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ou moins importante sur les droits d’auteur d’une pièce à spectacle, par exemple un douzième, un huitième, et jusqu’à un sixième de ces droits. Ceci, après tout, est de stricte justice, car le chef machiniste a souvent plus fait pour la réussite de l’œuvre que les auteurs eux-mêmes, qui se sont bornés à lui donner des prétextes à décors et à trucs. Il est des hommes qui se sont fait en ce genre une véritable réputation, entre autres M. Sacré, aujourd’hui chef machiniste, qui a très-longtemps rempli cet emploi àl’ancien Cirque, où l’on jouait nombre de féeries et de pièces à spectacle, dans la conduite desquelles il avait fait preuve d’un talent des plus remarquables.

Les aides machinistes sont très-nombreux dans les théâtres où le machinisme acquiert toute son importance. Ils sont divisés en équipes diverses : équipe de la scène, équipe des dessous, équipe du cintre, selon l’endroit on ils sont employés. Pour donner une idée de l’importance de ce service en général, nous dirons que l’Opéra, en dehors de son premier et de son deuxième chef machiniste, de ses trois brigadiers du théâtre, du cintre et des dessous, emploie régulièrement vingt-Quatre menuisiers et charpentiers, trente-deux garçons machinistes et trente-cinq aides machinistes, et que Ce nombre déjà présentable était augmenté, pour la manœuvre du fameux vaisseau de l’Africaine, de cinquante ouvriers supplémentaires.

« Le marquis de Louvois, dit Castil-Blaze dans son livre : l’Académie impériale de musique, figurait alors (à l’époque de la Révolution) parmi les aides machinistes de l’Opéra-National. Il y fut admis sur sa bonne mine ; on l’employa plus tard au service des cintres. M. de Louvois aimait à conter cet épisode singulier de sa vie, disant que c’était un titre principal à faire partie, en 1841, de la commission des théâtres, dont nul mieux que lui ne pouvait connaître les rouages. L’aide machiniste quitta son poste élevé quand Robespierre fut obligé d’abandonner le sien. »

MACHINOIR s. m. (ma-chi-noir — rad.machiner). Techn. Outil de buis en forme de peigne, à l’aide duquel les cordonniers machinent, enduisent de machine le fil dont ils se" servent.

MACHINULE s. f. (ma-chi-nu-le — dimiû. de machine). Petite machine, il Peu usité.

MACHLAH s. m. (ma-kla). Grand manteau dont les Arabes s’enveloppent tout le corps : Je possédais déjà la pièce la plus importante du vêlement arabe, le machlah, manteau patriarcal, gui peut indifféremment se porter sur les épaules ou se draper sur la tête, sans cesser d’envelopper tout le corps. (Gér. de Nerval.)

MACHLE s. f. (ma-kle — du gr. machlos, lubrique). Entom. Genre de blapsides, à corps dur et velu, qui habitent le Cap de BonneEspérance.

MACHLIS s. m. (ma-kliss). Maram. Syn.

d’ÉLAN.

— Bot. Genre de plantes, de la famille des composées tribu des sénécionidées, qui croissent daiis l’Inde.

MACHLOSYNE s. f. (ma-klo-zi-ne — gr. mac/dosuiiê ; de machlos, lubrique). Méd. Nymphomanie, fureur utérine.

MACHO adj. ra. (ma-cho). Métrol. Usité seulement dans l’expression Quintal macho, Poids espagnol de 150 livres.

MACHOIRAN s. m. (ma-choi-ran). Ichthyol. Espèce de salmone, dont la vessie natatoire sert à Cayenne pour l’aire de ta colle de poisson.

MÂCHOIRE s. f. (mâ-choi-re — rad. mâcher. L’ancienne langue disait maiselle, du latin maxilla, mâchoire, qui se rattache, sans passer par l’intermédiaire du latin masticare, au grec massé pour muksâ, broyer, pétrir, et à la racine sanscrite makch, frapper, battre). Zool. Pièce osseuse, double chez tous les animaux vertébrés, et dans laquelle sont implantées les dents : Mâchoire inférieure. Mâchoire supérieure. Samson tua mille Philistins avec une mâchoire d’âne. La mâchoire inférieure est ta seule qui ait du mouuement dans l’homme et dans les animaux. (Buif.) il Appareil double et symétrique, qui se meut horizontalement en avant de la bouche des insectes, et leur sert à triturer les aliments.

