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avec succès, plusieurs leçons sur les femmes de l’antiquité. Lorsque, en 1869, l’Opinion nationale se rallia au tiers parti, et manifesta l’intention de se rattacher à l’Empire dès l’instant où il accepterait certaines réformes libérales, M. Labbé se sépara de ce journal en déclarant que, étant républicain, il ne pouvait soutenir une politique contraire à "ses convictions (19 septembre 1869).

LABBÉ DE MONVÉRON (Charles), jurisconsulte français, né en 1582, mort en 1657. Avocat au parlement de Paris, il consacra tous ses loisirs à des travaux, d’érudition et fut en correspondance avec les principaux savants de son époque. Son principal mérite est d’avoir découvert et publié un grand nombre d’ouvrages, qui, pour la plupart, étaient demeurés manuscrits jusqu’à cette époque. Ce sont les suivants: Novellæ constitutiones imperatorum græcorum latinorum (Paris, 1606, in-8o) ; Observationes et emendationes in synopsin Basilicon (Paris, 1606, in-8o) ; Basilicon libri XXXVIII et XXXIX latine, interprete Cujaccio (Paris, 1609, in-fol.) ; Porphyrogennetæ Constantini opéra gr.-lat., etc. (Leyde, 1617, in-8o) ; Antiquæ decretalium collectiones, etc. (Paris, 1621, in-fol.) ; Veteres glossæ verborum juris quæ in Basilicis reperiuntur, græce (Paris, 1626, in-8o) ; Coutumes de Paris avec les observations de J. Tournet et les notes de Dumoulin (Paris, 1650, in-8o); Cyrilli, Philoxeni et aliorum veterum glossaria latino-græca et græco-latina, etc. (Paris, 1679, in-fol.). Il n’eut pas le temps de publier ce dernier ouvrage, et laissa le manuscrit à Ménage, qui le donna à publier à Du Cange.

LABBE Y (dom Fauste), historien et bénédictin français, né Vesoul en 1653, mort à Luxeuil en 1727.11 passa la plus grande partie de sa vie au monastère de Saint-Vincent à’ Besançon, et composa des ouvrages, restés manuscrits:Luxovii clironicon lib. X (2 vol.) ; Recherches sur les monastères de l’ordre de Saint-Benoit, situés dans le comté de Bourgogne (in-4°), etc.

LABBEY DE POMPIÈRES (Guillaume-Xavier), célèbre député libéral, né à Besançon en 1751, mort en 1831. Il servit d’abord dans l’artillerie, qu’il quitta avec le grade de cupitaine, en 1789, et devint, pendant la Révolution, président du district de Saint-Quentin. Nommé sous l’Empire conseiller de préfecture dans l’Aisne, il fut élu, en 1813, député au Corps législatif, dans ce département, se rangea parmi les opposants à la politique impériale, se prononça en faveur des Bourbons, mais défendit avec énergie la liberté de la presse, à la Chambre de 1814-1815. Il fut membre de celle des représentants, pendant les Cent-Jours. Elu de nouveau député en 1819, Labbey de Pompières s’assit à 1 extrême guuche, et ne cessa, jusqu’à la fin de la Restauration, de poursuivre les ministres de ses apostrophes, de ses lazzis et de ses amendements. En 1827, il déposa sur le bureau un projet d’accusation contre M. da Villèle et ses collègues. C’est sous sa présidence que se réunirent les députés de l’opposition le 27 juillet 1830; mais, après avoir contribué à l’avènement de Louis-Philippe, il passa un des premiers dans les rangs de l’opposition et s’éteignit peu après. Labuey de Pompières a laissé plusieurs brochures politiques et discours, notamment: Acte d’accusation contre l’ancien ministère ; Discours prononcé à la Chambre des députés dans la séance du 14 juillet 1828 (Paris, 1828, in-32); Nouvelle accusation de l’ex-minislère Villèle (Paris, 1829, in-S<>).

