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l’extrémité de la pince. Le cheval est dit sous

lui du devant lorsque cette ligne tombe à une grande distance en avant de la pince. Dans ce cas, le bipède antérieur est surchargé par le poids du corps, et sa position oblique de haut en bas, et d’avant en arrière, diminue l’étendue de la base de sustentation et rend imminente la chute en avant. Le corps, toujours sollicité en avant par l’inclinaison au membre à l’appui, ne donne pas a l’animal le temps de lever assez le membre au soutien, alors le cheval butte, et est exposé à des faux pas et à de fréquentes chutes’. On doit utiliser ce cheval pour le service du trait, où le collier, lui offrant un point d’appui, le préserve des chutes en avant.

Le cheval est dit campé du devant lorsque la ligne ci-dessus tombe sur le sabot avant de rencontrer le sol. Ce défaut à’aplomb entraîne aussi des inconvénients. Le bipède antérieur sera dans ce cas déchargé d une partie du poids qu’il supporte, mais aux dépens du bipède postérieur. En même temps, l’appui du pied aura lieu sur le talon, qui, flexible et sensible, se fatiguera et sera le siège de bleimes fréquentes. Rarement ce défaut d’aplomb est congénïal ; on le remarque presque toujours chez les chevaux à talons serrés et chez ceux qui ont éprouvé la fourbure.

2<> Une verticale abaissée du tiers postérieur de la partie supérieure et externe de l’avambras doit partager également le genou, le canon et le boulet, et gagner le sol à une certaine distance des talons. Si le genou se porte en avant de la ligne, il est dit argué ou orassicourt ; si, au contraire, il se porte en arrière, il est dit creux, effacé, genou de -mouton, La nature a donné une direction rectiligne à la plus grande partie du membre de devant, parce que cette direction est la plus favorable pour supporter un effort considérable dans le sens vertical. Par conséquent, toute déviation du genou, soit en avant, soit en arrière, aura pour effet de briser la colonne représentée par le membre, et de diminuer sa solidité d’autant plus que la déviation sera plus grande.

Si la ligne verticale tombe trop en arrière des talons, le cheval est dit lonn-jointé. Le cheval ainsi conformé est souple dans ses allures, mais offre peu de résistance à la fatigue. Si, au contraire, la ligne verticale se rapproche trop des talons ou les traverse, le cheval est dit droit sur ses 6ou£e(s. De cette conformation, résultent une ruine prompte des extrémités et une dureté dans les réactions

3ui rend ces chevaux peu propres au service e la selle.

Une verticale abaissée de la partie la plus étroite de la face antérieure de l’avant-bras doit partager toute la partie inférieure de l’extrémité en deux parties égales. Si le membre considéré en masse s*e trouve en dedans de cette ligne, le cheval est dit serré du devant. Ce cheval est exposé à se couper, à se donner des atteintes et a boiter fréquemment. Si les membres s’écartent en dehors de cette ligne, le cheval ne s’atteint plus, mais son allure devient plus lourde par suite du déplacement horizontal plus grand du centre de gravité.

Si la pince est tournée en dehors, le cheval est dit panard. Il est dit cagneux quand la déviation du pied a lieu en dedans. Les animaux ainsi conformés peuvent se couper, le cheval panard avec l’éponge du fer, et le cheval cagneux avec la mamelle.

Enfin, si le genou est porté en dehors de cette ligne, il est dit cambré ; si c’est en dedans, il est dit genou de bœuf. Ces deux conformations sont vicieuses, puisque toutes deux rompent la colonne droite que forme le membre antérieur.

Membres postérieurs : Une verticale abaissée de la pointe de la fesse doit rencontrer la pointe du jarret et longer la face postérieure du canon avant d’arriver au sol. Si la ligne d’aplomb tombe en arrière du jarret, le membre est engagé trop avant sous le corps ; on dit alors que le cheval est sous lui du derrière. Dans ce cas, une trop grande partie du poids du corps est reportée sur les membres postérieurs, et les jarrets sont d’autant plus fatigués que les membres se portent plus en avant. Si, au contraire, cette ligne coupe trop en avant !e jarret et le canon, le cheval est, campé du derrière, et le poids du corps est rejeté sur les membres antérieurs.

