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des Laveuses. La plupart, comme le Bolognèse, Boissieu et H. Fragonard, dont les tableaux sont au Louvre, ont donné plus d’importance au paysage qu’aux, figures. Ainsi a fuit encore Joseph Vernet, dans une composition qui a été gravée par Baquoy.

Une statue de bronze représentant une Laveuse arabe a été exposée, par M. Ch.-A. Bourgeois, au Salon de 18G8.

LAVANDULA s. f. (la-van-du-Ia — du lat. lavare, laver). Bot. Nom scientifique latin du genre iavande.

LAVANÈSE s. f. (la-va-nè-ze — du lat. la■vare, laver). Bot. Nom vulgaire du galéga.

LAVANGA s. m. (la-van-ga — altér. de luvunga). Bot. V. luvunga.

LAVANGE s. f. (la-van-je). V. lavanche.

LAVAIS11A ou LABAMA (Jean-Baptiste), mathématicien et historien espagnol, mort en

1C25. Après avoir complété son instruction a. Rome, il devint historiographe de Philippe III, fut chargé de recueillir dans les Pays-Bas des matériaux pour une histoire généalogique de la monarchie espagnole, puis enseigna la cosmographie à Philippe IV, qui le combla de faveurs. Lavanha écrivait avec une égale facilité en portugais et en espagnol, mais son style est gâté par un excessif abus du gongorisme. Ses principaux, ouvrages sont : Itegiinento nautico (Lisbonne, 1595, in-4o) ; Viagem da catholica real Magestade d’el rey D. Fetippe II ao reino de Portugal (1622, infol.), livre intéressant ; Naufragio da nao Santo-Alberto e itinerario da yente que d’elle se saloou (Lisbonne, 1597, in-8o).

LAVARDAC, bourg de France (Lot-et-Garonne), ch.-l. de cant., arrond. et à 7 kilom. N.-O. de Nérac, sur la Bayse ; pop. aggl. 1,284 hab. — pop. tôt. 2,240 hab. Fabrication de bouchons, eaux-de- : vie, farines. Vestiges de constructions romaines ; restes d’anciens murs dans l’église restaurée.

LAVARDIN, village et commune de France (Loir-et-Cher), caut. de Montoire, arrond. et à 15 kilom. S.-O. de Vendôme ; 433 hab. Blanchisseries de toiles ; fabrication de grosse bonneterie. On y voit les ruines des murailles qui entouraient autrefois le bourg, et les restes du château situé sur la rive gauche du Loir et pris, en 1590, par le prince de Conti. On y conserve à la mairie la capitulation accordée par le prince au capitaiue Duvignau.

LAVARDIN (Jacques DE Ranay de), littérateur français, mort-vers 1590. On ne sait rien de sa vie, sinon qu’il était un gentilhomme de Touraine et qu’il cultiva leslettres avec un certain succès. Nous citerons de lui : la Cétestine (1578), traduction libre de la comédie espagnole de Rojas ; Histoire de Georges Caslriot (1575), traduction de Barlezio, et Traité de l’amour humain (1538), traduction

de Flaminio de Nobili.

LAVARDIN (Jean de Ranay de), théologien français, frère du précédent, mort vers la fin du xvie siècle. Il devint abbé de l’Étoile, de l’ordre de Prémontré. On a de lui un assez grand nombre d’ouvrages devenus rares. Les principaux sont : Discours chrétiens et orthodoxes (Paris, 1567, in-8<>) ; Abrégé de la guerre des Juifs (Paris, 1575) ; le Retour d’un gentilhomme à l’Église catholique (Paris, 1582) ; Recueil de la vie et conversation de la sainte Vierge (1585, in-S°). Il a laissé plusieurs traductions.

LAVARDIN (Jean de Beaumanoir, maréchal de), né dans le Maine en 1551, mort à Paris en 1614. Élevé dans la religion protestante et compagnon d’enfance de Henri IV, il servit quelque temps avec les huguenots, puis il se rit catholique, après la Samt-fiarthélemy, et commanda sous Joyeuse à la bataille de Coutras (1587). En 1589, il quitta le parti de la cour pour celui delà Ligue, et, en 1595, il se vendit à Henri IV pour les titres de gouverneur du Maine et de maréchal de France. Il se trouvait dans la voiture du roi quand celui-ci fut assassiné par Ravaillac. Lavardin fut chargé, sous Louis XIII, ’d’une mission extraordinaire en Angleterre (1612), et remplit, cette même année, les fonctions de grand maître de France au sacre du jeune roi. C’était un homme versatile et plein de présomption.

