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dresser ; d’ailleurs, la chasse aux chiens n’est possible que sur le bord des petites rivières, des ruisseaux, des étangs peu étendus, et la loutre aime de préférence les larges nappes d’eau, sans doute parce qu’elles sont plus Doissonneuses.

Ce genre de chasse, décrit par du Fouilloux, ne se pratique plus guère qu’en Angleterre, et encore les meutes de loutre deviennent-elles de plus en plus rares.

Lorsque la loutre s est retirée dans un de ses terriers, et que l’on désire la prendre, on en bouche le trou, et on la déterre comme un renard, d’autant plus facilement que le terrier n’est pas profond.

Au Canada et dans le nord des États-Unis, de nombreux chasseurs se livrent particulièrement à la destruction des loutres. Comme les froids rigoureux, qui régnent dans ces pays, gèlent lès rivières et les lacs, les loutres, pendant la rude saison, sont obligées, pour ne pas jeûner, de se donner rendezvous aux lieux où les courants rapides empêchent les eaux de se prendre, ou encore aux environs des cascades. Elles y viennent souvent de fort loin, en voyageant sur la ■neige. Lorsqu’un chasseur peut surprendre Une loutre pendant ce trajet, celle-ci se jette sur le ventre, s’enfonce sous la neige, s’avance dans un espace de plusieurs mètres, puis recommence à courir dans une autre direction, et répète ces mouvements avec tant de rapidité, que souvent le chasseur en perd la piste. Mais s’il ne se laisse pas dérouter, s’il la poursuit vivement, elle revient sur ses pas, comme fait le lièvre, et pour faire mieux perdre sa trace, elle plonge SOUS la neige, comme la taupe sous la terre. Ce n’est qu’à bout de ruses qu’elle se décide à faire race et à se défendre courageusement.

Les chasseurs américains ont pour but, en détruisant la loutre, non da sauvegarder le» intérêts des pêcheurs, mais de s’emparer d’une fourrure dont la valeur est assez considérable.

Dans certains pays, particulièrement en Pologne et en Suède, les hommes ont trouvé moyen de dresser ces sauvages destructeurs de poissons, et de les habituer à pécher, non pour leur compte personnel, mais pour celui de leur maître.

A en croire Buffon, la loutre serait un animal farouche, incapable de se plier aux volontés de l’homme ; voici, d’ailleurs, comment le grand écrivain s’exprime à ce sujet : « Les loutres que j’ai voulu faire élever cherchaient à mordre, même en prenant du lait, et avant d’être assez fortes pour mâcher le poisson ; et loin de s’accoutumer à la vie domestique^ elles sont toutes mortes dans le premier âge. • Nous ferons remarquer que Buffon ne faisait pas toujours ses expériences par lui-même, mais qu’il les faisait faire par des gens à gages, en qui il avait plus de confiance qu’ils ne le méritaient. D’ailleurs, ses procédés d’élevage étaient-ils rationnels ? Peut-être aussi l’espèce de loutre des pays septentrionaux est-elle plus sociable que celle qui habite nos contrées. Ce sont là des questions que nous ne prouvons résoudre.

Le naturaliste Johnsion, qui écrivait en Allemagne vers le milieu du xvno siècle, nous apprend que, dans tout le nord de l’Europe, les habitants savaient si bien apprivoiser les’ loutres, qu’elles allaient chercher le poisson au fond dél’eau et le transportaient à la cuisine sans le détériorer ; il ajoute que, si de tels pourvoyeurs étaient rarement employés, cela tenait seulement k ce qu’ils tuaient beaucoup de poisson avant d’en apporter au maître, de sorte que leurs services devenaient assez coûteux. L’histoire de la loutre de Jean Sobieski, ou plutôt du chevalier Pack, est d’ailleurs une histoire véridique, d’une authenticité incontestable. De nos jours, l’évêque Hébert a vu de pauvres pêcheurs indiens apprendre à la loutre a rapporter le produit de sa chasse :

« J’arrivai, dit-il, à un endroit de la rivière ou, à ma grande surprise, je vis une rangée de neuf ou dix loutres, toutes grandes et balles, qui étaient attachées chacune à un piquet de bambou, sur le nvugu, au moyen d’une laisse et d’un collier de paille. Quelquesunes nageaient aussi loin que cette laisse le leur permettait ; d’autres étaient couchées sur la rive, ayant une partie du corps seulement hors de leau ; d’autres, enfin, se roulaient au soleil sur le sable, en poussant une sorte de petit siftlement assez aigu, mais qui paraissait d’ailleurs être un cri de plaisir. Un ras dit que dans ce canton beaucoup de pêcheurs avaient ainsi Une ou plusieurs loutres qui n’étaient guère moins apprivoisées que des chiens, et qui leur rendaient des services analogues, tantôt poussant dans les filets les bandes de poissons, tantôt saisissant les plus gros avec leurs dents, et les rapportant elles-mêmes. »

