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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 1, L-Leo.djvu/164

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teur, nous serons disposés à juger avec indulgence ce qui pourra paraître aujourd’hui suranné et imparfait dans son catalogue raisonné des connaissances humaines. »

Wilkins divise d’abord toutes les choses qui peuvent être les sujets du langage en six classes ou genres, qu’il subdivise ensuite d’après leurs différences particulières. Ces six classes comprennent :

A. Les notions transcendantes.
B. Les substances.
C. Les quantités.
D. Les qualités.
E. Les actions.
F. Les relations.

Dans les classes comprises entre B et F, nous reconnaissons sans peine les principaux prédicaments ou catégories de la logique, ces cases dans lesquelles les anciens philosophes croyaient pouvoir ranger toutes les idées qui soient jamais entrées dans l’esprit humain. Dans la classe A, nous trouvons des conceptions plus abstraites, telles que genre, cause, condition, etc. En subdivisant ces six classes, Wilkins arrive à donner quarante classes, qui, selon lui, comprennent tout ce qui peut être connu ou imaginé, et, par conséquent, absolument tout ce qui peut solliciter une expression dans une langue quelconque, soit naturelle, soit artificielle. Il analyse ainsi longuement nos connaissances ; mais il est le premier à reconnaître les imperfections de cette immense classification.

Après quarante chapitres consacrés à son dictionnaire philosophique de nos connaissances, Wilkins s’occupe de composer une grammaire philosophique, d’après laquelle ces idées puissent être assemblées en propositions et en phrases. Dans la quatrième partie de son ouvrage, il entreprend la création du langage qui doit représenter toutes les notions possibles, d’après la classification qui en a été préalablement établie. Il commence par le langage écrit ou le caractère réel. « Il serait à désirer, dit l’auteur, que l’on pût trouver des caractères ayant une certaine ressemblance avec les choses qu’ils exprimeraient, et aussi que les sons d’une langue ressemblassent aux objets qu’ils serviraient à désigner. » Mais cela étant impossible, Wilkins commence par inventer des signes arbitraires pour ses quarante genres ; ensuite, il lui faut marquer les différences qui existent dans chaque genre, ce qu’il fait en ajoutant au bas et à la gaucho de chaque caractère un angle droit, obtus ou aigu, et qui, suivant la position, indique la première, la seconde ou la troisième différence, d’après l’ordre où toutes ces différences sont énumérées dans le dictionnaire philosophique. En troisième et dernier lieu, il s’agit d’exprimer les espèces comprises sous chaque différence, et, à cet effet, Wilkins ajoute, à l’autre extrémité du caractère, des lignes qui indiquent ces espèces, d’après l’ordre dans lequel elles sont énumérées dans le dictionnaire en question. De cette manière, on peut exprimer en caractères réels toutes les différentes notions qui sont le sujet du langage. Mais, outre un dictionnaire complet, il faut aussi avoir un mécanisme grammatical, pour que le problème d’une langue artificielle puisse être considéré comme résolu. Dans les langues naturelles, l’articulation grammaticale se compose soit de particules séparées, soit de modifications dans le corps des mots, quelle que soit la cause de ces modifications ; Wilkins remplace les particules par certains signes, de petits cercles, des points, des lignes courbes ou des virgules, qu’il dispose d’une certaine manière. Les désinences grammaticales sont exprimées par de petits crochets apposés au haut et au bas des caractères, et qui indiquent si ces caractères représentent des noms, des adjectifs ou des adverbes, des verbes actifs ou des verbes passifs, le nombre singulier ou le nombre pluriel. Ainsi, tout ce qui peut être exprimé dans les grammaires ordinaires, les genres, les nombres et les cas des substantifs, les temps et les modes des verbes, les pronoms, les articles, les prépositions, les conjonctions et les interjections, tout est rendu avec une précision que ne saurait surpasser ni même égaler aucune langue vivante. Tous ses matériaux étant préparés de la sorte, Wilkins transcrit l’Oraison dominicale et le Symbole des apôtres en caractère réel ; avec de l’attention et un peu d’habitude ; ces spécimens sont parfaitement intelligibles.

