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mède d’amour (1799), traduction libre en vers.

LEMARE (Pierre-Alexandre), grammairien français, né à Grande-Rivière (Jura)en 1766, mort à Paris en 1835. Il était prêtre et professeur de rhétorique avant 1789. Président de l’administration départementale du Jura pendant la Révolution, il se montra constamment partisan de la cause populaire et de la liberté légale, combattant la réaction après le 9 thermidor et proclamant Bonaparte traître k la patrie à la suite du 18 brumaire. Il reçut même de ses compatriotes le commandement de la force armée destinée à marcher contre le premier consul. Condamné pour ce fait à dix ans de fers par contumace, il lit casser son jugement et vint fonder à Paris VAthénée de la jeunesse. En 1808, il se trouva compromis dans l’affaire de Malet, quitta Paris, erra pendant quelque temps en Europe, puis, arrêté en Autriche et reconduit à la frontière, il alla étudier la médecine à Montpellier sous un faux nom et servit dans la campagne de Russie comme aide-major. Reçu docteur en 1814, il contribua en 1815 à rallier son département k la cause de Louis XVIII, qu’il croyait unie k celle de la liberté. Mais quand il eut vu la ruine de ses espérances, il abandonna la politique pour se livrer tout entier à des études grammaticales interrompues depuis 1808. Parmi les ouvrages qu’on lui doit, son Cours de la langue française est celui qui lui fait le plus d’honneur. Les autres sont : Panorama des verbes français (1801, in-8o ou gr. in-fol.) ; Panorama latin (1802, in-8» ou gr. in-fo !.) ; Abrëviateur latin ou Manuel latin (1802, in-S0) ; le Rudiment ou Grammaire latine de Lhomand augmentée ’de 197 notes et d’une table (1805, in-s°) ; le De Viris de Lhomond prototypé (1805, in-24) ; Racines latines mises en phrases et mnémonisées (1810) ; le Chevalier de la vérité, traduction de l’allemand de Langbein (1814, 3 vol. in-12) ; Cours de lecture (1818, in-8o et in-fol.) ; Manière d’apprendre tes langues (1817, in-8o) ; Supplément au Cours théorique et pratique de la langue française (1818, in-8o) ; Dictionnaire français par ordre d’analogie (1820, in-8o).

Lemare s’était aussi occupé de l’application de la chaleur k l’industrie. Il est l’inventeur de la marmite autoclave, dont plusieurs accidents entravèrent la vulgarisation, et du fourneau économique connu sous le nom de caléfacteur Lemare.

LÉMARGUE s. m, (lé-mar-ghe — du gr. laimargos, vorace). Crust. Genre de crustacés siphonostomes, tribu des pandariens, dont l’espèce type vit sur les jetées des bords de la mer.

LEMAROIS et, suivant quelques biographes, LEMARROIS (Jean-Léonard-François), I général français, né à Briquebec (Manche) en 1776, mort à Paris en 1836. Entré en 1793 à l’école de Mars, il assista au siège de Toulon et s’y lia avec Bonaparte, aux côtés duquel il se trouvait dans la journée du 13 vendémiaire. Peu de temps après, il fut nommé aide de camp du premier consul et signa, comme témoin, son contrat de mariage avec Joséphine. Il suivit Bonaparte en Italie, se signala aux combats de Lodi et de Roveredo, revint en France avec son général et prit une part active à la journée du 18 brumaire. Nommé colonel à Marengo, puis général de brigade, comte, général de division, il fit les campagnes de 1805 contre l’Autriche et fut envoyé, l’année suivante, en Italie, avec le titre de gouverneur des marches d’Ancône. Rappelé k la grande armée, il reçut une blessure k Iéna. Successivement commandant du cercle de Wittemberg, gouverneur de Stettin, de Varsovie, des légations italiennes et de Rome, il fut rappelé pour l’expédition de Russie, et, après la désastreuse retraite, s’enferma dans Magdebourg, qu’il ne rendit que sur l’ordre formel des Bourbons, ramenant en France sa garnison de 18,000 hommes et 52 canons. Sans emploi Sous la première Restauration, il reparut k la Chambre des pairs au retour de Napoléon, qui le chargea du commandement des 14e et 15» divisions militaires, comprenant toute ta Normandie. Après Waterloo, il arrivait à la tête de la garde nationale de Rouen au secours de Paris, quand il apprit la capitulation. Il se démit aussitôt de sou commandement et vécut depuis dans la retraite. La ville de Valognes lui a élevé une statue en 1839. — Son fils, le comte J ules-Napoléon-Polydore Le Makois, né k Paris en 1802, a été successivement secrétaire d’ambassade, député sous Louis-Philippe, membre de l’Assemblée législative en 18-19 et sénateur sous l’Empire (1852).

