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A.NV

Nulle part, on ne peut mieux apprécier 4a grande école flamande à laquelle la ville d’Anvers a fourni tant d’illustrations. Les maîtres primitifs y sont représentés par des ouvrages extrêmement précieux, qu’un amateur distingué, le chevalier Florent van Ertborn, a légués, en 1840, à la ville dont il avait été bourgmestre. Entre autres chefs-d’œuvre, nous citerons : une Madone et une Sainte Barbe,

Gérard van der Meire, parmi lesquels triptyque dont le sujet central est le Portement de la croix ; les Sept Sacrements, une des plus admirables productions de l’école, longtemps attribués à Jan van Eyck, et reconnus aujourd’hui pour être de Rogier van der Weyderi, auquel on a également restitué une délicieuse Annonciation qui passait’pour être un ouvrage de Memling ; deux portraits de ce dernier, remarquables tous deux par la puissance du

modelé et la profondeur du sentiment ; VEnsevelissement du Christ, œuvre capitale de Quentin Massys. Viennentensuited’importants tableaux des Flamands du x vie siècle qui adoptèrent la manière italienne : les Quatre Marie et les Juges intègres, de Jan Gossacrt, plus connu sous le nom de Mabuse ; une Adoration des mages et trois portraits de Van Orley ; un grand et vigoureux Martyre de saint Sébastien, le Triomphe du Cttrist, etc., de Michel van Coxcyen ; la Chute des anges, composition très-fantastique de Frans Floris ; la Tentation de saint Antoine et quatre triptyques de Martin de Vos le Vieux ; la Cène, d’Ambrosius Francien le Vieux. Henri de Blés et Joachim Patenier, qui surent se préserver de l’imitation des Italiens, sont intéressants à étudier, le premier dans un Repos en Égypte, le second dans une Fuite en Égypte, fin paysage avec des figurines. Otho van Veen, dont le musée possède six tableaux, entre autres deux Episodes de la vie de saint Nicolas, nous amène à Rubens, le roi de l’école flamande, dont il eut l’honneur d’être le maître. Ce grand artiste ne compte pas

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u par ia gravure de Bolswert et les innombrables reproductions qui en ’but été-faites ; une Adoration des mages, tableau de quatre mètres et demi de haut, qui passe pour avoir été achevé en treize jours ; un Christ en croix, désigné ordinairement sous le titre de Christ à la paille ; deux tableaux d’un charme extrême, la Vierge au perroquet et l’Éducation ■de la Vierge ; la Communion de saint François 'd’Assise ; un portrait de toute beauté, celui du bourgmestre Rochox, ami intime de Rubens ; un tableautin d’une exquise finesse, le Christ' sur les genoux de sa mère, qu’on a placé récemment au musée, avec plusieurs autres toiles léguées par Mlle Van den Hecke-Baut, etc.

nombreuses, ni aussi importantes qu’on pourrait le désirer, dans le musée de la ville qui se glorifie d’avoir donné le jour à cet artisie éminent ; les meilleures sont : un Christ dépose' de la croix, très-dramatique ; un Christ au tombeau, dont le Louvre possède une belle esquisse ; deux Christ en croix et un superbe portrait de César-Alexandre Scaglia, l’un des négociateurs de l’Espagne au’ congrès de Munster.

Parmi les compositions des autres disciples ou imitateurs de Rubens, on remarque : une magnifique Cène, de Jordaens ; des Cygnes et du Gibier mort, de Frans Snyders ; divers tableaux de Van Uden, Vv’ildens, Gérard Zeghers, Van Tulden, Cornelis Schut, Diepenbeek, Érasme Quellin, etc. Il faut citer encore quelques pages importantes des maîtres qui, au xviit siècle, acquirent à côté de Rubens, et en dehors de son influence, une juste célébrité : la Prédication de saint Jean-Baptiste, de Hendrick van Balen : un curieux Portement de croix, de Brueghel d’Enfer ; les Œuvres de miséricorde, de Frans Franken le Jeune ; Élie au désert, de Gaspard Crayer ; divers tableaux de religion et un très-beau portrait, de Cornelis de Vos ; le Pannrama de Valenciennes assiégée en 1656 et une Kermesse, de David Téniers le Jeune ; un purti’uit de jeune femme très-fin, de Gonzalès" Coque ; l'Enfnnt prodigue de Paul Brill ; un Concert de petits oiseaux, de Jean van Kessel ; des Heurs, de Daniel Zeghers ; une nature morte, d’Ad. van Utrecht ; des animaux, de Jan Fyt, etc.