Voici comment on dresse les loutres ; il est bien entendu qu’il faut les prendre jeunes, parce que, dans l’âge avancé, elles deviennent farouches et on ne saurait les apprivoiser. On attache l’animal avec soin, de façon qu’il ne puisse s’étrangler en se débattant, et on le nourrit de poisson et d’eau, pendant les premiers jours de sa captivité ; puis on mêle dans cette eau du lait, de la soupe, des choux et dés herbes, dont on augmente graduellement la proportion, et lorsqu’on s aperçoit que la loutre s’habitue à ce régime, on lui retranche peu à peu le

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poisson, et on finit par ne lui donner que du pain.

Cette première partie de l’éducation do Ij. loutre une fois terminée, on habitue celle-ci à ne plus manger que les tètes de poisson ; on la déshabitue du corps et des intestins. Cette seconde partie de 1 éducation est assez longue ; mais il est indispensable de la terminer avant de pouvoir se fier a l’animal, qui, après avoir péché, ne manquerait pas de dévorer le produit de sa pèche. Peu d’éleveurs réussissent bien, et c’est à ce manque de réussite qu’il faut attribuer les dégâts que la loutre apprivoisée fait subir auxetangs, dégâts qu’on lui reproche avec raison.

La troisième partie de l’éducation consiste à apprendre à la loutre à rapporter, comme le chien. Lorsqu’elle rapporte bien, on la mène sur le bord d’un ruisseau clair ; on lui jette du poisson, qu’elle poursuit, rattrape et rapporte. Il faut lui donner la tête de chaque poisson, récompense dont elle se contente parfaitement.

Jean Lots, professeur de l’université de Lund, en Scanie, nous apprend qu’un paysan de ce pays avait dressé une loutre qui lui apportait journellement assez de poisson pour nourrir toute sa famille.

Loutre de mer. La Pérouse, en plusieurs passages de ses récits de voyages, nous apprend que, les habitants de l’Océanie, de la Chine et même de l’Amérique se font des vêtements eu peau de loutre de mer II s’étonne que les Espagnols aient ignoré si long- f temps la valeur de ces précieuses fourrures. < Les Indiens, dit-il, qui ne sont pas aussi bons marins que les Esquimaux, et dont les canots, àMonterey, ne sont faits que de joncs, les prennent à terre avec des lacs, ou les assomment à coups de bâton, lorsqu’ils les trou-Vent éloignées du rivage. Pour cet effet, ils se tiennent cachés derrière des roches, car au moindre bruit cet animal s’effraye et plonge. »

Kotzebue, dans sa description de Nouvel-Arkhangel, s’exprime ainsi : « L’animal le plus remarquable de tous ceux que présente ce pays est la loutre de mer, qui Sans cesse attire de nombreux marchands et deviendrait ainsi la bienfaitrice du pays, si le commerce pouvait développer 1 intelligence des naturels. L’avidité des chasseurs a complètement détruit cet animal sur la côte du Kamtchatka et sur les îles Curiles. Sa peau fournit les plus belles fourrures du monde ; la valeur en augmente tous les jours, à mesure que l’animal lui-même devient plus rare ; il disparaîtra bientôt tout à fait, et n’existera plus qu’en description pour orner nos ouvrages de zoologie.

On a souvent voulu confondre la loutre de mer et celle de rivière, parce qu’il y a beaucoup de ressemblance dans leur forme ; mais la peau de l’une est sans comparaison plus belle que celle de l’autre.

On voit souvent la loutre de mer sur la surface de l’eau, à plusieurs milles de la côte, couchée sur le dos et dormant, tandis que ses petits sont étendus sur son ventre et la tettent. Si un chasseur l’aperçoit, elle devient inévitablement sa proie, car elle n’abandonne jamais ses petits, quoiqu’ils la gênent extrêmement pour nager ; mais, se joignant au mâle, elle les défend avec courage contre toute attaque.

