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lères et verreries de laVendée. Le canal de Luçon, navigable pour les allèges de 60 à 80 tonneaux, qui remontent jusque dans le port de la ville, favorise l’exportation des riches produits des environs, qui consistent principalement en grains, fèves, bois de construction, merrains, cercles, poterie, vins, etc. Luçon est une ville assez grande, mais mal percée, triste malgré une certaine activité commerciale, et entourée de marais qui en rendent l’air malsain. Le seul édiiice qu’on y remarque est la cathédrale, grande église gothique, composée de trois nefs spacieuses et surmontée d’un beau clocher à flèche travaillé à jour, d’une hauteur prodigieuse. Dans le palais épiscopal on a conservé la chambre de Richelieu, dont la voûte en bois, cintrée, est couverte d’écussons aux armes du cardinal. Aux. environs de la ville on a découvert quelques médailles gallo-romaines.

Luçon doit son origine à un monastère fondé par saint Philibert, ruiné par les Normands, et rebâti quelque temps après par Ebbes, évêque de Limoges. Le comte Gui, qui avait épousé la tille de Robert, duc de Bourgogne, commença la construction de la ville en 10C8, et brûla l’abbaye, qui fut réparée en 1001. Le pape Jean XXII érigea cette abbaye en évêché par une bulle du 13 août 1317. Les guerres de religion qui désolèrent la France au xvie siècle n’épargnèrent point Luçon, qui fut dévastée k plusieurs reprises par les deux partis. Le 23 juin 1793 et le l«r octobre de la même année, les armées de la République remportèrent sous les murs de Luçon de brillants avantages sur les Vendéens.

LUÇON (canal de), voie navigable de France, dans le département de la Vendée. Ce canal prend son origine au port de Luçon, traverse les marais desséchés de Froissy et de Saiiit-Michel-en-1’Herm, et se termine à l’Atlantique, après un parcours de 14,185 mètres. Il n est aliinenié que par les eaux de la mer en temps de sécheresse ; mais, pendant la saison des pluies, il sert d’évacuation supplémentaire aux eaux du bassin de la Vendée, avec lequel il communique par le canal navigable, du, la Ceiiiture-des-flollandais, et dont on l’isole à volonté parle barnige de la Coupe, afin d’empêcher à l’occasion l’invasion de l’eau de mer, ou son mélange avec les eaux douces du marais, en temps d’étiage. Le tirant d’eau normal du canal de Luçon est de 3 mètres ; la charge moyenne, de 45 tonnes, et la charge maximum, de 85 tonnes.

LUÇON, LUZOK ou MANILLE, appelée aussi quelquefois MOUVELLK-CAST1LLE, île de l’O-. céanie, dans la Malaisie, la plus importante et une des plus septentrionales de l’archipel des Philippines, baignée par la mer de Chine à l’O. et le grand Océan équinoxial à l’E. ; entre 12» 30’ et 18" 45’ de lat. N., et 117» 20’ et 1210 50’ de long. E. ; 2,000,000 d’hab. Ch.-l., Manille.

Luçon forme deux presqu’îles, unies par un isthme de 12 kilom. de largeur ; la plus grande a 160 kilom. de largeur moyenne ; l’autre, située au S.-E., n’a que 80 kilom. La longueur de nie entière est de 800 kilom., du N.-O. au S.-E., et sa plus grande largeur de 420 kilom. La côte septentrionale offre une vaste baie comprise entre le cap Engailo, à l’E., et la pointe Cabicunga, à l’O. La côte occidentale présente la pointe de Luçon, la baie de Manille, et se termine au S. par la pointe Santiago ; de là jusqu’à la pointe Calaan, la côte S.-O. court généralement à l’E.-S.-E., en dessinant les deux grandes baies à l’entrée desquelles sont les îles Marinduques et Burias. Sur la côte orientale s’ouvrent la baie de San-Miguel et celle de Lamon, qui n’est que le fond d’un large golfe en avant duquel est l’Ile de Polillo. Les récifs et des Ilots sonfî répandus sur une grande partie des côtes. Une chaîne de montagnes parcourt l’Ile dans sa longueur, et envoie dans divers sens un grand nombre de rameaux. Les pointes les plus remarquables sont : les monts Arayat, Tayabas, Saint-Cristoval, Labat et Albay : Ce dernier, situé dans la partie S.-E. do la presqu’île de Camarines, est un volcan terrible. En général, l’île est volcanique, et des tremblements déterre y ont souvent porté la désolation : on se souvient surtout de ceux de 1050, 1754 et 1824. Les cours d’eau les plus considérables sont le Tayo, au N., et le Riù-Grande, le Chiquito et la rivière de Manille, à l’O. Au milieu de l’île est le vaste lac de Bay.

