Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 1, A-Am.djvu/257

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ALB ALB ALB ALB 177

ALBON, commune du dép. de la Drôme, arrond. de Valence ; pop. aggl. 1,327 hab. - pop. tôt. 2,507 hab.

ALBONA, petite ville des États autrichiens, en Illyrie, district de Trieste ; 1,100 hab. Mines dû charbon de terre ; riche culture de vignes et d’oliviers ; récolte d’excellents fruits.

ALBONI (Marietta), célèbre cantatrice, née à Cesena (Romagne), en 1824. Élève de Mme Bertolotti, elle reçut aussi les conseils no Rossini, débuta en 1841 à la Scala de Milan, obtint las plus brillants succès sur Je3 grandes scènes de l’Europe, fut engagée aux Italiens de Paris, où elle chanta dans les principales pièces du répertoire ; puis à l’Opéra, où elle joua sans désavantage le rôle de Fidès, du Prophète, auquel Mme Viardot avait donné tant d’éclat. Cette excellente cantatrice possède le contralto le plus étendu, le plus souple et le plus pur que l’on connaisse. Elle est un peu froide dans les situations dramatiques ; mais elle rachète ce défaut par la grâce et la suavité de son chant et parla facilité et la richesse de sa vocalisation. Après de nombreuses courses artistiques dans les intervalles de ses engagements, elle est rentrée aux Italiens en 1857. Devenue par mariage marquise de Pepoli, elle n’en est pas moins restée l’À Iboni pour le public qu’elle a tant de fois charmé.

ALBORAK ou BORAK (d’un mot arabe qui. $gm{. jeter des éclairx ; suivant d’autres, blancheur éclatante). Nom donné à la monture de Mahomet, quand il fit ce voyage nocturne que les inalioinétans célèbrentsolennellementtous les ans, le 28 du mois de regeb : L’animal qui porta le Prophète au ciel dans cette fameuse nuit est nommé al Boralc, à cause do sa splendeur, de son éclat. Il avait une taille et une figure qui tenaient de l’âne et du mulet. Maaœil.

albornoz s. m. (al-bor-noze). Manteau des Maures, sorte de burnous.

ALBORNOZ (Gilles-Alvarez Carillo), archevêque de Tolède, né à Cuença vers 1300, mort à Viterbe en 1367. Obligé de quitter l’Espagne pour avoir blâmé les dérèglements de Pierre le Cruel, il se réfugia à Avignon auprès du papa Clément VI, qui le fit cardinal. Chargé par Innocent VI de ramener l’Italie sous l’obéissance des papes (1353), il montra dans cette mission les talents d’un homme de guerre et d’un homme d’État, intéressa à son entreprise le fameux tribun Rienzi, réduisit successivement les tyrans féodaux, qui s’étaient emparés des possessions de l’Église, notamment le condottiere Malatesta, et conduisit lui-même Urbain V dans Rome, après avoir rétabli la puissance temporelle des papes, dont on peut le considérer en quelque sorte comme le fondateur au moyen âge.

ALBRAC (ordre d’), ordre hospitalier créé, vers 1120, dans le Rouergue, par un vicomte de Flandre, nommé Allard ou Adelard, pour protéger les voyageurs contre les malfaiteurs qui infestaient la montagne d’Albrac ou d’Aubrac, près de Rodez. Dans le principe, il se composait de frères armés pour fournir des escortes, de religieux pour desservir un hôpital, et d’ecclésiastiques pour remplir les fonctions sacrées. L’ordre existait encore au XVIIe siècle, mais il avait alors perdu son ancien caractère et n’était plus qu’une simple abbaye d’hommes suivant la règle de Saint-Augustin. Louis XIV le supprima en 1697, et ses revenus furent plus tard appliqués a l’entretien de l’École militaire de Paris.

ALBRAN s. m. (al-bran). Chass. Petit canard sauvage de l’année, qui a encore ses premières plumes.

ALBRANDIE s. f. (al-bran-dî). Bot. Genre de plantes de la famille des morées, voisin du genre broussonetie ou mûrier à papier.

ALBRECHT (Guillaume), agronome allemand, né en 1786, mort en 1848..Il était conseiller du duc de Nassau, qui le mit à la tète d’une école d’agriculture expérimentale où se sont formés une foule d’élèves distingués, et oui a exercé l’influence la plus salutaire dans 1 ouest de l’Allemagne. Il a aussi dirigé la publication des Annales de la société d’agriculture de Nassau, et publié des écrits agronomiques justement estimés.

