Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 1, A-Am.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« En Algérie, dit avec raison M. A. de Broglie, point de cultures tropicales, point d’épices, point de mines d’or, partant point d’échanges préexistant entre la métropole et le territoire destiné à porter une colonie nouvelle, point de flux naturel des capitaux vers ce territoire. » Donc la colonisation doit être agricole ; au lieu de venir à la suite du commerce, elle doit appeler le commerce en Algérie ; c’est par l’immigration des hommes que tout doit commencer.

Les émigrants manquant en France, ou s’y trouvant en petit nombre, la colonisation est impossible faute de colons, si l’on ne se résigne pas à les demander au reste de l’Europe, en un mot à les prendre où ils se trouvent. Mais quel appât la terre d’Afrique offre-t-elle à l’émigration européenne ? Le régime économique et le régime politique actuels de l’Algérie sont-ils capables d’attirer les bras et les capitaux ?

Ici se présentent les deux grands obstacles qui s’opposent au développement de notre colonie. Le sol de l’Algérie n’est pas libre de toute occupation ; il appartient à une vieille société à demi civilisée qui le détient en le dévastant et qui ne laisse pas de place pour les émigrants ; une sorte de communisme féodal et barbare, jusqu’ici respecté par la conquête, confisque le territoire et ne permet pas à la propriété individuelle de le féconder. Constitution de la tribu arabe et de la propriété collective qui en est le lien économique, impossibilité de l’émigration européenne, sont deux faits connexes. Ajoutons que le domaine de chaque tribu n’étant pas déterminé par un titre régulier et positif de propriété, aucune transaction entre les Arabes et les Européens pouvant donner des terres à ces derniers, n’est à l’abri des fraudes et des revendications. Dans de telles conditions, on comprend qu’aucun progrès ne soit possible en Algérie. Une colonie où la propriété individuelle est une exception n’est pas viable. Donc, rien de possible, si l’on ne parvient pas à faire reculer et à briser peu à peu la propriété collective de manière à accorder une large place aux colons européens, et, avec le temps, à transformer en colons les Arabes eux-mêmes.

Si le sol algérien exerce une attraction médiocre sur les Européens, ce n’est pas seulement à la constitution de la société arabe qu’il faut s’en prendre, mais aussi au régime militaire que nous croyons devoir y maintenir. Ces mots régime militaire n’ont jamais signifié règne des lois, essor des libertés et des énergies individuelles ; au contraire, ils éveillent dans tout esprit les idées d’arbitraire et de compression : c’est une sorte d’épouvantail qui se dresse de l’autre côté de la Méditerranée et qui fait fuir les intérêts, comme des oiseaux effarouchés. Que la tribu arabe, tant qu’elle subsiste, relève à certains égards de l’autorité militaire, on le comprend ; mais ce que l’on comprend moins, c’est qu’il soit nécessaire d’étendre cette autorité aux Européens, et qu’on ne puisse avoir d’autres tribunaux à leur offrir que dés conseils de guerre. Comme l’esprit souffle où il veut, le capital va où il lui convient ; il se défie de l’excès de protection ; il se demande si l’on ne voudra pas le protéger contre lui-même, c’est-à-dire le diriger ; les règlements et les formalités l’impatientent, et dans les précautions mêmes qu’on prend de sa sécurité, il trouve des entraves. L’Algérie est une plante de serre chaude, bien maigre : elle n’a pas encore porté de fruits : le soin qu’on met à l’empêcher de croître à l’air libre et au grand soleil est-il bien capable de lui donner de la vigueur….. ?

En résumé, délimiter en la restreignant la propriété collective arabe, et préparer, favoriser sa transformation en propriété individuelle ; offrir sur la terre d’Afrique aux émigrants des garanties judiciaires et des libertés municipales, c’est-à-dire les premières conditions de toute vie civile : telles sont les deux questions capitales de la colonisation algérienne. Le sénatus-consulte de 1863, relatif à la constitution de la propriété en Algérie, montre que le gouvernement français a compris toute l’importance de la première ; qu’il nous soit permis d’appeler son attention sur la seconde.


ALGÉRIEN, ENNE s. et adj. (al-jé-ri-ain, è-ne — rad. Alger). Habitant d’Alger ou de l’Algérie ; qui a rapport à ce pays, à ses habitants : Les anciens Algériens étaient adonnés à la piraterie. Les minéraux algériens offrent à l’industrie un vaste champ à exploiter. (Journ.)