Le climat de Luçon est généralement humide ; il n’est pas aussi chaud que la latitude pourrait d’abord le faire croire. Le N. et le N.-E. de l’Ile, exposés à toute la violence de la mousson, jouissent pendant cinq mois de l’année d’un climat tempéré. Mais vers la fin d’avril, la température s’élève rapidement ; bientôt les chaleurs deviennent accablantes, et l’air ne se rafraîchit un peu qu’après les premières pluies. Pendant les six mois qui suivent, c’est une série continuelle de chaleurs excessives et de pluies abondantes. Alors les rivières débordent ; les pirogues parcourent la campagne et les rues basses des villes. En octobre et en novembre, le temps se remet peu à peu ; quelquefois la transition s’opère brusquement, à la suite d’un de ces ouragans qui inversent les maisons, brisent des arbres énormes et ne s’apaisent qu’après avoir tout ravagé. La végétation se développe, dans cette saison, avec une surprenante vigueur. Le sol est presque par

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tout d’une fertilité prodigieuse : le coton, l’indigo, le sucre, le riz, le tabac, le café y réussissent parfaitement. Il y a plusieurs espèces de palmiers, des cocotiers et des cassiers, du bois de sandal, des ébéniers et divers bois de construction. Malheureusement, l’agriculture de ce pays si fertile est encore dans l’enfance, grâce à la mauvaise administration des Espagnols. Sur la majeure partie de l’Ile, toutes les montagnes sont couvertes de forêts magnifiques, mais inexploitées. Des troupeaux de chevaux, de bœufset de buffles sauvages" errent en liberté dans ces vastes domaines. Il y a aussi des houillères à la surface du sol ; mais loin de songer à les exploiter, on n’a même pas cherché à en connaître l’étendue. Des mines de fer et de cuivre à peine connues complètent la richesse minéralogique de cette île sLfavorisée de la nature.

Les principaux objets d’exportation sont : l’indigo, l’ébène, le café, le poivre, le riz, le sucre et les perles. Le commerce languit, écrasé par des droits élevés. L’importation, qui se fait surtout par navires anglais, consiste en étoffes, quincaillerie et machines. Les Américains apportent des farines, des salaisons et des approvisionnements de navire. Le commerce avec la Chine, Singapour, Batavia, les Moluques, etc., se fait en grande partie par des caboteurs espagnols, qui ne soutiennent la concurrence étrangère que grâce à des droits différentiels fort élevés. Il arrive de Bordeaux quelques marchandises de pacotille, des articles de mode, d’orfèvrerie et de parfumerie. On a essayé, mais sans beaucoup de succès, le placement des indiennes du Haut-Rhin. Enfin l’Espagne envoie chaque année trois ou quatre navires chargés de vin.

La population se compose d’Espagnols, de nègres aborigènes, de Malais, de métis et de créoles. Les Espagnols se partagent en Espagnols venus d’Europe, et Espagnols nés dans la colonie. Ces derniers diffèrent peu des métis, et toute leur apparence physique donne un énergique démenti à la prétention qu’ils ont de descendre, sans mélange aucun, de familles anciennement établies dans l’île. Quelques tribus indépendantes, en dehors par conséquent des recensements, errent dans les forêts et les régions les ptus montagneuses et les plus inaccessibles de Luçon ; on les désigne sous les noms de Tinguiurœs et d’Igorotes, Negritos ou Altas. Les premiers occupent les montagnes orientales de l’île, dont ils cultivent les vallées abritées. Us sont grands et assez bien faits, à peine vêtus, toujours armés. Ils s’occupent de labourage, de chasse et de pêche ; leurs femmes fabriquent elles-mêmes des pièces de coton dont elles se couvrent. Quant aux Altas, Negritos ou Igorotes, ce sont de véritables nègres, répandus par toute l’île, dont ils sont sans doute les plus anciens habitants. Ils vivent nus, par tribus’de quelques familles, sans apparence de gouvernement ni de religion, au milieu des plus épaisses forêts, sur les flancs des montagnes les plus escarpées. Habiles à manier l’arc et la flèche, seules armes qu’ils possèdent, ils vivent du produit de leur chasse, dont ils viennent quelquefois échanger le superflu dans les villages les plus rapprochés. La population de l’intérieur, du nord et de l’est de Luçon, n’a que bien peu de relations avec les Espagnols. Ce sont des gens doux et indolents. Livrés à eux-mêmes, ils ne travaillent que quand ils y sont forcés par la faim. Ils se nourrissent de riz, auquel ils ajoutent un peu de poisson, quelques crustacés ou des coquillages. Ils ne boivent ordinairement que de l’eau, quelquefois du vin d6 coco ; ils s’enivrent très-rarement. Tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains du capitaine général, qui est secondé par le segondo cabo, ofricier général particulièrement chargé de l’armée coloniale. Le

