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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 3, As-At.djvu/154

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sonne au passage, La surprendre, la prendre tellement à l’improviste, qu’elle ne puisse refuser ce qu’on lui demande. || C’est au Sanctus que je l’attends, Je me réserve, pour le juger, qu’il soit arrivé au moment critique, à la principale difficulté : Ce ministre triomphe, mais la discussion des chambres va commencer et c’est au sanctus que je l’attends. Cette locution a d’abord été en usage dans les églises, parce que le Sanctus y passait pour être le morceau le plus difficile, celui où échouaient les chantres même qui avaient réussi dans l’introït, le graduel, l’Alleluia et autres morceaux plus aisés ; mais on donne à cette locution une autre origine plus plaisante, sinon plus vraie. On raconte qu’un prêtre de Gascogne, célébrant la messe dans une église depuis longtemps abandonnée et hantée par les souris, sentit, dès l’introït, un de ces petits quadrupèdes rongeurs, qui lui grimpait le long du corps, et qui avait élu domicile sur sa poitrine. La démangeaison était portée à son plus haut degré, et le bon abbé, craignant de manquer à la gravité de ses fonctions en se débarrassant ostensiblement de cet note incommode, se contentait de murmurer entre ses dents:Au Sanctus, je t’attends ; au Sanctus, je t’attends. On devine que, le moment arrivé, le prêtre se frappa la poitrine avec un redoublement de dévotion qui coûta la vie à la malencontreuse souris. L’anecdote fut rapportée, le mot fit fortune, et l’exclamation ne tarda pas à passer en proverbe. || J’ai attendu attendras-tu, Manière expressive de faire comprendre une attente prolongée et souvent inutile.

— Manég. Retarder l’éducation d’un cheval qui manque de force.

— Art cul. Se dit en parlant des viandes ou de tous autres mets ou boissons que l’on conserve jusqu’à ce qu’ils soient à point pour être consommés ; Ce gigot, ce dindon est dur ; il n’a pas assez attendu. Vous avez trop attendu ces fruits ; ils sont trop mûrs. Attendez ce vin deux ans encore, et il sera parfait.

— S’attendre, v. pr. Être attendu :

L’heure dont on est sûr de tant de confiance
S’attend sans amertume et sans impatience.

Lamartine.

S’attendre à ou que, Prévoir, regarder comme assuré : Je m’attends à vous revoir bientôt. Attendez-vous à trouver bien des obstacles. Il fallait vous y attendre. Je ne m’ttendais pas que les choses dussent tourner si mal. (Acad.) Dieu ne veut pas qu’on s’attende à de tels miracles. (Pasc.) Le chrétien s’attend à tout, de peur d’être pris au dépourvu. (Boss.) L’erreur la plus pernicieuse est de nous attendre que Dieu nous attendra. (Bourdal.) Les mourants qui parlent dans leurs testaments peuvent s’attendre à être écoutés comme des oracles. (La Bruy.) Il faut s’attendhe aux censures du monde, quand’on ne veut pas suivre ses exemples. (Mass.) Je ne m’attendais pas que sa mort me préparât la place que son mérite lui avait acquise. (Mass.) Les eaux me font un bien auquel je ne m’attendais pas. (Volt.) Vous ne vous attendiez pas à rencontrer madame ici. (Le Sage.) Je sais ce qu’il faut croire de ce pays-là ; je ne m’attendais pas du tout à m’y amuser. (Mme de Staël.) Le malheur peut nous surprendre au moment où nous nous y attendons le moins. (Bril).-Sav.) Il est dans la plus grande faveur auprès du prince, et vous obtiendrez par lui tout ce que vous désirerez.Je ne m’y serais jamais attendu. (Scribe.) Qui se fût attendu à l’entrée de ce père venant mettre le holà aux fredaines de monsieur son fils ? (Th. Gaut.)

A de moindres fureurs je n’ai pas dû m’attendre.

Racine.

Ils ne s’attendaient pas lorsqu’ils me virent naître, Qu’un jour Domitius dût me parler en maître.

Racine.

Je ne m’attendais pas que de votre hymenée Je dusse voir si tard arriver la journée.

Racine.

Je connais votre cœur ; vous devez vous attendre Que je vais le frapper par l’endroit le plus tendre.

