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camp sous Paris. Il se prononça, à cette même époque, contre les girondins, qu’il poursuivit avec acharnement. Au 27 mai, il prit la défense de Robespierre, de Danton, de Marat, et fit casser la commission des douze. Il fut arrêté avec Danton, le 31 mai, et condamné à mort le 5 avril, comme ayant conspiré contre la République et voulu établir le gouvernement monarchique. Lorsqu’il fut enfermé au Luxembourg, un prisonnier lui ayant demandé, quand on lui apporta son acte d’accusation : « Eh bien ! qu’en dis-tu ? — Que je vais me couper les cheveux, afin que Sanson n’y touche pas. » Parole de coquetterie. Lacroix était très-bel homme et trouvait, à l’annonce de son dernier moment, assez de calme d’esprit pour s’en souvenir.


LACROIX (Marie-Nicolas-Chrétien de), topographe français, né à Paris en 1754, mort

en 183C. À sa sortie de l’École militaire, il était entré dans le ? gardes de la porte du roi ; en 1771, il suivit en Suède le comte de Vergennes, en qualité d’attaché d’ambassade. Mais là il s’occupa plus de peinture et de sculpture que de diplomatie, et, à. son retour en France (1775), il entra dans le bureau des ingénieurs géographes du ministère des affaires étrangères. Doué d’une aptitude singulière pour les travaux géographiques et

topographiques, il a en quelque sorte fondé la topographie française. Il fut chargé successivement de tracer la délimitation des

frontières d’Allemagne (1778), de la Lorraine (1780) et de l’Espagne (1784). Pendant neuf ans, il parcourut les Pyrénées, explorant tour a tour leurs sommets et leurs vallées, et étudiant partout le sol et sa structure. Les levés qu’il a donnés de ces montagnes sont encore, de nos jours, de vrais modèles de topographie, et n’ont été surpassés par aucun

travail postérieur. En 1794, il fut nommé chef du bureau topographique au ministère des affaires étrangères, lit partie, en 1802, de la commission chargée par le ministre de la guerre de dresser un répertoire topographique destiné à établir l’unité d’exécution dans le dessin, et ce fut lui qui exécuta tous les modèles employés pour 1 enseignement à l’Ecole des ingénieurs géographes militaires, qui venait d’être fondée la même année. Ses travaux et ceux des autres membres de la commission furent publiés, de 1803 à 1810, dans le Mémorial topogrtiphique. Sous l’Empire, ce fut encore Lacroix qui fut presque constamment chargé de dresser les cartes des

États dont les conquêtes de la France changeaient à chaque instant les limites. En 1814, il prit part à la nouvelle démarcation de nos frontières et continua de diriger le bureau topographique jusqu’en 1830, où il fut mis à la retraite, fin l’avait surnommé le Père et

te Rapauël do la topographie.

LACROIX (Sylvestre-François), mathématicien français, né à Paris en 1765, mort en 1843. Sa fiimille était extrêmement pauvre, et ses commencements furent des plus pénibles. Ce fut une circonstance fortuite qui décida de sa vocation. Ayant lu par hasard un Robinson Crusoé, il se prit de passion pour les voyages, et parvint à sa procurer un vieux traite de navigation ; mais, n’ayant pu comprendre les termes de géométrie qui s’y trouvaient, l’enfant alla furtivement suivre, au Collège de France, les Cours de

Monge, se fit remarquer de l’illustre savant, et travailla avec tant d’ardeur, que, à dix-sept ans, il obtint, grâce à la protection de ce dernier, une chaire de mathématiques à l’École des gardes de marine, à Rochefort : En nso, Conuorcet l’appela à Paris pour en faire son suppléant, et le ht nommer, l’année suivante, professeur à l’École militaire. Après la suppression de cette École, Lacroix devint successivement professeur de mathématiques à

