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LANO - LANS

ler auprès de sa personne et de lui accorder un asile. La Noue fut bientôt chargé par la cour de la plus délicate des missions.

Les Rochellois étaient en rébellion ouverte contre le roi depuis la Saint-Barthélémy, et le roi ne savait quel parti prendre pour les soumettre. Son conseil décida qu’il fallait entrer en négociations avec eux par le moyen de leur chef le plus respecté, qui, même après les odieux massacres, encore récents, commis sur ses coreligionnaires, était resté dévoué au roi. La Noue se rendit, auprès des Rochellois, qui, tout d’abord, le reçurent avec méfiance et rejetèrent ses propositions avec indignation (1572) ; néanmoins, il parvint a dissiper leurs préventions, et il s’efforçait de les amener à un accommodement, lorsque, en 1573, le duc d’Anjou, qui avait trempé dans les meurtres de la Saint-Barthélémy, écrivit aux Rochellois une lettre menaçante. Toutes les espérances de paix s’évanouirent. La Noue quitta La Rochelle et se retira dans le camp du duc d’Anjou, qui lui permit de rester simple spectateur des événements. L’élection du duc au trône de Pologne sauva La Rochelle d’une ruine presque certaine. La paix fut signée, mais elle dura seulement quelques mois.

La Noue comprit enfin qu’il n’y avait rien à espérer de la cour et se rallia au duc d’Alençon, dont il n’avait pas pénétré l’ambition toute personnelle. Il entraîna les Rochellois sous ses drapeaux, mais ce fut encore une vaine tentative que fit avorter la réconciliation du duc avec le roi son frère. La Noue alla offrir ses services au roi de Navarre, qui, en 1579, le nomma surintendant de sa maison. Fait prisonnier dans les Pays-Bas au mois de juin 1580, il passa cinq années au milieu des plus indignes traitements. Philippe II lui promit la liberté s’il voulait se laisser crever les yeux, pour être désormais hors d’état de servir contre l’Espagne. C’est pendant cette captivité qu’il composa ses Discours politiques et militaires, qui lui assurent une place parmi les prosateurs les plus éminents du xvie siècle.

Ses fers furent enfin brisés sur les instances du duc de Guise. Il fut échangé contre le comte d’Egmont, prisonnier du roi de Navarre ; mais il n’obtint sa liberté qu’à la condition de ne plus servir contre l’Espagne et ses alliés. Pour garantie de sa promesse, il consentit à laisser, pendant un an, son second fils entre les mains du duc de Lorraine. En cas de contravention, il s’engagea à payer au roi d’Espagne une somme de cent mille écus d’or.

Il se retira à Genève, aida cette ville à repousser les assauts du duc de Savoie, et se rendit, en 1588, à Sedan pour veiller aux intérêts de la fille du duc de Bouillon, Guillaume-Robert de La Mark, dont il avait été nommé le tuteur. L’assassinat du duc de Guise à Blois, suivi de la réconciliation de Henri III avec le roi de Navarre, lui permit de quitter Sedan et d’offrir ses services aux rois alliés. Il courut défendre Senlis contre le duc d’Aumale et resta maître de la place. Après l’assassinat de Henri III, continuant ses exploits, il assista aux combats d’Arques et d’Ivry, et fut grièvement blessé au siège de Paris. À peine guéri, il fut envoyé en Bretagne, pour diriger par ses conseils le prince de Dombes, qui disputait cette province au duc de Mercœur, l’un des chefs de la Ligue. Il avait conseillé au prince d’assiéger le château de Lamballe ; la brèche était faite et La Noue descendit dans le fossé pour la reconnaître. Il était monté sur une échelle dressée contre la muraille, lorsqu’une balle vint, par ricochet, le frapper au front au moment où il avait levé la visière de son casque pour mieux examiner les lieux. Il chancela et tomba sans connaissance. On le transporta, tout meurtri, à Moncontour, où il mourut quinze jours après.

« C’était un grand homme de guerre, dit Henri IV en apprenant sa mort, et encore plus un grand homme de bien : on ne peut assez regretter qu’un petit château ait fait périr un capitaine qui valait mieux qu’une province. » — « On peut, lit-on dans Maimbourg, le comparer, non-Seulement aux plus vaillants, mais aussi aux plus sages et aux plus savants capitaines de l’antiquité, comme il paraît par ses discours politiques et militaires, qui, en netteté, en force et en bon sens, égalent ceux des Xénophon, des Polybe et des César. » Montaigne, de Thou, Montluc lui-même lui décernent de justes éloges.

