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LAIN

membre du Corps législatif en 1808, il se signala dans cette assemblée par sa fermeté, ■ surtout en 1813, où, nommé président et rapporteur de la commission chargée de prendre connaissance des documents relatifs aux négociations avec les puissances coalisées, il osa, dans son rapport, faire résonner aux oreilles de Napoléon les mots de paix et de liberté. La colère du despote fut extrême ; il ajourna immédiatement le Corps législatif, et, lorsque les membres de cette assemblée vinrent prendre congé de lui, il apostropha directement Laine et l’accusa d être un factieux vendu h l’Angleterre.

Laine retourna alors à Bordeaux, où il se trouvait lorsque cette ville ouvrit ses portes au duc d’Angoulême, le 12 mars 1814. Bien qu’il n’eût été lui-même pour rien dans ce mouvement, il fut nommé par le prince préfet provisoire de Bordeaux, et, le Corps législatif ayant été rappelé peu de temps après —par Louis XVIII, il devint président de cette assemblée. Lors du retour de Napoléon de l’Ile d’Elbe, il se retira à" Bordeaux, d’où il s’embarqua peu de jours après pour la Hollande avec la duchesse d’Angoulême. À la seconde Restauration, il reprit la présidence du Corps législatif, reçut, en 1816, le portefeuille de 1 intérieur, et s’opposa avec vigueur et talent aux exigences insensées du parti ultra-royaliste. Les principaux actes qui signalèrent son ministère furent la dotation du clergé, la reconstitution de l’École polytechnique et du Conservatoire des arts et métiers, la réorganisation, des maisons d’éducation des jeunes filles de la Légion d’honneur, etc. Il céda son portefeuille à M. Decazes {décembre 1818), et devint, l’année suivante, président du Conseil royal de l’instruction publique, puis, en 1820, ministre sans portefeuille. Élevé, en 1823, à la pairie, ■avec le titre de vicomte, il se signala à la Chambre des pairs par la chaleur avec laquelle il défendit, en 1826, la cause des Grecs, et par sa motion pour l’application des lois qui devaient garantir la société contre les entreprises de la corporation des jésuites, dénoncées par la pétitijn du comte de Montlosier (1827). Après la révolution de Juillet, Laine prêta serment il Louis-Philippe et fut maintenu sur la liste des pairs ; mais il ne prit Elus que peu de part aux discussions de la aute Chambre. C’est à lui qu’on attribue ces paroles célèbres : « Les rois s’en vont, » qu’il aurait prononcées à l’occasion des ordonnances de juillet. Bien qu’il ne se fût fait connaître par aucune œuvre littéraire, il était devenu, en 1816, membre de l’Académie française. Il comptait parmi les plus remarquables orateurs de son temps.

LAINER v. a. ou tr. (lè-né — rad. laine). Techn. Faire venir la laine à une étoffe avec . des chardons, pour cacher la trame : Lainicr du drap. On dit aussi aplaigner et aplainer. (l Couvrir un papier de laine hachée, pour imiter le velouté des étoffes. Il En termes de fleuriste artificiel, Saupoudrer avec de la laine moulue la tige, les boutons, les calices de certaines plantes.

LAINERIE s. f. (lè-ne-rl — rad. laine). Fabrication des étoffes de laine. Il Machine rotative servant à lainer les draps : Lainekie hydraulique. Lainekie à vapeur. Il Etablissement où l’on s’occupe spécialement du lainage des draps : Construire, monter une lainerib par actions.

— Comm. Etoffes, marchandises de laine : Vendre des laineries. Il Magasin où l’on vend

. de la laine, des lainages : Ouvrir une lainerib.

— Econ. rur. Lieu où l’on tond les moutons.

LAINETTE s. f. (lè-nè-te — rad. laine). Bot. Genre de mousses, de la famille des hypnées, qu’on nomme aussi lasie.

LAINEUR, EUSE s. (lè-neur, eu-ze — rad. lainer). Ouvrier, ouvrière qui laine le drap.

— s. f. Machine qu’on a substituée dans ces derniers temps aux chardons et aux brosses, pour lainer le drap.

LAINEOX, EUSE adj. (lè-neu, eu-ze — rad. laine). Qui a beaucoup de laine : Mouton laineux. Brebis laineuse.

— Qui est bien fourni de laine : Drap laineux. Etoffe LAINEUSE.

