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vés par sa compagne, la Famille malheureuse, qu’il exposa en 1822.

Durant vingt ans, les deux artistes vécurent heureux et charmés, travaillant sans relâche et confondant leur gloire comme ils avaientconfondu leurs existences. M"< : Mayer avait comme adopté les enfants du maître, parmi lesquels une grande jeune fille dont elle n’était l’aînée que de quelques années et qui devint son amie. Cependant, en se Sentant vieillir, elle s’était laissé gagner par une mélancolie singulière, et l’idée du suicide la hantait parfois. Prudhon ayant reçu l’ordre de quitter son atelier de la Sorborme, elle s’imagina que c’était à cause d’elle qu’on tourmentait le grand artiste et elle résolut d’eu finir avec la vie. Du moins c’est la supposition que l’on fit lorsque, le 6 mars 1821, on la trouva dans sa chambre, inanimée et couverte de sang : elle s’était coupé la gorge avec un rasoir, devant sa glace, afin de mieux diriger sa main..Ce fus pour Prudhon un coup aussi terrible qu’imprévu, et le déiioûinent ■ bien triste d’une vie consacrée tout entière à l’art, k l’amour et k la poésie*

Prudhon avait fait plusieurs portraits de M’c Mayer. Le plus connu est dessiné de

fraudeur naturelle, à l’estompe, et rehaussé e blanc. • 11 rend, dit M. Renouvier, avec une amorce singulière des traits plus piquants que réguliers, un nez épaté, des yeux couverts, un rire malin. •

M AYEH (Charles-Frédéric-Hartmann), poète allemand, " né k Neckarbischofsheim en 1786^ mort en 1870. Il étudia le droit k l’université de Tubingue et se lia, dans cette ville, avec Uhland et Justin Kerner. En 1807, il s’établit comme avocat à Heilbronn, entra, en 1818, dans la magistrature, et, après avoir rempli diverses fonctions judiciaires, devint, en 1843, conseiller supérieur de justice près le sénat civil du tribunal de la Forêt-Noire, à Tubingue, où il habita depuis qu’il eut pris s ? retraite. En 1833, il avait été élu à la chambre des députés du Wurtemberg, et il y siégea sur les bancs de l’opposition libérale, qui comptait dans ses rangs Uhland, Schott, Pfizer, etc. Il s’est fait connaître par un grand nombre de poésies lyriques, qui ont été insérées pour la plupart dans les recueils et almanaehs littéraires du temps, et dont il publia lui-même un recueil (Stuttgard, 1833 ; 3« édition, 1864). Parmi ses autres travaux. littéraires, il faut citer : Lettres de Lenau à uh ami (Stuttgard, 1853) ; la biographie d’Uhland dans l’Album des poètes de la Souabe (Tubingue, 1SS1, l’s livraison), etl’Autobiograpkie de l’auteur, dans le même recueil (Tubingue, 1864, 3» livraison).

MAYER (Thomas), artiste et industriel anglais, né à Newcastle-under-Lyne en 1800, mort à Longport en 1855. Lorsqu’il eut achevé ses études, il se livra k son goût pour l’art de fabriquer la porcelaine et la faïence, fit de rapides progrès dans cet art, qu’il apprit à Hanley, puis fonda à Cliffbank une fabrique, dont le développement fut tel qu’il dut se transporter à Longport, dans le Stafford-Bhire, et établir des succursales àBurslein et à Enoch-Wood. Mayer exportait une quantité énorme de produits en Amérique et ailleurs, grâce aux formes nouvelles, pleines de grâce et de goût, dont il était l’inventeur, et à la beauté de leurs couleurs. Comme un de ses chefs-d’œuvre on cite une table en porcelaine d’une forme extrêmement gracieuse et dout le mode d’ornementation était tire du règne végétal. Ses beaux produits lui valurent une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1851. Mayer avait tait faire, eh’ outre, d’importants progrès à l’art dépeindre sur verre.

