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sonnes, exilées sur un flot et condamnées à y mourir de faim, y vécurent pendant trois mois, nourries de ce seul fruit, et en meilleure santé qu’elles n’y étaient arrivées.

LUCUMON s. m. (lu-ku-mon — mot’emprunlé aux Etrusques par les Latins). Hist. Roi ou magistrat suprême et héréditaire d’une tribu, chez les Etrusques.

— Hist. littér. Titre du président de l’Académie étrusque de Cortone.

LUCUMON, nom donné par les historiens k Tarquih l’Ancien, roi de Rome. En réalité, lucumon n’est pas un nom d’homme, mais un nom de dignité.

LUCUMON1E s. f. (lu-ku-mo-nl — rad. lur cumon). Hist. Pays administré par un lucumon. it Dignité de lucumon. il Division militaire chez les Etrusques.

LUCUS ASTURUM, ville de l’Espagne ancienne, dans la Tarraconaise, capitale des Asturies. C’est aujourd’hui Oviedo.

LUCUS AUGUSTl, ville de l’Espagne ancienne, dans la Galice ; aujourd hui Lugo. Il Ville de la Gaule, chez les Voconces, dans la Narbonnaise seconde, sur l’emplacement occupé actuellement par le bourg de Luc EN-DlOIB.

LUCUS DIANJE ou FORUM LUCIUM, nom

latin de Lugo, ville d’Italie.

LUCZI s. in. (luk-zi — al ter. du lat. lucius, brochet), Ichthyol. Nom vulgaire du brochet aux environs de Bordeaux.

LUD, quatrième fils de Sem. Il fut, ’d’après la Bible, le chef de la race qui peupla la Lydie. •

LUD (Jean), chroniqueur, né en Alsace, mort en 1504. Il alla se fixer en Lorraine, où il devint secrétaire des ducs Jean et Nicolas, conseiller de René II et maître général et justicier des mines (1484). On a de lui une chronique sur les événements de son temps, laquelle a été publiée pour la première fois sous le titre de Chroniques ou Dialogues entre Joannes Lud et Chestia, secrétaire de Itené II, sur la défaite de Charles le Téméraire devant Nancy (Nancy, 1844).

LUDAA1AH, royaume d’Afrique, dans le N.-E. de la Sénégambie, et borné au N. par le Sahara ; 300 kilom., sur 120 ; ch.-l., Benoum. Lé climat est excessivcineifc chaud. Le territoire, généralement sablonneux, présente des forêts de broussailles et quelques portions cultivées. On y trouve un grand nombre de sangliers, d’antilopes, d’hyènes et d’autruches. L’industrie se réduit à la confection de Jouteaux et de lances, et de divers objets fabriqués avec les peaux de bestiaux ; les femmes font quelques étoffes en poil de chèvre. Les armes à feu sont achetées aux Européens. La" population se compose de Foulahs, en général doux et affables, et de Maures, sauvages et barbares, auxquels on reproche le meurtre du major Houghton et la captivité de Mungo-Parck. Ces peuples sont rigides mahométans ; leurs prêtres enseignent la lecture et l’écriture, mais l’éducation des femmes est entièrement négligée : on les regarde comme des êtres d’une espèce inférieure. Le roi diffère peu de ses sujets par sa manière de vivre ; il administre la justice, mais inflige rarement la peine capitale ; il lève des impôts à peu près arbitraires. La force militaire du royaume consiste entièrement en cavalerie ; chaque soldat doit fournir son cheval et tout son équipement ; comme il ne reçoit aucune paye, c’est par le pillage seul qu’il peut se soutenir.

LUDI ! (le), petite ville de France (Sarthe), ch.-l. de cant., airond. et à 22 kiloin. S.-E. de La Flèche, sur la rive gauche du Loir ; pop. aggl., 1,191 hab. — pop. tôt., 3,917 hab. Tanneries ; fabrication d’étoffes et de papier ; extraction de tuffeau ; élève de bétail ; commerce de grains, noix, châtaignes, chanvre, fil, bœufs, porcs et volailles. Le château du Lude, l’un des plus beaux de France, est en grande partie du style de la Renaissance, mais il a été considérablement agrandi au xvuie siècle. L’extérieur offre de belles fenêtres, de riches pilastres, et des tours à màchecoulis richement décorés. À l’intérieur, splendidement meublé, la chambre dans laquelle Henri IV et Louis XIII ont couché a conservé son ornementation du xvi» siècle. Signalons aussi : l’église, en partie romane ; l’ancien couvent des kécollets, transformé en caserne ; l’hôtel de ville, belle construction moderne ; l’hôpital et quelques maisons ornées de médaillons et d arabesques.