Mais ce n’est encore là qu’une langue écrite. Afin de la traduire en langue parlée, Wilkins a exprimé ses quarante classes par des sons tels que ba, be, bi, da, de di, ga, ge, gi, composés d’une voyelle unie à une des consonnes les plus sonores. Les différences qui existent dans chaque genre sont exprimées en ajoutant à la syllabe qui désigne ce genre une des consonnes suivantes : b, d, g, p, t. c, z, s, n, suivant l’ordre dans lequel ces différences sont rangées dans les listes du dictionnaire philosophique, b exprimant la première différence, d la seconde, et ainsi de suite. Les espèces sont ensuite exprimées par l’addition d’une voyelle, ou, si cela est nécessaire, d’une diphthongue à la consonne qui indique la différence.

Wilkins obtient ainsi des radicaux, qu’il assigne aux quarante classes dans lesquelles il enferme toutes nos connaissances. Sa nomenclature philosophique étant tout à fait défectueuse, les syllabes qui lui correspondent participent naturellement à cet inconvénient ; de plus, la base des combinaisons adoptées est absolument étrangère à l’harmonie, grave inconvénient pour une langue universelle. Le système de Wilkins est donc bien loin de la perfection. Sa tentative n’en est pas moins très-louable, et elle a surtout le mérite d’avoir fourni une solution telle quelle, mais une vraie solution du problème. On ira plus loin quand on voudra.


Langues et principes physiques de l’étymologie (formation mécanique des), par le président Debrosses (1765, 2 vol. in-12). Cet ouvrage traite de la matière et de la forme du langage et de la philosophie du discours. L’exactitude des idées dépendant, selon l’auteur, de l’exactitude des expressions, l’étymologie tient de très-près à la logique. L’auteur remonte jusqu’aux principes élémentaires de la formation des mots, afin, dit-il, d’en déduire « les rapports et le degré de force que ceux-ci doivent avoir lorsqu’ils sont rassemblés en troupes nombreuses ; car on ne parvient à connaître la force du discours, résultant de l’assemblage des termes, qu’autant qu’on a commencé par bien connaître la force des termes mêmes, leur valeur réelle et primitive, leur acception conventionnelle et dérivée, qui ne s’est établie, bien ou mal à propos, que sur le véritable et premier sens physique du mot, que sur un rapport réel entre les termes, les choses et les idées. »

L’auteur pose les principes suivants : 1o les germes de la parole, d’où sont éclos tous les mots du langage, sont des effets physiques et nécessaires, résultant absolument de la construction de l’organe vocal et du mécanisme de l’instrument, indépendamment du pouvoir et du choix de l’intelligence qui le met en jeu ; 2o les germes étant en très-petit nombre, l’intelligence ne peut faire autre chose que de les répéter, de les assembler, de les combiner de toutes les manières possibles, pour fabriquer les mots tant primitifs que dérivés et tout l’appareil du langage ; 3o dans le petit nombre de germes ou d’articulations, le choix de celle qu’on veut faire servir à la fabrique d’un mot est physiquement déterminé par la nature et la qualité de l’objet même, de manière à le dépeindre approximativement tel qu’il est ; 4o le système de la première fabrique du langage humain n’est donc pas arbitraire et conventionnel, comme on a coutume de se le figurer, mais c’est un vrai système de nécessité déterminée par deux causes, dont l’une est la construction des organes vocaux, qui ne peuvent rendre que certains sons analogues à leur structure, l’autre est la nature et la propriété des choses réelles qu’on veut nommer ; 5o la première fabrique du langage humain n’a donc pu consister qu’en une peinture plus ou moins complète des objets, telle qu’il était possible aux organes vocaux de l’effectuer par un bruit imitatif des objets réels ; 6o toute la propagation du langage s’est faite sur ce premier plan d’imitation dicté par la nature ; 7o les choses étant ainsi, il existe une langue primitive, organique, physique et nécessaire, commune à tout le genre humain, qu’aucun peuple du monde ne connaît ni ne pratique dans sa première simplicité, que tous les hommes parlent néanmoins, et qui fait le premier fonds du langage dans tous les pays, fonds que l’appareil immense des accessoires dont il est chargé laisse à peine apercevoir ; 8o les accessoires, sortis les uns des autres, de branche en branche, d’ordre en sous-ordre, sont tous eux-mêmes sortis des premiers germes organiques et radicaux comme de leur tronc, et ne sont qu’une ample extension de la première fabrique du langage primitif, tout composé de racines ; 9o le système accessoire de dérivation participe à la nature du système fondamental, et est, le plus souvent, plutôt nécessaire, comme lui, que conventionnel ; 10o les sensations ont eu plus de part que la volonté dans la première fabrique du langage humain et des noms radicaux, et même dans le mécanisme des dérivations ; 11o après être remonté aux premiers principes du langage, tirés de l’organisation humaine et de la propriété des choses nommées, il faut redescendre au développement de ces principes, observer les effets de la dérivation ; après avoir étudié ses causes et ses éléments, examiner par quelles voies elle a passé du physique au moral et du matériel à l’intellectuel, démêler, par l’analyse des opérations successives, l’empire de la nature dans le mécanisme de la parole et de la formation des mots d’avec ce que l’homme y a introduit d’arbitraire par son propre choix, par l’usage, par convention ; montrer, enfin, par quelles déterminations, par quelles méthodes et jusqu’à quel point l’arbitraire a travaillé sur le premier fonds physiquement et nécessairement donné par la nature.

