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Quint vint inutilement mettre le siège devant Metz, et le traité de Cateau-Cambrésis donna les Trois-Évêchés à la France. Charles II, qui avait épousé en 1558 Claude de France, fille de Henri II et de Catherine de Médicis, revint dans ses États en 1559, réunit à ses possessions le comté de Bitche, et fonda à Pont-à-Mousson une université qui devint célèbre. Pour venger la mort du duc de Guise, son parent, il entra dans la Ligue et en fut un des principaux chefs. Il ne reconnut Henri IV qu’en 1593, et mourut en 1608, laissant pour successeur son fils Henri II, dit le Bon, qui régna jusqu’en 1624. À sa mort, François II, son frère, ne garda le pouvoir que quelques mois et mourut sans laisser de postérité masculine (1624). Ses États appartinrent à Nicole, sa fille, qui avait épousé son neveu Charles III. Celui-ci en fut privé durant la guerre de Trente ans par les Français, contre lesquels il s’était prononcé. Rentré dans ses droits en 1659, il abandonna, par un traité signé trois ans plus tard, la Lorraine à la France, à la seule condition que tous les princes de sa maison seraient mis au rang de princes du sang ; mais il fut encore obligé de quitter le pays, et il eut la douleur de le voir dévaster et démembrer. Le titre de duc de Lorraine, qu’il laissa à son neveu Charles IV, ne fut pour celui-ci qu’un titre in partibus ; jamais il ne rentra dans son duché, ne voulant point souscrire aux humiliantes conditions du traité de 1662. Léopold, son fils, qui lui succéda en 1690, fut remis, dans l’année 1697, en possession de l’héritage de ses pères, que les Français avaient occupé pendant vingt-sept ans. Son fils, François-Étienne ou François III, père de l’empereur Joseph II, lui succéda en 1729 ; mais la Lorraine, envahie par les Français en 1733, fut cédée en 1730, par le traité de Vienne, à l’ex-roi de Pologne, Stanislas Leczinski, beau-père deLouis XV, à la mort duquel elle fut réunie à la Franco en 1766.

DUCS DE LORRAINE.

Frédéric Ier 959
Thierry 984
Frédéric II 1026
Gothelon 1033
Albert 1046
Gérard 1048
Thierry II .... 1070
Simon Ier 1115
Matthieu Ier 1139
Simon II 1176
Ferri Ier 1205
Ferri II 1206
Thibaut Ier.. 1213
Matthieu II... 1220
Ferri III 1251
Thibaut II 1304
Ferri IV 1312
Raoul 1328
Jean Ier 1346
Charles Ier 1391
René Ier 1431
Jean II 1453
Nicolas 1470
René II 1473
Antoine 1509
François Ier 1544
Charles II.... 1545
Henri 1608
François II 1624
Charles III 1624
Charles IV 1624
Charles V 1675
Léopold 1690
François III 1729
Stanislas Leczinski 1737-1766.


LORRAINE, ancienne division administrative de la France, au N.-E., formée en 1766, et située entre le Luxembourg et l’électorat de Trêves au N., le bas Palatinat et le duché de Deux-Ponts, au N.-E., l’Alsace à l’E., la Franche-Comté au S. et la Champage à l’O. Ch.-l., Nancy. Cette province comprenait plusieurs pays annexés à la France à différentes époques : 1" le duché de Lorraine, réuni à la France après la mort de Stanislas Leczinski, en 1766 ; 20 le Barrois ou duché de Bar, légué à Louis XI par René d’Anjou, en 1481 ; 3U les trois évêchés de Metz, Toul et Verdun, conquis par Henri II, en 1552, et assurés à la France par le traité de Westphalie (1643J ; 4° le Luxembourg français, cédé par l’Espagne dans le traité des Pyrénées (1659) ; 5° la Lorraine allemande, ou pays de la Sarre, cédée par le traité d’Utrecht (1713) ; 0° le duché de Bouillon, enlevé par Louis XIV à l’évêque de Liège. Tous ces pays,

3ui constituaient un grand gouvernement ans l’ancienne division de la France, ont formé les quatre départements de la Meuse, de la Moselle, de la Meurthe et des Vosges. Par le traité de Francfort (mai 1871), une partie de la Lorraine a été cédée à la Prusse. Cette partie a été prise dans les départements de la Meurthe et de la Moselle, dont les débris ont été réunis en un seul département, appelé Meurthe-et-Moselle.

