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ANA

ANASTASE II, pape de 49G à 498, combattit rarianisme, et félicitaClovis sur sa conversion.

ANASTASE III, pape de 911 à 913. L’histoire ne dit rien sur lui, sinon que son gouvernement fut équitable et modéré.

ANASTASE IV, pape de 1153 à 1154. Il protégea l’ordre naissant de Saint-Jean de Jérusalem, et déploya la plus active chapté pendant une grande famine.

ANASTASE, antipape, opposé en 855 à ’ Benoît Ifl.

ANASTASE (saint), le Sinaïte (du couvent du mont Sinaï), patriarche d’Antioche (561-599). Il reste de lui plusieurs écrits traduits en latin dans la Bibliotheca Palrum. — Un autre Anastasé le Sinaïte, confondu à tort avec le précédent, et qui florissait dans la première moitié du vue siècle, a composé contre les eutychéens et autres hérétiques d’Égypte et de Syrie des ouvrages qu’on trouve également traduits en latin dans la Diblioth. vet. Palrum.


ANASTASE le Bibliothécaire, savant écrivain religieux du ixe siècle, bibliothécaire du Vatican. Il assista au huitième concile deConstantinople (869), dont il traduisit les actes en latin. On a aussi de lui une Histoire ecclésiastique et une histoire des papes depuis saint Pierre jusqu’à Nicolas Ier.


ANASTASE (saint), surnommé Astric, apôtre de la Hongrie, né en 954, mort en 1044. Il avait été moine bénédictin à Rouen, et devint évêque de Colocza, en Hongrie. C’est lui qui sacra et couronna saint Étienne.

ANASTASE (Olivier DE SAINT-), religieux de l’ordre des Carmélites, vécut dans le xvn» siècle, et mourut à Bruxelles en 1674. Il se livra à la prédication. Il reste de lui plusieurs ouvrages, dont les titres bizarres montrent que ses sermons devaient être dans le goût burlesque du fameux petit P. André. Voici le plus curieux de ces titres : Jardin spirituel des Carmes, émaitlé des vertus des saints les plus célèbres de cet ordre comme d’autant de belles (leurs, et arrosé d’instructions spirituelles comme d’une agréable rosée.

ANASTASE (HOSPITALIÈRES DE SAINTE-), OU

Fin» de StUnt-Gcrvni». Vouées au service des hommes malades, elles avaient à Paris, près de l’église de Saint-Gervais, un hôpitalqui datait du xiic siècle, et dont la chapelle fut placée en 1358 sous l’invocation de sainte Anastasé, la même que sainte Anastasie. (V, Anastasie.) Elles s’établirent en 1656 rue Vieille-du-Temple, et furent supprimées à ia Révolution..

1319. Après q’uelqut

ns le pays ;

le bon esprit....

de lui demander ses inspirations. En 1846, il exposa trois Vues de Normandie oit, à l’imitation de M. Corot, son maître, il a cherché à rendre ces-doux et poétiques effets dé brume matinale, flottant comme une gaze impalpable sur les prairies humides. À partir de cette époque, le talent de M. Anastasi n’a fait """" "’""" ’ ~’ """ s Vont placé au ... de

Paris", principalement dans la forêt de Fontainebleau, qu’il a puisé les motifs de ses premières compositions : Lisière de bois, Intérieur de forêt, Hoches et Bruyères (1847) ; Pacage du Calvados, Bords de ta Touque, la Mare aux corneilles. Une Lande (1848) ; Derniers Bayons, la Vanne (1850-51) ; la Saison des foins (1852) ; Une Matinée d’été, àBougival (1853). En 1855, le succès qu’obtint sa vue des Bords de la Sprce (effet de soleil couchant aux environs de Berlin) l’engagea h faire une étude particulière des paysages du Nord ; il se rendit dans le pays des Ruysdael, des Hobbema, des Cuyp, et se mit a peindre les sites hollandais, sous leurs aspects les plus variés, à tous les moments du jour, mais plus particulièrement au coucher du soleil. Ses meilleurs ouvrages en ce genre, où il pèche seulement par un peu1 de monotonie, sont : le Bord de la Meuse à Zwindrecht, le Vieux Moulin et le Coucher du soleil à Dordrecht (1857) ; eWaalet la Meuse, le Canal de Delft et le Chemin en hiver {st>o) ; le Village de Willemsirop, au clair de lune, et le Soleil couchant à Lynbann (1861), etc. M, Anastasi a exécuté, en outre, diverses lithographies d’après MM. Duprez, Lambinet, Diaz, Marilhat, Cabat et Roqueplan.