Tels sont les principes que l’auteur développe, sans autre guide que la nature suivie pied à pied dans ses opérations. Ses observations et ses préceptes généraux sont soutenus, surtout dans la dernière partie de l’ouvrage, d’exemples bien choisis. Ces exemples adoucissent la sécheresse des raisonnements abstraits dont le livre est rempli, et mènent sans ennui le lecteur jusqu’à la conclusion, qui est celle-ci : « L’art étymologique n’est pas un art inutile et incertain, et la fabrique des mots roule sur quatre éléments dissemblables entre eux : l’être réel, l’idée, le son et la lettre, unis néanmoins intimement par un lien secret, principe nécessaire de la fabrique des mots. »


Langue primitive conservée (la), par Le Brigant (1787, in-4o). L’auteur de cet ouvrage est un de ces celtomanes qui font dériver du bas breton toutes les langues de l’Europe. Son système est outré, comme la plupart des systèmes ; mais, au milieu de ses exagérations, il y a d’utiles et sérieuses recherches. « Pour appuyer son opinion par des exemples, dit de Noual-Lahoussaye, Le Brigant extrait plusieurs passages de la Genèse, notamment celui-ci, modèle du sublime : « Dieu dit : Que la lumière se fasse, et la lumière se fit. » Il présente successivement cette phrase dans les langues hébraïque, chaldéenne, syriaque, arabe, persane, grecque, latine, française, et la compare à la même phrase traduite en celtique. Il prétend établir, dans des chapitres séparés, les rapports existant entre la langue celtique et le chinois, le sanscrit, le galibi ou langue des Caraïbes et l’idiome de l’île de Taïti. » Les travaux de Le Brigant ont donné un grand essor à la linguistique ; Gébelin et Latour-d’Auvergne furent ses élèves. Certes, les drôleries linguistiques de Le Brigant nous font rire aujourd’hui ; mais, à tout prendre, c’était un véritable érudit, et quand un homme de son espèce suit une voie qui doit l’éloigner du véritable but, il ne manque pas de faire en son chemin des découvertes utiles pour la science ; c’est ce qui est arrivé à l’auteur de la Langue primitive conservée.


Langue hébraïque restituée, par Fabre d’Olivet (Paris, 1815, in-4o). Cet ouvrage est divisé en cinq parties. La première est une dissertation, qui sert d’introduction, sur l’origine de la parole ; elle contient, en outre, une étude sur les langues qui, selon l’auteur, peuvent conduire à découvrir cette origine. Dans la deuxième partie, Fabre d’Olivet présente une grammaire hébraïque, fondée sur de nouveaux principes qu’il déclare utiles à la connaissance générale des langues. La troisième partie contient une série de racines hébraïques, envisagées sous de nouveaux rapports, et destinées à faciliter l’étude de la langue et celle de la science étymologique. Viennent ensuite, dans la cinquième et la sixième partie, un discours préliminaire à une traduction du Sépher, de Moïse, tentée par l’auteur sur les principes posés par lui-même, et la traduction elle-même, en anglais et en français littéral, suivie d’une version plus littéraire, que le traducteur appelle une version correcte.

