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par les soins d’amis communs, et Mma Malicran reprit sa vie libre, comme si Malibran n’eut jamais existé qu’a l’état de mauvais rêve. Le 3 janvier de cette année eut lieu à l’Opéra la célèbre représentation au bénéfice de Mmo Damoreau, dans laquelle on entendit ces trois perfections, Malibran, Sontag et la bénéficiaire, chanter le trio du Mariage secret. C’est aussi dans cette saison qu’elle contracta une sérieuse amitié avec Lablache, qui chantait pour la première fois le rôle de Figaro dans le Barbier de Séoille. En 1831, l’illustre cantatrice, après avoir écrasé à Londres la Lalande qu’on avait eu un instant l’idée de lui opposer, dut quitter momentanément le théâtre, et se réfugia h Bruxelles pour y faire ses couches. L’année suivante, Lablache passant par cette ville alla visiter M"10 Malibran et de Bériot, isolés dans leur nid bienheureux, et leur proposa en riant de le suivre à Naples. « C’est convenu, » dit Mme Malibran ; et, deux heures après, Lablache stupéfait voyait monter en voiture, k ses côtés, Maria Garcia et de Bériot.

Ce voyage fut pour elle une suite ininterrompue de triomphes. Partout où elle chanta, à Milan, k Naples, à Rome, à Bologne, elle excita un enthousiasme indescriptible. En 1833, Mme Malibran se rendit k Londres, où elle donna de nouvelles preuves de son admirable talent dans la Sonnanbula de Bellini et dans Fidelîo de Beethoven. L’année suivante, elle regagna l’Italie, où l’attendaient de nouvelles ovations et où elle resta deux ans.

Pendant ce voyage, le tribunal de ire instance de Paris avait prononcé la nullité de son mariage av.ec M. Malibran (mars 1835). Libre désormais de vouer sa vie à celui qu’elle avait choisi, M">« Malibran épousa Charles de Bériot le 29 mars 1836.

Le mois suivant, Mme de Bériot se rendait à Londres, où l’appelait un engagement. Quelques jours après, elle faisait une promenade à cheval lorsque, son cheval s’étant emporté, elle tomba le pied pris dans l’étrier et lut traînée pendant environ trois cents pas. Pourôter toute crainte à de Bériot, la courageuse femme voulut chanter le soir même de ce terrible accident. Peu après, elle retourna à Bruxelles, puis donna un concert à Aix-la-Chapelle, et enfin revint prendre quelque repos k Paris. À ce moment se déclarèrent des , maux de tête et des crises nerveuses, tristes précurseurs de la maladie qui devait l’emporter. Mandée au festival de Manchester, elle s’y rendit malgré ses souffrances. La première soirée, elle supporta la fatigue du concert ; mais, à la seconde réunion, un duo de l’Andronico de Merca’dante qu’elle chantait avec Mme Caradori fut bissé. Mme de Bériot, qui se sentait brisée, refusa ; mais, sur les instances du directeur de ces concerts, elle recommença le duo. Ce devait être son dernier chant. À la note finale, des convulsions la saisirent. On l’emporta chez elle mourante, on la saigna, la médecine prodigua tous ses soins et toute sa science, et, le 23 septembre 1836, Maria Garcia mourait k l’âge de vingt-huit ans. La maladie qui précéda sa mort dura neuf jours. Pendant ce temps, de Bériot ne la quitta que pour assister pendant quelques instants aux séances d’une fête musicale à laquelle il devait prendre part. Le jour du concert venu, Mme de Bériot, craignant que son état de souffrance n’exerçât une fâcheuse influence sur le jeu de son mari, envoya s’enquérir s’il avait été bien applaudi. La personne chargée de cette commission lui ayant, au retour, fait une réponse affirmative, la malade parut se ranimer et un pâle sourire de joie éclaira son visage.

La ville entière prit le deuil comme s’il se fût agi d’un malheur national, et assista à l’inhumation. Il y a quelques années, les restes mortels de Mme de Bériot ont été exhumés de la terre anglaise et transportés dans le cimetière de Lacken, près de Bruxelles.