ANASTASIE (sainte), patricienne romaine, souffrit le martyre sous Dioctétien, l’an 304. Fête le 25 décembre. — Une autre sainte Anastasie, aussi nommée Anastasé, fut martyrisée à Sirmich, et l’Église l’honore également le 25 décembre. Enfin une troisième.sainte Anastasie fut martyrisée sous Néron. Fête le

1.'a-

ANASTASIS s. f. (a-na-sta-zirs — mot gr. signifiant résurrection). Antiq. Mot qui se trouve sur divers monuments peints ou sculptés, pour exprimer soit la résurrection du Sauveur, soit sa descente aux limbes.

ANASTATICÉ, ÉE adj. (a-na-sta-ti-sédu lat : anastalica, l’anastatique). Bot. Qui ressemble à l’anastatique.

— s. f. pi. Tribu de la famille des crucifères, ayant pour type le genre anastatique.

—du

excite). Bot. Genre de ptantes de la famille des crucifères, renfermant une seule espèce, appelée vulgairement rose de Jéricho. Cette plante a des rameaux qui se contractent par la sécheresse, et s’étalent au contraire na ANASTATIQDE adj. (a-na-sta-ti-ke — du gr. anastasis, résurrection). Techn. Mot générique appliqué à divers procédés d’impression, de gravure, de décalque, au moyen desquels on reproduit, par un transport chimique, les textes et les dessins imprimes. Ce nouveau modede reproduction paraîtavoir été inventé en 1844, par M. Baldermus, de Berlin ; mais on n’est pas encore fixé à ce sujet ; et l’origine de cette découverte est enveloppée d’un voiiè qui n’a pas été complètement soulevé. En 1841, les propriétaires do YAthœneum, célèbre revue anglaise qui s’imprime à Londres, reçurent de leur correspondantde Berlin quatre pages reproduisant exactement une partie du dernier numéro de leur journal. Ce fac-similé était si parfait, que les éditeurs eux-mêmes pouvaient croire à première vue que ces quatre pages avaient été extraites du numéro ou tirées sur leurs clichés. La seule différence consistait dans l’encre, qui était moins dense, moins épaisse que celle qui avait servi au premier tirage. Il y avait là un mystère sur lequel le correspondant de Berlin ne put donner aucun éclaircissement. Tout ce qu’il pouvait ajouter, c’est qu’il avait vu à Berlin le fac-similé d’un manuscrit arabe du xni<= siècle, et celui d’un feuillet de livre imprimé en 1483, imitations parfaites des originaux, sans que ceux-ci eussent été en rien "détériorés. En outre, les propriétaires de YAthœneum de Londres apprirent qu’un prospectus répandu à Berlin annonçait à bas prix une édition contrefaite ^e leur revue. À la même époque (janvier 1845), les journaux disaient que l’inventeur était M. Baldermus de Berlin. A partir de ce moment, les feuilles de Londres s’occupèrent beaucoup de la nouvelle découverte, et le professeur Faraday, l’un des savants les plus distingués de l’Angleterre, expliqua complètement le procédé en 1845, à l’Institution royale. Il a pour base certaines propriétés connues des matières employées : io l’attraction de l’eau pour l’eau, !<> l’attraction de l’huile pour l’huile, 3» la répulsion réciproque de ces liquides. Il est aussi de principe que les métaux se couvrent plus facilement d’huile que d’eau, mais qu’ils s’humectent encore plus rapidement par une faible solution de gomme. D’autre part, la propriété que possède l’eau de mouiller les métaux est considérablement augmentée par l’addition d’un acide phosphatique. Enfin, il est bien connu que la pression ou le frottement fait marquer sur une feuille blancho l’encre d’un livre ou d’un journal fraîchement imprimé ; cet accident n’est pas rare quand un volume relié sort à peine de la presse. De ces données bien simples le nouveau procédé était né. Après avoir tenu quelque temps le texte à reproduire, d’abord, dans une dissolution de soude ou de potasse, puis dans un bain d’acide tartrique, on le lave avec soin, après quoi on l’humecte avec de l’acide azotique, et on le soumet à une forte pression sur une plaque de zinc très-lisse. Sous cette pression, l’acide absorbé par le papier attaque le métal, et l’encre du texte se transporte sur la planche. On verse alors sur celle-ci une dissolution de gomme et d’acide phosphorique, qui se combine avec les parties acidulées et les humecte, en sorte que si l’on y passe un rouleau chargé d’encre d’impression, cette encre ne se pose que sur l’encre transportée et se trouve repousséo par les parties gemmées. La planche ainsi préparée, il n’y a plus qu’à procéder au tirage à la presse lithographique. Lorsqu’il s’agit de reproduire des originaux anciens, dont l’encre trop sèche ne peut se décalquer, le manuscrit ou l’imprimé sont trempes dans une solution de potasse, puis dans une solution d’acide tartrique. Il résulte de cette double opération une diffusion parfaite de cristaux très-fins de bitartrate de potasse dans la pâte du papier, mais seulement dans les parties blanches. Comme ce sel résiste à l’huile, le rouleau encré peut passer sur la surface sans transmettre aucun de ses éléments, excepté aux parties imprimées. Le tartràte est alors extrait du papier, et l’opération s’exécute comme précédemment, en commençant par un bain à l’acide nitrique.