À cette énumération nous pourrions ajouter celle des ouvrages des artistes flamands du xvnii : siècte ; il nous suffira de nommer parmi les représentants de cette période de décadence : Jean-Pierre Tassacrt, Gaspard van Opsta ! le Jeune, Pierre Rysbrack, Gaspard Verbruggen le Jeune, Pierre Snyers, J.-J. Horemans le Vieux, F. Verbeeck, Pierre-Joseph Verhagen, BalthasarBeschey, André-Corneille Lens, van Brée, et Balthasar-Paul Ommeganck, le.plus célèbre de tous, mort en 1826.

La plupart des tableaux de l’école hollandaise proviennent de la donation faite par Mlle Van den Hecke-Baut ; les plus remarquables parmi les œuvres des maîtres primitifs sont : un Saint Christophe, de Dirk Stuerbout ; une Tentation de saint Antoine, de Hieronymus Bosch ; une Vierge glorieuse, de Jan Mostaert ; deux volets de triptyque, de Cornelisz Engelbrechtsen ; David jouant de la harpe et un joli sujet de genre, l’Anneau, de Lucas de Leyde, auquel sont attribués encore trois autres tableaux d’une authenticité douteuse. •

Rembrandt n’a au musée d’Anvers qu’un

ANV

tableau, un chef-d’œuvre, le portrait de sa première femme, Saskia Uilenburg ; Govert Flinck, un Paysage avec figures ; Jan Victor, une Noce ; Van der Helst, un portrait d’enfant ; Ph. Wouwerman, une Halte d’hommes armés ; Ad. van Ostade, un Fumeur ; Isaac van Ostade, un Hiver ; Terburg, un Intérieur de salon ; Albert Cuyp, des Cavaliers arrêtés à la porte d’une hôtellerie ; Jan Steen, Samson pris par les Philistins et une Noce de village, deux chefs-d’œuvre d’espriteomique ; Salomon Ruisdael, une délicieuse petite marine ; Jacob Ruisdael, une Entrée de forêt, admirable de simplicité et de poésie rustique ; J.-B. W’eenix, un Port de mer ; Berghem, une de ses meilleures toiles, les Maux de la guerre ; Wynants, Van de Velde, Both, de charmants paysages, etc.

Les autres écoles ne sont représentées au musée d’Anvers que par un très-petit nombre de toiles. Le contingent de l’Allemagne ne se compose guère que d’un Adam et Eve, de Lucas Cranach, et de deux portraits douteux, d’Holbein ; celui de l’Espagne, d’un Murillo apocryphe ; celui de l’Italie, d’un très-beau Calvaire, d’Antonello de Messine, élève de Van Eyck ; d’un Saint Paul et d’un Saint Nicolas, de Giotto ; d’un Saint Romuald, de Fra Angelico ; d’une Vierge et de trois petits sujets religieux, de Simone Memmi ; celui de la France, d’un grand tableau de Valentin (le Brelan), d’un portrait de François II enfant, de Jean Clouet, et d’une inestimable Madone portant l’Enfant Jésus, dans laquelle M. de Laborde a reconnu le portrait à’Agnès Sorel, peint par Jean Fouquet.

On remarque encore à Anvers : les églises de Saint-Paul et de Saint-Augustin, qui possèdent des tableaux de Rubens et de Van Dyck ; le Calvaire, les chantiers de la marine, le bagne, la cale d’embarcation, les bassins du port, les quais, la magnifique place appelée la ■ place de Aleer, etc. Les’ rues sont très-larges et généralement très-régulières. La ville est coupée en divers sens par huit canaux.

ANVERS (Sièges d’). La citadelle d’Anvers, une des plus fortes de l’Europe, a fait de cette ville une importante position stratégique, et l’a exposée aux attaques de toutes les armées qui ont envahi la Belgique. Elle a soutenu plusieurs sièges, entre lesquels, deux surtout ont dans l’histoire une juste célébrité.