— Fam. Personne inhabile ou maladroite : Votre peintre est une mâchoire.

Jouer, travailler, s’escrimer des mâchoires ; remuer les mâchoires, occuper ses mâchoires, Manger : Le solitaire, me voyant si bien jouer ces mâchoires, me dit ; Courage, mon enfant, ne ménage point mes fruits. (Le Sage.)

Bâiller à se démantibuler, à se décrocher, à se démonter la mâchoire, Bâiller beaucoup, ouvrir fort la bouche en bâillant.

Avoir la mâchoire lourde, S’exprimer lourdement ou malaisément, comme si l’on avait peine à remuer la mâchoire.

— Paihol. Mal de mâchoire, Maladie particulière à la Guyane, qui fait périr beaucoup d’enfants peu de temps après leur naissance.

— Mar. Sorte de fourche ou de croissant arrondi placé à l’extrémité de quelques organes, comme la corne d’artimon, du gui, etc., pour leur permettre de s’axc-bouter solidement sur leur mât respectif.

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— Techn. Pièce double, dont on peut à volonté rapprocher les parties, pour saisir et maintenir quelque objet : Les mâchoires d’un étau, d’une tenaille, il Sorte d’étau qui saisit la pierre à feu, dans les armes à pierre, il Gorge d’une poulie. Il En terme de treillafeur, Equerre de fer placée sur le devant du ressoir.

— Syn. Mâchoire, une, balourd, bâte, buse, butor, cruche, ganache, ignorant, lourdaud. V. ÂNE.

— Encycl. Zool. Chez tous les animaux vertébrés, on distingue une mâchoire supérieure et une mâchoire inférieure. Chez les mammifères, la mâchoire inférieure seule est mobile et seule exécute les mouvements nécessaires à la mastication, au moyen d’un ensemble de muscles et de nerfs spéciaux. La mâchoire supérieure est composée de deux os qui se réunissent sur la ligne médiane et forment, par leur prolongement supérieur, la voûte du palais, les fosses nasales, etc., tandis que la partie inférieure est renflée par un rebord où les dents sont insérées.

Chez les insectes, le nom de mâchoire est donné à des parties de la bouche qui servent à diviser les aliments. Elles sont disposées par paires et se meuvent, non plus de bas en haut, mais horizontalement. On les distingue en mandibules, sortes de mâchoires supérieures, qui généralement sont plus fortes que les autres, et en mâchoires proprement dites, qui ne sont nettement caractérisées que chez les insectes broyeurs.

— Anat. humaine. Les mâchoires sont au nombre de deux, distinguées, à cause de leur situation, en supérieure et en inférieure. La mâchoire supérieure est immobile ; elle est formée de treize* os joints ensemble par juxtaposition et parengrenure avec ceux du crâne, six de chaque côté et un au milieu : l’os maxilfaire supérieur, le zygomatique, l’os unguis, l’os du nez, le palatin, le cornet inférieur nasal, et au milieu, le voraer. La mâchoire inférieure est formée par un seul os, le maxilfaire inférieur.

L’os maxillaire inférieur forme une des arcades alvéolaires, limite latéralement la cavité buccale, dont le plancher se trouve inscrit dans sa concavité, donne insertion à un grand nombre de muscles qui servent à la mastication, à la déglutition, à la phonation, etc. La portion horizontale de cet os présente une épaisseur qui n’est pas la même dans toute son étendue : la partie la plus mince est celle qui correspond aux angles de la mâchoire ; l’os se renfle ensuite au niveau des dernières dents molaires, diminue vers la première petite molaire et la canine, et se rende de nouveau vers la symphyse. Ainsi, le point le plus faible de toute la portion de l’os antérieur aux branches est celui qui correspond aux dents canines et aux premières petites molaires ; la portion la plus épaisse est celle qui correspond à la symphyse ; c’est à cette différence qu’il faut attribuer en grande partie la rareté des fractures sur la ligne médiane.

