ articulait des sons ; Yhiver changé en printemps lors du banquet donné à l’empereur Guillaume, doit vraisemblablement s’entendre de fleurs et de fruits.conservés par un procédé particulier, etc. Quoi qu’il en soit, c’est sous l’aspect d’un magicien de légende que le peuple a conservé son souvenir, et les pâtres de nos campagnes consultent encore avec la foi aveugle de l’ignorance les ineptes grimoires de sorcellerie connus sous les noms de Secrets admirables du grand Albert, Secrets du petit Albert, etc., dont la rédaction originale est fort et paraît appartenir à un certain Henri de Saxe. Voyez, pour les travaux scientifiques d'Albert le Grand, l’Histoire de la chimie, par. M. Hoefer.

ALBERT d’Aix, chanoine, mort vers 1120, auteur d’une relation de la première croisade, traduite dans la collection Guizot.

ALBERT (saint), moine dans le diocèse de Cambrai, au xue siècle. Honoré le 7 avril, n • Le bienheureux Albert, patriarche de Jérusalem et législateur de l’ordre des Carmes.

ALBERT (Famille d’), maison noble du comtat Venaissin, descendait d’une branche des Alberti, de Florence, et a produit plusieurs hommes remarquables : Charles d Albert, duc de Luynes, favori de Louis XIII (V. Luynes) ; Louis-Charles d’Albert, duc de Luynes, fils du précédent, père du duc de Chevreuse, travailla à la Bible de Le Maistre de Sacy, et fut lié de doctrines et d’amitié avec les hommes de Port-Royal ; Louis-Joseph-Amable d’Albert, duc de Luynes, député de la noblesse en 1789 ; Paul d’Albert, cardinal de Luynes, archevêque de Sens en 1753, membre de l’Académie.

ALBERT Ier, duc de Brunswick, mort en 1278. Il joua un rôle brillant dans les guerres féodales, dompta les révoltes intérieures, fut appelé en Danemark pour secourir la reine douairière et le jeune roi Eric, reçut la dignité de gouverneur ou de vice-roi, mais fut chassé par une insurrection des Danois.

ALBERT Ier, duc d’Autriche et empereur d’Allemagne (1248-1308). Il tua de sa main son compétiteur, Adolphe de Nassau, à la bataille de Gelheim, et suscita un grand nombre de révoltes par sa tyrannie. C est sous son règne que les Suisses commencèrent l’œuvre de leur indépendance (1308). Il marchait pour les soumettre, lorsqu’il fut assassiné au passage de la Reuss, par son neveu, Jean de Souabe, dont il avait usurpé le patrimoine.

ALBERT II, dit le Sage, duc d’Autriche, né en 1298, mort en 1358. Il refusa la couronne impériale, dont le papéJean XXII lui offrait l’investiture, et tenta vainement de soumettre les Suisses et de reprendre Zurich.

ALBERT III, duc d’Autriche, né en 1347, fils du précédent, mort en 1395. Malheureux dans quelques expéditions militaires, il s’attacha à faire fleurir les lettres et les arts, et fonda des chaires de mathématiques et de théologie dans l’université de Vienne.

ALBERT IV, dit le Pieux, duc d’Autriche, fils du précédent, abandonna le pouvoir à son frère Guillaume, fit un pèlerinage en terre sainte, et se retira dans un couvent de chartreux, où il mourut empoisonné, en 1414.

ALBERT V, dit l’Illustre, duc d’Autriche, devint ensuite empereur d’Allemagne sous le nom d’Albert II. V. l’article suivant.

ALBERT II, fils d’Albert IV. né en 1397, fut successivement duc d’Autriche sous le nom d’AlbertV, roi de Hongrie et de Bohême, enfin empereur d’Allemagne en 1438, sous le nom d’Albert II. Il ramena l’ordre et la’ paix dans ses États, et fit le bonheur de ses peuples par sa justice et sa modération. Il mourut en 1439, d’une maladie contagieuse, pendant une expédition en Hongrie contre le sultan Amurat II.

ALBERT, archiduc d’Autriche, sixième fils de l’empereur Maximilien IL né en 1559, mort en 1621. Élevé à la cour de Philippe II, il fut d’abord cardinal, archevêque de Tolède, puis nommé vice-roi de Portugal, et enfin chargé du gouvernement des Pays-Bas, que l’administration du duc d’Albe avait poussés à la révolte. Après avoir renoncé à ses dignités ecclésiastiques, il épousa une fille de Philippe II, qui lui donna les Pays-Bas. Il tenta vainement de reconquérir la Hollande ; vaincu par Maurice de Nassau, il ne réussit à s’emparer d’Ostende qu’après un siège fameux qui lui coûta cent mille hommes. Epuisé par sa victoire autant que par l’opiniâtreté de la lutte, il conclut une trêve de douze ans (1609) et s’appliqua dès lors à faire oublier par sa modération et son humanité les maux que la guerre avait apportés à ces malheureuses provinces.

