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qui avait abandonné la ligue de Lombardie, et alla, avec le marquis Obert Pallavioini, mettre à contribution le territoire de Gênes ; mais les Milanais et les Placentins, unis aux Génois, mirent les deux généraux en déroute. Le 4 mai 1240, la ville de Verceil nomma Lancia citoyen de la république vereeilloise et lui fit don d’un palais héréditaire. Les partisans du pape ayant prévalu, en 12-13, Lancia et ses amis furent proscrits ; mais, comme les Verceillois étaient persécutés par le parti triomphant, Lancia usa de son éloquence pour obtenir en leur faveur l’intervention de l’empereur, qui proscrivit ses adversaires. En 1248, il se trouvait dans la ville de Vittoria, que l’empereur avait fait bâtir près de Parme, lorsque la ville fut attaquée par les Parmesans, et la garnison impériale, dans laquelle Lancia se trouvait, fut passée au fil de l’épée.

LANCIA (Galvano), homme de guerre italien, de la famille du précédent. Il vivait dans la seconde moitié du {{{1}}} siècle, et fut le soutien et le conseil de Manfred, lorsque, en 1254, le pape, prolitant de la mort de Conrad IV, voulut dépouiller la maison de Souabe de son héritage. Pendant tout le règne de Manfred, Galvano fut son plus Adèle ministre et son meilleur général. Après la mort de Manfred, à la bataille de Grandella, il appela Conradin du fond de l’Allemagne et le pressa de venger son oncle ; il commandait les Italiens à la bataille de Tagliaeozzo (23 août 1208). Il accompagna Conradin dans sa fuite, et périt avec lui sur l’échafaud. — Son frère, Lancia (Giordano), se dévoua comme lui à la cause impériale, fut fait prisonnier le 25 février 12G6, k la bataille où Manfred fut tué, reconnut, le premier, le cadavre de ce prince, et fut, envoyé par Charles d’Anjou dans une prison de Provence, où il fut mis il mort.-Un autre frère des précédents, Frédéric Lancia, combattit avec eux les troupes du pape, appela d’Allemagne, après la mort de Manfred, avec son frère Galvano, le jeune Conradin, et, après l’exécution de ce prince, devint, avec les autres membres de sa famille, ■ la victime des vengeances de Charles d’Anjou.

LANC1ANO, anc. Anxanum, ville d’Italie (Abruzze intérieure), ch.-l. de district, k 20 kilom. S.-E. de Chieti, sur le torrent de Feltrino ; 13,000 hab. Située à 4 kilom. de la mer, ’ sur trois collines, dont deux sont réunies pa.r un pont, dit pont de Dioelétien, cette ville est le siège d’un archevêché et possède une belle cathédrale, ainsi que plusieurs églises et collégiales. Kn mai et en septembre, il s’y tient deux foires renommées, qui durent quinze jours. Dans les environs, on récolte des vins muscats estimés.

LANCIER s. ffl. (Ian-sié — rad. lance). Cavalier uriné d’une lance : Un régiment de lanciers.

— Fam. C’est un chaud lancier, Se dit d’un hâbleur, d’un fanfaron.

— Techn. Espèce de gouttière.

— Chorégr. Lanciers, Espèce de quadrille importé d’Angleterre en France vers 1854 : Les lanciers se composent de cinq figures, nommées : les tiroirs, les lignes, les moulinets, les visitesei les lanciers, il Les lanciers, Cinquième et dernière figure du quadrille de ce nom.

— Encycl. Pendant une guerre entre les Polonais et les Turcs, une liorde tartare, les Uhlans, vint guerroyer en Lithuanie, province frontière de la Pologne ; cette milice belliqueuse, trouvant plus d’avantage à se mettre k la solde du roi de Pologne qu’il payer un tribut au Grand Turc, s’établit délinUivement dans la province qu’elle était chargée de ravager, et, moyennant une haute paye, des privilèges religieux et nobiliaires, elle fournit au roi de Pologne les deux régiments de la garde royale. Ces Uhlans conservèrent naturellement leur arme, la lance d’Asie, garnie, a la mode turque, d’une banderole dont le sifflement effrayait le cheval de l’ennemi. Cavaliers irrèguliers par excellence, admirablement montés, d’une bravoure sauvage, ils purent seuls tenir tête à la terrible cavalerie hongroise, réputée jusque-là sans rivale. Frappé des avantages que présentait ce genre de troupes, Frédéric le Grand ajouta h l’armée prussienne un régiment de lanciers, et son exemple fut aussitôt suivi par le gou ’ vernement autrichien, qui organisa trois régiments de cavaliers armés de lances. En 1742, le maréchal de Saxe introduisit dans l’armée française un régiment de uhlans, lequel fut licencié après la mort du maréchal. Ce fut seulement en ISOI qu’on vit reparaître les lanciers en France, et un escadron du 3« hussards fut armé de lances.

