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in-8<>) ; Lettre sur l’émeute populaire excitée en la ville de Quença, le 29 août 1739, contre les académiciens, et sur lu mort du sieur Seniertjues (1746, in-8") ; lu Figure de la terre, déterminée pur les observations de MM. de La Condamine et Douyuer (Paris, 1749, in-4o) ; Lettre critique sur l’éducation (Paris, 1751, in-12) ; Mesure des trois premiers degrés du méridien dans l’hémisphère austral (Paris, 1751, in-4<>) ; Histoire des pyramides de Quito (Paris, 1751, in-4o) ; Journal du. voyage fait par ordre du roi à l’équateur (Paris, 1751, iii-40) ; trois Mémoires sur l’inoculation, le premier en 1754, traduit en italien (Lueques, 1755), le deuxième en 1758, et le troisième en 1765 ; Lettres à Daniel Bernoulli sur l’inoculation (1760, in-12) ; Lettres au docteur M al y sur l’état présent de l’inoculation en France {Paris, 1764, in-12) ; Histoire de l’inoculation du ta petite vérole (Amsterdam [Avignon], 1773, 2 vol. in-12) ; le Pain mollet, poëme (1768, in - 12) ; des Lettres et Mémoires dans le Recueil de l’Académie , dans le Mercure de France ; diverses pièces de vers, telles que VÉpître d’un vieillard , lu Dispute d’Ajax et d’Ulysse pour les armes d’Achille, etc.

LACONICUM s. m. (la-ko-ni-komm— mot lut. formé du gr. laconicon). Antiq. Etuve sèche dans les palestres ou gymnases des Grecs et dans les thermes des Romains, ainsi dite parce qu’elle était fort usitée en Laeouie. Il On dit aussi laconicon et laconique.

LACONIE, en latin Laeonia, contrée de l’ancienne Grèce, dans la partie S.-E. du féloponèse, entre l’Argolide et l’Arcadie au N., lu Messénie à l’O., le golfe de Laeouie au S., et le golfe d’Argolide à l’E. Suivant Ernest Curtius, le radical Lac du nom de Laconie, qui se retrouve dans les mots grecs lacos, laccos, et les mots latins laeus, lacuna, et paraît se rapportera toute espèce de dépression physique, rappellerait heureusement la conforma* lion même du pays, de cette creuse Lacédémone (koilé Laheduimon, Homère), qu’Euriripide nous dépeint en deux vers comme une terre « riche en productions (plutôt en oliviers qu’en blé), mais d’une culture difficile et d’un accès presque impraticable à l’ennemi. » La Laconie est, en eiret, une longue et étroite vallée, s’etendant du N. au S. entre deux chaînes de montagnes, qui, pariant de l’Arcadie, vont aboutir aux deux extrémités méridionales du Péloponèse. La chaîne occidentale, qui se terminait au cap Ténare

(aujourd’hui Matapan), pointe méridionale extrême de la Grèce, portait le nom de Taygète ; son sommet le plus élevé, le Taleton (aujourd’hui, mont Saint-Élie) atteint une altitude de 2,380 met. La chaîne orientale, finissant au cap Malée, était désignée sous les noms de Parnon, de Tltoriiax et de Zarax ; le point le plus élevé du Parnon, situé tout à fait au N. de la chaîne orientale, atteint 2,000 mètres. La Laconie est arrosée par un seul fleuve, YEurolas, qui a sa source dans les plateaux de l’Arcadie, et qui, un peu au-dessus de Sparte, reçoit la rivière (Emis. Depuis sa source jusqu’à ce point, l’Eurous coule à travers une profonde et étroite vallée qui, prés de Sparte, se resserre au point de laisser un espace à peine suffisant pour le lit du fleuve ; mais, lorsque ce dernier a quitté Sparte, les collines s’éloignent de ses rives, s’en rapprochent de nouveau, près d’CEnoe, puis s’écartent brusquement, à l’O. et à l’E., dans la direction des caps Ténare et Matée, laissant entre elles une vaste plaine très-fertile, à travers laquelle l’Eurotas poursuit sou cours jusqu’à la mer. Entre les montagnes qui forment la frontière orientale do la vallée de ce fleuve et les côtes de la mer, se trouve une étroite bande de terre, où s’élevaient autrefois les villes de Delium, de Miuoa et d’Epiduurus Limera, qui faisaient partie de la Laconie, et celle de Prasiœ qui appartenait à l’Argolide.