Lorraine à la Franco (LA RÉUNION DE Là), par M. le comte d’Haussonville (Paris, 1S54-1859,4 vol. in-S°). Dans cet ouvrage, l’auteur a entrepris de raconter l’histoire des négociations qui ont amené la réunion de la Lorraine à la France. M. d’Haussonville n’a rien négligé pour élargir un sujet où l’intérêt local semblait devoir restreindre le terrain et l’occuper tout entier, à Nous avons tâché,

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dit-il, sans négliger absolument les événements généraux de l’histoire de Lorraine, de mettre surtout en relief les incidents delà lutte qui a précédé l’incorporation de la Lorraine à la France, lutte soutenue avec persévérance contre les rois de France par une race de princes illustres, qui n’ont quitté leurs États héréditaires que pour monter sur le trône de l’Autriche. Nous nous sommes principalement appliqué à préciser la série des faits que la prudence des conteurs contemporains a quelquefois préféré taire, ou que leur passion a quelquefois dénaturés. » Tel est le but que s’est proposé l’auteur et qu’il a parfaitement atteint. Il s’est chargé de résumer lui-même son ouvrage en quelques lignes excellentes : « La Lorraine, cédée en 1737 au roi Stanislas, a été définitivement réunie à la France en 1768 ; mais cette réunion, accomplie par Louis XV, avait été préparée par ses prédécesseurs. Vainqueur de la Ligue, Henri IV s’empressa de donner sa sœur à l’héritier du roi Charles III. Cette alliance rompue par la mort de Catherine, il prit soin d’arranger le mariage du dauphin, encore enfant, avec la fille aînée du duo Henri. Louis XIII, devenu maître de son royaume par la défaite des grands et par la prise de La Rochelle, revendiqua le Barrois faute d’hommage, envahit deux fois la Lorraine et démantela toutes celles des places qu’il ne put retenir. Louis XIV, poussantplus loin la même politique, arracha au duc Charles IV la cession de son duché, s’en empara bientôt après, et, malgré les efforts de 1 Europe coalisée, le garda pendant la plus longue partie de son règne. Ainsi tour à tour occupée de vive force, ou momentanément rendue à ses souverains légitimes, la Lorraine n’a jamais cessé d’être, soit le théâtre des entreprises violentes des rois de France, soit l’objet de leurs incessantes négociations, et l’on peut dire que la paix elle-même ne lui a pas été moins funeste que la guerre. » Tel est le début du livre et son analyse succincte ; mais, avant d’entrer dans la partie essentielle de son sujet, l’auteur croit nécessaire de consacrer quelques pages au théâtre de la lutte qu’il va raconter. Il résume à grands traits l’histoire des ducs de Lorraine depuis leurs premiers démêlés avec les ducs de Bourgogne jusqu’aux troubles de la Ligue, qui préparent le conflit suprême qui né se ■terminera qu’avec l’existence de la Lorraine comme royaume indépendant, lorsqu’elle fut définitivement réunie à la France.

M. d’Haussonville a consulté autant !e témoignage des historiens français que celui des chroniqueurs locaux, ainsi que la collection des dépêches des ministres français et de leurs agents en Lorraine, qui forme plus de quatre-vingts volumes in-folio ; c’est assez dire qu’il n’a rien négligé pour arriver à la vérité. Il l’a exposée clairement, sobrement, dans un style élégant, que relèvent de temps en temps des traits d’esprit du meilleur aloi ; l’histoire de nos provinces, comprise comme l’a entendue M. le comte d’Haussonville, étend singulièrement l’horizon de l’histoire générale, et l’auteur, en reprenant, pour en montrer l’importance, un sujet jusqu’ici abandonné à l’érudition locale, a indiqué à la science historique un terrain où il lui reste encore plus d’une conquête à faire.