LUDE (Jean II de Daillon, seigneur Du), général français, mort en 1480. Ami de Louis XI, auprès duquel il avait été élevé, il fut nommé par ce prince successivement chambellan, gouverneur d’Alençonj du Perche, du Dauphiué, d’Arras, de l’Artois, lieutenant général des années. En 1463, il s’empara de Perpignan.

LUDE (Jacques de Daillon, seigneur de), capitaine français, mort en 1532, cité par Brantôme comme l’un des plus grands hommes de guerre de son siècle. Il vivait dans le XVe siècle, et fut conseiller et chambellan de Louis XII et de François Ier, sénéchal d’Anjou, puis gouverneur de Brescia. Il défendit ensuite Fontarabie et y soutint un siège de treize moi. « Il a acquis telle réputation aux guerres d’Italie, de Lombardie, de Ferrare et de France, qu’on l’a tenu un fort bon capitaine et vaillant, » dit Brantôme.

LUDE (François de Daillon du), frère du précédent, mort en 1512. Il prit part aux expéditions d’Italie sous le Surnom de Chevalier de la Croiie, et s’y distingua tellement par son courage qu’on lui avait donné, de même

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valier «an*

qu’à Bayard, le qualificatif de Che

peur et uni reproebe. Il fut tué à la bataille

de Ravenne.

LUDE (Gui de Daillon, comte du), mort en 1585. Il était sénéchal d’Anjou, gouverneur du Poitou et lieutenant général en Guyenne. C’était un vaillant soldat qui affirma son courage à la défense de Metz, à la bataille de Renti, aux sièges de Calais, de Gutnes et de Marans. En 1569, il lutta victorieusement pendant deux mois contre les protestants qui assiégeaient Poitiers, et en 1576 il se distingua à la prise de Brouage.

LUDE (Henri dk Daillon, duc du), mort en 1685. Successivement premier gentilhomme de la chambre, gouverneur de Saint-Germain et de Versailles, maréchal de camp après le siège de Lille, où il monta un des premiers à l’assaut, grand maître de l’artillerie, lieutenant général, il suivit Louis XIV en Hollande, prit part aux sièges de Maëstricht, de Besançon, de Condê, de Cambrai et de Gand, et reçut, en 1675, le brevet de duc et pair. Il passait pour un des personnages les plus spirituels de son temps, et Mme de Sévigné parle souvent de lui avec estime.

LUDECKE (Christophe-Guillaume), érudit allemand, né à Schœnberg (Vieille Marche) en 1737, mort à Stockholm en 1805. D’abord pasteur luthérien à Sinyrne, dans l’Asie Mineure, il remplit à son retour en Europe des fonctions évangéliques à Magdebourg, puis à Stockholm. On a de lui des ouvrages estimés : Relation historique de ta Turquie (Leipzig, 1771, in-8o) ; Archives générales de l’érudition suédoise sous le règne de Gustave III (Leipzig, 1781-1796, 7 vol. in-8o).

LUDEN (Henri), historien allemand, né à Lonstedt, près de Brème, en 1780, mort à Iéna en 1847. Il étudia, à l’université de Gœttingue, la théologie la philosophie et l’histoire, et, après avoir perfectionné son instruction à Berlin, il obtint, en 1806, à Iéna, une chaire d’histoire, qu’il conserva jusqu’à sa mort. De 1814 à 1818, iffit paraître à Weimar un journal de politique et d’histoire, intitulé Némésis, en même temps qu’un autre journal périodique sous ce titre : Archives générales du droit publie. Parmi les ouvrages très-estimés de ce savant historien nous citerons : Vie de Hugo Grotius (Berlin, 1800, in-8o) ;’ Opinions sur la confédération du ffliin (Gœttingue, 1808-1809, in-8o) ; Histoire générale de l’antiquité (Iéna, 1814) ; la Royaume de Hanovre considéré au point de vue de ta vie publique (Nordhausen, 1818, in-8o) ; Histoire générale du moyen âge (Iéna, 1821-1822) ; Histoire du peuple allemand (Gotha, 1825 1837, 12 vol. in-8o), ouvrage qui a été traduit en français’dans le Panthéon historique ; Vues rétrospectives sur ma vie (Iéna, 1847), ouvrage posthume.

