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écrit, fut adopté par toutes les maisons d’éducation, et il a été réimprimé un grand nombre de fois jusqu’à nos jours, avec des corrections et des additions qui ne l’ont pas amélioré. L’édition de Paris (1820, 2 vol. in-12), totalement refondue par M. Moustalon, et augmentée d’un Abrégé de géographie, de l’histoire poétique, avec un précis des Métamorphoses d’Ovide, est plus étendue, sans valoir mieux que celles qui l’ont précédée.

I.EBAMBERT (Louis), peintre et sculpteur français, membre de l’Académie de sculpture, garde des antiques du roi, né à Paris en 1614, mort en 1670. Il étudia la peinture sous Vouet, et la sculpture dans l’atelier de Sarazin. Le parc de Versailles renferme plusieurs de ses statues, entre autres une Bacchairte avec un enfant jouant des castagnettes ; Deux sphinx de marbre, portant des enfants de bronze ; une Nymphe et des Satyres. On cite également comme des œuvres estimables les portraits en médaillon de Mazarin et du maréchal de La Meilleraie.

LERAY (Théodore-Constant), marin français, né à Brest en 1795, mort en 1849. Il se distingua pendant la campagne de Grèce, lors de la reddition de la citadelle d’Athènes et à la bataille de Navarin (1S27), fut alors promu capitaine de frégate, et remplit diverses missions dans les mers du Levant de 1829 à 1831. Nommé capitaine de vaisseau en 1834, pour Sa participation à la prise de Bougie, Leray fut envoyé en 1838 à Mexico ’pour demander au gouvernement mexicain satisfaction des griefs qu’avait contre lui le gouvernement français, et se signala peu après a la prise de la Vera-Crun. Il reçut plus tard la mission de bloquer Tunis (1841), devint contre-amiral cette même année, entra au conseil d’Amirauté en 1842, et commanda pendant quelque temps la station du Levant. De 1836 à 1846, il représenta l’arrondissement de Paimbœuf à la Chambre des députés, où il vota avec la majorité conservatrice.

LERBEKE (Hermandoon), historien et dominicain allemand, né à Minden. Il vivait au xive siècle. On lui doit deux ouvrages qui contiennent d’utiles renseignements : Chronicon episcoporum mindensium, inséré dans les Scriptores brunsvicenses, et Chronicon comitum Sckawenburgensium (HelmstEedt, 1620, in-4o).

LERBER (Sigismond - Louis), littérateur suisse, né à Berne en 1723, mort en 1783. Il fut membre du conseil des Deux-Cents, bailli, puis professeur de droit h Berne (1748). Nous citerons parmi ses écrits : De fontibus juris patrii (Berne, 1748) ; Essai de poésie (Cologne, 1746) ; De leyis naluralis siimma (1752) ; Poésies et opuscules philosophiques (1798), etc.

LERCARA FRIDD1, ville du royaume d’Italie, dans la Sicile, prov. et à 35 kilom. S.-PI. de Païenne, ch.-l. de mandement ; 9,007 hab.

LERCAR1 (Nicolas-Marie), cardinal italien, né à Tabia, près de Gênes, en 1675, mort en 1757. Après avoir occupé plusieurs emplois à la cour pontificale, il fut sacré par Benoît XIII archevêque in parlibus, nommé premier ministre, et enfin cardinal. À la mort de son bienfaiteur, il fut dépouillé de tous ses emplois et cité devant un conseil de cardinaux pour y rendre compte de sa gestion. Son intégrité y fut reconnue, mais il n’en fut pas inoins écarté à tout jamais des affaires.

LERCHÉE s. f. (lèr-ché — de Lerck, nom d’homme). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des rubiacées, qui croissent à Java.

LERCHENFELD (Maximilien, baron de), homme d’État bavarois, né à Munich en 1779, mort en 1843. Après, avoir fait ses études à Ingolstadt, il entra dans la diplomatie, devint en 1806 chargé d’affaires de Bavière à la cour de Wurtemberg, et deux ans plus tard commissaire général à Anspach, à Nuremberg, à Inspruck et à Wurtzbourg. De 1815 k 1818, il coopéra activement et dans le sens libéral à l’élaboration de la constitution bavaroise, et de lân jusqu’à l’avènement du roi Louis, en 1825, il eut le portefeuille des nuances, qu’il quitta pour devenir ambassadeur près la diète germanique. Rappelé au ministère des finances à la chute du cabinet Wallerstein, il conserva ce portefeuille jusqu’en 1835, où il fut appelé a l’ambassade de Vienne. Le baron de Lerehenfeld était un homme d’un caractère libéral et porté aux réformes ; niais souvent il appliquait les améliorations et les épargnes là où il n’en était nullement besoin. Il avait pour système d’être complètement indifférent a l’opinion publique.

