Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 3, Lu-Marc.djvu/322

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MA NI.

MANIACAL, ALE adj. (ma-ni-a-kal, a-lerad. maniaque), Pathol. Qui a la caractère de la irianie : Délire maniacal.

MANIACÈS (Georges), général byzantin, mort vers 1012. Il battit les Sarrasins de Sicile en 1038, avec l’aide de Guillaume Bras de Fer et de ses Normands, Il remporta une nouvelle victoire sur les mêmes ennemis en 1040, victoire qui eût peut-être été décisive si le patrice Étienne, chargé de la direction de la flotte, n’eût laissé échapper les débris de( l’armée vaincue. Maniacès 1 accusa d’impéritie ; Étienne, à son tour, accusa Maniacès de tramer une révolte et le fit rappeler. Il fut renvoyé en Sicile en 1042, battit les Normands et montra contre ses anciens auxiliaires une excessive cruauté. Il se révolta en 1043, se fit proclamer auguste, ’défit les troupes byzantines envoyées contre lui ; il «.Hait porfer la guerre au cœur de l’empire lorsqu’il fut tué par des agents de l’empereur à Durazzo.

MANIAGE s. m. (ma-ni-a-je — rad. manier). Action de manier : Le manïage de l’argent.

— Techn. Action de manier l’argile pour en faire des boules propres à être moulées. Il Dans l’art du batteur d or, Opération consistant à faire glisser les feuilles d’or les unes sur les autres en les étageant, afin de les détacher de la baudruche, où elles finiraient par s’incruster.

MAMAGO, bourg du royaume d’Italie, prov. et à 40 kiiom. N.-O. d’Udine, ch.-l. de district et de mandement ; 4,523 hab.

maniant adj. m. (ma-ni-an — rad. manier). Techn. Se dit d’un drap souple, mollet au toucher.

MANIAQUE adj. (ma-ni-a-ke — rad. manie). Qui a rapport à la manie : Délire MA.r

NIAQUK.

— Qui est affecté de manie : Les femmes MANIAQUES sont plus bruyantes que les hommes atteints de cette espèce de folie. (Esquirol.)

Je voudrais qu’a la fois vous fussiez maniaque. Atrabilaire, fou...

RenNAR.i>.

— Substantiv. Personne atteinte de manie : Toutes tes habitudes du singe sont excessives, et ressemblent beaucoup plus aux mouvements d’un maniaque qu’aux actions d’un homme, (Buff.) Un jeune maniaque ressentait des douleurs dans les membres ; il devenait furieux, assurant qu’on le perçait de mille clous. (Esquirol.)

— Par ext. Personne fantasque, bizarre, qui a des manies : Généralement le créancier est une sorte de maniaque : aujourd’hui prêt à conclure, demain il veut tout mettre à feu et d sang. (Al. Duval.)

— Syn. Maniaque, lunatique. V. LUNATIQUE.

— Encycl. V. manie.

M AN ICA, royaume de l’Afrique orientale, entre ceux de Sofala et de Sabia àl’E., d’Inharabane au S., de Mocarangua à l’O. et au N., à 204 kilom. N.-O. de Sol’ala ; ch.-l.. Manica. Le territoire est fertile et nourrit beaucoup de bestiaux. On.y trouve des mines d’or très-abondantes. L’importation sonsiste en fer, toiles et soieries de provenance portugaise. Ce royaume, démembrement de l’empire de Monomotapa, fait partie de la capitainerie générale portugaise de Mozambique MANICA BR1STOL1ENS1S, nom latin du canal de Bristol.

MAHICAIRE s. m. (ma-ni-kè-re — lat. manicarius ; de manica, manche). Antiq. rom. Gladiateur qui cherchait a envelopper son adversaire dans une sorte de drap.

MANICAMP (canal de), petite voie navigable de France (Aisne). Il commence au canal de Saint-Quentin, à l’écluse de Chauny, et aboutit k l’Oise, près de Manicamp ; son développement est de 4,851 mètres. Le but de ce canal est de remédier à la navigation insuffisante de l’Oise. À Manicamp, il est pourvu d’une écluse destinée à mettre les eaux de l’Oise à la hauteur de celles du canal de Saint-Quentin. Le tirant d’eau normal est de bu, tS0 ; la charge moyenne des bateaux, de 180 tonnes.