Pendant les premières guerres de l’Empire, Napoléon, ayant reconnu la nécessité d’opposer aux uhlans, aux lanciers et aux Cosaques des troupes également armées de lances, créa, au commencement de 1807, un régiment de lanciers polonais. Ce régiment, formé k Varsovie, fut incorporé dans lagarde impériale, sous le nom de chevau-légers lanciers. Un second régiment fut créé en 1810 ; il était composé de Français, et vulgairement désigné sous le nom de lanciers rouges. Un décret du 25 novembre 1811 attacha un régiment de lanciers ou de chevau-légers lanciers a chaque division de cuirassiers. Ces régiments étaient français ou polonais. Il y

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avait, en 1812, neuf régiments de lanciers (non compris la garde) : six étaient français et portaient le shako et l’épaulette verte ; les trois autres, polonais, étaient coiffés du schàpska et portaient des épaulettes bleues.

En 1815, le gouvernement de la. Restauration supprima tous les lanciers, k l’exception d’un régiment, qui fut attaché à la garde royale sous le nom de chevau-légers lanciers de France. Quelque temps après, on arma de lances les derniers escadrons de chasseurs. Après la révolution de juillet 1830, les lanciers de la garde furent dissous et remplacés par un régiment de lanciers d’Orléans. En 1831, on créa six régiments de lanciers, faisant partie de la cavalerie de ligne ; chacun d’eux avait deux escadrons de tirailleurs, ne portant pas de lance. Les cinq premiers régiments de chasseurs devinrent les cinq premiers régiments de lanciers, et les lanciers d’Orléans le sixième. En 1836, on transforma en lanciers deux autres régiments de chasseurs, et le nombre de huit fut maintenu sous le gouvernement impérial, qui ajouta toutefois un régiment de lanciers k la garde. À la suite de la guerre de 1870-1871, l’armée française ayant été réorganisée, on a sup-primé les lanciers, comme ne pouvant plus être avantageusement utilisés (1872).

Les armes des lanciers consistaient dans le sabre de cavalerie, le pistolet, le mousqueton et la lance. Cette lance, longue de 2»i,84, se compose d’une longue hampe de frêne, que terminent, d’un côté, un fer triangulaire, long de om, l3G, et, de l’autre, un sabot de fer ; enfin, la douille du fer est ornée d’un petit fanion. Quant k leur uniforme, ilcomprenait : une kurska ou habit-veste bleu

foncé, à revers jonquille pour les quatre premiers régiments et garance pour les quatre derniers ; collet jonquille pour les régiments l et 2, garance pour les régiments 5 et G, bleu pour les régiments 3, 4, 7 et 8 ; parements, retroussis, passe-poil et brides d’épaulettes variant suivant les régiments ; boutons blancs k numéros ; épaulettes blanches ; pantalon garance a passe-poil bleu ; schàpska bleu, avec soutache et galon jonquille pour les quatre premiers régiments, garance pour les quatre derniers ; cordon-blanc ; plumet tombant en crin rouge ; manteau en drap blanc piqué de bleu, k inanches et k rotonde ; buffleterie blanche. Dans le régiment de la garde, la kurska était blanche et le schàpska bleu.

—’ Lancier-gendarme. En 1810, le maréchal Suchet, qui commandait l’armée d’Aragon, arma de lances quelques escadrons de la 2" légion de gendarmerie, attachée à son commandement. Ces escadrons prirent le nom de lanciers-gendarmes. Us furent supprimés en 1813. Ils portaient un shako’bordê de bleu à plumet rouge, un frac bleu k la hussarde, une culotte hongroise et des gants à la Crispin.

LANC1ÈRE s. f. (lan-siè-re — rad. lancer). Ouverture par laquelle s’écoule l’eau, quand les moulins ne travaillent pas.

— Adjectiv. Vanne lancière, Vanne qui donne directement l’eau k la roue du moulin.

LANCIFOLIÉ, ÉE adj. (lan-si-fo-lié — de lance, et du lat. folium, feuille). Bot. Dont les feuilles ressemblent à un fer de lance.