Racine.

… La divinité qui préside aux festins Ici ne s’attend pas à d’injustes dédains.

Berchoux.

….. Votre message a droit de me surprendre ; À cet excès d’honneur j’étais loin de m’attendre.

Delavigne.

|| S’est employé dans le même sens avec la préposition de : Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi ; on s’attendait de voir un auteur, et on trouve un homme. (Pasc) On lui donne une pompe funèbre où l’on s’attendait de lui dresser un triomphe. (Fléch.) Cassius s’était bien attendu de trouver une opposition générale à sa proposition. (Vertot) || Racine a même employé cette tournure avec un nom de chose pour sujet :

Mes transports aujourd’hui s’attendaient d’éclater.

|| Cet emploi de la préposition de a également vieilli ; on se sert du à. || Compter sur : Je ne m’attendrai plus à vos promesses. (Trév.)

Toi donc, qui que tu sois, ô père de famille, T’attendre aux yeux d’autrui quand tu dors, c’est erreur.

La Fontaine.

|| ce sens a également vieilli.

S’attendre à quelqu’un, Se fier à quoiqu’un, se reposer sur lui, compter sur lui : Je m’attends à vous. (Acad.) Je ne m’attends qu’ à vous. (Vaugél.)


Ne t’attends qu’à toi seul : c’est un commun proverbe

La Fontaine.

Le vrai sage ne doit qu’à soi-même s’attendre.

La Fontaine.

Après ce coup, Narcisse, dqui dois-je m’attendre ?

Racine.

C’est une erreur extrême
De nous attendre à d’autres gens que nous :
Il n’est meilleur ami ni parent que soi-même.

La Fontaine.

— Attendes-vous-y, Vous pouvez compter là-dessus :

Je n’ai goûté jusqu’ici nulle joie ; J’en goûterai désormais, attends-t’y.

La Fontaine.

|| Iron. Se dit pour exprimer qu’on est loin de vouloir faire ce qu’une personne désire, ou de croire qu’elle obtiendra ce qu’elle attend. Malgré l’exemple cité, cette expression n’est guère usitée au singulier, à cause du peu d’harmonie de cette phrase attends-t’y.

— Prov. Oui s’attend à l’écuelle d’autrui est exposé à mal diner, Quand on compte sur les autres, on est souvent trompé dans ses espérances.

— Réciproq. Se dit de deux personnes dont chacune attend l’autre, soit tour à tour, soit simultanément : {{|Nous nous attendons}} chaque soir, tantôt dans un café, tantôt dans un passage. {{|Nous nous attendons}} tous deux ; nous ne pouvons guère nous rencontrer.

Syn. Attendre, espérer. Ce que nous espérons est pour nous l’objet d’un souhait ; On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère. (J.-J. Rouss.) Ce que nous attendons, nous croyons qu’il arrivera : Les Perses n’ attendaient que le moment d’accabler les Grecs. (Boss.)

Syn. Attendre, s’attendre à. On attend une chose qui arrivera peut-être ; mais on s’y attend, quand on compte dessus et qu’on la tient pour assurée. Lorsqu’un prodigue attend un héritage pour payer ses dettes, il arrive souvent que le bien qu’il s’attendait à possédé est donné à un autre.

Prov. hist. J’ai failli attendre, Allusion à ce mot fameux de Louis XIV, qui peint si bien le caractère altier du grand roi.

Louis XIV mettait rigoureusement en pratique ce mot si connu d’un de ses successeurs : « L’exactitude est la politesse des rois. » Rarement, en, effet, ce prince manqua d’être exact aux rendez-vous qu’il assignait ; mais, s’il était exact, il exigeait qu’on fut empressé. Ses voitures, un jour, n’étant arrivées qu’à l’heure précise où il les avait demandées ; J’ai failli attendre !, dit-il en regardant sa montre.

Ce mot de l’orgueilleux monarque rappelle ces vers de Corneille, dans sa tragédie a Attila, quand il fait dire au terrible barbare :

Où sont donc mes deux rois ? Allez, et qu’on leur die.
Qu’Attila les attend et qu’Attila s’ennuie.

