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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/168

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par t&tonneraents deux stations autres que les premières, pourvu qu’elles soient toujours aux extrémités d’une ligne passant par le soleil, et l’on vérifie, chaque fois, si le parcours de l’une a l’autre, effectué par la planète, dure autant que sa demi-révolution.

11 existe, pour trouver aphélie des planètes, d’autres méthodes suggérées le plus souvent par les circonstances plus ou moins favorables que présentent les positions des planètes par rapport au soleil et à la terre.

L attraction mutuelle que les planètes exercent les unes sur les autres produit à ia longue, dans leurs orbites, des variations qui ont pour effet d’en déplacer tous les points ; les aphélies ne sont donc pas fixes.

APHÉLINE s. m. (a-fé-lî-ne — du gr. aphélés, simple). Entom. Insecte de la famille des chalcidiens, de l’ordre des hyménoptères, section des térébrants.

aphélocheire s. m. (a-fé-lo-kè-re — du gr. aphélès simple ; cheir. main). Entom. Insecte de la famille des leptopodiens, de l’ordre de» hémiptères, section des hétéroptères : Le* aphélocheires diffèrent des acanthées par leurs antennes très-épaisses et, leurs ïambes postérieures, propres à la natation,

APHÉLOPE s. m. (a-fé-lo-pe -^ du gr. aphélès, simple ; poûs, pied). Entom. Insecte de la famille des oxyuriens, de l’ordre des hyménoptères, dont le type est répandu dans le nord de l’Europe.

APHÈNE s. m. (a-fè-ne — du gr. a priv. ; phainô, je brille). Entora. Syn. de aphane.

APHÉpsèmb s. m. (a-fè-psè-me — du gr. aphepsema, décoction). Ane. pharm. Infusion, décoction.

APHÉRÈSE s. f. (a-fè-rè-ze — du gr. aphairesis ; formé de aphairéo, enlever). Figure de grammaire qui consiste à retrancher une syllabe ou une lettre au commencement d’un mot. Dans la langue française, les aphérèses sont en petit nombre et n’appartiennent qu’au style familier : Las pour hélas, lors pour alors, jX pour déjà, etc. Les Latins, au contraire, faisaient un fréquent usage de l’aphérèse, et elle joue surtout un grand rôle dans la transformation des langues. C’est ainsi que nous avons fait rogue du latin arrogans, oncle de avunculus, bossu de gibbosus, etc.

— Chir. Ablation, retranchement d’une partie superflue.

— Miner. Nom donné par Beudant à une variété cristalline de phosphate de cuivre, formée de l’octaèdre, auquel les sommets manquent et sont remplacés par deux facettes, il On dit aussi aphérète.

— Antonymes. Augment, prothèse ou prosthèse. — Apocope. — Paragoge.

— Encycl. Un grammairien célèbre a dit qu’il se fait en un jour à la halle plus de figures que dans tous les discours qui se prononcent à l’Académie pendant une année

entière, et il voulait parler des figures de pensée, de celles qui consistent à improviser des dénominations étranges, qui ne conviennent aux objets qu’en vertu d’une assimilation souvent ingénieuse, que l’esprit vif et hardi du peuple saisit avec une merveilleuse facilité. Vaphérèie est aussi une figure à l’usage du peuple, mais c’est une figure d’un autre genre ; au lieu de prouver la vivacité de son esprit, elle prouve plutôt sa paresse ou son ignorance : elle consiste à supprimer une lettre ou une syllabe au ' commencement des mots, et le peuple ne fait souvent cette suppression que parce qu’il ne connaît pas la véritable forme des mots, ou parce qu’il veut les abréger ou les rendre moins difficiles à

Frononcer, sans égard pour le sens ou pour étymologie.

Nous allons d’abord citer quelques exemples où l’aphérèse ne paraît avoir eu d’autre but que d abréger les mots. Les médecins nomment hémicrûnie une douleur qui a pour siège la moitié de la tête ; le peuple a supprimé et a dit migraine ; il dit de même Phrasie pour Euphrasie, Gustine pour Augustine, Thasie pour Ânasthasie, Colas pour Nicolas, Bastïen et Bastienne pour Sébastien et Sébastienne, Lise pour Elise ; la première syllabe a également disparu dans pavot, diamant, riz, jeûne, sciatique, bossu, qui viennent de papaver, adamas (adamantis), oryza, jejunium ischiadicos, gibbosus, et dans beaucoup d’autres mots.