MAYER (Étienne- François-Auguste), peintre français, né à Brest en 1805. Il s’adonna fort jeune à la peinture de marine, genre qu’il n’a cessé de cultiver depuis, et obtint 1 autorisation de faire sur des navires do l’État de3 voyages en Orient, en Scandinavie, en Hollande, etc. M. Mayer tt exécuté un grand nombre de tableaux, qui témoignent d’une grande habileté de brosse et montrent un soin scrupuleux k reproduire avec fidélité les scènes navales. En outre, il Compose bien ; mais on a reproché à ses toiles de ne pas donner une idée suffisante de ce qu’on pourrait appeler la poésie de la mer, de négliger pour 1 exactitude des détails les effets grandioses et saisissants. M. Mayer a été promu en 1867 officier da la Légion d’honneur. Nous citerons patuni ses nombreux tableaux : la Bade de Brest en 1698 (1835) ; le Combat du Bucentaure, le Combat du Pluton (lB36) ; la Coroette la Recherche au milieu des glaces, Frégate égyptienne (1837) ; Incendie du Devonshire par Duguay-Trouin (1838) ; le Cap Nord, Sites de Norvège (1833) ; le Calvaire breton (1841) ; la Prise de Vile Episcopia, au musée de Versailles, le Naufrage de ^’Algésiras, la Bourse de Copenhague, le Port du Conquel, On homme à la mer, le Soir d’un combat (1852) ; l’Incendie de la Bourse de Hambourg en 1842 (1857) ; la Frégate nienninie par te travers du cap Horn, Baie des Trépastés, Vue, prise à Vile de ûroix (1861) ; Pêcheurs de goémon, Phare de la presqu île de Kermorvan (1863) ; le Donjon du château de Brest, Embarcation du vaisseau-école le Borda (1861) ; Baie de Pen-Hir, Sauvetage sur une cote de Bretagne (1865) ; Vieux port de Porstein (1869). Nous laissons de côté quelques

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toiles officielles dans lesquelles l’art n’a rien à voir.

MAYER (Brandu), littérateur américain, né à Baltimore en 1809. Après avoir visité l’Inde, l’archipel de la Soude, la Chine, il revint faire ses études de droit dans son pays natal (1828), puis parcourut la plus grande partie de l’Europe, exerça, ’à son retour aux États-Unis, la profession d’homme de loi et fut, de 1841 à 1843, secrétaire de légation k Mexico. Mayer se fi$a ensuite k Baltimore, où il a fondé le Baltimore American, un des principaux journaux de cette ville ; il a aussi publié dans divers recueils ou feuilles littéraires et politiques de nombreux articles sous le voile de l’anonyme, et il a pris une grande pnrt k la création de la Société historique du Mtiryland. Parmi les ouvrages qu’il a signés, nous citerons : le Mexique tel qu’ira été et tel qu’il est (1844, in-8o) ; Un mémoire et le journal de Chartes Carroll de Carrolton pendant sa mission au Canada avec Chase et Franklin (1844, in-8<>) ; le Mexique sous les Aztèques, sous les Espagnols et sous la république (1851, 2 vol. in-8o) ; le Capitaine Canot ou Vingt ans de la vie d’un négrier (New-York, iii-12), traduit en français par Raoul Bourdier (1855, in-4o). Cet ouvrage est un roman extrêmement dramatique et intéressant.

