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Bon, ou par un mandataire spécial, ou même par le capitaine, s’il est le fondé de pouvoir de l’armateur. Ces deux déclarations donnent lieu à deux sortes de visites. La première, celle qui se fait d’après le manifeste et sur le navire mémo, est purement sommaire ; elle n’a pour objet que de s’assurer si les colis sont en même nombre, et si leur contenu est de même nature que ceux indiqués au manifeste. Cette visite est du ressort des préposés du service actif. Quand à la vérification du poids, de l’espèce des marchandises, etc., à laquelle il est procédé d’après la déclaration en détail, c’est une opération intérieure de louane, qui appartient aux employés du bueau (cire, du 7 nov. 1822). »

Dans le cas où le manifeste n’est point exhibé, ou s’il contient des inexactitudes, le capitaine est condamné à une amende égale a la valeur des marchandises omises ou différentes, et, en outre, à une amende de 1,000 francs.

De laproduction du manifeste. Lorsqu’un navire entre dans un port, c’est par 1 effet d’une relâche volontaire ou d’une relâche forcée.

En cas de relâche volontaire, le capitaine doit présenter le manifeste aux préposés qui se rendent a bord, et en déposer copie à la douane dans les vingt-quatre heures de son arrivée, en indiquant la destination ultérieure du navire. Quand la relâche dure moins de vingt-quatre heures, le capitaine doit effectuer avant son départ la remise de la déclaration sommaire. En outre, si le bâtiment est chargé de marchandises soumises aux droits, il ne peut rester plus de trois jours en relâche sans fournir en détail la déclaration de ses marchandises.

Lorsque la relâche est forcée et que le navire entre par détresse, poursuite d’ennemi ou autre cas fortuit, dans un port autre que celui de sa destination, il est dispensé de la visite, et la loi l’autorise même à subvenir à ses besoins les plus pressants par la vente des objets de nature périssable ou autres. Mais, en cas de relâche forcée, les capitaines sont soumis à des obligations spéciales. Ils sont tenus, en sus de la formalité du manifeste, de justifier dans les vingt-quatre heures, par un rapport fait simultanément à la douane et au tribunal de commerce, des causes qui les ont obligés à relâcher.

Les capitaines sont, en outre, tenus de remettre au receveur, dans le même délai de vingt-quatre heures, une copie de leur manifesle, si la relâche forcée a lieu hors de l’enceinte du port, c’est-ù-dire dans le rayon des’ quatre lieues des côtes. Les vivres et provisions du navire ne faisant point partie du chargement, il n’est pas nécessaire d’en faire la déclaration.,

Du manifeste d’entrée et du manifeste de sortie. Aucune marchandise, dit la loi du 4 germinal an II, ne peut être importée d’un port français dans un autre port français, sans un manifeste signé du capitaine. Mais la régie admet que le manifeste de sortie peut servir de manifeste d’entrée au port de destination, pourvu qu’il se rapporte exactement au chargement et qu’il soit revêtu de la mention suivante : à Le présent remis par moi, capitaine soussigné, comme manifeste complet de mon chargement. «.Mais les employés de la régie du port d’arrivée n’ont point le droit de réclamer ce manifeste, qui sst uniquement destiné à assurer la police à la sortie ; ils ne sont fondés à exiger que le manifeste d’entrée.

A toute époque et jusqu’à sa mise à la voile, un navire peut recevoir des marchandises à son bord, bien qu’il ait déjà reçu ses papiers de navigation pour la sortie (déc. admin. du 9 déc. 1816). Si le manifeste de sortie a déjà été visé par la douane, on doit y ajouter les marchandises et le soumettre à un nouveau contrôle.

MANIFESTÉ, ÉE (ma-ni-fè-sté) part, passé du v. Manifester. Rendu manifeste, produit au dehors : Le beau est le vrai manifesté dans une forme sensible. (Lamenn.) La foi est expansioe et veut être manifestée au dehors. (J. Simon.)

MANIFESTEMENT adv. (raa-ni-fè-steman — rud. manifeste). D’une manière manifeste, évidente : Laraison humaine est manifestement convaincue a’impuissance pour conduire les hommes. (J, de Maistre.) Les gouvernements sont manifestement en retard sur tes peuples, (E. de Gir.)

MANIFESTER v. a. ou tr. (ma-ni-fè-stérad. manifeste). Exposer, mettre au jour, rendre manifeste, visible, sensible, faire connaître, témoigner : Manifester.ses intentions. ilAîiUFESTiiRsonmécontentement. Tousvos soins doivent se borner à connaître la vérité, tous vos talents à la MANiFESrtsa. (Mass.) Le public paye en entrant au spectacle la liberté de manifester ses impressions. (La Harpe.) L’occasion ne fait point le méchant, elle te manifeste. (J. de Maistre.) Pour servir la vérité, il ne suffit pas de l’apercevoir, il faut ta manifesteu aux autres. (Du Custine.) Par le travail, bien plus que par la guerre, l’homme a manifesté sa vuitlance. (Proudh.)