Mme Malibran avait une belle taille, un extérieur agréable et de fort beaux yeux. Elle possédait une voix de mezzo soprano ; second dessus d’une grande étendue, et elle la ménageait avec tant d’art qu’on pouvait croire qu’elle possédait les trois diapasons. « Elle avait, dit Fétis, les qualités du génie qui impose des formes, qui les impose comme des types et qui oblige non-seulement à les admettre, mais à les imiter. À la scène, son imagination s’exaltait ; les plus heureuses inspirations lui venaient en foule ; ses hardiesses étaient inouïes et nul ne pouvait résister à l’entraînement de son chant expressif et pathétique. »

L’esprit de Mmo Malibran avait fait du foyer du Théâtre-Italien une succursale du foyer de la Comédie-Française, et de l’aveu même de ses ennemis, jamais parole maligne, encore moins méchante, na sortitde la bouche de cette grande artiste. Pleine de tact, respirant la gaieté, la grâce et le charme, elle était ardemment recherchée dans le monde.

Parfois sa conversation, allumée au feu de l’enthousiasme, devenait aussi élevée, aussi sublime que son chant, car Mme Malibran ne craignait pas d’aborder la grande question du progrès de l’humanité ; son infatigable charité avait sondé les abîmes de tant de misères 1 Elle a laissé en héritage ces nobles pensées à sa digne sœur, Mme Pauline Viardot. La grande cantatrice avait composé des chansons, des romances, des nocturnes, dont plusieurs ont été gravés.

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’ MALICE s. f. (ma-li-se — lat. malilia, même Sens ; de malus, méchant). Méchanceté, penchant à faire ou à dire le mal : On est d’ordinaire plus médisant par vanité que par malice. (La Rochef.) La fourberie ajoute la malice au mensonge. (La Bruy.).•

Un cœur noble ne peut supposer en autrui v

La bassesse et la malice

Qu’il ne sent point en lui.

Racine.

Il Caractère de ce qui est méchant, opposé au droit ou à la vertu : La malice du péché. Lès hommes rie jugent de la malice des actions et du cœur de l’homme que par rapport à ce qui les louche. (Domat.).

— Par ext. Penchant à piquer les autres par des railleries ou autrement ; finesse spirituelle et railleuse : ITn esprit plein de malice. Il y a, dans ta malice, de la facilité, de la ruse, peu d’audace et point d’atrocité. (J.-J. Rouss.) La malice d’un esprit grossier est souoent plus dangereuse que les finesses d’un homme d’esprit. (Grimm.)

En un cœur féminin la malice semée Profite, multiplie et croit comme chiendent.

Boursault.

Il Tour plaisant et malin : Faire des malices. Préparer une malices. Il Parole piquante et railleuse : Dire des malices. Nous, Français, il faut nous amuser ; pourvu qu’une malice, même un peu friponne, soit fine et spirituelle, elle trouvera grâce devant notre moralité po- ? pulaire. (Ph. Chasles.)

Sac à malice, Grande noche que les prestidigitateurs attachent devant eux, pour y puiser certains objets. Il Fig. Ensemble de ressources, de finesses : Il a puisé une nouvelle ruse dans son sac à malice.

Entendre malice à quelque chose, Y voir un côté secret et malin.- Je h’entends malice à rien. Il faut que j’aie l’esprit mal fait, car j’entends malice à’ tout. (Dider.) Il N’y pas entendre malice, Faire quelque chose innocemment, sans mauvaise intention ou sans intention.

Innocent fourré de malice, Malin qui se donne des dehors de bonhomie et de naïveté.

— Syil. Malice, malignité, méchanceté. La

malice et la malignité ont un caractère beaucoup moins odieux que la méchanceté ; elles cherchent moins le mal pour lui-même que pour le plaisir’de montrer leur finesse ou leur puissance ; elles n’agissent point k découvert, elles emploient volontiers la ruse ou les moyens détournés. La malice n’est presque que de l’espièglerie ; la malignité suppose le désir de nuire, et quand elle est noire, comme on dit, elle ne dittêre plus de la méchanceté que parce que celle-ci se montre hardiment dans des actes dont elle ne cherche pas à déguiser le caractère.