LERCHEKVELD (Gustave-Antoine, baron DE), hoinine d’État bavarois, né àUlinen 180G, mort en 1866. Après avoir étudié le droit à ■Wurtzbourg et à Heidelberg, il devint juge suppléant et juge de district dans différentes villes, puis il fut nommé conseiller de la cour d’appel de Bamberg, prit sa retraite à la mort de son père (1843) et entra deux ans plus tard dans la Landtag bavaroise. Il s’y montra dès le début l’adversaire acharné du cabinet Adel, dont il combattit toutes les mesures, et s’acquit en même temps une grande réputation de savoir dans les matières financières. En 1848, Maximilien II l’appela à faire partie du nouveau cabinet, dans lequel il eut d’abord le portefeuille des finances, puis celui de l’intérieur. Bien qu’il ne l’ait conservé que neuf mois, il fit adopter par la Landtag une foule de lois importantes, entre autres celle j

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qui supprimait les corvées et la nouvelle loi sur l’organisation communale. Les intrigues incessantes dirigées contre lui le forcèrent à renoncer à son portefeuille en décembre 1848. Il refusa bientôt après le poste de ministre impérial de l’intérieur, que lui offrait l’archiduc Jean, parce que le programme de Henri de Gagern, président du cabinet, ne concordait pas avec ses opinions. À la Landtag, dont il fut quelque temps président en 1849, il se montra libéral, mais dans le sens monarchique, et devint le chef du parti des libéraux conservateurs, qui formaient la majorité de l’Assemblée. Dans la session de 1851, il laissa échapper, au milieu des débats sur la loi du notariat, quelques mots assez vifs, que le prince de Wrede, membre du Conseil royal, crut être à son adresse, et qui amenèrent entre lui et Lerehenfeld un duel au pistolet, dans lequel ce dernier fut grièvement blessé. Une fois.rétabli, il siégea à la Landtag sur les bancs de l’opposition et ne cessa d’y proposer la substitution d’une nouvelle constitution à la constitution fédérale, dont les vices l’avaient vivement frappé. La séparation de l’Autriche d’avec le reste de 1 Allemagne causa une profonde douleur au baron de Lerehenfeld, qui ne pouvait concevoir une Allemagne sans Autriche. Pour dissiper la mélancolie dans laquelle il était plongé, il entreprit en 1866 un voyage dans les Alpes. Le 29 septembre, il partit avec deux autres personnes et un guide pour visiter, près de Salzbourg, les grottes de Rolowrath, intéressantes par leurs fantastiques colonnades de glace. Cette excursion n’offrait par elle-même aucun danger ; mais l’échelle qui conduisait dans l’intérieur des grottes se rompit au moment où-il la descendait, et il fut précipité, avec deux de ses compagnons, dans un gouffre d’une effroyable profondeur. Les deux autres en furent retirés sains et saufs ; mais le baron de Lerehenfeld, qui était demeuré plus de trois heures enseveli sous les fragments de glace détachés par sa chute, était dans un état pitoyable. Cependant, malgré ses nombreuses blessures et son âge avancé, il n’avait pas perdu l’usage de ses sens ; il ne mourut que le 10 octobre suivant, à Berchtesgaden, où on l’avait transporté.

De Lerehenfeld n’était pas connu seulement comme homme politique, mais encore comme économiste et comme historien. Il faut surtout citer de lui deux ouvrages importants : les Anciens privilèges des États de Bavière (Munich, 1853), et ('Histoire de la Bavière sous le roi Maximilien-Joseph /er (Berlin, 1854).

LERGHIE s. f. (lèr-chî — de Lerch, nom d’homme). Bot. Syn. du suœda.

LÉRE, bourg de France (Cher), ch.-l. de cant., arrond. et à 20 kiioin. N. de Sancerre, près du canal latéral de la Loire ; pop. aggl., 872 hab.—pop. tôt., 1,631 hab. Vuûte remarquable dans le chœur de l’église.