Tel est le plan de cet ouvrage, paru avant aucun des grands travaux philologiques qui ont honoré notre siècle. Le travail de Fabre d’Olivet, pour n’être point assis sur une base très-solide, n’en dénote pas moins un esprit profondément érudit, sagace, quoique un peu mystique. Si la plupart de ses hypothèses sont tombées, on ne peut nier que ses investigations n’offrent un intérêt très-sérieux. Dans sa préface, il s’élève contre cette prétention antiscientifique, que l’homme est né avec une langue toute formée ; il affirme que ceux qui se sont avisés de parler des langues et de leur origine ne savaient même pas ce que c’était qu’une langue. Il répète souvent que, pour arriver à la connaissance des origines de la langue, « il faut explorer beaucoup d’idiomes et les comparer entre eux ; » voilà l’idée de la grammaire comparée, qui a fait faire à la science philologique de si rapides et merveilleux progrès, idée qui remonte d’ailleurs à Guillaume Postel. Mais si Fabre d’Olivet a conçu l’idée de la philologie comparée, il est vrai de dire qu’il ne l’a nullement réalisée. Fabre d’Olivet avait, d’ailleurs, des notions très-vagues et très-fausses sur les idiomes de l’Orient. Le chinois, le samscrit (sic) et l’hébreu sont, à ses yeux, les trois langues qu’il importe de connaître. Mais il n’avait point étudié spécialement la première, et il ne connaissait le sanscrit que par les travaux de William Jones. Le vrai but de Fabre d’Olivet était d’arriver à une traduction nouvelle des dix premiers livres de la Genèse, qu’il regardait comme renfermant, sous des voiles symboliques, une sagesse profonde. Du reste, toutes les traditions religieuses s’accordent selon lui. Les formes de la révélation ont changé selon les peuples, mais la révélation est la même. Il importe de soulever tous ces voiles, et c’est ce qu’il a essayé dans la traduction du Sépher, traduction qu’il intitule Cosmogonie de Moïse.


Langues de l’Europe moderne (LES), par Schleicher, traduit de l’allemand par Hermann Ewerbeek (Paris, 1852). Cet ouvrage, qui est loin d’être le plus considérable de ceux qu’a publiés l’illustre philologue allemand, est le seul qui ait été traduit dans notre langue. Il ne s’agit pas seulement, comme on le croirait d’abord, des langues de l’Europe moderne, dans l’ouvrage qui porte ce titre ; Schleicher a mis à la tête de son travail une longue et savante introduction, où il étudie d’abord la linguistique et la philologie d’une façon générale ; il y détermine ce qui constitue l’essence des langues, les notions et les rapports ou les significations et les relations, et il classe les langues en trois grandes familles, d’après la manière dont elles expriment les rapports : les langues monosyllabiques, les langues agglutinantes et les langues à flexion. Schleicher résume aussi dans son introduction l’histoire philosophique de la langue, et détermine en même temps la méthode que l’on doit suivre en linguistique ; puis il trace le tableau général des langues européennes, suivant les classes et les familles auxquelles elles appartiennent, et pour mieux faire comprendre le caractère de la deuxième et de la troisième des grandes classifications du langage auxquelles se rattachent toutes les langues de l’Europe, il nous initie d’abord à la première, en traitant de la langue chinoise, qui est la langue monosyllabique par excellence. Cela fait, il passe successivement en revue les langues européennes qui font partie de la classe agglutinante, non sans de nombreuses digressions sur les langues asiatiques ou américaines qui se rattachent au même groupe ; c’est ainsi qu’il étudie successivement les langues tartares proprement dites, le mongol, le turc, puis les langues finnoises, et particulièrement le finnois proprement dit et le madgyare, puis les diverses langues de la famille caucasique, puis, enfin, la souche basque.

