qu’il va sauver des voleurs. Pourquoi chasset-il à grands coups de bâton les cuisinieque son gendre futur a envoyés chez lui,
tremble pour sa marmite ; et cette marmite, comment la tenir cachée avec de pareils fripons ? Cette marmite est comme 1 Achille de l’Iliade ; elle domine toute l’action, toujours présente et invisible. Mais la voici qui paraît, enfin.-Euclion la porte en ses bras ; il lui cherche un asile plus sûr. Le bois sacré de Sylvain est tout proche ; il l’y enfouit. Mais de noirs pressentiments, mais le cri du corbeau et la rencontre d’un maraud d’esclave ne lui laissent point de sécurité. Malgré les difficultés et les périls du déplacement, il faut choisir un autre dépositaire. La marmite reparait encore, pressée contre le sein d’Euclion, et c’est la Bonne-Foi qui la reçoit dans son temple, sans pouvoir elle-même se flatter d’inspirer à l’avare une confiance entière. Le coquin d’esclave le guettait, et la cachette est. éventée. Entendez les cris d’Euclion, voyez ce masque grimaçant une colère qui va jusqu’à la rage, une douleur qui va jusqu à ladémence. C’est sa marmite qu’il redemande aux dieux et aux hommes, et pour laquelle il ferait pendre amis, ennemis et lui-même après eux. Elle l’agite, le torture, et ce terrible supplice ne cesse d’être le spectacle, parfois le plus bouffon, et presque toujours le plus comique. » Il est fâcheux qu’au dernier acte le caractère de l’avare ne se soutienne plus aussi bien ; mais la faute n’en peut retomber tout entière sur Plaute, puisqu’on sait qu’à l’exception d’une vingtaine de vers, ce cinquième acte appartient à un auteur de la Renaissance, qu’on croit être Urceus Codrus. Plaute, on ne peut le nier, a été dépassé par Molière, son fécond imitateur ; mais si sa pièce ne mérite pas l’enthousiasme systématique et un peu -jaloux
peut-être de Schlegel, elle ne méritait pas, par contre, d’encourir le dédain superficiel de La Harpe, qui l’a jugée sans l’avoir lue, puisqu’il lui donne un dénoûment qui n’est pas le sien. Le grand Aristarque, d’ailleurs, n’avait pas bien lu Molière lui-même. Il prétend qu’Harpagon, après avoir vu une des mains de celui qu’il soupçonne de l’avoir volé, dit : L’autre ! et qu’après avoir vu cette autre main il dit encore : L’autre ! ce qu’il trouve d’un comique bien supérieur au trait de Plaute, qui fait dire à Euclion : Montre la troisième, quand il a déjà examiné les deux mains. Or, lisez la pièce de Molière ; vous n’y trouverez pas une seule fois L’autre : l’avare dit d’abord à La Flèche : Montre-moi tes mains ; et quand La Flèche les lui a montrées, il dit : Les autres ! Certes, il y a de la charge dans le mot de Plaute, mais il y en a plus encore dans celui de Molière. L/Aul.ulaire, n’eùt-il d’autre mérite que d’avoir inspiré l’Avare, devrait encore exciter l’attention de la critique ; mais c’est, de plus, une excellente comédie de mœurs, dont le principal caractère est tracé avec autant d’art que de vérité, et Molière n’a pas dédaigné de lui emprunter les scènes principales et tous les grands traits de caractère de VAvare.
Selon certains érudits, on pourrait refuser à Plaute l’invention de cette comédie ; il ne serait lui-même que l’imitateur de Ménandre, auteur de deux pièces intitulées : l’une, le Trésor ; l’autre, la Cruche ; mais comme, de ces deux comédies, le litre seul est venu jusqu’à nous, il est préférable d’attribuer au poète latin l’entière paternité d’un de ses chefs AULUS s. m. (ô-luss — du gr. aulas, flûte.) Moll. Genre de mollusques bivalves, forme aux dépens des solens et des psammobies, et qui ne parait pas devoir être adopté.
ÀULUS, village et commune de France (Ariége), arrond. et à 25 kil. S.-E. de Saint-Girons ; 1,050 hab. Eaux thermales, sulfatées, calcaires et ferrugineuses, connues depuis 1823. Elles émergent par trois sources d’un terrain tourbeux, dans une région’calcaire.-Forges, mines de fer et de plomb argentifère,
AULX (ô) plur. du subst. ail.
Homonymes. Au, eau, haut, ho, ô, oh !
ADMAÇOR s. m. (ô-ma-sor — vieux mot
signif. connétable.) Hist. Nom que les croisés donnaient au général des Sarrasins. Ce titre, pour les croisés, correspondait à celui de connétable.