Une verticale abaissée du milieu de la face postérieure de la pointe du jarret doit partager également en deux moitiés latérales tout le reste de l’extrémité. Les défauts d’aplomb relatifs à cette ligne sont ici les mêmes que dans le membre antérieur. Il peut y avoir des chevaux panards ou cagneux du derrière comme du devant. Lorsque le cheval est panard du derrière, les pointes des jarrets sont rapprochées l’une de l’autre, on dit alors que le cheval est clos du derrière, crochu ; et le cheval cagneux, dont les pointes des jarrets sont écartées, est dit ouvert du derrière.

APLOME s. m. (a-plo-mo — du gr. aploos, simple). Liturg. Nom que l’on donne à la nappe d’autel, dans l’Église grecque.

— Miner. Variété de grenat de couleur ijrun foncé, et qui est très-rare.

APLOMÈRE s. m. {a-plo-mè-re — du gr, aploos, simple ; méros, cuisse). Entom. Genre $ insectes diptères, de la famille des tanystomes, remarquable par l’absence de denticules aux cuisses postérieures. APLOMYE s. L (a-plo-mî — du gr. aploos.

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simple ; muta, mouche). Entom. Genre d’insectes diptères, de la famille des myodaires, renfermant deux espèces, qui vivent en Europe.

APLOMYES s. m. pi. (a-plo-mî — du gr. aploos, simple ; muia, mouche). Infus. Ordre d’infusoires renfermant les genres dépourvus d’organes externes, tels que les colpodes et les monades.

aplonis s. m. (a-plo-ni-ss — du gr. aploos, simple ; onux, ongle). Ornith. Genre de passereaux, voisin des merles, et renfermant deux espèces, qui vivent, l’une en Australie, l’autre aux îles des Amis.

APLONOME adj. (a-plo-no-me — du gr. aploos, simple ; nomos, loi). Miner. Nom donné à un cristal offrant la plus simple des lois intermédiaires de décroissement, ou les deux lois ordinaires les plus simples : Chaux carbonatée aplonomb.

APLONYCHE s. m. (a-plo-ni-che — du gr. aploos, simple ; onux, ongle). Entom. Genre de coléoptères pentamères lamellicornes, voisin des scarabées, et renfermant trois espèces, dont deux vivent en Australie.

APLOPAPPE s. m, (a-plo-pa-pe — du gr. aploos, simple ; pappos, aigrette). Bot. Genre de plantes composées, formé aux dépens des astooides, et renfermant quelques espèces, qui croissent toutes en Amérique.

APLOPÉRISTOMÉ, ÉE adj. (a-plo-pé-risto-mé — du gr. aploos, simple ;péri, autour, etstoma, bouche). Bot. Se dit (Tune mousse dont le péristome est simple.

— s. f. pi. Tribu de mousses, renfermant les genres dans lesquels l’orifice de la capsule est muni d’une seule rangée de dents.

APLOPHYLLE s. m. (a-plo-fi-le — du gr. aploos, simple ; phullon, feuille}. Bot. Genre de la famille des rutacées, formé aux dépens des rues, et renfermant environ quinze es Sèces, qui habitent pour la plupart les bords u bassin méditerranéen. aplopore s. m. (a-plo-pc-re — du gr. aploos, simple ; poros, passage). Zool. Genre de polypiers tubiporés.

APLOPSES s. m. pi. (a-plo-pse — du gr. aploos, simple ; ops, œil). Infus. Groupe d’infusoires, voisin des bacillaires.

APLOSCÈLE s. m. (a-ploss-sè-le — du gr. aploos, simple ; skelos, jambe). Entom. Genre de coléoptères trimères, créé aux dépens du genre eumorphe, originaire de Madagascar. APLOSONYX s. m. (a-plo-zo-nikss — du gr. aploos, simple ; onux, ongle). Entom. Genre de coléoptères tétramères chrysoméiines, voisin des galéruques, et renfermant six espèces, qui vivent à Java et aux Philippines. Toutes sont remarquables par leur grande taille et leurs couleurs brillantes.

APLOSTACHYÉ, ÉE adj. (a-plo-sta-ki-édu gr. aploos, simple ; stakusl epi). Bot. Qui a les fleurs disposées en épi simple.

APLOSTÈGUE adj. (a-plo-stè-ghe —du gr. aploos, simple ; siégé, loge). Moll. Se dit d’une coquille à plusieurs loges, dont chacune n’offre qu’une seule cavité.