ALBRECHT (Guillaume-Édouard), légiste allemand, né à Elbing (Prusse) en 1800. Il a enseigné le droit à Goettingue, puis à Leipzig. C’est un des professeurs les plus estimés de Ta jeunesse allemande. Son ouvrage le plus important a pour titre : De la Possession comme source de l’ancien droit des choses en Allemagne.

ALBRECHTSBERGER (Jean-George), savant harmoniste et habile organiste allemand, né dans la Basse-Autriche en 1736, mort en 1809, devint en 1772 organiste de la cour de Vienne, et, vingt ans après, maître de chapelle a la cathédrale de cette ville. Il était membre . des académies de musique, de Vienne et do Stockholm. Parmi les ouvrages estimés dont il est l’auteur, on cite surtout un traité élémentaire de composition dont Choron a donné une traduction française intitulée : Méthode élémentaire de composition. 11 compta Beethoven au nombre de ses élèves.

ALBREDA, ville de la côte occidentale d’Afrique, dans le bassin de la Gambie ; cédée par la France à l’Angleterre en 1856. L’établissement comprend quelques maisons en pierre, un terrain alentour et un village de 100 à 120 cases, habitées par des noirs mandingues. On exporte d’Albreda le riz, l’arachide et la cire. — Le commerce français y importe les rouenneries, les verroteries, le tabac, et le commerce anglais l’ambre, les tissus, les fusils.

ALBRET (maison d’), ancienne famille de la Gascogne qui rémontait au XIe siècle, et dont les membres les plus connus sont : Charles d’Albret, comte de Dreux, qui commandait à la funeste journée d’Azincourt (1415), où il perdit la vie ; —Louis d’Albret, cardinal ; évoque de Cahors, mort en 1405 ; — Jean d’Albret, qui devint roi de Navarre par son mariage avec Catheiinede Poix (1484) ; — Jeanne d’Albret, sa petite-fille, mère du Henri IV (V. J banne) ; — César-Phélms d’Albret, maréchal do France en 1054. En lui s’éteignit la descendance mâle de la maison d’Albret. Henri IV réunit le duché d’Albret à la couronne ; Louis XIII, le Béarn et la basse Navarre.

ALBRET, ancien petit pays de France, aujourd’hui dans le dép. desLandes. Villes principales : Tartas et Nirac.

albuça s. m. (al-bu-ka — du lat. albus, blanc). Bot. Genre de plantes de la famille des liiiacces, renfermant une vingtaine d’espèces, presque toutes originaires du cap do Bonne-Espérance. Ce sont des plantes bulbeuses, dont plusieurs sont cultivées dans nos jardins, à cause de la beauté do leurs fleurs.

ALBUCASIS (nom dérivé d’Aboul-Kacim), médecin arabe, né près de Cordoue, mort en 1107 de notre ère. Il est connu par un traité intitulé Al- Tassrif (c’est-à-dire Exposition des matières), dont les diverses parties ont été plusieurs fois traduites en latin. Cet ouvrage a joui pendant tout le moyen âge d’une grande autorité.C’est un bon résumé des connaissances médicales des Arabes. La partie qui traite de la chirurgie est surtout très-curieuse.

ALBUERA ou ALBUHERA, village d’Espagne, à 24 kil. de Badajoz ; bataille meurtrière entre les Français, commandés par le maréchal Soult, et une armée anglo-espagnole, le 16 mai 1811.

ALBUFEIRA, petite ville du Portugal, sur l’océan Atlantique : 3,080 hab. Citadelle ; port pouvant recevoir de gros bâtiments.

ALBUFÉRA, lac et marécage d’Espagne, sur les bords de la Méditerranée, à 15 Kil. N. de Valence ; victoiréremportée en 1811 sur les Anglais par Suchet, qui devint duc d’Albuféra.

albuoiné, ée adj. (al-bu-ji-nô — du lat. albus, blanc). Anat. Se dit des humeurs, membranes et tissus, remarquables par leur blancheur et leur consistance. Il Humeur alburjinéc, L’humeur aqueuse de l’œil, u Tunique albuginée de l’œil, La sclérotique, vulgairement le blanc de l’œil. Tunique albuginée du testicule, Membrane forte et résistante qui enveloppe immédiatement le testicule, et qui présente supérieurement un renflement appelé corps d’Hygmore. il Fibre albuginée, Nom donne par Cnaussier à l’un des quatre genres de fibres élémentaires. La fibre albuginée est linéaire, cylindrique, tenace, rénitente, élastique, peu extensible, d’un blanc luisant et satiné ; elle forme toujours des faisceaux ou fascicules, et constitue les tendons, les ligaments articulaires et les aponévroses. Il Membrane albuginée profonde et membrane albuginée superficielle, Noms donnés à deux des lames dont est formée la couche externe du dorme, appelée corps muqueu

ALBUGINEUX, EUSE adj. (al-bu-ji-neu, eu-ze — du lat. albus, blanc). Anat. Blanchâtre : Une peau ai.bugineuse sortit de ses yeux. (Volt.)