— Encycl. Mœurs. L’Académie a confondu la malice avec la malignité lorsqu’elle l’a définie gravement : à Envie de nuire, inclination au mal. » Rien de plus injuste ; la malice nuit quelquefois, mais elle ne doit pas avoir l’intention de nuire, sans quoi elle change de nom et devient de la méchanceté. Le plus souvent, ce n’est qu’un trait d’esprit, en parole ou en action ; elle saisit vivement le côté comique d’un fait, d’une chose ou d’une personne, fronde un ridicule et ne demande qu’a égayer. La vraie malice est presque exclusivement française ; les peuples du Nord ont l’esprit trop lourd et trop pratique pour en user ou même pour la comprendre. Chez nous, elle est le sel dont les meilleurs écrivains ont saupoudré, leurs pages les plus fines et les plus mordantes. Rabelais, Érasme, si français quant à l’esprit. Voltaire, Beaumarchais, perdraient la moitié de leur valeur si on leur retirait leur malice endiablée.

Maintenant, avouons qu’il est plus facile d’en parler en termes généraux que de la préciser et de la définir ; comme l’esprit, elle est à peu près insaisissable, elle revêt toutes sortes de formes. Rabelais commet un abominable jeu de mots sur l’âme et l’âne, puis s’en prend k ces mécréants d’imprimeurs qui n’en font jamais d’autres ; Érasme daube les moines, les vendeurs de reliques, les faiseurs de miracles, mais, en apparence, il ne parle que des nécromanciens et des charlatans ; Voltaire démolit tous les dogmes catholiques en ayant l’air de les respecter profondément, en s écriant k chaque page : « Adorons, mes frères, ce que nous ne pouvons comprendre. » Beaumarchais porte des coups mortels à l’ancien régime et sait si bien envelopper ses épigrammes qu’il les fait applaudir de ceux-là mêmes qu’il cingle si vertement. Et, cependant, ces maîtres en malice n’ont pas vidé tout le sac. Après eux viendra Béranger, qui chansonnera Napoléon en mettant en scène le roi d’Yvetot ; Paul-Louis Courier, qui persiflera la Restauration, les courtisans, les flagorneurs, avec la feinte bonhomie du plus madré des paysans ; Henri Rochefort, qui trouvera moyen de faire passer à travers les mailles de la censure la plus attentive les allusions les plus désagréables, les malices les plus cruelles, et préparera’ par des jeux de mots la chute d’un régime détesté. La malice est surtout l’arme de ceux qu’on ne veut pas laisser parler et qu’on force k faire deviner ce qu’ils ne peuvent dire. Si on les empêche d’écrire un Jivre, il leur reste le couplet et l’épigramme ; si on brise leur plume, ils prennent le crayon, et l’objet le plus inoffensif,

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ilne poire, un pieu, un melon, un bocal, te- vèt, la malice aidant, une forme séditieuse.

Quelques anecdotes feront apprécier ce genre d’esprit qui, du reste, est le sel de la plupart des bons mots et de presque toutes les épigrammes.

Fontenelle avait un frère abbé. On lui demandait un jour : « Que fait monsieur votre frère ? — Mon frère ? dit-il, il est prêtre.-A-t-il des bénéfices ? — Non. — À quoi s’occupe-t-il ? — Il dit la messe le matin. — lit le soir ? — Le soir, il ne sait ce qu’il dit. »

Un cardinal disait à Fontenelle : à Vous qui savez tant de choses, je parie que vous ne savez plus votre catéchisme et que vous ne seriez pas en état de dire combien il y a de vertus cardinales. — Excusez-moi, Monseigneur ; je sais fort bien qu’il y en a sept. — Bah ! et quelles sont-elles ? « Fontenelle énuraéra les sept péchés capitaux.

Le président de Lubert ne voulai t pas s’en retourner avec le poëte Roy à minuit, parce que c’était l’heure des coups de bâton.

Un homme fort prolixe disait à quelqu’un : « Permettez que je vous dise ma façon de penser. > Celui-ci lui répondit fort à propos : « Dites-moi tout uniment votre pensée, ’ et épargnez-moi la façon. »

Bautru, pour tirer vengeance d’une insulte qu’il avait reçue de la part du duc d’Epernon, publia un livre qui avait pour titre : les Hauts faits du duc d’Epernon, et dont tous les feuillets étaient en blaac.