13 MASCB1ER (Jean-Baptiste), littérateur et historien français, né à Caen en 1697, mort à Paris en 1760. Il était prêtre et il. fut toute sa vie aux gages des libraires. Condamné, pour vivre, il écrire incessamment, il passa indistinctement du profane au sacré et ne composa que des ouvrages médiocres, parmi lesquels nous citerons : Description de l’Égypte, contenant des remarques curieuses sur la géographie, l’histoire politique et naturelle de ce pays, etc. (Paris, 1735, in-4o, fig.) ; Mémoires du marquis de Feuquières (1741, 4 vol. in-12) ; Idée du gouvernement ancien et moderne de l’Égypte (1742, in-12) ; Mémoire historique sur la Louisiane (1753,2 vol. in-12),

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compilation des Mémoires de Dumont ; Histoire de la dernière révolution des Indes orientales (1757, 2 vol. in-12) ; Poésies diuerses, latines et fratiçaises. Le Maserier a coopéré à ('Histoire générale des cérémonies, mœurs et coutumes religieuses, de Bernard Picard (9 vol. in-fol.) et a donné diverses éditions d’ouvrages.

LE MASSON (Philippe), aventurier français, né à Rouen. Il vivait au xvne siècle et se rendit en Pologne, où il fut investi d’un commandement dans les armées de Jean Sobieski. En récompense de ses services, il fut nommé grand maître de l’artillerie et du génie de Pologne, chambellan de Jacques, fils de Sobieski, et reçut l’indigénat (1687) avec tous les droits appartenant à la noblesse polonaise, pour lui et ses descendants.

LE MASSON (Innocent), écrivain religieux, général des chartreux, né à Noyon en 1628, mort en 1703. il était visiteur de la province de Picardie lorsqu’il fut élu général de son ordre en 1675. Le Masson fit reconstruire la Grande-Chartreuse qui venait d’être incendiée et se montra 1 implacable ennemi des jansénistes. On lui doit, entre autres ouvrages : Explication de quelques endroits des anciens statuts des chartreux (1683, in-4o) ; Annales ordinis carthusiensis (1687, in-fol.) ; Statuts des chartreux (Paris, 1703), avec de savantes notes, et Introduction à la vie religieuse et parfaite (1677), sans nom d’auteur.

LEMASSON (l’abbé), traducteur français qui vivait au commencement du xvme siècle. Il a publié les ouvrages suivants, fort médiocres sous le rapport de la valeur littéraire : Traduction de Salluste (1716, in-8o) ; traduction du traité De là nature des dieux, de Cicéron (Paris, 1721, 3 vol. in-s») ; Lettre à M. de Lamolte sur sa tragédie d’Inès (Paris, 1723, in-12).

LE MASSON, nom d’un chancelier de France et d’un pasteur protestant. V. LÉ

Maçon.

LEMASSON (François), sculpteur français, appelé k tort Masson dans toutes les biographies, né à la Vieille-Lyre (Eure) en 1745, mort en 1807. D’abord élève de Cousin, à Pont-Audemer, il alla ensuite à Paris, où il prit des leçons de Coustou. L’évêque de Noyon, dont il avait fait le portrait et qui l’avait chargé d’exécuter une fontaine monumentale dans sa ville épiscopale, l’envoya à ses frais en Italie. De retour de Rome, Lemasson se rendit à Metz, où le maréchal de Broglie l’avait appelé pour exécuter dans le palais du gouverneur un énorme bas-relief et des trophées. Pendant la Révolution, l’artiste exécuta les bustes des notabilités de l’Assemblée constituante, œuvre qui ajouta beaucoup k sa notoriété, et exposa en 1792 le Sommeil, Hector attaché au char d’Achille et un groupe allégorique, le Dévouement à la Patrie. En 1797, Lemasson obtint la direction de toutes les sculptures des Tuileries et exécuta, par ordre du conseil des Anciens, un monument à la gloire de J.-J. Rousseau. Indépendamment des morceaux cités plus haut, nous mentionnerons : le buste de Perronet, la statue de Périelès pour le Sénat ; celle de Cicéron pour le Corps législatif ; les bustes de Cambacérès, archichancelier de l’Empire, du général Ca/farelli, de Kléber et de Lanne ; une Flore ou la Jeunesse, etc. Ces œuvres se font remarquer par une composition heureuse, une expression naturelle, une exécution soignée, mâle ou gracieuse, selon le caractère du sujet.