LORRAINE (Charles Ier, duc DE), dit le Hardi, né en 1365, mort en 1431. Son règne ne fut, pour ainsi dire, qu’une longue guerre. Après avoir pris part a l’expédition dirigée contre Tunis, il alla repousser les Turcs en Hongrie, puis embrassa la cause de Robert, son beau-père, empereur d’Allemagne, et battit les Allemands à Champigneul. À la suite de son refus de comparaître devant’le parlement de Paris, sur la citation que lui avaient signifiée les habitants de Neufchâteau, ses sujets, cette ville fut saisie ; le parlement condamna Charles de Lorraine au bannissement et déclara sa seigneurie en forfaiture. Grâce à l’appui du duc de Bourgogne, l’arrêt ne reçut pas son exécution. Entré à Paris, en 1416, à la suite de l’armée des Bourguignons, il remplaça Bernard d’Armagnac comme connétable ; mais Charles VII le destitua et le relégua à Nancy. Sa fille Isabelle épousa, en 1420, René d’Anjou, roi de Sicile, et lui succéda dans la possession du duché de Lorraine en 1431. V. Isabelle de Lorraine.


LORRAINE (Jean II d’Anjou, duc DE), petit-fils du précédent, né en 1427, mort en 1470. Il était fils d’Isabelle de Lorraine et de René d’Anjou, roi de Sicile, et devint duc de Lorraine en 1453. Après une vaine tentative pour recouvrer le royaume de Naples qui avait été enlevé à sa famille, il entra dans la ligue dite du Bien public (1464), puis il se sépara des princes français confédérés et entreprit de conquérir l’Aragon. Il venait de soumettre la Catalogne lorsqu’il succomba à une attaque de fièvre chaude ; certains historiens prétendent même qu’il fut empoisonné. — Son fils, Nicolas d’Anjou, duc de Lorraine, né en 1448, mort en 1473, lui succéda. Il se ligua avec le duc Charles de Bourgogne contre Louis XI, et mourut sans laisser d enfants.


LORRAINE (René II, duc DE), né en 1451, mort en 1508. Il fut l’adversaire heureux de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. René ayant, en même temps que Louis XI et l’empereur Frédéric III, déclaré la guerre au Bourguignon, celui-ci envahit la Lorraine,

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s’empara de Nancy, et pénétra en Suisse, ou il se fit battre à Granson. À la nouvelle de cet échec, René, qui s’était réfugié à Lyon, alla prendre le commandement de l’armée helvétienne et vainquit le Téméraire à Morat. Charles était revenu mettre le siège devant Nancy ; René le rejoignit à la tête de ses bandes victorieuses de montagnards, et livra aux Bourguignons cette sanglante bataille dans laquelle Charles trouva la mort.


LORRAINE (Antoine, duc DE), dit le Bon, fils du précédent, né en 14S9, mort en 1544-II fit, avec Louis XII et François Ier, les campagnes d’Italie, et se distingua par sa valeur à Agnadel et à Marignan. En 1525, il tailla en pièces les bandes de paysans allemands qui, entraînant avec eux ceux de l’Alsace, avaient envahi la Lorraine. En 1542, il faisait déclarer par la Confédération germanique la souveraineté de Lorraine libre et indépendante. Dans les différends survenus entre FrançoisIer et Charles-Quint, Antoineeut l’habileté de garder la neutralité, dont il ne sortit que pour tenter de réconcilier les deux ennemis.,


LORRAINE (Charles II, duc DE), surnommé le Grand, né en 1543, mort en 1608. Élevé à la cour de Henri II, il épousa Claude de France, tille de ce roi, après la mort duquel il reprit possession de ses États, que celui-ci lui avait enlevés par surprise, À la mort du duc.de Guise, il entra dans la ligue contre Henri III, puis fit alliance avec Henri IV quand celui-ci fut monté sur le trône. Ce prince fit beaucoup pour le bonheur de la Lorraine. Il rendit des ordonnances libérales, favorisa l’instruction, en un mot se lit regretter de ses sujets.


LORRAINE (Charles IV, duc DE). V. Charles.


LORRAINE (François-Nicolas, duc DE), frère de Charles IV, né en 1609, mort en 1670. Il était cardinal depuis 1627 et évêque de Toul lorsque, son frère Charles IV ayant abdiqué, en 1G34, il prit possession des duchés de Bar et de Lorraine, déposa ses habits ecclésiastiques et épousa sa parente, la duchesse Claude ; mais, sur ces entrefaites, Richelieu fit investir Lunéville, où se trouvaient les deux époux. François parvint à s’échapper, mais dut quitter la Lorraine, qui fut rendue à Charles IV en 1641, passa en Italie, combattit ensuite en Flandre contre les Espagnols, et protesta en 1662 contre la cession de la Lorraine à Louis XIV.