LANCIFORME adj. ( !an-si-for-me — de lance et de forme). Qui a la forme d’une lance.

LANC1LLOTT1 (dom Secondo), archéologue italien. V. Lancelloti.

LANC1LOTTI (François), peintre italien, né k Florence vers la fin du xve siècle. Il s’adonna au paysage, adopta la manière du Flamand Mostaert, et excella à représenter des eilets de nuit. Cet artiste de talent était en même temps poëte. Il composa, pendant une tempête, un petit poëhie sur la peinture, écrit avec autant de facilité que d’élégance. Ce poème, publié k Rome en 1508, a été réédité dans les Lettres sur la peinture de Bottari.

LANC1LOTTI (Jacopino), littérateur italien, né à Modène en 1507, mort en 1554. Tout, eu remplissant les fonctions de notaire, il s’adonna à l’étude de la peinture, de la musique, des belles-lettres, de l’astrologie, etc., et jouit de la faveur de Charles - Quint et de Clément VII. Lancilotti composa un assez grand nombre d’ouvrages en prose et eu vers. Le seul qui ait été imprimé a pour titre : Vera storia del podesta du Modena (Véritable histoire du podestat de Modène).

LANCINANT, ANTE adj. (lan-si-nan, an-te

— rad. lanciner). Méd. Se dit d’une douleur qui lancine, qui se fait sentir par élancements : Douleur lancinante.

LANCINATION s. f. (lan-si-na-si-on — de lanciner). Elancement, action de ce qui se fait sentir par élancements : La lancinatiON de la douleur. Lorsqu’il réfléchissait, la réflexion avait des pointes bien aiguës, des lancinations bien cruelles. (A. Dumas.)

LANCINER -v. n. ou intr. (lan-si-né — lat. lancinare, couper, déchirer). Méd ! Se faire sentir par élancements : Une douleur qui

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LANC1NUS (Curtius), poète italien du xve siècle. V. Curtius.

LANCIS s. m. (lan-si). Constr. Opération par laquelle on répare un mur, en enfonçant

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des pierres, des moellons dans les parties refouillées. Il Pierres que l’on emploie ainsi : Un lancis de pierres de taille, de moellons, il Nom donné, dans les jambages d’une porte ou d’une croisée, aux deux pierres longues placées au-dessus du pied : Lancis du tableau. LANcis’de l’écoinçon.

LANCISI (Jean-Marie), médecin italien, né à Rome en 1654, mort dans la même ville en 1720. Dès l’âge de dix-huit ans, il fut reçu docteur en philosophie et en médecine k l’université de Rome. D’abord médecin ordinaire à l’hôpital du Saint-Esprit, il fut bientôt nommé professeur au collège de la Sapience, où, pendant treize ans, il enseigna avec un grand éclat l’anatomie. Lancisi jouit d’une constante faveur k la cour pontificale. Innocent XI lui donna un canonicat, le titre de camérier secret, et le nomma son premier médecin, poste qu’il conserva sous les successeurs de ce pontife. En mourant, il consacra la plus grande partie de sa fortune k des institutions charitables, et légua k l’hôpital du Saint-Esprit, à Rome, une bibliothèque de 20,000 volumes, k la condition qu’elle serait publique. Lancisi possédait un savoir aussi varié qu’étendu, et il écrivait en latin avec une rare élégance. En médecine, il était un partisan déclaré de l’iatro-chimisme. Ses principaux ouvrages sont : De subitaneis mortibus (Rome, 1707, in-4o), livre dans lequel, k propos du grand nombre de morts subites qui eurent lieu k Rome en 1705 et 1706, il cherche k prouver que ces raort8 avaient pour origine moins de3 causes générales que des états organiques individuels ou des vices particuliers ; De noxiis paludumeffluuiis (1717, in-4o), où l’auteur étudie les propriétés morbifiques des miasmes paludéens ; De motu cordis et aneorismalibus, qui ne parut qu’en 1728, et qui est l’ouvrage capital de l’auteur. Dans le premier livre, Lancisi, anatomiste consommé, décrit la structure et les mouvements du cœur ; dans le second, il traite des anévrismes de cet organe et de ceux des artères, qu’il divise en vrais ou spontanés et faux ou consécutifs. Ses œuvres complètes ont été publiées sous le titre de Opéra omnia (Venise, 1739, "in-fol.).

LANC1SIE s. f. (lan-si-zî — rad. lance). Bot. Syn. docoTULis.

