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AZZI (Faustine), femme poëte italienne, née à Arezzo en 1650, morte en 1724. Elle eut la plus brillante renommée à son époque et parmi ses compatriotes, et la plupart des académies d’Italie l’admirent dans leur sein. Outre des morceaux répandus en divers recueils, elle a publié un volume de poésies sous le titre de Serto poetico (1694). Il se compose d’odes, de sonnets, de madrigaux, d’églogues, etc.

AZZI (François-Marie degli), poëte italien, frère de la précédente, né à Arezzo en 1655, mort en 1707. Il a traduit la Genèse en sonnets (Florence, 1700), et entrepris une traduction d’Homère en octaves, qu’il n’eut pas le temps d’achever.

AZZO Ier (Albert), marquis d’Este, fut dépouillé de ses États par l’empereur Henri II, et emprisonné avec son frère Ugo, pour avoir concouru à l’élévation au trône d’Italie d’Ardonius, marquis d’Ivrée (1014). Echappés de leur prison, ils continuèrent en Italie leurs hostilités contre l’empire.

AZZO II, fils du précédent, fut un des princes les plus puissants de l’Italie à son époque, et joua un rôle important dans les événements dont la péninsule fut le théâtre. Il mourut en 1097. Il avait possédé un moment le comté du Maine, en France.

AZZO (Alberto), seigneur de Canossa, feudataire de l’évêque de Reggio, vivait au Xe siècle. Il construisit, sur le rocher de Canossa, une forteresse qui passait pour inexpugnable, et dans laquelle il donna un refuge en 956 à la reine Adélaïde, veuve de Lothaire. Plus tard, l’empereur Othon ler ayant épousé cette princesse, voulut récompenser Azzo de sa généreuse hospitalité, et lui donna les villes de Reggio et de Modène, avec le titre de marquis. Il mourut vers 978, et fut le bisaïeul de la fameuse comtesse Mathilde. Deux branches collatérales de cette illustre et antique maison subsistaient encore il y a à peine un siècle. La dernière s’est éteinte dans la personne de Catherine Canossa, morte en 1783, laissant après elle un nom vénéré. La noblesse de ses sentiments égalait celle de sa maison, et l’Italie a gardé le souvenir de la charité et du zèle qu’elle déploya lors de la grande inondation du Pô, en novembre 1765.

AZZOGUIDI (Taddeo), chef du célèbre parti de l’échiquier, qui chassa de Bologne, le 20 mars 1376, les troupes du pape qui occupaient despotiquement la ville et ses forteresses. Après la victoire, il montra autant de modération qu’il avait déployé de courage pendant la lutte ; mais sa générosité devint suspecte à un peuple nouvellement affranchi, et quoiqu’il fut le personnage le plus considéré de la ville, il fut exilé dès l’année suivante. On voyait avec défiance la protection dont il couvrait les rebelles et jusqu’aux Pepoli, qui avaient été jadis seigneurs de Bologne.

AZZOGUIDl (Germain), médecin italien, né à Bologne en 1740, mort en 1814. Il était professeur d’anatomie et de physiologie comparées, à l’université de sa ville natale, où il avait fondé un musée pour les démonstrations. Il s’est occupé spécialement de la sensibilité des différentes parties du corps. Ses principaux ouvrages sont les suivants : Observationes ad uteri constructionem pertinentes (Bologne, 1773) ; Institutiones medicœ in usum auditorum suorum (1775).

AZZOGUIDI (Valère Félix), antiquaire italien, né à Bologne en 1651, mort en 1728. Il a laissé deux écrits latins, l’un sur l’origine de Bologne, qu’il prétend être de sept siècles plus ancienne que Borne ; l’autre sur l’âge des patriarches et des premiers hommes dont il est parlé dans la Genèse.

AZZOLINI (Laurent), poëte italien, né à Fermo, mort en 1632. Il devint secrétaire d’Urbain VIII, puis évêque de Marni. Son œuvre la plus importante est une Satire contre la luxure (1686). Elle est d’un style incorrect, mais contient de grandes beautés énergiquement exprimées. Cette satire revêt la forme du dialogue ; l’auteur se met lui-même en scène avec Apollon ; le poëte et le dieu s’entendent à merveille pour flageller le vice qu’ils attaquent, et le sujet est si riche, la matière est si fertile que la pièce n’a pas moins de neuf cents vers. — Deux autres personnages de ce nom ont encore marqué en Italie : Azzolini (Jean), religieux théatin, mort à Sorrento, près de Naples, en 1655, qui s’est distingué comme prédicateur et qui a laissé plusieurs ouvrages de morale et de piété ; Azzolini (Jean-Bernardin), peintre et modeleur en cire, qui vivait à Gènes au commencement du XVIIe siècle et qui a laissé une Annonciation et le Martyre de sainte Apollonie, qui décorent encore aujourd’hui l’église de Saint-Joseph.

AZZOLINI (Decius), cardinal, né à Fermo en 1623, mort en 1689. Recommandé par Alexandre VII à la reine Christine, il devint son confident, puis son héritier, après avoir été, dit-on, quelque chose de plus. Il a laissé des règlements pour la tenue des conclaves et divers autres écrits.

AZZONI-AVOGARI (Rambaldo Degli), antiquaire italien, né à Trévise en 1719, mort en 1790. Il a laissé des dissertations intéressantes sur les antiquités de sa ville natale, qu’il prétend être d’origine gothique.

AZZUBEYDI (Mohammed - ibn - el - Hasan), lexicographe arabe, né à Séville, mort en 989. Il fut cadi de Séville et précepteur de Hischeam, fils et héritier du sultan. Il a écrit un abrégé de la grande biographie des grammairiens espagnols, par Khalil ; un traité de grammaire et un ouvrage sur le rôle de la syntaxe dans la langue arabe.