APLOSTOME adj. (a-plo-sto-me — du gr. aploos, simple ; stoma, bouche). Zool. Qui a la bouche ou l’ouverture simple.

APLOT adv. (a-plo). Oui, certainement. Mot patois en usage dans plusieurs parties de la France.

APLOTARSE s. m. (a-plo-tar-se — du gr. aploos, simple ; tarsos, tarse). Entom. Genre de coléoptères tétramères, formé aux dépens des taupins. Syn. de cardiophore.

APLOTAXIS s. m. (a-pio-ta-ksiss — du gr. aploos, simple ; taxis, rangée). Bot. Genre de phintes de la famille des composées, formé aux dépens des saussurées, et renfermant plusieurs espèces, presque toutes originaires des hautes montagnes de l’Inde.

APLOTOMIE s. f. (a-plo-to-mî). S’écrit quelquefois au lieu de iuplotomie, qui est une forme plus régulière.

APLUDE s. f. (a-plu-de). Bot. Genre de plantes de la famille des graminées, comprenant un petit nombi’e d’espèces propres à l’Asie tropicale, et dont quelques-unes sont cultivées dans les jardins.

APLDRE s. m. (a-plu-re — du gr. aura, queue). Ichth. Poisson de Madère, de la famille des scombéroïdes.

APLUSTRE s. m. (a-plu-stre — lat. aplustrum. même sens). Antiq. rotn. Ornement de la poupe du vaisseau chez les Romains, que plusieurs ont pris pour une girouette. C’était une grande planche découpée en quart de cercle et diversement coloriée, qu’on tournait vers l’intérieur du navire, et dont l’extrémité supérieure était taillée en forme de palme. En sculpture, l’aplustre était un attriont du dieu de la mer, de Neptune ; on en ornait le fronton ou la porte des temples consacrés à ce dieu.

— Moll. Syn. de pavillon. APLYSIACÉ, ÉE adj. (a-pli-zi-a-sé — rad.

aplysie). Moll. Qui ressemble à l’aplysie. il On dit aussi APLYSIEN.

— s. f. pi. Groupe de mollusques gastéropodes, sous-ordre des brachifères monoïques ? ayant pour, type le genre aplysie. n On dit

aUSSi APLYSIADEES, APLYSIDÉS, »-~ — Encycl. Les aplysiacés présentent un pied très-grand, large, ovalaire, souvent un peu relevé sur le côté, une tête fort distincte "’"

lobe du manteau qui contient dans son épaisseur une coquille demi-transparente et fragile. Les aplysiacés sont hermaphrodites, et les orifices de leurs appareils sexuels sont séparés l’un de l’autre. La famille des aplysiacés comprend des mollusques marins cotiers ; quelques espèces atteignent une forte taille et sont connues sous des noms divers sur les bords de la Méditerranée ; elles se distinguent par l’odeur nauséabonde qu’elles répandent et qui les fait considérer comme vénéneuses. Les principaux genres sont les élysies, les aplysies, les onchidores, les dolabelles, les lophocerques, les g aster opterons et les bulles.

APLYSÏE s. f. (a-pli-zî — du gr. aplusia, saleté). Moll. Genre de mollusques gastéropodes, renfermant plus de vingt espèces, dont plusieurs sont connues sous le nom vulgaire de lièvre de mer : Les aplysies sont des mollusques nus, généralement assez gros, qui ressemblent assez à de grosses limaces. (Deshayes.) • «

— Encycl. Les aplysies ont une forme singulière ; leur corps est charnu, oblong, bombé en dessus, élargi en dessous ; les hords du

Eied, redressés en crêtes flexibles, entourent dos de toutes parts et peuvent même se réfléchir sur lui ; la tète présente quatre tentacules dont les deux supérieurs ou antérieurs, plus grands que les autres, ressemblent à des oreilles de lièvre (de là le nom de lièvre marin) ; les yeux, sessiles, sont situés à la partie antérieure de la base des tentacules ; les branchies, en forme de feuillets très-compliqués, sont attachés sur le dos à un large pédicule membraneux ; enfin l’anus est situé en arrière des branchies.