Ses vingt-six discours politiques sont un des monuments les plus précieux de la langue française au xvie siècle. Trois causes, dit-il, minent les empires : l’impiété, l’injustice et la dissolution des mœurs ; ces trois causes régnaient alors en France, et, en bon patriote, La Noue avait cru devoir en signaler le danger. Il exhorte les Français à prévenir une catastrophe, non par des fêtes et des sacrifices, mais en cessant de faire le mal et en apprenant à bien faire. Contre l’habitude des auteurs de mémoires, La Noue ne parle presque jamais de sa personne. La première édition fut publiée à Bâle en 1587. M. Kervyn de Volkœrsbeke a publié, de nos jours, la Correspondance de François de La Noue (Gand et Paris, 1854, in-8o).

LA NOUE (Odet de), sieur de Téligny, homme de guerre et poëte français, fils du précédent, mort à Paris en 1618. Il servit dans les Pays-Bas sous les ordres de son père, tomba, en 1584, aux mains des Espagnols, qui le garderont sept ans prisonnier, puis rejoignit l’armée de Henri IV. La Noue contribua à la prise de Paris, prit part aux négociations qui amenèrent la publication de l’édit de Nantes, et fut chargé de diverses missions, notamment en Hollande en 1617. Il était maréchal de camp et conseiller du roi. La Noue cultiva avec un certain succès la poésie. On a de lui : Paradoxe, que les adversités sont plus nécessaires que les prospéritez (La Rochelle, 1588, in-8o), en vers ; Poésies chrétiennes de messire Odet de La Noue (Genève, 1594, in-8o), recueil de sonnets, odes, cantiques, etc. ; Dictionnaire des rimes françaises selon les lettres de l’alphabet (Genève, 1596, in-8o); enfin, on lui attribue : Vive description de la tyrannie et des tyrans, avec les moyens de se garantir de leur joug.

LANOUE (Jeanne de), fondatrice de l’ordre des sœurs de la Providence, née en 1666, morte en 1736. Après avoir montré dans sa jeunesse un cœur dur et avare, elle devint tout à coup bonne et hospitalière, et recueillit dans sa maison une foule d’indigents et de malades, aux besoins desquels elle fournissait, grâce aux aumônes qu’elle allait elle-même recueillir. Ruinée par une catastrophe qui renversa sa maison, elle ne se découragea pas, et parvint, à force de quêtes, à recueillir assez d’argent pour pourvoir aux besoins de ses protégés, et pour payer le loyer d’une maison que les oratoriens lui avaient louée fort cher, après lui avoir refusé même une écurie pour abriter ses malades. Ce fut en 1704 qu’elle réunit autour d’elle un certain nombre de filles, auxquelles elle donna un vêtement particulier, et qui la secondèrent dans ses soins charitables. Telle fut l’origine de l’ordre de la Providence, qui fut approuvé, en 1710, par l’évêque de Saumur, et qui depuis lors a établi des maisons dans toutes les parties de la France. Leur nombre était déjà considérable à la mort de Jeanne de Lanoue.

LANOUE (Jean-Baptiste Sauvé de), auteur dramatique et comédien français, né à Meaux en 1701, mort à Paris en 1760. Il fit de bonnes études, qu’il termina à Paris, au collège d’Harcourt. Le goût du théâtre s’étant bientôt emparé de lui, il débuta à Lyon, en 1722, dans l’emploi des premiers rôles. « Lanoue, dit un biographe, n’avait aucun des moyens physiques néeessaires pour un comédien. Sa figure était ingrate, sa voix rauque et sans timbre, son air ignoble, et sa chaleur presque nulle ; mais il possédait une intelligence supérieure, et jouait avec tant d’esprit et de vérité, qu’il se faisait pardonner tous ses défauts. » Il fit représenter à Strasbourg, où il se rendit en quittant Lyon, une petite comédie intitulée : les Deux bals, qui fut son essai dans la carrière d’auteur dramatique, et qui eut du succès. Il vint alors à Paris, et y fit représenter, en 1735, à la Comédie-Italienne, le Retour de Mars, agréable comédie en un acte et en vers libres. Associé ensuite avec Mlle  Gautier, qui avait le privilège du théâtre de Rouen, il forma une troupe de comédiens pour cette ville, où ils restèrent pendant cinq années. Les soins de la direction ne l’empêchèrent pas de faire jouer à la Comédie-Française, en 1739, la tragédie de Mahomet II, dont le succès fut très-grand. Lanoue revint à Paris en 1742, et débuta, la même année, à Fontainebleau, par le rôle du comte d’Essex, dans la tragédie de Thomas Corneille. « Lanoue, raconte un biographe, eut bientôt l’occasion de se rendre agréable à la cour. Il composa, pour les fêtes du mariage du dauphin, fils de Louis XV, Zélisca, comédie-ballet en 3 actes, qui fut représentée le 3 mars 1746, et qui lui valut la place de répétiteur des spectacles des petits appartements, avec une pension de 1 000 livres… » Lorsqu’il fut question de représenter la tragédie de Mahomet, de Voltaire, ce dernier adressa à Lanoue les vers suivants :