LE MASSON LE GOLFT (Marie), femme de lettres française, née au Havre en 1749, morte à Rouen en 1826. Elle reçut une éducation soignée et devint l’élève et l’amie du savant abbé Dicquemarc, qu’elle aida dans ses travaux. On lui doit les ouvrages suivants : Entretiens sur le Havre (Paris, 1781, in-18) ; la Balance de la Nature (Paris, 1784, in-S°) ; Esquisse d’un tableau du genre humain (1787, in-12) ; Lettres sur l’éducation (1788, in-12) ; Rêve d’une académicienne, conte (1810), etc. M11* Le Masson s’occupait aussi d’histoire naturelle, de dessin et de peinture. On a d’elle des monographies sur l’Iris, sur les Ombres coloriées et sur les Mouches communes, dans les divers recueils scientifiques de l’époque. Après la mort de l’abbé Dicquemarc, Mile Le Masson vint habiter Rouen et légua à la bibliothèque de cette ville ses livres et ses manuscrits.

LEMAURE (Catherine-Nicole)-, cantatrice française, née à Paris en 1704, morte en 1783. Obscure figurante des chœurs de l’Opéra, elle débuta en 1724 dans le rôle de Céphise de l’Europe galante, et se posa dès lors comme une chanteuse de premier ordre. Cette artiste possédait un style qu’on n’était point habitué k rencontrer dans les cantatrices de provenance française. À une admirable voix, elle joignait un talent d’actrice incomparable, bien que son instruction fût presque nulle. À la scène, elle avait, quoique petite, mal proportionnée, contrefaite, une noblesse étonnante ; elie se pénétrait tellement de ce qu’elle devait dire, qu’elle arrachait des larmes aux spectateurs les plus froids, les transportait et produisait sur eux les impressions les plus vives. Après avoir quitté et repris plusieurs fois le théâtre, elle y renonça tout à fait en 1743, époque où elle fut enfermée pendant quelque temps

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au For-1’Evèque par ordre du roi, par suite d’un refus qu elle avait fait de chanter. Depuis lors, elle ne joua plus que dans les spectacles donnés au premier mariage du Dauphin, en 1745. Les entrepreneurs du Colisée la déterminèrent à chanter deux ou trois fois en 1771. Jamais affiuence ne fut comparable k celle des curieux qui allèrent pour 1 entendre. Cette cantatrice y fut encore supérieure à ce qu’on devait attendre de son âge (elle avait soixante-sept ans). Elle avait épousé en 1762 un nommé Mombruille.

LEMAZURIER (Pierre-Bavid), littérateur français, né à Gisors en 1775, mort en 1836. Ayant perdu, pendant la Révolution, l’emploi qu’il possédait dans les contributions directes, il se tourna vers la littérature, publia des poésies dans divers recueils et devint, en 1803, secrétaire du comité d’administration de la Comédie-Française. Lemazurier fit des cours k l’Athénée et à la Société philotechnique dont il était membre. En 1830, il perdit entièrement la vue. Il possédait une vaste érudition pour tout.ee qui touche au théâtre. Ses fonctions à la Comédie-Française lui ayant permis de compulser les riches et curieuses archives de ce théâtre, il se servit de, ces précieux documents pour composer, sous le titre de : Galerie historique des acteurs du Théâtre-Français de 1600 jusqu’à nos jours (Paris, 1810, 2 vol. in-8u), un ouvrage biographique fort estimé. On lui doit, en outre : la Récolte de l’Ermite ou Choix de morceaux d’histoire peu connus, d’anecdotes, etc. (Paris, 1813, in-8o), et l’Opinion du parterre ou Revue du l’héâtre-Français, de l’Académie impériale de musique, etc. (Paris, 1803-1813, 10 vol. in-S<>).

