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lorraines (1842, 2 vol.), recueil d’articles ; Statistique du département de la Meurthe (1843, 2 parties) ; le Département des Vosges (1847) ; Sept lettres sur l’histoire de Lorraine (1848) ; Jiole des habitants de Nancy pendant les guerres de Henri II (1854) ; les Communes de la Meurihe (1855) ; Jeanne JÙarc {ÎSSO) ; Recherches sur les origines et les premiers temps de Nancy (1856) ; Trésor des chartes de Lorraine (1858) ; Dictionnaire géographique de la Meurthe (1880) ; Documents inédits sur la guerre des rustauds (1861) ; le Palais ducal de Nancy (1861) ; Dictionnaire topographique du département de la Meurthe (1863) ; une Famille de sculpteurs lorrains (1863) ; les Archives de Nancy (1865, 4 vol. in-8°) ; Tableau d’honneur de la Meurthe (1871, in-S°), etc.

LE PAGE (Marie-Anne), dame Du Boccage, femme de lettres française. V. Du Boccaoë.

LEPAGE DE L1NGEUV1LLE (Louis-Pierre-Nicolas-Marie), médecin français, né à Montargis en 1762, mort en 1823. Il exerçait son art dans sa ville natale, lorsqu’il fut nommé en 1702 député du Loiret à la Convention. Lepage vota, lors du procès de Louis XVI, pour la détention et le bannissement, fut chargé d’une mission à Orléans pour y apaiser des troubles causés par la cherté des grains et devint, après 1 expiration de son mandat, chef de bureau dans la loterie nationale. On lui doit une traduction française du 'Traité de médecine de Celse (Paris, 1821, ■ 2 vol. in-12),

LEPA1GE (Jean), biographe français, né vers 1575, mort vers 1650. Docteur en Sorbonne, il devint prieur, puis procureur général de l’ordre de Prémontrè, enfin curé dans la Brie. On lui doit ; Sanctorum confessorum Prsmonstratensis ordinis vitss (Paris, 1620, in-s<>) ; Bibliotheca Prxmonstratensis ordinis (Paris, 1633, in-fol.), ouvrage dépourvu de critique.^

LE PA1GE (Thomas), dominicain et écrivain ascétique français, né en Lorraine en 1597, mort en 1658. Il s’adonna avec succès à la prédication dans les principales villes de ’ France. Nous citerons de lui : Manuel des confrères du Saint-Rosaire (Nancy, 1625) ; l’Homme content, ceuvre pleine de graves sentences, d’heureuses reparties et de bonnes pen~ sées (Paris, 1629-1633, 2 vol. in-S°), plusieurs fois réédité.

LE l’AlGE (André-René), géographe français, né à La Suze (Maine) vers 1699, mort en 1781. C’était un chanoine du Mans, à qui l’on doit un ouvrage fort bien fait et plein de renseignements, sous le titre de Dictionnaire topographique, historique, généalogique et bibliographique de ta province et, du diocèse du Maine (Le Mans, 1777, 2 vol. in-8").

LE PAIGE (Louis-Adrien), littérateur, né a Paris en 1712, mort en 1802. Il fut avocat et bailii du Temple. Pendant ses loisirs, il composa un certain nombre d’écrits, parmi lesquels nous citerons : Recueil des lettres pacifiques (Paris, 1752) ; Lettres historiques sur les fonctions essentielles duparlement, le droit des pairs (Amsterdam, 1753-1754) ; Histoire de la détention du cardinal de Retz et de ses suites , (1755) ; Histoire abrégée du parlement durant les troubles du commencement du règne de Louis XI V (1754) ; Lettre sur les lits de justice (1750), etc.

LÉPALE s. m. (lé-pa-le — du gr. lepis, écaille). Bot. Chacune des nièces écailleuses du troisième verticille floral, il Peu usité. On a proposé ce mot bizarre pour compléter la série des trois verticilles : Pétales, sépales et

LÉPALliS.

LEPAN (Édouard-Marie-Joseph), littérateur, né à Paris en 1767, mort en 1844. Il fit ses études de droit et se destinait à la magistrature lorsque, la Révolution étant survenue, il se voua entièrement à la carrière des lettres. Nous citerons parmi ses écrits : les Principes généraux de la langue française, en vers (1793) ; le Courrier des théâtres, journal qu’il publia pendant huit ans ; Histoire de l’établissement des théâtres en France (1807, in-8°) ; Traduction des fables italiennes de Pignotti (1816, in-12) ; Méthode anglaise simplifiée (1816, in-12) ; Miroir du cœur humain (1816, in-12) ; Vie de Voltaire (1817, in-8°); Commentaires sur les tragédies et les comédies de Voltaire (1824, in-8°) ; Principales erreurs de Condorcet dans sa Vie de Voltaire (1824, in-8°), etc.