LUDEN (Henri), jurisconsulte allemand, fils du précédent, né à Iéna en 1810. Il est’ devenu professeur de droit, conseiller au tribunal d appel d’Iéna, et s’est acquis par ses écrits la réputation d’un savant criminaliste. Ses principaux ouvrages sont : Sur la tentative du crime d’après te droit allemand (Gœttingue, 1836, in-8o) ; Sur la preuve du crime (Gœttingue, 1840, in-8o) ; Manuel du droit pénal commun et particulier de l’Allemagne (Iéna, 1843).

LUDENSCHEID, ville de Prusse, prov. de Westphalie, régence et à 35 kilom. S.-O. d’Arensberg ; 3,200 hab. Filatures de coton ; fabrication de lainages ; forges de fer, acier, trélilerie, quincaillerie.

LUDERS (Alexandre-Nicohiiewitch, comte), général russe, né en 1790 d’une famille d’origine allemande. Entré en 1807 au service, il combattit l’année suivante en Finlande, fit les campagnes de 1812 à 1814 et fut élevé, en 1826, au grade de major général. Pendant la campagne de 1831, il se signala surtout à l’assaut de Varsovie par sa froide intrépidité, resta plusieurs années chef d’état-major du 2e corps d’infanterie dans cette ville, et, en

1838, succéda à Mourawieff dans le commandement du 58 corps d’armée. Une des divisions placées sous ses ordres ayant reçu, en • 1843, l’ordre de se rendre au Caucase, Luders, qui venait d’être promu général d’infanterie, l’y conduisit lui-même et prit une part brillante à tous les combats qui furent livrés les deux années suivantes, ainsi qu’à la campagne de Dargo en 1845. Trois ans* plus tard, il recevait l’ordre de franchir le Pruth (juillet 1848), et, de concert avec Omer-Pacha, il comprima l’insurrection dans les principautés danubiennes.

Lorsque l’intervention de la Russie en Hongrie eut été résolue, Liidérs pénétra, le 19 juin 1849, dans la Transvlvanie par la passe de liothenthurm, battit le général Bem a Schœnburg (31 juillet), et força, à Dewa et à Szibo, ’ 20,000 Hongrois à capituler. Cette action ’d’éclat, outro des décorations de l’empereur d’Autriche et du czar, lui valut le titre d’aide de camp général de ce dernier. Au début de la guerre de Crimée, il lit partie avec son corps de l’armée du prince Gort- I

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schakow, passa le Danube le 24 mars 1854, occupa la muraille de Trajan et, après une marche pénible, parvint le 16 mai devant Silistrie. Mais bientôt après il fut atteint d’une maladie qui le força à quitter l’armée. Après son rétablissement, il fut nommé, en 1855, commandant des troupes d’Odessa et de Nikolaiew et, en janvier 1856, fut appelé au commandement en chef de la Criméer Ce fut lui qui conclut avec les alliés la suspension d’armes qui précéda de peu la conclusion de la paix. Plus tard il passa deux années à voyager en France et en Italie, et reçut, en 1861, le commandement delà première armée et le titre de lieutenant du czar en Pologne. Il déploya la plus grande rigueur dans ses fonctions et, comme le gouvernement russe ne tarda pas à juger prudent d’employer en Pologne un système plus doux, il fut rappelé en juin 1862 et élevé en même temps au rang de comte. Avant son départ’de Varsovie, il fut, le 27 juin, l’objet d’une tentative d’assassinat, dans’ laquelle il reçut une grave blessure, et pour sa guèrison il dut se rendre aux eaux d’Allemagne. Depuis cette époque, il a vécu dans la retraite.