l’École d’artillerie de Besançon, examinateur des aspirants à l’École d artillerie (1733), membre de la commission chargée de réorganiser l’instruction publique (1794), professeur adjoint de géométrie descriptive à l’Ecole normale, professeur de mathématiques à l’École centrale des Quatre-Nations, professeur d’analyse à l’École polytechnique (1799). Cette même année, il remplaça Borda comme membre de l’Académie des sciences, dont il était correspondant depuis 1789. Lors de la création de l’Université, le savant professeur reçut une chaire de mathématiques transcendantes, à la Faculté des sciences, dont il devint doyen. U fut ensuite examinateur à l’Ecole polytechnique et professeur au Collège de France (1815). Lacroix résigna alors tous ses autres emplois, et se démit, en 1821, de ses fonctions de doyen à la Faculté. Lorsqu’il mourut, il était le plus ancien professeur de France. Il n’a pas fait de découvertes eu mathématiques, mais il n’en a pas moins rendu

de grands services à la science, en concourant au rétablissement des études sous la Convention, puis en popularisant le goût des sciences par ses ouvrages élémentaires. Nous citerons, parmi ses ouvrages : Éléments de géométrie descriptive (Paris, 1796, in-8«) ; Traité du calcul différentiel et du calcul intégral, l’ouvrage le plus remarquable de Lacroix, qui y a réuni tout ce qui avait été écrit de plus savant et de plus profond sur cette matière (1797, 2 vol. in-4o) ; Traité des différences et des séries (1800, in-8») ; Traité élémentaire de trigonométrie rectiligne et tphëriqixe (1798) ; Éléments d’algèbre (1799) ; Complément des Éléments d’algèbre (1799) ;

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Éléments de géométrie (1799) ; Discours sur l’instruction publique (1801) ; Essai sur l’enseignement en- général, et sur celui des mathématiques en particulier (1804, in-4») ; Introduction à la géométrie mathématique et critique, et à la géométrie physique (1801, in-8o) ; Traité élémentaire de calcul différentiel et intégral (1810, in-8o) ; Traité élémentaire du calcul des probabilités (1816) ; Manuel d’arpentage (1825, in-18), etc.

LACROIX (Jean-Louis), autrement dit Lneroix <io Niré, littérateur français, né à Paris en 1766, mort en 1813 dans la même ville, où il était chef adjoint à l’administration générale des domaines. On a de lui : Andromède, poème en cinq chants (1785, in-12) ; lanthé, ou la liose du mont Snodon, traduit de l’anglais, de Clarke (1801, 2 vol. in-12) ; Ladouski et Floriska, ou les Mines de Pologne, roman qui rit fureur, et qui fournit à Pixérécourt un sujet de mélodrame (lSOl, 4 vol. in-12) ; l’Hymen, ou le Choix d une épouse, poème, suivi du Mois de Thomiris (1810, in-18) ; Iolanda Fits-Alton, ou les Malheurs d’une jeune Irlandaise (1810, 3 vol. in-12) ; le Tibre, la Tamise et Protée, songe sur la naissance du Roi de Rome (lSll, in-12), etc.

LACROIX (Paul), littérateur et érudit, connu sous le pseudonyme de P.-L. Jacob

Bihliophilo, OU du Bibliophile Jacali, fils du

précédent, né à Paris en 1807. Dès le collège, il s’adonna à des travaux littéraires, et il était encore en philosophie quand il publia, en 1824, une édition de Clément Marot. Peu après, ayant présenté à. l’Odôon des comédies en vers, qui furent reçues, mais non jouées, il renonça à écrire pour le théâtre, publia des articles dans divers journaux littéraires, se voua à l’histoire, a la bibliographie, aux recherches d’érudition, et composa de nombreux romans historiques, dans la plupart desquels il s’est attaché à reproduire les mœurs et le style du moyen âge. L’Histoire du xvie siècle lui valut, à vingt-huit ans, la décoration de la Légion d’honneur. En 1842, il fonda, avec Thorè, VAlliance des arts, qui disparut en 1848. Nommé membre de plusieurs comités historiques du ministère de l’instruction publique, il en fit partie jusqu’en 1851, y est entre de nouveau en 1858, et a pris une part active à la plupart des grandes publications qui ont vu le jour sous les auspices de ces comités, etc. En 1855, il a été nommé conservateur h la bibliothèque de l’Arsenal, et, cinq ans plus tard, il a reçu la croix d’officier de la Légion d’honneur.

