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Cambrai avec la section du tribunal révolutionnaire, que la somme totale de 29,400 fr., et qu’il est mort en laissant à un ami le soin de payer 20 fr. pour ses draps de prison.

En ce qui touche les mesures de répression, rappelons encore qu’il n’avait ni à interpréter les lois révolutionnaires, ni à les atténuer, mais à les appliquer. On a vu plus haut que, pour éviter autant que possible les erreurs judiciaires, il avait établi une commission chargée de proposer des mises en liberté. Quant aux accusés mis en jugement, tous le furent pour des faits précis, des délits caractérisés par les lois d’alors. Mais tous ne furent point condamnés. Un registre de jugement conservé aux archives nationales établit que, sur 209 individus jugés du 21 floréal au 9 messidor, il y eut 58 acquittés, c’est-à-dire un sur quatre.

La correspondance de Joseph Le Bon, publiée par son fils, nous le montre comme le plus tendre des époux et des pères ; sans avoir une valeur absolue, cette preuve morale, ou du moins ce témoignage n’en laisse pas moins une impression favorable, et l’on a peine à se figurer un tel homme se livrant aux fureurs qui ont rendu son nom si tristement fameux.

D’ailleurs, la pièce capitale contre lui, c’est le rapport à la Convention, œuvre de haine et de réaction ; et comme nous l’avons dit plus haut, ce document a été réfuté avec beaucoup de force, et par lui-même, dans ses Lettres justificatives, et par M. Émile Le Bon qui l’a soumis à un examen approfondi, en appuyant ses réfutations de pièces authentiques et de démonstrations péremptoires.



LEBON (Philippe), ingénieur et chimiste français, inventeur de l’éclairage au gaz, né à Bruchay (Hauie-Marnel en 1769, mort à Paris en 1804. Il vint compléter ses études k Paris et fit de tels progrès dans les sciences que, avant sa vingt-cinquième année, il était nommé ingénieur des ponts et chaussées à Angoulême. Après un court séjour dans cette ville, il alla professer la mécanique à l’École des ponts et chaussées de Paris. Vers 1797, il commença, k sa campagne de Bruchay, ses essais sur l’emploi pratique du gaz provenant de la combustion des lois, notamment pour son application à l’éclairage ; il distillait alors, indistinctement, le bois, l’huile, le goudron, l’acide pyroligneux. Encouragé par les suffrages des illustrations scientifiques de l’époque, il vint à Paris continuer ses tentatives, et, après avoir communiqué sa découverte k l’Institut, il prit, le 21 septembre 1799, un brevet d’invention pour de nouveaux « moyens d’employer les combustibles plus utilement, soit pour le chauffage, soit pour la lumière, et d’en recueillir diiférents produits. • 11 donna k ses appareils le nom de thermolampes et invita tout Paris à venir apprécier les résultats de son invention. Le succès du chimiste dépassa toutes les prévisions. Il est, cependant, juste de dire que la perfection n’avait pas été atteinte du premier coup ; la lumière n’avait pas le brillant qu’elle a acquis depuis, et l’odeur du gaz était nauséabonde. Lebon se remit à l’œuvre pour chercher des perfectionnements à sa découverte. Sur ces entrefaites, le gouvernement lui concéda, pour ses expériences, une portion d’une forêt de pins, sise à Rouvray, près du Havre ; en même temps, la Russie lui offrait l’achat de son système d’éclairage, au prix qu’il lui plairait de fixer. Lebon rejeta les offres de l’étranger, voulant que son pays profilât seul de sa découverte et en eût seul la gloire. Ce savant, aussi modeste que distingué, n’eut pas le bonheur de recueillir le fruit de ses efforts. Appelé k Paris du Havre, où il habitait, pour concourir aux préparatifs du sacre de Bonaparte, il mourut subitement, le jour même de la cérémonie, à peine âgé de trente-cinq ans, et sa mort fut si étrange, si inopinée, qu’on le supposa un instant victime d un assassinat.

Dans un rapport présenté à l’Académie des sciences, Darcet constata les immenses services rendus par Lebon à l’industrie et k la science, par son application du gaz hydrogène carboné à l’éclairage. Toutefois, ce ne fut que lorsque les Anglais eurent mis en pratique les procédés de Lebon que la France songea k utiliser la découverte de son émisent chimiste.


LEBONAH, ville de l’ancienne Palestine, dans la tribu d’Ephraïm, située entre Bethel et Sichem, d’après l’Ancien Testament (Juges, XXI, 19). Elle est aujourd’hui entièrement ruinée ; les rochers d’alentour présentent beaucoup de grottes sépulcrales. Sur l’emplacement de cette antique cité s’élève de nos jours le village d’El-Lebben.