Les aplysies vivent de fucus et d’animaux marins ; elles sont pourvues d’un jabot et de trois autres estomacs dont le deuxième et le troisième sont armés intérieurement de crochets aigus et de plaques cartilagineuses. Une glande particulière sécrète une liqueur qu’on dit très-âcre dans certaines espèces, et la verse au dehors par une ouverture située du côté droit ; il suinte des bords du manteau une humeur couleur de pourpre, qui, lorsque l’animal se contracte afin d’échapper à un danger, est assez abondante pour colorer au loin

Les aplysies sont hermaphrodites ; mais le rapprochement de deux individus est nécessaire pour opérer la fécondation. Celle-ci a lieu au printemps, et la ponte au mois d’avril. Dans la plupart des espèces, les œufs sont disposés en longs filaments, pris longtemps pour des alcyons, et désignés par les pêcheurs sous le nom de vermicelle de mer.

Les aplysies ont été l’objet des fables les plus absurdes. D’après Pline, non-seulement la chair du lièvre marin et l’eau dans laquelle on le fait infuser seraient vénéneuses, mais une femme enceinte ne pourrait supporter l’aspect d’une aplysie femelle sans être prise de nausées et de vomissements (notez que les aplysies sont hermaphrodites) ; elle ne tarderait pas à avorter si elle ne portait dans sa manche un lièvre marin mâle desséché ou salé.

Les espèces A’aplysies connues sur nos côtes sont Vaplysie bordée, Yaplysie ponctuée, et Yaplysie dépilante. Cette dernière doit son nom à Linné, qui attribuait à sa liqueur la propriété de faire tomber le poil des parties du corps qu’elle touche.

aplysien, ENNE adj. (a-pli-zi-ain, è-ne — rap. aplysie). Moll. Syn. de aplysiacé.

APLYSIFORME adj. (a-ply-zi-for-me — de aplysie, et forme). Moll, Qui a la forme d’une

APNÉE s. f. (a-pné — du gr. a priv. ; pnein, respirer). Méd. Défaut de respiration ; suspension de la respiration.

APNÉOLOGIE S. f. (ap-né-0-lo-jî — du gr. apnoiu, apnée ; logos, discours). Méd. Traité des différentes espèces d’apnées.

logie,

APNÉOSPHYXIE s. f. (a-pné-o-sfi-ksî — du gr. a priv. ; pneo, je respire, et sphuxis, battement). Med. Suspension de la respiration et du pouls.

APNEUMIE s. f. (a-pnou-mî — du gr. a priv. ; pneumon, poumon). Anat. Monstruosité caractérisée par l’absence des poumons.

APNEUMONERVIE s. f. (a-pneu-mo-nèr-vî — du gr. a priv. ; pneumon, poumon, et du

!at. nervus, nerf). Méd. Défaut d’énergie ou

d’action nerveuse du poumon.

APNEUSTE adj. (a-pneu-ste —du gr. a priv. ; pneà, je respire). Méd. Qui manque de respiration.

apneustie s. f. (a-pneu-stî—rad. apneusle). Méd. Manque de respiration,

apoa s. m. (a-po-a). Ornith. Sorte de canard du Brésil.

APOBATE s. m. (a-po-ba-te — du gr. apo, loin de ; bainô, je vais). Antiq. gr. Sorte d’alhlèto qui, dans les jeux publics, faisait différents exercices de voltige.

APOBATÉRION s. m. (a-po-ba-té^rion APOBOMIES s. f. pi. (a-po-bo-mî — du gr. apobômios, éloigné do 1 autel ; formé de apo, loin de ; bèmos, autel). Antiq. gr. Fêtes dans lesquelles on sacrifiait, non sur l’autel, mais sur les dalles du temple.

APOCalbase s. m. (a-po-kal-ha-ze — du lat. apocatbasum). Gomme-résine vénéneuse, tirée d’une variété d’euphorbe peu connue.

APOCALYPSE s. f. (a-po-ka-li-pse— du gr. apokalupsis révélation ; venant du v. apokaluptâ, je révèle, je découvre : formé a’apo, indiquant séparation, et de kalupto, jç cache ; littéralem. je décache, je découvre, c’est-à-dire je révèle). Livre canonique qui contient les révélations faites à saint Jean l’Evangéliste, dans l’île de Pathmos, vers la fin du règne de Domitien : Les beautés de f Apocalypse, aperçues d’abord comme une confusion, gagnent les cœurs. (Boss.) L’Église a décidé que /’Apoca-

