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et gras comme quatre, entripaillé comme il faut, » ce qui n’empêchait nullement le colosse , de mettre une grâce infinie k nuancer le chefd’œuvre de Cimarosa. Une année, il donnait des représentations k Londres, en même temps que l’on exhibait aux Anglais le général Tom Pouce, et ces deux célébrités habitaient le même hôtel. Une dame anglaise, qui n’avait pu voir le général Toin Pouce, forcée de quitter Londres subitement, ne voulut pas.partir Bans connaître le nain célèbre. Elle court à son hôtel, et, se trompant de porte ; sonne

— chez Lablaché.. Celui-ci ouvre ■ lui-même ; la , dame recule de deux pas : ■

. «Je venais voir le général Tom. Pouce, ■ dit-elle. * ■. »■ i

— —• Q’est-moi, madame, dit Lablaché. •

"— Oh !, j’ai donc été trompée ? on m’avait —dit que vous étiez, monsieur, -un-tout’petit homme. ■ ■»

— Au théâtre, oui, madame..., mais, rentré chez moi, je me mets à mon aise. » , Lablaché vivait retiré aux environs-dé Na(pies, lorsque la mort vint le frapper. Sa re : traite remontait à quelques années.

De son mariage avec Thérésa Pinotti, La, che a-eu treize enfants, ’dont sept subsistent encore. L’aîné de ses fils, -FRÉDÉRic, a débuté dans il Barbiere.di Sioiglia, aux Italiens de . Paris, en 1841, à l’ombre de la’gloh-e paternelle, mais ne s’éleva jamais au-dessus du médiocre, -tant comme chanteur que comme acteur. Une de ses filles a épousé le pianiste Thalbkrg. Une autre a été enlevée aux triomphes du théâtre par un mariagéaristocrati—que ; elle est devenue baronne deOatehs,

LÀBLAÇlilÈRE (Louis dis), théologien protestant l’rançais’qui vivàit’au’xyie siècle. Il était pasteur de Niort en 15S5, époque où la désastreuse issue de l’expédition d’Angers mit en fuite un grand nombre dé, protestants ■de l’Ouest. Cependant, il en rést’a :’ beaucoup dans Niort, et ils abjurèrent : Lablachière, en sûreté dans les murs de L’a. Rochelle, leur adressa une Lelire pastorale, les exhortant à imiter les Macchabées, les martyrs. Quand le danger fut passé, il revint ’ k’Niort, où son ministère fut marqué par une dispute avec le jésuite Boùlehger, dispute dont il publia une relation, sous ce titre : Dispute faite par escrit en laquelle Loys de La Blaeliiêre maintient que la niéssen’est’point de l’i/istitiitio’n de JêsusChrist (Niort, 1695, in-go). Le jésuite ayant répondu, il répliqua par ’un écrit intitulé : Seconde dispute ’faite, par escrit en laquelle •Loys de La Blachière soutient qu’il n’a prononcé aucunes calomnies ny faussetéscontre la messe ; ains toutes vérités, comme ennemie du sacrifice de Jésus-Christ, qui ne l’a jamais, instituée (Niort, 1596, in-8o).