MAYER (Alexandre), médecin et inventeur français, né à Belfort (Haut-Rhin) en 1814. Après avoir fait partie pendant onze ans du service de santé de l’armée, il a été successivement médecin adjoint de l’hôpital de

Belfort, médecin de l’inspection générale de la salubrité de Paris et médecin adjoint de l’hôpital des Quinze-Vingts. M. Mayer est devenu secrétaire général de la Société protectrice de l’enfance et a fondé la Revue médicale de Besançon et de la Franche-Comté, puis la Presse médicale de Paris. 11 a inventé avec M. Beaumorit, tourneur, un appareil thermo-générateur qui a pouï objet de produire de la chaleur par le frottement, et qui a été appliqué avec de grands avantages, au point de vue économique, dans plusieurs filatures de soie. Cet appareil, admis à l’Exposition universelle de 1855, a valu la décoration à ses inventeurs. Outre de nombreux mémoires de médecine, on a de lui : Des rapports conjugaux considérés sous le triple point de fvue de la population, dé la santé et de la morale publique (3» édit., 1856, in-12) ; Recherches sur la nature, tes causes et le traitement de ta phthisie pulmonaire (1846, in-8o) ; De la méningite cérébro-spinale épidémique et particulièrement de la nature de cette maladie (1852, in-8<>), etc.

, MAYER (Simon), astronome allemand. V. Marius.

MAYER (Michel), alchimiste allemand. V. Mait ; r.

MAYER (Marc), archéologue. V. Maibr.

MAYER (Jean-Simon), compositeur allemand. V. Mayr.

MAYER D’ALMBERT (Mathias), mathématicien français, né en 1786, mort en 1843. 11 entra à l’École polytechnique en 1805 ; mais n’ayant pu obtenir, à sa sortie, un service à son choix, il entra dans la cavalerie, qu’il quitta presque aussitôt pour venir se fixer à Paris comme professeur de mathématiques. Quelques années plus tard, il fonda, rue Saint-Jacijues, une école préparatoire qui acquit rapidement une grande réputation. Mayer a publié avec un professeur de mathématiques distingué, M. Choquet, un Traité élémentaire d’algèbre (1832, m-8") ; cet ouvrage a eu de nombreuses éditions et, bien qu’ayant un peu vieilli, reste un des livres de l’enseignement les mieux faits et les plus clairs.

MAYERBERG ou MEYERBERG (Augustin, baron nu}, diplomate allemand qui vivait au xvne siècle. L’empereur Léopold I«* l’envoya en qualité d’ambassadeur auprès du czar Alexis Michaelowilz, en 1661, pour négocier la paix entre la Russie et la Pologne. Mayerberg, après avoir parcouru avec beaucoup de difficultés la Moscovie, retourna k Vienne en 1663 sans avoir rempli sa mission. Il a publié un curieux récit de son voyage, sous le titre de lier in Moscoviam (sans lieu ni date, in-fol.). Cet ouvrage a été tranuit en français : Voyage en Moscovie d’un ambassadeur envoyé par l’empereur Léopold au czar Alexis Miciialowics (Leyde, 1688, in-12).

MAYERNE (Louis Turqoet dk), écrivain fiançais, né à Lyon vers 1550, mort à Puris en 1618. Il était protestant et originaire de Quiers, en Piémont. Dans une émeute popufaire qui eut lieu k Lyon (1572), il vit ses deux maisons ravagées et se sauva k Genève, dont il devint citoyen. Par la suite, il. retourna à Lyon et finit par se fixer k Paris. On a de lui les ouvrages suivants : Histoire générale d’Espagne (Paris, 1608, in-fol. ; 1635, 2 vol. in-fol.), copie de l’ouvrage de Mariana ; la Monarchie nristo-démocratique ou le Gouvernement composé et mêlé des trois formes de légitimes républiques (Paris, 1611, in-4<>) ; Apologie contre les détracteurs de ta monarchie aristo - démocratique, etc. (1616, in-12) ; Traité des négoces et trafics en contrats, etc. (Genève, 1599, in-8oJ. Cet auteur a traduit en français le Mépris de la cour, d’Ant. de Guevara (Genève, 1574) ; l’Institution de la femme chrétienne, de Louis Vivè3

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"(Lyon, 1580, in-16) ; les Paradoxes (de H.-Corn. Agrippa) sur l’incertitude, vanité et abus des sciences (Lyon, 1582, in-s» ; Paris, • 1617, in-12)