LANCIVAL (Luce de), littérateur français. V. Lucii de Lancival.

LANCLUSE (François), écrivain français, qui vivait au xvio siècle. Tout ce qu’on sait de lui, c’est qu’il était un protestant zélé. Il a traduit en vers français, sous le titre d’Aiitithèse des faints de Jésus-Christ et du pape, l’Antithesis Christi et antechristi (Genève, 1557), ouvrage attribué k Simon Rosnrius, et qui attaque la papauté avec une violence extrême. La traduction de Lancluse contient des images satiriques, habilement gravées sur bois, ce qui la fait beaucoup rechercher des bibliophiles.

LANÇOIR s. m. (lan-soir — rad. lancer). Pièce de bois qui arrête l’eau dans la lancière d’un moulin, et qu’on lève lorsqu’on veut moudre.

— Constr. Séparation de deux ou plusieurs tuyaux dans une fourche de cheminée.

— Eaux et for. Petit sentier, ménagé sur la pente d’une montagne boisée, pour faire glisser les pieds d’arbres que l’on a coupés.

LANÇON s. m. (lan-son — dimin. de lance, parallus. À la forme). Ichthyol. Nom vulgaire des jeunes brochets, il On dit aussi lancehon.

LANÇON, bourg et commune de France (Bouehes-du-Rhône), canton de Salon, arrond. et k 33 kilom. N.-Û. d’Aix, sur le canal de Craponne ; pop. aggl., 1,538 hab. — pop. tôt-, 2,022 hab. Fabrication d’eau-de-vie ; huilerie ; filatures de soie. Restes de constructions romaines. Le bourg est dominé par la colline de Constantine, que couronne un camp romain’dont les retranchements, formés de grands quartiers de pierres et flanqués de tours de dix en dix pas, mesurent 3,500 mètres de circonférence. Ce camp, attribué kMarius, a été classé parmi les monuments historiques.

LANÇON (Nicolas-François), seigneur de Sainte-Catherine, archéologue français, né a Metz en 1694, mort dans la même ville en 17G7. Après avoir été quelque temps avocat, il devint conseiller au parlement, puis maître échevin de sa ville natale. Ce magistrat employa ses loisirs à des recherches archéologiques, et composa, entre autres ouvrages : Mémoire sur l’état de l’Église de Metz (1737, in-fol.) ; Table chronologique des édits, déclarations, lettres patentes et arrêts du conseil enregistrés au parlement de Metz (1740, in-4o) ; Usages locaux de la ville de Toul (in-12) ; Itecueiî des lois, coutumes et usages des juifs de Metz (1743).

LANÇON (Jean-Baptiste-Romain-Auguste), publiciste français, né k la Roque-d’Antheron (Bouehes-du-Rhône) en 1820. Il étudia le droit k Aix ; puis k Paris, où il passa sa licence, se fit inscrire sur le tableau des avocats en 1843, et fut, k partir de cette époque jusqu’en 1851, secrétaire du député Biilaut, En 1852, M. Lançon devint membre du conseil général du département de Vaucluse, et, de 1860 à 1870, il lit partie du conseil de préfecture de la Seine. Collaborateur du Temps, du Courrier français et de lalievue contempo-

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rame, il y a publié des articles de critique, de littérature, de politique, des études sur les conditions de la- liberté, sur le suffrage universel et les élections, sur les travaux publics de Paris, etc. On lui doit, en outre-, des ouvrages estimés, parmi lesquels nous citerons : 'Agriculture et l’industrie du département de Vaucluse à l’Exposition universelle de 1855 (1856, in-8o) ; Observations concernant le droit à établir sur l’importation de la garancine, présentées au Corps législatif (1856, iu-8°) ; Considérations sur le chemin de fer des Alpes par ta vallée de la Durand (1857, in-S°) ; l’Isthme de Suez et l’industrie de la soie (185S, in-8o) ; les Electionset les partis (18C3, iu-8°) ; Essai sur l’esprit politique et l’esprit de parti dans les Assemblées françaises, de 1302 à 1852 (1S66, 2 vol. in-8») ; Des’ lois de liberté et de leur durée en France (1868, in-8"), etc.

LANCONELLO (Cristoforo), peintre italien, né k Faenza. Il vivait dans la première moitié du xviie siècle. C’était un artiste de beaucoup de mérite, si l’on en juge par le seul tableau qui soit certainement de lui. Ce tableau, qu’on voit au palais Ercolani de Bologne, est une Madone dans une gloire, avec saint François, sainte Claire et deux autres saints. Le coloris en est plein de charme, et ■les têtes sont remarquables par leur gracieuse expression.