conseil de la real audiencia, que le capitaine général doit consulter dans certains cas, est composé d’un président et de quatre membres ; c’est un tribunal suprême qui juge en dernier ressort toutes les contestations. Dans les circonstances extraordinaires, le capitaine général peut convoquer la junta real, composée de la audiencia, des chefs militaires, de l’archevêque, do l’intendant et de 1 agent comptable général. Chaque province est gouvernée par un alcade, à la fois ministre civil, juge et commandant militaire. La puissance religieuse est exercée par l’archevêque et par leà trois évêques de Na-Segovia au N., de Cacoas à l’E., et de Zébu.

■ Le clergé est en grande partie régulier. Les religieux occupent les cases les plus riches et y vivent en grands seigneurs, dans l’abondance "et le plaisir, quand ce n’est pas dans la débauche. L’instruction publique, plus que négligée du pouvoir, est entièrement abandonnée au clergé espagnol.

Le3 revenus de la colonie, qui n’atteignaient pas un ■ million de piastres il y a soixante ans, dépassent aujourd’hui la somme da 3 raillions. L’impôt foncier n’existe pas dans la colonie ; le seul impôt direct est celui de la capitation, qui est de 12 réaux environ par tribu de cinq individus. Les cabezas perçoivent, en même temps que la capitation. l’impôt du culte, qui s’élève à A réaux par tribu. Parmi les impôts indirects établis dans l’Ile, celui sur le tabac s’élève à plus de 2 millions et demi de piastres. L’exportation des cigares, qui avait considérablement di LUCQ

minué, à cause de la négligence que l’on apportait à leur fabrication, a repris plus d’activité depuis quelque temps. Il n’y a dans l’île que trois manufactures de cigares, dont deux à Manille et une à Cavité ; la grande manufacture où l’on fait tous les cigares de qualité supérieure compte plus de sept mille ouvriers et ouvrières ; les deux autres ont chacune plus de deux mille ouvriers et ouvrières. Les travaux publics se bornent à peu près à la réparation et à l’entretien des fortifications. Les voies de communication sont très-négligées. Loin de travailler à faire naître l’industrie, à développer le commerce, à favoriser des échanges, seuls capables de donner une valeur à tout le superflu de ce riche pays, on a jusqu’ici persécuté sourdement tous les hommes auxquels leurs goûts ou leur position permettraient de tenter quelque grande entreprise industrielle.

La partie espagnole de l’Ile se divise en quinze corregimientos ou provinces. Les principales villes sont : Manille, Boulacan, Malolos, Lauga, Nueva-Cacérès, Taal.

Luçon fut, avec les autres Philippines, découverte en 1521 par Magellan. Michel Lopez de Legaspi s’en empara pour l’Espagne, en 1571.

LUÇONNOIS, OISE s. et adj. (lu-so-noi, oize), Géogr. Habitant de Luçon ; qui appartient à Luçon ou à ses habitants : Les Luçonnois. Le commerce luçonnois.

LUCOTTE (Edme-Aimé, comte de), général français, né à Dijon en 1770, mort en 1815. Il était lieutenant-colonel, lorsqu’il fut employé à la répression des mouvements contre-révolutionnaires de Lyon et de Marseille. On sait qu’il refusa de faire feu sur les insurgés et qu’il fut pour ce fait exilé à Chambéry. Il lit ensuite la première campagne d’Italie sous Bonaparte, et, nommé général de brigade, défendit avec intrépidité la place d’Ancône (1799). Le roi Joseph, qu’il suivit à Naples et en Espagne, le lit général de division et gouverneur de Séville. En 1814, après avoir contribué vaillamment à la défense de son pays,

! se-soumit à Louis XVIII, puis, au retour de

Napoléon, embrassa avec ardeur la cause impériale. Mis à la demi-solde à la seconde Restauration, il fut compris dans le corps royal d’état-major, et s’éteignit dans l’obscurité.

LUCOTTE DU TILLIOT (Jean-Baptiste), antiquaire et érudit français. V. Du TilliOt.