ALBERT l’Ours, né en 1106, margrave de Brandebourg et fondateur de la maison de ce nom. Il obtint l’indépendance de son margraviat et devint ainsi la tige des électeurs de Brandebourg. Il défricha les terres de ses États et fonda Berlin, Francfort-sur-1’Oder, Landsberg, etc. Il mourut en 1170.

ALBERT de Mcckleinïiourg, élu roi de Suède en 1363, détrôné par Marguerite de Waldemar, reine de Suède, en 1389.

ALBERT de Brandebourg, premier duc de Prusse et grand maître de l’ordre teutonique, né en 1490. En 1525, il fit avec la Pologne une convention par laguelle il renonçait à sa dignité de grand maître, et recevait en échange la Prusse inférieure à titre de duché pour lui et ses descendants, sous la suzeraineté de la Pologne. En 1525, il prêta le serment d’hommage au roi Sigismond, à Cracovie. Il avait embrassé le luthéranisme, qu’il introduisit dans ses nouveaux États, et mourut en 1568. Il est le fondateur de l’université de Kœnisberg,

ALBERT le Dénaturé, landgrave de Thuringe, mort en 1314, épousa sa concubine, Cunégonde d’Elsemberg, après la mort de sa femme Marguerite, fille de l’empereur Frédéric II, qu’il avait tenté de faire assassiner au château de Wartbourg. Reportant alors sur ses enfants du premier lit la haine qu’il avait vouée à leur mère, il voulut les-priver de l’héritage de leurs ancêtres en vendant ses domaines à l’empereur Adolphe de Nassau. Mais il échoua dans cette odieuse tentative, tomba entre les mains d’un de ses fils, recouvra la liberté et alla mourir de misère à Erfurth.

ALBERT, margrave et électeur de Brandebourg, surnommé l’Achille et l’Ulysse de l’Allemagne, à cause de sa valeur et de son habileté dans les tournois, où il avait remporté dix-sept io% le prix, né en 1414, mort en 1486, était le troisième fils de Frédéric Ier. D’abord burgrave de Nuremberg, il devint margrave de Bareuth en 1464, par la mort de son frère aîné, Jean l’Alchimiste, et. en 1470, électeur de Brandebourg, par l’abdication de son second frère, Frédéric. Il se trouva ainsi en possession de tous les États qui avaient appartenu à son père dans la Franconie et dans la haute Saxe. En 1476, il abandonna à son fils, Jean le Cicéron, l’administration de ses États, se réservant la dignité électorale et le droit.de conseil.

ALBERT le Belliqueux, surnommé l'Alcibiade de l’Allemagne, à cause de sa beauté. né en 1522, mort en 1558, était fils du margrave de Culmbach. En 1544, il déploya une rare valeur dans les armées de Charles-Quint,combattit les protestants, mais fut vaincu à Rochlitz et fait prisonnier par le duc Ernest de Brunswick. Il embrassa ensuite le parti de la France, se tourna contre Charles-Quint, fit une guerre de brigandages à la tête d’un corps d’aventuriers, et se livra à des excès qui le rendirent odieux à l’Allemagne. Une ligue se forma alors contre lui, et Albert, vaincu dans une sanglante bataille, fut mis au ban de l’Empire (1553). Obligé de quitter l’Allemagne, il languit quelques années dans l’indigence et dans l’exil, et mourut enfin des suites de son intempérance.

ALBERT (François-Albert-Auguste-Charles-Emmanuel, prince), né en 1819, au château de Rosenau, mort en 1861. Second fils d’Ernest, duc de Saxe-Cobourg, il épousa en 1839, la reine d'Angleterre, Victoria. La manière dont il joua le rôle de prince-époux, dans ce pays si jaloux de sa liberté et si ombrageux dans son patriotisme, fut pleine de modération, de tact, de sagesse et de dignité. Il se distingua surtout par la protection éclairée qu’il accorda aux arts, aux lettres, a l’industrie et à l’agriculture. Il a pris l’initiative d’une foule d’institutions utiles. C’est lui notamment qui conçut et réalisa le plan gigantesque de l’exposition universelle de Londres, en 1851.