Les poumons de ces animaux sont disposés de telle sorte qu’ils ne peuvent rester plus de quelques minutes sous l’eau, et qu’ils sont obligés de remonter à la surface pour respirer. Les chasseurs profilent de cet avantage, car ils réussiraient rarement si la loutre pouvait demeurer plus longtemps au fond de l’eau, où elle nage avec beaucoup d’adresse et de rapidité. Mais, eu dépit de la conformation même de l’animal, qui lui est si nuisible, la chasse en est fort difficile et quelquefois dangereuse. Voici la manière dont elle s’exécute :

Les chasseurs longent la côte dans de petits canaux aléoutiens, et s’avancent k quelques milles en mer, munis d’arcs, de dèches et de courtes javelines. Aussitôt qu’ils aperçoivent une loutre, ils jettent leurs javelines ou lancent leurs flèches ; on perce rarement l’animal ; il plonge aussitôt, et comme il nage avec beaucoup du vitesse, l’habileté du chasseur consiste à donner immédiatement au canot la même direction que celle qu’a prise la loutre. Dès que celle-ci apparaît de nouveau à la surface, on la vise encore, et la poursuite continue de la même manière, jusqu’à ce que la pauvre bète soit tellement lasse qu’on puisse aisément la percer.

Dans ces occasions, les loutres arrachent avec leurs dents les flèches qui les atteignent, et souvent, surtout lorsque leurs petits sont avec elles, se précipitent hardiment sur les canots et attaquent leurs ennemis avec les dents et les griffes. Plus le nombre des canots est considérable, plus la chasse est sûre ; mais à des chasseurs expérimentés deux suffisent. Ils courent souvent de grands périls, parce qu’ils s’avancent trop loin en mer où. des tempêtes viennent alors les surprendre. »

. LOUTRÉE s. f. (lou-tré). Coût. anc. Adjudication, obtention d’un objet mis aux euchères : Avoir loutrée. l| Quelques-uns écrivent ce mot ouTKBis, pensant que l’article aura été confondu abusivement avec le substantif.

LOUTRIER s. m. (lou-trié — rad. foutre). Chasseur de loutres, li On dit aussi loutreur.

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LOUTRIQUE adj. (lou-tri-ke — du gr. loutron, bain). Littér, Qualification donnée aux ouvrages grecs qui traitent des bains.

— s, m. Ouvrage grec sur les bains : Collection des loittriques. Il Auteur grec qui a écrit sur les bains.

LOUTROPHORE s. (lou-tro-fo-re — gr. loutrophoros ; de loutron, eau à laver, et da •pliera, je porte). Antiq. gr. Jeune garçon ou jeune fille portant une urne pleine d’eau pour les libations aux funérailles d’une personne de son sexe et de son âge : On plaçait des statues de loutrophores sur les lombes des jeunes viei-yes.

LOUTSK, ville de Russie. V. Luck.

LOUVAIN, en latin Lavanium, ville de Belfique, province de Brabant méridional, ch.-l. e l’arrond. de son nom, à 24 kilom. N.-E. de Bruxelles, sur la Dyle ; 31,975 hab. Tribunal de commerce ; collège royal ; école normale primaire ; Académie do peinture ; écolo de musique ; bibliothèque ; collections d’histoire naturelle et de minéralogie ; beau jardin botanique. Université catholique de libre exercice. Les bières de Louvain jouissent d’une réputation méritée ; aussi les brasseries constituent-elles l’une des plus anciennes et des plus importantes industries de la ville. Un certain nombre de femmes s’occupent du travail de la dentelle ; les tanneries et les corroieries sont les autres principales branches de l’industrie de Louvain. La population actuelle de la ville n’est plus eu proportion avec son étendue ; aussi l’enceinte, qui a 8 kilom. de circonfêrence, reiiferme-t-olle des jardins et des champs cultivés. Les rues les plus vivantes et les mieux tracées sont colles de Diést, de Malines, de Bruxelles, de Namur, du Parc, de Tirlemont et de la Station.

Selon Juste Lipse, Louvain, dont le nom apparaît pour la première fois dans l’histoire vers la fin du ixc siècle, doit son origine à un château bâti sur les bords de la Dyle pour garantir le pays des insultes des Normands. La ville fut entourée de murailles en 1165 et agrandie dans la Suite, notamment en 1361. Les ducs de Brabant habitèrent jusqu’au xnB siècle le château de Louvain. La ville commença à avoir des bourgmestres en 1219. Au commencement du xivo siècle, époque où Louvain, capitale du Brabant, comptait 200,000 hab., il ne s’y trouvait pas moins de 4,000 métiers à fabriquer le drap. Mais, comme dans les autres villes de la Flandre, les ouvriers de Louvain, jaloux des privilèges de la noblesse, se révoltèrent en 1382, et, vaincus par le duc Venceslas, abandonnèrent en grande partie cette ville où ils étaient en proie a la plus dure oppression et transportèrent leur industrie en Angleterre.