est incontestablement de saint Jean, et il

i ne comprends rien à cette

dans /’Apocalypse : lès Anglais y ont trouvé les révolutions de la Grande-Bretagne ; les luthériens les troubles de l’Allemagne ; les réformés de France le règne de Charles IX et la régence de Catherine de Médicis. (Volt.) C’étaient des monstres plus affreux que toutes les bètes de /’Apocalypse. (Hamilt.) Z/Apocalypsb est une extase écrite. (Balz.) C’était un spectacle effrayant comme une page de Z’Apocai.ypse. (Balz.) L’idée du royaume de Dieu et /’Apocalypse, qui en est la complète image, sont l’expression la plus élevée et la plus poétique du progrès humain. (Renan.)

— Fig. Allégorie ou suite d’allégories fantastiques : Le rêve de Jean-Paul est te dénoûment solennel de ce triste drame, et cette autre Apocalypse, le terrible mot de l’énigme de notre vie matérielle. (Ch. Nod.) Rien n’indique qu’il hasardât son esprit dans les Apocalypses. (V. Hugo.) u Discours, éent

très-obscur : Je n

Apocalypse.

Ton Phébus s’explique si bier Que tes volumes ne sont rien Qu’une éternelle A]>ocalypse.

Lamottb.

Il Parler comme l’Apocalypse, Parler, s’exprimer d’une manière peu, intelligible : Mon cher Aramis, vous parlez comme l’Apocalypse, et vous êtes vrai comme l’Évangile. (Alex. Dum.)n Style de l’Apocalypse, Style métaphorique jusqu’à l’obscurité.

Bête de l’Apocalypse, Sorte de monstre symbolique qui joue un grand rôle dans l’Apocalypse : à Je vis ensuite s’élever de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses dix cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème.

Cette bête que je vis était semblable à un léopard ; ses pieds étaient comme des pieds d’ours ; sa gueule, comme la gueule d’un lion ; et le dragon lui donna sa force et sa grande puissance... »,

On fait souvent allusion à la bête de l’Apocalypse, pour caractériser quelque chose de monstrueux, qui porte avec soi le mystère et l’épouvante.

— Fam. Cheval de l’Apocalypse, Mauvais cheval, haridelle.

— Hist. relig. Chevaliers de l’Apocalypse, Membres d’une société mystique qui se forma à Rome en 1604, et qui se donnait pour mission de défendre l’Église catholique contre l’Antéchrist. Le chef, Augustin Gabrino, prenait les titres de prince du nombre septennaire et de monarque de ta sainte Trinité. Continuellement plongé dans la lecture des révélations de saint Jean, il s’imagina que l’antechrist allait bientôt paraître, et il résolut de s’armer afin de défendre l’Église contre un aussi redoutable ennemi. Il s’associa quelques ouvriers crédules et ignorants, forma son ordre et prit les titres pompeux cités plus haut. Ces illuminés, dont le nombre ne dépassa guère quatre-vingts, ne vaquaient à leurs occupations que T’épée au côté. Les armes de l’ordre étaient une étoile rayonnante, avec les noms des anges Michel, Gabriel et Raphaël ; ils y avaient ajouté un sabre et un bâton, disposés en sautoir. Cessant bientôt de s’en tenir à ces pratiques insignifiantes, ils se prirent à dogmatiser et ils avancèrent les propositions les plus étranges. Ils préconisaient le divorce et soutenaient qu’une femme pouvait sans pécher, être infidèle à ses devoirs conjugaux, pourvu qu’elle no refusât pas à son mari l’exercice de ses droits. On ne manifestait- à l’égard de ces sectaires obscurs et d’une moralité douteuse que de l’indifférence et du mépris, quand, en 169-1, le jour des Rameaux, Gabrino étant dans une église et entendant chanter l’antienne Quis est iste Rex gloriœ, s’élança en criant que c’était lui-même qui était ce roi de gloire. On le saisit, on le lia, puis on le mit dans une maison de fous, où il mourut. Quelques chevaliers de l’Apocalypse, sur qui cet incident appela alors 1 attention, furont jetés en prison ; les autres se dispersèrent.

Apocalypse de saint Jean. Ce livre, le dernier du canon chrétien, est divisé en vingt-deux chapitres. Il se compose d’une courte introduction, de sept visions plus ou moins liées entre elles, et d’une conclusion. L introduction comprend le chapitre i«, du verset l