ALBERT (Alexandre Martin, dit), homme politique, ouvrier mécanicien, membre du gouvernement provisoire de 1848, né à Bury (Oise) en 1815. Il joua un rôle actif dans les agitations du parti républicain sous le règne de Louis-Philippe, et se fit remarquer des chefs de ce parti par son intelligence et l’énergie de ses convictions. En 1840, il contribua avec d’autres ouvriers à la fondation du journal populaire l’A telier. Membre influent des sociétés secrètes et l’un des combattants de février 1848, protégé par le journal la Réforme et par Louis Blanc, dont il avait embrassé les idées, il fut porté au gouvernement provisoire, où il figura d’abord comme l’un des secrétaires, puis, quelques jours après, comme l’un des membres en titre. Dans les actes officiels et les proclamations, son nom, suivi de la qualification d’ouvrier, apparaissait comme un symbole caractéristique des tendances de la nouvelle révolution. Il se conduisit d’ailleurs avec autant de dignité que de modestie, reçut la vice-présidence de la commission des travailleurs établie au Luxembourg, seconda constamment Louis Blanc, soit dans cette commission, soit à l’hôtel de ville, et fut nommé par le département de la Seine représentant du peuple à l’Assemblée constituante. Il n’y siégea que peu de jours. Lors de l’envahissement de 1 assemblée, le 15 mai, quelques paroles de sympathie adressées par lui a la foulej l’insertion de son nom sur les listes dressées par les insurgés pour la formation d’un nouveau gouvernement provisoire, furent considérées comme une complicité réelle. Traduit devant la haute cour de Bourges, il en déclina la compétence, refusa de se défendre et fut condamne a la déportation. Il subit dix années de détention àDoullens, à Belle-Ile-en-Mer et au pénitencier de Tours, et recouvra la liberté lors de l’amnistie de 1859. Après avoir été l’un des dictateurs de la république, M. Albert occupe aujourd’hui (1864) un modeste emploi dans 1administration du gaz ; et cette honorable pauvreté, il faut loyalement le reconnaître, est le trait commun des hommes qui furent charges de la puissance publique en ces temps orageux.

ALBERT le Valeureux (ordre d’), ordre de chevalerie du royaume de Saxe. Il a été créé, le 31 décembre 1850, par le roi Frédéric-Auguste, qui lui a donne le nom du fondateur de branche Albertine de sa maison. C’est un ordre de mérite destiné a récompenser tous les genres de services. Les membres forment cinq classes : une de grands-croix, deux de commandeurs, une de chevaliers et une de petites-croix. La décoration se suspend a un ruban vert liséré de blanc.

ALBERT l'Ours (ordre d’), ordre de chevalerie des duchés d’Anhalt. Il a été fondé, le 18 novembre 1836, par les princes souverains de toutes les branches de la maison d’Anhalt, qui lui ont donné le nom d’un des plus illustres de leurs ancêtres, et l’ont destiné a récompenser tous les genres de mérite. Sa devise est : Crains Dieu et suis ses commandements. Le ruban est vert foncé, liséré de rouge ponceau. Les membres forment quatre classes, une de grands-croix, deux de commandeurs et une de simples chevaliers. Deux médailles, l’une d’or et l’autre d’argent, sont annexées à l’ordre pour ceux dont les services ne sont pas assez importants pour mériter la décoration.

ALBERTE s. f. (al-bèr-te). Bot. Genre do plantes de la famille des rubiacées et de la tribu des gardéniées, dédié à Albert le Grand. Il renferme une seule espèce, originaire de la Cafrerie.

ALBERTI (Léon-Baptiste), architecte célèbre, né vers l’404, à Florence, de l’ancienne famille des Alberti, mort en 1484. Il se distin Eua également dans la peinture, la sculpture, littérature et les sciences. Ses principales constructions sont : à Florence, le palais Jiuccellai et le chœur de l’église de laNunziata ; à 'Rome, la. fontaine de Trevi ; h Rimini, l’église de San - Francesco. Il a laissé des ouvrages estimés, entre autres un traité d’architecture (De Me œdificatoria), qui lui valut de ses contemporains le surnom de Vitruve moderne.

ALBERTI (Léandre), provincial des dominicains, né en 1479, mort en 1552, a laissé, entre autres ouvrages, des Vies des hommes illustres de son ordre, De Virf.<- illustribus ordinis prœdicatorum, Bologne, 1517.

ALBERTI (Salomon), *célèbre anatomis’.f allemand, né à Naumbourg, en 1540, mort en 1600. Il découvrît les valvules des veines, fit le premier connaître la structure de 1s vessie, des urètres et des papilles rénales, et enrichit la science d’une foule d’observations nouvelles. Ses écrits sont nombreux et très-estimés.

ALBERTI, famille florentine de la haute bourgeoisie, connue surtout par le rôle qu’elle joua dans les luttes qui déchirèrent la république au xive siècle. Unie aux Médicis contre les Albizzi, elle eut la plus grande part à la révolution populaire de 1378 (V. Ciompi et Lando). Le plus connu de ses membres est Benoit Alberti, qui, après avoir favorise-Je mouvement des. Ciompi (des artisans) contre la noblesse, tenta une réaction eu faveur de la haute bourgeoisie. Il fut exilé avec son parti en 1387, lors du nouveau triomphe de la fac-