LABDACIDËS, descendants de Labdacus.

LABDACISME s. m. (la-bda-si-sme — dugr. labdakismos, formé de lambda). Chez les anciens Grecs, Prononciation vicieuse du lambda, consistant en une sorte de grasseyement : On reprochait à Alcibiade te labdacisme, quoique, dans sa bouche, il ne fût pas dénué d un certain agrément, il Suite de mots commençant par un Jambda, ce qui était considéré comme un vice du discours.

LABDACUS, souche de la race des Labdacides, célèbre dans l’histoire semi-fabuleuse de la Grèce, Il était fils du roi de Thèbes, Polydore, et fut le père de Laïus. Œdipe, Etéocle, Polynice sont ses descendants,


LABDANUM s. m. (lab-da-nomm). Bot. Mat. médic. Substance résineuse qui découle de plusieurs cistes, principalement de celui de Crète. V. ladanum.


LABÉ (Louise), surnommée la Belle Cordière, une des illustrations féminines de Lyon, née dans cette ville en 1526, morte en 1566. Elle est aussi célèbre par ses galanteries que par ses vers. Son père, Charly, dit Labé, quoique simple marchand, fit donner à sa fille la plus brillante instruction ; elle apprit le grec, le latin, l’espagnol, devint excellente musicienne, excella dans les travaux à l’aiguille et brilla tout autant dans les salles d’armes et les manèges. Elle se délassait de l’étude par l’équitation, l’escrime, aimait à s’habiller en homme et à courir les aventures. Ses contemporains la décrivent comme douée d’une beauté séduisante ; les poëtes célébrèrent à l’envi son front de cristal, l’arc d’ébène de ses sourcils, les roses épanouies de son teint, ses cheveux d’or, qu’ils comparaient au Pactole, sa belle main et ses petits pieds. À seize ans, sous le nom de capitaine Loys, elle suivit les troupes envoyées par François Ier en Riussillon, sous la conduite du dauphin ; elle aimait alors un jeune chevalier, disent les uns, un simple gendarme, disent les autres, et se comparait à Bradamante. Au retour de l’expédition, elle déposa lance et hoqueton pour se marier à un riche cordier, Ennemond Perrin, d’où lui vint son surnom de Belle Cordière. Sa maison, qui était une des plus belles de la ville, entourée d’immenses jardins sur l’emplacement desquels on a ouvert la rue qui porte encore le nom de Belle-Cordière, devint le rendez-vous de la société élégante, des grands seigneurs comme des poètes et des artistes. Son luxe et le mépris dans lequel elle tenait les esprits vulgaires excitèrent l’envie et la médisance ; les dames de Lyon s’efforcèrent de la faire passer pour une courtisane éhontée, et Du Verdier s’est fait leur écho. « Elle recevoit en sa maison, dit-il, seigneurs, gentilshommes et autres personnes de mérite, avec entretiens de devis et discours, musique, tant à la voix qu’aux instrumens, où elle étoit fort duicte, lecture de bons livres latins et vulgaires, italiens et espagnols, dont son cabinet étoit copieusement garni ; collations exquises, confitures, enfin leur communiquoit les pièces les plus secrètes qu’elle eût, Mais, pour dire en un mot, elle faisoit part de son corps à ceux qui fonçoient, non toutefois à tous, et nullement à gens mécaniques et de Vile condition, quelque argent que ceux-là lui eussent voulu donner. » Du Verdier ajoute: « Elle préféroit l’homme de lettres au plus grand seigneur, et faisoit, dit-il, courtoisie à l’un plutôt gratis, qu’à l’autre pour grand nombre d’escus, qui est contre la coustume de celles de son métier et qualité. » On ne sait ce qu’il y a de vrai là-dedans; car quelques auteurs et tous les poëtes de son temps la représentent, au contraire, comme un modèle de fidélité conjugale. Après la mort de son mari, qui lui légua tous ses biens (1565), elle paraît toutefois avoir vécu très-libreinent. Elle-même a fait dans une pièce de vers la confession suivante :

À faire gain jamais ne me soumis,
Mentir, tromper et abuser autrui,
Tant m’a déplu, que médire de lui.
Mais si en moi rien y a d’imparfait,
Qu’on blâme amour, c’est lui seul qui l’a fait.

