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ot BD les droites qui limitent, les pieds-droits de l’arcade, et AB la partie do la rampe qui doit reposer sur la courbe que nous voulons construire. Au point I, milieu de AB, ’élovons la perpendiculaire IM ; puis divisons en deux parties’égales les angles A et B par les bissectrices AE, BO. Les points E et 0, ainsi déterminés, seront les centres des deux arcs, dont le premier a pour rayon El, ; et lesecond 01.

AIlCS’(lus), bourg du dëp. du Var, arrond. de Draguignan ; pop. aggl. 1, SG5 hab. — pop. tôt. 2,758 hab. Aux environs, fontaine d eau minérale ferrugineuse. ’ '■’"•.

AKC-SUU-Tll.l.E, villagédu dép. de la Côte-d’Or, arrond. de Dijon, situé dans une plaine marécageuse ; 1,147 hab. Carrières de marbré susceptible d’un, beau poli ; grains, fourrages, bestiaux.

ARCTATION s. f. (ar-kta-si-on — dulat. arctatio ; formé de ardus, étroit). Méd. Rétrécissement d’un orifice naturel ou d’un

arctîcÔLE adj. (ar-kti-ko-le. — du lat. arcticus, arctique ; colo, j’habite). Entom. Se dit des insectes qui habitent de préférence le pôle nord ou arctique.

— s. m. pi. Section du genre satyre, (dans les lépidoptères ’ diurnes), renfermant "les espèces’qui vivent de préférence dans les régions voisines du pôle arctique.

ARCTIES. f. (ar-ktî — du gr. dWos.oùrs). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, dont les chenilles sont très-velues’, et qui comprend un grand nombre d’espèces communes aux environs de Paris,

— Encycl. Les arcties ont reçu ce nom de Sehra’nk, parce que, dans plusieurs espèces, la chenille est noire et velue comme un ours. Elles font partie du grand genre phalène de Linné ; Cuvier les nomme faux bombyx ; Geoffroy leur donne le nom à’écailles, et Godard celui de chélonies. Elles diffèrent des bombyx par la présence d’une trompe, et des callimûr-

dinairement disjoints ; les aiîes sont en toit, les palpes inférieurs très-velus et la trompe courte ; les chenilles ont seize pattes.

Les principales espèces sont : Yarctie chrtjsorrhée, appelée aussi écaille queue d’or, phalène à cul brun, longue de 2 mUlim., qui se reconnaît à ses ailes blanches, et dont la chenille est appelée commune parce qu’elle l’est beaucoup trop dans nos bois, dans nos jardins, où elle dépouille les arbres de leurs feuilles ; — Yarctie cul doré ou phalène blanche à cul jaune, dont la chenille ronge les i...i—., eg arbres fruitiers ; — Yar "’- ailes supérieures brunes,

s et le dessous de l’abdomi v,

et dont la chenille, appelée quelquefois herissonne, ours, lièvre, vit sur l’ortie et la laitue.

arctier s. m. (ar-kti-é — rad. arc). Techn, Fabricant d’arcs et de flèches ; celui qui vend ces objets, n On dit plutôt ahchiur.

ARCT1NUS de Milei, poète grec, vivait environ 770 ans av. J.-C. Il avait composé deux épopées, YEthiopide, et la Destruction de Troie, dont il ne reste que de courts fragments. Quelques savants l’ont considéré comme élève d’Homère.

t les fruits des pî ; t

posent ce genre). Bot. Genre de plantes vivaces et sans tige, renfermant deux espèces dont l’une habite l’Europe, et l’autre les montagnes de la Perse. Les ouvrages spéciaux écrivent archum.

arctique adj. (ar-kti-ke — du gr. arktilcos ; formé de ar’lztos, l’Ourse, constell.). Septentrional : Le harle habite les contrées arctiques des deux inondes. (Bouill.) Il Se dit particulièrement du cercle du pôle, des terres qui sont situées dans la partie septentrionale de l’hémisphère nord.

— Antonymes. Antarctique, austral, méridional.