I. En 1584, les Pays-Bas étaient en pleine révolte contre- la domination espagnole. Le prince de Parme parut devant Anvers, afin de soumettre la ville rebelle. La première magistrature était alors occupée par un citoyen énergique, Sainte-Aldegonde, qui fit jurer aux habitants de mourir plutôt que de retomber sous le joug odieux dont ils s’étaient aifranchis. Mais le prince était un général habile et actif, qui mit tous ses soins à enfermer les Anversois dans un cercle de fer et de feu infranchissable. Il s’empara d’abord du fort de

Liefkenshoek, et quoiqu’il échouât ensuite dans l’attaque de celui de Lillo, il n’en poursuivit pas moins son entreprise avec une infatigable persévérance. Il avait commencé par élever des forts de tous côtés dans la campagne, pour se rendre maître des digues ; il conçut ensuite le dessein de fermer l’Escaut au moyen d’un pont gigantesque qui reliait ses deux rives, et fit creuser un canal large et profond, de deux lieues de longueur, pour faciliter le transport des matériaux. Effrayés du progrès des Espagnols, les assiégés, sous la direction d’habiles ingénieurs, recoururent de leur côté à des moyens de défense extraordinaires. Us construisirent un vaisseau énorme, et l’armèrent d’une puissante artillerie destinée à foudroyer les redoutes que le prince avait fait élever sur les bords du fleuve. Mais cette lourde machine, que, dans leur espoir chimérique, ils avaient appelée la Fin de la guerre, ne leur rendit aucun service, et le pont fut achevé le 25 février 15S5, composé de fortes estacades vers les deux rives de l’Escaut, et terminé, au milieu, par trente-deux barques reliées toutes ensemble par des chaînes à l’épreuve de tous les’ chocs. Cependant les Anversois ne négligèrent rien pour arrêter cette immense entreprise. Un célèbre ingénieur italien, Frédéric Giambelli, leur construisit deux de ces bâtiments destructeurs qu’on appela depuis machines infernales, et les chargea de blocs de pierre, de boulets, de toutes sortes de matériaux, dont l’éclat de la mine devait rendre l’action horriblement meurtrière. Le 4 avril, ces deux vajsseaux, appelés la Fortune et l’Espérance, descendirent le fleuve, n’ayant personne à bord, et suivant insensiblement le" cours de la marée. La Fortune s’arrêta près de la rive gauche, et fit explosion avec un fracas si terrible, qu’elle réduisit en poudre une redoute voisine ainsi que la garnison. Mais l’Espérance, en éclatant, causa des ravages plus effroyables encore. Ce dernier vaisseau était arrivé au point de jonction d’une des estacades et des barques qui formaient le pont. La secousse fut telle, que l’Escaut sortit de son lit, et que ses vagues écumantes franchirent, les rivages avec impétuosité ; l’air resta longtemps obscurci, et les instruments de mort vomis par cet épouvantable volcan, retombant dé toutes parts, jonchèrent au loin la terre de cadavres affreusement mutilés. Cinq cents Es.. perdirent la vie, et des milliers d’autres blessés. Cependant le pont ne reçut que des atteintes faciles à réparer, et le siège continua sans interruption. Les assiégés tentèrent un suprême effort au moyeu du vaisseau colossal qu’ils avaient appelé la Fin de la guerre, mais ils ne réussirent qu’à le faire foudroyer par les redoutes voisines de l’Escaut. C’était leur dernière espérance ; de plus, la famine eomtôtsc

entrée triomphale dans la cité rebelle.

II. Lorsque la révolution de Juillet éclata, la Belgique, incorporée à la Hollande par les traités de 1815, était en proie a une fermentation fiévreuse qui allait bientôt se traduire par un appel ouvert à l’indépendance. Animés de sentiments antipathiques contre les Hollandais, avec lesquels ils différaient de mœurs, de langue, d’intorêts, de religion, les Belges supportaient avec impatience l’anéantissement de leur nationalité, malgré les efforts du roi Guillaume pour fondre les deux peuples et rendre définitive l’œuvre artificielle de la diplomatie. —Le 26 août (1830), une insurrection embrasa Bruxelles ; quelques jours après, ce fut une révolution, que 1 armée hollandaise, commandée par le second fils de Guillaume, le prince Frédéric, ne put parvenir à étouffer. Le 5 octobre, les Belges proclamaient l’indépendance de leur pays. Ils offrirent alors la couronne au duc de Nemours ; mais Louis-Philippe, qui s’exagérait les dangers d’une adhésion si conforme aux intérêts de la France, déclina cet honneur pour son fils, croyant faire à la paix un sacrifice qu’il ne faisait qu’à la peur.