LEBORGNE (Benoît), comte bb Boignb, générul. V. Boignb.

LEBORGNE DB BOIGNE (Claude-Pierre-Joseph), homme politique français, né &

Chainbèry en 1764, mort à Pans en 1832. Entré dans l’administration des colonies, puis nommé, en 1791, secrétaire de la commission et envoyé k Saint-Domingue pour pacifier l’Ile, il y favorisa de tout son pouvoir la cause des noirs et de la révolution ; dirigé ensuite sur la Martinique, il défendit courageusement l’Ile contre une escadre anglaise. Quand il revint k Paris en 1790, il fut arrêté par ordre du comité de Sûreté générale et enfermé à la Conciergerie comme

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girondin. Elu député de Saint-Domingue au conseil des Cinq-Cents, il résista de toutes ses forces, le 18 brumaire, au coup de main de Bonaparte, et, par suite, resta longtemps sans emploi sous le gouvernement impérial. Envoyé, en 1813, à l’armée d’Allemagne et fait prisonnier de guerre, il rentra en France k l’avènement de Louis XVIII. On a de Leborgne de Boigne ; l’Ombre de la Gironde d la Convention nationale ou Notes sur ses assassins, par un détenu à la Conciergerie (Paris, 1794, in-8°) ; Essai de conciliation de l’Amérique et de la nécessité de l’union de cette partie du monde avec l’Europe (Paris, 1817, in-8<>) ; Nouveau système de colonisation pour Saint-Domingue (Paris, 1817, in-8").

LEBORNE (Joseph-Louis), peintre français, né à Versailles en 1796, mort en 1865. Il fit son éducation artistique à l’École des beaux-arts et sous la direction de Regnault, et s’adonna particulièrement au paysage historique et à la lithographie. M. Leborne envoya au Salon de peinture un assez grand nombre de toiles, dont deux seulement ont eu du succès : Méléagre tuant te sanglier de Calydon (1824) et Vue prise en Savoie (1828). Ces deux tableaux ont souvent été reproduits par la gravure. Nommé conservateur du musée de Nancy en 1840, Leborne cessa depuis lors d’exposer des œuvres nouvelles.

LEBORNE (Aimé-Ambroise-Simon), compositeur français, né k Bruxelles en 1797. Admis, en 1811, au Conservatoire de Paris, après avoir reçu les premières notions de musique k l’école de Versailles, il étudia peu après la composition sous la direction de Cherubini. Lauréat de l’Institut, en 1820, pour le premier grand prix de composition musicale, M. Leborne voyagea, pendant trois ans, aux frais du gouvernement, en Italie et en Allemagne, puis revint à Paris. En 1828, il fit représenter à l’Opéra-Comique, en collaboration avec Batton et Rifant, le Camp du drap d’or, qui n’eut qu’un très-médiocre succès. Cette même année, il écrivit, dit-on, plusieurs morceaux pour la Violette, l’un des opéras de Carafa les plus réussis. Deux autres opéras : Cinq ans d’absence (1833), en deux actes, et Lequel ? (1838), en un acte, que M. Leborne donna sans succès k l’Opéra-Comique, le déterminèrent k renoncer à la composition dramatique, et il s’est consacré dès lors uniquement à l’enseignement. Répétiteur de solfège au Conservatoire dès 1816, puis professeur en titre (1830), il succéda à Reicha, comme professeur de composition, en 1836, et fut, sous Louis-Philippe, bibliothécaire de la chapelle du roi. Depuis 1826, il est bibliothécaire de l’Opéra.

LE BOSSU (René), écrivain, né à Paris en 1631, mort en 1680. Il entra dans l’ordre des génovéfains, professa les belles-lettres dans plusieurs succursales de cette congrégation, contribua activement à la formation de la bibliothèque de Sainte-Geneviève, et devint sous-prieur de l’abbaye de Saint-Jean-de-Chartres. Il a laissé : Parallèle des principes de la physique d’Aristote et de celle de René Descartes (1674, in-12) ; Traité du poème épique (1675, in-12), ouvrage souvent réimprimé, « l’un des meilleurs livres de poétique qui aient été faits en notre langue, ■ dit Boileau. Voltaire est loin de juger ce traité d’une façon aussi favorable. « Tout poète épique qui suivra la règle de Le Bossu, dit-il, sera sûr de n’être jamais lu ; mais, heureusement, il est impossible de la suivre. «