LA ULANCHÈKK (Pierre-René-Marie-Henrï Moulin de), savant et photographe français, né k La Flèche eu 1821. Il se fit recevoir à l’École forestière (1841) et devint garde général ; mais, au bout de quelques années ;, il donna sa démission et alla s’établir à Nantes, où il s’adonna à l’étude des sciences, particulièrement à celle de la chimie et.de l’histoire naturelle des poissons.jAyant eu -l’idée de se servir de la photographie pour ses travaux scientifiques ; il se rendit à Paris (1855), y acheta, un établissement de photographe et envoya à diverses expositions de belles épreuves qui lui valurent plusieurs médailles. Chargé par le ministre du commerce de reproduire les poissons’fluviaux et maritimes de la France, ainsi que les aménagements des établissements de pisciculture de Concarneau et de Huningue, M. de La Blanchère s’acquitta de cette tâche avec une rare-habileté. et exécuta ainsi une série do planches photographiées, qui a iiguréàl’Exposition universelle de ÎS67. Pendant cinq ans, .ce, savant a présidé la Société du progrès de.l’art industriel, et il est membre de plusieurs sociétés savantes. Indépendamment de nombreux articles insérés dans le Magasin pittoresque, le Journal pour tous, la Lumière, le Journal d’agriculture, le Figaro, le-Siècle, l’Exposition universelle illustrée, etc.^on lui doit des ouvrages, dont les principaux sont : l’Art du photographe [18ô9, iu-8») ;.Z)« collodion sec (1SC0, in-8 ?) j Monographie du stéréoscope (18S1, in-8o) ; Répertoire encyclopédique de photographie (1862-1867, 6 vol. in-8»}, avec, figures ; la Photographie des. commençants (1863) ; les Ravageurs des forêts (1865, ..in-18) ; Oncle Tobie, le pêcheur (1866 ; in-18) ; Culture des plantes maritimes (1.856, in-18) ; Plantes et, animaux (1867, in-is), entretiens familiers sur l’histoire naturelle ; les Aventures de La-Ra-. niée et de ses trois compagnons (1867, in-18) ; Nouveau dictionnaire général des pêches (1867-, in-4o), avec de nombreuses figures ; la. Pêche, aux bains dè.mer (1868, in-4o>) ; Voyage au fond de la mer (186S, in-8"), avec planches..La plupart de ces ouvrages’ont. pour objet de vjulgariser la science.., -^ * , . -,

LABCANCHER1E • (Mammés - Claude Pahin Chamelain dk), littérateur français, né à’Lan- ’ grès en 1752, mort’en 1811. A’l’âgé’ de dix-sept ans ; il partit pour l’Amérique dans l’espoir d’y faire fortune, mais revint en Francé au’ bout-dû deux -ans, -’ plus ■ pauvre ’qu’à son’ départ. Après avoir séjourné’ ensuite ’dans différentes villes du Midi, il vint à Paris, dans l’intention d’y étudier le droit, idée à laquelle il renonça pour s’occuper de spéculations littéraires qui ne purent le conduire k la fortune ; Ainsi, il fonda k Paris, eu 1782, un salon dé correspondance, qui devait servir de point de LA, PQ

réunion à tous les savants et artistes de l’Europe. Le bureau était établi rue Saint-Andrédes-Arts, à l’hôtel Villaget. Il devait s’y tenir des expositions permanentes d’objets d art, et des conférences périodiques sur divers sujets. Ce projet, qui n’avait pu réunir qu’un petit, nombre d’adhérents, ^fut emporté dans le tourbillon de 1789. Il a été réalisé de nos jours. Mme Roland consacre plusieurs pages de ses Mémoires à Lablancherie, qu’elle avait • failli épouser. Il est mort à Londres, où le gouvernement anglais lui faisait une pension, comme émigré. On a de, lui :, Extrait„du journal.de méspoyages, ou Histoire d’un jeune homme pour servir d’école, aux pères et mères (Paris, 1769, 2- vol. in- : 12) ; Correspondance générale sur les sciencesei les, arts ou Nouvelles de la république des lettres, ouvrage périodique, dont le recueil forme 8 vol. in-4<> (1778-1788) ; -Essai d’un tableau historique, des<peintres de l’école française depuis Jean ■ Cousin jusqu’en .1783 (Paris, 1783, in-4o). „

LABLANDIN 1ERE (Jacques-Pierre Cotelle ’ DÉ), écrivain français, né à Laval en 1700, mort en-1795. Après avoir rempli diverses fonctions ecclésiastiques, il devint grand vicaire et archidiacre de Blois. À l’époque de la Révolution, il défendit dans ses écrits lesprérogatives du haut clergé, combattit ’laconstitution civile et termina sa vie, dans la retraite. Nous citeroris’p.armi ses écrits : Lettre sûr l’assemblée du clergé (1755), et les Con-, férences d’Angers, ouvrage qui a joui d’une grande réputation.