'ALBUGINITE s. f. (al-bu-ji-ni-te — du lat. albus, blanc). Pathol. Phlegmasie aiguë ou chronique du tissu albugine ou fibreux : La goutte, le rhumatisme, sont des albuginites.

ALBUGO s. m. (al-bu-go-du lat. albus, blanc). Pathol. Tache blanche, opaque, qui se produit dans le tissu de la cornée transparente.

— Encycl. L’alfyugo est produit par un dépôt de lymphe plastique entré les lames de la cornée, dépôt qui se rattache constamment à une kératite ; il diffère du nuage ou nubéeule, en ce qu’il est plus opaque ; du leucôme, en ce que ce dernier présente une tache plus dure, et presque toujours une dépression sensible et une couleur luisante. Dans Yalbugo, le champ visuel est rétréci ou anéanti, selon le siège et l’étençjue de la tache. On conçoit que si le dépôt existe sur les bords de la cornée et qu’il n’encombre pas la pupille, la vision n’est que rétrécie. Ce rétrécissement visuel est plus prononcé et plus incommode si la tache se rapproche du centre de la cornée, h’albugo est d’autant plus difficile à guérir qu’il est plus ancien et que le malade est plus âgé. On emploie à cet enetdes topiques astringents. U peut être utile d’enlever en quelque sorte à la tache ses racines, en excisant les petits vaisseaux variqueux de la conjonctive qui l’alimentent.

ALBULA, nom ancien du Tibre, n Montagne de Suisse (Grisons), qui fait partie des Alpes rhétiennes.

albule s. m. (al-bu-le — du lat. albulus, tirant sur le blanc). Ichthyol. Nom donné à des poissons de genres différents et à reflets argentés. On l’applique surtout à plusieurs espèces de saumons.

ALBUM s. m. (al-bomm — du lat. album, tablettes ; dérivé de albus, blanc). Antiq. rom. Tablettes recouvertes d’un enduit de plâtre, sur lesquelles étaient inscrits les actes du préteur, vle : i formules judiciaires, les procès en matière civile, etc. : /.’album était affiché daiis un lieu public, et celui qui y portait la main pour effacer quelque chose était puni de mort. (Encycl. méth.) il PI. des albums.

— Par anal. Portion de muraille que l’on blanchissait, afin d’y placer les inscriptions et les annonces du gouvernement.

— Aujourd’hui, Petit cahier, petit portefeuille, petit registre, etc., formant un recueil de souvenirs : Dans les années de la vieillesse, un coup d’œil jeté sur un album fait repasser en quelques instants les principales époques de la vie, et peut fournir matière à de douces ou à de tristes réflexions. (F. Ratier.) U Cahier de papier blanc destiné à recevoir les productions des littérateurs ou dos artistes : Depuis deux ans, beaucoup déjeunes personnes allaient des albums, sur lesquels elles faisaient écrire des phrases plus ou moins grotesques par leurs amis et connaissances. (Balz.) Naguère, l’album, cet objet de luxe, ne se rencontrait que dans les hautes régions aristocratiques, dans les salons du monde élégant, sur la console de la femme à la mode. (Guichardet.) Les célébrités dans tous les genres doivent se croire vraiment malheureuses, et tes albums doivent faire leur désespoir ; car elles sont poursuivies, traquées par un essaim de femmes à la mode, qui sollicitent -et obtiennent presque toujours une esquisse du peintre, quelques hémistiches du poêle, une romance du musicien. (Encycl. du xixe siècle.) S’il passait une soirée dans l’intimité, il faisait des dessins charmants sur les albums. (G. Sand.)

Que bien longtemps cet album vous redise

Qu’un chansonnier

Fut un moment îa dupe de vos yeux.

BÉRÀNOER.

