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LA.HU

Khyraa. C’est une contrée stérile et presque complètement dépoiirvue d’eau. La climat y est très-chaud. Dans les rares districts où le sol est empreint d’un peu d’humidité, on récolte du riz, du dourha, des légumes, du coton. Le Lahsa exporte chaque année plusieurs milliers de chameaux en Syrie.

1A HUEHTA (Gaspard de), peintre espagnol, né à Altobuey (Cuença) en 1645, mort en 1714. Il dut son talent au travail et à son propre génie, n’ayant eu pour maître qu’un artiste obscur. Après avoir copié longtemps des tableaux et des estampes, il vola de ses propres ailes, nt preuve d’autant de talent que de fécondité, et acquit une fortune connidérable. Ses œuvres, dont le dessin est un peu faible, mais dont la couleur est fort belle, ont un véritable cachet d’originalité ; elles représentent, pour la plupart, des sujets pieux. Les couvents de Valence, de Ségovie, de Caudiel, etc., possèdent de nombreux tableaux de cet artiste.

LA HOERTA (Juan-Vicente Garcia de), poète dramatique espagnol, né à Zafra.en 1729, mort en 1787. Lé rôle de ce poète, plein de feu et de génie, mais inégal, le Crébillon espagnol, fut de réagir contre l’invasion de la littérature française, funeste, suivant lui, à l’art national, et ne pouvant qu’en activer la décadence. Pendant que Luzan, Yriarte, Cadalso, Jovellanos prêchaient, de leurs conseils et de leurs exemples, la’croisade contre le vieux romantisme des Càlderon et des Lope de Vega, adjuraient les poètes d’observer les règles d’Anstote, calquaient Corneille, Racine et Molière, La Huerta’, seul contre tous, tenait le drapeau de la vieille école. Ce qu’il y a de plaisant, et ce qui prouve bien la nécessité d’une rénovation littéraire à cette époque, c’est que La Huerta fit plutôt des tragédies que des drames. Jtachel, son chefd’œuvre, est bion un drame, mais les unités y sont observées scrupuleusement ; Agariicmnon est une tragédie entièrement dans le

foût classique. Là tendance littéraire était onc invineible, puisque son seul adversaire s’^y trouvait entraîné malgré lui. Ce fut plutôt par ses manifestes, ses critiques, ses poésies qu’il se sépara de ses rivaux ; sur le théâtre, il employait leurs procédés, quoiqu’il les combattit en théorie. Ce classique malgré lui a quelque chose de singulier. Son style seul, plus nerveux, plus coloré, plein d’inégalités et de soubresauts, atteste sus études approfondies des vieux maîtres. Dans quelques-unes de ses poésies, composées sans doute exprès et pour soutenir sa thèse, il se rattache à l’école de Gongora. Sa llackel, ou la Juive de Tolède, dramatique épisode du règne d’Alphonse VI, est de 1778. On lui doit, de plus, deux volumes de poésies, quelques ouvrages de critique, et un recueil très-estimé du vieux théâtre espagnol (17 vol. in-8°). Il était membre des trois Académies de Madrid, et mourut directeur de la Bibliothèque royale.

Avant d’être académicien et bibliothécaire, il avait eu une vie fort agitée. Il séjourna en Afrique (à Oran), peut-être un peu contre son gré ; mais on n a sur cette période de sa vie que des renseignements confus. À partir du jour où, rentré en Espagne, ayant conquis la notoriété par un chei’-d’ceuvre, il entreprit cette fameuse campagne contre les novateurs, il fut criblé d’épigrammes par tout le monde. > Écrire mal comme La Huerta > était un proverbe, absolument faux du reste, parmi les lettrés. Quintana disait de lui, dédaigneusement i • Assez de talent, peu de science, aucun goût. » Il avait le tort de rester Espagnol, quand tout le monde était Français. Jovellanos lui-même, de relations si douces, le fit le héros de deux romances burlesques. Il passait, paraît-il, pour un peu fou, et, le jour de sa mort, il circula un quatrain, où il est dit qu’il laissait deux places vides en Espagne : sa place au Parnasse et une cellule à Saragosse, le Charenton de l’Espagne.