La mâchoire inférieure s’articule avec l’os temporal par son extrémité postérieure et supérieure. Elle peut se porter en avant horizontalement, et les ptérygoïdiens externes

sont les agents de ce mouvement. La contraction d’un seul de ces muscles cause un déplacement latéral, par suite duquel le menton est porté de côté. Dans le mouvement d’abaissement de la mâchoire, chaque condyle roule d’arrière en avant dans la fosse du temporal, puis sous la racine transverse de l’apophyse zygomatique. L’os décrit un double arc de cercle autour d’un axe qui passerait transversalement d’une branche à l’autre, au niveau des trous dentaires.

— Pathol. et Chir. l° Mâchoire supérieure. Les os courts et irréguliers de la mâchoire supérieure, solidement articulés entre eux, et comme enclavés dans ceux du crâne, ne paraissent être susceptibles, au premier abord, que de fractures directes. On possède un grand nombre de cas dans lesquels ces os ont été brisés par des corps contondants, comme des pierres, des coups de bâton, des projectiles lancés par la poudre à canon, etc. ; néanmoins, ils peuvent aussi, dans quelques circonstances, se briser par te mouvement que leur transmettent les os voisins qui ont supporté immédiatement le choc. Les fractures de la mâchoire supérieure sont faciles à reconnaître à la mobilité de la totalité ou d’une portion seulement de l’arcade dentaire supérieure, à la crépitation des fragments, aux douleurs vives que produit la pression des corps durs mis entre les mâchoires, aux ecchymoses de la base des orbites ou des autres parties de la face au niveau desquelles les os sont brisés. L’existence de la fracture étant constatée, lorsqu’il y a déplacement des fragments, il faut avec les doigts tâcher de les replacer dans leur situation naturelle. Si ces fractures existent sans déplacement, elles n’exigent aucun pansement particulier. Les malades atfectés de fractures de la mâchoire supérieure doivent garder le silence le plus absolu et ne prendre que des aliments liquides. Quelquefois ces fractures déterminent des accidents mortels, surtout quand elles sont compliquées de lésions du crâne et du cerveau.

Les plaies produites par des armes à feu sont très-fréquentes et souvent très-graves.

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La mâchoire supérieure peut être traversée dans différentes directions par des balles qui y produisent peu de désordres, peu d’éclats, peu d’esquilles. Ces balles peuvent’y rester enclavées et perdues. Dans ce cas, la maladie est assez simple, et le malade peut guérir assez promptement. Dans d’autres circonstances, les os de la mâchoire supérieure sont fracassés, et des portions plus ou moins considérables sont détachées et enlevées. On a souvent vu de gros projectiles, et même des coups de pistolet ou de fusil tirés à bout portant, enlever la mâchoire supérieure presque en totalité. On conçoit toute la gravité d’une pareille lésion. La mort arrive souvent presque immédiatement ou en peu de temps, et si le malade se rétablit, il se développe des inflammations considérables, suivies de suppurations abondantes, et des fistules qui ne cessent que lorsque toutes les portions d’os nécrosées sont détachées et sorties. Mais une chose digne de remarque, c’est que les désordres de la mâchoire supérieure sont infiniment moins graves que ceux de la mâchoire inférieure. On trouve, dans les annales de la chirurgie militaire, des observations d’individus blessés de la manière la plus grave à la mâchoire supérieure et qui ont guéri. Le sinus maxillaire est souvent ouvert dans ces blessures et, dans un assez grand nombre de cas, il s’y loge des balles. Il faut donc, quand on soigné de pareilles lésions, examiner et sonder le sinus maxillaire, afin de ne pas s’exposer à y laisser un corps étranger pour lequel il faudrait peut-être plus tard pratiquer une opération.

Les tumeurs qui "peuvent se développer dans la mâchoire supérieure offrent les mêmes caractères pathologiques et réclament les mêmes moyens thérapeutiques que celles de la mâchoire inférieure ; elles sont moins nombreuses. On leur fera d’ailleurs l’application de ce qui va être dit touchant les tumeurs de la mâchoire inférieure.