Cependant le roi de Hollande s’était adressé aux puissances signataires des traités de 1815, et leur avait soumis son différend avec la Belgique ; alors commencèrent à Londres, entre les envoyés de la France, de la Russie, de l’Autriche et de la Prusse, d’interminables négociations qui devaient durer plus de huit ans. On imposa aux parties belligérantes un armistice pendant lequel le congrès national belge offrit la couronne au prince Léopold, de la maison de Saxe-Cobourg, veuf d’une princesse anglaise. Léopold accepta, et fit son entrée à Bruxelles le 21 juillet 1831. Guillaume, mécontent de la marche des négociations, dénonça l’armistice, et reprit les hostilités contre la Belgique. C’est en ce moment que la France intervint activement pour faire respecter l’œuvre de la conférence. Les Hollandais occupaient encore Anvers ; une armée française, forte de cinquante mille hommes, et destinée à s’emparer de cette place de guerre fameuse, fut placée sous le commandement du maréchal Gérard, qui franchit la frontière le 15 novembre 1832. Par une conséquence bizarre des combinaisons tortueuses de la diplomatie, les Belges furent exclus de toute participation aux opérations du siège, bien qu’il fût entrepris à leur profit. Ainsi-l’avait exigé la saintealliance. Le 29 novembre, à huit heures du soir, la tranchée fut ouverte sous la citadelle d’Anvers. Le général hollandais Chassé, sommé par le. maréchal de se rendre, répondit qu’il était résolu à se défendre, et dès cet instant le sîége fut poussé avec vigueur. Une sorte de convention tacite avait décidé, dans l’intérêt de l’humanité, que la ville d’Anvers resterait en dehors du cercle des opérations de l’attaque et de la défense. Les Français éprouvèrent des difficultés incroyables à établir la tranchée sur un terrain détrempé par les pluies ; cependant les batteries, sous la direction du général Neigre, furent promptement armées, et le 4 décembre, à onze heures, le feu contre la citadelle commença, nourri par cent quatre pièces, dont la moitié lançait des projectiles creux. Les Hollandais, qui avaient assez faiblement défendu les approches de la place, répondirent avec vigueur, et firent dès lors pressentir cette résistance opiniâtre qui devait honorer leur défaite et notre triomphe. Le maréchal Gérard, réduit à agir sur les fronts extérieurs de la citadelle, pour épargner Anvers, comprit qu’il était indispensable de l’isoler en lui fermant l’Escaut. Il ordonna aussitôt des travaux que la flotte hollandaise essaya inutilement d’interrompre. Les approches se poursuivaient avec une ardeur infatigable, bien que la garnison accablât nos travailleurs d’obus, de bombes et de boulets. Le tir des batteries françaises devint, si constant et si précis, que bientôt les Hollandais se virent contraints de chercher un asile dans les casemates, et que les communications d’un bastion a l’autre durent se pratiquer sous terre. Le 13 décembre, le siège se trouvait déjà fort avancé. Devant la lunette Saint-Laurent, le progrès des travaux du génie avait Eermis d’établir un radeau sur le fossé, à la îce gauche, et d’attacher le mineur -à l’escarpe, près du saillant. De nombreux travaux furent exécutés dans la nuit suivante, sous la direction habile du général Haxo, et le 14, à cinq heures du matin, l’éclat de la raine ouvrit aux Français une brèche facile à envahir. Plusieurs compagnies s’y précipitent aussitôt, surprennent et enveloppent la garnison hol-landaise, qui met bas les armes après une

courte résistance. Ce premier succès doubla le courage des assiégeants, qui, d’ailleurs, n’avaient jamais cessé de considérer leur triomphe comme inévitable, malgré les obstacles de toute nature que la saison accumulait sous leurs pas. Le maréchal Gérard déployait une fermeté admirable et une prudence consommée, tandis que le tir de notre artillerie, dirigé avec une précision extraordinaire, faisait de l’intérieur de.la citadelle un immense amas de décombres. Le moment arriva pour les Holfrançaises, ils ne pouvaient plus prolonger

une résistance poussée à ses dernières limites et -devenue impossible. Les assiégeants venaient de pratiquer une brèche énorme à la face gauche du bastion no 2. Jugeant, d’après l’impétuosité qu’ils avaient déployée jusqu’alors, que leur attaque serait irrésistible, le général Chassé, se résigna enfin, le 23 décembre, à envoyer au maréchal Gérard deux officiers supérieurs chargés de traiter en son nom. L’article 2 de la capitulation spécifia que la garnison serait prisonnière de guerre, mais reconduite à la frontière, où ses armes lui seraient rendues aussitôt que le roi de Hollande aurait ordonné la remise des forts de Lillo et de Liefkenshoek, que leur position isolée n’avait pas permis d’enfermer dans le cercle des opérations du siège.