LAVARDIN (Charles-Henri de Beaumanoir, marquis de), diplomate français, arrière-petit-fils du précédent, né en 1643, mort en 1701. Il fut envoyé en ambassade à Rome (1687), par Louis XIV, pour y braver Innocent XI, qui refusait de reconnaître les quatre articles arrêtés par l’assemblée du clergé français de 1682. Il entra à Rome malgré le pape et comme un triomphateur ; mais Innocent XI, inflexible, refusa de donner audience à l’envoyé du grand roi, et l’excommunia. Lavardin était lieutenant général au gouvernement de Bretagne. « C’est le moins lâche et le moins bas courtisan que j’aie jamais vu, » disait de lui Mme de Sévigné. — Voltaire nous parle d’un autre Lavardin, évêque du Mans, qui riait de tout, et qui institua un ordre de gourmets.

LA VARENNE (Guillaume Fouquet, marquis de), diplomate français, né à La Flèche en 1560, mort en 1616. Cet homme, qui exerçait officiellement auprès de Henri IV le métier de pourvoyeur et lui fournissait des maîtresses, au dire de d’Aubigné, avait com LAVA

mencé par être cuisinier de Madame. Ses ignobles services furent récompensés par Henri IV : il devint successivement marquis de La Varenne, porte-manteau du roi, conseiller du roi, contrôleur général des postes, gouverneur de La Flèche. Doué d’un esprit souple et délié, La Varenne montra une grande habileté dans les diverses missions qui lui furent confiées. Il obtint notamment" de la reine d’Angleterre un secours important de troupes et parvint à découvrir toutes les intrigues de Philippe II en France, en se rendant à Madrid et en s’y faisant passer pour un envoyé de la Ligue. La Varenne établit à La Flèche un collège de jésuites richement doté, et il contribua au rappel des Pères. Ceux-ci ne furent pas ingrats ; ils lui élevèrent dans leur église un riche tombeau, et peu s’en fallut qu’ils ne le fissent canoniser.

LA VARENNE (Pierre-Charles Mathon de), agent politique et publiciste français, né au mois de décembre 1828, mort à Carnac (Morbihan) en août 1807. Il appartenait à une des plus anciennes familles de Bretagne. Lors de la révolution de 1S48, il s’improvisa délégué du peuple à l’Hôtel de ville. Evincé de la politique, il ne tarda pas à se tourner contre la République et chercha des moyens d’existence dans un genre de littérature qui avait alors quelque succès. Deux brochures, le Gouvernement provisoire et l’Hôtel de ville (1S50) ; les Rouges peints par eux-mêmes (1850) datent de cette époque. Ce sont de pauvres productions mises au service d’une réaction misérable et qui ne font guère honneur à leur auteur. En 1853, il donna un roman historique, la Comtesse de Marciac (in-S0), qui fut peu remarqué.

Successivement collaborateur de la Chronique, de la Gazette de Paris, de Diogène (1S5S), il entra, vers la fin de 1859, à la rédaction de l’Opinion nationale qui se fondait, et envoya depuis lors d’Italie, où il était allé se consacrer à la cause de 1 unité italienne, des correspondances politiques à divers journaux de Paris. A de nombreuses brochures ayant trait à la situation de l’Italie succédèrent diverses publications sur l’histoire contemporaine de ce pays. Noua citerons entre

autres : les Autrichiens et l’Italie (1857, in-18, 4Ô édit.) ; Lettres italiennes (1858, in-18) ; Campagne d’Italie en 1S59 (in-8°) ; l’Italie centrale (1860, in-18, 3° édit.) ; le Pape et les Romagnes (in-8°) ; la Révolution sicilienne et l’expédition de Garibaldi (18C0, in-18, 3cédit.) ; Victor-Emmanuel, roi d’Italie (1861, in-18) ; la Vie et la mort de Charles-Albert, traduit de Louis Cibrario et annoté (1862, gr. in-18) ; le Roi Victor-Emmanuel (1S20-1SG4), étude historique et biographique (1864, in- !S) ; la Vérité sur tes événements de Turin en septembre 1864 (1865, in-18). On lui doit encore une Histoire de l’Italie nouvelle, dont il n’a paru que le premier volume, et les Lettres du comte de Cavour à M. liattazsi. Il terminait une étude surCrispi et venait de publier une brochure politique intitulée la Coalition russo-prussienne, lorsqu’une mort subite l’emporta. Il avait publié, en 1865, la Comtesse de Chateaubriand, drame en cinq actes, qu’aucun théâtre n’avait voulu représenter, malgré de nombreuses sollicitations dont le récit se trouve tout au long contenu dans la préface.