LÉPANTE (golfe de), Sinus Corinthiacus des Romains, golfe formé par la mer Ionienne, sur la côte occidentale de la Grèce, où il s’enfonce profondément entre l’Hellade et la Morée ; 125 kilom. de longueur sur 35 de largeur ; il communique à l’O. avec le golfe de Fatras ; l’isthme de Corinthe le ferme à l’E. 11 forme plusieurs baies dont les plus remarquables sont celles d’Apra-Spitiaet deSaloneau ■ N., celle de Livadostro à l’extrême orient, et celle de Corinthe au S.-E. C’est dans la partie du golfe de Lépante qui avoisine la ville de ce nom, que les Athéniens remportèrent une victoire navale sur les Spartiates, et qu’en 1571 les Vénitiens et les Espagnols anéantirent la flotte ottomane.

Lépunte (bataille du), grande bataille navale où les Vénitiens et les Espagnols vainquirent les Turcs le 7 octobre 1571. Cette bataille, la plus importante peut-être de tout le xvie siècle, décida de la suprématie de la

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chrétienté sur l’islamisme ; nous n’en pouvons donner une plus juste idée qu’en reproduisant le remarquable récit qu’en a fait M. Villemain dans un article publié sur le poète Herrera, dans la Revue des Deux-Mondes du 1er octobre 1858 : ■.... C’est alors, dit-i ! après un tableau saisissant de la puissance irrésistible des Turcs, c’est alors que, malgré la connivence de Charles IX, qui préludait par cette lâcheté au grand crime de son règne, entre l’inaction calculée de l’Angleterre, la timidité de l’Autriche, l’épuisement de la Pologne en guerre avec la Moscovie barbare, On vit apparaître le réveil du génie chrétien et resplendir l’étoile de l’Occident. À qui l’honneur de cette résistance et des représailles victorieuses qu’exerçait enfin la chrétienté ? Nommons d’abord un pape, Pie V, un simple religieux parvenu de la plus humble origine au siège pontifical, prêtre austère et zélé, d’un esprit violent, a-t-on dit, mais ayant la grandeur et la prévoyance. C’est ce pontife qui, dès la première menace des Turcs contre l’Ile de Chypre, sollicita vivement une ligue de quelques États chrétiens. Prêcher la croisade n’était plus possible dans l’Europe divisée par les ambitions des princes et le schisme religieux ; mais, si le pape ne pouvait plus entraîner toute l’Europe à une guerre sainte, que Luther avait blâmée comme injuste et inhumaine, il pouvait du moins y prendre part et donner à sa souveraineté temporelle le plus glorieux emploi. Rien n’arrêta le zèle du généreux pontife, pas même les lenteurs égoïstes et la froide astuce du monarque dont à devait le plus espérer le secours. Philippe II, en effet, impitoyable pour les débris du mahométisme épars encore dans ses États, hésitait à lutter contre la puissance des Turcs, et surtout à défendre contre eux Venise, dont il enviait le riche1 commerce. Invoqué avant tout autre dans.la ligue projetée contre Sélim, il s’était fait accorder par le pape un prélèvement annueï sur les biens de l’Église dans toute l’étendue de ses États, tant que durerait la guerre ; mais cette amorce même devenait cause de retard, l’avare et rusé monarque différant les préparatifs et multipliant les obstacles à toute expédition décisive, pour profiter plus longtemps du privilège obtenu. C’est ainsi que, malgré la coalition préparée et devant la flotte des alliés, égale en nombre, supérieure en manœuvre aux vaisseaux turcs, l’île de Chypre fut subjuguée, après les siégesvjpiniâtres et la prise de ses deux capitales, Nicosie et Famagouste, sans aucune grande diversion tentée dans l’intervalle. Cette victoire était odieuse et faite pour soulever l’indignation de l’Europe. À Nicosie, les Turcs, entrés par capitulation, avaient massacré la garnison entière ; à Famagouste, le pacha, reçu également à condition sur des ruines, devant une garnison exténuée de misère et de faim, avait, sous un semblant de féroce colère, violé toute promesse, fait massacrer les principaux ofhciers vénitiens et écorcher vif l’héroïque gouverneur de la place. Puis, le joug de fer des Turcs, aggravé par la foule de pillards asiatiques qu avait attirés la longueur du siège, s était étendu sur la malheureuse lie. Pie V en versa des larmes, et fit retentir dans l’Europe troublée le cri de son affliction. Rien de comparable à l’ardeur dont il pressa l’exécution du traité déjà conclu, le ralliement de la flotte confédérée, et la vengeance, puisque le secours arrivait trop tard. La plus grande inarque de cette ardeur était dans la présence, inouïe jusque-là, d’une armée et d’une escadre pon | tificales. Pie V en avait remis le commandement à un Colonna, d’une ancienne famille romaine, longtemps suspecte à la papauté. Dans l’automne de 1571, cinq mois après la conquête de Chypre, s’avançait sur la Méditerranée un armement chrétien formé de