Tel fut ce mémorable siège d’Anvers, où nos soldats, quoique appartenant pour la plupart à une génération que la guerre n’avait point éprouvée, se montrèrent admirables d’ardeur, de discipline et d’intrépidité. Le duc d’Orléans y paya bravement de sa personne, et comme le maréchal Soult, obéissant à une inspiration malheureuse, demandait qu’on exemptât l’héritier présomptif de la couronne du service périlleux de la tranchée, le maréchal Gérard s’y opposa, et le prince lui en témoigna la plus vive reconnaissance.

ANVERSOIS, OISE s. et adj. (an-vèr-soi, oi-ze). Géogr. Habitant de la ville d’Anvers ; qui appartient à Anvers ou à ses habitants.

ANVILLE (J.-B. Bourguignon d’), célèbre géographe, né à Paris en 1697, mort en 1782. Une carte géographique que le hasard mit entre ses mains a l’âge de douze ans lui inspira une véritable passion pour la géographie. Il cultiva cette science avec tant d’application, qu’à l’âge de vingt-deux ans il obtint le brevet de géographe du roi, puis une olaee à l’Académie des inscriptions (1734), enfin le titre d’adjoint géographe de l’Académie des sciences. Ses cartes, au nombre de plus de deux cents, ont fait faire de grands progrès aux sciences géographiques ; elles sont, pour l’époque, des modèles d exactitude, surtout celles qu’il a publiées sur la Grèce et l’Égypte. Pour ce dernier pays, notamment, les savants français de l’expédition d’Égypte ont pu constater l’étonnante sagacité de ses inductions. Les travaux de d’Anville ont servi à rectifier un grand nombre d’erreurs, principalement dans la géographie ancienne. Parmi ses ouvrages, on estime surtout ses cartes pour Y Histoire ancienne et l’Histoire romaine de Rollin ; son Traité des mesures anciennes et modernes ; son Traité des États formés en Europe après la chute de l’empire d’Occident, etc.

ANVILLÉE s. f. (an-vi-lé —de d’Anville, a. pr.). Bot. Genre do la famille des composées, voisin des buphthalmes, et renfermant une seule espèce qui croît en Asie Mineure et en Perse.

ANVOYE s. m. (àn-voi-ie). Erpét. Nomvulgaire de l’orvet.

ANWE1LER. V. ANNWEiLER.

ÀNWÉRY, célèbre poète persan, mais encore peu connu en Europe, né à Bedney, dans le Khorassan, mort l’an 597 de l’hégire (1200 de J.-C). II fut en grande "réputation auprès de <s..„Ar.r. =.„ !(„„ „Qi^ ;„„ni^= m...i< ! avant voulu

, 582 de l’hég. (1186 de J.-C),

Anwéry prédit que le jour où cette conjonction s’effectuerait serait marqué par un ouragan si impétueux, qu’il déracinerait les arbres et renverrait les maisons. Or ce jour-là même, l’air fut profondément calme. Cette mésaventure attira au poète les railleries de ses ennemis et la disgrâce du sultan alors régnant. On ad’Anwéry des éloges, des satires et des ghazels, ou poésies erotiques. Nous ne connaissons de lui, en Europe, que deux seuls morceaux imprimés : le premier est une Elégie sur la captivité de Sandjar, fait prisonnier par les Ghouzz ; c’est un des plus beaux poSmes de la langue persane ; le second est un Éloge de Mandoud-ben-Zengury, traduit en allemand par Mme Chézy.

ANXANUM, ville de l’ancienne Italie, dans le Samnium, chez les Frentani, non loin de l’Adriatique, aujourd’hui Lanciano.

ANXIÉTÉ s. f. (an-ksi-é-té — lat. anxietas. même sens). Peine, tourment d’esprit, causé principalement par l’incertitude : Anxiété pénible, cruelle. J’attends avec anxiété votre réponse. Ne laisses point gêner votre cœur par toutes ces anxiétés. (Boss.) Les yeux fixes, j’attendais avec une anxiété dévorante que cette jeune femme ouvrit les siens. (E. Sue.) Que faire, monsieur le comte ? dit la veuve dans un état d’affreuse anxiété. (E. Sue.) Ah ! mon Dieu ! dit-elle en cherchant avec anxiété dans une petite corbeille, de jonc, je ne trouve plus mon alcali. (E. Sue.) Il serait impossible de peindre les chagrins et les anxiétés sans nombre qui torturent le malheureux Maure. (E. Sue.) Les yeux fixés sur moi, elle attendait avec anxiété ma réponse. (G. Sand.) La famille se sépara pleine ^’anxiété et d’alarmes. (G. Sand.) Les populations cherchent avec anxiété la liberté depuis des siècles : c’est le régime in-