Quoi qu’il en soit, Louise Labé mérite d’être classée parmi les meilleurs écrivains, en prose et en vers, du XVIe siècle. Sa prose est élégante et pleine de nerf : elle court alerte et dégagée, comme celle des maîtres ; son vers est dur, heurté, et sent trop l’imitation de Ronsard, dont il reproduit les défauts, sans en avoir le souffle. Son œuvre capitale, en prose, est le Débat de la Folie et de l’Amour, scènes dialoguées d’un grand style. Parmi ses vers nous citerons l’Ode à Vénus, qui est adressée, non pas à la déesse des amours, mais à l’étoile du soir ; l’Ode à une femme aimée, imitation de Sapho ; une Épître ou Élégie aux dames de Lyon, et un certain nombre de sonnets remarquables. Le tout forme un recueil peu considérable, mais précieux au point de vue de l’étude de la langue. Il en a été fait, à Lyon surtout, un grand nombre d’éditions ; la première : Œuvres de Louise Labé, Lionnoise (à Lyon, par Jean de Tournus, 1555, petit in-8o) est fort rare ; il n’y en a que deux exemplaires, l’un à Lyon, l’autre à Paris, à la Bibliothèque nationale. Celle de 1556 est presque aussi introuvable. Parmi les réimpressions, nous citerons : Œuvres de Louise Labé, Lyonnaise (Lyon, 1762, petit in-8o) ; Annales poétiques : Louise Labé, poésies (Paris, 1778, in-12), avec notice sur Louise Labé, par Sautereau de Marsy ; Œuvres de Louise Labé, Lyonnaise (Brest, 1815, in-8o) ; les Poètes français depuis le XIIe siècle jusqu’à Malherbe, Louise Labé (Paris, 1824, iin-8°, t. IV) ; Œuvres de Louise Labé, Lyonnoise (Lyon, 1824, in-8o) ; Œuvres de Louise Labé, précédées d’une notice, par M. Collombet (Lyon, 1844, l vol. in-18) ; Œuvres de Louise Labé, Lyonnaise (Paris, 1853, 1 vol. petit in-8o), publiées par Montfalcon et Cailhava.


LABÉATES, peuple de l’ancienne Dalmatie, dans la partie méridionale, au S. des Manii ; leur ville principale était Scodra.


LABEAT1S, lac de l’ancienne Dalmatie, appelé aujourd’hui Zante (lac de).’V. ce mot.

LA BEAUME (Pierre-Joseph-Jules Jeanneau-), écrivain et administrateur français, né à Grenoble en 1806. Admis comme employé au ministère de la guerre, il parvint à l’emploi de chef de bureau, puis il a été attaché au gouvernement général de l’Algérie. Indépendamment d’un graud nombre d’articles

littéraires, artistiques, politiques, insérés dans 'Univers pittoresque, le Magasin pittoresque, les Cent traités et dans diversjournaux, M.La Beaume a publié:Henri Fremond (1838, 2 vol. in-S°), ouvrage qui roule sur la question du célibat ecclésiastique et qui a été traduit en allemand (1840) ; la Science des bonnes gens (1847, in-18), essais de morale usuelle; Colette (1, 865, in-18), etc.

LA BEAUME (A. Gilbert Griffet de), littérateur français. V. Griffet.

LA BEAUMELLE (Laurent Angliviel de), écrivain français, né à Valleraugue (Gard) en 1727, mort à Paris en 1773. Il appartenait à une famille protestante, mais lit ses études dans un collège catholique établi à Alais pour les nouveaux, convertis. Il se rendit ensuite à Genève, où il revint à la foi calviniste.