LEBOUCHER (Odet-Julien), historien français, né à Bourcy, près de Coutatices, mort en 1826. D’abord avocat au barreau de Paris, il entra ensuite, en qualité de commis, chez le contrôleur général Berlin, qui, appréciant son zèle et son mérite, se l’attacha lorsqu’il passa au ministère de la marine. Leboucher a publié, sous le voile de l’anonyme : Histoire de la dernière guerre entre la GrandeBretagne, les États-Unis d’Amérique, l’Espagne et la Hollande (Paris, 1787, in-8"), réimprimé sous ce titre : Histoire de la guerre de l’indépendance des États-Unis (Paris, 1830, in-8°). Il refusa, par modestie, de présenter son livre k Louis XVI, qui le reçut des mains du marquis de Castries, en fit lecture et manifesta sa satisfaction k l’auteur par l’envoi d’une magnifique collection d’atlas et de voyages marqués à ses armes. Emprisonné sous la l’erreur, Leboucher fut mis en liberté et mourut, en 1826, maire de son pays natal.

LE BOUCQ (Jacques), écrivain héraldique français, mort en 1573. Héraut d’armes et lieutenant de la Toison d’or sous Charles-Quint et Philippe II, il a laissé les manuscrits suivants, qui ont seuls survécu k la destruction de plusieurs ouvrages héraldiques du même auteur, par suite de l’incendie du palais de Bruxelles en 1731 : le Triomphe d’Anvers, Recueil de toutes les [estes et chapitres de la noble ordre du Thoison d’or, le Noble blason des armes.

LE BOUCQ (Henri), seigneur de Camcourgean et de LanfRkT, parenfduprécédent, né jsa 1584, mort en 1660. Il fut échevin de Valenciennes et bailli de la vicomte de Sebourg. 11 a ajouté un supplément k l’Histoire de Sebourg, publiée par Pierre Le Boucq, et a laissé ensuite un manuscrit ayant pour titre : Traité des choses les plus remarquables concernant la singularité des authorités et privilèges de Valenciennes.

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LE BOUCQ (Pierre), historien français, fils du précédent, né en 1612, mort en 1676. Il se fit recevoir avocat (1632), étudia ensuite la législation du Hainaut, devint échevin de Valenciennes en 1633, et parvint, en 1639, à préserver les faubourgs de cette ville du pillage et de l’incendie, lois d’une attaque des Français. On lui doit : Histoire de la terre et du comté de Sebourg (1645, in-4u) ; Histoire des choses les plus mémorables advenues en Flandre, Hainaut, etc., de 1596 à 1674 (Douai, 1857, in-S»), etc.

LE BOUCQ (Simon), historien français, né . k Valenciennes en 1591, mort en 1657. Dans sa jeunesse, il étudia à Anvers^sous la direction de François Sweerts. De retour à Valenciennes, il fut nommé successivement lieutenant, surintendant de l’artillerie et des munitions de cette ville, échevin, prévôt, et, enfin, conseiller pensionnaire. L’histoire, les antiquités et la numismatique occupaient ses loisirs. Il a laissé, entre autres œuvres : Bref recueil des antiquités de Valenciennes (1619, in-S°) ; Histoire ecclésiastique de la ville et comté de Valenciennes (1844, in-S°) ; Guerre de Jean d’Avesnes contre la ville de Valenciennes (1846, in-8o) ; Antiquités et mémoires de la très-renommée et très-fameuse ville et comté de Valenciennes (2 vol. in-fol.), ouvrage resté manuscrit.

LEBOULANGER ou LE BOULANGER (Jean), magistrat français, mort en 1481. Sa famille portait originairement le nom de M<>u<is.i} ; mais un de ses aïeux, Jean de Montigny, ayant au moment d’une disette nourri la ville de Paris pendant trois jours, et arraché trente mille personnes aux horreurs de la faim, le peuple, par reconnaissance, le surnomma le Boulanger, surnom qui s’imposa et effaça même le véritable nom patronymique. Jean Le Boulanger était président au parlement de Paris alors qu’éclata la guerre dite du bien public, sous Louis XL C est lui qui fut chargé des négociations avec les princes du sang révoltés, et qui provoqua la signature du traité de Confuins. En récompense de son heureuse intervention, il fut nommé premier président du parlement de Paris. Entièrement dévoué k Louis XI, il eut la triste mission de diriger les débats des procès de La Baluê (1469), du connétable de Saint-Pol (1475) et de Jean d’Armagnac, duc de Nemours (1477).