L’ablation de l’os maxillaire supérieur est une opération assez récente, mais pratiquée déjà un assez grand nombre de fois avec succès, et considérée aujourd’hui comme une opération régulière. Ou en attribue l’idée et la première exécution à Dupuytren ; mais c’est à Gensoul qu’appartient l’honneur d’avoir introduit cette grave amputation parmi les opérations praticables et réglées. Velpeau, tout en faisant remonter au xvne et au xvin« siècle les premières opérations de ce genre, reconnaît cependant que a le mérite de Gensoul est d’avoir imaginé un procédé qui permet de désarticuler la mâchoire d’après des règles fixes et précises, au lieu de 1 exciser ou de l’amputer, comme l’ont fait Dupuytren, "Wattmann, Graefe, Chélius, Liston, etc. «

L’ablation de la mâchoire supérieure d’après le procédé de Gensoul a lieu en faisant d’abord une incision’ verticale, étendue depuis le grand angle de l’œil jusqu’à ta lèvre supérieure, qu’on divise au niveau de la dent canine ; deux autres incisions sont faites, l’une se prolongeant vers l’oreille, et l’autre descendant d’environ un centimètre en dehors de l’angle externe de l’orbite jusqu’au point de la terminaison de la seconde. Il en résulte un lambeau qu’on dissèque et qu’on renverse sur le front. L’os ainsi découvert, on commence, à l’aide du ciseau et du maillet, la section de l’arcade orbitaire externe, puis on coupe l’apophyse zygomatique de l’os malaire." On attaque ensuite T’attache interne et supérieure ; pour, cela, on applique un ciseau très-large au-dessous de l’angle interne de l’œil, et on lui fait traverser la partie inférieure de l’os unguis et de la face orbitaire de l’ethmoïde. L’apophyse montante est séparée de la même manière de l’os du nez qui lui correspond. On détache avec un bistouri toutes les parties molles qui unissent l’aile du nez à’ la mâchoire supérieure ; on arrache la première dent incisive de l’os que l’on veut enlever, et l’on glisse un ciseau entre les deux maxillaires. Enfin on détruit les adhérences de l’apophyse ptérygoïde, on coupe le nerf maxilfaire supérieur, et, prenant un point d’appui, on fait basculer l’os maxillaire dans la bouche. Il ne reste plus qu’à diviser, soit avec les ciseaux courbes, soit avec le bistouri, toutes les parties molles qui tiennent encore à l’os. La cavité résultant de l’opération est formée en dedans par la cloison des fosses nasales ; en dehors par le tissu cellulaire qui se trouve sous le muscle buccinateur ; en haut par le muscle abaisseur de l’œil et le tissu adipeux de l’orbite ; en arrière, on aperçoit l’arrière-gorge par-dessus le voile du palais. Avec le maxillaire, on a enlevé partie du malaire, de l’unguis, de l’ethmoïde, du palatin, et le cornet inférieur. L’opération est assez prompte ; dans un cas, elle n’a duré que deux minutes et demie. Elle est aussi bien moins grave qu’on ne le croirait : Gensoul l’a faite huit fois sans perdre un seul de ses malades. Dans quelques cas rares, on est obligé de lier une ou au plus deux petites branches artérielles. Le seul accident possible de l’opération est la chute du sang dans la, gorge ; c’est pour cela qu’il faut opérer le malade assis, et commencer par détacher l’os malaire. Cette opération sera surtout mise en pratique dans les cas de tumeurs de mauvaise nature.

— 2° Mâchoire inférieure. Pour que la luxation de la mâchoire inférieure puisse avoir lieu, il faut que la branche de l’os maxillaire