M. Paul Lacroix a publié un nombre considérable d’ouvrages, dont les plus remarquables et les plus estimés sont ceux qui ont trait aux arts, aux mœurs, aux usages du moyen âge et de la Renaissance. Parmi ses œuvres originales, nous citerons : l’Assassinat d’un roi, roman (Paris, 1825, 2 vol. in-12) ; Éloge historique du général Foy (Paris, 1825, in-18) ; Épître à M. le vicomte S. de La Rochefoucauld (Paris, 1826, in-8o) ; Épître d’un jeune homme, qui a remporté le prix de vertu, à sa mère (Paris, 182G, in-8o) ; la Prison de Pompéia, tragédie en un acte et en vers, jouée une seule fois à l’Odéon (Paris, 1827, in-8o) ; Mémoires du cardinal /Juioi^Paris,

1829, 4 vol. in-8o) ; édition illustrée, avec de nombreuses suppressions (1855, gr. in-8o) ; Mémoires de Gabrielle d’Estrées, anonyme (Paris, 1829, 4 vol. in-8o) ; Recherches sur les couvents au xvie siècle (Paris, 1829, in-8o) ; les Soirées de V/alter Scott à Paris, etc. (Paris, 1829-1831, 2 vol. in-8o) ; les Deux Fous, histoire du temps de François le*, en 1524 (Paris, 1830, in-S») ; 2U édition, précédée d’un Essai historique sur les fous des rois de France (Paris,

1830, 2 vol. iu-8o) ; le Roi des ribauds, histoire du temps de Louis XI1 (Paris, 1831,2 vol. in-S») ; Contes du bibliophile Jacob à ses petits-enfants (Paris, 1831, 2 vol. in-12) ; réimprimés, avec changements nombreux, Sous ce titre : Récits historiques d la jeunessé, illustrés par Tony Johannot, Gavarni et Gignoux (Tours, 1844, in-8o) ; Un Divorce, histoire du temps de l’Empire (Paris, 1831 in-S») ;,1a Danse macabre, histoire fantastique du xvé siècle (Paris, 1832, in-8o ; 1838, 2 vol. in-12) ; Vertu et tempérament, histoire du temps de la Restauration (Paris, 1832, 2 vol. in-8») ; Convalescence du vieux conteur (Paris, 1832, in-8") ; réimprimé, en 1838, sous ce titre : le Vieux Conteur (2 vol. in-12) ; suite de la Convalescence du vieux conteur (Paris, 1836, in-12) ; les FrancsTaupins, histoire du temps de Charles VII (Paris, 1833, 3 vol. in-8») ; Quand j’étais jeune, souvenirs d’un uteux (Paris, 1833, 2 vol. in-s») ; le Don vieux temps, suite des Soirées de Walter Scott (Paris, 1835, 2 vol. in-8o) ; Histoire du xvi» siècle en France, d’après les originaux manuscrits et imprimés (Paris, 1834-1835, 4 vol. in-8» ; ces volumes ont été détruits par l’incendie de la rue du Pot-de-Fer, et l’ouvrage n’a pas été terminé) ; Médianoches fParis, 1835, 2 vol. in-8») ; la Folle d’Orléans, histoire du temps de Louis XIV (Paris, 1835, 2 vol. in-8o)j l’Origine des cartes à jouer (Paris, 1836, in-8o) ; Pignerol, histoire du temps de Louis XIV (Paris, 1836, 2 vol. in-8") ; Mon grand fauteuil (Paris, 1836, 2 vol. in-8<>) ; l’Homme au masque de fer, où l’auteur cherche à prouver que ce personnage mystérieux n’est autre que Fouquet (Paris, 1836, in-8o) ; Une Femme malheureuse (Paris, 1S36, 2 vol. in-S») ; Aventures du grand Balzac (Paris, 1836, % vol. in-8») ; les Adieux des fées (Paris, 1836, in-12) ; De près et de loin, roman conju-