MJMAILLADE s. m. (ô-ma-lla-de, Il mil.). Pech. Sorte de filet en tramail, approchant beaucoup des folles. Il sert à prendre des rougets, des muges, des sèches et des barbues. On dit aussi armaillade.
aumaille s. f. (ô-ma-lle, Il mil. — de 1 adj. lat. animalis, comme bétail vient de bestialis ; le n du rad. s’est changé en l, aimaille, puis al en au, aumaille). Mot des anciennes coutumes, qui se prenait tantôt collectivement pour signifier le gros bétail,
tantôt individuellement pour désigner une bête de gros bétail, comme bœuf, vache, cheval, âne, etc. : Notre mot populaire canaille, dérivé de canis, a, comme aumaille, le sens collectif et le sens individuel. (Chevallet.) Ausntot que l’enfant vit les grands bœufs, il se tentit chatouillé dans son orgueil d’avoir une
AUM
si belle aumaille au bout de son aiguillon. (G. Sand.)
— Adjectiv. : On a trouvé dans les taillis un ■ troupeau de bêtes aumailles.
AUMAIRE s. f. (ô-mè-re). Vieux mot qui signif. armoire : Il est probable que ce mot a servi à désigner la rue Au.maire, à Paris, située au centre d’un quartier où l’on fabrique beaucoup de meubles.
AUMALAIS, AISE s. et adj. (ô-raa-lêrad. Aumale). Géogr. Habitantd’Aumale ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants.
AUMALE s. m. (ô-ma-le). Comm. Tissu de laine cardée, fabriqué dans le département de l’Oise.
AUMALE, ch.-lieu de cant. (Seine-Inférieure), arrond. de Neufchâtel ; pop. aggl. 1,900 hab. ;
— pop. tot. 2,134 hab. Sources d’eaux minérales
ferrugineuses bicarbonatées. En 1592, combat
contre les Espagnols, où Henri IV fut blessé.
(V. l’art. ci-après.) Aumale, primitivement Albemarle, fut érigé en comté au XIesiècle par
Guillaume le Conquérant, en faveur d’Eudes,
fils de Henri, dit Étienne, comte de Troyes et
de Meaux, qui lui-même était un fils puîné
d’Eudes II, comte de Champagne. La descendance
de cette première famille des comtes
d’Aumale s’éteignit dans les mâles à la troisième
génération. Or, le comté passa par mariage
dans la famille de Castille. Confisqué
par Philippe-Auguste, en 1194, il fut donné,
au commencement du siècle suivant, à Simon
de Dammartin, qui avait épousé Marie, fille
de Guillaume, comte de Ponthieu, et d’Alix
de France. Ce Simon prit le titre de comte
d’Aumale et de Ponthieu et mourut en 1239.
En 1340, Blanche de Ponthieu, comtesse
d’Aumale, fille de Jean de Ponthieu, comte
d’Aumale, et de Catherine d’Artois, porta le comté d’Aumale dans la maison d'Harcourt, en épousant Jean d’Harcourt, qui eut la tête tranchée à Rouen, par ordre du roi Jean, en 1355. Jean d’Harcourt, petit-fils du précédent, épousa en 1389 Marie, fille de Pierre, comte
d’Alençon, dont il n’eut qu’un fils, Jean,
comte d’Aumale, tué en 1424, à la bataille de
Verneuil, sans laisser de postérité, et une
fille, Marie d’Harcourt, mariée en 1417 à Antoine
de Lorraine, comte de Vaudemont.
René II de Lorraine, mort en 1508, laissa le
comté d’Aumale, qu’il tenait de sa grand’mère,
Marie d’Harcourt, à Claude de Lorraine, duc
de Guise, son fils puîné, lequel épousa Antoinette
de Bourbon. De ce mariage vint un fils,
François de Lorraine, duc de Guise, prince de
Joinville, marquis de Mayenne, en faveur de
qui le comté d Aumale fut érigé en duché, par
lettres patentes du roi Henri II, de l’an 1547.
Cédé à Claude de Lorraine, grand veneur de
France et colonel général de la cavalerie légère,
frère du précédent, le duché d’Aumale
passa à la maison de Savoie, par le mariage,
en 1618, d’Anne de Lorraine, petite-fille de
Claude, dont nous venons de parler, avec
Henri de Savoie, duc de Nemours. Acheté par
Louis XIV, en 1675, ce duché fut donné en
apanage à Louis-Auguste de Bourbon, duc
du Maine, un des fils légitimés du roi, et passa
finalement à la maison d’Orléans, par mariage
de la petite-fille du duc du Maine avec le père
de Louis-Philippe, en 1769. Le quatrième fils
de Louis-Philippe porte le titre de duc d’Aumale.