200 hautes galères, d’une foule de navires, et portant 50,000 hommes de troupes. La journée de LépanteI il n’est pas déplus beau

« souvenir historique dans l’Europe du xvie siècle. Ce fut le dimanche 7 octobre 1571. La flotte ottomane, forie de plus de 200 galères poussées par les rames d’esclaves chrétiens, et traînant à sa suite une foule de navires, s’était embossée au rivage. La flotte chrétienne longea du nord au sud la côte d’Albanie, marchant à l’ennemi, précédée de ses galères vénitiennes. Là commandait don Juan, élevé par son courage au-dessus des conseils timides de quelques généraux de Philippe II. Sa principale force en navires et en soldats était italienne, ou plutôt italienne et grecque ; car c’est un fait aujourd’hui vérifié qu à part les 12 galères du pape, les galères de Savoie, de Gènes et de quelques viJles, ou même de quelques généreux citoyens d’Italie, les Vénitiens avaient seuls 104 galères, et sur cette escadre un grand nombre de Grecs, soit réfugiés de la Morée, soit recrutés de Candie, de Coi fou et des autres lies soumises encore au pouvoir de Venise. Selon la dureté jalouse de la politique vénitienne, aucun de ces sujets de la république n’avait de commandement maritime ni de grade militaire ; mais ils combattirent vaillamment sous ce drapeau que teignirent aussi de leur sang quinze capitaines vénitiens et leur premier amiral. Don Juan d’Autriche avait disposé lui-même l’ordre de combat et parcouru l’avant-garde et les côtés de la flotte, debout sur un esquif, un crucifix h la main, exhortant du geste et de la voix

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tous les confédérés, dont il avait mêlé les pavillons, pour ne faire qu’un seul peuple. Puis, remonté à son bord, ou l’entourai, une élite •de jeunes nobles castillans et de soldai sardes, après que les grands navires vénitiens eurent porté les premiers coups et fait une large trouée, il s’était acharné lui-même à l’attaque du vaisseau amiral turc, et par cette prise et la mort de l’amiral avait puissamment hâté la victoire. Comme il était arrivé jadis aux Romains dans leurs premières batailles de mer contre Carthage, les galères des deux partis se heurtant et s’accrochant avec des crampons de fer, le combat était devenu souvent un duel de pied ferme et corps à corps, où les vieilles bandes d’Espagne, les Italiens et les Grecs vainquirent, après cinq heures de lutte. Le désastre des Ottomans fut immense. L’enceinte resserrée du détroit semblait toute couverte de débris fumants et^de cadavres. 130 galères turques tombèrent aux mains des vainqueurs, un grand nombre se brisèrent au rivage ou furent incendiées. On portajusqu’à 30,000 hommes le nombre de Turcs.tués ou prisonniers ; 5,000 esclaves chrétiens furent délivrés des fors et de la rame, et leur cri de joie semble retentir encore dans plus d’un éloquent souvenir de cet immortel Cervantes, qui combattait, soldat obscur alors, sur la flotte espagnole, De cette défaite aggravée par l’imprévoyance ottomane, il n échapjja guère, à la faveur de la nuit, qu’une section de la flotte turque, l’escadre d Alger, commandée par le dey lui-même, indépendant du pacha turc, et manoeuvrant de hardis navires habitués aux écueils de ces mers et non moins alertes à la fuite qu’au pillage. La consternation fut très-grande parmi le peuple et dans le gouvernement barbare du sultan. Les arsenaux épuisés, le port vide de navires, l’entrée du détroit mal défendue par quelques énormes canons de fer, tout semblait favoriser l’audace des agresseurs. Mais la saison avancée, les pertes des alliés dans le combat, et surtout la politique de Philippe II, furent autant de prétextes à l’inaction. Les chrétiens n’osèrent pas user de leur succès comme ils l’auraient dû, assaillir à coups pressés l’empire ottoman et lui reprendre du moins sa récente conquête. Abrités dans la rade de Corfou, ils s’y partagèrent le butin de leur victoire, les galères ennemies, les pièces d’artillerie, les captifs, donnant à l’Espagne 58 galères turques, 39 à Venise et 19 au pape ; mais rien de plus ne fut essayé contre le joug a demi brisé des barbares. Aux efforts passionnés du pape, à ses ambassades pour presser la continuation de la guerre et pour étendre l’alliance, Philippe II répondit seulement par la promesse de laisser sa flotte hiverner près de l’Italie et en protéger les rivages ; il avouait d’ailleurs que, pour son compte, il redoutait moins aujourd’hui les Turcs que les chrétiens dissidents de la Belgique. > Toutefois, si cette victoire fut rendue en partie stérile par la froideur des princes chrétiens à poursuivre leurs avantages, il est cependant incontestable que la puissancedesTurcs, sans être brisée par cet épouvantable désastre, fut au moins définitivement comprimée dans son expansion. Aussi, tandis que Sélim II, consterné, restait trois jours sans prendre de nourriture, le front couvert de ’ poussière, l’Europe triomphante répétait avec le souverain pontife les paroles dont on avait déjà honoré un empereur d’Orient : Fuit homo, missus à Deo, cui nomen erat Joaniiest