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gai (Paris, 1837, 2 vol. in-8o) ; Histoire de Soissons (Soissons, 1837-1838, 2 vol. in-8o ; le premier volume est de M. Henri Martin ; le deuxième, de M. Lacroix ; cette Histoire a remporté le prix de 12,000 francs légué par M’"" veuve Maréchal, de Soissons) ; Romans relatifs à l’histoire de France aux xve et xvie siècles (Paris, 1838, gr. in-8») ; la Sœur du Maugrabin, histoire du temps de Henri IV (Paris, 1838, 2 vol. in-8o) ; Dissertations sur quelques points curieux de l’histoire de France el de l’histoire littéraire, etc., etc. (Paris, 1S38-1847, 12 livrais, in-8") ; le Marchand du Havre, histoire contemporaine (Paris, 1838, in-So) ; Petit Buffon, histoire naturelle des quadrupèdes, des oiseaux, etc. (Paris, 1838,4 vol. in-32, avec grav.) ; la Chambre des poisons, histoire du temps de Louis XIV (Paris, 1839, 2 vol. in-8o) ; la Marquise de Chatillard (Paris, 1839, 2 vol. in-8») ; Petites Histoires pour la jeunesse (Paris, 1840, in-16) ; la Maréchale d’Ancre, drame historique en cinq actes et en vers ; Lettres d’Abailard et d’Héloïse, traduction littérale (Paris, 1840, in-12) ; la Comtesse de Choiseul-Praslin (Paris, 1841, 2 vol. in-S») ; le Chevalier de Chaville (Paris, 1841, in-8») ; le Singe, histoire du temps de Louis'XI V1666] (Paris, 1842, 2 vol. in-8o) ; Un duel sans témoins, ouvrage dédié au prisonnier dellamLouis-Napoléon Bonaparte] (Paris, 1843,

2 vol. in-8») ; Recherches sur l’emploi du temps dans les prisons d’État, publié en tète d’une édition de Picciola, de Saintine (Paris, 1843, in-12) ; Une bonne fortune de Racine (Paris, 1S44, in-8») ; le Ghetto, ou le Quartier des Juifs (Paris, 1845, 3 vol. in-8») ; Réforme de la bibliothèque du Roi, publié d’abord dans la Patrie (Paris, 1845, in-18) ; Une nuit dans les bois (Paris, 1847, 2 vol. in-8») ; le Moyen âge et la Renaissance, ouvrage important, en collaboration avec Séré (1847-1852, 5 vol. in-8») ; le Vingt-quatre février, draine en un acte, par Werner, traduit littéralement en vers, et joué à l’Odéon (Paris, 1849, in-18) ; la Dette de jeu (Paris, 1849, in-8») ; Lettres à M. Hatin, juge d’instruction, au sujet de l’incroyable accusation intentée contre M. Libri (Paris, 1849, in-S») ; Histoire de l’orfèvrerie et de la joaillerie (IS50, in-S») ; Histoire.de la prostitution chez tous les peuples [sous le pseudonyme de Pierre Dufour] (1851-1852, 6 vol. in-s°) ; Histoire politique, anecdotique et populaire de Napoléon III et de ta dynastie napoléonienne, ouvrage apologétique (Paris, 1853-1854, 4 vol. gr. in-8o, avec fig.) ; le Comte de Vermandois (1856, 7 vol. in-S») ; les Mysii-' fîcateurs et les mystifiés (Bruxelles, 1856-1857,

3 vol. in-16) ; les Secrets de beauté de Diane de Poitiers (Bruxelles, 1857, in-16) ; la Jeunesse de Molière (Bruxelles, 1857, in-4o) ; Curiosités de l’histoire des arts, curiosités de l’histoire de France, curiosités de l’histoire du vieux Paris (Paris, 1858, 4 vol. in-16) ; Curiosités des sciences occultes, le Dieu Papetius, romans (Paris, 1858) ; Histoire de la vie et du règne de Nicolas Ier, empereur de Russie (1864-1868, 4 vol. in 8») ; Enigmes et découvertes bibliographiques (1867, in-18) ; les Arts au moyen âge et à l’époque de la Renaissance, un de ses meilleurs ouvrages (1868, in-S°, avec grav.) ; les Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l’époque de la Renaissance, ouvrage également remarquable (1871, in-4o, avec 440 grav.) ; la Vie militaire et la vie religieuse au moyen âge (1872), etc.