MAYERNE (Théodore Turquet de), médecin suisse, fils du précédent, né à Genève en 1573, mort k Chelses en 1655. Reçu dfleteur à Montpellier en 1597, il se rendit à Paris, devint bientôt médecin du roi, puis suivit le duc de Rohan dans son ambassade k la diète de Spire (1600) et en Italie. De retour à Paris en 1602, il se mit exercer la médecine, quoique n’appartenant pas k la Faculté de cette ville ; en même temps il fit des cours particuliers pour les jeunes chirurgiens, se prononça pour l’emploi des remèdes chimiques, et il avait acquis déjà une grande réputation lorsque la Faculté, jalouse de la faveur dont il jouissait auprès du public, lui interdit le droit de donner des consultations (1603). Forcé de quitter la capitale, Mayerne fut emmené k Londres par un riche Anglais auquel il avait sauvé la vie. Celui-ci le présenta au roi Jacques Ier, qui le nomma son premier médecin. En 1611, k la mort de ce monarque, il remplit le même poste auprès de Charles Ier, fut agrégé aux universités de Cambridge et d’Oxford, reçut, en 1621, le titre de baron d’Albone, et, après la fin tragique de Charles lot, alla se fixer à Chelsea. Mayerne a laissé plusieurs ouvrages, dans lesquels le seul bon côté est le côté pratique ; l’auteur, en etiet, y propose un grand nombre de remèdes utiles. En outré, il découvrit la couleur pourpre employée pour les carnations dans la peinture en émail. Ses principaux ouvrages sont : Apologia in

?ua videre est, inviulhlis Hippocratis il Gaeni legibus, remédia chymice. prseparata iuto passe ùsurpari (Paris, 1603, in-8o) ; De gnnorrh&X inveteratx et carunculs ac ulcens in meatu urinario curatiane epistola (Oppenheim, 1619, in-4u) ; Medicamentorum formula (Londres, 1640, in-fol.) ; De morbis inlernis, précipite grauioribus et chronicis (Londres, 1690, in-Su) ; Praxeos Mayernianse syniagma (Londres, 1690, in-8o), etc. Ses œuvres complètes ont paru sous le titre de Opéra omnia medica, complecteutiu consilia, epistolas et observations, pharmacopseam, variasque medicamentorum formulas (Londres, 1700, in-fol.)

MAYET, bourg de France (Sarthe), ch.-l. de canton, arrond. et à 31 kilom. N.-E. de La Flèche ; pop. aggl., 1,563 hab. — pop. tôt., 3,693 hab. Fabrication de toiles k voiles, droguets, cadis, couvertures de laines ; scierie mécanique, sculpture sur pierre et sur bois ; fabrication d’horlogerie et de machines de précision ; élève de chevaux et de bêtes a cornes ; engrais de porcs. Un a découvert dans les environs de nombreuses antiquités celtiques et gallo-romaines, telles que haches, cercueils, monnaies gauloises et romaines, substructions, etc. L’ancienne église Saint-Nicolas, en partie (lu.xiie siècle, a été convertie en hôtel de ville et en halle. Le château de Fort-des-Salles, assiégé en 1095 par Guillaume le Roux, a conservé de sa construction primitive un pavillon carré et quelques murs. Aux environs, ruines du château de Haute-Perche et du château de Sarceau.

MAYET-DE-MONTAGNE, bourg de France (Allier), ch.-l. de canton, arrond. et k 24 kiloin. S. de La Palisse ; pop. aggl., 489 hab.

— pop. tôt., 1,957 hab. Tuilerie ; fabrique de tissus de laine et de châles comprenant 124 métiers. L’église, de style roman, est, k l’intérieur, soutenue par cinq piliers se reliant en arcades pour soutenir la voûte. La coupole, au-dés^s de l’autel, est formée de sections de voûtes entre-croisées et est excessivement curieuse.