ALGÉRIENNE s. f. (al-jé-ri-è-ne — rad. Alger). Sorte d’étoffe ; écharpe faite de cette étoffe : La petite chambre à coucher du peintre, qui laisse voir un lit couvert d’ algérienne, a comme un faux air de harem. (E. About.) La danseuse fit irruption dans le cabinet, enveloppée d’une magnifique écharpe dite algérienne. (Balz.)

— Voiture publique à Paris, omnibus qui n’existe plus aujourd’hui.

— Moll. Nom vulgaire d’une grande espèce de moule édule.

ALGÉRINE s. f. (al-jé-ri-ne — rad. Alger). Boisson qui possède toutes les qualités de la bière et des limonades gazeuses.

ALGEROTH s. m. (al-je-rott). V. Algaroth.

ALGÉSIRAS, ville d’Espagne, province de Cadix, sur le détroit de Gibraltar ; 11,000 hab. Alphonse XI prit cette ville en 1344 sur les Maures, qui, dit-on, firent usage du canon, encore inconnu au reste de l’Europe. Mais cette petite ville est surtout célèbre par le brillant combat que l’amiral français Linois soutint contre l’amiral anglais Saumarez, le 6 juillet 1801. Ce succès, qui rappelait les plus grands jours de notre ancienne marine, produisit en France un enthousiasme général. Voici le récit qu’en fait M. Thiers dans son Histoire du Consulat : « Le 6 juillet 1801, vers sept heures du matin, le contre-amiral Saumarez, venant de Cadix par un vent d’ouest nord-ouest, s’achemina vers la baie d’Algésiras, doubla le cap Carnero, entra dans la baie et se porta vers la ligne d’embossage des Français. Le vent, qui n’était pas favorable à la marche des vaisseaux anglais, les sépara les uns des autres, et heureusement ne leur permit pas d’agir avec tout l’ensemble désirable. Le Vénérable, qui était en tête de la colonne, resta en arrière ; le Pompée prit sa place. Celui-ci, remontant le long de notre ligne, défila successivement sous le feu de la batterie de l’île Verte, de la frégate la Muiron, de l’Indomptable, du Desaix, du Formidable, lâchant ses bordées à chacun d’eux. Il vint prendre position à portée de fusil de notre vaisseau-amiral le Formidable, monté par Linois. Il s’engagea entre ces deux adversaires un combat acharné, presque à bout portant. Le Vénérable, éloigné d’abord du lieu de l’action, tâcha de s’en rapprocher, pour joindre ses efforts à ceux du Pompée. L’Audacieux, le troisième des vaisseaux anglais, destiné à combattre le Desaix, ne put pas arriver à sa hauteur, s’arrêta devant l’Indomptable, qui était le dernier au sud, et commença contre celui-ci une vive canonnade. Le César et le Spencer, quatrième et cinquième vaisseaux anglais, étaient l’un en arrière, l’autre entraîné au fond de la baie par le vent, qui soufflait de l’ouest à l’est. Enfin, le sixième, l’Hannibal, porté d’abord vers Gibraltar, mais parvenu après de pénibles efforts à se rapprocher d’Algésiras, manœuvra pour tourner notre vaisseau amiral, le Formidable, et se placer entre lui et la côte. Le combat entre les vaisseaux qui avaient pu se joindre était fort opiniâtre. Pour n’être pas emportés d’Algésiras vers Gibraltar, les vaisseaux anglais avaient chacun jeté une ancre. Notre vaisseau amiral, le Formidable, avait deux ennemis à combattre, le Pompée et le Vénérable, et allait en avoir trois, si l’Hannibal réussissait à prendre position entre lui et la côte. Le capitaine du Formidable, le brave Lalonde, venait d’être emporté par un boulet. La canonnade continuait avec une extrême vivacité, aux cris de : Vive la République ! Vive le premier Consul ! L’amiral Linois, qui était à bord du Formidable, montrant à propos le travers au Pompée, qui ne lui présentait que l’avant, avait réussi à le démâter et à le mettre à peu près hors de combat ; profitant en même temps du changement de la brise, qui avait passé à l’est et portait sur Algésiras, il avait fait signal à ses capitaines de couper leurs câbles et de se laisser échouer, de manière à ne pas permettre aux Anglais de passer entre nous et la côte, et de nous mettre entre deux feux, comme autrefois Nelson avait fait à la bataille d’Aboukir. Cet échouage ne pouvait pas avoir de grands inconvénients pour la sûreté des bâtiments français, car on était à la marée basse, et à la marée haute ils étaient certains de se relever facilement. Cet ordre, donné à propos, sauva la division. Le Formidable, après avoir mis le Pompée hors de combat, vint s’échouer sans secousse, car la brise en tournant avait faibli. Se dérobant ainsi au danger dont le menaçait l’Hannibal, il acquit à l’égard de celui-ci une position redoutable. En effet, l’Hannibal, en voulant exécuter sa manœuvre, avait échoué lui-même, et il était immobile sous le double feu du Formidable et de la batterie St-Jacques. Dans cette situation périlleuse, l’Hannibal fait effort pour se relever ; mais la marée baissant, il se trouve irrévocablement fixé à sa position. Il reçoit de tous côtés d’épouvantables décharges d’artillerie, tant de la terre que du Formidable et des canonnières espagnoles. Il coule une ou deux de ces canonnières, mais il essuie plus de feux qu’il ne peut en rendre. L’amiral Linois, ne jugeant pas que la batterie St-Jacques fût assez bien servie, débarqua le général Devaux, avec un détachement des troupes françaises qu’il avait à bord. Le feu de cette batterie redouble alors, et l’Hannibal est accablé. Mais un nouvel adversaire vient achever sa défaite. Le second vaisseau français, le Desaix, qui était placé après le Formidable, obéissant à l’ordre de se jeter à la côte, et ayant, à cause de la faiblesse de la brise, exécuté lentement sa manœuvre, se trouvait ainsi un peu en dehors de la ligne, également en vue de l’Hannibal et du Pompée, que le Formidable, en s’échouant, avait découverts à ses feux. Le Desaix, profitant de cette position, lâche une première bordée au Pompée, qu’il maltraite au point de lui faire abattre son pavillon, puis dirige tous ses coups sur l’Hannibal. Ses boulets, rasant les flancs de notre vaisseau amiral le Formidable, vont porter sur l’Hannibal un affreux ravage. Celui-ci, ne pouvant plus tenir, amène aussi son pavillon. C’étaient par conséquent deux vaisseaux anglais sur six réduits à se rendre. Les quatre autres, à force de manœuvres, étaient rentrés en ligne, et assez pour combattre à bonne portée le Desaix et l’Indomptable. Le Desaix, avant de s’échouer, leur avait fait tête, tandis que l’Indomptable et la frégate la Muiron, en se retirant lentement vers la côte, leur répondaient par un feu bien dirigé. Ces deux derniers bâtiments étaient venus se placer sous la batterie de l’île Verte, dont quelques soldats français débarqués dirigeaient l’artillerie.