J’écrive quelques versî... Non : ton âme oublieuse Ne s’en souviendrait plus quand j’auraisdit : Bonsoir ! Enfant, je n’écrirai que deux mots : • Sois heureuse ! •

— Album de voyage, Cahier sur lequel le voyageur prend des notes, écrit ses observations, fait ses croquis, etc. : Dans le riche album de philosophie, de poésie, d’histoire, que Voltaire rapportait de Londres à Paris, il y avait sur Shakspeare des notes piquantes et curieuses. (Villem.) Un Anglais passant par Blois, où il n’avait vu que son hôtesse, qui était rousse et disgracieuse, écrivit sur son album : • Toutes les femmes de Blois sont rousses et acariâtres. »

J'ai toujours aimé les voyages.
Un jour, ami lecteur, je vous dirai pourquoi.
En galopant j’observe les usages ;
Mon album se noircit de tout ce que je voi.

Béranger.

|| Album d'artiste, Cahier renfermant des essais, des ébauches, des esquisses ; Frappé de la perfection d'un semblable modèle, il ouvrit son album et essaya de faire un croquis de cet être bizarre. (G. SAND) || Album de photographies, Recueil de portraits ou autres tableaux photographiques. || Album buvard, Sorte d’album compose de feuilles de papier brouillard, et dont on se sert pour faire sécher l’encre d’une écriture fraîche.

— Titre donné à des recueils ou choix de morceaux tirés de divers auteurs, et destinés à servir de modèles et à orner la mémoire, ou pour donner à la jeunesse les premiers éléments d’une science : Album du jeune littérateur. Album du jeune naturaliste, etc.

ALBUMEN s. m. (al-bu-mènn — mot lat., formé de albus, blanc). Blanc d’œuf.

— Bot. Amas de sucs que la graine renferme sous ses téguments avec l’embryon, et qui’ doit servir a nourrir ce dernier pendant la première phase de son développement.

— Encycl. Ovol. L’albumen ou blanc d’œuf n’est qu’une dissolution aqueuse assez épaisse d’albumine, renfermée, comme l’humeur vitrée de l’œil, dans les espaces celluleux formés par une membrane très-mince et très-facile a déchirer. Il contient quelques traces de matière sucrée, et entre pour 60 parties sur 100 dans la composition de l’œuf de poule. Formé de trois dépôts successifs, il présente plus de consistance dans ses couches profondes que dans ses couches superficielles. Il est sécrété par l’oviducte, et vient envelopper le jaune qui chemine dans ce canal, h’albmnen ou blanc d’œuf est destiné à fournir des matériaux nutritifs à l’embryon de l’oiseau.

— Bot. Le nom d’albumen, donné par les botanistes aux matériaux nutritifs répandus autour de l’embryon dans la graine, vient de l’analogie qui existe entre cette dernière et l’œuf des oiseaux. On l’appelle encore endosperme et périsperme. L’albumen n’existe pas dans les graines de toutes les plantes. Lorsqu’il manque, ce sont les cotylédons mêmes de l’embryon qui le remplacent dans ses fonctions de réservoir nutritif ; aussi les cotylédons sont-ils minces, foliacés quand il existe, épais quand il manque. L’albumen est dit farineux ou huiteux, selon qu’il renferme de la fécule ou de l’huile dans son tissu. On l’appelle corné, lorsqu’il a la dureté de la corne ; dans ce cas, c’est de la cellulose qu’il contient. Il se forme dans le nucelle, tantôt dans le sac embryonnaire, tantôt hors du sac embryonnaire. Quelquefois il existe deux albumens, l’un dans le sac embryonnaire, albumen interne ; l’autre en dehors, albumen externe. Gœrtner ne donnait le nom d’albumen qu’à Valbumen externe ; il appelait vitellus Valbumen interne, qu’il comparait au vitellus de l’œuf des oiseaux. Dana quelques rubiacées, Valbumen séprésente sous la forme de grumeaux détachés les uns des autres, et alors il est dit grumeleux. Dans certaines plantes, par exemple dans le lierre, il présente des crevasses tapissées par les téguments : alors, il est désigné sous le nom à’albumen ruminé.

ALBUM GRAECUM s. m. (al-bomm grekomm). Méd. Mots latins employés pour désigner la partie blancho des excréments du chien, séparée et séchée. On en faisait autrefois un médicament, auquel on attribuait dos propriétés merveilleuses. Cotte substance contient une grande quantité de phosphate do chaux, en raison des os dont le chien se nourrit. L’album qrœcum ne figure plus depuis longtemps dans la matière médicale.

albumine s. f. (al-bu-mi-ne — du lat. albumen, blanc d’œuf). Chim. Matière visqueuse blanchâtre, d’une saveur un peu salée, qui constitue l’un des principes immédiats des corps organisés.