Les flancs du Taygète sont couverts d’épaisses forêts de pins, et l’intérieur de la montagne recèle de riches mines de fer, de marbre et de porphyre vert. La neige séjourne sur ses points les plus élevés dans les environs d’Ainyclée, jusqu’au milieu de juin ; l’oranger fleurit à Mistra, près de l’ancienne Sparte, et remplit l’air dé Ses doux parfums alors que les sommets du Taygète sont encore couverts d’une neige épaisse, dont la fonio produit, à la même époque, surtout sur le versant oriental, une foule de torrents impétueux.

Un voyageur anglais, le colonel Leake, a dit du sol de la Laconie que c’était, « en général, un pauvre mélange d’argile blanche et de pierres, difficile à labourer, et plus propre il la culture de l’olivier qu’a celle du blé.» Cette description concorde avec celle d’Euripide, qui dit que cette contrée « renferme beaucoup de terre arable, mais difficile à mettre en culture, à Strabon nous apprend, de son côté, qu’il y avait de bonnes carrières de pierre près du Ténare et dans tes montagnes du Taygète. La Laconie, de même que les régions* méridionales de la Grèce, était exposeu à des tremblements de terre, dont le plus terrible fut celui de l’an 402 av. J.-C, qui détruisit toute la ville de Sparte, à l’exception de cinq maisons.

Euripide, en parlant de la Laconie, dit que cette contrée «était d’un accès difficile à l’ennemi. » À l’O., la chaîne du Taygète forme une barrière presque infranchissable pour les envahisseurs, et, au N., on ne trouvait que

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deux passages par lesquels on pût y pénétrer : l’un était la vallée de l’Eurotas supérieur, et l’autré celle de l’Œnus. Ces deux ouvertures naturelles aboutissaient, l’une et l’autre, à Sparte, qui était ainsi comme le poste avancé qui défendait l’entrée de la Laconie. Le manque de bons ports sur la côte la préservait d’une attaque par mer, et, par suite, les Lacédémoniens attachaient une grande importance à la possession de l’Ile de Cythëre, située à l’entrée du golfe de Laconie, et qui possédait des havres excellents. Gythium, sur la côte du continent, était la station navale des Lacédémoniens.

À part Sparte, la Laeonie ne renfermait aucune ville importante. Amyclx, située un peu au S. de Sparte, dans une plaine fertile, était la résidence du roi des Achéens, et était plus ancienne que Sparte. À l’époque de Pausunias, ce n’était déjà plus qu’un pauvre village ; mais elle renfermait encore plusieurs temples et d’autres œuvres architecturales remarquables ; Polybe dit que son temple d’Apollon était supérieur à tous les autres temples de la Laconie. Au S. de l’Arcadie, entre Tégée et la vallée de l’Eurotas supérieur, on trouvait le sauvage district de Sciritis, dont les habitants jouissaient de privilèges particuliers ; ils formaient un corps séparé dans l’armée Spartiate et étaient toujours placés à l’aile droite. Ils étaient, vraisemblablement, de race arcadienne, et cette

circonstance explique l’antagonisme latent qui exista presque toujours entre eux et les Spartiates, qui prétendaient descendre des Léléi/es, et contre lesquels ils se révoltèrent après l’invasion de la Laconie en 369 av. J.-C. D après les plus anciennes traditions, les Léléges furent les habitants primitifs de la Laconie. Lelex, leur premier roi, eut pour successeur son fils Mules, qui, à son tour, laissa le trône à son fils Eurotas. Ce dernier, n’ayant pas d’héritier mâle, légua en mourant la couronne à Lacédémon, fils de Jupiter et de Taygéta, à condition qu’il épouserait sa fille Sparta. D’après les mêmes traditions, la souveraineté aurait appartenu à la famille de Lacédémon jusqu’au temps de la guerre de Troie, époque à laquelle deux descendants de Pélops, Ménélas et Agamemnon, furent appelés à régner sur la Laconie par leur mariage avec Clytemnestre et Hélène, filles de Tyndare, dernier roi de l’ancienne dynastie Ménélas eut pour successeur Oreste, auquel succéda Tisamène, pendant le règne duquel le Péloponèse fut envahi par les Doriens. Lorsque ceux-ci eurent conquis la presqu’île, la Laconie fut assignée en partage a Aristodème, ou plutôt à ses fils hurysthènes et Proctês, car, toujours d’après la tradition, Aristodème mourut avant d’avoir pu entrer dans la Laconie. Strabon rapporte, d’après le témoignage d’Ephorus, qu’Eurysthènes et Proclès divisèrent la Laconie en six districts, à la tête desquels ils placèrent autant de gouverneurs ayant le litre de rois. Pendant le règne d’Eurysihèue, Ses vaincus furent admis aux mêmes droits politiques que les Doriens ; mais ils en furent privés par son successeur Agis. Comme l’histoire de la Laconie est, dès lors, intimement liée à celle de Sparte, nous renverrons le lecteur à l’article qui sera consacré à cette république dans le Grand Dictionnaire.