LEBOCLANGER DE B01SFREMONT (Charles), peintre français. V. Boiskremokx (Charles dk).

LEBOURDAIS ou LEBOURDAYS (Hardouiu), écrivain français, né au Mans vers la fin du xvie siècle, mort vers 1640. D’abord clerc au greffe de sa ville natale, il y exerça ensuite la profession d’avocat. Parmi ses écrits, nous citerons : Libre discours de l’origine des procès et du moyen de retrancher les abus et chicaneries du palais (Le Mans, 1610, in -8°), ouvrage plein d’anecdotes scandaleuses et d’invectives contre les gens de loi ; Discours et ordre tenus à l’entrée de LL. MM. Louis XIII et Marie de Médicis au Mans (Le Mans, 1614), agréable relation, où l’on trouve des particularités intéressantes ; la Concorde en l’état ecclésiastique (Le Mans, 1624, in-4»), recueil d’opuscules mordants eu vers et en prose contre les protestants.

LE BOURG DE MONTMOREL (Charles), ecclésiastique et prédicant français, né k Pont-Audemer en 1654, mort k Paris en 1719. Il devint, en 1697, aumônier de la mère de Louis XV. M0" de Maintenon le fit nommer abbé d’Aulnoy, en Picardie, puis de La Réau. Il a publié : Traité de l’amitié, dédié k l’iibbé d’Êftiat ; Homélies sur la Passion de Notre-Seiyneur, sur les mystères et sur tous les jours au carême.

LEBOUTEUX (Denis), architecte français, né aux Batignolles-Saint-Denis, près de Paris, en 1819. Élève d’Hippolyte Le Bas, il entra à l’École des beaux-arts en 1835, et remporta le premier grand prix en 1849, avec une œuvre de concours fort remarquable, une École des beaux-arts, aquarelle. M. Lebouteux se rendit alors en Italie, pui3 passa en Grèce, où il reproduisit, en 1853, le Temple d’Apollon, à Phigalie. Ce travail, qu’on avait admiré à l’École des beaux-arts parmi les envois de 1854, fut encore plus remarqué, l’année suivante, à la grande Exposition. A son retour en Grèce (1855), M. Lebouteux a accepté les fonctions de sous-inspecteur des écoles de la ville de Paris.

LE BOCTHILL1ER DE RANCÉ (Armand-Jean), réformateur de la Trappe. V. Rancb.

LE BOUVIER (Gilles), chroniqueur français. V. Bouvier.

LEBOUV1ER-DESMORT1ERS (Urbain-René-Thomas), littérateur français, né à Nantes en 1739, mort en la même ville en 1837. Il était maître k la chambre des comptes de cette ville avant la Révolution, dont il embrassa d’abord avec ardeur les principes, pour les répudier bientôt, d’ailleurs. Ayant publié, en 1809, une apologie du général Gharette, il fut traqué, poursuivi et emprisonné par la police impériale ; on saisit toute son édition. En 1820, Lebouvier-Desmortiers fit cadeau du buste de

Charette k Louis XVIII, qui, en sus de la valeur vénale du marbre, lui donna une tabatière en or avec une inscription rappelant le dévouement du donataire à la monarchie. Ce litté- [ rateur a laissé une quantité de brochures, dont

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voici les plus intéressantes : Epttre à une dame qui allaite son enfant (1766) ; Madame Anligall ou Réponse au Journal de l’Empire (1808) ; Babioles d’un vieillard (1818) ; Lettre aux auteurs anonymes de l’ouvrage intitulé : Victoires, conquêtes, désastres (1818), etc.

LEBOUX (Guillaume), oratorien français, né dans l’Anjou vers 1621, mort en 1693. Il prononça, à vingt-deux ans, l’oraison funèbre de Louis XIII, et prêcha plusieurs fois devant Louis XIV. Pendant la Fronde, il parla en chaire sur l’obéissance due au roi, thème qui lui valut l’évêché d’Acqs, et, plus tard, celui de Périgueux. Le jésuite Houdry, voulant caractériser les qualités particulières propres aux prédicateurs en renom, attribue a Leboux la fluidité éloquente. Il a laissé : Sermons (1666) ; Conférences de Périgueux (3 vol. in-12) ; Rituel de Périgueux (1680) ; Dissertations ecclésiastiques sur le pouvoir des évêques pour la diminution et l’augmentation des fêtes, par les évêques de Saintes, de La Rochelle et de Périgueux (1691, in-8°).