LANÇONNIER s. m. (Ian-so-nié). Constr. Nom donné k des chevrons k mortaise sur lesquels on.pose et on rixe le moule employé dans la construction des murs en pisé.

LANCBE (Pierre De), magistrat et écrivain français, né k Bordeaux, mort en 1630. Il était conseiller au parlement de sa ville natale lorsqu’il fut envoyé comme commissaire extraordinaire dans le pays de Labour pour instruire les procès d’une foule de malheureux entassés dans les prisons sous la prévention de sorcellerie. Il est probable qu’il s’agissait de ces épidémies d aliénation et de convulsions dont l’histoire nous rapporte tant d’exemples (diables de Louduu, couvulsionnaires de Saint-Médard, etc.). Quoi qu’il en soit, Lancre fit infliger des tortures atroces k tous ces malheureux et en fit brûler vifs plus de cinq cents qui, k la suite des tortures, s’étaient reconnus coupables de magie et de sorcellerie. Lancre fut récompensé de son triste zèle par te titre de conseiller d’État. Ses écrits bizarres indiquent un penchant k voir partout l’œuvre du diable. Citons de lui : Tableau de l’inconstance et instabilité de toutes choses (1611, in-4o) ; Tabtea u de l’inconstance dés mauvais auges et des démons (Paris, 1013, in-4o), avec une gravure représentant le Sabbat ; [’Incrédulité et mescréunec du sortilège pleinement convaincue (Paris, 1622, in-4»), etc.

" LANCRENON (Joseph-Ferdinand), peintre français, né à Lods (Doubs) en 179L, mon. on 1874. Il fit ses études artistiques suus la direction de Girodol et remporta, en 1816, le deuxième grand prix de peinture. Il est devenu directeur du musée de Besançon et correspondant de l’Académie des beuux-âns. En

— 1800, M. Lancrenon a reçu la croix de la Légion d’honneur. Parmi les tableaux qu’il a exposés depuis 1819, " nous citerons : Tobie rendant la vue à son père (1819) ; Borée enlevant Orythie (1822) ; le Fleuve Scumandre (1824), taisant panie du musée du Luxembourg : Apothéose de sainte Geneviève (1827), dans 1 église Saint-Laurent k Paris ; Alphée et Aréthuse (1831) ; Scène tirée du Don Juan de lord Byron (1833) ; Enfant jouant avec son chien (1845), etc.

LANCRET (Nicolas), peintre, né k Paris en 1690, mort dans la même ville en 1743. Il commença par s’adonner à la gravure, puis reçut des leçons de peinture de Pierre Ulin et de Gillot, eut pour condisciple Watteau, dont il devint l’ami, et s’assimila tellement la manière de cet artiste que, dans une exposition publique, on attribua k Watteau une de ses toiles. Lancret débuta par une Fête galante qui eut un très-grand, succès, et il ne tarda pas k devenir un des peintres de son temps dont les œuvres furent le plus recherchées. En 1719, il fut nommé membre du l’Académie sous !e titre de peintre des fêles galantes, et devint peintre du roi. Bien qu’il prétendit ne rien faire sans consulter la nature, Lancret est tombé dans le genre faux et maniéré que WattÇMiu avait mis k la mode, et, s’il étudiait la nature, « c’est surtout, dit Pèriès, celle de l’Opéra, qu’il aimait k fréquenter, et où il allait puiser des sujets de tableaux. » Ses œuvres sont riantes et agréables, mais en général entachées d’affectation, et son coloris papilloté manque de naturel. Doué d’une imagination prime-sautière, il a composé un grand nombre de tableaux, parmi lesquels nous citerons : les Éléments, les Quatre parties du monde, les Heures du jour, les Cinq sens, les Douze mois de l’année, la Marmotte en vie, etc. « Le marquis de Beriughen, premier écuyer du roi, dit M. Charles Blanc, voulant orner son beau château de Jouy, chargea Lancret de peindre dans le salon les Quatre éléments. En homme d’esprit, Lancret s’abstint des pesanteurs de l’allégorie et de la banalité des attributs traditionnels. Le siècle de Louis XV ne se perdait pas dans les symboles. L’Eau représentera donc une scène de Bain ; le Feu sera, je suppose, une conversation sous le manteau de la cheminée ; mais que pensezvous qu’aura4 peint Lancret sur le panneau