— Qui a le caractère de la laine du mouton : La chèvre d’Angora a le poil plutôt soyeux que laimsux. Le lama a le poil laineux.

— Qui a l’apparence de la laine : Dans l’espète humaine, les cheveux ne deviennent laineux que sur les nègres. (Buff.) Le zinc oxydé, préparé par l’art, s obtient en flocons laineux très-blancs et très-légers. (Léman.)

— Bot. Se dit des plantes ou de leurs diverses parties, quand elles sont recouvertes d’un duvet, analogue à la laine des animaux : Certaines espèces de peupliers ont les feuilles tout à fait laineuses.

LAINEZ ou LAYNEZ ou LEYNEZ (Jacques), deuxième général’de l’ordre des jésuites, né à Almançario (Castille) en 1512, mort à Ko me en 1565. Il venait de se faire recevoir maître es arts à l’université d’Alcala, lorsqu’il se rendit à Paris pour y faiie ses études théologiques. Étant entré en relation avec Ignace de Loyola, qui habitait alors cette ville, Lainez devint bientôt un des plus chaleureux disciples do ce personnage. Il assista

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à la réunion de sept membres que Loyola convoqua dans l’église de Montmartre, le 15 août 1534, et qui devint le germe de la société de Jésus. Après avoir fait un voyage en Espagne pour y régler des affaires d intérêt, Lainez se rendit, en 1537, à Venise, où s’étaient donné rendez-vous les sept associés, aida Loyola à dresser le plan et les statuts de la fameuse association, qui fut approuvée par le pape en 1540, se livra à la prédication et à l’enseignement avec une ardeur extrême, fonda en Italie plusieurs collèges et contribua puissamment à la propagation de son ordre. Paul IV lui offrit le chapeau de cardinal, qu’il refusa, et il succéda, en 1558, à Ignace, comme général des jésuites.

On lui attribue la rédaction des constitutions de cette société trop fameuse et si justement impopulaire. Il en fut au moins le principal organisateur ; il rendit le généralat perpétuel, et lui fit attribuer une autorité absolue, avec le droit d’avoir des prisons. 11 parut au concile de Trente et an colloque de Poissy, où, fidèle aux doctrines d’étounement de sa compagnie, il commença par reprocher à. Catherine de Médicis de permettre ces conférences sur les matières de religion, ce qui donnait aux protestants l’occasion d’exposer leurs principes. Néanmoins, il disputa contre Théodore de Bèze, et fit si bien qu’il obtint sans difficulté l’introduction de la société en France. Étant retourné au concile de Trente, il y prononça un discours, devenu fameux, dans lequel il s’attacha à établir « la nécessité d’un seul chef dans l’Église et la prééminence du pape sur les autres évêques^ ses délégués, parce qu’en lui seul résident l’autorité suprême, 1 infaillibilité et tous les privilèges que Jésus-Christ a promis a l’Église. » Quelque temps après, il mourut à Rome, laissant la société, dont il était le chef, dans l’état le plus florissant. On a de lui des Harangues, publiées dans les Actes du concile de Trente, et quelques ouvrages de théologie laissés inachevés.

LAINEZ (Alexandre), poète français, né à Chimay vers 1650, mort en 1710. Après avoir parcouru dans sa jeunesse l’Europe et une partie de l’Asie, il habita successivement le Hainaut et la Hollande, et vint enfin se fixer à Paris. Doué de connaissances variées, d’un esprit vif et brillant, il était fort recherché par les seigneurs de la cour. Am de Chapelle, il avait comme lui le goût de la bonne chère et du bon vin ; mais l’amour des plaisirs s’alliait en lui avec celui de l’étude, et souvent, après une nuit passée tout entière inter pocula, il allait de grand matin travailler à la bibliothèque du roi. Bien qu’il eût composé un grand nombre de pièces de vers satiriques et bachiques, il ne voulut jamais en laisser imprimer aucune de son vivant. Aussi, après sa mort, n’a-t-on pu en recueillir que quelques-unes qui ont été publiées par Titon du Tillet (Paris, 1753, in-S»). Ces compositions se distinguent en général par beaucoup de naturel, de fraîcheur et d’esprit, en même temps que par une piquante originalité et une grande facilité d’expression. On en jugera par L’épigramrae suivante :

Je sens que je deviens puriste ; Je plante au cordeau chaque mot ; 3& suis les Dangeauï à la piste : Je pourrais bien n’être qu’un sot.