M. Paul Lacroix a publié une quantité de catalogues. Nous citerons les suivants : Bibliothèque de Guitbert de Pixérécourt (Paris, 1838, in-8») ; Catalogue des livres et manuscrits, la plupart relatifs à l’histoire de France, composant ta bibliothèque du bibliophile Jacob (Paris, 1839, in-8o) ; Catalogue de la bibliothèque dramatique de M. de Soleinne, etCata logue de la bibliothèque de Pont-de- Veyle (Paris, 1843-1847) ; Catalogue de livres rares et précieux, éditions elzéviriennes ou sorties des presses de Hollande, eu xviio siècle [provenant de la bibliothèque.de M. Millot] (Paris, 1846, in-S»), etc.

Comme éditeur, M. Paul Lacroix a publié : Œuvres de Clément Marot (Paris, 1824-1826,

3 vol. in-8o) ; Œuvres de Rabelais (Paris, 1825, 5 vol. in-32) ; autre édition, avec un travail sur la vie de Rabelais (Paris, 1840, in-12) ; Œuvres de Malfilâtre (Paris, 1826, in-8») ; la Chronique de Jean dAuton, avec une notice et des notes (Paris, 1834-1835,

4 vol. in-8») ; les Vieux conteurs français, contenant : les Cent Nouvelles, dites les Nouvelles du roi Louis XI ; l’Heptaméron de la reine de Navarre ; les Contes de Bonaventure Des Périers, et le Printemps d’Yver (Paris, 1840, in-8») ; Contes et Nouvelles de La Fontaine, avec tous les contes qui lui sont attribués (Paris, 1840, in-12) ; nouvelle édition, précédée des Mémoires sur la vie et les ouvrages de La Fontaine, par Matthieu Marais (Paris, 1858, in-16) ; Œuvres choisies de Pierre Romarè (Paris, 1840, in-18) ; le Moyen de parvenir, par Béroalde de Verville (Paris, 1S41, iu-12) ; Heptaméron, ou Histoire des amanjs fortunés, par la reine Marguerite de Navarre (1841, in-12) ; Mémoires, Contes et Œuvres de Ch. Perrault (Paris, 1842, in-12) ; les Contes, ou les Nouvelles récréations et joyeux devis de Bonaventure Des Périers (1843, in-12) ; édition nouvelle, précédée du Cymbalum mundi (1858, in-16) ; Mémoires secrets de Bâchaitmont (Paris, 1S5S, in-12) ; l’Histoire comique des États de la Lune et du Soleil ; les Œuvres comiques, galantes et littéraires de Cyrano de Bergerac ; les Vaux-de-Vire d’Olivier

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Basselin, etc. On lui doit enfin des traductions et un assez grand nombre de notices. M. Paul Lacroix a tant écrit, traduit, annoté, compilé, arrangé, édité un peu partout, que la liste complète de ses productions diverses est presque impossible à dresser. Outre le pseudonyme de Bibliophile Jacob, il en a pris plusieurs autres, notamment ceux de

Pierre Dufour et d’Autony Uubourg. Enfin,

il fonda, en 1840, un recueil satirique, intitulé les Papillons noirs, qui n’eut que quatre numéros, et il a publié de nombreux articles dans le Figaro, la Psyché, le Garde national, la Lorgnette, les Annales du commerce, le Mercure du xix.» siècle, le Journal des Demoiselles, la Revue de Paris, le Conteur, le Bulletin du bibliophile, le Bulletin du bouquiniste, la Revue universelle des arts, etc.—Sa femme, M’ib Lacroix, née Apolline Biffe, a fait paraître plusieurs ouvrages, notamment : Fleur de terre et Fleur des champs (1854) ; Falconé (1856) ; Madame Berthe (1857), etc., et elle a collaboré à quelques romans de son mari, entre autres h De près et de loin.