Jusque-là le nom de La Varenne avait fait peu de bruit dans le monde ; mais les hommes qui, par état, sont au courant des menées les plus secrètes de la politique savaient sur son compte beaucoup de choses. Ils n’ignoraient pas qu’il avait entretenu des relations, d’une part avec les personnages politiques les plus considérables de l’Italie, avec presque tous les ministres qui, depuis Cavour, avaient traversé les affaires de ce pays, et d’autre part avec les directeurs de certains journaux politiques de France. Quel avait été au juste le caractère de ces relations ? C’était là un mystère dont La Varenne espérait bien que les voiles ne seraient jamais écartés. Aussi avait-il eu soin de renfermer dans une caisse, soigneusement fermée, tous les papiers qu’il entendait soustraire à l’indiscrétion de ses contemporains et même à la curiosité plus légitima de la postérité. Il avait pensé qu’il suffisait de cette inscription : « Papiers à brûler après ma mort» pour que personne ne se crût le droit de violer la volonté d’un défunt et de briser en quelque sorte le cachet de la lettre qu’il avait close. Mais La Varenne avait acquis assez vite une fortune importante ; on parlait même d’un palais qu’il s’était fait construire en Italie, sans compter la retraite par lui bâtie à Carnac, sur le bord de la mer. II laissait donc un bel héritage, que se disputaient d’une part le frère et la mère, d’autre part deux enfants, que Charles de La Varenne avait légitimés par un mariage contracté en Italie, quatre ans avant sa mort, avec M11* Marie Kau, morte elle-même eu 1S63. Le frère et la mère poursuivaient la nullité du mariage et aussi la nullité d’un testament qui transmettait toute la’fortune à ces deux enfants. Lorsque l’inventaire fît découvrir la caisse contenant les papiers que le décédé destinait au feu, les héritiers et les légataires intervinrent et demandèrent en référé qu’avant de procéder à l’auto-da-fé on recherchât si, parmi ces papiers, il n’y en avait pas quelques-uns qui touchaient à des

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intérêts de famille. Un peu plus tard, la mère demanda que ces papiers lui fussent remis personnellement : c’était à elle que revenait, disait-elle, le soin d’exécuter la dernière volonté de son fils. La vérité est qu’un incident avait surgi tout à coup à l’occasion de la double demande en nullité, dont nous avons parlé plus haut. Cet incident était relatif aux révélations très-curieuses contenues, disaiton, dans les papiers de la cassette, sur les affaires italiennes et sur le rôle joué par Charles de La Varenne au milieu des agitations politiques de ces derniers temps. L’auteur de cet incident était M. de Kervéguen, député au Corps législatif qui, dans la séance du 10 décembre 1859, avait formulé à la tribune, contre certains journaux, des accusations dont la preuve se trouvait, prétendaitil, dans les papiers du défunt. Or, M. de Kervéguen avait promis d’apporter ces preuves devant un tribunal d’honneur ; par l’entremise d’un abbé, il avait obtenu, de la mère de La Varenne, une promesse qu’elle lui livrerait les pièces, qui tendraient à justifier les accusations, dirigées par lui contre une partie de ta presse française. Le juge de référé, après avoir fait secrètement i’examen de toutes les pièces, déclara que cinq paquets par lui composés pouvaient être inventoriés, mais qu’il y aurait quelque inconvénient à inventorier le sixième paquet « compromettant pour des tiers. » Ce sixième paquet devint aussitôt célèbre ; sous le cachet du président de la première chambre du tribunal civil de la Seine, il alla enfouir ses secrets et Ses mystères dans la poussière du greffe. Mais un ancien secrétaire de La Varenne en avait autrefois fait le dépouillement ; il en donna d’abord une analyse que les journaux repro-3 duisirent à l’envi, tant la curiosité publique était excitée. Puis un journal officieux, bien connu par ses violences contre la presse démocratique, publia une série de documents