LE REBOURS (Guillaume), magistrat français, issu d’une famille noble établie à Vire avant 1350, né vers 1545, mort en 1619. Il fut président à la cour des aides en 1578, et devint maître des requêtes de la reine Catherine de Médicis le 4 mai 1587. Il était resté dans Paris pendant que Henri IV en faisait le siège, et il tâcha de ramener les habitants de cette ville sous l’obéissance du roi. L’Étoilerapporte que, le 16 juin 1590, il eut la jambe rompue d un boulet de canon tiré du mont des Martyrs par ceux du roi, et comme on le savait du parti dus politiques, les prédicateurs disaient eu chaire : que les coups des royaux allaient tout à rebours. Henri IV rétablit Le Rebours dans son office et dans tous ses biens, qu’il avait perdus durant la guerre civile ; il lui accorda, en outre, la place de conseiller d’État (11 janvier 1597), en récompense de ses services et de sa fidélité. Il avait une tille, qui fut un instant la maîtresse du roi de Navarre. «C’était, dit la reine Marguerite dans ses Mémoires, une fille corrompue et double, » qui chercha tant qu’elle vécut à lui nuire dans l’esprit de son mari.

LE REBOURS (Jean-Baptiste-Auguste), magistrat français, cinquième descendant du précédent, né à Paris en 1746, mort le 14 juin 1794. Il fut conseiller au parlement de Paris en 1767, et président le 8 juillet 17S2. Royaliste zélé, lors de la Révolution il sortit de France ; mais les lois sur l’émigration le forcèrent d’y rentrer pour conserver son patrimoine. Traduit devant le tribunal révolutionnaire, il fut condamné à mort et exécuté.

LE REBOURS (Charles), contrôleur général des postes, mort en 1776. Il avait d’abord enseigné la langue latine comme professeur adjoint à l’École militaire. Un a de lui : Observations sur tes manuscrits de Dumarsais, avec quelques ré flexions sur l’éducation (1760, in-12), et il a rédigé la Gazette du commerce, commencée en 1765.

LE REBOURS (Marie-Angélique Ankl, dame), femme auteur, épouse du précédent, née en 1731, morte à l’Arche, près du Mans, en 1821. Elle joignait à l’esprit et aux grâces extérieures une instruction brillante et un grand bon sens naturel, et elle comptait parmi ses amis les hommes les plus distingués de son temps : d’Alembert, Dupont de Nemours, Roucher, etc. Ce fut, paraît-il, à l’instigation de J.-J. Rousseau qu’elle composa le petit volume intitulé ; Avis aux mères gui veulent nourrir leurs enfants (Utrecht, 1767, in-12 ;

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Paris, 1770-1775-1798). Ce livre eut de nombreuses, éditions qui toutes, excepté la première, sont accompagnées d’une lettre de l’illustre médecin Tissot, d’un rapport fait à la Faculté de médecine de Paris, le 20 juin 1770, enfin du certificat du doyen de cette Faculté. Dans la lettre du docteur Tissot, on lit : o Les Avis aux mères qui veulent nourrir ne renferment pas un précepte qui ne soit fondé en raison... Je ne connais pas d’ouvrage qui puisse faire autant de bien... Vous avez rendu service à l’humanité en écrivant ; toutes les personnes sensées en jugeront ainsi. ■ Et le rapport fait à la Faculté de médecine contient ce passage : « Mme Le Rebours est peut-être la première qui ait prouvé par des raisons claires et évidentes qu’il faut qu’une mère donne à teter au nouveau-né le plus tôt possible après sa naissance... Nous pensons donc qu’il est a souhaiter que cet ouvrage se répande de plus en plus dans le public, et que toutes les mères s’y conforment exactement, i

LEUEBOURS (Jean-Noël), habile opticien, membre du Bureau des longitudes, né à Mortain (Manche) en 1762, mort en 1840. Il a rendu de grands services à la science, par la précision de ses instruments de mathématiques et d’optique, qui égalent, s’ils ne les surpassent, ceux des Anglais. L’Observatoire de Paris, ceux de plusieurs villes de France et de l’étranger lui doivent leurs lunettes les plus puissantes et les plus parfaites. Récompensé de plusieurs médailles d’or, M. I.erebours avait été en 1819 nommé par Louis XVIII chevalier de la Légion d’honneur.

LEREBOURS (Nicolas-Marie-Paymal), opticien, fils du précédent, né à Paris en 1807. Après la mort de son père (1840), il prit la direction de l’établissement fondé pur ce dernier. Il a obtenu pour ses très-reinarquables travaux un rappel de médaille d’or en 1S44, et la médaille d’honneur en 1855. M. Lerebours, opticien de l’Observatoire et de la marine, a été adjoint en 1862 au Bureau des longitudes. Il s’est beaucoup occupé de photographie et d’optique.