Mon cher Lanoue, illustre père
De l’invincible Mahomet,
Soyez le parrain d’un cadet,
Qui sans vous n’est point fait pour plaire.
Votre fils fut un conquérant,
Le mien a l’honneur d’être apôtre,
Prêtre, filou, dévot, brigand :
Faites-en l’aumônier du vôtre.

Lanoue créa, avec un talent de premier ordre, le rôle du marquis d’Orville dans l’Époux par supercherie, comédie de Boissy. Lorsqu’il disait :

Mon visage est ingrat pour exprimer la joie,

il excitait toujours les plus vifs applaudissements, parce qu’il affectait d’appliquer ce vers à sa figure, qui, en effet, n’annonçait rien moins que la gaieté, quoiqu’il sût d’ailleurs rendre très-bien tous les autres sentiments de l’âme. Cette modestie, bien rare chez un comédien, ne désarma pas Collé, qui, dans ses Mémoires, pousse l’hyperbole jusqu’à dire que Lanoue avait une vilaine effigie de martyr ou de roué.’ « C’était peut-être à cause de cela, riposte un autre écrivain, qu’on le trouvait si bien placé dans le rôle de Polyeucte. » Collé avoue cependant qu’auprès de Lekain Lanoue paraissait un Adonis. La Coquette corrigée, comédie en 5 actes et en vers, que Lanoue donna à la Comédie-Française en 1756, et dans laquelle il jouait le rôle de Clitandre, obtint un succès qui s’est prolongé pendant quatre-vingts ans. Deux vers de cette pièce ont passé en proverbe :

Le bruit est pour le fat, la plainte est pour le sot ;
L’honnête homme trompé s’éloigne et ne dit mot.

Lanoue, dont la santé était altérée, eut l’esprit de quitter la scène en plein succès, le 26 mars 1757.

LANOUE (René-Joseph de), général français, né en Bretagne vers 1740, d’une famille qui comptait parmi ses ancêtres le fameux chef protestant de La Noue ; mort en 1793. Après avoir conquis pendant la guerre de Sept ans le grade de colonel, il était parvenu à celui de maréchal de camp, lorsque la Révolution éclata. Il devint alors lieutenant général et fut envoyé, en 1792, sur la frontière du Nord. Arrêté sous l’accusation d’avoir refusé d’aller au secours de Lille, il fut acquitté par le tribunal criminel, et reçut ensuite de Dumouriez le commandement d’une partie de l’avant-garde, postée le long de la Roer. Attaqué, le 1er mars 1793, par des forces supérieures, il ne put réunir assez vite en masse compacte ses troupes disséminées sur une ligne de plus de 50 kilom., et fut complètement battu. Traduit pour ce fait devant le tribunal révolutionnaire, il fut condamné à mort et exécuté.

LANOUE (Félix-Hippolyte), peintre français, né à Versailles en 1812. Il prit successivement des leçons de V. Bertin, d’Horace Vernet, des professeurs de l’École des beaux-arts, remporta le second prix de paysage en 1837, le grand prix en 1841, puis se rendit en Italie, où il avait déjà passé quelque temps, s’attacha plus à l’étude de la nature qu’à celle des maîtres, et se rangea, à son retour en France, parmi les paysagistes de la nouvelle école. M. Lanoue a beaucoup produit et a fait divers voyages dans plusieurs parties de la France, en Hollande, on Russie, pour chercher de nouveaux thèmes à son inspiration. C’est un artiste de beaucoup de mérite, un bon observateur de la nature, un dessinateur habile, et un coloriste distingué. Il a animé plusieurs de ses tableaux de groupes d’hommes et d’animaux traités avec soin. Parmi les œuvres nombreuses qu’il a exposées depuis 1833, nous citerons les suivantes:Vue de la Seine à Rouen (1833) ; Vue des aqueducs de Buc (1835) ; Vue prise à Sassenage (1839) ; Vue de l’erracine (1844) ; Tombeaux étrusques près de Naples (1847) ; Vue prise dans l’île de Capri ; Ruines d’Adrien à Tivoli ; Souvenirs de la villa Médicis (1848) ; le Palais Chigi ; Vue prisedans le bois de La Haye (1852) ; Saint Benoit dans la solitude de Subiaco (1854) ; les Bords de la Neva ; Vue prise à Pont-Rousseau, près Nantes (1855) ; la Villa Pallavicini ; Forêt de pins du Gombo ; le Forum romain ; le Bois de Frascati ; Vues de la villa Conti, du mont Janvier (1861) ; Vues des grands lavoirs d’Albano, des fouilles exécutées sur le mont Palatin ; Pins parasols sur le bord de la mer (1863) ; Vue du Tibre ; Vue des ruines de la villa de Quentilii (1804) ; le Cardon et le château de Saint-Privat ; le Pont du Gard (1865) ; Vue du rocher de Nazon (1866), une de ses meilleures toiles ; Ravin au Cannel ; Environs de Cannes (1868) ; Vue prise à Massa, près Sorrente; Vue prise à l’Ariccia, près Rome (1869), etc. Depuis 1804, M. Lanoue est chevalier de la Légion d’honneur.