MANICHÉEN, ÉENNE adj. (ma-ni-ché-ain, é-è-ne). Ilist. relig. Qui appartient, qui a rapport aux doctrines de Mariés ; Secte manichéenne, hérésie manichéenne. Tant que le principe manichéen o régné, ta volonté de Dieu sur l’homme a été la fatalité. (E. Pelletan.)

— Substantiv. Adhérent de la doctrine de Manès : Un manichéen. Une manichéenne. L’hérésie des manichéens.

MANICHÉISME s. m, (ma-ni-ché-i-smerad. manichéen). Doctrine des manichéens.

— Encycl. Il est probable que Manès emprunta les éléments de son système à Zoroastre, car le dualisme panthéistique de Manès existait bien avant lui en Perse. On croit aujourd’hui que le mythe du dualisme, qui appartient aux traditions persanes, couvre une théorie historique d’un immense intérêt. Il serait le symbole de deux civilisations hostiles, dont le règne sur la terre est alternatif. L’Ormuzd persan signifierait un ordre social et Ahriinan en personnifierait un autre. Ormuzd est le dieu du bien ; son règne est celui des religions. Brahma dans l ;Inde, Zoroastre

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en Perse en sont les interprètes. Le christianisme, dans ce système, est une formule de la civilisation dont Ormnzd est le symbole. A rencontre d’Ormuzd et de l’état social qu’il personnifie, Ahriman, le chef de ceux qui n’ont point de chef et le dieu du mal, personnifie dans l’humanité le règne de l’esprit scientifique et celui des intérêts matériels, dont la science est comme la théologie. La science et le matérialisme, dans le langage symbolique de l’Orient, c’est le mal, et leur prépondérance dans la société constitue le règne d’Ahriman. La science et l’esprit d’Ormuzd, c’est-à-dire le mysticisme, vivaient dans un antagonisme perpétuel. Les deux principes qui les personnifiaient étaient entrés en lutte, et dans ce conflit il s’était fait un mélange du bien et du mal. Depuis ce temps-là, le bon principe travaillait à dégager ce qui lui appartenait : il répandait la vertu dans les éléments pour y faire ce triage. Les élus (perfecti) y travaillaient aussi ; car tout ce qu’il y avait d’impur dans les viandes qu’ils mangeaient se séparait des particules du bon principe, et alors ces particules, dégagées et purifiées, étaient transportées au royaume de Dieu, leur première patrie. Les manichéens, dit Basnage, s’imaginaient que, pour sauver les âmes, Dieu avait fait une grande machine composée de douze vaisseaux qui élevaient insensiblement les âmes en haut, et ensuite les déchargeaient dans la lune, laquelle, après avoir purifié ces âmes par ses rayons, les faisait passer dans le soleil et dans la gloire, expliquant par là les différentes phases de la lune : elle était dans son plein quand les vaisseaux y avaient apporté quantité d’âmes, et elle était en décours, à proportion qu’elle s’en déchargeait dans la gloire. Il y avait, poursuit. Basnage, dans ces vaisseaux certaines vertus qui prenaient la forme d’homme, afin de donner de l’amour aux femmes de l’autre parti ; car pendant toute l’émotion de la convoitise la lumière qui est engagée dans les membres s’enfuit, et on la reçoit dans les vaisseaux de transport, qui la remettent en sa place naturelle, D autres vertus se transformaient en femmes, en vue de donner de l’amour aux hommes. Ce feu lascif séparait les substances, c’est-k-dire lumière et ténèbres. On dissertait sur ce dogme et on en faisait des applications dans les communautés manichéennes. Le fond de la doctrine était que l’homme est malheureux à cause de ses liens avec la matière ; que, pour l’empêcher d’être malheureux, il est bon d’arrêter le développement de la race, d’où résultait la proscription du mariage, ce qui entraînait à deux systèmes opposés : l’un d’après lequel an pouvait s’abandonner à l’ardeur de ses passions et qui préconisait la communauté des femmes, les repas dans lesquels les fidèles se livraient à une promiscuité complète, l’autre qui supprimait entièrement les plaisirs charnels et exaltait la virginité universelle, deux conclusions antisociales au même degré.