Il nous en rappelle un plus généreux de Louis XIV, quand il éta-itjeune. Comme ce prince partait pour la chasse, il arriva, avec toute la cour, a une porte du parc de Versailles, qui n’avait pas été ouverte. Le gardien s’était absenté, et on le cherchait depuis longtemps, lorsqu’on le vit accourir tremblant et tout essoufflé. Les courtisans le gourmandant à qui mieux mieux, le roi s’interposa : « Calmez-vous, messieurs, leur dit-il ; ce pauvre homme est déjà assez affligé de m’avoir fait attendre. »

Le mot de Louis XIV est l’objet de fréquentes allusions :

« Mme de Montrevel allait répondre ; mais en ce moment la porte s’ouvrit, et un homme paraissant :

— Le premier consul attend madame de Montrevel, dit-il.

— Allez, allez, dit Joséphine, le temps est si précieux pour Bonaparte, qu’il est presque aussi impatient que Louis XIV, qui n’avait rien à faire. Il n’aime pas à attendre. »

Alex. Dumas.

« Ce serait la première fois qu’il manquerait à un rendez-vous.

— À ma connaissance, ce serait au moins la seconde.

— Avec moi, pourtant, il est fort exact ; il sait que je n’aime pas à attendre.

— En cela, tout député de la gauche que vous êtes, vous ressemblez à Louis XIV. »

Charles de Bernard.

« Le linge de ce phénix des maris est soigné comme celui du confesseur d’une dévote à péchés véniels. Ses chaussettes sont sans trous, A table, tous ses goûts, ses caprices même sont étudiés, consultés : il engraisse ! Il a de Tencre dans son écritoîre, et l’éponge en est toujours humide. Il ne peut rien dire pas même, comme Louis XIV : « J’ai failli attendre ! » Enfin, il est à tout propos qualifié d’un amour d’homme. » . de Balzac.

« Bertuccio baissa la tète devant le regard impérieux du maître, et il demeura immobile et sans réponse.

— Ah çàl mais que voua arrive-t-il ? Vous allez donc me faire sonner une seconde fois pour la voiture ? dit Monte-Cristo du ton que


Louis XIV mit a prononcer le fameux : « J’ai failli attendre ! »

Bertuccio ne fit qu’un bond du salon à l’antichambre, et cria d’une voix rauque :

— Les chevaux de son Excellence ! »

Alex. Dumas.

« Il y eut donc un instant de lutte très-critique entre ces deux femmes : aucune des* deux ne voulait céder à l’autre le moindre avantage ; aucune des deux ne voulait tendre la main la première, celle-ci— pour donner, celle-là pour recevoir. Elles.étaient : là toutes les deux ; l’une tendant la main avec l’arrogancédu mendiant à escopette dans OU Blas ; l’autre regardant la quêteuse face à face, d’égale à égale, d’un regard irrité et qui d’sait comme le regard du grand roi ; * Je crois que. j’ai attendu ! » J. J. Janin.

Allus. littér. Mais attendons la fin, Allusion à un hémistiche de La Fontaine dans sa fable te Chêne et le Roseau. Celui-ci répond au chêne, qui s’apitoie orgueilleusement sur sa faiblesse :

Les vents me sont moins qu’à vous redoutables ;
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu’ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin…

Dans l’application, ces mots signifient qu’il est imprudent de compter sur une constante prospérité, tant qu’on n’a pas mené à terme une entreprise :

« Maintenant, je suis heureux, nul homme vivant, ne l’est davantage, et peut-être aucun n’est aussi content ; je n’envie pas même les paysans que j’ai vus dans la Suisse : j’ai sur eux l’avantage de connaître mon bonheur. Ne me venez point dire, mais attendons la’fin ; sauf le respect dû aux anciens, rien n’est plus faux que cette règle : le mal de demain ne m’ôtera jamais le bien d’aujourd’hui. »

P.-L. Courier.

Allus. littér. Ne t’attends qu’à toi seul, Allusion à un émistiche d’une des plus charmantes fables de La Fontaine : L’Alouette, ses petits, avec le Maître d’un champ, où le fabuliste montre, dans un drame charmant, en trois actes, que si l’on ne veut pas s’exposer à des déceptions, il ne faut compter que sur soi seul et jamais sur autrui. C’était déjà un adage chez les Grecs, qui disaient : Si tu veux du bien, tire-le de toi-même :

« Je m’aperçois tous lès jours, à mon grand regret, que la philosophie doit prendre pour devise : Ne t’attends qu’à toi seul. »

d’Alembert.