LEMBERG ou LÉOPOL, en polonais Lwow, ville d’Autriche, capitale du royaume de Galicie, Lodoraérie et Bukowine, sur les bords du Peltew, l’un des affluents du Bug, à 440 kilom. N.-E. de Vienne, par 410 59’ de latit. N., et 210 42’ de longit. E. ; 80,000 hab., dont 25,000 juifs. Siège d archevêchés catholique, grec-uni et arménien, d’un surintendant des Églises évangéliques, d’un grand rabbin -et de toutes les autorités supérieures, tant civiles que militaires. L’université, fondée en 17S4 et reconstituée en 1817, compte aujourd’hui 35 professeurs, dont les cours sont suivis par un millier d’étudiants. Cette ville possède, en outre, des séminaires catholique et grec, une Académie polytechnique, deux gymnases, une école secondaire, des écoles luthériennes et juives, une bibliothèque publique, due en grande partie à la libéralité du comte Ossolinski, des hospices, plusieurs écoles primaires et de nombreux établissements de bienfaisance. L’industrie consiste principalement dans la fabrication des draps, cotonnades, cuirs, pelleteries, orfèvrerie, eaux-de-vie, savon, vinaigre, etc. Important commerce d’exportation et de transit. Lemberg offre des maisons bien bâties, des rues larges et régulières, de vastes places, de belles promenades et des boulevards. Les principaux édifices sont : la cathédrale catholique, l’église des jésuites, l’église valaque, l’église des dominicains, celle des bénédictins, qui renferme le tombeau de saint Jean Dukla, patron de Lemberg, la nouvelle synagogue, le théâtre, l’hôtel de ville, le palais archiépiscopal et les restes d’un vieux château. La bibliothèque renferme 40,000 volumes, un cabinet de médailles et un cabinet d’histoire naturelle.

Lemberg fut fondée en 1259 par Léon Danielowicz, prince de Halicz. Prise en 1343 par Casimir le Grand, roi do Pologne, elle devint la capitale de la province de Rus. Elle fut assiégée en 1525 par les Tartares, en 1656 par les Russes, en 1657 par les Hongrois, en 1672 par les Turcs et en 1704 par Charles XII, roi de Suède. En 1772, elle échut avec la Galicie k l’Autriche. À l’époque des troubles de 1843, cette ville subit, le 2 novembre, un bombardement qui lui fit essuyer d’effroyables désastres.

LEMUEYE, bourg de France (Basses-Pyrénées), ch.-l. de canton, arrond. et à 30 kilom. N.-E. de Pau, sur un plateau élevé ; 1,188 hab. L’église paroissiale, du xve siècle, est un monument historique. Vieille tour carrée.

Lemblin (café), célèbre café du Palais-Royal, il fut fondé eu 1805 par un ancien garçon du café de la Rotonde, qui se rendit acquéreur, moyennant un millier d’écus, d’un petit établissement du dernier ordre, situé aux nos 100 et 101 de la galerie de Chartres. Lembliu, homme intelligent, fit décorer ses salles avec goût parle fameux Alavoine, l’auteur de l’éléphant de la Bastille, qui métamorphosa l’estaminet borgne en un brillant salon. En 1814, le café Lemblin était à la mode ; il dut surtout son succès aux qualités exquises de ses tasses de chocolat. Deux chefs d’office, Judicelli et Viante, s’y acquirent même par là un certain renom : le dernier avait fait ses études k la cuisine du Vatican 1 À cette époque, on y rencontrait deux clientèles bien distinctes, celle du matin et celle du soir. Le matin, on n’y voyait que des savants ou des artistes : Chappe, l’inventeur du télégraphe, Boieldieu, Martainville, de Jouy, célèbre alors par son Ermite de la Chaussée-d’Antin, Ballanche, Brillât-Savarin. Le soir, le café Lemblin était le quartier général des officiers bonapartistes. On voyait là le général Cambronne, le général

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Fournier, célèbre par son habileté de tireur au pistolet, le colonel Dulac, depuis général, le colonel Sauzet, qui fut prisonnier dix ans (1820-1830), le colonel Dufay, connu par un duel atroce, et bien d’autres encore. Ce fut au café Lemblin qu’en 1815 se présentèrent les premiers officiers russes et prussiens qui entrèrent k Paris. > C’était le soir, dit l’historien auquel nous empruntons ce récit. Le café était rempli d’officiers revenus de Waterloo, bras en écharpe, casques et shakos troués par les balles. On laissa les quatre officiers étrangers prendre place k une table j mais bientôt tout le monde se leva, comme frappé d’une étincelle électrique, et un cri formidable de : Vive l’empereur ! fit briser les vitres. Vingt officiers s’élancèrent vers les quatre étrangers. Un capitaine de la garde nationale, taillé en hercule, se jeta au-devant’ d’eux : à Messieurs, dit-il, vous avez défendu Paris au dehors ; c’est k nous de le faire respecter au dedans. » Puis, se tournant vers les officiers étrangers, il reprit : « Messieurs, ce sont les bourgeois de Paris que