LAINEZ (Étienne), chanteur français. V. Laine.

LAINEZ. V, Laynez.

LA1NG (Malcolm), historien anglais, né dans l’une des îles Orkney (Écosse) en 1762, mort en 1S18. S’étant rendu à Édimbourg, il se fit inscrire au barreau comme avocat, mais s’occupa plus de travaux littéraires que de procès. l’artisan des idées démocratiques, il entra en relation avec Fox, dont il gagna la confiance, et représenta quelque temps les Orkney à la Chambre des communes. Laing était un historien instruit, un critique habile, mais il avait le tort de transformer ses récits en plaidoyers.

; On lui doit : Histoire d’Écosse (1800) ; Dissertations sur la prétendue authenticité des.

1 poèmes d’Ossian, sur la participation de Marie Stuart au meurtre de Darnley (1804), etc.

LAING (Samuel), homme politique anglais, neveu du précédent, né à Kirkwell (Écosse) en 1813. Il est le fils de M. Samuel Laing de Rapdale, à qui l’on doit des livres remarquables sur le nord de l’Europe : Voyage en Norvège et Noies d’un voyageur. D’abord professeur de mathématiques au collège Saint-Jean à Cambridge, où il avait été élevé, il devint, en 1810, avocat à Londres. Attaché quelque temps après, comme secrétaire privé, à M. Labouchère, président du bureau du commerce, il entra ensuite dans le bureau des chemins de fer, qui venait d’être créé, et rendit de grands services à cette branche de l’industrie sous les présidences successives de M. Labouchère, du comte de Ripon, de M. Gladstone et du comte de Dalhousie. En 1844, il publia son remarquable Rapport sur les chemins de fer anglais et étrangers, et se démit, en 1846, de ses fonctions administratives pour reprendre la profession d’avocat. En 1S43, M. Laingaccepta la place de directeur du chemin de fer de Brighton, et, grâce à sa bonne administration et à ses connaissances spéciales, en moins de cinq années le capital de la compagnie se trouva presque doublé. Nommé, en 1852, membre du Parle LAIR

ment par le bourg de Klrkwall, qu’il représenta jusqu’en 1860, il devint, cette même année 1852, président de la compagnie du Palais de cristal, et c’est à lui qu’on doit 1 ouverture de l’exposition permanente de Sydenham en 1854. Cet homme éminent a pris une part considérable à la création des chemins de fer du continent européen et à ceux des colonies. En France, son nom se rattache k la construction du Grand-Central et du réseau de jonction ; il a également participé à la construction des lignes d’Anvers et de Rotterdam dans les Pays-Bas, et du Grand-Occidental au Canada. Membre du parti libéral, il a fortement appuyé les mesures financières proposées par M. Gladstone et les vues de pacifid1

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pances des Indes.

LAING (Alexandre Gordon), voyageur anglais, né à Édimbourg en 1704, mort en 1826. Il partit, en 1820, pour Sierra-Leone, comme aide de camp du gouverneur, Ch. Macearthy, et entreprit, par son- ordre, une excursion dans l’intérieur (1822). La relation en a été publiée sous le titre de Voyage à Timannee, Kooronko et Soolima, traduit en français (1826, in-8°). On y trouve les premiers renseignements exacts sur les contrées qui environnent Tombouctou et les sources du Niger. Chargé, en 1825, d’une nouvelle expédition pour Ta recherche de ces sources, il atteignit Tombouctou, le 18 août 1826, mais fut étranglé peu après par l’ordre d’un cheik fanatique, qui l’avait pressé vainement d’embrasser 1 islamisme.

LAINIER, IÈRE s. (lè-nié, iè-re — rad. laine). Personne qui fait le commerce des laines : Un gros lainier. Une riche lainière. 11 Peu usité.

— Ouvrier, ouvrière en laine.

— Adjectiv. Qui appartient, qui est relatif à la laine : L’industrie lainière.

— Ane. Mar. Barque lainière ou substantiv. Lainier, Petit bâtiment français qui apportait en contrebande des laines d’Angleterre.