Un évêque demandait un jour à Piron, de ce ton qui quête un éloge : « Avez-vous lu mon Mandement, monsieur Pirou ? — Non, Monseigneur ; et vous ? »

Pendant les repas, dans certains séminaires, un élève est chargé de lire à ses camarades, du haut d’une chaire, quelque ouvrage historique ou scientifique.

Un séminariste lisait donc, dans je ne sais plus quel livre, une phrase à peu près ainsi conçue :

« La piqûre du taon (ton) est très-venimeuse.

— Prononcez ta-hon, » lui dit le supérieur. L’élève lecteur ne sourcilla pas et fit comme

on lui disait. Se ravisant au bout de quelques secondes : ■ Monsieur le supérieur, reprit-il, dois-je

lire les notes qui se trouvent au bas de la page ?

— Certes, mon enfant, répondit l’humble prêtre, si ces notes peuvent être utiles à l’instruction de la communauté.

— Note de l’éditeur, continua le malin séminariste : il faut prononcer ton et non pas ta-hon, comme te prétendent quelques ignorants. »

La première Lanterne de Henri Rochefort débutait de la sorte : « La France compte, d’après l’Almanack impérial, 33 millions de sujets — sans compter les sujets de mécontentement. »

  • 4

Une vieille dame très-méchante, et devenue vraiment insupportable à tout le monde de son entourage, dit un jour au spirituel sculpteur Préault : « Monsieur Préault, j’aurais une prière à vous faire....- Il me semble que je mourrais plus Contente, plus satisfaite, si vous me promettiez de sculpter la pierre qui m’est destinée dans notre tombeau de famille Je voudrais la voir !... Songez-y I...

Trouvez-moi Quelque chose qui rende "bien l’expression sincère et complète des sentiments que j’aurai dû inspirer k tous ceux qui m’ont connue.... Je vous en prie

— J’y songerai, madame, » répondit gravement l’artiste. Quelques jours après, Préault adressait une pierre sculptée à la dame, avec cette inscription — laconique, mais éloquente —’- gravée au cœur de la pierre :

ENFIN 111

MALI CET s. m. (ma-li-sè). Comm. Nom que l’on donnait autrefois à une farine de très-belle qualité  : Il y a la farine dite malicet, du nom de celui qui là fournit. (Dider.)

MALICIEUSEMENT adv. (ma-li-si-eu-zeman — rad. malicieux). D’une façon malicieuse, avec malice : La très-fidèle duègne me reprocha malicieusement que j’avais bien rabattu de ma diligence. (Le Sage.)

MALICIEUX, EUSE adj. (ma-li-si-eu, eu-ze — rad. malice). Qui a de la malice, qui est enclin à la raillerie piquante ou à des tours malins : Il vaut mieux être simple que fin et malicieux. (Saint François de Sales..) Les femmes sont toujours plus malicieuses que tes hommes. (Girard.) Il Piquant et railleur, eu parlant des actions ou des paroles : Maintenant qu’ils sont seuls, il faut les entendre égrener la chronique malicieuse de la ville. (L. Enault.)

— Fait par malice, volontairement et méchamment : Il n’y a que l’erreur malicieuse

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et de mauvaise foi qui ne mérite pas d’indulgence. (Volt.) il Peu usité.

— Manège. Cheval malicieux, Cheval qui a certains tours rusés contre son cavalier.

— Substahtiv. Personne malicieuse, maligne : Le malicieux veut faire de petites peines, et non causer de grands malheurs. (Lav.)

— Syil. MalScScu*, malin, mauvais, m«chaikt.

Malicieux et malin supposent de la ruse ou au moins une certaine finesse ; mauvais et méchant annoncent une tendance au mal qui ne songe nullement à se cacher. D’un caractère mauvais on ne peut attendre que du mal, parce que sa nature est d’en faire ; un caractère méchant est mauvais avec-réflexion ; non-seulement il fait souffrir tous ceux avec qui il a des relations, mais encore il cherche les moyens de les faire souffrir le plus possible. Le malicieux n’a que de la malice ; quand il fait du mal, c’est un tour qu’il joue, et l’on est quelquefois presque forcé d’en rire ; c’est par la malignité que se distingue le malin, et l’on a vu plus haut que la malignité peut quelquefois approcher de la méchanceté. Lo démon est appelé dans l’Écriture esprit malin, et cette désignation le présente sous un jour très-odieux ; malin veut dire ici méchant d’une manière rusée.