LABLEE-(Jacques), écrivain français, né à Beaugency (Orléanais), en 1751, mort en 1841. Il fit son droit k Paris, publia des poésies légères, puis adopta lès principes révolutionnaires, fut éluf en 1790, membre de la-Commune de Paris et inommé, en-cette qualité, nrésident.de la- section ; du. Luxembourg. Labiée fut.longtemps ami de Danton, dont il sesépara en publiant dans le Fanal parisien des ’ articles contre le procès de Louis XVI. Incarcéré pour céfait, il fut.relaxé, après une détention de six.mois, et devint, en 1794, grâce k l’appui de la réaction thermidorienne, administrateur général des subsistances militaires, et fut nommé successivement procureur syndic du Loiret, contrôleur général de la guerre dans les départements du Midi, receveur des droits réunis, et enfin ; en 1810, • inspecteur des vivres en Italie, fonction qu’il résigna bientôt pour rentrer dans la vie privée. •, ■,

—, En.1814, il se vanta auprès de Louis-XVIII d’avoir, en.1791, alors qu’il.présidait la section du Luxembourg, fermé les yeux sur son départ du palais, où ce prince était ; presque interné. Louis XVÏU, ajouta foi a ce récit et nomma Labiéémembre de.la Légion d’honneur, ’avec une pension de.12,000 francs sur la cassette royale, pension.qui lui fut servie jusqu’à sa mort. Les écrits de Labiée sont fort nombreux ; il y.célèbre tour à tour tous les gouvernements.victorieux, ce qui lui a permis de vivre du, milieu du..règne de Louis XVI au milieu du règne de Louis-Philippe : plus dé quatre-vingt-dix ans. Citons parmi ses écrits presque innombrables ; -Essais de poésies légères (Paris, 1777)  ;.Êtrennes d’amour (1787) ; Adresse aux électeurs de Paris (1789), non signée ; Lettre au citoyen Carnot (1800)  ; l’Homme aux six femmes ou Effets.du divorce (1802) ;’ Des jeux de hasard du commencement <ïu-km® siècle (1803) ; le Couronnement de Napoléon /or (1804) ; la Mort d’Abel, poème (1810) ;'Six nouvelles à l’usage de la jeunesse

Î18Ï4) ;.V'Ecarté ou Aventure d’une joueuse 1822) ; Mémoires sur la mort jle.la princesse de Lusignan (1827), etc., . ... t.

—LA BLETTERIE (Jean-Philippe-René de), littérateur et historien français. V. BletTBRIK.. -’ I ’

■ LA BODERIE (Gui LÉ’FÈyRÉ ;’DE)i orienta ? liste et poète français.’V.’LÉ Fevrë, t ’" !,

LA BOËT1E (Étienne de), magistrat et écrivain français. V. Bo’ëtie, (delà). 1 -., -i

LABOISS1ÈRE (Joseph DE La FONTAINE DE) ; prédicateur français, né au’ château de La Boissière ; en Picardie, ’ mort en 1732.-Admis dans la congrégation de l’Oratoire ; il s’y livra d’abord a lTenseignement, .puis se. rendit à Paris et, se consacra à la prédication. Ses serinons, dont le ’style est trop fleuri et qui manquent d’onction, ontrété publiés, sous le titre de'Carême (Paris, 1731-1738, ’ 3.vol.) ; Saints (Paris, 1731-1738, — 2 vol.,) ; Mystères (1731-1738, in-12). ;, ..{,