LA HUÉTERIE (Charles de), poète français qui vivait dans la première moitié du xvie siècle. On ne sait rien de sa vie, et l’on n’est pas d’accord sur sa patrie. Goujet le fait naître en Normandie, La Croix du Maine dans l’Anjou, et Du Verdier en Touraine, près d’Amboise. Nous croyons que ce dernier auteur est dans le vrai, car La Huéterie fut secrétaire du duc de Vendôme. Clément Marot ayant quitté la cour et s’étant réfugié à Ferrare, pour se soustraire à la persécution qui pesait sur les protestants, La Huéterie sollicita sa place de valet de chambre du roi François Ier, mais ne put l’obtenir. Marot, rentré en France, punit La Huéterie en le prenant à partie dans une satire, qu’il signa du nom do Fripelipes, son valet. La Huéterie, vieux et malade, se défendit mal ; il prétendit que, s’il avait sollicité l’emploi de Clément Marot, c’était parce qu’il était scandalisé de . sa conduite, et il le dit en deux méchants vers :

Car si scandalisa ne feusse, La place demandé je n’eusse.

L’excuse est aussi mauvaise que les vers. On a de lui : le Dangereux passage de vice et consolatif voyage de vertu (Lyon, 1530, in-8°)j le Concile des dieux sur les très-heureuses et magnifiques noces de très-haut et illustre prince Jacques, roi d’Bèosse, et de très-haute et trèsillustre princesse Magdeleine, fille ainée du roi François, 1er de ce nom, avec les nuptiaux

LAI

virelais dudit mariage, et une ballade (Paris, sans date [1536], in-16) ; Protholoyies françaises, orthodoxes commentaires sur aucunes dernières frivoles opinions, avec un Epitome des gestes présents, en rime léonine ; Demande, de service royal, en épilres, rondeaux, ballades ; Contre - blason de la beauté des membres du corps humain (Paris, 1550, in-8°) ; Réponse à Marot, dit Fripelipes (dans le recueil des vers faits pour et contre Marot, publié en 1530, pour la connaissance de cette dispute).

LAHURE (Louis-Joseph, baron), général belge au service de la France, né à Mons en 1767. Réfugié en France api es la révolution de Belgique, en 1700, il y devint capitaine de la légion des Belges réfugiés, fit la campagne de 1792, où il obtint le grade de chef de bataillon, et commanda, sous Pichegru, un corps de troupes légères pendant la guerre de Hollande (1794). Chargé, par Pichegru, de prendre possession de la Hollande septentrionale, il profita de ce que la flotte ennemie était retenue par les glaces, au Helder, pour s’en emparer, à la tête d’un escadron de hussards ; ce fut la première fois que l’on vit de la cavalerie prendre une flotte à l’abordage. Promu chef de brigade, il lit, en cette qualité, les campagnes d’Allemagne et d’Italie, et fut élevé au grade de général de brigade, pour sa valeur à la bataille de la Trebbia, où il reçut une blessure si grave, qu’il dut renoncer au service actif. Elu, en 1803, au Corps législatif par le département de Jemmapes, il siégea dans cette assemblée pendant toute la durée de l’Empire, et fut, en outre, chargé, pendant la même période, de plusieurs commandements à l’intérieur. Créé baron de l’Empire, en 1813, il commandait ledépartement du Nord lors des invasions de 1814 et 1815, fit preuve, en ces circonstances difficiles, de beaucoup d’habileté et d’énergie, et fut mis à la retraite en 1818. On ignore l’époque de sa mort.