MAL1CORE ou MALL1CORÉE, village de la côte occidentale d’Afrique, k l’embouchure de la rivière du même nom, près des îles de Los, à 130 kilom. N. du cap Sierra-Leone, avec un petit port accessible aux bâtiments tirant 3 k 4 mètres. Il se fait à Malicore un grand commerce d’arachides, et Marseille entretient des relations suivies avec ce port.

MALICORIUM s. m. (ma-li-ko-ri-ommdu lat. malum, pomme ; corium, cuir). Pharm." Ecorce de grenade, il On dit aussi malicore.

MALICORNE, bourg de France (Sarthe), chef-lieu de canton, arrond. et à 15 kilom. N. de La Flèche, sur la rive gauche de la Sarthe ; pop. aggl., 1,155 hab. — pop. tôt., 1,438 hab. Minoterie et moulins k farine ; fabriques de grosses étoffes de laine, toiles communes, faïence, poterie. Commerce de volailles, poulardes, bestiaux. Malicorne appartenait, au moyen âge, à une puissante famille dont l’un des membres contribua pour une large part à l’expulsion des Anglais de la Normandie, suivant ces vers d’un auteur contemporain :

Le feu seigneur de Malicorne Et d’autres seigneurs un millier Pour bailler aux Anglais sur corne. L’ancien château fort a été détruit. La château actuel est décoré avec goût et entouré d’un beau parc. L’église paruissiale date du xho siècle.

MALI DE (Joseph-François de), prélat français, né k Paris en 1730, mort en Angleterre en 1812. Fils d’un capitaine des gardes qui mourut à Versailles pendant sou service, il dut k cet événement la protection de Louis XV, qui lui donna l’abbaye de Belval et l’envoya en Italie en 1758. Promoteur à l’assemblée générale du clergé en 1765, il fut nommé évoque d’Avranches en 17GS, puis évêque de Montpellier en 1774, devint, en 17S9, député du clergé aux états généraux, se prononça pour le maintien de l’ancien régime et, après l’expiration de la session, il émigraen Angleterre. Lors du concordat, Malide refusa de donner sa démission d’évêque. Il fut, en conséquence, maintenu sur la liste des émigrés et mourut en Angleterre.

MALIFORME adj. (ma-li-for-me — du lat. malum, pomme, et de forme). Bot. Qui a la forme d’une pomme  : Fruit maliforme.

MALIGNEMENT adv. (ma-li-gne-inan ; gn mil. — rad. malin). Avec malignité, d’une façon maligne : Sourire malignement.

— Avec méchanceté : Interpréter malignement une parole innocente.

MALIGNITÉ s. f. (ma-li-gni-tô ; ^11 mil,rad. malin). Malice, méchanceté qui s’exerce sur de petites choses, avec une sorte de perfidie : Nous imitons les bonnes actions par émulation et les mauvaises par la malignité de notre nature. (La Rochef.) Les brochures qui amusent le plus la malignité publique meurent au bout de huit jours. (Grimm.) La faiblesse est toujours un instrument souple et dangereux entre tes mains de la malignité. (Beaumarch.) La malignité, c’est la méchanceté en petit, plus voilée, mais plus affilée et plus aiguë. (M’ao Monmarson.) La malignité est une passion, aussi universelle que la nature humaine. (Lamenn.) Sur un nouveau venu le courtisan perûde Avec malignité jette un regard avide.

Voltaire.

Il Action ou parole pleine de malice : Le moindre défaut a un auteur célèbre, joint avec les malignités du public, suffit pour faire tomber un ouvrage, (Volt.)

— Par ext. Caractère de ce qui est nuisible : La malignité des humeurs. Un poison d’une grande malignité. La malignité de la saison remplit les hôpitaux de malades. Il Caractère d’un mal pernicieux : La malignité des fièvres régnantes.

— Fig. Influence pernicieuse : La malignité du sort, La malignité de mon étoile,

— Syn. Malignité, molifte, méchanceté. V.

MALICE.