Suivant les doctrines de la secte, Saclas, un des princes de la hiérarchie dépendant du mauvais principe. n’avais trouvé d’autre moyen d’emprisonner les particules divines qu’il possédait que celui de la génération. Ce lut dans cette vue qu’il créa Adam et Eve. Adam et Eve, et par eux l’humanité, descendent donc du mauvais principe, quoique la nature humaine contienne des parcelles du bon principe. Il ne faut pas oublier qu’a l’époque où de pareilles doctrines virent le jour on était en pleine décadence romaine, et que de bons esprits en étaient venus à désespérer du genre humain. Les excès de pensée et de conduite résultant de ces doctrines sont indicibles. Il faut laisser la parole à Bayle, qui ne recule devant rien. «Or, dit-il des manichéens, parce qu’ils regardaient leurs élus comme de Dons purificateurs, je veux due comme des personnes qui filtraient admirablement les parties de la substance divine embarrassée dans les aliments, ils leur donnaient à manger les principes de la gêné-’ ration, et l’on prétend qu’ils les mêlaient avec les signes de l’eucharistie, chose si abominable que M. de Meaux (Bossuet) a raison de dire qu’on n’ose même y penser, loin qu’on puisse 1 écrire. Us ne demeuraient pas d’accord qu’ils commissent cette abomination, mais on prétend qu’ils en furent convaincus. » — « Comme ils croyaient, dit le Père Maimbourg, que l’esprit venait du bon principe, et que la chair et le corps étaient du méchant, ils enseignaient qu’on le devait haïr, lui faire honte et le déshonorer en toute manière qu’on pourrait ; et sur cet infâm6 prétexte, il n’y a sortes d’exécrables impudiciiés dout ils ne se . souillassent dans leurs assemblées. •

Ainsi, en définitive, la doctrine manichéenne se résume dans le désordre des mœurs..11 ne faudrait pourtant accepter ce fait qu’avec des réserves, • On a trouvé bon, continue Bayle, d’exterminer tous les livres des manichéens ; cela peut avoir eu son utilité ; mais il en résulte un petit inconvénient : c’est que nous ne pouvons pas être assurés de leurs doctrines, comme nous le serions en consultant les ouvrages de leurs plus savants auteurs. Par les fragments de leur système que l’on rencontre dans les Pères, il parait évidemment que cette secte n’était point heureuse en hypothèses quand il s’agissait du détail, i

Les manichéens, quelles qu’aient été leurs mœurs, ’ formaient une secte mystique et aii fond’chrétienne ; leurs principes’ survie ma MANI

riage, la virginité, la haine de la chair et de ses œuvres sont restés des points importants dans l’enseignement catholique. Quant à leur métaphysique, on ne la connaît que par saint Augustin, qui l’a exposée dans le dialogue suivant : • Saint Augustin. Croyezvous qu’il y ait deux dieux ou qu’il n’y en ait qu’un seul ? — Fauste (manichéen). Il n’y en a absolument qu’un seul. — Saint Augustin. D’où vient donc que vous assurez qu’il y en a deux ? — Faustb. Jamais, quand nous proposons notre créance, on ne nous a ouïs seulement parler de deux dieux. Mais dites-moi, je vous prie, sur quoi vous fondez vos soupçons. — Saint Augustin. C’est sur ce que vous enseignez qu’il y a deux principes, 1 un des biens, l’autre des maux. — Faustb. Il est vrai que nous connaissons deux principes ; mais il n’y en a qu’un que nous appelions Dieu ; nous nommons l’autre hylé (la matière), ou, comme on parle communément, le démon. Or, si vous prétendez que c’est là établir deux dieux, vous prétendez aussi qu’un médecin qui traite de la santé et de la maladie établit ainsi deux santés, ou qu’un philosophe qui discourt du bien et du mal, de l’abondance et de la pauvreté, soutient qu’il y a deux biens et deux abondances. >

Ce passage remarquable confirme cette opinion de Bayle, que la destruction des monuments écrits du manichéisme a permis de lui attribuer d’autres doctrines que celles qu’il a réellement proposées ; car, en dernière analyse, la citation précédente prouve que Manès et la secte à laquelle est resté le nom de ce philosophe n’avaient pas sur la nature, sur Dieu et leurs rapports, une théorie fort différente de celle qu on trouve dans Platon, dans Aristote, dans les philosophies de l’extrême Orient et même dans plusieurs systèmes modernes. Il ne serait même pas difficile de ramener (^manichéisme a l’idéalisme de Hegel. Ce dernier professe les mêmes idées que Manès sur l’être et le non-être.