LUDEW1G (Jean-Pierre de), publiciste, jurisconsulte et historien allemand, né au château de Hohenhard (Souabe) en 1668, mort en 1743. Il était professeur de philosophie à Halle depuis 1695 et s’était fait connaître par ses connaissances en droit public, lorsqu’il fut chargé, en 1797, de représenter l’électeur de Brandebourg au congrès de Ryswyk. Ludewig visita ensuite plusieurs cours d’Allemagne et, de retour à Halle, il devint successivement professeur d’histoire (1703), professeur de droit public (170’ô), historiographe et archiviste du duché de Magdebourg (1704), conseiller privé (1709), enfin chancelier de l’université de Halle. C’était un brillant professeur, un savant et laborieux jurisconsulte ; mais, chargé de rédiger divers écrits dans l’intérêt de la couronne de Prusse, il lui arriva souvent d’altérer la’vérité pour soutenir les prétentions de l’électeur de Brandebourg. Ses idées sur le droit public, sou. vent paradoxales, furent vivement attaquées par Moser et surtout par Guudling..Parmi ses ouvrages, extrêmement nombreux, nous citerons les suivants : De auspicio regum (1701) ; Entreprises du pape contre la couronne de Prusse (1701) ; Germania princeps (n02), ouvrage remarquable, publié sous le pseudonyme de Giovauui, dans lequel il expose les droits de l’empereur et des électeurs ; Recueil d’opuscules (1705) ; Jura primatus Germants sive Alagdeburgici (1707) ; Germania princeps sub Conrado l(1710) ; Opuscula oralaria(1712} ; Explication complète de la bulle d’Or (1716-1719, 2 vol. in-4o), son ouvrage capital ; Histoire d’Henri l’Oiseleur (1713), livre fort estimé ; Opuscula miscellanea (1720, 2 vol. infol.) ; Retiquicû manuscriptorum medii £vi (1720-1741, 12 vol. in-fol.), recueil fort important ; Singularia juris publici (1730) ; Jura feudorum (1740) ; De feudorum Germanix et Longobardix di/ferentiis (1751) ; Singularia juris feudalis (1753), etc.

LUDEW1G (Hermann), bibliographe allemand, né à Dresde en 1809, mort à New-York en 1856. Il alla habiter New-York, où il composa les deux ouvrages suivants : Histoire locale de la littérature américaine, essai bibliographique (New-York, 1856, in-s°) ; la Littérature des tangues américaines (Londres, 1858, in-8o), livre important et estimé.

LUDEWIG, nom de littérateurs et de savants allemands. V. Ludwig.

LUDGER (saint), prélat allemand, mort en 609. Il commença par étudier à Utrecht sous la direction de saint Grégoire, puis il suivit les cours de l’école d’York. Plus tard, il visita Rome et le Mont-C.assin, où il séjourna pendant deux ans, et enfin alla prêcher l’Evangile chez les Frisons et les Saxons. C’est alors qu’il fut nommé évoque de Munster. On lui doit la Vie de saint Grégoire, abbé d’Utrecht, publiée dans le Recueil de Boliandus. L’Église l’honore le 26 mars.

LUDHEANA, ville de l’Indoustan anglais.

V. LODIANA.

LUDIA s. m. (lu-di-a). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des bixinées, type de la tribu des prockiées, comprenant plusieurs espèces qui croissent en Afrique.

Ludibria fenin, poésies, par M. Joseph Autran (Paris, 1838). L’auteur aurait pu tout aussi bien intituler ses poésies les Jouets du vent. Ce recueil du poète, comme en général tous ceux qui le suivirent, est écrit dans Un style pur et harmonieux, mais rarement assez ferme et élevé. Plusieurs pièces Se distinguent par un charme entraînant et doux qui en rend la lecture agréable ; telles sont : Une clarté sur la colline ; la Mort de Beethoven ; Rêverie dans une caverne ; la Flûte dans le vallon ; Image ; Pendant que la musique d’un régiment passait ; Voce soave : Sur la montagne, etc. Le plus souvent, quand l’auteur a fait choix d’un sujet quelque peu neuf et piquant, il ne sait pas s’arrêter à temps, et le noie dans des développements inutiles. Une clarté sur la colline, qui figure parmi les meilleurs morceaux, offre un exemple de cette prolixité qui nuit à l’effet poétique de l’ensemble.

LUDICKE (Auguste-Frédéric), mathématicien allemand, né en 1748, mort en 1823. Les

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détails manquent sur son existence ; on sait seulement qu’il professa pendant quarante et un ans les mathématiques à Meissen. Ses principaux ouvrages sont : Commentatio de attractionis magnetum naturalium quantilate (Wittemberg, 1799, in-4o) ; Essai d’une nouvelle théorie des lignes parallèles (Meisten, 1819, in-8o).

LUDIE s. m. (lu-dt — du lat. ludius, danseur). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des sternoxes, tribu des élatérides ou taupins, comprenant de nombreuses espèces.

— s. f. Syn. de ludia, genre de bixinées.