ARCTIQUES (régions), dénomination dérivée du mot grec arctos (ourse), et donnée à la portion du globe terrestre comprise dans le cercle polaire boréal. L’amplitude de ce cercle embrasse, il est vrai, quelques parties de l’an ARC

cien et du nouveau continent, mais ces terres seront décrites dans l’étude géographique des contrées dont elles dépendent ; nous ne nous occuperons ici que de L’immense espace de terre et de mer renfermé entre le pôle nord et les côtes des deux continents. Ces côtes, dont les plus éloignées du pôle ne descendent pas au-dessous’ du 70e parallèle, et dont quelques-unes s’élèvent jusqu’au 80^, enferment Y océan Glacial arctique dans une enceinte qui ne présente que deux solutions de continuité : le détroit de Behring et le largé canal que laissent entre eux le Groenland et la Laponié, et qui enserre les îles du. Spitzberg et de l’Islande. L’océan Glacial arctique forme la mer de Baffin, au N.-E. du nouveau continent, la mer Blanche et la mer de Kara, sur les côtes septentrionales de la Russie d’Europe et de la Russie d’Asie. Ce qui caractérise ces mers polaires, c’est l’accumulation des glaces, qui semblent naître vers les pôles à mesure que la salure de la mer diminue et que la rotation de chaque point du globe devient moins rapide. On ne rencontre en effet de glaçons flottants que vers le 40<= degré de latitude ; vers le 50e, les bords de la nier se couvrent ordinairement de glaces ; par 65 degrés, les glaces flottantes sont très-nombreuses et de dimensions colossales ; enfin, par 75 degrés commencent les champs fermes de glaces. Ajoutons que le charriement.annuel des glaces arctiques qui descendent des régions polaires s’opère de l’est à l’ouest, résultat des deux courants généraux oui vont l’un du nord au sud, l’autre de l’est à 1 ouest.

En parcourant ces régions boréales de l’orient k l’occident, a partir du détroit de Behring, on rencontre d’abord l’archipel de la NouvelleSibérie ou de Liakho/f, composé de quatre ics : A’oiot»oï, Kamen-Kirrifiackh, Fadicwcu>shoï et la Nouvelle-Sibérie, qui donne son nom à tout le groupe ; plus loin, vers l’ouest, on trouve la Nouvelle-Zemble, partagée en deux parties inégales par le détroit de. Matochkin, et dont la région la plus septentrionale, couverte de neiges éternelles, porte le Sartjtc/ie/f, - montagne ignivome, la plus boréale de tout le globe. Entre cette terre et le continent, on rencontre les îles de Waigats et de Kalgoucf ; puis sur les côtes boréales de la Norvège les îles Loffoden. A 1,800 kilomètres nord-ouest de ces dernières, se trouve le groupe du Spitzberg, composé de trois îles principales

lle-Frieselande, o

t dit, visité chaque

Spitzberg propre...w....u..,

........ —i -aée par’les négociants d’Arkangel ; 1 île d’Elgen, et la Terre du Nord-Est. Au sud-ouest du Spitzberg et à 200 kilom. des côtes orientales du Groenland, s’étend la petite île de Jean de Mayen. En continuant notro marche vers l’ouest, nous rencontrons le Groenland, terre immense dont les parties les plus septentrionales sont encore inconnues, et dont la partie occidentale forme l’une des côtes du détroit de Davis et de là mer de Baffin, jusqu’au détroit de Lancâstre. et de Barrow ; puis viennent, au nord du nouveau continent, le Devon septentrional, les îles Cornwallis, Bathurst, Melville, Parry r la Terre de Banks, et une foule d’autres îles découpées par plusieurs passes, entrées et détroits jusqu’ici bien incomplètement décrits. Terminons cette rapide nomenclature en citant l’île de Southampton, h l’entrée de la mer lYtfudson, et l’île de Cockburn, au nord de la terre de Meloille. (V. pour de plus amples détails les articles consacrés à chacun de ces noms propres.)