LUCQ, bourg et commune de France (Basses-Pyrénées), canton de Monein, arrond. et à

13 kilom. N.-O. d’Oloron, sur le Layon, dans un pays de landes ; pop. aggl., 480 hab.pop. tôt., 2,208 hab. Tannerie. Ce bourg possède une belle église paroissiale du style roman, bâtie au xc siècle et classée au nombre des monuments historiques. Les parties les plus remarquables de cet édifice sont les trois absides richement sculptées qui la terminent, et, dans la nef, un beau sarcophage en marbre blanc, du vio ou vue siècle. On voit aussi à Lucq les ruines d’un ancien château.


LUCQUES, en latin Luca, en italien Lucca, ville du royaume d’Italie, autrefois capitale de l’ancien duché de Lucques, actuellement chef-lieu de la province de l’arrondissement de son nom et de deux mandements (cantons), sur l’Ozorra, bras du Serchio, à 55 kilom. N.-O. de Florence, à 1,392 kilom. S.-E. de Paris, par 43» 50’ de latit. N. et 8» 9’ de longit. E. ; 65,435 hab. Archevêché ; résidence des autorités civiles et militaires de la province, tribunaux, université, collège CartoLudoaico, école de peinture ; Académie des sciences, lettres et arts, fondée en isoâ par la princesse Bacciochi ; deux bibliothèques, jardin botanique. Fabrication de soieries, velours, draps, lainages, fez, couvertures de laine, toiles de chanvre et de coton, papier, etc. Lucques fait un commerce considérable en soie et en’ huile d’olive de son territoire, réputée la meilleure de l’Italie ; en céréales, fruits, graines oléagineuses et bois à brûler. L’importation consiste principalement en poisson salé, denrées coloniales, vin, charbon, etc. Depuis l’établissement du chemin de fer de Livourne à Pistoia, dont Lucques est une des principales stations, le mouvement commercial et l’industrie de cette place tendent à se développer considérablement. Les opérations de Lucques avec l’étranger, qui se faisaient autrefois par le petit port de cabotage de Viareggio, s’effectuent maintenant par le port libre de Livourne, avec lequel le chemin de fer met Lucques en communication.

Lucques, située dans une plaine fertile, près de la rive gauche du Serchio, est entourée de remparts percés de quatre portes et formant de magniriques boulevards plantés de platanes, de trembles et d’acacias qui cachent la ville comme dans un nid de verdure. « Quand ou approche de Lucques, dit M. Du Pays, on n’en aperçoit rien, que le clocher carré du dôme qui domine. Du haut de ses boulevards, qu’on peut parcourir en voiture, la vue s’étend sur une plaine verdoyante et fertile, couverte d’arbres et bordée du côté du nord, par une chaîne de montagnes à peu de distance, La ville a 3 milles de circuit ; elle est bien bâtie ; les rues sont bien percées et bien aérées. »

Le plus remarquable édifice de Lueques est la cathédrale Saint-Martin, fondée on 1060 par l’évêque Badagio, qui fut pape sous le nom d’Alexandre H, et altérée par des addi LUCQ

tions et des restaurations. L’ensemble du monument rappelle l’architecture française du xnie siècle. La façade, élevée par Guidetto en 1204, offre trois galeries à arcades superposées. Les sculptures du portique représentent les douze mois et des sujets tirés de l’histoire de saint Martin. Sur les murs sont flfurés des griffons, des lions, des serpents, es cerfs, des aigles, des guerriers et divers ornements. Les sculptures qui décorent la dessus des portes représentent : Saint Régu~ lus en controverse aoec les ariens • une hescente de croix, par Nicolas de Pise, et une Adoration des mages qui passe pour être l’œuvre de Jean de Fise. L intérieur du monument a la forme d’une croix latine ; il se divise en trois nefs. On y remarque : une Nativité, de D. Passignano ; une Adoration des mages, de Fed. Zucchero ; une Cène, du Tintoret ; un Crucifiement, de Passignano ; une belle chaire en marbre (xvo siècle), de Matteo Civitali ; une Madone et des Saints, par Ghirlandajo ; une croix du xivo siècle, excellent ouvrage d’orfèvrerie ; le monument en marbre de Carrare du Père da Noceto, secrétaire de Nicolas V, par Matteo Civitali ; le tombeau et le buste du comte Dom. Bertini, par Matteo Civitali ; l’autel de saint Régulus, en porphyre et eu marbre, avec huit colonnes ; les statues de saint Sébastien et de saint Jean-Baptiste, par Matteo Civitali ; l’auiel de la Liberté, érigé en mémoire de la délivrance du joug des Pisans ; les statues de saint, Pierre et de saint Paul, par Jean Bologne ; Sainte Péironille, belle peinture de Daniel de Volterre ; le monument, en marbre de Carrare, d’Ilaria del Cnretto, épouse de Paolo Guinigi, par Jac. délia Quercia ; une Madone avec des saints et un ange qui joue du luth, œuvre admirable de Frà Bartolommeo ; une petite chapelle en marbre, richement décorée, dans laquelle se voient la statue de saint Sébastien, par Matteo Civitali, et un crucifix qui, selon la tradition, a ététrouvé miraculeusement en 782 ; des fresques de Cosimo Roselli, etc.