Les mots latins illum, illam, Mi, illos, illorum, ont donné le, la, li ou lui, les. leurs ; des adverbes illae, istac, sont venus là, çà. Les mots français ici, icel, icelle, icelui', icest, iceste, ont formé ci, cel, celle, celui, cest et cet, ceste et cette, etc.

C’est pour épargnera ses organes vocaux une fatigue qui lui parait inutile que le peuple incline quelquefois à supprimer une consonne dans les mots qui commencent régulièrement par deux lettres de cette nature : Pâmer, autrefois pasmer, vient de spasmare ; tisane, de plisana ; loir, de glis, glins.

Mais les aphérèses les plus nombreuses ont eu pour cause l’ignorance même des mots et la confusion qu’on a faite de leur voyelle initiale avec l’article élidé ou quelque autre mot de mémo nature, dont ils se trouvaient souvent précédés : ainsi on a commencé par dire ï'Apouille (de. Apulia), l’Aguienne (de Aquitania), Yagriotie (de acer, acris), m’amie (pour

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mon amie), rue de XAjussiane (de sancta Maria(Égyptiana), Vabouiique (de apotheca), Yétain d’une glace, etc. ; mais comme l’apostrophe est nulle pour l’oreille, on s’est accoutumé peu à peu à croire qu’il n’y avait pas d’élision dans ces mots, et la voyelle initiale de chaque substantif en a été détachée et attribuée à l’article même, ce qui a produit les noms dégénérés Pouitle, Guyenne, griotte, mie, Jussienne, boutique, tain. C’est par une erreur semblable qu’on a dit anciennement vesque pour évêque, glise pour église, etc. Au contraire, c’est parce qu’on a cru voir un article contracté dans le initial d’un certain nombre de mots, qu’on les a dépouillés de : cette consonne qui leur appartenait réellement : ainsi azur vient du persan lazurd, qu’on a compris comme s’il était écrit l’azurd, bien qu’on n’ait pas étendu l’erreur au mot lapis lazuli, dont l’étymologie est la même ; houblon venant de lùpulus, et aubour, aubier, de tahurnum, ne sont également que des altérations des formes primitives hublov et laubour, dans lesquelles la première lettre a été prise pour un article.

APHÊSIE s. f. (a-fé-zî — du gr. aphesis, relâchement). Méd. Diminution d’intensité des symptômes, amélioration, n Relâchement des forces musculaires.

APHÉSIEN (c’est-à-dire, Qui envoie, qui lance). Myth. gr. Surnom donné à Jupiter qui, après une longue sécheresse, avait envoyé une pluie abondante.

— s. m. pi. Surnom de Castor et Pollux-, qui avaient un temple dans l’enceinte d’où partaient, s’élançaient ceux qui disputaient le prix

APHÈTE s. f. (a-fè-te — du gr. apo. loin : ètor, vie). Astrol. Planète qui annonçait, qui

— Antonyme. Anérète.

APHÉTÉRIE s. f. (a-fé-té-rî — du gr. aphetèria, même sens). Antiq. gr. Ligne qui, tracée à l’entrée de la carrière, du stade, servait de point de départ aux chars, aux coureurs. »

APHÉTOB (du gr. aphétoreia, qui rend des oracles). Un des surnoms d’Apollon, pris des oracles qu’il rendait à Delphes, et du prêtre qui les publiait.

APHIDAS. Temps hér. Centaure tué par Dryas, aux noces de Pirithoûs. Il Fils de Polypémon, natif d’Alybas, et père d’Epéritus^ dont Ulysse emprunta le nom pour ne pas se faire connaître sur-le-champ à Lasrte.

aphididés s. m. pi. (a-fi-di-dé — du gr. aphis, puceron). Entom. Famille d’insoctes hémiptères homoptères, ayant pour type le genre puceron, et renfermant deux tribus, les psylliens et les ophidiens.

APHIDIEN, ENNE adj. (a-fi-dî-ain, è-ne — du gr. aphis, puceron). Entom. Qui ressemble au puceron.