LANOUÉE, bourg et comm. de France (Morbihan), cant. de Josselin, arrond. et à 23 kil. de Ploermel, près de la grande forêt de Lanouée. Pop. aggl., 251hab. — pop. tôt., 3 213 h. Forges fondées par le duc de Rohan, à l’entrée de la forêt et près de l’étang de Lanouée ; vestiges de voie romaine. Dans l’église Saint-Pierre, armoires à panneaux chargés d’ornements du style flamboyant. Aux environs, chapelle romane de Saint-Melec, autrefois dépendante d’une commanderie de l’ordre de Malte.

LA NOURAIS (Prosper-Alexis Gaudert de), économiste français, né à Saint-Léonard (Ille-et-Vilaine) en 1810. Après avoir étudié le droit à Paris, il s’y fit recevoir avocat, mais n’exerça pas cette profession. C’est alors que, s’étant tourné vers l’étude des langues modernes, de l’histoire et de l’économie politique, il parcourut, en vue de ses travaux, la Suède, le Danemark, l’Allemagne, l’Angleterre et la Belgique. M.de La Nourais est membre de la Société d’agriculture et des arts de Seine-et-Oise. Indépendamment de nombreux articles sur l’économie politique, l’agriculture, l’histoire, le droit public, insérés dans la Revue germanique, dont il devint, en 1835, un des rédacteurs les plus assidus, dans la Revue française de législation, le Journal des économistes, l’Encyclopédie des gens du monde, l’Annuaire d’économie politique, etc., on lui doit:Histoire de l’ordre des Assassins (Paris, 1833, in-8o), trad. de l’allemand de Hammer ; la Confédération et la diète germanique (Paris, 1836, in-8o) ; l’Association des douanes allemandes, son passé et son avenir (1840, in-8o), trad. en allemand ; les Chemins de fer et les Chambres (Paris, 1841, in-8o) ; De l’association douanière entre la France et la Belgique (1842, in-8o); Étude sur tes moyens les plus propres à amener la réduction du prix de la viande (Paris, 1857, in-8o).

LANOUX, lac de France (Pyrénées-Orientales), appelé aussi lac Noir, qui mesure 3 kilom. de longueur et 500 mètres de largeur. Il est dominé par les pics Pédroux, de Lanoux, de Carlitte et du Col-Rouge. Ce lac nourrit d’excellentes truites. Il est question de construire un canal d’irrigation qui porterait les eaux de ce canal dans les plaines de la Cerdagne.

LANOYE (Ferdinand Tugnot de), écrivain français. V. Tugnot de Lanoye.

LANQUERRE s. f. (lan-kè-re). Bourrelet de peau garni de liége, dont on se sert pour se soutenir sur l’eau en nageant.

LANQUETTE s. f. (lan-kè-te). Bot. Espèce de pourpier.