LACROIX (Jules), poëte et littérateur, frèro du précédent, né à Paris en 1809. Après avoir reçu une forte éducation, il se voua entièrement à la carrière des lettres. Esprit très-cultivé, joignant à une imagination vive un goût très-pur et très-délicat, M. Jules Lacroix a acquis une place distinguée dans le monde des lettres, tant par ses romans que par ses œuvres poétiques. Parmi ses romans, où l’auteur se montre à la fois un fin observateur et un moraliste, nous citerons : Une grossesse (1833) ; Une fleur à vendre (1834) ; le Tentateur t1836) ; le Flagrant délit (1836) ; les Parasites (1837) ; les Premières rides ou la Vicomtesse de Florestan (1839) ; le Neveu d’un lord (1838) ; le Bâtard (1838) ; la Rente viagère (1839) ; la Banquier de Bris’.ol (1840) ; Quatre ans sous terre (1841) ; Lucie (1841) ; l’Honneur d’une femme (1842) ; le Château des Atrides (1843) ; les Folies nuits (1843) ; la Vipère (1844) ; le Voile noir (1844) ; la Poule aux œufs d’or (1844) ; VEtou/feur d’Édimbourg (1814) ; le Masque de velours (1844) : Une liaison dangereuse (1844) ; Mémoires d’une somnambule ou les Mille et une nuits parisiennes (134 5) ; la Tireuse de cartes (1845) ; Un grand d’Espagne (1845) ; Histoire d’une grande dame (1847) ; le Mauvais ange (1847) ; le Sanglant héritage (1847), etc.

Comme poëte, M. Lacroix a donné des œuvres originales et des traductions. Son vers est ferme, coloré, plein de vigueur, et il traduit avec une scrupuleuse fidélité. On lui doit : Macbeth, de Shakspeare (1830) ; Pervenches, recueil de sonnets (1838) ; Satires de Juvénal et de Perse, traduites en vers (1846) et couronnées par l’Académie.française ; Odes d’Horace, traduites en vers (1848) ; le Testament de César (1849), drame en cinq actes et en vers, représenté au Théâtre-Français ; Valéria (1851), drame en cinq actes et en vers, joué au même théâtre et en collaboration avec A. Maquet. Cette pièce, où Kachel jouait le principal rôle, a été inspirée par un passage de Juvénal sur Messaline. «Les auteurs, dit Théophile Gautier, ont séparé en deux la personnalité de l’impératrice ; ils ont fait de Valéria et de Lycises deux femmes distinctes, mais que confond une fatale ressemblance. Tout ce que fait la courtisane est

mis sur le compte de l’honnête femme par une malveillance habile, qui poursuit dans l’ombre un but caché, celui de mettre Agrippihe dans le lit de Claude à la place de valéria. » On lui doit encore la Fronde, opéra en cinq actes, avec le même, musique de Niedermeyer, joué à l’Académie de musique, en

1853, et qui eut un succès d’estime ; Œdipe roi, tragédie en cinq actes et en vers, traduite, littéralement de Sophocle et donnée a la Comédie - Française en 1858 (cette pièce obtint en 1862, de l’Académie française, le grand prixde 10,000 francs. M. Édouard Membrée avait composé la musique des chœuis ; le succès fut complet) ; la Jeunesse de Louis XI, drame en cinq actes et en vers (Théâtre de la Porte-Saint-Martin, 1859) ; le Roi Lear, drame en cinq actes et en vers, traduit de Shakspeare et représenté à l’Odéon, où il fut très-applaudi, en 1868. Enfin, M. Jule3 Lacroix a publié, en 1872, un nouveau recueil devers, intitulé l’Année infâme (1 vol. in-18). Ce volume, qui se compose de sonnets écrits avec une grande vigueur de style, se divise en trois parties : Invasion, Commune, Souvenirs sans pardon. Le premier sonnet est adressé à sa femme, la princesse Rzewuskn, qui descend de Marie Leczinska et qui est la sœur de Mat Honoré de Balzac.

LACROIX (François-Joseph-Pamphiie, vicomte de), général français, né à Aymarques en 1774, mort en 1842. Il servit dans l’armée de Sambre-et-Meuseet fut promu adjudant général à vingt-deux ans ; attaché à l’état-major du premier consul, il se distingua pendant la campagno d’Italie. Envoyé, en 1802, à Saint-Domingue, il conquit dans cette expédition le grade de général de brigade. Puis il suivit Murât en Italie, devint son chef d’état-major et fut nommé peu après commandant de la division territoriale de Salerne. Rappelé en France, il devint commandant militaire de la province d’Erfurt, jusqu’en 1814. À la première Restauration, il se tint à l’écart. Pendant les Cent-Jours, il fut promu général de division et [ lacé à la têta de l’état-major du 2» corps d’armée, assista