jLABOISSIÈUE (C’.-S : de), magistrat français, néiù Villeneuve-de-Berg en 174’û, mort sous la Restauration. Avocat général au-parlement deGrenoble-lorsque écïatala Révolution, tif futiquelque temps incarcéré ad’époque de la.l’erreur, et, rendu k la’libèrté, vécut-dans ! la.retraite, s’dccupa’nt de travaux agricoles, et de : recherches historiques sur lé pays.des Helvans. A- la rentrée des Bourbons, il fut-.nommé conseiller kla -cour -royale de Nîmes. On.a.de lui :’les Commentaires du sotdat du yivdrais ; où se voit -l’origine de là 1 rébellion de la France et toutes les guerres que durant icelle le pays du’Vivarais a souffertes, - etc. (Privas, 1811, ’in-8°).’ - - ■,

LABOISSIÈRE (Jean-’Baptiste), conventionnel, français. On ignore la daté de sa naissance et celle de sa mort. Envoyé, en. 1791, k l’Assemblée législative, il fut réélu l’année suivante à la Convention nationale,

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où il vota pour la mort du roi, mais sous la réserve du sursis, dans le cas où la peine de mort aurait la majorité. De la Convention, il passa au conseil des Anciens, devint secrétaire de cette Assemblée en 1797, et, l’année suivante, fut envoyé dans le département du Lot en qualité de commissaire du Directoire près’de l’administration centrale. Sous le ^Consulat, il devint juge au tribunal civil de la Seine et exerça ces fonctions pendant plusieurs années.

, LÀ BOISSIÈRE (Paul Tramier de), homme politique français, né k Pernes (Vaucluse) en 1799. Bien que, sous la’Restauration, il eût servi dans la garde royale, il vit avec joie la révolution de Juillet 1830, et, envoyé en 1831 à laÇhambre des députés ; il y siégea sur lesbancs de l’extrême gauche., Compromis dans les échauffourées des.5 et 6 juin 1832, il fut

. forcé de quitter la France et n’y rentra qu’après l’amnistie de 1839. Renonçant alors à la politique, il ne s’occupa plus que d’industrie, et surtout de ’ l’exploitation de carrières d’albâtre et de marbre. La révolution de Février le rejeta sur la scène politique ; il fut d’abord nommé commissaire du gouvernement dans le-département de Vaucluse, qui l’envoya à l’Assemblée constituante. Il fit partie du comité de l’intérieur et de la fraction démocratique qui soutenait le général Cavaignà’c, et, après l’élection du 10 décembre, se jeta tout k fait dans les rangs

"dé l’extrême gauche. Non réélu k l’Assemblée législative, .il a vécu depuis lors dans la retraite.

LA- BONNEVILLE (Philibert de), écrivain savoisien, né à Bonneville (Haute-Savoie). 11 vivait au xvne siècle, devint provincial des capucins dé Savoie, ■> se distingua’dans l’éloquence déla chaire et dans la controverse, ’ dit Grillet, obtint des états du Valais, en 1G33, la fondation d’un couvent de son ordre- k" Sion, et fut un des théologiens quiapprouvèrent les Constitutions des bernar.dihs. C’était le confesseur de saint François de Sales, qui disait que, si l’on venait k perdre la Somme de saint Thomas, on la retrouverait tout entière dans la tête du père Philibert.

— Ce religieux a publié : Abrégé de la vie du B. François de Sales (Lyon, 1623) ; le Soleil •des parfaits et vertueux prélats de ce siècle, en la personne du saint évêque de Genève (Lyon, 1625).’

, . LABORANS, cardinal et canoniste italien, né k Pantormo, près de Florence, vers 1110, mort en 1192. Grâce k son mérite et à son savoir, il fut chargé par le gouvernement pontifical de négociations importantes, et reçut le chapeau de cardinal. Laborans composa, plusieurs ouvrages dont on trouve les manuscrits dans la bibliothèque du Vatican, k Rome.’Nous citerons de lui : Collectio canonum et décretorum ; De vera libertate ; De jûsli et juslitis rationibus.