LANRIVOARÉ, bourg de France (Finistère), arrond. et à 4 kilom. N. de Saint-Renan ; 690 hab. Lanrivoaré doit son nom à saint Rivoaré, l’un des apôtres de l’Armorique. Il possède un cimetière dont il est fait fréquemment mention dans les chroniques religieuses du moyen âge. Suivant la tradition locale, 7 847 membres de la tribu de Rivoraé y auraient été ensevelis, après avoir été massacrés par la peuplade encore païenne d’un bourg (pagus) voisin. Depuis cette époque, dont l’antiquité est impossible à préciser, les victimes sont considérées dans le pays comme saints et martyrs, et nul n’a été enterré dans le cimetière de Lanrivoaré. Ce cimetière est aujourd’hui entouré d’arcades assez grossières, au centre desquelles s’élève un porche abritant une statue de la Vierge. « Le jour du pardon, dit un écrivain breton, on fait sur les genoux le tour de ce sanctuaire funèbre, dans lequel on ne doit entrer que déchaussé. À l’autre extrémité du cimetière, sept pierres rondes, rangées sur les degrés de la croix, sont, au dire des habitants, autant de pains changés en pierres par saint Hervé, neveu de saint Rivoaré, pour punir un fournier de lui avoir durement refusé l’aumône. Contre la même croix est une vieille souche d’arbre, dont les fidèles détachent des parcelles, qui ont la vertu de préserver d’incendie le toit qui les recèle. Cet usage parait un reste du culte des arbres, anathématisé par le concile de Nantes en 658.

LANS s. m. Mar. V. Lan.

LANSAC s. m. (lan-sak). Arboric. Variété de poire d’automne.

LANSAC (François-Émile), peintre français, né à Tulle (Corrèze) en 1805. S’étant rendu à Paris, il entra dans l’atelier de Langlois, puis reçut des leçons d’Ary Soheffer et s’adonna principalement au genre historique. M. Lansac a fait une étude toute particulière du cheval, et exécuté un assez grand nombre de portraits équestres. Nous citerons de lui:Episode du siège de Missolonghi ; la Jeune fille à la fontaine ; Trait de courage du commandant Daru (1842) ; Sujet tiré des Confessions de Jean-Jacques (1846) ; Chasseurs au marais (1852) ; l’Aumônier du régiment ; le Trompette des Guides (1855) ; Chevaux en liberté ; Terrier anglais (1857) ; Siège de Vallon (1859) ; Vache dans la prairie ; la Mort de Ravenswood (1861) ; Déjunire et le centaure Nessus (1863) ; Charles II (1864) ; Saint Gérard de Lunet (1866) ; la Sangle cassée (1868) ; Attelage russe (1869), etc. Parmi ses portraits équestres, nous citerons ceux d’Olivier de Clisson, de Napoléon Ier, pour les galeries de Versailles; du Duc d’Orléans, du Prince Louis-Napoléon, du Baron d’Or (1866), etc.

LANSBERG (Jean), en latin Lanspergius, écrivain ascétique allemand, né à Lansburg (Bavière) dans la deuxième moitié du xve siècle, mort au couvent des chartreux de Cologne en 1539. Parmi ses écrits, nous citerons : l’Enchiridion militiæ christianiæ (Paris, 1546), traduit en français (Paris, 1670), qui était dirigé contre le Miles christianus d’Érasme, à l’adresse duquel Lansberg écrivit encore : Dialogus inter militem lutheranum, et Demonstratio quænam vera sit religio evangelica ad Carolum V imperatorem. Les Œuvres complètes de Lansberg ont été publiées en 1693 (Cologne, 2 vol. in-4o).

LANSBERG (Matthieu), célèbre astrologue liégeois. V. Lænsberg.

LANSBERGEN ou LANSBERGHE DE MEULEBEECKE (Philippe de), mathématicien belge, né à Gand en 1561, mort en 1632. Il fut élevé en Angleterre, où s’étaient réfugiés ses parents, chassés des Pays-Bas par la persécution des catholiques. Il rentra plus tard dans sa patrie, devint ministre à Anvers, mais dut quitter cette ville lorsqu’elle retomba, en 1585, au pouvoir de Philippe II. Il se réfugia alors dans la Zélande, et y remplit pendant près de trente ans, à Tergoes, les fonctions du ministère évangélique. Il s’était adonné avec ardeur à l’étude des mathématiques et de l’astronomie, et il publia sur ces sciences un grand nombre d’ouvrages, parmi lesquels nous citerons:Geometria triangulorum (1591-1631, in-4o, 2e édition) ; Progymnasmata astronomiæ restitutæ (1619, in-4o) ; Chronologiæ sacræ libri III (1625, in-4o) ; Commentationes in motum terræ diurnum et annuum, etc. (1630, in-4o), traduit en français par David Goubard (1633, in-fol.) ; Uranometriæ libri tres (1631, in-4}) ; Tabulæ motum cælestium perpetuæ (1632, in-fol. ; en français, 1633) ; Introductio in quadrantem, tum astronomicum, tum geometricum necnon in astrolabium (1633, in-fol.) ; Observationum astronomicarum thesaurus, etc. Aucun de ces ouvrages ne présente un grand intérêt; la trigonométrie seule contient quelques modes-heureux de démonstration. Kepler