AUMALE (Claude Ier DE Lorraine, duc d’), fils de René II, duc de Lorraine, auquel il
succéda au comté d’Aumale ; s’établit en
France, obtint la charge de grand veneur,
combattit à Marignan (1515), à Hesdin (1522),
et rendit de grands services à François Ier
qui érigea sa terre de Guise en duché et lui
donna le gouvernement de la Champagne. Ce
fut lui qui fonda la grandeur de sa maison.
V. Guise.
AUMALE (Claude II de Lorraine, duc d’), né en 1523, mort en 1573, troisième fils du
précédent, gouverneur de Bourgogne, grand
veneur de France. Il prit une part glorieuse
à la défense de Metz, assiégé par Charles-Quint
(1552), à la reprise de Calais (1558),
ainsi qu’aux batailles de Dreux, de Saint-Denis
et de Moncontour. Emporté par le ressentiment du meurtre de François de Guise, son frère, il fut le plus ardent promoteur du massacre de la Saint-Barthélemy et guida les assassins de l’amiral de Coligny. Mais une fois sa vengeance personnelle assouvie, il sauva de la mort un grand nombre de calvinistes. Il fut tué au siège de La Rochelle.
AUMALE (Charles de Lorraine, duc d’), fils du précédent et son successeur dans son duché d’Aumale et dans sa charge de grand veneur, fut un des plus ardents ligueurs. En 1589, les Seize le nommèrent gouverneur de Paris. Battu au siège de Senlis par le duc de Longueville, puis, avec Mayenne, aux journées d’Arques et d’Ivry, il força néanmoins Henri IV
à lever le siège de Paris. Voyant le parti de la ligue entièrement anéanti, il traita avec les Espagnols, et seconda leurs progrès dans la Picardie. Le parlement de Paris le déclara criminel de lèse-majesté, et il fut écartelé en effigie. Il mourut à Bruxelles en 1631.
AUMALE (Henri-Eugène-Philippe-Louis d’Orléans, duc D’), quatrième fils de Louis-Philippe Ier et de Marie-Amélie, né à Paris
en 1822. Il reçut, comme ses frères, une bonne
éducation au collège Henri IV, entra dans l’armée à dix-sept ans, et se distingua par de brillants services en Algérie, où l’un de ses faits d’armes les plus hardis fut la prise de la smala d’Abd-el-Kader, en mai 1843. Il était, depuis septembre 1847, gouverneur général
de nos possessions d’Afrique, et la reddition
d’Abd-el-Kader venait de signaler son administration,
quand éclata la révolution de février.
Sa conduite, dans ces circonstances si
douloureuses pour sa famille, fut pleine de
noblesse et de dignité. Sans essayer d’exploiter
les sympathies de l’armée d’Afrique
pour organiser une résistance, qui d’ailleurs
n’eût amené bien évidemment qu’une guerre
civile sans résultat pour lui et les siens, il
engagea la colonie et l’armée à se soumettre
aux décisions de la mère patrie, remit le pouvoir
au général Cavaignac, et s’embarqua
avec le prince et la princesse de Joinville.
Depuis, il réside en Angleterre, occupé surtout
d’études littéraires et historiques. Il est auteur
de recherches sur la Captivité du roi Jean,
sur le Siège d’Alesia, de deux études militaires
remarquables, les Zouaves et les Chasseurs à pied, enfin d’une réponse fort vive à
un discours prononcé au sénat par le prince
Napoléon en 1862, réponse qui devait être
accueillie dans notre pays avec sympathie,
car c’était une défense de l’héritage paternel,
un plaidoyer pro domo sua dans la plus noble
acception de cette phrase latine. Héritier de
l’immense fortune du dernier prince de Condé,
dont on connaît la fin tragique, le duc d’Aumale,
suivant les intentions du testateur, a
donné à l’un de ses fils le nom de prince de
Condé. Il s’occupe en outre d’une histoire de
la maison de Condé. Tous ceux qui ont eu
l’honneur d’approcher ce prince vantent la
noblesse, la franchise et la rondeur de son
caractère ; c’est la plume de l’illustre famille ;
il pousse loin l’amour des belles-lettres et des
beaux-arts : les tableaux les plus célèbres, les
éditions les plus rares dans nos ventes publiques
sont disputés par lui avec une sorte de
passion, surtout ce qui est français de tradition
ou d’origine ; comme Andromaque, qui
donnait le doux nom de Simoïs à un petit
ruisseau de l’Épire, le duc d’Aumale aime à
s’entourer de tout ce qui peut être pour lui un
souvenir de la patrie.