Dès que ces détails vinrent à la connaissance du public, des réclamations de priorité s’élevèrent. Un lithographe anglais, M. Job- ; bins, prétendit qu’il faisait des essais analogues dès 1840 ; M. Cocks, do Falmouth, assura, dans le Mechanics-Magazine, que dès l’année 1836 il avait réussi à transporter sur pierre, zinc, fer-blanc, étain, alliage do fondeur, plomb, cuivre, verre, etc., les vieilles estampes imprimées sur cuivre, ainsi que des épreuves typographiques, etc.

L’impression anastatique fit de rapides progrès, et diverses tentatives furent faites avec succès en Allemagne, en Angleterre et aux États-Unis. Cette découverte pouvait amener des résultats désastreux pour lo commerce, et des craintes fondées s’élevèrent au sujet de la contrefaçon des billets de banque ; et cependant il est reconnu aujourd’hui que l’impression anastatique est bien inoffensive

ANA

a côté de certaines combinaisons qui, heureusement, ne sont pas encore descendues des hautes régions scientifiques.

ANASTOME s. m. (a-na-sto-me — du gr. ona, en haut ; stoma, bouche). Zoo). Qui a la bouche ou le bec ouvert ; s’applique à différents animaux qui offrent ce caractère.

— s. m. pi. Moll. Genre de mollusques gastéropodes, formé aux dépens des hélices. « Cette coquille, dit M. Deshayes, présente un caractère des plus singuliers. La spire, après s’être enroulée de la manière habituelle, parvenue au dernier moment de son accroissement, se renverse subitement sur sa base, la parcourt transversalement, et l’ouverture vient se placer sur le bord extérieur, se dirigeant vers la spire, qui se trouve renversée dans une position diamétralement opposée à celle qui existe dans toutes.les autres espèces d’hélices..

ANASTOMOSANT (S’) (sa-na-sto-mo-zan) part. prés, du v. S’anastomoser.

ANASTOMOSANT, ANTE adj. (a-na-sto-mozan, an-te). Bot. Qui s’amastomose : Dans l’andromède- anastomosante, les nervures se réunissent à la face inférieure des feuilles. (D’Orbig.)

ANASTOMOSE s. f. (a-na-sto-mô-ze — du gr. anastomôsis, littéralement wiion de deux bouches.) Anat. Abouchement de deux vaisseaux l’un dans l’autre : Je lui demande un petit ’éclaircissement sur les veines lactées et sur les anastomoses, et il ne me le veut pas donner. (Fonten.) Les anastomoses sont trèsfréquentes dans h corps de l’homme et des animaux. (G. Cuv.) h Réunion des rameaux ou filets nerveux, bien qu’ils n’aient pas de communication entre eux et qu’ils ne soient qu’adossés : C’est par le moyen de J’anastomose des nerfs que s’exercent les sympathies et les transports d’effets. (G. Cuv.) il Rameau vasculaire qui sert a mettre deux vaisseaux en communication.