Après la chute de la Grèce, la Laconie partagea le sort du Péloponèse et passa successivement sous le joug des Romains, des Grecs do Constantinople, des Francs et des Turcs. Mais, de toutes les provinces de l’ancienne llellade, ce fut encore celle qui, sous l’atroce domination des mahométans, conserva le plus son caractère primitif. Rien ne put altérer cette pureté de mœurs des Laconiens, qui fut jadis si célèbre dans toute la Grèce et qui, pendant si longtemps, forma le principal élément de la force de Sparte. De nos jours encore, la Laconie fait, sous ce rapport, un contraste frappant avec les autres provinces de la Grèce ; nulle part, dans toute l’étendue du royaume, on ne retrouve, dans les relations d’homme à femme, un aussi profond sentiment de respect viril pour cette dernière, respect qui exclut d’ailleurs jusqu’à l’ombre de ce que nous sommes convenus d’appeler galanterie.

Depuis la création du royaume de Grèce, la Laconie forme un nome particulier, qui, d’après le dernier recensement officiel (1801), comptait 112,910 habitants. Ce nome se divise en quatre éparchies, savoir : Lacétlémone, chef-lieu Sparte, qui est eu même temps la résidence du nomarque ; Epidauros Limera, chef-lieu Nomenuasia ; Gytàion, chef-lieu Marathonisi’, et Oitytas, chef-lieu Tzimova ou Areupolis. Pour les ouvrages à consulter sur la Laconie, voyez Sparte.

LACONIEN, 1ENNE s. et adj. (la-ko-niain, iè-ne). Géogr. âne. Habitant delà Laconie ; qui appartient à la Laconie ou Uses habitants : Les Laconihns. La population laconienne.

LACONIQUE adj. (la-ko-ni-ke — rad. Laconie). Qui appartient à la Laconie : Discipline laconique, il On dit plus ordinairement

LACONIEN, IKNNE.

— Bref, concis, comme était le style des habitants de la Laconie, des Lacédémoniens : Style laconique. Discours laconique. Il est très - laconique dans ses réponses. (Acad.) Chacun a son style ; le mien, comme vous voyez, n’est pas laconique. (.Mme de Sév.)

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Mais surtout certain Grec renchérit et sa pique D’une élégance laconique.

La Fontaine.

— Syn. Laconique, bref, concis, etc. V. BREF.

LACONIQUEMENT adv. (la-ko-ni-ke-man

— rad. laconique). D’une manière laconique, concise : Parler, écrire laconiquement. Je vous écris aussi prolixement que j’écris laconiquement aux autres. (M"" ! do Sév.)

LACONISER v, n. ou intr. (la-ko-ni-zérad. laconisme). Parler d’une façon laconique, concise, comme les Lacédémoniens.

LACONISME s. m. (la-ko-ni*sme— gr. lakonismus ; de lakonizein, parler laconiquement). Façon de s’exprimer laconique, concise : Le laconisme nuit quelquefois à la politesse. (B. Constant.) Dans les assemblées délibérantes, le facile partage de l’esprit a un grand avantage sur le laconisme sévère de la raison. (De Bonald.)

D’un écrivain soigneux il eut tous les scrupules. Il approfondit l’art des points et des virgules ; Il pesa, calcula tout le fin du métier, Et sur le laconisme il fit un tome entier.

L’abbé Porquet.