Nous avons déjà dit que Manès n’était pas l’inventeur, du dualisme, base de tout son système philosophique. Tous les systèmes de l’Orient sont imprégnés de ce dogme. Le philosophe allemand Wolff a écrit, au xvme siècle, un opuscule d’un grand intérêt (le Manichéisme avant les manichéens ei ressuscité dans le christianisme), où il prouvecette thèse surabondamment. Dans le monde grec, la doctrine des deux principes remonte aux origines de la philosophie. Elle fut enseignée notamment par Pythagore, le véritable père de la philosophie grecque, et elle se propagea au point d’être devenue, au moment de l’apparition du christianisme, partie intégrante de la philosophie. Les gnostiques en firent, comme Manès, le fondement de leur système. Malheureusement, leurs ouvrages ont péri encore plus complètement que ceux des manichéens. Mais, en dehors des sectes’religieuses et des mystères où le dualisme aimait à se cacher, il était enseigné ouvertement par les libres penseurs, par exemple par Plutarque^qui parle de l’antiquité de ce système.

La doctrine des deux principes a survécu, durant le moyen âge, chez les albigeois, dans la philosophie arabe, en Asie, chez les Kurdes, et dans différentes sectes. Elle a un autre nom dans la philosophie moderne, où elle continue de fleurir : c’est la doctrine de l’être et du néant. Le principe de contradiction est fondé su/ elle ; 1 observation de la nature démontre que tout, dans l’univers, ressort d’une contradiction. L’être, en général, n’a qu’une existence relative. Si le non-être n’était pas là pour lui fournir du relief et le distinguer, il serait inappréciable. La douleur et le plaisir, l’amour et la haine, le juste et l’injuste, le bien et le mal, le vrai et le faux, etc., attestent sa présence en morale, en métaphysique, dans les sciences naturelles, dans les sciences exactes, partout enfin dans le domaine intellectuel. C’est sa notion qui différencie les systèmes de philosophie, qui marque la distance qui sépare le mysticisme du matérialisme, l’idéalisme du positivisme, la pensée de l’ignorance.

Telles sont, en substance, les doctrines des manichéens, doctrines qui ont d’ailleurs souvent varié selon les temps et les lieux ; carie manichéisme lit des progrès si rapides, qu’il envahit en peu de temps la chrétienté tout entière, et qu’on a pu croire, pendant longtemps, qu’il deviendrait la religion officielle du monde romain.

Après la mort épouvantable de Manès, ses disciples, déjà nombreux, se dispersèrent dans toutes les parties de l’Asie et dans le nord de l’Afrique. Cette diffusion forcée eût été peut-être la ruine définitive de la secte, si les persécuteurs, toujours aveugles, ne se fussent empressés de lui recruter des adhérents par l’appât du martyre. En peu de temps, le manichéisme, réduit à l’état de franc-maçonnerie religieuse, envahit l’Occident, pénétra à Rome, en Gaule, en Espagne. Dans ce dernier pays, il prit le nom de priscillianisme, à cause de Priscillien, qu’il reconnaissait pour chef. En Orient, il devint tout-puissant, grâce à la protection ouverte qu’il trouva dans la maison de l’empereur (491), Il eut alors près de quatre siècles de progrès sensibles. Mais, en 841, l’impératrice Théodora persécuta les manichéens avec fureur et en fit périr plus de cent mille. Ils prirent alors les armes pour leur foi. Souvent battus, chassés, dispersés, ils retrouvaient sans cesse de nouvelles forces à opposer aux armées impériales ; et ce ne

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fut qu’après cent cinquante ans de luttes qu’ils furent définitivement chassés de l’empire d’Orient. Ils se réfugièrent alors en Bulgarie, d’où leur vint le nom de Bulgares qu’on leur a souvent donné, delà pénétrèrent en Italie, où, grâce à la scandaleuse conduite des papes et du clergé, ils firent de rapides progrès. Les persécutions ne tardèrent pas à recommencer contre eux. En 1017, dix chanoines d’Orléans, convaincus de manichéisme, furent condamnés au bûcher et se précipitèrent avec enthousiasme dans les flammes. Des exécutions semblables eurent lieu sur une vaste échelle dans tout le midi de la France et dans une partie de l’Allemagne. Plusieurs fois on se flatta d’avoir anéanti les manichéens, mais on avait réussi seulement à leur imposer la ruse et la circonspection. Ils continuèrent leurs progrès à l’état de sociétés secrètes, et tout à coup, après un siècle et plus de silence, ils apparurent, plus entreprenants que jamais, sous les noms d’albigeois, de catharistes, d’henriciens, etc. Nous ne reprendrons pas ici l’histoire de ces diverses sectes, histoire lamentable ou le fer et le feu jouent un rôle si atroce. Bien des historiens, d’ailleurs, nient toute parenté entre les manichéens et les hérétiques du xil« siècle. En réalité, toutes les hérésies postérieures à Manès ont procédé de la sienne ; toutes ont hérité du besoin de révolte qu’il avait semé, et, par la pente naturelle qui conduit à la liberté quiconque est obligé de s’attaquer à une autorité tyrannique, ont enfin abouti à une revendication plus sérieuse et dont nous croyons pouvoir prédire le triomphe définitif : la liberté de conscience.