L’université de Louvain, fondée en 142G, fut pendant longtemps une des plus florissantes de l’Europe ; au temps de Juste Lipse elle était, dit-on, fréquentée par 6,000 étudiants. Supprimée en 1797, elle a été rétabliedepuis. Les Français s’emparèrent de Louvain en 1792, puis en 1794 et la réunirent» la France ; elle devint alors le chef-lieu d’un arrondissement du département de la Dyle.

Au premier rang des édifices de Louvain, il faut citer l’église Saint-Pierre, l’hôtel de ville, les églises do Sainte-Gertrude, de Saint-Jacques, des Dominicains, du Béguinage, etc. En voici la description :

L’église collégiale Suint-Pierre, construite au xt« siècle, fut deux fois détruite par l’incendie, en 1130 et en 1373. « L’église actuelle, dit M. Schayes, doit dater tout entière du xve siècle. Du reste, elle est bâtie d’un seul jet, et peu d’églises en Belgique présentent un ensemble aussi pur et aussi harmonieux que l’église de Saint-Pierre, comparable sous ce rapport avec la splendide église de Sainte-Waudru à Mons. Ces deux églises ont même une telle ressemblance entre elles qu’on les croirait bâties toutes les deux sur les plans du même architecte. • L’extérieur du monument est loin d’être aussi remarquable que l’intérieur où l’attention est surtout attirco par : les colonnes des piliers de la nef centrale ; le triforium découpé en quatre feuilles et â arcades trilobées ; le jubé, chef-d’œuvre d’architecture et d’ornementation en style gothique flamboyant ; le tabernacle, dont la flèche, haute de 12 mètres, sculptée avec une extrême finesse, se dresse à côté du maître-autel ; des peintures de l’école flamande ; un triptyque, représentant le Martyre de saint Érasme ; un autre triptyque de Quentin Massys, œuvre capitale dont le centre représente une Sainte Famille, un des volets, Joachim en prière, l’autre volet, la Mort de sainte Anne ; la chaire, sculptée en bois et ayant la forme d’un rocher ; les orgues, œuvre de Golphus, artiste célèbre du xvn« siècle.

L’hôtel de ville est la merveille de Louvain et une des curiosités architecturales de la Belgique. «Lorsque de.nos jours on jette les yeux sur ce monument, qui n’a peut-être d’égal pour la richesse de l’ornementation que l’Alhambra de Grenade, on s’étonne, dit M. Schayes, de la ’magnificence et de l’instinct de l’art qui distinguaient ces assemblées de marchands du xve siècle. Ces drapiers, ces forgerons, ces brasseurs se mirent à l’œuvre, et dix-sept ans suffirent pour doter la Belgique de la perle de l’art gothique, d’un bijou architectural qui semble plutôt fait pour être conservé dans une boîte de

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velours que pour être exposé aux injures du temps, aux brumes et aux pluies de l’Occident. » L’hôtel de ville de Louvain fut construit de 1448 à 1463 par l’architecte Matthieu de Layens. « Cet édifice, dit M. A.-J. Du Pays, est un quadrilatère isolé sur trois de ses faces ; sa façade, un peu plus large que haute, a 100 pieds et présente trois étages de fenêtres ogivales. Les entre-deux des fenêtres sont ornés de niches géminées, surmontées de dais sculptés à. jour. Les bases en culs-dé-, lampe de ces niches sont sculptées en basreliefs, retraçant des scènes bibliques avec toute la naïveté et la licence grotesque du moyen âge. Une balustrade découpée, surmontée de pinacles, borde le toit, qui est •très-élevô et porte trois rangées de lucarnes. Aux quatre angles de l’édifice Sont des tours octogones, garnies, à différentes hauteurs, de balcons en forme de corbeilles ; ces minarets, terminés en flèches pyramidales, sont des modèles d’élégance et de légèreté. Aux deux extrémités du toit, deux autres de ces minarets, n’ayant pas de tours pour support, dominent les quatre autres flèches et complètent cet ensemble aérien. » On remarquera a l’intérieur : une Adoration des Bergers, par Cossiers ; une Résurrection du Christ, par. Ottovenius ; deux beaux portraits, par Miereveldt ; un plafond peint par Leclerc, etc.