« Le combat durait depuis plusieurs heures, avec la plus grande énergie. L’amiral Saumarez, ayant perdu deux vaisseaux sur six, et n’espérant plus aucun résultat de cette action, car pour aborder les Français de plus près il aurait fallu courir la chance de s’échouer avec eux, donna le signal de la retraite, nous laissant l’Hannibal, mais voulant nous enlever le Pompée, qui, tout démâté, restait immobile sur le champ de bataille. L’amiral Saumarez avait fait venir de Gibraltar des embarcations, qui réussirent à remorquer la carcasse du Pompée, que nos vaisseaux échoués ne pouvaient plus reprendre. l’Hannibal nous resta.

« Tel fut ce combat d’Algésiras, où trois vaisseaux français combattirent contre six anglais, en détruisirent deux, et sur les deux en gardèrent un prisonnier. Les Français étaient remplis de joie, quoiqu’ils eussent essuyé des pertes sensibles. Le capitaine Lalonde, du Formidable, était tué ; Moncousu, capitaine de l’Indomptable, était mort glorieusement. Nous comptions environ 200 morts et 300 blessés, en tout 500 officiers et marins hors de combat, sur 2,000 qui montaient l’escadre ; mais les Anglais avaient eu 900 hommes atteints par le feu ; leurs vaisseaux étaient criblés… »

À quelques jours de là, le Formidable devait encore se couvrir de gloire, en résistant victorieusement à trois vaisseaux anglais. Toute la France battit des mains à ces beaux faits d’armes, et le 28 juillet, le premier Consul envoyait un sabre d’honneur au brave amiral Linois.

ALGHERO, ville de Sardaigne ; 8,000 hab. Magnifique cathédrale et belles grottes à stalactites.

ALGIDE adj. (al-ji-de — du lat. algidus, qui glace). Se dit des affections caractérisées par une sensation de froid glacial ; Fièvre algide. Période algide du choléra.