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inférieur qui supporte le condyle fasse, avec la base du crâne, un angle aigu en arrière et obtus en avant. Dans l’état ordinaire, c’est le contraire qui a lieu. En raison de la disposition des branches, qui sont presque horizontales par rapport an corps de la mâchoire chez les enfants, les luxations sont impossibles dans les premières années de la vie. Cette disposition anatomique se reproduit en partie chez les personnes qui ont perdu toutes leurs dents. L os maxillaire inférieur ne peut se luxer que dans un seul sens ; c’est en avant, au-dessous, puis au devant de la racine transverse de l’arcade zygomatique, que le condyle de la mâchoire peut être porté, en abandonnant la cavité gténoîde du temporal. Le plus souvent, les deux condyles sont luxés à la fois ; dans quelques cas, un seul abandonne sa cavité articulaire, et l’autre conserve ses rapports naturels. On appelle luxation bilatérale, ou simplement luxation de la mâchoire, celle dans laquelle le déplacement a lieu des deux côtés, et luxation unilatérale celle qui n’a lieu que d’un seul côté. Quant à la luxation incomplète, elle a été niée par beaucoup d’auteurs ; mais A. Cooper l’a parfaitement établie. « De même qu’à l’articulation fémoro-tibiale, dit-il, le fémur glisse quelquefois sur les cartilages semi - lunaires, ainsi les condyles de la mâchoire semblent quelquefois quitter le cartilage inter-articuluire de la cavité glénoïde du temporal, et glisser au devant de son rebord ; la mâchoire est alors immobile, et la bouche légèrement ouverte. Ce déplacement se réduit d’ordinaire par les seuls efforts musculaires ; mais je l’ai vu persister pendant longtemps, et cependant la mobilité de la mâchoire ainsi que la faculté de fermer la bouche ont été recouvrées. Cette espèce de déplacement reconnaît pour cause le relâchement des ligaments. Le malade éprouve une impossibilité soudaine de fermer la bouche entièrement, et une légère douleur correspond au côté du déplacement. La force destinée à opérer la réduction doit être dirigée verticalement, de manière à séparer la mâchoire du temporal, et à permettre au cartilage de se replacer sur le condyle. Dans le cas de "relâchement extrême des ligaments, on perçoit au devant de l’oreille, dans l’articulation temporo-maxillaire, une sensation de craquement accompagnée de douleur, qui est causée par la rentrée subite du condyle dans la cavité articulaire, d’où la laxité des ligaments lui avait permis de s’échapper. Cette sensation est surtout fréquente chez les jeunes femmes. Le fer et les liniments stimulants sont les médicaments les plus propres à assurer leur guérison. On peut recourir aux douches et aux vésicatoires au devant de l’oreille quand la maladie dure depuis longtemps. • C est sans doute à cette variété qu on doit rapporter les remarques suivantes : « Il arrive quelquefois, dit Monteggia, que pendant la mastication de corps gras et durs, ou pendant le rire immodéré ou le bâillement, on éprouve une sorte de dérangement dans les condyles de la mâchoire, ce qui dépend peut-être d’une action convulsive, désordonnée des muscles, ou d’une distension violente des ligaments, sans luxation véritable. On éprouve alors une douleur vive qui dure pendant plusieurs jours et se dissipe ensuite par le repos. •

Dans la luxation bilatérale, la bouche est béante ; elle ne peut être fermée ni par les efforts du malade, ni par une pression exercée sur le menton. La mâchoire est allongée en avant, les dents dépassent l’arcade dentaire supérieure, le menton est avancé et abaissé, les mouvements sont extrêmement limités ou nuls, les joues sont aplaties par l’effet du tiraillement des muscles ; il existe une cavité accidentelle anti-auriculaire, et une tumeur sous-zygomatique formée par l’apophyse coroiioïde ; il y a écoulement de la salive si la lésion est récente : ce caractère manque souvent dans la luxation ancienne. Enfin on observe la difficulté de la parole et de la déglutition, la soif, une douleur pré-auriculaire.

Dans la luxation unilatérale, on observe également l’impossibilité de fermer la bouche ; mais ici la bouche n’est pas aussi largement ouverte que dans la luxation des deux condyles. Le diagnostic est facile : le menton est déjeté du’côté opposé à celui de la luxalion, les dents incisives inférieures débordent en avant des supérieures et sont déviées de l’axe de la face.

Dans le moment où la luxation de la mâchoire inférieure vient d’avoir lieu, l’ouverture de la bouche est très-grande, et la distance qui sépare les deux arcades dentaires est considérable ; mais, peu de temps après, cette distance diminue, les doux mâchoires sa rapprochent, et les dents incisives de chacune. d’elles se fixent a une distance d’environ quatre centimètres. Quand la luxation n’a lieu que d’un seul côté, le rapprochement immédiat des mâchoires conduit le sommet de l’apophyse coronoïde vers la base de l’éminence uialaire de l’os maxillaire supérieur, qu’elle touche le plus souvent, et en même temps la dernière dent molaire supérieure du côté do la luxation appuie sur la partie la plus déclive du côté interne du bord antérieur de l’apophyse coronoïde. On a vu des exemples d’une telle immobilité de la mâchoire, dans ia situation où la luxation l’avait placée, quo l’ankylose en a été la suite.

Il existe des causes prédisposantes de la