MAYET (Étienne), littérateur et manufacturier français, né à Lyon en 1751, mort en Prusse en 1825. Appelé, en 1777, k Berlin par Frédéric II pour y remplir les fonctions de directeur des fabriques de soie du royaume et d’assesseur au collège du commerce et des manufactures, il s’en acquitta avec autant de zèle que d’intelligence, gagna la confiance illimitée du premier ministre, le comte de Hertzberg. et contribua puissamment au développement de la sériciculture et de la fabrication des soieries en Prusse. À la suite des événements qui eurent lieu dans ce pays en 1806, Mayet perdit les fonctions dont il était investi et reçut une pension moiiique. Il composait des vers avec beaucoup de facilité et fournit de nombreux articles à la Feuille littéraire, au Conservateur, k l’Atmanach des Muses, aux Êtrennes du Parnasse, à la Gazette littéraire de Berlin, etc. Nous citerons de lui : Épître à M. de Voltaire, suivie de quelques bagatelles poétiques (Genève, 1776) ; Pièces fugitives en vers (Berlin, 1783) ; Recueil de poésies (Berlin, 1785) j Mémoire sur les manufactures de Lyon (1786) ; Mémoire sur tes manufactures de soie dans le Brandebourg (1788) ; Mémoire sur la culture du mûrier en Allemagne (Berlin, 1790) ; Mémoire sur les moyens de mettre en culture la plus avantageuse les terrains secs et arides (1790) ; Traité sur la culture et les fabriques de soie dans les États prussiens (Berlin, 1790, 2 vol. in-8o) ; Des manufactures de soie et des mûriers (Paris, îgio). On a de lui, en outre, deux, comédies : Crispin devenu riche, en cinq actes et en vers (in-8u) ; Déraille, et un drame eu trois actes et en vers libres, le Naufrage des émigrés (Berlin ; 1805).

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MAYEUL (saint). V. MaIkul.

MAYEUR ou MAIEOR s. m. (ma-ieur — du Int. major, le plus friand). Nom par lequel on désignait, elnns tes pays’Bns, celui des membres d’un échevinage qui avait en main la puissance publique, tl Celui qui présidait une cour féodale. Il Forme ancienne du mot

MAIRE.

MAYEUR (Nicolas), voyageur français, nô en 1748, mort à l’Ile de France en 1813. Il habitait l’Ile de France etconnaissait à fond les divers dialectes malgaches, lorsque Benicswki, chargé par Louis XVI de fonder une colonie dans l’Ile de Madagascar, se l’attacha comme interprète. Envoyé en 1774 par Beniowski dans la partie nord de cette île pour s’allier avec les Saklaves et obtenir des terres entre Antongil et Moringano, il fut fort mal accueilli par le roi de ce pays, se vit forcé de revenir sur ses pas au milieu des plus grands périls et gagna le fort Louisbourg, que venait de faire construire Beniowski. Pau après, il explora pendant un an le nord de Madagascar depuis la baie d’Antongil jusqu’au cap d’Ambre. En 1776, Beniowski, s’étant fait reconnaître grand chef par plusieurs peuplades du nord, donna k M»yeur la mission de pénétrer dans le centre et vers le sud de l’Ile pour y contracter des alliances. L’intrépide explorateur s’acquitta avec succès de cette mission, pendant laquelle il fit d’intéressantes observations sur l’état des mœurs et de l’industrie des Madécasses. Lorsqu’eti 1785 Beniowski, qui s’était déclaré indépendant de la France, déclara la guerre aux Français, Mayeur parvint à exciter contre lui une révolte et a amener sa chute, puis se retira k l’Ile de France, où il mourut. Il avait l’habitude, qu’il conserva jusqu’à la fin de ses jours, de porter le costume malgache. On a de lui des mémoires qui ont été rédigés et mis en ordre par M. Barthélémy de Froberville, ihais qui n’ont pas été publiés.