LORRAINE (Charles V, duc DE), fils du précédent, né en 1643, mort en 1690. Devenu par le décès de son frère seul et légitime héritier de la couronne de Lorraine, il se vit dépouillé de ses droits par la conclusion du traité de Montmartre et la cession faite par Charles IV, son oncle, à Louis XIV (1662). 11 vint à Paris pour protester ; mais on lui intima l’ordre de quitter le royaume sous quatre jours. Dès lors, il voua une profonde haine à la France. Après avoir sollicité et obtenu de Léopold Ier un régiment, il prit part au passage du Raab, à la bataille de Saint-Gothard, se signala dans la guerre de Hongrie, puis rejoignit les impériaux dans les Flandres et fut blessé à la bataille de Senef. En 1G75, il prit le titre de duc de Lorraine, sous lequel il fut reconnu par toutes les puissances européennes, sauf la France. Nommé généralissime des troupes impériales, Charles V s’empara de Philippsbourg. Il espérait reconquérir promptom’ent ses États ; Créqui refusa tout engagement sérieux, le laissa s’épuiser dans des escarmouches et aux sièges de quelques villes, et réduisit Fribourg à capituler. Rappelé à Vienne, le duc de Lorraine épousa l’archiduchesse Éléonore d’Autriche, reine douairière de Pologne, et fut chargé du’gouvernement du Tyrol. La paix de Niniègue vint couper court à toutes ses velléités belliqueuses. Il refusa, il est vrai, de démembrer ses États, ainsi que le demandait Louis XIV ; mais il consentit à licencier ses soldats lorrains et prit l’engagement de ne plus porter les armes contre la France. Vers cette époque, l’invasion des Turcs en Autriche mit l’Europe chrétienne à deux doigts de sa perte. Le duc de Lorraine se porta à la rencontre des envahisseurs, opéra sa jonction avec Sobieski et prit une part glorieuse à la bataille devienne. Fier du succès de ses armes, Léopold voulut recommencer la guerre contre la France ; Charles V combattit ce projet de toutes ses forces, mais son opposition ne fut point prise en considération. Mis il la tète des armées autrichiennes en 1GS9, il prit Mayence et Bonn. L’année suivante, il se préparait à une nouvelle campagne lorsqu’il fut emporté par une courte maladie.

Ce prince, au dire de ses biographes, possédait au plus haut degré les solides qualités qui constituent le capitaine heureux et le profond politique : l’esprit judicieux, la modestie, l’ordre, la prudence et la promptitude de décision. Eu apprenant sa mort, Louis XIV prononça ces paroles flatteuses pour le caractère du duc de Lorraine. < Je viens tle perdre le plus grand, le plus sage et le plus généreux de nies ennemis. »


LORRAINE (Léopold Ier, duc DE), fils aîné du précédent, né en 1679, mort en 1729. Mis par le traité de Ryswyk à la tête d’un État affaibli, de places fortes démantelées, il comprit que son salut dépendait d’une alliance avec la France et obtint pour son fils la main

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d’une princesse de la maison d’Orléans. Au commencement de la guerre de Succession, il fit valoir sa neutralité et ne s’occupa plus que de réparer les nombreux désastres Vlont avait soulfert la Lorraine pendant la longue série de guerres qui avait précédé son avènement à la couronne ducale. La concession de certains privilèges attira les étrangers, les campagnes se repeuplèrent, les droits de servage furent abolis, de larges routes furent construites ; l’agriculture et le commerce, fortement encouragés, reprirent faveur. De sages édits, un code appelé le code Léopold réprimèrent les abus et assurèrent la sécurité des habitants. On vit le prince instituer des écoles de médecine et de droit, une université, une Académie de peinture, un théâtre ; Nancy lui dut son agrandissement et ses embellissements. Aussi fut-il, à sa mort, universellement regretté de ses sujets. Cependant, l’impartialité et la justice nous font un devoir’ de signaler les quelques mesures maladroites ou dangereuses qui ternissent un peu l’éclat tranquille de ce règne, telles que le bannissement des juifs et des protestants, l’aliénation d’une partie du domaine ducal, l’accroissement de la noblesse et l’altération des monnaies.