Encycl. La fièvre algide constitue une des plus dangereuses formes de fièvre intermittente pernicieuse. Elle est caractérisée par le refroidissement du corps et l’arrêt de la circulation. Pouls extrêmement ralenti, face décolorée, voix cassée, haleine froide, urine supprimée, tels sont les symptômes que présentent les malades. Les facultés intellectuelles sont conservées. La fièvre algide est d’autant plus dangereuse, qu’elle est ordinairement mortelle au premier ou au deuxième accès ; aussi doit-on, lorsqu’une fièvre intermittente présente un refroidissement prolongé, se hâter de lui opposer le sulfate de quinine.

ALGIDITÉ s. f. (al-ji-di-té — rad. algide). État, qualité de ce qui est algide : L’algidité est quelquefois suivie d’une vive réaction fébrile qui sauve le malade, mais le plus souvent elle est funeste. (Racle.)

ALGIE, terminaison qui revient souvent dans la nomenclature médicale, et qui signifie Douleur (du gr. algos), comme : cardialgie, douleur de l’estomac ; céphalalgie, douleur de tête ; gastralgie, même sens que cardialgie ; néphralgie, douleur des reins ; névralgie affection du système nerveux ; nostalgie, tristesse causée par le désir de retourner dans son pays ; odontalgie, douleur des dents ; otalgie, douleur d’oreilles, etc.

ALGIRE s. m. (al-ji-re). Erpét. Genre de reptiles sauriens, plus anciennement connu sous le nom de tropidosaure, qui doit prévaloir.

ALGOL s. m. (al-gol). Astron. Étoile changeante dans la constellation de Persée. On la nomme aussi Tête de Méduse.

Encycl. Cette étoile présente un phénomène des plus curieux. Son éclat varie périodiquement ; elle est ordinairement de deuxième grandeur, mais elle s’affaiblit parfois jusqu’à n’être plus que de quatrième. Pendant deux jours quatorze heures, elle est de deuxième grandeur, sans que son éclat semble changer ; au bout de ce temps, elle commence à s’affaiblir, et décroît jusqu’à la quatrième grandeur, dans l’espace d’environ trois heures et demie ; ensuite son éclat augmente de nouveau, et après un même temps de trois heures et demie environ, elle se retrouve de deuxième grandeur. À partir de là, elle reste encore invariable pendant deux jours quatorze heures, décroît de nouveau, puis revient à son état primitif, et ainsi de suite. La durée totale de chacune de ces périodes successives est de deux jours vingt heures quarante-huit minutes. Un intervalle aussi court et aussi régulier dans l’intensité lumineuse fait nécessairement supposer qu’un corps opaque et planétaire vient, pendant ce temps, s’interposer sur une partie du disque de cette étoile.

ALGOLOGIE s. f. (al-go-lo-jî — du lat. alga, algue, et du gr. logos, discours). Bot. On appelait ainsi autrefois la partie de la botanique qui traite des algues. Mais ce mot hybride a été rejeté avec raison, comme contraire aux règles de la nomenclature, ainsi que ses dérivés algologue, algologique, etc. On dit aujourd’hui Phycologie.

ALGONQUIN, INE s.-et adj. (al-gon-kain,’ i-ne). Se dit d’une tribu de sauvages du Canada : Un Algonquin, une Algonquine. La confédération algonquine. || Beaumarchais a fait entrer ce mot dans une de ses comédies, soit à cause de sa singularité comique, soit par allusion aux mœurs sauvages des Algonquins. Depuis, on s’en est servi pour désigner un homme grossier, peu familiarisé avec les usages du monde, ou accoutré d’une manière bizarre : On dirait un Algonquin. Il ressemble à un Algonquin. C’est ainsi que Voltaire a fait passer dans la langue les mots de Welche et d’Allobroge, pour désigner un homme grossier et d’une ignorance crasse.

ALGONTINE s. f. (al-gon-ti-ne — du gr. algos, souffrance, et contr, de odous, odontos, dent). Sorte de chloroforme dont on se sert quelquefois pour calmer promptement les douleurs de dents, ou pour éthériser le malade, afin que l’extraction de la dent ne lui cause aucune douleur.

ALGOR s. m. (al-gor — du lat. algor, refroidissement). Sensation de froid qui marque le premier degré d’une fièvre intermittente.

ALGORAB s. m. (al-go-rabb). Astron. Étoile du Corbeau.