LAÏQUE adj. (la-i-ke — lat. laicus, gr. laikos, de laos, peuple). Qui n’est ni ecclésiastique, ni religieux : Juge {sc|laïque.}} Il ne doit pas y avoir un citoyen, clerc ou laïque, qui soit soustrait à l’action des lois. (Dupin.) || Qui appartient aux personnes laïques, qui leur est propre : Habit {sc|laïque.}} Biens laïques. Enseignement laïque. Le Dieu vivant est désormais plutôt avec le monde laïque qu’avec le monde ecclésiastique. (Quinet.) L’esprit du gouvernement est un esprit laïque, la loi est indifférente. (E. Laboulaye.)

— Substantiv. Personne qui n’appartient pas au clergé, tant régulier que séculier : Un laïque. Les ecclésiastiques et les laïques. La théologie est chose trop délicate pour qu’un laïque y touche sans nécessité. (Laboulaye.)


LAIR (Pierre-Aimé), agronome et philanthrope français, né il Caen en 1769, mort en 1S53. Après avoir visité la Hollande et une partie de f Allemagne, il revint dans sa ville natale et devint un des hommes les plus utiles dj son département par le concours actif et puissant qu’il prêta à la création d’institutions scientifiques, artistiques, philanthropiques et commerciales. Il institua des concours, organisa des expositions, fonda des prix, et laissa en mourant presque toute sa fortune à des institutions créées pour venir en aide aux pauvres. Lair avait été un des fondateurs de l’Académie des sciences de Caen, et avait rempli pendant de longues années les fonctions de conseiller de préfecture. Comme écrivain, il a publié un grand nombre de travaux d’un intérêt tout local (sur le département du Calvados) ; on lui doit, en outre, un Essai sur les combustions humaines produites par un long abus des liqueurs spiritueuses (Paris, 1S00, in-12 ; Caen, 1823, in-12, ’2e édition). Cet ouvrage, qui attira l’attention des étrangers, fut traduit en plusieurs langues. M. Lair a légué à la Société d’agriculture et de commerce de Caen, dont il était secrétaire et l’un des membres les plus zélés, ainsi qu’à l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen, une somme de 12,000 fr., destinée à fonder des prix annuels.

LAIR" (Pierre-Jacques-Guillaume, caron)> ingénieur français, cousin du précédent, né à Caen en 1769, mort en 1830. Il se fit recevoir sous-ingénieur à l’École du génie maritime dirigée par Borda (1793), entra, quelque temps après, dans le service des forêts, devint, en 1S01, ingénieur de deuxième classe, et fut alors chargé d’exécuter des travaux maritimes au Havre. Lorsque Napoléon projeta de faire une descente en Angleterre (1804), Lair, envoyé à Boulogne pour diriger les travaux du port, concourut activement à la création d’une flottille de débarquement, dont il fut nommé ingénieur en chef. Quelque temps après, il reçut la mission d’aller à Anvers pour y organiser un arsenal maritime et y faire construire des vaisseaux de guerre, fut nommé chef du génie en 1808, concourut, a la tète des ouvriers du port, à repousser les Anglais qui venaient de débarquer à Flessingue (1809), et ne se signala pas moins par son courage lors du siège d’Anvers en 1814. Lair devint ensuite directeur

LAIR

des constructions navales à Brest, inspecteur du génie maritime, et reçut de Louis XVIII le titre de baron. II avait introduit des améliorations et de nouveaux procédés dans l’art de la corderie.

LAIR (Jean-Louis-César), peintre français, né à Janville (Beauce) en 1781, mort en 1828. Élève de David et de Regnault, il s’adonna avec succès à la peinture religieuse et exécuta, dans ce genre, plusieurs toiles pour les cathédrales de Paris, de Metz et d’Autun. Ona encore de lui une Jeanne Darc, qui appartient à la commune où il est né, et une Résurrection de Lazare, qu’il termina peu de jours avant sa mort.