À ce prince s’arrête la série des ducs de Lorraine.

Les autres personnages de ce nom qui Suivent ne sont que des alliés plus ou moins rapprochés de cette famille, ou lui sont totalement étrangers.


LORRAINE (Charles DE GUISE, cardinal DE), né en 1525, mort en 1574. Dès 1538, il fut élevé à l’archevêché de Reims, sacra Henri II en 1547 et fut créé cardinal par le pape Paul III, le lendemain de cette cérémonie. Ministre et conseiller de François II, il lui fit épouser sa nièce, Marie Stuart. Le cardinal de Lorraine fut l’un des principaux instigateurs des guerres civiles en France, et, bien que doué des qualités les plus brillantes, se livra à des excès et à des abus de pouvoir qui lui ont attiré des reproches sévères de la part de ses contemporains. Ce fut lui qui, le premier, proposa d’établir une ligue contre les protestants, projet que devait réaliser son neveu, Henri de Guise, et il traita toujours les religionnaires avec une cruauté excessive. Sans la courageuse opposition du chancelier de L’Hospital, il eût importé l’inquisition en France. L’histoire, en lui infligeant un juste blâme pour ses actes d’arbitraire, ne doit pas passer sous silence que ce prélat fut savant et éloquent, qu’il protégea généreusement les lettres, qu’il fonda l’université de Reims et s’opposa toujours aux empiétements de la cour de Rome. On a de lui des Harangues, des Lettres et des Sermons, et la Bibliothèque nationale de Paris possède les manuscrits de ses Dépêches et négociations.


LORRAINE (Louis Ier DE GUISE, cardinal DE), frère du précédent, né en 1527, mort en 1578. Après une jeunesse assez orageuse, il fut créé cardinal en 1553 et sacra Henri III en 1575. Ce sont les seuls événements marquants de la vie de ce prélat qui, au rapport de L’Étoile, « aimoit fort à rire et à boire et s’entendoit bien en cuisine. » Il avait reçu du peuple, bon juge en pareille matière, le surnom caractéristique de Cardinal des bouteilles.


LORRAINE (François DE), capitaine français, grand prieur et général des galères, né en 1534, mort en 1563. Sixième fils de Claude de Lorraine et d’Antoinette de Bourbon, et père de François de Guise, qu’il suivit dans plusieurs expéditions, il fut nommé général des galères de Malte et battit les Turcs devant Rhodes. En 1560, il fut mis à la tête des flottes françaises et chargé d’aller protéger Marie Stuart. Mais son retard à prendre la mer amena la funeste capitulation de Leith. François de Lorraine succomba aux suites d’une fluxion de poitrine quelque temps après la bataille de Dreux.


LORRAINE (Charles DE), prélat français, né près de Saint-Mihiel en 1592, mort à Toulouse en 1621. Il était fils de Henri de Lorraine, marquis de Moy. À dix-huit ans, il obtint d’être nommé évêque de Verdun à la place de son oncle, qui se démit en sa faveur de cet évêché, fut sacré en 1617, renonça alors à la vie dissipée qu’il avait menée jusque-là, et se rendit quelques années après à Rome, où il entra dans l’ordre des jésuites. Charles de Lorraine refusa le chapeau de cardinal et se borna à diriger des maisons professes à Bordeaux et à Toulouse. Il a laissé un Traité sur la grandeur des devoirs des princes et des dangers auxquels leur condition les expose, resté manuscrit.


LORRAINE (Charles-Alexandre DE), gouverneur général des Pays-Bas, né en 1712, mort en 1780. Il était fils de Léopold Ier, duc de Lorraine, et d’Élisabeth-Charlotte d’Orléans ; se distingua par sa valeur dans les diverses guerres contre les Turcs et les Français, et lutta pendant assez longtemps avec bonheur contre Frédéric II de Prusse. À la suite de la bataille de Lissa, qu’il perdit, Charles de Lorraine abandonna la carrière militaire et se retira dans son gouvernement des Pays-Bas, où son nom est encore popufaire aujourd’hui.


LORRAINE (Claude Ier et Claude II), grands veneurs de France. V. Aumale. V. aussi,