qu’il prétendait avoir été copiés sur les pièces elles-mêmes ; mais il eut bien soin de laisser en blanc les noms d’amis et les titres d’organes du gouvernement impérial qui eussent été, les uns et les autres, compromis gravement en cette circonstance- Tout le tapage qui se fit pendant plusieurs mois autour de ce fameux sixième paquet communiqua une célébrité d’outre-tombe à Charles de La Varenne. Il devint une sorte de personnage posthume. On comprit quels services il avait rendus à la cause italienne et de quel genre particulier étaient ces services. En se livrant, entre Turin et Paris, à un va-et-vient perpétuel, il avait ça et là accroché à bon nombre de boutonnières des croix et des plaques et distribué des sommes fort importantes. Ce courtagépolitique et ce métier de commissionnaire en rubans lui avaient largement

profité. Agent particulier du roi, des ministres. Charles de La Varenne n’en était pas moins dans tous les secrets du comité garibaldien qui s’était constitué à Paris. Comme il n’était pas sans mérite, il serait sans doute allé fort loin dans la ténébreuse carrière qu’il s’était choisie, si une mort subite et tout à fait imprévue ne l’avait emporté avant même qu’il eût atteint sa trente-neuvième année. Peut-être eût-il désiré qu’il se fit moins de bruit autour de sa tombe. Mais comme si ce n’était pas assez du scandale soulevé par lesdéclarationsdudéputé Kervéguen, son frère et sa mère ont encore poursuivi, pendant plus d’une année, devant toutes les juridictions, leurs attaques contre la validité du mariage contracté par lui, en Italie, en 1863, arrachant ainsi, après le voile qui semblait devoir à jamais recouvrir sa vie politique, le voile qu’il avait pris soin de jeter lui-même sur sa vie privée.

LAVARET s. m. (la-va-rè). Ichthyol. Genre de poissons malacoptérygiens, de la famille des salmonoïdes, voisin des truites : Les lavarets forment actuellement un genre distinct. (De Jussieu.)

— Ornith. Espèce de faucon.

— Encycl. Le lavaret est l’espèce principale du genre corégone. C’est un poisson qui dépasse rarement la longueur de om,40 ; on le distingue facilement par la forme de son corps, à peu près également comprimé de l’avant à l’arrière, et par sa tête, relativement petite, à museau atténué et tronqué au bout, de manière à ne former qu’une faible saillie au-dessus de la mâchoire inférieure. Sa couleur est d’un beau blanc d’argent sur les côtés et sur le ventre, gris bleuâtre ou verdâtre sur le dos, avec les nageoires lavées de gris noirâtre. Tout le dessus du corps est parsemé de points noirs, souvent si nombreux qu’ils donnent à l’animal une teinte plus sonibre. Ses écailles sont de médiocre dimension, très-courtes par rapport à leur largeur ; aussi en compte-t-on près d’une -centaine dans toute la longueur du corps. On dit qu’il peut atteindre le poids de deux kilogrammes. « Les lavarets se tiennent habituellement dans les eaux profondes ; mais, vers la seconde moitié de novembre, ils se rapprochent des rivages, et se réunissent en grandes troupes -pour venir frayer, ce qui à Heu pendant deux ou trois semaines, de novembre à décembre. Les assertions des auteurs relativement à l’époque à laquelle fraye cette espèce sont fort contradictoires. On a été fixé à cet égard depuis qu’on s’est occupé de la propagation du lavaret dans des eaux où il n’existait pas, et depuis les observations de M. Vogt. •

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En France, on trouve ce poisson dans le lue du Bourget, où il est très-abondant ; il forme une importante ressource pour les habitants des localités voisines, et surtout de la ville d’Aix, où on le regarde comme un poisson sans égal, et par conséquent supérieur même à la fera. On l’a signalé aussi dans les cours d’eau de la Bresse et du Dauphiné, et même dans le Rhin ; mais cette dernière station paraît douteuse. Il n’existe pas dans le lac de Genève ; mais on le trouve dans ceux de Constance, de Neufchâtel et de. Zug, ainsi que dans la plupart des lacs de la Bavière et de l’Autriche ; enfin on l’a trouvé dans les eaux douces de l’Angleterre et de la Suède. Suivant les localités qu’il habite, il affecte des variations de couleur assez grandes pour avoir fait croire parfois à l’existence d’espèces particulières : têts sont surtout les lavarets du lac de Neufchâtel. La chair de ce poisson est blanche, assez molle, délicate et d’un très-bon goût. On dit que le lavaret détruit beaucoup d’œufs d’autres poissons.