— s. m. pi. Tribu d’insectes hémiptères homoptères, de la famille des aphididés. Les aphidiens sont de petits insectes au corps mou, aux étuis presque semblables aux ailes, au torse composé seulement de deux articles, aux antennes filiformes ou en forme de soies. Ils vivent du suc des végétaux.

APHIdiphage adj. (a-fi-di-fa-je — du gr. aphis, puceron ; phagâ, je mange). Entom. Qui mange les pucerons, il On dit aussi apmi-

— s. m. pi. Larves de plusieurs insectes de genres, d’ordres différents, qui dévorent les pucerons, et qui appartiennent aux coccinelles, aux hémérobes, et quelquefois aux syrphes.

APHIDIVOBE adj. (a-fi-di-vo-re — du gr.

APHIES s. f. (a-fi-èss — du lat. aphis, puceron). Entom. Genre de coléoptères tétramères, fumille de3 longicornes, établi par M. Dejean.

aphilanthrope s. et adj. (a-fi-lan-trope — du gr. o priv. ; philos, ami, et anthrâpos, homme). Celui, celle qui ressent de l’éloignement pour la société des hommes : C’est un aphilanthrope. Vieillard aphilanthrope.il Peu usité.

APHILANTHROPIE s. f. (a-fl-lan-tro-pîrad. aphilanthrope). Eîoignement que l’on ressent pour la société des hommes, premier degré de la misanthropie.

APHILANTHROPIQUE adj. (a-fi-lan-tropi-ko —.rad. aphilanthrope). Qui a rapport à l’aphilanthropie.

APH1RAPHE. Myth. Fille de Polus ou de Cœcus, et de Phébè.

APHLÉ.ÉE adj. (a-flé). Qui est dépourvu

aphlogistique adj. (a-flo-jiss-ti-ke-du gr. a priv., et phlogistique). Didact. Qui ne peut s enflammer : L’amiante est aphlogistique. il Lampe aphlogistique, Lampe de sûreté inventée par le chimiste Davy, pour préserver les mineurs de l’explosion causée par la présence, dans les houillères, de 1 hydrogène protocarboné. C’est une lampe entourée d’un Cylindre en toile métallique. L’ouvrier qui, ■•"""' de cette lampe, se trouve J— APH

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lumière, absorbe assez de chaleur pour ne pas se laisser traverser par un, courant do gaz enflammé.

APHLOIE s. f. (a-flo-î ~ du gr. a priv. ; phloios, écorce). Bot. Sons-genre de la famille des Lixacées. il On dit aussi apkloiée.

APHLOMIDÉES s. f. pi. (a-flo-mi-dê — du gr. a priv. ; phloios, écorce, pellicule). Bot. Une des deux familles des algues filamenteuses, cloisonnées, de Gaillon, et dont les filaments sont dépourvus d’épiderme enveloppant.

Aphobérophides s. m. pi. (a-fo-bé-rofi-de — du gr. a priv. ; phoberos, redoutable, et ophis, serpent). Erpét. Nom donné à un groupe de reptiles de l’ordre des ophidiens, sous-ordre des colubridés.

« APHOD1E s. f. (a-fo-dî— du-gr ; àpKodos, excrément). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, famille des lamellicornes, qui vivent dans les fientes et les excréments. Les aphodies sont généralement d’un noir luisant ; elles ont le corps ovoïde, oblong, convexe en’dessus, plat en dessous. Les espèces les plus communes en France sont Vaphodie du fumier et Vaphodie fossoyeur,

APHODIEH adj.' (a-fo-di-ain — rad. aphodie). Entom. Qui ressemble à une aphodie. il On dit aussi aphomoïde.. ;

APHODIOÏDE adj. (a-fo-di-o-i-de— !do aphodie, et du gr. eidosj ressemblance). Entom. Syn. de aphodien.

APHODITES s. m. pi. (a-fo-di-te — du gr. aphodos, excrément). Entom, Sous-tribu des créophages lamellicornes.

APHONE adj. (a-fo-ne — du gr. aphânbs ; formé de a pnv. ; phônè, voix, son). Didact. Qui n’a point de voix, de son.