LAllullE (Auguste-Charles), imprimeur et éditeur, né à Paris en 1809. Admis à l’école de Saint-Cyr, il servit pendant quelque temps dans la cavalerie comme officier, puis renonça à l’état militaire pour entrer dans l’industrie. Associé d’abord à MM. Crapelet p’ère et fils, il devint ensuite le seul chef de la maison, qui prit alors son nom, et à laquelle il a donné un immense développement. A ses ateliers typographiques, munis d’un outillage perfectionné et pourvus de trente presses mécaniques, M. Lahure joignit une clicherie, une stéréotypie, une fonderie do caractères, des machines ù. glacer, un cabinet de photographie pour la conservation des modèles de dessin, des ateliers de séchage, de satinage, d’assemblage, de brochage, de graveurs, etc. Son établissement ne tarda pas à être cité comme un des plus importants et des plus célèbres de l’Europe. Nonseulement un nombre considérable d’éditions à bon marché, d’éditions de luxe, d’impressions en couleur sont sorties de ses presses, mais encore il a imprimé de nombreux jour-., naux illustrés, parmi lesquels nous citerons le Journal pour tous, qu’il a créé lui-même, et qui fut en France le premier dans son genre. C’est également à lui qu’on doit la publication, dans le format et dans les conditions de prix des journaux populaires illustrés, de l’Histoire populaire illustrée de France, de Y Histoire.contemporaine, des Mille et une nuits, de la Bible, des Œuvres de Alolière, etc. M. Lahure a publié, en outre, une Jiibliothèquedes meilleurs romans étrangers, une collection complète, et à prix réduit, de tous les Chefs-d’œuvre de la littérature française, etc. 11 est devenu depuis quelques années l’administrateur du Figaro.

LA HYKE (Laurent de), peintre français. V. La. Mire.

LAI s. m. Ce. — V. l’étym. À la partie encycl.). Littér. Sorte de poésie française en usage du temps des trouvères : Je os jadis chansons et lait >" Avec joie alors je chantois ; Aujourd’hui, mourant de regret. C’est mon chant de mort que je fais.

Creusé de Lesser,

Il Grand lai, Poème de douze stances de deux différentes mesures, sur deux rimes. Il Petit lai, Poème de quatre couplets composés de vers de deux mesures différentes, l’un beaucoup plus court que l’autre, et sur deux rimes.

— Encycl. Linguist. Ce mot vient probablement du germanique. Les Germains avaient en effet des poésies lyriques, que Fortunat appelle leudi dans son épître à Grégoire de Tours, qui se trouve en tête du premier livre de ses poésies : Apud quos nihil dispar erat, aut stridor anseris, aut canor oloris, sota sxpe bombicans barbaros leudos harpa relidebat. Il dit ailleurs, en s’adressant au comte Loup :

Nos tibi versiculos, dent barbara carmina leudos ; Sic variante tropo, laus sanet una viro.

Ce leudus est probablement un mot germanique latinisé de l’ancien allemand liod, leod, lioth, espèce de poésie lyrique, chanson, cantique, dérivé lui-même de hluti, son, qui se rapporte sans doute à l’ancien allemand halâa, hellan, résonner, produire des sons, du bruit, du même radical que le grec Icaleô, rappeler ; latin calo, calaior, calend& ; irlandais cal, cail, voix, callaid, cri, plainte, callan, bruit, babil, etc. ; armoricain kel, keat, bruit ; lithuanien kaloti, koloti, gronder,

LAI

kolone, gronderie, de la racine sanscrite kal, kall, produire un son confus, indistinct, d’où le sanscrit kalâtd ou kalatoa, musique, mélodie. Comparez kala, son doux, murmure agréable, kalana, murmure, kalanâ, babil. L’acception spéciale du sanscrit ne se retrouve pas seulement dans le germanique, mais aussi dans l’irlandais ceol, ceoltadh, musique, mélodie, ceolaire, musicien, ceolenhar, musical, harmonieux, etc., ceolan, clochette et enfant criard ; erse, ceilear, chant d’oiseau.., .’

Toutefois, nous devons faire observer avec Chevallet que plusieurs auteurs, et particulièrement Mario de France, nous parlent des lais comme d’un genre de poésie particulière aux Bretons, ce qui pourrait faire conjecturer que le mot est d’origine celtique :

Un laiert firent 11 Bretun,

Des Deux amanz recuit le nun.,

Marie de France.

Cette supposition est fortifiée par l’examen des formes que nous offrent les mots qui pourraient être considérés comme primitifs de lai dans les divers idiomes néo-celtiques ; kymrique liais, son, mélodie ; gaélique laoidh, laoi, hymne, chant, poésie, laoi, lais, son, ton, voix. Ces mots sont, en effet, plus rapprochés du vocable français que ceux qui leur correspondent dans les idiomes germaniques. Dans l’ancienne langue, on disait également lai et lais.