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Après un premier voyage en Danemark, où il alla faire une éducation particulière (1740), il y retourna, en 1751, pour occuper une chaire de belles-lettres françaises. L’année suivante, il se démit de ses fonctions et passa à Berlin, où il essaya de se lier avec Voltaire, qu’il avait cependant directement attaqué dans un livre:Mes pensées (Berlin, in-18), publié peu auparavant. Mal accueilli par le philosophe, il ouvrit contre lui une lutte qui n’eut plus de trêve.

La Beaumelle quitta la Prusse et se rendit à Paris, où il publia ses Notes sur le Siècle de Louis XIV (Francfort [Paris], 1752, 3 vol. in-12). Dans ce volumineux pamphlet, il ne se bornait pas à critiquer son ennemi Voltaire, mais se livraitàdes personnalités contre le duc d’Orléans, imprudence qui le fit enfermer à la Bastille pendant une année. Ce fut la vraie raison; la raison ostensible, ce fut un portrait satirique du roi de Prusse inséré dans le même ouvrage. Il est singulier que les ennemis des philosophes, oubliant ces circonstances remarquables, aient encore cette fois rejeté la faute sur Voltaire, et attribué aux intrigues de ce grand homme

^l’emprisonnement de La Beaumelle. Celui-ci trouva d’ailleurs un moyen ingénieux pour sortir de prison:il composa une ode sur les couches de la dauphine. Il fut aussitôt élargi, mais exilé à cinquante lieues de Paris. La preuve qu’il n’attribuait pas à Voltaire sa mésaventure, c’est qu’il recommença aussitôt la lutte contre lui, par une Béponse piquante au Supplément du siècle de Louis XIV, qui est le meilleur de ses écrits. Malheureusement, il s’oublia encore une fois, et dans des Mémoires pour servir à l’histoire de madame de Maintenon (Amsterdam, 1755-1756), suivis d’un recueil de lettres de cette femme trop célèbre, il osa s’attaquer k la personne du grand roi et à sa funeste conseillère. Accusé alors d’avoir dérobé à Saint-Cyr les lettres et documents qui avaient servi à la composition de ce livre, il fut de nouveau jeté à la Bastille, où il fut gardé un an, et fut ensuite de nouveau exilé de Paris. Il se retira à Toulouse, y travailla activement à la défense de Calas, fut assez heureux pour contribuer à l’élargissement des filles de ce malheureux, et fiait par épouser la sœur de Lavaysse, un des accusés de cet odieux procès. Ces circonstances auraient dû lesrapprocher de Voltaire, ce défenseur si courageux et si zélé des victimes du fanatisme ; la guerre entre eux se poursuivit plus acharnée que jamais. Des lettres anonymes, que Voltaire avait reçues, et que ses ennemis l’ont accusé d’avoir fabriquées lui-même, motivèrent de la. part du philosophe une réponse virulente. Voltaire a certainement reçu ces lettres et a cru.sincèrement qu’elles venaient de La Beaumelle, ce qui n’était peut-être pas vrai; mais, en tout cas, rien, pas même les violences de son adversaire, ne peut justifier ses propres violences, et lorsque, dans la Pucelle, il affirme de La Beaumelle, que, par distraction,

Il prend d’autrui les poches pour les siennes,

il dépasse, nous l’avouons, toutes les limites de la discussion permise.

Autorisé, en 1770, à revenir à Paris, La Beaumelle reçut le titre de bibliothécaire du roi, obtint une pension, mais mourut peu do mois après, dans la maison de La Oondamine, son meilleur ami.