Lépquto (la victoire de), tableau du Titien ; au musée de Madrid. La composition est allégorique. Le roi d’Espagne, Philippe II, aux pieds duquel un Turc est enchaîné, offre son jeune fils à Dieu en témoignage de reconnaissance. Une belle expression de foi et

de gratitude anime son visage. Du ciel descend un ange, les pieds en l’air, qui apporte la couronne et la palme de la victoire. A droite sont les colonnes d’un vestibule, près desquelles joue un beau petit épngneûl ; à gauche sont amoncelés des bombes, des étendards, des turbans, des carquois enlevés à l’ennemi. Dans le fond, on aperçoit quelques épisodes d’un Combat naval.

Ce tableau est signé : Titianus Vecellius xques Cad. fecit, et dut être exécuté en 1572. À cette date, l’illustre artiste avait accompli sa quatre-vingt-quatorzième année. Or, « rien, dans ce grand ouvrage, dit M. Viardot, n’indique l’affaiblissement de la vieillesse. On -y trouve une pensée toujours claire, une main toujours ferme, un pinceau toujours brillant. » M. Clément de Ris a dit de son côté : « Nulle fatigue, nulle sénilité de brosse ne se fait sentir dans ce tableau. La tournure de Philippe II est fort belle, et le geste par lequel il élève son fils vers le ciel est des plus majestueux. Rien n’est sacrifié... » L’allégorie de la Bataille de Lépante est peinte sur une toile de 12 pieds de hauteur sur 9 pieds 10 pouces de largeur.

La Bataille de Lépante a été peinte, aupoint de vue historique, par un artiste belge, M. Slingeneyer, qui a su donner à la figure do don Juan beaucoup de distinction et de noblesse, mais qui a attribué un peu trop d’importance aux épisodes secondaires. Son tableau, exposé au Salon de Bruxelles en 1848, appartient au gouvernement belge.

LÉPANTHE s. m. (lé-pan-te — du gr. lapas, patelle ; anthos, fleur). Bot. Genre de

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plantes, de la famille des orchidées, tribu des pleurothallées, comprenant plusieurs espèces qui croissent aux Antilles. •

LE PAPPE DE TREVERN (Jean-François-Marie), prélat français, né à Morlaix en 1754, mort en 1842. Il se fit recevoir docteur en théologie (1784), devint peu après grand vicaire de l’évêque de Langres, La Luzerne, et prit part à ses travaux. Pendunt la Rêvotion, il émigra, donna des leçons particulières et revint en France avec les Bourbons. Nommé évoque d’Aire en 1825, il devint, l’année suivante, conseiller d’État, et se démit de ces dernières fonctions, après la/ révolution de IS30. Outre des brochures et des sermons, on lui doit ; Discours sur l’incrédulité et sur la certitude de la révélation chrétienne (Strasbourg, 1831, in-8u) ; Discussion amicale sur l’Église anglicane (1829, 30 édit., 3 vol. in-8»),

LÉPARGYLATE s. m. (lé-par-ji-la-tç). Chim. Sel produit par la combinaison de l’acide lépargylique avec une base.