— Encycl. Dèsl’origine de notre littérature^ c’est-à-dire au v» et au vi<= siècle, nous trouvons deux sortes de lais qui, en se- développant, ont eu des destinées différentes. On désignait en latin la première espèce de lais sous le nom de leudi ; la seconde sous celui de lessi. Les leudi étaient des chants historiques, consacrés à la louange des héros, et sont devenus, entre les mains des jongleurs et des trouvères, la chanson de geste ; c’étaient des compositions de longue haleine ; les lessi ont donné naissance au lai purement lyrique du moyen âge et de la Renaissance ; c’étaient des odes fort aourtes et assujetties à quelques lois rhythmiques.

Venance Fortunat a consacré dans ses vers le souvenir des leudi, composés en langue celtique ou armoricaine. L’évêque de Poitiers avait probablement lu quelques-uns de ces poèmes, chantés sur la harpe par les bardes, car il est à peu près démontré qu’on parlait encore, et même qu’on écrivait leur langue dans les Gaules jusqu’à la fin du vie siècle. Il traitait ces vers de barbares.

Le poète Prudence, au va siècle, c’est-à-dire à l’époque où la langue celtique était encore en usage dans les Gaules, range les leudi parmi les œuvres profanes, et assimile les bardes aux augures de Rome. ■ •.. Bardus paler, aut avus augur.

(Apotheosti. Contra Unionitas, vers 119).

Il ne reste plus en France, malheureusement, aucun monument bien positif de ces lais héroïques des bardes ; tout au plus en retrouve-t-on quelques traces dans les traductions en vers des trouvères normands et anglo-normands du xnc et du xm« siècle.

Les lessi, d’une composition moins vaste et plus facile, n’étaient, à proprement parler, que des chansons. Ce fut un lessus, c’est-à-dire le plus ancien /ai dont il soit fait mention dans notre histoire littéraire, que des jeunes filles gauloises ou gallo-romaines chantéren t devant la tente d’Attila. Priscus, dans son livre des Ambassades, nous apprend, en effet, qu’aux abords d’un certain bourg, où était située la maison royale d’Attila, une troupe de jeunes filles vint ù sa rencontre, sous de longues pièces de toile blanche que des femmes tenaient tendues au-dessus de leur tête, et que six de ces jeunes filles chantaient des vers en son honneur.

Le vers trochaïque des anciens a servi, dit-on, de modèle au lessus ou lai purlment lyrique des trouvères. On le nommait arbre fourchu, parce que le dernier vers de chaque tercet devait être plus petit que les deux autres :

Sur l’appui du monde,

Que faut-il qu’on fonde D’espoir ?

Cette mer profonde,

En débris féconde, Fait voir

Calme, au matin, l’onde ; Et l’orage y gronde, Le soir.

Quand le lai était suivi d’un virelai, celui-ci roulait sur les mêmes rimes ; mais avec cette différence, que la rime dominante du premier terminait chaque strophe du second, tandis que l’autre prenait à sou tour le dessus. Le virelai, complément ordinaire du lai, et comme lui fort succinct, avait un nombre égal de couplets. Exemple :

LAI

Dès qu’au ciel, sans bruit, Le soir introduit La lune,

Plus d’un, qui me fuit,

Dans l’ombre poursuit

Sa brune :

Un tendre déduit Toujours en séduit Quelqu’une.

LAÏC

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VIRELAI

Vous que la fortune ’ Conduit, ■

L’heure est opportune.

Moi, sur la lagune ’

Sans fruit

J’erre, ou sur la dune,

Mais a vous aucune, ,

La nuit,

Ne garde rancune. V ’ ij

Le virelai, uni au lai, jouait, on le voit, lé rûle de l’antistrophe dans l’odédes Grecs ; L’étymologie l’indique : virelai, du vioux’mot virer, tourner. Ce genre de poésie n’avait, d’ailleurs, aucun rapport avec lo virelai moderne dont tous les couplets roulent sur deux rimes, disposées de différentes manières, et finissent toujours par un refrain, ce qui peut, jusqu’à un certain point, le faire confondre avec la ballade. i > < ;

Les coinpositipiis poétiquçs, anciennes’et modernes, qui portent lo nom de lai, comme le Lai d’Aveloc/ç, le Lai d’Aristyté, le Lai ’du maniai, œuvres des trouvères bretons, et le Lai du dernier ménestrel, de Walter Scott, n’ont rien de commun avec cette sone de pelitepùéésie. Ce sont des poèmes, et ils se rapprochent dés leudi dont nous avons parlé plus haut.