LAIR DE BEAUVAIS (Louis-Jacques-Germain-Édouard), architecte français, né à

Evrecy (Calvados) en 1790, mort à Bayeux en 1851. Adonné de bonne heure à l’étude des mathématiques, il entra dans les bureaux de l’ingénieur en chef du département, en qualité de conducteur et de dessinateur, et devint, en 1S28, architecte de Bayeux, où il construisit, sur ses plans, un hôpital et une halle aux grains. Il exécuta aussi les travaux d’appropriation du local de l’ancien hôtel de ville, pour y établir la bibliothèque et la galerie de Mathilde. où se trouve le beau meuble vitré qui renferme le précieux monument connu sous le nom ’de Tapisserie de ta reine Mathilde. On lui doit encore une chapelle en Style gréco-romain, pour l’Hôtel-Dieu de la même ville. Lair de Beauvais a rédigé et publié, en 1822, une carte de l’arrondissement de Bayeux, indiquant les routes royales, départementales et les chemins vicinaux alors reconnus et classés (in-fol.), et une série de tableaux propres à faciliter le cubage des bois ronds et en grume (1847, jn-4»).

LAIRD s. m. (lèrd — autre forme du mot lord). Seigneur, propriétaire d’un manoir en Écosse : Elle s’attendait d’un moment à l’autre à voir apparaître Morrel pâle et menaçant comme le laird de Ravenswood au contrat de Lucie de Lammermoor. (Alex. Dum.) Lorsque le laird écossais Dunwald assassina, dans le' château de Fores, le roi Duff, il y eut des prodiges, et le soleil se voila comme à la mort de César. (V. Hugo.)

LAIRE s. m. (Iè-re). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des malacodermes, qui habite l’Amérique du Sud.

LAIRE (Sigismond), peintre allemand, né en Bavière vers 1550, mort en 1636. Pour compléter son instruction artistique, il se rendit à Rome, où il suivit les leçons de François du Châtel, peintre flamand renommé par son talent pour la miniature. Laire adopta le même genre et parvint à un fini et à un moelleux d exécution, à un degré de perfection qu’on n’avait pas atteint jusqu’à lui. Il peignit une foule de Madones, qui presque.toutes furent envoyées aux Indes, et exécuta, en outre, sur pierres précieuses, beaucoup de sujets historiques et religieux.

LAIRE (François - Xavier), bibliographe français, né au village do Vadans (Frunche-Comté) en 1738, mort en 1801. Entré dans l’ordre des minimes, il professa la philosophie au collège d’Arbois, puis obtint l’autorisation de se rendre à Rome (1774), où il s’occupa de visiter les bibliothèques publiques, et devint bibliothécaire du prince de Salm-Salm. Il

Farcourut ensuite la plupart des villes de Italie, recueillant partout des matériaux qu’il s’occupa de mettre en ordre a son retour en France. En 178S, Laire devint bibliothécaire du cardinal de Brienne, avec qui il fit un nouveau voyage en Italie. De retour en Franco, pendant la Révolution, il fut chargé de réunir à Sens les livres qui avaient appartenu aux congrégations ecclésiastiques, sut les préserver de la destruction, et parvint, en outre, à sauver de précieux documents historiques, ainsi que le mausolée du Dauphin, qui fut mis plus tard dans la cathédrale de Sens. Lors de l’organisation des écoles centrales, Laire devint bibliothécaire du département de l’Yonne et ouvrit h Auxerre un cours de bibliographie. Il était membre de plusieurs sociétés savantes italiennes et françaises. Nous citerons de lui : Spécimen historicum typographie Romaine (Rome, 1778, in-8°) ; Dissertation sur l’origine et les progrès de l’imprimerie en Franche-Comté pendant le xve siècle (Dôle, 1785, in-8») ; Série deW edizioni Aldine (Pise, 1790, in-12) ; Index librorum ah inventa typographie, usque ad annum 1500 (Sens, 1791,2 vol. in-S<>), avec des notes curieuses et intéressantes, etc.

LAIRESSE (Gérard de), peintre, graveur et écrivain hollandais, né à Liège en 1640, mort à Amsterdam en 1711. Son père, qui était peintre, ne se borna pas il lui apprendre son art ; il voulut qu’il étudiât les belles-lettres, la poésie, l’histoire, la musique. Lairesse fit de rapides progrès dans ces études si variées, puis reçut des leçons de peinture du chanoine Bartholet Flemael, au contact duquel il se forma le goût. Dès l’âge de quinze ans, il débuta par des portraits, .puis composa de grands tableaux d’histoire pour les électeurs de Cologne et de Brandebourg. Passionné pour les plaisirs, ayant le goût de la magnificence, surtout dans les habits, il lui fut impossible, malgré son extrême facilité de tra-I vail, de subvenir à ses dépenses à Liège, et