LABORAS DE MÉZIERES (Marie-Jeanne), nom de famille de Mme Riccoboni.

’ LABORATOIRE s. m. (la-bo-ra-toi-re ~—r du ’lat. laborare, travailler). Lieu disposé pour faire des expériences ou des préparatioris exigeant l’emploi de certains instruments et de certaines drogues : Laboratoire de chimie. Laboratoire de distillateur. Les principales parties d’un laboratoire de chimie sont une hotte, une paillasse, des. fourneaux carrés, une forge et un soufflet à deux vents’. (J. Choquet.)

— Par anal. Lieu où se produisent certaines

combinaisons comparâmes a celles de la chimie : La nature, comme la chimie, a ses fourneaux et ses laboratoires souterrains. (Tréy.) Le plus grand appareil de chimie qui soit dans tout le corps humain, le plus merveilleux laboratoire est dans le cerveau. (Fonten.) L’odorat et le goût ne forment qu’un seul sens, dont la bouche est le laboratoire et le nez la cheminée. (Brill.-Sav.)’ ' ’

—, Techn. Partie d’un fourneau à réverbère] ou l’on met la matière, il Partie du four dans] laquelle on placé les pièces k cuire : Dans certains fours spécialement destinés à la cuisson de la brique, le "laboratoire et le foyer ne s’ont pas distincts  : ils forment un seul et même compartiment.

. —’.Syn..Laboraloiro, atelier, boutique, Chantier, oitvroîr, V. ATELIER.

’ '— Encycl. L’existence des laboratoires est très : anciénne, mais ils, ne furent longtemps que rudimentaires. Un laboratoire d alchimiste nous’présentéun singulier aspect, qui, d’ailleurs, est en rapport avec le monde des ijlé’es propres k ces chercheurs étranges. Ce laboratoire est obscur, étroit, mystérieux. La lumière n’y pénètre que par une petite vitre de couleur ; des liqueurs vertes et rouges sont rangéés sur un rayon poudreux ; un fourneau dont les briques disjointes laissent entrevoir la flamme ardente, un vieux fauteuil usé dans lequel le maître est assis ; devant lui, une table couverte de grimoires et de substances chimiques ;, ’âu plafond, un crocodile empaillé ;’ dans un coin des ossements, tel est le tableau d’un laburatoire d’alchimiste. Les laboratoires de physiologie n’existaient pas, et quant aux laboratoires de physique, c’étaient dés salons où les physiciens montraient aux hommes du monde des machines fort élégantes et des expériences plus

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amusantes que sérieuses. La science n’était cultivée alors que par un petit nombre de personnes et n’avait, par suite, que peu de sanctuaires. Les anciens laboratoires avaient, d’ailleurs, un caractère tout spécial. Us n’étaient pas publics ; ne servaient point à l’enseignement. Un savant possédait un laboratoire à lui et n’y admettait personne. Il y travaillait seul, sans souci de transmettre sa science k d’autres par le moyen des démonstrations expérimentales. Bref, les laboratoires n’étaient pas ce qu’ils sont devenus depuis, des lieux où se donne un enseigne-ment complémentaire-de l’enseignement oral et dogmatique ; c’étaient des sanctuaires réservés ou du moins ouverts aux seuls initiés, et où se préparait en silence une science obscure et mystérieuse ; nullement destinée k la diffusion et’, a la propagande.