« votre présence prématurée offense, et c est un bourgeois de Paris qui vous en demande

« raison. ■ Lemblin, qui était sergent de la garde nationale, intervint alors et, sous prétexte d’explications plus tranquilles, il fit passer Russes et Prussiens dans son laboratoire, d’où ils purent s’échapper. » Le café Lemblin fut souvent témoin de scènes analogues. Comme il était le quartier général des officiers bonapartistes, plus d’une fois les gardes du corps, les mousquetaires et autres officiers bourboniens s’y présentèrent, cherchant une aventure qui ne se faisait jamais attendre. Un soir, les gardes du corps y vinrent en masse et annoncèrent que, le lendemain, ils placeraient au-dessus du comptoir le buste de Louis XVIII. Le lendemain plus de 300 officiers bonapartistes étaient massés autour de l’emplacement indiqué et menacé ; mais l’autorité, prévenue, avait donné des ordres sévères et les gardes du corps, consignés, ne vinrent pas.

Le café Lemblin existe toujours, mais il ne fait plus autant de bruit. Quelques bons rentiers y viennent faire, le soir, leur partie de dominos.

LEMBOSIE s. f. (lan-bo-zi — du gr. lembos, barque). Bot. Genre de petits champignons, voisin des astéromes, comprenant quelques espèces, toutes exotiques, qui croissent sur les feuilles des végétaux.

LEMBULE s. f. (lan-bu-le — dimin. du gr. lembos, barque). Moll. Genre de mollusques bivalves, formé aux dépens des nucules.

LEMCHEN (Simon), poète latin suisse. V. Lbunius.

LEAIENE, petit fleuve du royaume d’Italie, dans la Vénétie. Il prend sa source dans la province d’Udine, a 3 kilom. N. de Santo-Veto, coule du N. au S., entre dans la province de Venise, passe k Porto-Gruero, où il devient navigable pour des barques d’un faible tirant d’eau, et traverse des marais pour se jeter dans l’Adriatique, après un cours de 55 kilom., dont 28 sont navigables.

LEHEiNE (Francesco, comte de), poète italien, né k Lodi en 1634, mort k Milan en 1704. Riche et peu ambitieux de gloire, il cultiva longtemps la poésie en amateur. C’est seulement vers la fin de ses jours que, sur les instances de ses amis, il se décida k publier ses vers. On a de lui : Délia discenàenza e nobiltà dé maccaroni (1675, iu-S°) ; Poésie. diverse (1698, 2 vol. in-12) ; la Sposa francesca (1709, in-S°). On trouve dans ces compositions une imagination gracieuse et féconde, mais un abus du faux bel esprit qui était alors k la mode.

LEMENEUll-DORAY (Lous-Aubin), mathématicien et littérateur français, né à Falaise en 1781, mort en 1850. Il exerça le professorat pendant de nombreuses années et devint membre de plusieurs sociétés savantes. On lui doit : Traité élémentaire d’idéologie grammaticale (Falaise, 1842, in-8o) ; l’Orthographe française simplifiée et ramenée à ses vrais principes (Falaise, 1845, in-8<>).

LEMÉML (Louis), comédien français, né en 1800. Après avoir joué sur des théâtres secondaires, il débuta au théâtre de la Gaîté en 1827, par les rôles de Colibri dans le Fruit défendu, et de Maclou, du Chemin creux. L’année suivante, il reparut dans la Fermière et, dès lors, il tint avec un grand succès l’emploi des niais de mélodrame. Engagé au Palais-Royal, il y débuta en 1834. Séuuit par des offres avantageuses, il passa ensuite en Russie, où il fut parfaitement accueilli et où il est resté jusqu’à sa retraite. — Sa femme, Mm« Elise-Adrienne Leménil, née en 1806, est fille du célèbre mime J.-T. Gougy, dit Gougibus. Elle débuta avec succès k la Uaité, en 1829, dans l’emploi des amoureuses, puis elle passa avec son mari au Palais-Royal. C’était alors une assez jolie personne, un peu maniérée, mais qui pourtant ne manquait pas de talent. Elle suivit son mari k Saint-Pétersbourg.

LEMEH (Jean-Baptiste-Raymond-Jules), littérateur français, né k Rochefort en 1815. Après avoir été clerc de notaire et d’avoué, il remplit, de 1841 k 1844, un emploi au ministère de la marine, puis s’adonna entièrement k la culture des lettres. M. Lemer a publié, sous les pseudonymes de Bacbaumont,