— Encycl. L’aphonie diffère du mutisme, qui est la privation de là parole. Dans te mutisme j il y a des sons émis, mais qui ne- sont pas articulés ; dans l’aphonie, le malade ne peut produire aucun son. L’aphonie est complète on incomplète. L’aphonie incomplète, c’est-à-dire dans laquelle la voix, quoique éteinte, peut encore être entendue, se nomme extinction de voix. L’aphonie peut être essentielle ou’ner-

ici que de 1 aphonie nerveuse. Elle survient d’ordinaire brusquement et sans être accompagnée de douleur, de toux, d’expectoration ou de dyspnée. Rare chez les hommes, elle se rencontre surtoutchez les femmes hystériques. On a dit que les maladies des organes génitaux pouvaient la développer d’une manière sympathique, mais ce fait n’est pas encore suffisamment établi. Une émotion vive, l’abus des alcooliques, l’ingestion de certains narcotiques, comme la jusquiame, la belladone, l’intoxication saturnine, telles sont les causes qu’on a vues produire l’aphonie nerveuse.

Cette affection cesse tantôt lentement, peu a peu, tantôt brusquement ; on a vu des malades qui s’étaient endoriais aphones se réveiller au bout de quelques heures avec ia plénitude de leur voix. Parmi les moyens conseillés contre l’aphonie nerveuse se trouvent tous les antispasmodiques, surtout le succin. On a employé quelquefois avec succès les révulsifs sur la région du cou qui correspond au larynx, tels que sinapismes, vésicatoires, onctions avec l’huile de croton, avec la pommade stibiée ; les évacuants gastro-intestinaux ; enfin l’action directe sur le larynx, soit par un gargarisme d’alun, soit par des cautérisations au nitrate d’argent, 'soit par l’électricité et l’électroponcture.. Certaines aphonies peuvent donner lieu à des indications spéciales. A celle qui est intermittente on opposera le sulfate de quinine : à celle qui paraît due aux émanations de plomb, les bains sulfureux, la strychnine, etc.

aphonines. f. (a-fo-ni-ne —du gr. aphanês, obscur). Bot. Plante graminée, plus généralement nommée pariane.

> APHONIQUE adj. (a-fo-ni-ke — rad. aphonie). Syn. inusité de aphone..

APHORE s. f. (a-fo-re — du gr. aphoros, stérile). Bot. Genre de légumineuses aussi nomme virgilie. •.

APHORIE s. f. (a-fo-rî — du gr. a priv. ; phoros, qui porte, produit). Méd. Stérilité.

APHORISME s. m.- (a-fo-ri-smé — du gr. aphorismos, définition). Sentence, maxime générale, proposition qui présente succinctement ce qu’il y a de plus-essentiel à connaître sur une chose : Les aphorismes d’ffippocrate. Les aphorismes de Boerhaave. Les aphorismes de droit de Godefroy. On a de Mahomet quelques aphorismes de médecine. (Volt.) Les aphorismes d’Hippocrate sont encore aujourd’hui considérés comme l’expression d’une saine doctrine. (Courtin.) Les règles de droit du Digeste sont des aphorismes. (Courtin.) Il n’y a guère de maximes de morale dont on ne fit un aphorisme, et réciproquement, pas U’aphq- rismes de médecine dont on ne fit une maxime de morale. (Dider.) Les aphorismes de droit ne peuvent exprimer une vérité absolue. (H. Bordier.) Nul n’est censé ignorer la loi est un aphorisme judiciaire qu’il se plaisait d répéter. (E. Sue.)

— Selon plusieurs lexicographes > ce mot ne s’emploie guère qu’en médecine et en droit, observation qui manque de justesse aujourd’hui, comme le prouvent les exemples suivants '.La plupart des proverbes de Salomon sont des aphorismes. (Villem.) La raison se rit des aphorismes de la politique, (Proudh.) Ce n’est pas moi, on le pense bien, qui attaquerai cette proposition, puisqu’à mes yeux elle est /'aphorisme de l’égalité même. (Proudh.) Il débuta par une franche et hardie contradiction à un aphorisme moqueur de la princesse. (G. Sand.) Les deux amis avaient dans la tète une certaine quantité de citations qu’ils arrangeaient ou dérangeaient, en manière ^'aphorismes, seion le besoin qu’ils en pouvaient avoir. (A. Karr.) Dis-moi comment tu te masquesrje te dirai qui tu es ! voilà /'aphorisme des peuples. (L. Ulbach.) Je voudrais rédiger en huit jours un traité complet de morale et de politique à.l’usage du trembleur, rien qu’avec les

'aphorismes les plus populaires du baudet. (Toussenel.)