AUMALE (Combat d’). Henri IV assiégeait
Rouen, lorsqu’il apprit que les forces espagnoles
des Pays-Bas, sous la conduite du duc
de Parme, et l’armée de la ligue, commandée
par Mayenne, s’avançaient pour le combattre.
Il crut pouvoir à la fois continuer le siège et
arrêter l’armée de secours, et, prenant seulement
avec lui six à sept mille hommes de
cavalerie, il poussa jusqu à Aumale pour reconnaître
l’ennemi. Il se trouva alors en face
de vingt-quatre mille hommes, obéissant à la
savante impulsion du duc de Parme, et marchant
dans un ordre admirable. En tête, dans
un petit chariot, le redoutable Farnèse, goutteux,
les pieds dans des pantoufles, allait,
venait, et réglait jusqu’aux moindres détails.
Jugeant alors impossible de rien entreprendre
avec une si faible troupe contre une armée à
laquelle servait d’âme un tel général, Henri
ordonna la retraite, renvoya le gros de ses
troupes à Neufchâtel, et ne garda qu’un millier
d’hommes d’élite afin de tenter quelque
coup de main hardi contre la cavalerie de la
ligue. Ceux qui l’accompagnaient, Rosny en
tête, essayèrent inutilement de le faire renoncer
à cette témérité. Tandis qu’il escarmouchait
devant le front de l’armée ennemie,
la cavalerie espagnole l’avait débordé sur les
deux flancs. Le duc de Parme s’était d’abord
arrêté, considérant comme un piège une audace
si contraire à ses habitudes de prudence ;
mais dès qu’il fut bien assuré de la faiblesse
de la troupe qu’il avait devant lui, il donna
l’ordre de charger. Henri IV courut alors des
dangers terribles. Les ennemis avaient reconnu
son panache blanc, le glorieux panache
d’Ivry, et tous voulaient arriver à cette noble
proie. Ses compagnons le pressèrent de mettre
sa personne en sûreté ; mais son orgueil chevaleresque
se révolta contre cette proposition ;
il voulut protéger ses soldats au lieu d’être
sauvé par eux, et rester à la tête du dernier
escadron, sur lequel tomba tout l’effort des
ennemis. Les fantassins ligueurs et espagnols
accablaient sa petite troupe d’une grêle de
balles, et un coup de feu perça même l’arçon
de sa selle et le blessa légèrement aux reins.
On combattait de si près, que le roi put voir
distinctement le soldat qui lui avait fait cette
blessure. Néanmoins, il resta à cheval, et fit
bonne contenance ; mais il eût été infailliblement
pris ou tué sans le dévouement de sa
noblesse : plus de la moitié de son escadron
se fit tuer en le défendant. Il lui eût même
été impossible de s’échapper, si le duc de
Parme avait lancé quelques régiments de cavalerie
à sa poursuite : mais celui-ci ne voulut
jamais croire que le Béarnais s’était engagé
si avant sans être puissamment soutenu.
Grâce à cette circonspection, Henri put repasser la rivière de Bresle, qu’il avait traversée
dans son mouvement agressif, et se
mettre en sûreté dans les bois, de l’autre
côté d’Aumale (5 février 1592).
Tous savaient, dans l’armée ennemie, que Henri IV avait reçu une blessure, mais on ignorait quelle pouvait en être la gravité. Il vit bientôt arriver un officier, de la part du duc de Parme, sous le prétexte de l’échange des prisonniers. Le roi ne se méprit point sur le véritable motif de cette visite de curiosité. « Annoncez au duc, votre maître, répondit-il à cet envoyé, que vous m’avez vu sain et gaillard, et bien disposé à le recevoir quand il voudra venir. »
Les dangers qu’Henri IV avait courus dans cette journée impressionnèrent vivement ses amis. Le vieux maréchal de Biron lui représenta qu’il était malséant à un roi de France de s’exposer comme un capitaine de chevau-légers, et le sévère Duplessis-Mornay lui écrivit ; « Sire, vous avez assez fait l’Alexandre, il est temps que vous soyez Auguste. » Heureusement, le duc de Parme, trop méthodique, ne sut point profiter de cet avantage.