Climat ; règne minéral, végétal et animal : Le climat et le cours des saisons présentent, dans les régions hyperboréennes, des caractères particuliers qui modifient singulièrement l’aspect de la nature entière. L’été commence au mois de juillet et finit au mois d’août ; pendant ces quelques semaines, un soleil brûlant liquéfie les amas de neiges et de glaces qui couvraient la surface du sol, et l’océan se dégage à son tour de son enveloppe solide, qui craque avec des bruits épouvantables. Les vastes champs de glaces, ainsi mis en liberté, sont brisés et dispersés par les vents et les courants. Mais cette effrayante débâcle n’est pas de longue durée ; bientôt.le froid reprend son empire accoutumé. La neige commence à tomber dès la fin du mois d’août, et vers la fin d’octobre la terre en est couverte à plus d’un mètre de hauteur. L’humidité contenue dans l’air se condense sous la forme d’un brouillard épais, qui se convertit bientôt en aiguilles de glaces flottant dans l’atmosphère. L’hiver sévit alors dans toute sa rigueur ; le thermomètre descend jusqu’à 45" au-dessous de zéro. Un calme et un silence solennels, interrompus seulement de temps à autre par le craquement sinistre des glaces qui s’amoncellent et les bruyantes explosions des rochers qui se brisent, régnent sur cette terre de désolation plongée pendant six mois dans les horreurs de la nuit ; L’obscurité de cette saison est atténuée cependant par quelques lueurs crépusculaires et par de fréquentes aurores boréales. Vers le mois de mai, le soleil reparaît pour six mois sur l’horizon ; la gelée cesse de faire des progrès ; de lourds brouillards

Elanent encore sur ces tristes contrées : c’est s signe précurseur d’un nouvel été. Les rigueurs du climat, le manteau de neige et de glace qui couvre la plus grande partie du sol, présentent de sérieux obstacles aux investigations de la science ; néanmoins, les naturalistes ont fait sur ces contrées des recherches que nous allons résumer en peu ntequ’u.

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de mots. La composition géologique des terres arctiques présente de grandes variétés. Les îles de la Nouvelle-Sibérie sont composées d’argiles et de subies contenant une quantité considérable d’ossements fossiles d’éléphants, dont l’ivoire est très-recherché dans le commerce. La partie orientale du Spitzberg a pour base une roche trapéenno grossière sur laquelle reposent le calcaire siliceux et.coquillier, des schistes et des argiles contenant de rares fragments granitiques. La partie occidentale et la chaîne de montagnes qui la couvre sont occupées par des roches primitives où domine le schiste micacé disposé en couchés verticales, et alternant avec des grès, des gneiss, des roches quartzeuses, etc. On y trouve aussi du gypse et des dépôts de lignite et de houille d’une exploitation facile. Sur la côte occidentale du Groenland apparaissent des roches cristallines où dominent le gneiss, le schiste micacé et le granit ; les côtes du Devonseptentrional sont presque entièrement composées de roches calcaires, avec des dépôts de minerai de fer, de houille, et une grande quantité de débris de coquilles fossiles. Dans le groupe des îles Parry, les roches cristallines et stratifiées dominent alternativement par places, et l’on n’a point observé-jusqu’Ici de formation tertiaire ni volcanique. Les roches stratifiées sont ordinairement des calcaires de transition avec fossiles ; on y a trouvé des madrépores, des trilobites et des coquilles des genres orthocères, nauliltis, trochus, qui caractérisentpartout les formations de cette époque,

Dans aucune de ces lies on n’a rencontré de dépôts alluvionnaires, mais quelques-unes sont couvertes de mornes isolés, composés de blocs roulés de gneiss, de granit et de quartz. igétal, pauvre et chétif, ne, préitit nombre de plantes et d’aroriMcauA ruuougris. Dans la partie méridionale du Groenland et des des du groupe Parry, on rencontre quelques pins, mélèzes «t bouleaux, qui atteignent à peine quelques pieds de hauteur. Dans l’île de Melville, un saule nain fournit seul aux Esquimaux le bois nécessaire pour la confection de leurs armes et de quelques autres objets analogues. Pendant le court été qui règne dans les terres arctiques, quelques plantes phanérogames se développent avec une rapidité surprenante, et brillent.au milieu de la neige et des glaces : ce sont des renoncules, des anémones, des saxifrages, un pavot à corolle jaune, le précieux côchlèaria, et diverses espèces d’oseilles. En revanche, les cryptogames abondent : des fucus gigantesques forment de vastes forêts au fond de la mer ; les mousses et les lichens tapissent partout les rochers ; les champignons et les fougères, plus élevés que les lichens, croissent partout en abondance, et les eaux douces se remplissent de conferves aussitôt après le dégel. Une de ces cryptogames, la plus précieuse de toutes, le lichenus ramjiferus, sert de nourriture aux rennes et aux Esquimaux, qui le font bouillir et le convertissent en une espèce de pain grossier.