— Encycl. Le laconisme est une manière de s’exprimer avec brièveté dont l’histoire ancienne fait honneur aux citoyens de la Laconie, c’est-à-dire aux Spartiates. Ainsi, on prétend que Philippe ayant demandé à entrer dans leur ville, ils répondirent par un t-eul mot : « Non. * De même, Léonidas répondit à Xerxès qui lui ordonnait de livrer ses armes : « Viens les prendre. » Les dépêches des généraux lacédémoniens étaient tout aussi brèves ; ils annoncèrent à leurs concitoyens la victoire de Platée par ces mots : b Perses humiliés, » et la fin de la guerre du Péloponèse par ceux-ci : « Athènes prise. » Nos dépêches télégraphiques offrent forcément la même brièveté, et c’est là qu’il faut chercher le laconisme bien plutôt que dans les œuvres littéraires, à moins qu’on ne le confonde avec la concision. Il est possible, en effet, d’être concis en donnant à son idée tous les dévelopi emeius nécessaires, comme on peut le voir dans Tacite. La concision exclut sans doute tous les mots inutiles ; mais le laconisme va plus loin. En cherchant, non-seulement à supprimer ce qui n’est pas nécessaire, mais encore à employer le moins de mots possible, il s’expose souvent à tomber dans l’affectation, et surtout dans l’obscurité. Le laconisme ne peut donc être pris pour une qualité littéraire, car il est l’opposé du style, tandis que la concision admet, en certains cas, même la grâce et l’éclat. Tout au plus peut-il convenir aux proverbes et aux sentences, quand ou veut les présenter dépouillés de tout ornement littéraire. Si le laconisme est admirable dans les réponses politiques des. Lacédémoniens, s’il peut se trouver encore bien placé dans la bouche d’un général, d’un diplomate, d’un chef d’Etat, il ne doit se rencontrer que fortuitement sous la plume d’un écrivain. On ne citera jaiii.lis les meilleurs traits de laconisme qu’à litre d’étrangelé ; nous allons en donner quelques exemples.

Voltaire et Piron s’étaient défiés à qui écrirait la lettre la plus concise. Piron se tint ■tranquille, se réservant la réplique : on était maître du choix de la langue. Voltaire, ’prêt à partir pour la campagne, écrit il Piron ces mots : Eo rus (je vais à la campagne), se croyant certain de la victoire ; mais l’auteur do la Méiromanie lui répondit sur-le-champ par cette lettre : 1 (va).

  • »

Sou’warow, dit un voyageur, étonnait ceux qui ne le connaissaient pas par la multiplicité et la rapidéconcision des questions qu’il leur adressait, comme s’il avait eu le droit de leur faire subir une sorte d’interrogatoire. C’était sa manière de connaître un homme en un clin d’œil ; à ne faisait aucun cas de ceux qu’il embarrassait, et concevait une prompte estime pour celui qui lui répondait nettement et sans hésitation.

J’en avais’fait l’épreuve à Pétersbourg ; mes réponses laconiques lui avaient plu, et, pendant son court séjour, il était venu souvent dîner chez moi.

Le premier jour qu’il rencontra M. Alexandre de Lameth, leur entretien me parut assez original pour être ici rapporté :

« De quel pays êtes-vous ? lui dit brusquement le général. — Français. — Quel état ?

— Militaire. — Quel grade ? — Colonel.-Votre nom ?— Alexandre de Lameth. — C’est bon. >

M. de Lameth, un peu piqué de ce bref interrogatoire, l’interpellant à son tour et le regardant fixement, lui dit : « De quel pays êtes-vous ? — Russe apparemment. — Quel état ? — Militaire. — Quel grade ? — Général.

— Quel nom ? — Souwarow. — C’est bon. » Alors tous deux se prirent à rire, et depuis furent très-bien ensemble.

Chateaubriand, dans ses Mémoires d’oulretoniùe, a raconté le trait suivant :

J’nllai faire ma cour au dauphin. Notre conversation fut brève :

« Comment monseigneur se trouve-t-il à Butschirad ?

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— Vieillottant.

— C’est comme tout le monde, monseigneur.

— Et votre femme ?

— Monseigneur, elle a mal aux dents.

— Fluxion ?

— Non, monseigneur : temps.

— Vous dînez chez le roi ? nous nous reverrons, »

Et nous nous quittâmes.

»

Pour finir par quelque chose de plus fort, on prétend que lorsque Victor Hugo publia les Misérables, impatient d’avoir des nouvelles, il expédia à son éditeur, quelques jours après la mise en vente, une dépèche ainsi conçue : ? À quoi celui-ci répondit aussitôt par une autre en même style : !.

LA CONQU1STA (Basco, comte de), amiral espagnol, ne, en 1730, mort en 1805. Il entra de bonne heure dans la marine, conquit tous ses grades par des actions d’éclat, et devint, en 1776, capitaine général des Philippines. 11 sut défendre Manille contre les Anglais, et, en s’emparant des lies Batanes, qui servaient de repaire à une foule de pirates, rendit toute sécurité au commerce de la colonie. En 1786, il reçut La Pérouse à Manille et ne renvoya l’expédition française qu’après l’avoir complètement ravitaillée. Plus tard, il revint en Espagne, où il reçut le commandement de Carlhtigène ; il comptait cinquuate-cinq années de services actifs lorsqu’il prit sa retraite.