Aujourd’hui, un laboratoire de chimie se compose d’une ou de plusieurs vastes pièces meublées dé tables solides. Un des côtés de la pièce principale du laboratoire proprement dit est occupé par uné cheminée en maçonnerie surmontée d’un manteau. On y fait les expériences qui dégagent des gaz ou Mes vapeurs nuisibles. On y opère aussi les fusions dans les creusets. D un autre côté est placée une lampe k émailleur servant k souffler le verre ; dans un alambic, l’eau distillée sa prépare en permanence. Les produits les plus usuels sont rangés en bocaux sur des •rayons. Une chambre spéciale renferme les produits coûteux, les balances de précision et autres appareils qui nécessitent une atmosphère pure. Une autre pièce est réservée aux analyses organiques. Le laboratoire doit, d’ailleurs, être vaste, clair et bien aéré. Une cour adjacente sert habituellement aux expériences dangereuses ou dégageant une

odeur trop forte. Un magasin renferme les ustensiles de verre, dont l’emploi est si considérable.

— ’Le laboratoire de physiologie se compose d’une salle avec tables et armoires. Les appareils servant k fixer les animaux sont sur ces tables, et, dans les armoires se trouvent les seringues k injection, sondes, scalpels, bistouris, pinces, appareils éleciro-physïologiques, etc. On réserve habituellement k côté du laboratoire des cages servant k enfermer les animaux vivants.

Dès laboratoires de chimie existent dans toutes les Facultés des sciences de France et dans toutes les universités étrangères. Quelques-unes de ces facultés, et le plus grand nombre des Facultés de médecine, ont, en outre, un laboratoire de physiologie, destiné k la pratique des vivisections. À Paris, tous les grands établissements scientifiques et écoles publiques ont également des laboratoires, de même que toutes les usines de produits chimiques ou métallurgiques. C’est 1k que se font les expériences et les essais relatifs k l’enseignement, k la fabrication, etc. À chacun des laboratoires officiels sont attachés un Ou plusieurs préparateurs chargés des.achats, de la comptabilité, et de diriger lès débutants qui viennent s’initier aux manipulations chimiques. Quand ces laboratoires sont annexés k une chaire, les préparateurs sont également chargés de monter les appareils et de préparer les substances nécessaires aux démonstrations du cours.

Les principaux et les plus florissants des laboratoires de Paris, au moment où nous écrivons, sont ceux de Robin et de Claude Bernard, pour la biologie ; de Wûrtz, Deville, Bertheiot, pour la chimie. Celui de Robin, situé k l’École pratique de la Faculté de médecine et fondé par lui, est le centre des études d’anatomie et de physiologie générales en France. On y travaille avec beaucoup d’activité et il en sort des mémoires fort remarquables. Le laboratoire de Claude Bernard, situé au Collège de France, est l’endroit où l’illustre physiologiste a fait ses grands travaux. C’est le même laboratoire ou Magendie avait entrepris ses, recherches. Plusieurs étrangers y travaillent et en sortent pour aller porter dans leur pays le flambeau de la physiologie expérimentale. Ce laboratoire n’est pas grand, et cependant que de longues et importantes recherches y ont été faites, depuis les expériences qui établissent la glycogénie jusqu’à celles qui montrent l’action véritable des alcaloïdes de l’opium sur l’organisme animal 1

Le laboratoire de. M. Wurtz, k l’École de médecine, est certainement celui de Paris où on travaille le plus et où se trouvent sinon le plus’ de ressources, du moins les meilleures traditions et le plus de chimistes’éminents. Tous les étrangers qui veulent perfectionner leur éducation chimique viennent passer un an ou deux k ce laboratoire. Lieben, Craft, Harnitz-Harnitzky, Oppenheim et bien d’autres y ont accompli une partie importante des travaux qui ont fait leur réputation. C’est là qu’ont été commencées, poursuivies et menées, k bonne fin ces recherches sur les ammoniaques composées, les glycols, les urées composées, , etc., qui ont fait la gloire de W.u.rtz.

Lés laboratoires de l’École normale supérieure, de.la Sorbonne, de l’École de pharmacie, ’ de l’École polytechnique et du Muséum d’histoire naturelle ont été jusqu’ici affectés plutôt k l’enseignement qu aux recherches originales. Du moins c’a été leur principale destination. Cependant plusieurs maîtres célèbres y ont fait leurs travaux. A