— Syn. Aphorl :

— Encycl. Il ne faut pas confondre les aphorismes avec les axiomes. Les aphorismes sont des sentences, des formules générales, propres par leur concision à se graver dans l’esprit et a se présenter sans cesse (à là mémoire, et qui servent a résumer un certain nombre d’idées particulières. Les axiomes sont les vérités premières, évidentes par elles-mêmes, qui n ont pas besoin de démonstration, et qui servent à démontrer tout le reste. Les aphorismes- sont de petites synthèses résultant de l’expérience ; les axiomes appartiennent à la raison. On peut remarquer que, pour les divers ordres de conr", i"""""- '", forme aphoristique précède, doit

les sciences(pratiques, dansr les arts, politique, jurisprudence, hygiène, médecine, ' agriculture, etc., que te mot aphorisme doit être employé. On trouvera plus loin un compté rendu des Aphorismes d’Hippocrate, des Aptorismes de rÉcole de. Sàleme, des Aphorismes de Boerhaave. Disons- quelques mots des a»Aommftsdéjurisprudencéjôu traditions du droit.

Ce sont des formules que les jurisconsultes composent et présentent comme le résumé des lois. Le Digeste, au titre de Begutis juris ; Domat, dans son Legum Delectus, nous fournissent des recueils de ces traditions qu’un grand nombre de personnes appellent des principes. M. Oudot nous fait connaître l’origine de ces formules, souvent désignées sous le nom de brocards, t Un esprit logique, dit-il, pour ôtayer solidement la solution de la plus mince question du droit, aurait besoin de remonter tous les échelons, qui séparent cette question de l’idée première de la justice ; Mais ce-travail serait long et monotone. Le magistrat et l’avocat ont besoin d’abréger. Que font-ils ? ils s’arrêtent à moitié ou au quart du chemin, quand ils rencontrent quelque apparence d’une idée générale, sous laquelle ils ont vu souvent se grouper les solutions qu’ils cherchent. De l’utilité assez fréquente de cette idée, ils concluent son utilité universelle. Ils lui donnent une forme concise, pittoresque, s’il se peut, et saisissante, pour la communiquer comme axiome à ceux qui s’occupent comme eux de jurisprudence. Puis l’habitude s’en empare, —comme d’un moyen d’économiser entre gens du métier le temps et les paroles. On voit que . les aphorismes traditionnels de jurisprudence ne constituent pas des principes ; ce sont des ressources de mnémotechnie ; rien de plus. • M. Oudot cite quelques-uns de ces aphorismes : lies périt domino.Accessorium sequitur naturam rei principales.Donner et retenir ne vaut.Nul ne doit s’enrichir aux dépens d’autrui. Nemo plus juris transferre potest quam ipse habet.Si vinco vincentem te, a fortiori te vincam. — En fait de meubles, possession vaut titre-Bona non dicuntur, nist deducto œre alieno.Qui a terme ne doit rien.Le mari est seigneur et maiire de la communauté. Il en fait la critique en montrant qu’ils ne peuvent guère échapper au reproche ou d’être inexacts au fond, ou d’être inexacts dans la forme, ou de constituer de purs cercles vicieux. Il regrette que ces formules de convention soient encore la grande ressource de l’argumentation au barreau.

AphorUmei d’Hippocrate. Ce livre, que Gàlien regarde comme l'œuvre de la vieillesse d’Hippocrate, comme le dernier legs de son expérience, est un recueil de sentences qui résument la médecine de l’École de Cos. Les Aphorismes nous présentent une suite de propositions relatives à la diététique, à la thérapeutique générale, à l’interprétation des signes considérés surtout au point de vue du pronostic. La manière synthétique et générale dont ta pathologie y est envisagée diffère complètement de la méthode descriptive qui est suivie de nos jours, et qui consiste a considérer les maladies comme des individualités distinctes, à lès localiser, à les classer comme le naturaliste classe les plantes et les animaux, a étudier la cause de chacune d’elles, ses symptômes, sa marche, sa terminaison, le traitement qu’elle réclame, les lésions qu’elle produit.

Soranus avait divisé les Aphorismes en trois sections, Rufus en quatre, Galien en sept ; mais ces coupures sont a» peu près arbitraires, ce qui ne permet guère ^analyser l’ouvrage.

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