LA CONSEILLÈRE (Pierre MÉHÉRENO ou), théologien protestant. V. MÉHÉ1ŒNC.

LACOïïUAIliE (Jean-Théodore), naturaliste et voyageur français, né à Reeey-sur-Ource (Côte-d’Or) en moi, mort à Liège en 1870. 11 était le fils aîné d’un médecin de campagne, qui mourut en 1804, et il avait trois frères, dont l’un fut l’illustre prédicateur Henri Lacordaire. Au sortir du collège de Dijon, il lit ses études de droit dans cette ville, puis, cédant à sou goût pour les sciences naturelles, il s’y adonna à peu près entièrement. De 1825 à 1832, il entreprit quatre voyages dans l’Amérique du Sud, visita la Plata, Te Chili, la Guyane, etc., et explora également le Sénégal. En 1832, il se rendit à Paris, devint un des collaborateurs du Temps, de la lievue des Deux-Mondes, de divers autres journaux littéraires et scientifiques, puis il accepta, trois ans plus tard, une chaire de zoologie a l’universiié de Liège. En 1838, il fut chargé, en outre, d’y professer l’anatomie comparée, et reçut, en 1850, le litre de doyen de cette université. L’Académie de Bruxelles l’admit un nombre de ses membres associés.

Lacordaire était un esprit net. C’était un investigateur patient, un observateur sévère et précis, un entomologiste fort distingué. Indépendamment d’un grand nombre n’articles et d’études qui ont paru dans des journaux françuis et belges, ou lui doit les ouvrages suivants : Introduction à Vornithologie (Paris, 183-1-1837, 2 vol. in-S°) ; Faune entomoloyique des environs de Paris [183.'>, in-18°) ; Histoire naturelle des insectes, Monographie des érotytiens (1842, in-8<>) ; un Nouveau manuel de l’anatomie comparée, trad. de l’allemand de Ch. de Siebold (1849, 3 part. in-8o). LACOKDAIIIE (Jean-Baptiste-Henri), célèbre prédicateur et dominicain français, frère du précédent, né à Recey-sur-Ource (Côted’Or) le 12 mai 1802, mort à Sorrèze (Tarn) le 22 novembre 1861. ■ Le jeune Henri Lacordaire, dit Saime-Beuvo, fit ses études au lycée de Dijon de 1810 à 1819. Sans se donner trop de peine, il remportait tous les prix ù la fin de l’année ; il avait sa tragédie sur le chantier comme tout bon rhétoricien ; il jouait des scènes li’Jphiyénie avec un de ses camarades. Devenu étudiant en droit, toujours à Dijon, il commença à se distinguer par un talent réel de parole dans des conférences qu’avaient établies entre eux les étudiants eu droit et de jeunes avocats ; il mêlait à tout cela des vers, quelques-uns même, dit-on, assez plaisants. » Ses sentiments religieux étaient ceux de la jeunesse libérale de i époque, dont Voltaire était le dieu. Lacordaire se distinguait entre ses condisciples par un acharnement particulier contre les idées religieuses. Lorsque son droit fut terminé, il vint à Paris, où il servit de secrétaire, pendant dix-huit mois, à un avocat à la cour de cassation. Il avait en même temps débuté au barreau coinmo stagiaire. Il plaida et obtint des succès secondaires qui ne le satisfirent point. « A vingt-cinq ans, dit-il, une âme généreuse ne cherche qu’à donner sa vie. Elle ne demande au ciel et à la terre qu’une grande cause à servir par un grand dévouement ; l’amour y surabonde avec la force. • Le malheur est qu’il ne voyait guère de granda cause à servir autour de lui ; le monde, à son avis, s’était fait petit, était vieux et décrépit, ne songeait qu’à vivre et mourir tranquille. L’agitation factice que la presse entretenait à la surface de la société ne lui imposait point ; il appelait cela une fièvre de vieillard qui s’ennuie. Quoiqu’il n’y parût pas au dehors, les occupations de tout le monde lui paraissaient ridicules ; les dossiers qu’il avait à consulter l’exaspéraient. Il se demandait où cela pouvait mener, sinon à un gain d’argent ; de sorte qu’un orage s’accumulait à l’horizon de sa pensée. L orage éclata en 1824, Ses parents et ses amis apprirent tout