L’église de Sainte-Gertrude, fondée en 1200 par Henri Ier, est un monument disparate dans ses diverses parties. La plate-forme de la tour est surmontée de clochetons octogones et couronnée d’une flèche pyramidale en pierre percée à jour. Le principal objet de curiosité de Sainte-Gertrude, ce sont les stalles en bois de chêne du chœur ; elles représentent la Passion en vingt-huit compositions à encadrements gothiques très-finement fouillés. Ou y remarque encore un triptyque attribué à Ûrayer, et un curieux portrait on pied de sainte Gertrude.

L’église Saint-Jacques, fondée en 1200, incendiée on 1350 et reconstruite aussitôt après, renferme un beau tableau de Crayer, la Conversion de saint Hubert. Les autres églises de Louvain qui méritent d’êtro signalées sont : l’église Notre-Daine-des-Dominicains, beau spécimen d’architecture ogivale primaire ; l’église Saint-Michel, un des plus remarquables édifices élevés par les jésuites au xvno siècle ; l’église Saint-Quentin, ornée d’un tableau de Gaspard de Crayer, la Vierge, ■ l’Enfant Jésus et plusieurs saints, et l’église du (îrand-Bêguinage, divisée en trois nefs par des colonnes d’une ténuité extrême.

Parmi lesautrescuriositésdeLouvnin, noua signalerons : les Halles, siège de l’univorsité ; la bibliothèque, riche d’environ 70,000 volumes et garnie de belles boiseries ; le jardin botanique ; l’hôpital civil ; la Table rondo, bâtiment moderne occupé par la société de l’Académie de musique ; le château de César, dont il ne subsiste plus que des restes de fortilications et le grand puits.

LOUVAN1STE s. et adj. (lou-va-ni-sterad. Louvain). Géogr. Habitant de Louvain ;

2ui appartient à Louvain ou à ses habitants : es Louvanistes. L’es mœurs loovanistiîs.

LOUVARD ou LOUVART S. m. {lou-vardimin. de loup). Jeune loup eu âge de se nourrir sans l’aide de sa mère : On appelle louvarts les petits de la louve quand ils arrivent à l’âge de quatre à cinq mois et qu’ils peuvent gagner leur vie. (Toussenol.)

I.OUVAHD ou LOUVAUT (François), bénédictin et théologien français, né dans le Maine en 1661, mort en 1739. À dix-huit ans, il entra à l’abbaye de Saint-Meluine (Bretagne), et dut à son savoir comme helléniste d’être envoyé, en 1700, à l’abbaye de Saint-Denis, près de Paris, pour travailler a. une édition de Saint-Grégoire de Nnzianze. Lorsque parut la bulle Unigenitus, Louvard fut le premier membre de son ordre qui déclara ouvertement dans un écrit ne point vouloir y souscrire (1714). En se pinçant au nombre des opposants, Louvard attira sur lui des persécutions nombreuses, qu’il brava avec le plus grand courage et qui, loin do l’amener à résipiscence, ne firent que l’attacher davantage à ses idées. Après avoir été relégué dâus diverses maisons de son ordre en province, il fut, en vertu d’une lettro de cachet, transféré au château de Nantes et de lit à la Bastille (1728), où il resta cinq ans. Conduit ensuite à l’abbaye de Rcbais, il allait être arrêté de nouveau lorsqu’il s’enfuit on Hollande et se réfugia dans la Chartreuse do Schonaw, où il termina sa vie. On lui doit de nombreux écrits qui eurent beaucoup de retentissement, mais qui sont aujourd’hui complètement oubliés. Nous nous bornerons k citer : De la nécessité de l’appel des Églises de France au’futur concile (1717) ; Lettre au cardinal de Nouilles pour prouver que la constitution Unigenitus n’est recavable en aucune façon (1718) ; Relation abrégée de l’emprisonnement de dom Louvard (172S), etc.

LOUVARLOU s. m. (lou-var-lou). Ichthyol. Genre de poissons acanthoptérygieus, de la famille des sebmbéroïdes.

LOUVAT s. m. (lou-va). Mamhi. Jeune loup :

Au bout de quelque temps que messieurs les louval

Se virent loups parfaits

La Fontaine.

LOUVE s. f. (lou-ve — lat. lupa, même sens).