— Encycl. L’albumine est une combinaison organique extrêmement répandue dans la nature. Elle forme la presque totalité du blanc d’œuf et du sérum du sang..Elle se trouve dans la plupart des liquides animaux, tels que le chyle, la lymphe, et dans plusieurs sécrétions, soit normales, soit pathologiques. L’humeur vitrée de l’œil n’est presque formée que d’albumine. Elle fait encore partie d’un grand nombre de tissus, et constitue l’un des principes essentiels de la substance cérébrale. Les tissus et les liquides végétaux contiennent également des quantités variables d’albumine. Elle est surtout abondante dans les haricots, les fèves, les asperges et dans les graines de plusieurs plantes oléagineuses. La différence d origine avait fait admettre deux espèces distinctes d’albumine, qu’on désignait sous les noms d’albumine animale et d’albumine végétale ; mais les chimistes paraissent s’accorder aujourd’hui à reconnaître l’identité de ces deux substances. L’albumine se compose de carbone, d’oxygène, d’hydrogène et d’azote, avec do petites quantités de phosphore et de soufre. C’est cette dernière substance qui noircit les cuillers d’argent lorsqu’on mange des œufs cuits sur le plat ou à la coque ; il en résulte un sulfure d’argent. C’est aussi au même principe qu’est due l’odeur d’acide sulfhydrique qu’exhalent les œufs en putréfaction. L’albumine se présente sous deux états distincts : l’albumine soluble et l’albumine insoluble ou coagulée. On obtient cette dernière en exposant l’albumine soluble à une température qui, suivant le degré de dilution, peut osciller entre 61° et 100°. L’alcool, la créosote et presque tous les acides précipitent en blanc l’albumine. L’acide acétique, s’il est en quantité suffisante, et l’acide phosphorique font exception. L’acide azotique, étant de tous les acides celui qui coagule le plus facilement l’albumine, sert a faire reconnaître la présence de ce corps dans les liquides de l’organisation animale. L’acide chlorhydrique concentré et bouillant dissout l’albumine en produisant une liqueur d’un beau bleu, réaction caractéristique propre à toutes les matières albuminoïdes. L’albumine se dissout dans les alcalis caustiques ; elle forme des composés insolubles avec plusieurs sels métalliques, et en particulier avec le sublimé corrosif ; aussi recommande t-on, dans les empoisonnements occasionnés par cette dernière substance, l’emploi du blanc, d’œuf. Cette même propriété fait employer le sublimé corrosif pour conserver les pièces anatomiques. La médecine emploie l’albumine dans le premier pansement des brûlures ; on mêle dans du blanc d’œuf battu de l’alun en poudre ou de l’acétate de plomb liquide, et des linges trempés dans ce mélange sont appliqués sur les parties malades. L’albumine a reçu de nombreuses applications dans les arts ; on s’en sert pour clarifier les sirops, les vins, les vinaigres, etc. À chaud, l’albumine se coagule et entraîne avec elle les impuretés. À froid, elle est coagulée par le tannin, et le même phénomène se produit.

albuminé, ÉE adj. (al-bu-mi-nô — rad. albumine). Bot. Se dit d’une graine pourvue d’albumen,

— Photogr. Papier albuminé, Papier quo l’on enduit d’albumine pour lui donner uno surface homogène et parfaitement plane et lisse, ce qui permet d’ootenir dos images photographiques plus parfaites.

ALBUMINER v. a. ou tr. (al-bu-mi-nérad. albumen). Enduire d’albumen du papier, de la toile, etc.

albumineux, euse adj. (al-bu-mi-neu, cu-zc — rad. albumine). Chim. Qui contient de l’albumine, qui en a les caractères, les propriétés : Liquide albumineux. Le sel dissout les substances albumineusks et facilite la digestion des graisses. (F. Pillon.)

albuminiforme adj. (al-bu-mi-ni-for-me — de albumine et forme). Qui ressemble à l’albumine.

albuminimètre s. m. (al-bu-mi-ni-métre — de albumine et du gr. metron, mesure). Appareil particulier do polarisation dont on se sert pour déterminer la quantité d’albumine contenue dans un liquide.


I. 23