LEBOYER (Jean-François), mathématicien français, né k Yvetot en 1768, mort en 1835. 11 fut successivement professeur de philosophie k Valognes, de mathématiques k l’École centrale des Côtes-du-Nord, de sciences physiques, puis de mathématiques k Nantes (1806-1831), enfin inspecteur de l’Académie de Rennes. Indépendamment de discours, de dissertations, d’environ 130 notices biographiques insérées dans le Lycée armoricain, on lui doit : Instruction sur les nouveaux poids et mesures (1805, in-8°) ; Notices sur la ville de Nantes et le département de la Loire-Inférieure (1823).

LE BOYS DES GUAYS (J.-E.-F.), écrivain français, né à Châtillon-sur-Loing (Loiret) vers 1805, mort en 1864. Il fit ses études de droit k Paris, où il devint un des rédacteurs de la Thémis, fut nommé, en 1837, juge au tribunal de Saiiit-Amand, dans le Cher, mais se démit bientôt de ses fonctions pour s’adonner exclusivement a son goût pour le mysticisme religieux. Devenu 1 enthousiaste admirateur des théories de Swedenborg, il s’efforça de propager les doctrines religieuses de la Société des membres de la nouvelle Église du Seigneur Jésus-Christ, et fonda dans ce but une revue, la Nouvelle Jérusalem (1838), dont il poursuivit, pendant dix ans, la publication. Le Boys a traduit, en outre, du latin en français, plusieurs ouvrages de Swedenborg : les Arcanes célestes dévoilés (1841-1854, 16 vol. in-8u) ; Doctrine delà nouvelle Jérusalem sur l’Écriture sainte (1842) ; Du divin amour (1843) ; De la foi (1845) ; De la nouvelle Église (1847) ; la Vraie religion chrétienne (1852-1854, 2 vol. in-8°) ; De la divine Providence (1855) ; l’Apocalypse expliquée (1855-1859, 6 vol.), etc.

LEBRAS (Auguste), poète français, né à Lorient en 1816, mort par suicide k Paris en 1832. Il était fils d’un huissier de Lorient. De très-bonne heure il montra sa vocation poétique, car dès 1828 il publia les l’rois règnes, poème suivi de : Un mot à Béranger. S’étant fixé k Paris, il y fit paraître Trois journées du peuple, stances (1830) ; les Armoricaines, recueil de vers (1830), se lia intimement avec Eseousse et composa avec lui le drame intitulé Raymond, dont la chute poussa les deux amis k se suicider par le charbon. Nous avons longuement parlé, k l’article Escousse, de ce double suicide, dont Béranger a immortalisé le souvenir. Nous y renvoyons le lecteur. Ajoutons k la liste des compositions de Lebras Georges ou le Criminel par amour, que M. Gaillardet a mis au jour en 1833.

LE BRASSEUR (Pierre), historien français, né k Evreux vers 1680, mort vers 1730. C’était un homme d’église, qui alla habiter Paris, se lia avec les savants et les littérateurs de l’époque, et fut protégé par le chevalier d’Aguesseau, qui lui confia 1 éducation de son fils alnô et le fit nommer aumônier du conseil. L’abbé Le Brasseur est connu principalement pour son ouvrage intitulé : Histoire civile et ecclésiastique du comté d’Evreux (Paris, 1722, in-4"). Ce livre est plein de recherches intéressantes, et accompagné de preuves et de documents authentiques tirés des archives diocésaines.

LEBIUSSEUH (J.-A.), administrateur français, né à Rambouillet en 1745, mort sur l’échafaud, k Paris, en 1794. Il devint successivement commissaire des colonies, ordonnateur et administrateur général k Gorée, intendant de Saint-Domingue (1779), premier président des conseils supérieurs du Cap (1684), enfin intendant général des fonds de la marine (1784). La révolution de 1789, dont il se montra un implacable adversaire, lui enleva ces dernières fonctions. Louis XVI voulut lui donner le ministère de la marine ; mais, sur les observations de Dumouriez, il fut évincé par Lacoste. Arrêté sous la Terreur, Lebrasseurcomparut devant le tribunal révolutionnaire, qui le condamna à la peine capitale. C’était un homme instruit, k qui l’on doit : De l’Inde ou Réflexions sur les moyens que doit employer la France relativement à ses possessions en Asie (Paris, 1790, in-8°) ; De létat de la marine et des colonies (Paris,

1792).

LEBRECHT (Michel), historien allemand, mort en 1807. Il fut professeur au gymnase d’Hermanstadt, puis pasteur k lvleinscheuern,