ALGORITHME s. m. (al-go-ritt-me — du gr. arithmos, nombre, précédé de l’article arabe, ou bien de Al Korismi, le Khorismien, célèbre mathématicien arabe qui vivait sous le calife Al Mamoun, dans le premier tiers du IXe siècle). Mathém. Procédé de calcul, forme de génération des nombres, genre particulier de notation : Algorithme du calcul intégral. Algorithme du calcul des sinus. Algorithme des puissances. Algorithme des différences. || Au XIIIe siècle, le mot algorithme signifiait l’arithmétique avec les chiffres arabes.

ALGORITHMIE s. f. (al-go-ritt-mî — rad. algorithme). Mathém. Mot employé par quelques mathématiciens allemands pour désigner la science des nombres dans son ensemble, comprenant l’arithmétique et l’algèbre.

ALGORITHMIQUE adj. (al-go-ritt-mi-ke — rad. algorithme). Mathém. Qui appartient aux mathématiques, à la science du calcul.

ALGOS (la Douleur), personnification des chagrins et des souffrances morales, dans la mythologie grecque.

ALGUAZIL s. m. (al-gou-a-zil — de l’arab. al, le ; ghazil, archer). Officier de police, en Espagne, dont les fonctions sont analogues à celles de nos sergents de ville : Là-dessus les alguazils me souhaitèrent un bon voyage, et nous nous séparâmes en nous faisant réciproquement des civilités. (Le Sage.) Un alguazil, des archers sont à vos trousses ; ils vont vous chercher d’hôtellerie en hôtellerie. (Le Sage.) Il vit en moi un alguazil de nouvelle fabrique, et en ces braves gens qui m’accompagnent, des archers de la mêm trempe. (Le Sage.) Les alguazils ne sont guère plus populaires en Espagne que chez nous les gendarmes et les sergents de ville. (Th. Gaut.) On se bat jusqu’à l’arrivée des alguazils, que l’on charge à frais communs, sauf à reprendre la querelle plus tard. (Th. Gaut.) L’ alguazil mayor vint m’apporter cet ordre à toute bride. (C. Delav.)

L’alguazil, dur au pauvre, au riche s’attendrit.
                        V. Hugo
Hum ! costume d’alcade et figure de sbire,
Un petit œil orné d’un immense sourcil…
Sans doute il joue ici le rôle d’alguazil.
                        V. Hugo

|| Ce mot, très-expressif, a passé dans notre langue, où il désigne ironiquement et par plaisanterie les agents de police et particulièrement nos sergents de ville : J’aurais pu rester longtemps dans les griffes des alguazils, si l’on n’eût pas parlé de moi. (P.-L. Cour.) Deux heures après que le message sera parti, tous les capucins, tous les alguazils, tous les bonnets noirs du cardinal sauront votre lettre par cœur et on vous arrêtera ; les espions et les alguazils de Marseille seront avertis et battront la cale, tandis que le gouverneur du château d’If fera battre la mer. (Alex. Dum.)

Chiens d’alguazils ! je les ai déroutés.
                        V. Hugo

      On rira des erreurs des grands,
      On chansonnera leurs agents,
      Sans voir arriver l’alguazil.
                        Béranger

|| Par compar. ; Il a une vraie figure d’alguazil. On le prendrait pour un alguazil.

— Arachn. Nom donné à une espèce d’araignée particulièrement habile à saisir les mouches, par une allusion ironique à l’alguazil.

ALGUE s. f. (al-ghe — lat. alga, même sens). Bot. Famille de plantes cryptogames, vivant au fond ou à la surface des eaux douces ou salées : La mer constitue une région botanique à part, caractérisée par la prédominance des algues. (Maury.) La mer Rouge paraît devoir la couleur qu’elle prend parfois, et qui lui a valu son nom, à une algue microscopique. (Maury.)

Encycl. Les algues ou hydrophytes appartiennent au vaste groupe des cryptogames cellulaires ou amphigènes, et sont placées au dernier rang de la série végétale. C’est parmi elles que l’on trouve les organismes les plus simples et les plus microscopiques.

Ces cryptogames présentent une fronde celluleuse, vivant quelquefois dans l’air très-humide, mais le plus souvent dans l’eau, tantôt flottant librement, tantôt fixées par des crampons ou des radicelles. Leurs spores (corps reproducteurs) sont de couleur variable ; elles se développent dans les cellules mêmes du tissu de la plante, ou dans des cellules spéciales, et exécutent souvent des mouvements