Outre les ouvrages déjà cités, on a de lut : VAsiatique tolérant (1748, in-12) ; la Spectatrice danoise ou YAspasie moderne (Copenhague, 1749-1750) ; Suite de la défense de d’Esprit des lois (1751, in-12) ; Pensées de Sénèque, mauvaise traduction accompagnée du texte (1751, 2 vol. in-12) ; Lettres à M. de Voltaire en réponse au Supplément du Siècle de Louis XIV (1761, in-12) ; Commentaire sur la Henriade (1775, in-4o), publié par Fréron ; De l’esprit (1803) ; Vie de Maupertuis (1856, in-12), etc.

LABECH s. m. (la-bétch — gr. lips, libos, même sens). Vent du sud-ouest, sur les côtes de la Méditerranée. Il On dit labé dans certaines localités.

LA BÊCHE (sir Henri-Thomas de), géologue anglais. V. De La Bêche.


LA BÉDOLLIÈRE (Émile GIGAULT de), littérateur français. V. Bédolliére (de La).


LABÉDOYÈRE (Charles-Angélique-François Huchet, comte de), général français, né à Paris en 1786 d’une ancienne famille de : Bretagne, fusillé dans la même ville en 1815. Il fit les campagnes de 1806 et de 1807 comme gendarme d’ordonnance, devint aide de camp du maréchal Lannes, l’accompagna en Espagne, et fut blessé à la bataille de Tudela (1808). En Allemagne, il monta le premier à l’assaut de Ratisbonne, reçut une nouvelle blessure à Essling, et fut attaché au prince Eugène en la même qualité d’aide de camp. Les campagnes de Russie et de Saxe (1812-1813) lui fournirent de nouvelles occasions de se signaler. Nommé colonel du 112e de ligne, mais blessé grièvement au combat de Colberg (1813), il dut revenir à Paris pour se rétablir. Il épousa Mlle de Chastellux, fille d’un ancien émigré. À la chute de l’Empire, il accepta de Louis XVIII la croix de Saint-Louis et le commandement du 7e de ligne, en garnison à Grenoble. Au retour de l’île d’Elbe, le jeune colonel sortit de la ville, à la tête de son régiment, et alla rejoindre Napoléon à Vizille. « Sire, dit-il en l’abordant, les Français vont tout faire pour Votre Majesté, mais il faut qu’elle fasse tout pour eux. Plus d’ambition, plus de despotisme ; nous voulons être libres et heureux. » À cette harangue, aussi naïve que généreuse, Napoléon ne répondit rien. Le soir même, Grenoble ouvrait ses portes à Napoléon (7 mars 1815). En récompense de cet éclatant service, Labédoyère fut nommé coup sur coup général de brigade, aide de camp de l’empereur, général de division et pair de France. Il fit la courte campagne de Belgique. Après le désastre de Waterloo et l’abdication, il vint défendre à la Chambre des pairs les droits de Napoléon II. Prévoyant l’entrée prochaine des alliés dans Paris, il se demandait ce qu’allaient devenir les défenseurs de la cause nationale, et s’écriait : « Quant à moi, mon sort n’est pas douteux : je serai fusillé le premier. » L’ennemi entre dans la capitale. Labédoyère suit l’armée derrière la Loire. Son nom est inscrit des premiers dans l’ordonnance de proscription du mois de juillet. Fouché lui avait délivré d’avance un passe-port pour passer en Suisse. Arrivé à Riom, il se décide, on ne sait pourquoi, à revenir à Paris. Reconnu, en route, par un colonel de gendarmerie, il fut arrêté en arrivant à Paris, et conduit à l’Abbaye. Ses amis tentèrent, sans succès, de le faire évader. Le conseil de guerre le condamna à mort, malgré les efforts de Benjamin Constant pour le sauver. Le 19 août, il fut conduit dans la plaine de Grenelle, et fusillé. Avant de tomber, il montra au peloton d’exécution la place de son cœur, en disant : « C’est là qu’il faut frapper. » Napoléon III assigna à sa famille une pension de 74, 711 francs.