Anastomose intestinale. Opération qui consiste dans l’accolement de deux anses d’intestin préalablement disposées pour que leurs cavités communiquent librement ensemble. M. Maisonneuve a proposé de substituer cette opération à l’entérotomie simple, dans l’occlusion intestinale ; elle a été expérimentée sur- animaux, mais elle n’a pas encore été

à 1 homme.

— Bot. Réunion des diverses parties rameuses d’une plante les unes avec les autres : Le nombre des anastomoses est d’autant plus grand que les vaisseaux sont plus petits. (D’Orbig.)

— Encycl. En anatomie, on distingue quatre espèces d’anastomoses, d’après la manière dont elles s’établissent : les anastomoses en arcade ou par inosculation, les anastomoses en angle ou par convergence, les anastomoses par communication transversale, et les anastomoses mixtes ou composées. Deux branches qui s’infléchissent l’une vers l’autre et s’abouchent par leur extrémité, formant ainsi un canal unique et curviligne, constituent l’anastomose en arcade ou par inosculation. L’anastomose en angle est caractérisée par le rapprochement de deux vaisseaux qui se confondent par leur partie terminale, pour en former un troisième plus considérable. L'anastomose par communication transversale est celle dans laquelle deux artères sont unies par une branche perpendicufaire à leur direction. L’anastomose mixte ou composée est celle que l’on observe lorsque deux artères, après s’être divisées, s’abouchent par les branches qui résultent de cette division en circonscrivant un espace de figures et de dimensions variables. D’après la figure de cet espace, Yanastomose mixte est dite annulaire ou circulaire, elliptique, polygonale, etc. M. Sappey donne à cette espèce d’anastomose le nom de mixte ou de composée, parce qu’elle est le résultat de communications artérielles multiples et associées. Suivant cet anatomiste, l’utilité des anastomoses en angle et par communication transversale n’a pas encore été bien définie. Quant aux anastomoses- en arcade et aux anastomoses composées, elles servent à régulariser la diffusion du sang dans les viscères, à multiplier les sources de la nutrition pour la rendre plus assurée et plus à l’abri des accidents, h. constituer, pour la circulation, une voie dérivative et supplémentaire, lorsqu’elle vient à être interrompue dans les grands courants artériels par une.cause morbide ou mécanique. Notons, en terminant, que ce sont les anastomoses qui permettent de placer des ligatures sur les troncs artériels.

ANASTOMOSÉ, ÉE (a-na-sto-mo-zé) part, pass. du v. S’anastomoser.

ANASTOMOSER (S’) v. pr. (sa-na-sto-mozé

— rad. anastomose). S’aboucher, se joindre par les bouts de manière à forme ? une anastomose.

ANASTOMOTiQUE adj. (a-na-sto-mo-ti-ke

— rad. anastomose). Anat. Qui forme une anastomose ; qui a rapport à l’anastomose : Hameau anastomotique.

— s. m. pi. Ane. méd. Les apéritifs, ’ c’est-à-dire les remèdes qui dilatent l’orifice des vaisseaux et rendent ia circulation plus libre.

ANASTRAPBIE s. f. (a-na-stra-fî — du gr. anastrophê, renversement). Chirur, Inversion ou renversement d’une partie quelconque du corps, il Quelques-uns, plus d’accord avec l’étymologie, écrivent i

— Bot. Genre de plantes de la famille des composées, renfermant une seule espèce, qui habite l’île de Cuba.

anastrophê s. f. (a-na : stro-fe — du gr.

nienne, d’un mouvement qu’exécutait la section pour revenir dans sa position première, après avoir fait un quart de conversion (épis-

~ Rhét. Sorte d’inversion qui consiste à renverser l’ordre naturel des mots corrélatifs, En latin, mecum, tecum, secum, nobiscum, vo- ■ biscum, au lieu de cum me, cum te, etc. ; Italiam contra, au lieu de contra Italiam ; saxaper et scopulos, au lieu de per saxa et scopulos ; en français, me voici pour uoici moi, sa vie durant pour durant sa vie, sont des exemples d’anastrophes.

ANATASE s. f. (a-na-ta-ze — du gr. anatasis, extension). Miner. Substance minérale ainsi nommée par Haûy, à cause de la forme allongée de ses cristaux.

ANATE s. f. (a-na-tc). Comm. Teinture rouge employée aux Indes orientales, et qui est extraite des fleurs d’un arbrisseau qui porte le même nom.