LUD1M, nom donné par la Genèse (x, 13) à un peuple originaire d’Égypte ; il en est encore fait mention dans d’autres passages (Jérémie, xlvi, 9 ; Ezéchiel, xxvn, 10 ; xxx, 5 ; Issue, lxvi, 19). On a tenté d’établir de différentes manières l’identité de ce peuple. On a voulu y voir le peuple Luday, actuellement situé sur la côte occidentale de l’Afrique, au sud de l’empire du Maroc ; d’autres auteurs, et parmi eux Bochart, ont pensé que cette nation devait être d’origine éthiopienne ; llitzig suppose que c’étaient les Libyens, et, pour justifier son hypothèse gratuite, il admet que le d du mot Lud ou Ludim s’est changé en b. Forster est arrivé à un résultat encore plus invraisemblable en prétendant expliquer co mot par une racine copte, elouehsaiè, maison élevée du désert. Un autre auteur prétend que Lud est une corruption pour Lehind ouLenund, indien. L’historien Josèpheaffirme que le peuple des Ludim n’était autre que les Lydiens.

LUDINGHAUSEN, ville de Prusse, prov. de Westphalie, régence et à 23 kilom. S.-O. do Munster, sur la Stever, ch.-l. du cercle de son nom ; 2,207 hab. Teintureries ; fabrication de toiles et de sabots.

LUDION s. m. (lu-di-on — du lat. ludus, jeu). Antiq. rom. Nom donné à des histrions venus de Lydie, et plus tard d’Etrurie.

— Physiq. Petite figura plongée dans une bouteille d’eau, et qu’on peut à volonté faire descendre ou remonter, au moyen de la pression de l’air.

— Encycl. Physiq. On trouve le ludion dans la plupart des cabinets de physique, mais on en fait aussi un objet d’amusement. Il se compose d’une petite figure d’émail représentant un personnage quelconque, suspendue à une petite boule de verre pleine dair et de grosseur telle que le poids de l’ensemble soit à peine inférieur à celui d’un égal volume d’eau : de plus, l’ampoule de verre porte à sa partie inférieure une petite ouverture par laquelle l’air intérieur se trouve en communication avec l’atmosphère. Si on plonge dans l’eau un semblable appareil, son poids se trouvant égal à celui de l’eau déplacée, il se trouvera en équilibre et restera immobile à l’endroit où on l’aura placé ; si son poids est un peu moindre, le petit flotteur entraînera le tout vers la surface du liquide, jusqu’à ce que, une petite portion de lui-même venant à émerger, l’équilibre se trouve rétabli ; alors il restera en repos ; si enfin son poids est supérieur à celui du liquide qu’il déplace, il tombera au fond. Ceci posé, on comprend facilement qu’un semblable appareil, construit de façon à avoir dans le3 conditions que nous venons d’indiquer une force ascensionnelle très-faible, se trouvera dans des conditions d’équilibre différentes lorsque la pression que supporte le liquide dans lequel il plonge viendra à changer : cette pression augmentant, l’air que renferme le flotteur se comprime et diminue de volume ; par contre, l’ensemble diminue de volume, une certaine portion de liquide pénétrant dans la boule, et il arrive un moment où, lo poids du liquide déplacé étant plus faible que celui du corps plongé, celui-ci tombe au fond. La pression venantà diminuer, le contraire se produit. D’ordinaire on détermine ces changements de pression, qui provoquent les mouvements du petit personnage d’émail, en fermant l’ouverture du vase qui contient le liquide par une feuille mince et tendue de caoutchouc ; lorsqu’on presse sur cette feuille, elle s’affaisse et communique à l’air qu’elle recouvre, et par suite au liquide, la pression qu’on lui fait éprouver ; elle reprend ensuite sa position première lorsqu’on cesse d’appuyer sur elle ; alors l’air intérieur du flotteur cesse d’être comprimé, il chasse l’eau qui a pénétré dans la boule, il reprend son volume primitif et le flotteur remonte. Dans certains ludions plus perfectionnés, nommés ludions à pompe, le vase qui renferme Je liquide est parfaitement clos et communique avec une petite pompe à main au moyen de laquelle on fait varier à volonté la pression de l’air contenu dans l’appareil. On a donné aux ludions diverses dénominations, entre autres celle de diables cartésiens.

LUDIUS, peintre romain, contemporain d’Auguste, qui s’est rendu célèbre par ses peintures murales, pour l’exécution desquelles il substitua la fresque à l’encaustique, procédé moins coûteux et qui mettait ce système décoratif à la portée d’un plus grand nombre de fortunes. Ludius égayait les murailles intérieures des palais et des temples avec des scènes champêtres, des vues rustiques et des paysages dont les fresques d’Herculanum et de Pompéi peuvent nous donner l’idée.