LAVASSE s. f. (la-va-se — rad. laver). Pluie abondante et impétueuse : Les lavasses font souvent déborder les petites rivières, et en font des torrents qui font bien du tort dans les campagnes. (Trév.)

— Fam. Aliment liquide ou solide trop étendu d’eau : Celte soupe n’est que de la lavasse. Quelle lavasse que ce vin ! Mermùs boit le café apporté par Thérésa à son maître, tout en déclarant que c’est de la lavasse. (Th. Gautier.)

— Techn. Pierre qui sert à couvrir les

toits.

LAVATER (Louis), théologien protestant suisse, né à Kybourg on 1527, mort à Zurich en 1586. Il fit ses études à Strasbourg, à Paris et en Italie, et se lia avec le réformateur Bucer, avec Ramus et plusieurs autres savants réformés. À son retour à Zurich, il fut nommé chanoine, et, en 1585, premier pasteur de la ville. On a de lui : De ritibus et instituas Ecclesise tigurins (Zurich, 1559, in-8o) ; Historia de origine et progressa controversise sacramentarim de Cmna Domini (Zurich, 1563) ; De la vie et de la mort de Henri Bullinger (Zurich, 1576) ; Calatogus omnium fere cometarum ab Augusti temporibus usque ad annum 1586 (Zurich, 1587, in-8»/.

LAVATER (Henri), médecin suisse, né à Zurich eu 1560, mort dans la même ville en 1625. Il professa la physique et les mathématiques à Zurich, et accompagna, en 1595, la députation helvétique envoyée à Henri IV. Ses principaux ouvrages sont : Defensio medicorum galenicorum (1610) ; Epitome philosophie naturalis (1621). — Son fils et son successeur dans sa chaire, Jean-Henri Lavater, né à Zurich en 1611, mort en 1691, voyagea dans une partie de l’EUrope, et laissa une Analyse des eaux-thermales (1667) ; Règlements pour la peste (1668).

LAVATER (Jean-Gaspard), philosophe,

poëte, orateur et théologien protestant suisse, né à Zurich en 1741, mort dans la même ville en 1801. Le jeune Lavater avait une de ces imaginations naïves qu’enchantent ou effrayent les récits de l’autre monde. Il montra de bonne heure une piété tendre ; aussi sa famille, profondément religieuse, se disposât-elle à iaire de lui un pasteur de l’Église de Zurich. Lavater fit ses études avec distinction dans sa ville natale. Son premier essai littéraire fut un pamphlet auquel il collabora, et qui était dirigé contre un magistrat à qui la jeunesse de Zurich était hostile. Une pareille escapade n’était pas faite pour convenir à sa famille, une de ces vieilles familles réformées, austères et opiniâtres dans leur foi étroite. Le père de Lavater était inoffensif, et le jeune homme n’avait rien à en craindre ; mais sa mère était d’un autre caractère. Après quelques tiraillements intérieurs, afin de corriger le jeune homme de son humeur frondeuse, on l’envoya en Allemagne (1763), en même temps que deux amis de son âge, dont l’un était le peintre Fuessli. Il vécut quelque temps à Berlin sous la férule du docteur Spalding, k qui ses parents l’avaient confié. Quand Lavater revint à Zurich, où on le fit diacre en 1769, il n’était plus exposé à S6 compromettre par la légèreté de sa conduite : léducation germanique l’avait entièrement corrigé. Il fut bientôt élevé à la dignité de pasteur de l’église Saint-Pierre de Zurich. Il put dès lors se livrer à son goût pour les lettres. On remarque, parmi un grand nombre d’opuscules émanés de lui à cette époque, des Vues sur l’éternité ou Considéralions sur l’état de la vie future (1768). Il avait publié l’année précédente des Chansons helvétiques encore estimées de nos jours, bien qu’elles fussent médiocres. Les Cantiques sacrés, qui virent le jour quelque temps après, ne valaient pas mieux. Les sermons qu’il prononça dans l’exercice de ses fonctions ecclésiastiques obtinrent un moment de vogue ;

mais, en général, il écrivait et parlait d une manière trop hâtive. En quelques années, il fit imprimer une plus volumineuse collection de sermons que n’en écrivit Bourdaloue dans toute sa carrière. Le recueil de ses poésies n’est guère moins volumineux. On distingue parmi elles une NouvelleMessiade ; celle de Klopstock émerveillait alors l’Allemagne, et l’œuvre de Lavater n’en est qu’une pâle imitation. Les poèmes épiques ne lui