LA BELLANDIÈRE (Louis Belland de), poëte provençal, né à Grasse en 1532, mort dans la même ville en 15S3. La Bellandière appartenait à une famille de la petite noblesse. Il s’adonna de très-bonne heure à la poésie, et plus précocement encore au plaisir et à la dissipation. Il s’enrôla de très-bonne heure dans l’armée royale. A quarante ans, las sans doute de guerroyer, il reprenait, suivi de quatre compagnons d’armes, le chemin du foyer domestique, lorsqu’une troupe d’archers royaux se saisit d’eux et les conduisit dans les prisons de Moulins, sans doute à la suite de quelque fredaine dont l’histoire n’a pas gardé le souvenir. Là commence pour le poète une longue captivité de dix-neuf mois, dont il charma les ennuis en faisant des vers. Il alla ensuite s’établir à Aix, où il mena la vie la plus dévergondée qu’on puisse imaginer, jusqu’à se brouiller de nouveau, et plus d’une fois, avec la sénéchaussée. Tombé enfin dans la plus profonde misère, il dut se mettre, pour vivre, à la suite d’un grand seigneur provençal, dont la mort le rejeta sur le pavé. Atteint alors d’une vieillesse prématurée, fruit de ses excès, il se retira dans sa famille, à Grasse, où il ne tarda pas à mourir.

La Bellandiére est un poëte distingué ; il a la grâce, l’harmonie, la vigueur, l’invention ; que lui manque-t-il pour être placé au même rang que nos meilleurs écrivainsï’Rien peut-être, si ce n’est une langue plus connue, moins réservée que le provençal à un petit cercle de connaisseurs, et qui, ne soit pas, comme lui, destinée à périr dans un avenir dont on peut déjà assigner la limite. La Bellandiere était trop exclusivement Provençal pour arriver à la réputation ; il ne connaissait, du reste, rien au delà de sa langue maternelle, ne sachant pas lire le latin et comprenant à peine le français. Son talent est tout original, car il n’a rien lu, pas même les poètes provençaux qui l’avaient précédé, et dont les écrits, déjà vieillis, étaient devenus inintelligibles pour tes ignorants comme La Bellandiére. Celui-ci inaugure donc la seconde phase de l’histoire de cette littérature, moins connue qu’elle ne mérite de l’être, et, dans la série des poètes modernes, qu’il a ouverte, nous hésitons à dire qu’il ait été dépassé.

Les Œuvres de La Bellandiére sont loin d’avoir été toutes recueillies. Son oncle, le capitaine Pierre-Paul, un potite aussi, en réunit ce qu’il put, par ordre des consuls de Marseille, et les publia (Marseille, 1595, in-4o). On y remarque particulièrement le Dondoii infernal, que l’auteur avait publié séparément, l’année de sa mort, et qui est un poème humoristique sur les misères de la prison. Cet ouvrage est excessivement rare.


LABELLE s. m. (la-bè-la — lat. labellum, petite lèvre, dimin. de labium, lèvre). Bot. Partie inférieure de la corolle ou du perianthe des fleurs bilabiées, telles que celles de la sauge et des autres labiées, des orchidées, etc.

LA BELLE (Étienne), célèbre graveur italien. V. Bella (Stefano della).

LABELLÉ, ÉE, adj. (la-bèl-lè— du lat. labellum, petite lèvre). Moll. Se dit d’une coquille univalve, dont la bord interne a la forme d’une petite lèvre.

LABEO, surnom donné à plusieurs familles romaines, dont les membres les plus célèbres furent : Quintus Fabius (197 av. J.-C), consul, plus célèbre par son courage que par sa bonne foi. D’abord questeur, il força lès prêtres et les augures a payer l’impôt, puis il fut élu préteur (189), reçut le commandement d’une flotte, alla délivrer 4, 000 citoyens romains, tenus en esclavage en Crète, et cin-