La faune de ces tristes régions est plus riche et plus variée. En tête se présente le redoutable ours blanc, qui rôde toute l’année en quête.de sa proie ; des bandes de loups affamés cherchent à surprendre les chiens réduits en domesticité par les Esquimaux. L’isatis ou renard bleu, le renard argenté, se montrent pendant l’hiver tandis qu’à son approche les rennes, les. daims et les bœufs musqués émigrent vers le sud. Si les oiseaux entomophages et granivores sont très-rares dans les régions polaires, on peut dire que l’air est quelquefois obscurci par d’innombrables oiseaux de mer, tels que goélands, mouettes, pétrels, labbes, etc. Chaque année, des légions de canards, d’oies, d eiders, de pluviers, de combattants, dé lagopèdes, etc., viennent s’abattre sur les rivages, sont l’objet d’une chasse lucrative, et s’en retournent aux approches du froid. Les mers qui baignent ces parages sont admirablement peuplées : les zoophytes y sont répandus avec pryfusion ; les crustacés, tels que crabe, chevrette et palémon, abondent sur foutes )ts côtes ; les seiches, les actinies, les biphores, etc., servent de proie à de nombreux cétacés, parmi lesquels nous devons mentionner la baleine, le cachalot, le gibbar, le narval et le dauphin. Parmi les autres habitants des mers arctiques, il faut placer plusieurs espèces de phoques, des poissons de toutes sortes, et surtout ces innombrables légions de harengs qui, après s’être répandus sur toutes les côtes des deux continents, reviennent sous les glaces réparer les pertes que l’homme et d’autres ennemis leur ont fait éprouver..

Deux races d’hommes, distinctes dans leur originelles Groënlandais et les Esquimaux, se sont partagé ces affreuses solitudes.

Explorations des régions arctiques. Vers le milieu du xvie siècle, le goût des entreprises lointaines et les besoins du commerce poussèrent de hardis navigateurs vers les régions arctiques ; pendant trois siècles, on chercha à travers ces régions un passage entre l’océan Atlantique et le grand Océan ; ce passage important a été découvert en 1853 par le capitaine Mac-Clure. Parmi les tentatives infructueuses qui furent faites, nous citerons : les trois expéditions de Barentz, en 1594, 1595 et 1597 ; ce navigateur hollandais n’obtint point, il est vrai, le résultat qu’il cherchait, mais il découvrit le Spitzberg ; les voyagesdeHudson, si profitables pour la science, en 1608et 1610 ;

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les expéditions de Davis, de Munk, lGi9 ; de Middleton, en 1741 ; dé Young, en 1777 ; de Baflin, etc. Toutes ces recherches, inutiles pour la découverte que l’on poursuivait, mais très-fructueuses pour la géographie, avaient produit un long découragement. Cependant la défiance et l’incrédulité publique, au sujet du passage si longtemps cherché, s’effacèrent peu à peu, et dès ISIS commença une nouvelle série de voyages d’exploration. L’Anglais John Jloss rouvrit le chemin des, mers polaires, si longtemps abandonné ; Parry fut mis, l’année suivante, à 1a tête d’une nouvelle expédition ; il visita les détroits de Lancâstre et de Barrow, découvrit la Passe du Prince régent, l’île de Bathurst, l’île de Meloille, et visita la Terre de Banks. De 1820 à 1834, Parry fit trois autres voyages, reconnut plusieurs/Jas^M, entrées, îles, mais ne parvint point au but désiré. En 1829, le capitaine Ross rentra dans la carrière ; il arma, à ses frais, le bateau à vapeur le Victory, suivit les traces de Parry, et après quatre ans d’etforts inutiles, d’espérances toujours déçues, rentra en Angleterre. D !un autre côté, le capitaine John Franklin, parti du lac de Y Esclave, descendit, jusqu’à la mer polaire, la rivière de Coppermine, côtoya pendant un mois les rivages du continent américain, reconnut un grand nombre d’îles, et revint sur ses pas sans plus de succès que ses prédécesseurs. Les nouvelles tentatives de l’illustre capitaine anglais fixèrent la position exacte de certains points, déterminèrent le cours dos rivières Copperinu* et Makensie, et posèrent les jalons qui devaient guider les explorateurs futurs. L’élan était donné, il fut bravement suivi. L’intervalle de 260 kilom. qui s’étend entre la pointe Barrow et le point le plus éloigné qu’ait atteint le capitaine Franklin, fut relevé par M. Thomas Simpson et les employés de la compagnie de la baie d’Hudson. Ces derniers avaient-, avec un louable empressement, prêté leur utile secours pour compléter la géographie de cette région, et M. Simpson s’était dévoué avec, enthousiasme au même but. Dans l’été de 1837, lui et un officier plus âgé, M. Dease, partirent du grand lac de l’Esclave, suivant les traces de Franklin jusqu’au point appelé les colonnes d’Hercule de Franklin, d’où ils tracèrent un relevé des côtes jusqu’à l’ouest de la-pointe de Barrow, par lesquels ils complétèrent la connaissance que l’on avait de cette côte et de toute la roule à l’ouest de la rivière Coppermine, jusqu’au détroit de Behring. Après avoir hiverné au nord-est du grand lac de l’Ours, une partie descendit la rivière Coppermine et suivit la côte orientale jusqu’à 1 embouchure du fleuve des Poissons, découverte par Buck en 1834.