On lui doit des ouvrages estimés : Traité de photographie (Paris, 1843, in-S°) ; Traité de galvanoplastie (Paris, 1843, in-8o) ; Galerie microscopique (Paris, 1843, in-8o) ; Excursions dayuerriennes (Paris, 1844, in-4o>) ; Instruction pratique sur les microscopes (1846) ; Des papiers photographiques (1848), etc.

LE RÉVÉ11E1ND DE BOUGY (Jean), général français, né en 1617, mort en 1657. Après avoir pris part à diverses expéditions, s’être battu à Rocroy, où il fut blessé, il devint successivement mestre de camp, maréchal de

camp, puis gouverneur de Château-Porcien, dont il s’était rendu maître. Il prit part à l’expédition d’Espagne (1654) en qualité de lieutenant général et mourut peu après son retour.

LE RICHE, jurisconsulte et littérateur français, né vers 1730, mort après 1790. Il fit de bonnes études et rechercha constamment la société des hommes de lettres et des artistes. Nommé en 1760 directeur des domaines en, Franche-Comté, il étudia à fond l’histoire de cette province. Dans le procès qu’eut à soutenir Mme de Wateville, abbesse de Château-Châlons, pour Je maintien de sa juridiction, Le Riche fut son avocat et publia en cette circonstance un Mémoire et consultation pour servir à l’histoire de l’abbaye de Château- CA<2ioJM(Lons-le-Saunier, 1765, in-fol. : Besançon, 1766, in-S°, 2e édit. augmentée) ; c éiait un travail plein de recherches savantesJ En 1766, il prit la défense d’un libraire de Besançon, accusé d’avoir vendu des livres philosophiques, et adressa son Mémoire pour ce client à Voltaire, qui l’en remercia par une lettre très-flatteuse. Ce mémoire contient des anecdotes piquantes sur le commerce de la librairie à Besançon. Le client de Le Riche, renvoyé pour cause de suspicion légitime de ses juges devant le parlement de Dijon et ensuite à Douai, fut acquitté. On doit encore à ce jurisconsulte une excellente consultation Sur le vingtième. Le Riche passa en 1770 à la direction d’Amiens, et ensuite à celle de Soissons, où il se trouvait encore en 1790.

LE RICHE DE LA POPELIN1ÈRE ou LA POUPL1MÈRE (Alexandre-JeanJoseph), financier français. V. La Poupliîv’iÈris.

LER1CI, autrefois Ericis Portus, Castrum Ilicis, ville du royaume d’Italie, province de Gênes, à S kilom. S.-E. de Sj.ezzia, avec un petit port sur la côte occidentale du golfe de Spezzia ; 5,167 hab. Pêche abondante ; environs couverts d’oliviers d’un bon rapport.

LÉRIDA s. f..(lé-ri-da — nom d’une ville d’Espagne, dont le prince de Condé fut contraint de lever le siège, ce qui donna lieu à une chanson satirique. V. dada). Chanson satirique quelconque :

Et n’était pas un de la troupe

Qui ne chantât des liridas.

Scakrob.

LERIDA, V llerda des Romains, ville forte d’Espagne, chef-lieu de la province de même nom, dans la capitainerie générale de la Catalogne, a 150 kilom. N.-O. de Barcelone, par 41» 33’ de latit. N. et 40 20’ de longit. O., sur la rive droite de la Sègre ; 17,000 hab. Siège d’un évêché, suffragant de Tarragone, et des autorités administratives de la province ; collège. Filatures de soie et tanne LERÎ

ries ; magnaneries considérables dans les environs. Lerida est une des places de guerre les plus importantes delà Catalogne ; elle a de bons remparts bastionnés et, du côté du N.-O., des fossés remplis d’eau. Sa citadelle, bâtie sur le sommet de la montagne qui porte la ville, offre une imposante ligne de fortifications ; vers 10., la ville est défendue par les forts Garden, El Pilar et San-Fernando. Si, vue à distance, Lerida, assise sur une montagne, au milieu d’une riche campagne que traverse la Sègre, dont les bords sont plantés de peupliers, offre un aspect pittoresque et charmant, l’intérieur de la ville est loin de correspondre à ce beau panorama ; mal percée et mal bâtie, elle est composée de rues tortueuses, pavées avec des blocs pointus plus ou moins enfoncés ; cependant, les nouveaux quartiers qui s’étendent le long de la rivière et le quai présentent plus de régularité et renferment quelques Délies constructions. Parmi les édifices, on remarque l’ancienne cathédrale, magnifique reste de l’architecture byzantine gothique, avec un mélange de style arabe. Elle l’ut construite en 1202 par don Pedro 1er. L»e portail, malgré les mutilations qu’il a subies, conserve une grande élégance et frappe par la richesse des détails. « Le cioître est tout à la fois original et pittoresque, dit M. Germond de La Vigne, avec ses grands arcs et leurs chapiteaux de dessins variés, pleins de grâce et de fantaisie. L’intérieur de l’édifice a été dévasté et transformé en caserne. On y remarque cependant encore les curieux chapiteaux des piliers, étrange fouillis de serpents entrelacés, de dragons fantastiques, de monstres, de fleurons, etc. ; la voûte de la chapelle de Jésus, ornée d’une profusion de statuettes ; la porte latérale des Fillols, couverte de dessins arabes, byzantins et gothiques. Du haut de la tour, ou jouit d’un admirable panorama. »