L’église San-Frediano, une des plus grandes et des plus anciennes de Lucques, fut fondée au vu» siècle et construite avec différents matériaux de l’amphithéâtre de Lucques, Cette église a été complèteraeût»*^our ; iee au XII» siècle, c’est-à-dire que l’entrée actuelle a pris la place de l’abside. La façade offre une belle mosaïque représentant Jésus-Christ sur un trône entre deux anges. L’intérieur est divisé en trois nefs ; celle du milieu est formée de vingt-deux colonnes de marbres divers, supportant des arcades plein cintre. On remarque à l’intérieur du monument : une grande cuve en marbre pour le baptême par immersion, ornée de sculptures du xiie siècle ; les nouveaux fonts baptismaux, de Nie. Civitali ; un Couronnement de ta Vierge, par Francia ; la chapelle du Saint-Sacrement, décorée de sculptures de Jac. délia Quercia ; les fresques de la chapelle Saint-Augustin, par Amico Aspertino. L’église Saint-Augustin du xiv« siècle, possède une Assomption, de Zacchia le Vieux. Dans l’église San-Carmine se voient une Conception, de Vasari, et une Madone, du Pérugin. L’église San-Cristoforo, dont la façade montre la transition du style lombard au gothique italien, renferme le tombeau de Matteo Civitali. L’église San-Giovanni, curieuse basilique du x.u° siècle, est ornée d’une fresque remarquable du xve siècle. L’église San - Crooinsso dé Bianchi possède : une Assomption, de l’Espagnolet ; le Martyre de saint Barthélémy, par Battoni. San-Francesco : tombeau de Castruccio Castracani. Santa-Maria in Corte Orlandini ; copies de tableaux du Guide, Assomption, par Luca Giordano. Santa-Maria Fonsportam : Sainte Lucie, Madone et saints, par le Guerchin. San-Michele : Madone, par Frà Filippo Lippi ; Martyre de saint André, par Pietro Paolino. Sau-liomano : Madone, Lieu, te Père, Sainte Marie-Madeleine et sainte Catherine de Sienne, deux chefs-d’œuvre de Frà Bartolommeo. San-Salvatore : belles sculptures des portes (xiie siècle), représentant la Parabole du festin et le Martyre de saint Nicolas, par Biduino ; à l’intérieur, Ascension, de Zacchia Vecchio. Santa-Trinità : Madone sur le trône, sculpture de Matteo Civitali.

Nous signalerons aussi : le palais ducal, commencé en 157S par Ammanati, et dans lequel se voient un bel escalier en inarbre et quelques bonnes peintures modernes ; le Palazzo Pretorio, qui date du xvo siècle ; le Palazzo-Borghi, bâti en 1413 par Paolo Guinigi ; le cabinet d’histoire naturelle ; les théâtres ; le Palazzo Mansi, où l’on remarque des tableaux italiens, flamands et hollandais ; les restes d’un grand amphithéâtre de cinquante-quatre arcades, bâti, dit-on, au uo siècle, et pouvantcontenir 10,000 spectateurs ; les restes d’un théâtre ; l’évêchè, qui possède un beau sarcophage de marbre, et l’aqueduc, qui a 2 milles de longueur, et a coûte 1,130,151 fr. Aux environs de Lucques se trouvent une foule de villas magnifiques et des bains très-fréquentés, situés dans une des vallées les

plus riantes et les plus fraîches de la Toscane. « On a donné le nom de bains de Lucques, dit M. Du Pays, à quatre villages rapprochés et aux différentes sourocs qui s’y trouvent. La plus anciennement connue de ces eaux thermales est celle de Bagno-Caldo, dont la célébrité date du xuo siècle. La température varie de 27» à 43° Réaumur. Elles sont considérées comme efficaces dans les fièvres intermittentes, les affections ner-