Dans une autre section, il étudie les langues à flexion, et, après avoir dit quelques mots de la famille sémitique, il aborde enfin la famille aryenne, qui embrasse une grande partie de l’Europe. Avant de traiter des langues aryennes de l’Europe, il passe rapidement en revue d’abord la famille indienne, le sanscrit, le pâli et le prâkrit, etc., et la langue des zingaris ou tsiganes, épars en Europe et en Asie, puis la famille iranienne, le zend, le persan, l’ossétique et l’arménien. Cela fait, il étudie successivement la paire pélasgique ou gréco-latine, la famille hellénique, le grec moderne, l’albanais, puis la famille romane, l’italien, l’espagnol, le portugais, le provençal, le français, le valaque ; puis la paire letto-slave (lithuanien lettique), et les diverses langues slaves, le russe, le bulgare, l’illyrien, le serbe, le croate, le slovène, le polonais, le tchèque, etc., la famille germanique et ses divers idiomes, et enfin la famille celtique et ses dialectes. Un court appendice traite des idiomes artificiels ou argots.

Les diverses langues que nous venons d’énumérer sont toutes caractérisées d’une façon aussi juste que rapide, en sorte que le livre de Schleicher est comme un vaste panorama de l’Europe moderne, au point de vue philologique.


Langue basque et langues finnoises, par Louis-Lucien Bonaparte (Londres, 1862, broch. in-8o). Familiarisé par une étude longue et approfondie avec les dialectes de l’eskuara les moins connus jusqu’à ce jour, Lucien Bonaparte a été vivement frappé de certaines ressemblances qui se manifestent entre cet idiome et ceux de l’Oural. Il a consigné, dans ce mémoire d’une cinquantaine de pages, le fruit de ses intéressantes recherches. La formation du pluriel, de l’article, divers détails de la conjugaison ont été reconnus par lui comme étant les mêmes chez les montagnards pyrénéens et les aborigènes de l’Europe boréale, et, bien qu’il reste beaucoup à faire pour débrouiller la question si obscure des origines basques, on peut, dès aujourd’hui, admettre que l’eskuara, qui diffère essentiellement des dialectes indo-européens, sémitiques ou du nord de l’Afrique, présente, au contraire, de nombreuses et frappantes similitudes avec le japonais, le madgyare et l’ostiake. Les études faites depuis cette époque n’ont fait que confirmer les données émises par Lucien Bonaparte. « Ce qui, dans le mémoire du savant auteur, a dit M. H. de Charencey, ne manquera pas d’exciter au plus haut point l’intérêt des philologues, c’est la découverte faite par lui, dans quelques sous-dialectes pyrénéens, de cette fameuse loi d’harmonie des voyelles, dont on s’était plu, jusqu’à ce jour, à faire l’apanage des idiomes du nord de l’Asie et de l’Europe orientale. Par là se trouve réduite à néant une des plus puissantes objections proposées contre la parenté des Finnois et des Basques, et singulièrement facilitée la solution d’un problème qui, jusqu’à ce jour, n’avait cessé d’agiter et de préoccuper les amateurs de linguistique et d’ethnologie comparée. »


Langue universelle de l’humanité (la), brochure in-fol, (1866), accompagnée de vingt tableaux rédigés en huit langues, par M. Aldrick Caumont. L’auteur n’a pas la prétention de résoudre le difficile problème d’une langue universelle parlée ou seulement comprise de tous. Tout en laissant subsister les langues actuelles, il veut qu’on prépare un répertoire logique de toutes les idées qu’on peut avoir à exprimer, et qu’on mette en regard les expressions de ces idées dans les principaux idiomes du globe. Le numéro d’ordre de l’idée à transmettre suffira au destinataire de la dépêche pour connaître immédiatement la pensée de son correspondant. La dépêche entière se composera ainsi d’une simple série de chiffres. Le travail de M. Caumont n’est pas fait, mais indiqué seulement par la brochure qu’il a publiée, et qui est un spécimen du répertoire. Pour dresser cet immense répertoire des idées humaines, ce qui est une difficile entreprise, on pourrait utiliser, en l’amendant et le complétant, le dictionnaire de John Wilkins, créé dans un but un peu différent.


Langue française (OBSERVATIONS SUR LA),