La cathédrale nouvelle, grandiose édifice d’ordre corinthien, a été construite Sous Charles III. Les chapelles sont ornées de beaux autels et de sculptures d’un grand prix. On y conserve un saint lange qui, diton, enveloppa l’enfant Jésus le jour de sa naissance à Bethléem. L’église San-Lorenzo, d’une très-huute antiquité, est remarquable par la solidité massive de sa construction intérieure et ses lourds chapiteaux en terre brute. On prétend que la nef centrale fut d’abord un temple romain.

On attribue la fondation de cette ville aux Carthaginois. Avant la conquête de l’Espagne par les Romains, Lerida était la capitale des Ilergètes et s’appelait llerda, d’où est venu le nom moderne. Tite-Live l’appelle Athanasia (Immortelle). llerda avait des princes particuliers, entre autres Mandouius et Indibiiis ; sous la domination romaine, elle eut le rang de municipe. Tombée, comme toute l’Espagne, au pouvoir des Maures, elle leur fui enlevée en 1149 par Raymond, roi d’Aragon, et elle fut pendant plusieurs siècles la résidence des rois d’Aragon.

Le nom de cette vdle figure, à diverses reprises, dans les annales militaires de l’antiquité et des temps modernes. L’an 218 avant J.-C, Cornélius Soipion battit, près de Lerida, le général carthaginois Hannon. Dans les Commentaires de César, nous lisons que, l’an 49 avant J.-C, César, poursuivant en Espagne les lieutenants de Pompée, joignit Petreius et Afranius aux environs de Lerida, les débusqua de toutes les positions où ils tentèrent de s’établir et les contraignit à déposer les armes sans avoir combattu. En 1640, Lerida avait été prise par les Fiançais, Au mois d’octobre 1642, le générai espagnol marquis de Lleganez dirigea 25,000 hommes sur Lerida pour enlever cette ville aux Français. Mais le maréchal Lamothe-Houdancouil marcha au secours de la ville, repoussa victorieusement l’attaque de Lleganez, qu’il força à la retraite, et parvint ainsi à conserver Lerida au pouvoir des Français. Deux ans plus lard, en mai 1644, le roi n’Espagne vint, en personne, mettre le siège devant Lerida. Lamothe-Houdancourt arriva de nouveau au secours de la place, réussit à y jeter un ren-fort de 1,500 hommes ; mais, assailli par des forces supérieures, il fut contraint de se retirer après avoir perdu ses canons et ses bagages. Peu après, le 31 juillet, Lerida ouvrit ses portes au roi d’Espagne. Au mois de mai 1646, les Français reparurent devant Lerida, sous le commandement du comte d’Harcourt. Mais, comme ce général n’avait pas une armée assez consiuerable pour essayer d’emporter de vive force une place défendue par une garnison de 5,000 hommes, qu’animait l’ardeur de son chef, un brave officier portugais nommé Britto, il résolut de réduire la ville par la famine. Lerida, largement approvisonnée, résista pendant quatre mois, au bout desquels le marquis de Lleganez, le même que Lamothe-Houdancourt avait repoussé six mois auparavant, vint au secours de la place avec 12,000 hommes. D’abord il ne put entamer les lignes des Français ; il simula ensuite une retraite et surprit pendant la nuit le camp des Fiançais, qui se gardaient mal, y pénétra, tua beaucoup de monde et fit entrer dans Lerida 800 chevaux chargés de farine. Après un tel événement, il ne restait plus aux Fiançais que le parti de la retraite. Un. an après, une nouvelle armée française vint investir Lerida (v. ci-après). Quatre conciles ont été tenus à Lerida en 524, en 1229 et en 1246.