ANATÉ, ÉE adj. (a-na-té — du lat. anas, anatis, canard). Ornith. Syn. A’anatide.

ANATHAME. Myth. Fils de Neptune et d’Al- •

ANATHÉMATIQCE adj. (a-na-té-ma-ti-ke —rad. anathème). Antiq. Qui est offert en expiation pour combattre les effets d’un anathème.

— Littér. anc. Epigramme anathématiqxte, Epigramme dédicatoire.

— Droit can. Se dit d’une bulle, d’une condamnation formulée avec anathème.

ANATHÉMATISANT (a-na-té-ma-ti-zan). part. prés, du v. Anathématiser.

ANAThÉmatisatiOns. f. (a-na-té-ma-tiza-si-on

— rad. anathématiser). Droit can. Action d’anathématiser ; résultat do cette action, il Formule employée pour anathéma ANATHÉMATISÉ, ÉE (a-na-té-ma-ti-zé) part. pass. du v. Anathématiser : Secte anathématisée. En France, le théâtre fut souvent anathématisé da7is les chaires. (Chamf.) Qui aurait jamais cru que nous verrions de nos yeux, que nous toucherions de nos mains des fragments de la ville aNATHÉmaTISÉE par le Prophète ? (Th, Gaut.)

ANATHÉMATISER v. a. ou tr. (a-na-téma-ti-zô

— rad. anathème). Frapper d’anathème, excommunier : Anathématiser les hérésiarques, les sectaires. L’Église anathématisé les hérétiques. (Trév.) On ne bràle pas l’hérétique, mais on f anathématisé, on le décrie, on embarrasse de mille façons le chemin où il marche. (Lamenn.)

— Par exag., Désapprouver, blâmer avec force : L’austérité de ces nouveaux sectaires allait jusqu’à anathématiser les plaisirs les plus innocents. (Fleury.) La société se moque des fils qui pleurent trop leurs pères, anathématisé ceux qui ne les pleurent pas assez, puis elle s’en amuse. (Balz.) L’Académie, en masse, repousse le cigare et anathématisé ta pipe. (J. Locomte.)

■ S’anathématiser, v. pr. Se lancer mutuellement l’anathèmo : Deux puissances s’anathématisent et se disputent le gouvernement du monde. (Proudh.) Si toutes les religions se réduisaient à une seule, les fractions diverses de cette religion s’anathématiseraient l’une l’autre. (Renan.)

anathématisme s. m. (a-na-té-ma-tisme —rad. anathème). Bulle, canon, écrit, qui frappe d’anathème une hérésie, une secte : On ne put jamais obliger saint Cyrille à rétracter la moindre partie de sa doctrine, ni aucun de ses anathématismes, ni à laisser affaiblir, pour peu que ce fut, tes décrets et l’autorité du concile d’Ephèsc. (Boss.)

ANATHÈME s. m. (a-na-tè-me —du gr. anathèma, offrande aux dieux). Antiq. Victime immolée à quelque divinité j présent qu’on lui offrait, et qu’on suspendait aux murs du temple. Il Chez les premiers chrétiens, offrande analogue, correspondant à peu près à ce qu’on appelle aujourd’hui ex-voto.

— Droit can. Sentence qui excommunie, qui rejette du sein de l’Église : Prononcer, fulminer un anathème. Frapper quelqu’un d’anathème. Lever un anathème. Le concile frappa (TanaTHÈme quatre patriarches de Constantinople. (Boss.) C’est à l’Église à connaître quand il est temps d’employer f anathème. (Boss.) La cour de Rome fulmina un anathème contre ce prince sacrilège. (Sismondi.)

— Par exn.-r., Malédiction, blâme solennel, réprobation énergique : Je ne viens point ici prononcer des anatkèmes contre les grandeurs humaines. (Acad.)- Oserez-vous frapper (2’anathème, pour une erreur passagère, le fils que vous avez tendrement aimé ? (Raynal.) Le ministre se tenait courbé sous cet effrayant anathème. (Alex. Dum.) Cependant je continuai d’adorer ma mère. Je l’aimais peut-être d’autant plus que je la sentais plus faible, plus exposée au secret anathème de mes parents du côté paternel. (G. Sand.) L’avare est un fou à qui la morale et la religion jettent leur anathème. (Belouino.) Au début des hérésies, tes fidèles avaient pour les opinions dissidentes une