Lui du dernier ioé»i :Mrol (u«), poème dq

Walter Scott (1805). Voici comment fut composé ce poëme : La jolie comtesse de Dalkeilh, en prenant possession des domaines de son mari, voulut connaître toutes les légendes, ballades et récits qui avaient rapport à son vieux château. Ou lui amena les bonnes femmes des environs, les pâtres, les maîtres d’école, les taverniers, dont ce genre de savoir héréditaire était la gloire, .et souvent le gagne-pain. Walter Scott la secondait dans ses recherches et dans ses’Interrogatoires. Une vieille traditioirde féerie frappa surtout l’imagination de la comtesse : elle enjoignit à Walter Scott de l’écrire en vers. Telle fut l’origine du Lai du dernier ménestrel. Ce poème, à son apparition ; produisit une sensation profonde. C’est un appel à’la nature, ù l’histoire, à la réalité ; c’est un retour vers l’étude de l’homme dans toutes les classes, dans toutes les positions, — dans tous les rangs. Cet ouvrage essuya beaucoup de critiques. Lord Byron, qu’on ne soupçonnerait guère avoir été un classique zélé, se moqua hautement des scènes de magie introduites dans ce poème, et blâma surtout l’intervention surnaturelle d’un nain qui y joue un grand rôle. La publication de ce livre plaça tout à coup Walter Scoty au preinier rang. LAI ; LAIE adj. (lé). Forme ancienno du mot laïque : Un conseiller lai. Traduire un ecclésiastique en cour laie. (Acad.)

Frère lai, moine lai, Religieux qui n’est point dans les ordres, et qui est destiné aux œuvres serviles du monastère. Il Moine lai, Nom donné autrefois aux militaires invalides, que le roi entretenait dans une abbaye, et qu’on appelait aussi ôblats.

Patron lai, Laïque qui avait fondé un bénéfice avec réserve de patronage.

— Substantiv. : Les clercs et les lais. LAIBACU, ville d’Illyrie. V. Laydach. LAÏC s. m. (la-ik). V. laïque.


LAÏCAL, ALE adj. (la-i-kal, a-le — rad. laïc). Qui concerne les laïques- : Dîme laïcale.

LAICHE s. f. (lê-che — du germanique : ancien haut allemand lisca, fougère, roseau ; allemand tiesek, lieschgras ; hollandais lisch, lis). Bot. Genre de plantes, de la famille des cypéracées, type de la tribu des caricées.

— Hehninth. Nom vulgaire du ver de terre : Oit emploie des laiches comme appât pour pécher.

■— Encycl. Bot. Les laiches sont des plantes vivaces, généralement pourvues d’un rhizome souterrain allongé et souvent traçant ; ce rhizome s’allonge constamment vers l’une de ses extrémités par le développement des pousses terminales ; il émet des tiges aériennes, qui durent trois ans, passent, la première année, à l’état do bourgeon, poussent des feuilles à la seconde, fleurissent et fructifient seulement à la troisième, et succombent aussitôt après. Les tiges aériennes sont presque toujours triangulaires ; les feuilles sont tristiques ; leur punie inférieure forme une gaine complète qui entoure et emboîte la tige ; le limbe, linéaire et quelquefois très-large, rappelle celui des feuilles des graminées ; ellus sont pliées en carène dans le sens de la Iongueur, le dos et les bords de cette carène sont souvent" rudes au toucher, quelquefois même finement dentelés en scie, de manière à devenir fortement tranchants. Les Heurs sont unisexuées et groupées en épis axillaires ou terminaux.

Ce genre renferme environ cinq cents espèces, dont une centaine se trouve en France ; c’est, parmi les plantes phanérogames, le genre le plus nombreux que possède notre fiore. Les autres espèces sont répandues eur presque tout le globe, mais principalement dans les parties humides et marécageuses de l’hémisphère nord et sur les montagnes de la zone tropicale. Leur dimension varie de quelques centimètres à un mètre. Leurs usages sont très-bornés, et, en somme, elles sont plutôt nuisibles qu’utiles. La plupart forment des toutfes larges et compactes ; quelques-unes croissent dans les lieux sa* blonneux et arides.