LÉPARGYLIQUE adj. (lé-par-ji-li-ke). Chim. Se dit d’un acide identique ou isomérique avec l’acide azélaïque.

— Encycl. L’acide lépargylique ou azélaïque se produit lorsqu’on chaufie l’huile de ricin avec deux fois son poids d’acide azotique de 1,2 à 1,3 de densité. Il faut ajouter l’acide par petites portions successives, continuer l’opération pendant douze heures, séparer alors le liquide acide de l’huile indissoute, traiter celle-ci par une.nouvelle quantité d’acide et continuer l’opération pendant un jour encore. On réunit les liquides aqueux des deux opérations, on les évapore ensemble, on sépare l’huile qui se dépose, au moyen d’un entonnoir h robinet. La liqueur claire et suffisamment concentrée abandonne par le repos de petits cristaux granulaires. On lave ces cristaux û l’eau froide pour enlever l’acide oxalique, puis on les fond, on pulvérise la masse après qu’elle s’est solidifiée, on la reprend par l’eau froide, qui enlève tous les acides très-solubles, et finalement on fait recristalliser ce qui reste dans l’eau bouillante. Les cristaux obtenus sont constitués par un mélange d’acide azélaïque et d’acide subériqua que l’on sépare au moyen de l’éther, lequel dissout a froid l’acide azélaïque à l’exclusion de l’acide subérique. La solution éthérée étant évaporée, on dissout le résidu dans l’eau chaude, et, après avoir débarrassé la liqueur des dernières traces d’huile qu’elle peut renfermer, on l’évaporé jusqu’au point de cristallisation. On peut, dans la préparation de l’acide azélaïque, substituer l’huile d’amandes, le sperma ceti et l’acide oléique à l’huile de ricin.

L’acide azélaïque ainsi préparé répond à la formule C9HK>OV Par le refroidissement d’une solution modérément concentrée, il cristallise tantôt en grosses lames, tantôt en longues aiguilles flexibles de plusieurs pouces de longueur. Ces cristaux sont transparents etincolores, leur éclat est vitreux, mais ils n’ont pas de forme déterminée. Lorsque la dissolution est très-étendue, le même acide se dépose en petites lames qui, vues au microscope, paraissent présenter la forme de prismes rhombiques avec des angles aigus de 22», et quelquefois en tables carrées ou en petits prismes aplatis.

L’acide azélaïque de Laurent se dissout dans 700 parties d’eau à 15», tandis que, d’après Buckton, l’acide lépargylique que ce chimiste aobtenu se dissoudrait dans 217,4 parties d’eau à 18°. Il est encore plus soluble dans l’éther et plus encore dans l’alcool. 11 fond a lue», d’après Laurent, entre 114» et llflo d’après Buckton, en partie à 115° et complètement à 1240 d’après Wirz. À une température plus élevée, il fond en émettant des vapeurs qui excitent la toux, mais à un degré moindre que celles de l’acide succinique. Chauffé avec la baryte caustique, il se dédouble, suivant Dale, en anhydride carbonique et en hydrure d’heptyle C7Hia. Il se forme en même temps de petites quantités d’autres hydrocarbures.

Lépargylates ou azélaates. Les nzélaates des métaux alcalins et alcalino-terreux sont solubles dans l’eau. Le sel calcique est le moins soluble de tous. Les azélaates des métaux lourds sont tous insolubles. L’acide azotique étendu décompose tous ces sels en mettant l’acide en liberté sous forme de poudre cristalline. Les^ lépargylates neutres sont abondamment précipités en blanc par le chlorure de baryum, en rouge briquetô par le chlorure lérrique, en vert bleuâtre par le sulfate de cuivre.

Sels de baryum. Le sel acids

(C9HlSO^)îBa"

se produit lorsqu’on neutralise une solution bouillante de l’acide avec du carbonate de baryum. Une solution chaude et concentrée de cet acide, neutralisée par l’hydrate burylique, fournit un précipite granuleux qui répond à la formule C9H>*Ba"0*(C8HiS0»)Ba" et que l’on peut faire recristalliser dans l’eau. Par des lavages à l’eau chaude, il Se convertit en sel neutre C»Hd’Ba"0*.

Sel de calcium C9Hi*Ca"0*. Ce sel est très-peu soluble.

Sel de cuivre C9H»Cu"0*. C’est un précipité d’une couleur verte tirant sur le bleu.