L’esprit aventureux et la bravoure chevaleresque d’Henri IV étaient pour ainsi dire avides de périls ; aussi ce prince se plaisait-il plus tard à rappeler le combat d’Aumale. Il reconnut même le soldat dont la balle lui avait effleuré les reins, et qui était devenu un royaliste dévoué. Toutes les fois qu’il le rencontrait, il ne manquait jamais de dire à ceux qui l’accompagnaient : « Voilà l’homme qui me blessa à la journée d’Aumale. » Il s’aperçut un jour que ces paroles, qui semblaient renfermer un reproche, affectaient vivement le vieux soldat, et qu’une larme coulait sur ses épaisses moustaches : « Ventre-saint-gris ! mon ami, lui dit le roi en riant, console-toi ; nous voilà encore là tous les deux ; je ne voulais pas t’affliger. Eh bien, je n’en parlerai plus. »
AUMALE, petite ville de l’Algérie, ch.-lieu de la 3e subdivision de la province d’Alger, à 130 kil. S.-E. de cette ville ; 1,500 hab. C’est aujourd’hui un centre important de colonisation ; territoire fertile, climat salubre.
AUMEAU s. m. (ô-mo). Agric. Nom quo l’on donne à un jeune bœuf, dans la basse Normandie.
aumées s. f. pi. (ô-mé). Chass. Nom donné aux mailles des filets, quand elles sont triples, comme dans le tramail et le hallier.
— Pêch. Nappe à filet, àgrai ’
l’emploie pour les tramaux.
auméli s. m. (ô-mé : li — rad. gr. meli,
AUMER (M.), danseur de l’Opéra de Paris et compositeur de ballets, mort en 1832. La chorégraphie lui doit Jenny ou le Mariage secret, les deux Créoles, et les Amours d’Antoine et de Cléopâtre, ouvrages qui se distinguent par la composition. Son talent comme danseur était très-estimé.
AUMÔNE s. f. (o-mô-ne — gr. eleémosunê, pitié : formé de eleein, avoir pitié). Don que l’on fait aux pauvres pour les assister, les soulager : Faire, donner f aumône. Donner en aumône, par aumône. Être à Vaumône. Vivre cTaumônes. Demander /’aumône. Distribuer des aumônes, /.’aumône est la prière par excellence. Faire du bien à des pauvres honteux, c’esl une belle aumône. (Acad.) Il y a deux préceptes touchant /’aumône : l’un, de donner 'son superflu dans les nécessités ordinaires des pauvres ; l’autre, de donner même ce qui est nécessaire dans les nécessités extrêmes. (Pasc.) /.’aumône est la dette de l’homme sensible. (Un philosophe ancien.) La loi de Dieu nous oblige à soulager les pauvres par nos aumônes, et cette loi est si sévère, qu’il n’y va pas moins que de notre salut éternel. (Bourdal.) 'Quand te riche fait /’aumône, qu’il ne se flatte pas en cela de libéralité, car cette aumône, c’est une dette dont il s’acquitte. (Bourdal.) Voulez-vous que vos iniquités vous soient pardonnées ; rachetez-lespar /’aumône. (Boss.) Sans /’aumône, tout est inutile : celui qui ferme ses entrailles, Dieu les ferme sur lui. (Boss.) Que de pauvres ont subsisté, pendant tout le cours de sa vie. par l’immense profusion de ses aumônes ! (Boss.) L’ aumône est un gain ; c’est une usure sainte ; c’est un bien qui rapporte, ici-bas même, au centuple. (Mass.) iVe croyez pas qu’il n employât au soulagement des malheureux que les restes inutiles de son luxe, et que ses aumônes ne fussent que les débris de sespassions. (Mass.) Les aumônes qui ont coulé en secret arrivent bien plus pures dans te sein de Dieu. (Mass.) Ceux qui ont beaucoup sont obligés de donner beaucoup, et la mesure de leurs aumônes doit
traites sombres où la honte renferme la pauvreté. (Fléch.) La compassion qui accompagne /’aumône est un don plus grand que /’aumône même. (Fléch.) Ne faites pas seulement /’aumône, faites la charité ; les œuvres de miséricorde soulagent plus dé maux que l’argent. (J.-J. Rouss.) Z/aumône est la rétribution des services qui n’ont pas de salaire. (Ozanam.) Elle faisait de nous les ministres de ses aumônes. (Lamart.) La pieuse dame avait coutume derépandredes aumônes sur son passage. (G. Sand.) Dans l’islamisme, /’aumône n’est pas seulement une œuvre de charité ; elle est imposée dans une mesure déterminée. (Bachelet.) L’homme voué à ses devoirs spirituels vit (/’aumônes. (Renan.) Les loupa n’étaient point gens qui donnassent l’nuet donnez-lui du pain.
Laissez-la. vos écrit
Où la charité seule avait son humble trône. N’a pas pu trouver grâce aux yeux des factions ! Lamartine.
— Par anal. : Notre langue ett une gueuse