MAYEUR DE SAINT-PAUL (François-Marie Mayeur, dit), acteur’et auteur dramatique, né a Paris en 1758, mort dans la même ville en 1818. À douze ans, il débuta dan3 la troupe d’enfants de l’Ambigu-Comique, que dirigeait Audinot, passa en 1779 au théâtre Nieolet, où il obtint un grand sucoès dans le rôle de Claude Bagnolet, et dans ceux de niais et d’amoureux, passa en Amérique en 1789 pour fuir ses créanciers, ne tarda point k revenir en France et fit* construire -à Bordeaux le théâtre du Vaudeville-Variétés. Traqué bientôt après par ses crèuncierset dénoncé comme mauvais patriote, Mayeur fut jeté en prison, se rendit à Nantes, dès qu’il eut recouvré la liberté, retourna h Paris en 1795, créa avec un grand succès au Palais-Royal le rôle do Jocrisse changé de condition, puis s’embarqua pour l’Ile de France, où il resta deux ans. Dû retour k Paris en 1801, il prit la direction du théâtre de la Gelté, qu’il abandonna l’année suivante pour le théâtre Olympique, où il attira la foule dans le rôle de Danières de l’Auberge pleine. Reprenant ensuite le coui’s de ses pérégrinations, Mayeur fut successivement directeur gérant du théâtre des Céle3tins k Lyon (1808), régisseur du théâtre do Versailles, directeur de celui de Dunkerquo et enfin de celui de Bastia.(1817). C’était un acteur plein de verve et de naturel, mais un homme d’un caractère peu honorable, qui vécut constamment dans une situation précaire. Comme auteur, il a composé beaucoup de vaudevilles et de pantomimes et il est le premier qui ait introduit des combats dans les pièces à grand spectacle. Parmi ses œuvres théâtrales, nous nous bornerons k Citer : la Pomme ou le Prix de ta beauté, en trois actes (1777) ; l’Optimiste, en un acte (1781) ; l’Élève de la nature ou le Sauvage apprivoisé par l’amour (1781) : le Jeune homme du jour, en deux actes ; Dorvaloù l’Honnête procureur, en deux actes ; Hachette on le Siège de Beauvais, pantomime(1784) ; le ÎVouuére moderne (1788), proverbe ; Graburge dans Vile des Faltots, parodie en trois actes de Pariurge (1799) ; Clo■pinetle, parodie de 'Philoctète, etc. On a do lui, en outre, divers ouvrages en prose et en vers : l’Hymne à l’amour, pôUme (1781)’, le Chroniqueur désœuvré ou l’Espion des boulevards (Londres 1782-1783, a vol. in-S") ; Y Autrichienne en goguette ou l’Orgie royale (1789, in-8"), pamphlet brdurier contre la reine, Louis XVI et le comte d’Artois ;Rose d’amour du la Belle et ta Bête, cdnte eu vers (1813) ; l’Itinéraire de Bonaparte depuis ton départ de la Malmàison (1815), etc.

MA YEUX, un des types delà caricature moderne, très-populaire de 1830 k 1848 ; il a sa place marquée entre Robert-Macaire et M. Prudhomine, mais avec quelque chose de moins défini. Pendant une vingtaine d’années, sa silhouette a grimacé dans toutes les collections d’estampes et dans les journaux satiriques ; on a fait son odyssée en prose et on vers, on lui a attribué une foule d’épigrammes et de bons mots, surtout des mots cyniques et des grivoiseries. Comme type grote>que. il tient de Panurge, de Falstaff et de Polichinelle, de ce dernier surtout. Comme Polichinelle, ce personnage mal équarri était bossu, il avait 1 œil vif, le nei rouge, les lèvres épaisses ; comme lui j il jurait et sacrait toujours. Irreligieux, gourmand, têtu, ivrogne, licencieux dans ses paroles et lubrique dans ses gestes, il convoitait toutes les femmes et faisait trembler la sienne ; quoique