En 1S45, l’amirauté anglaise équipa deux vaisseaux, YErèbe et la l’erreur, pour continuer les essais relatifs à la découverte d’un passage au nord-ouest. L’expédition fut confiée à l’expérience et au talent de John Franklin, le capitaine Crozier commandant en-second. Ces intrépides navigateurs furent rencontrés dans le détroit de Davis, et l’on découvrit plus tard que, de 1845 à 1846, ils avaient hiverné entre le cap Riley et l’île Beechey.’ Trois années s’écoulèreni sans aucune nouvelle des voyageurs, et l’amirauté anglaise organisa des expéditions de recherché par terre et par mer, sur lesquelles on à publié plusieurs ouvrages remarquables. Lady Franklin, de son côté, équipa un navire pour aller à la recherche de son mari ; ce fut sur ce vaisseau que s’embarqua notre brave et généreux compatriote, le lieutenant Bcllot, qui périt lui-même au milieu des glaces en 1852. Mais si tout fut inutile pour confirmer les soupçons trop fondés qu’on avait sur le sort de Franklin, le ehot d’une de ces missions, le capitaine Mac-Clure, fut assez heureux pour découvrir le fameux passage qui avait demandé trois siècles d’efforts, occasionné des dépenses incalculables, et coûté la vie à plusieurs hommes.

En 1857, lady Franklin organisa une autre expédition de recherche, et le capitaine Maç-Clintock s’embarqua avec 34 hommes’ d’équipage sur le yacht Fox. Ils passèrent au milieu des glaces l’hiver de 1S57-185S. au printemps, ils reprirent leurs opérations, et atteignirent en août la baie de Brentford, près de laquelle on quitta le vaisseau pour prendre les quartiers d’hiver. Au printemps de 1859, le eupitaine Mac-Clintock et.le lieutenant Hobson entreprirent des expéditions en traîneaux pour reconnaître les côtes. À la pointe Victoria, sur la côte nord-ouest de l’île du roi Guillaume, le lieutenant Hobson trouva un registre daté du 25 avril 1848, signé des capitaines Crozier et Fitzjumes, constatant que YErèbe et la l’erreur avaient élé abandonnés le 22 avril {{sc118<i’b}} dans les glaces, et que les hommes survivants, an nombre de 105, sous la conduite du capitaine Crozier, se dirigeaient vers le fleuve des Poissons. Sir John Franklin était mort le 11 juin 1847. La troupe infortunée avait espéré arriver à pied aux établissements les plus septentrionaux de la compagnie de la baie d’Hudson. On trouva plus tard ses traces. Une grande chaloupe montée sur un traîneau, avec des habits, des provisions de thé, de tabac, etc. ; cinq montres, des couteaux d’argent, deux canons et des munitions, .furent aussi découverts, mais nulle trace de journal ou de carnet. Les malheureux, affaiblis par trois années dé résidence forcée sous cette latitude, par le désespoir et la souffrance, succombèrent sans doute au froid et à la fatigue, tombant les uns