— Allus. littér. On ne s’attendait guère à voir Ulysse en cette affaire, Allusion à la fable de La Fontaine : la Tortue et les Deux Canards. V. Affaire.

ATTENDRI, IE (a-tan-dri) part. pass. du v. Attendrir. Rendre plus tondre, moins dur, moins coriace : Gigot attendri. Volaille attendrie. attendri aux discours de Mentor. ( Fen. j Le farouche Phalante et ses Lacédémoniéns furent surpris de trouver leurs entrailles at-’ tendries. (Fén.) On est plus occupé aux pièces de Corneille, on est plus ébranlé et plus attendki à celles dé Racine. (La Bruy.) Je fus profondément attendri de tant de bontés. (Lamart.) Il quitta le château sans emporter la douce idée que chaque soir une voix attendrie invoquerait Dieu pour lui. (E. Sue.).

Je n’ai pu le revoir sans en être attendri.

Crébillon.

Dans mon cœur attendri quel souvenir s’élève !

C. delavigne.

Ton souvenir sera, dans mon âme attendrie,
Comme un son triste et doux qu’on écoute longtemps.

V. Hugo.

Il obtient, par la voix de l’orphelin qui prie.
Plus qu’il n’a fait pour lui. Lamartine.

|| Atténué, adouci : Il y a une douceur inexprimable dans ces premières teintes du jour si timides, attendries encore par la brume. (H. Taine.)

ATTENDRIR v. a. ou tr. (a-tan-drirrad. tendre). Rendre plus tendre, moins dur, moins coriace. Se dit surtout des aliments : Attendrir un gigot, une volaille. C’est par l’étiotement qu’on attendrit certains légumes, certaines salades. La gelée attendrit les choux. (Acad.) Les premières gelées attendrissent le raisin. (Trev.)

— Fig. Toucher, émouvoir, exciter la sensibilité : Plaintes, prières, larmes qui attendrissent. Laissez-vous attendrir, (Acad.) Je te défie cî’attendrie, du côté de l’argent, l’homme dont il est question. (Mol.) La vertu souffrante attendrit tous les cœurs. (Fén.) La vue du fils to’attendrit le cœur pour le père., (Fén.) Faut-il bous attundrir par la douleur de ceux qui vivent ? (Fléch.) Le monologue de Madame Denis attendrit tout le monde, parce que Madame Denis a la voix tendre. (Volt.) St la tristesse attendrit l’âme, une profonde affliction l’endurcit. (J.-J. Rouss.) D’où vient que les malheureux trouvent avec tant de facilité le secret d’attendrir et de déchirer nos âmes ? (Barthél.) Demosthène ne paraît point chercher à vous attendrir. Écoutez-le cependant, et il vous fera pleurer par réflexion. (Maury :) La musique attendrit les âmes. (Chateaub.).

— Heureuse, si mes pleurs peuvent vous attendrir.

Racine.

Dieux ! qu’il m’attendrissait ! Delille.

Et me déshonorant par d’injustes alarmes,
Pour attendrir mon cœur, on a recours aux larmes.

Racine.

|| Rendre attendrissant, intéressant, touchant ; donner une tendre idée à :

Sans qu’une fois au moins votre muse en extase
Du mot de tolérance attendrisse une phrase.

Gilbert.

A ! dites bien qu’amoureux et sensible
D’un luth joyeux il attendrit les sons.

Béranger.

— Poét. Rendre moins violent dans ses conséquences :

Un roi qui, non content d’effrayer les mortels,
Laisse aux pleurs d’une épouse attendrir sa victoire.

Racine.

— Absol. Toucher les cœurs Personne n’a mieux connu que Simonide l’art sublime et délicieux d’intéresser et d’attendrir. (Barthél.) Buffon surprend par son style : mais rarement il attendrit. (Chateaub.) Celui qui sait attendrir sait tout. (Lamart.)

S’attendrir, , v. pr. Devenir tendre, en parlant des aliments. : Le gibier s’attendrit, quand il se faisande. Le céleri s’attendrit, à la gelée.