MANICHORDION s. m. (ma-ni-kor-di-ondu lat. manus, main, et du gr. chordê, corde). Mus. Ancien instrument à cordes, qu’on appelait aussi épineite sourde, et dont les cordes étaient enveloppées de drap. Il On a dit

aussi MANICHORDE OU MANICORDE.

— Techn, Fil de laiton servant à relier les fils dont se compose la forme du fabricant de papier.

MANICINE s. f. (ma-ni-si-ne — du lat. manica, manche). Zooph. Genre de polypiers, établi aux dépens des méandrine3.

— Encycl. Les manicines ressemblent beaucoup aux méandrines, parmi lesquelles on les rangeait autrefois ; elles s’en distinguent par leurs stolons dressés et distincts, des étoiles non enveloppantes, de forme turbinée j le disque de la bouche est incomplètement circonscrit. Elles ont aussi des rapports avec les pavonies et les caryophyllies, dont elles diffèrent en ce qu’elles sont incomplètement divisées. Ces polypiers se présentent en masses convexes ou globuleuses ; quelquefois ils acquièrent de très-grandes dimensions. Les animaux sont mous, gélatineux, rayonnes, de couleurs agréables et très - variées j rarement isolés, ils sont presque toujours réunis latéralement. Ce genre comprend quatre espèces, abondamment répandues dans les mers intertropicales ; la plus connue est la manicine laitue, désignée par les anciens sous le nom de pavonie laitue.

MANICLE s. f. (ma-ni-kle— du lat. manicula, dimin. de manus, main), Tasseau ou manche avec lequel les tondeurs de drap fout mouvoir leurs ciseaux.

— Anneau de fer qui attache la chaîne au pied d’un forçat.

— Syn. de maniqub.

MANICOLLE s. f. (ma-ni-ko-le). Pêche. Sorte de grande truble. MAMCOLO, Ile du grand Océan. V. Vani-

KOltO.

MANICOME s. m, (ma-ni-ko-me — du gr. mania, manie ; hameinx soigner). Méd. Hospice d aliénés, il Peu usité.

MANICORDE s m. Cna-ni-kor-de). Mus. Syn. de MANICHORDION.

MANICOU s, in. (ma-ni-kou). Mamm. Nom vulgaire du didelphe de la Virginie.

— Encycl. Le manicou est une espèce de sarigue, de la taille d’un lapin ; son poil laineux est blanc près de la peau, brun à l’extrémité, et traversé par des poils plus longs, ordinairement blancs ; le dos est plus foncé que le reste du corps ; le ventre est blanc, ainsi que la tête, et les oreilles sont brunes à la base et blanchâtres au sommet ; la queue est velue à son origine ; les mamelles sont au nombre de treize, douze disposées en cercla et une au centre. Le manicou est une des espèces les mieux connues du genre, et c’est à lui qu’il faut rapporter les faits les plus curieux racontés sur les sarigues. Il habite la plus grande partie de l’Amérique cenLrnle ; on l’appelle uussi opossum, sarigue des Illinois, etc. Les anciens l’avaient confondu avec le crabier et le gamba. V. sakigue.

MANICROT s. m. (ma-ni-kro). Dans l’argot des invalides, Blessé qui a perdu les deux « yeux, les deux bras ou les deux jambes. MANICDLE s. f. (ma-ni-ku-le — du lat. manicula, dimin. de manus, main). Mamm. Pied du membre antérieur d’un mammifère. Il peu usité.

MANIE s. f. (ma-nt — lat. mania ; grec mania, folie. On a rattaché mania, dont l’a est bref, à Mania, la mère des larves, des mânes, quitrouble l’esprit ; mais c’est une erreur, et le gi’eo mania, mênis, se rapporte en