— Fig. Être touché, ému ; montrer, exprimer de l’émotion, de la pitié, de l’intérêt ; Je commençais à m’attendrir. Son cœur est facile à s’attendrir.. S’attendrir pour quelqu’un, sur le sort de quelqu’un. Ceux qui ont connu le malheur sont prompts à s’attendrir. Il n’y eut cœur quit ne s’attendrit à l’entendre parler de lui-même avec tant de modestie : (Boss.} Elle feignit de s’attendrir pour Ulysse. (C’est vous seul pour qui mon cœur s’attendrit (Fén.) À ces mots Idoménée s’attendrissait et ne pouvait parler, (Fén.) Ouf ! Je me sens attendrir à ces douces paroles ; elle me fend le cœur. (Campistr.) Madame de Vins s’attendrit en parlant de la bonté de vôtre cœur, et tous nos yeux rougirent. (Mme de Sév.) Je plaidai si bien la cause de mon neveu, qu’elle s’attendrit sur son sort jusqu’à verser des larmes. (Le Sage.l On s’attendrit aisément sur les maux que l’on cause. (Mme Riccoboni.) Il y a une certaine douceur à s’attendrir sur ses maux et sur ceux des autres. (J.-J. Rouss.) Je converse avec l’auteur de l’univers ; je pénètre toutes mes facultés de sa divine essence ; je m’attendris à ses bienfaits, et je le bénis de ses dons. (J.-J. Rouss.) Son âme compatissante aime à s’attendrir sur les maux de l’humanité. (Barthél.) Je m’attendris encore aujourd’hui en songeant à la dispersion de mes premiers camarades et de mes premiers maîtres. (Chateaub.) L’égoïste s’attendrit à l’aspect d’un naufrage, en songeant qu’il aurait pu se trouver sur le navire ! (Petit-Senn.) L’amiral Coligny se serait cru sacrilège de soupçonner un jeune roi qui le nommait son père, et qui s’ attendrissait avec lui sur tes misères publiques. (Lemontey.) Heureux ceux qui peuvent s’attendrir et pleurer quand leur cœur est trop plein ! (B. Barbé.)

Peut-être a-t-il un cœur facile a s’attendrir.

Racine.

Pour ces deux étrangers laissez-vous attendrir.

Voltaire.

.

Eh ! qui donc s’attendrit pour un infortuné ?

Crébillon.

.

Les cœurs ambitieux ne s’attendrissent pas.

La Harpe.

.

L’alguazil, dur au pauvre, au riche s’attendrit.

V. Hugo.

Malheur à qui toujours raisonne,
Et qui ne t’attendrit jamais, Voltaire.

Antonymes. Durcir, endurcir et rendurcir. Dessécher.

ATTENDRISSABLE adj. (a-tan-dri-sa-ble — rad. attendrir). Qui peut être attendri : Viande attendrissable. — Fig, Susceptible d’être ému, a être touché : Un cœur attendrissable.

ATTENDRISSANT (a-tan-dri-san) part, prés, du v. Attendrir : Il est rare qu’on éclaire les cœurs en les attendrissant ; les larmes offusquent la vue. (’’’)

ATTENDRISSANT, ANTE adj. (a-tan-drisan, an-te — rad. attendrir). Qui attendrit, qui touche, qui excite la sensibilité : Un spectacle attendrissant. Des discours attendrissants. Des prières attendrissantes. L’histoire de Joseph est plus attendrissante que l’Odyssée, car un héros qui pardonne est plus touchant que celui qui se venge. (Volt.) Il faut voir dans Tancrède un vieillard vert, chaud, à voix moitié douce, moitié rauque, attendrissante, tremblotante. (Volt.) || Dont les paroles ou les actions causent de l’attendrissement : Je me serais faite exprés pour être attendrissante, je n’aurais pas mieux réussi. (Mariv.)

ATTENDRISSEMENT s. m. (a-<an-dri-seman — rad. attendrir). Action de rendre plus tendre, moins coriace : L’attendrissement d’une viande. L’attendrissement d’un fruit, d’un légume. Cet attendrissement du fruit se fait par bouillir dans l’eau claire. (Oliv. de Serres).


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