Se manifester v. pr. Devenir manifeste, visible, sensible ; se faire connaître, se montrer, se produire : Dieu se manifeste dans ses œuvres, puisqu’il est le type de la création. (Lamenn.) La vertu n’est vraiment adorable

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que lorsqu’elle se manifeste ; sous la figure d’une femme, (P. Lanfrey.) La religion se manifesta par le culte, comme la pensée par la parole. (Kératry.) Dieu se manifeste à nous par l’idée du vrai, par l’idée du bien, par l’idée du beau. (V. Cousin.) Pour la créature, se manifester, c’est changer. (P. Leroux.)

— Syn. Manifester, annoncer, décloror, découvrir. Y. ANNONCER.

MANIFORME adj. (ma-ni-for-me — du lat. manus, main, et de forme). Hist.’nat. Qui a la forme d’une main.

MANIGANCE s. f. (ma-ni-gan-se — Diez tire ce mot de manus, main, par l’intermédiaire de manica, manche. Les faiseurs de tours se servaient surtout de la manche. Mais M. Littré y voit simplement une dérivation de manus, main, sans aucun intermédiaire. Delàtre compare manigance à l’italien mangonizare, déguiser, frelater, qu’il rapporte au latin mango, revendeur qui pare ce qu’il vend pour en tirer plus d’argent, qui sait vanter et faire briller sa marchandise pour attirer l’acheteur, du même radical que le grecmatiganon, prestige, tromperie, mystification, et médiane, ruse, art, savoir la racine sanscrite magh, mangk, tromper, sans dérivés connus en sanscrit, bien qu’on en rencontre un certain nombre dans les langues indo-européennes : persan mang, mangul, fraude, déception, jeu de dés, joueur, voleur ; arménien mang, fraude ; irlandais mang, meang, fraude, tromperie, ruse, mangach, mangamhuil, trompeur, mangaire, petit marchand ; anglo-saxon mangion, vendre, commercer ; Scandinave mânga, même sens, mâng, marchandise ; anglo-saxon mangere, anglais monger, Scandinave manyàrs ; ancien allemand mangari, marchand ; lithuanien manga, fille publique). Intrigue, manœuvre, trame secrète : Les intrigues se croisent, les manigances s’enchevêtrent, les doubles jeux se brouillent, les chassez-croisez se confondent. (P. de Saint-Yictor.) ’

J’ai crainte ici-dessous de quelque manigance.

Moliêrs.

MANIGANCÉ, ÉE (ma - ni - gan - se) part, passé du v. Manigancer : Il est impossible qu’une action ait jamais été manigancée avec une plus parfaite délibération, (Baudelaire.)

MANIGANCER v. a. ou tr. (ma-ni-gan-se — rad. manigance. Prend une cédille sous le c devant un a ou un o : H manigançait, nous manigançons). Ourdir, tramer, combiner secrètement : Que diable manigancez-uous donc avec tes notaires ? (Marc-Michel.)

Se manigancer v. pr. Être manigancé : 77 se manigance quelque chose chez la mère -Burette ; ce sont des allées, des venues continuelles. (E. Sue.)

MAN1GAULT (Gabriel), patriote américain, né àCharlestown en 1704. Il était fils d’un protestant français, Pierre Manigault, qui s’était réfugié en Amérique après la révocation de l’édit de Nantes et qui y avait acquis une fortune considérable. Gabriel mit cette fortune au service de sa patrie d’adoption lors de la guerre de l’indépendance, prêta généreusement 220,04)0 dollars à l’État de la Caroline, quand l’insurrection commença, et se montra en toute circonstance un des plus fermes soutiens de la guerre. On peut en dire autant de son fils, nommé aussi Gabriel, né àCharlestown en 1731.11 futnommé, en 1766, président de l’assemblée de la Caroline.

MANIGAUX s. m. pi. (ma-ni-gô). Techn. Bascule d’un soufflet de forge.

MANIGRAPHE s. m. (ma-ni-gra-fe — du gr. mania, folie ; graphà, j’écris). Auteur d’un traité sur l’aliénation mentale.

MANIGRAPHIE s. f. (ma-ni-gra-fî — rad. manigraphe). Science médicale relative à l’aliénation mentale.

MANIGRAPHIQUE adj. (ma-ni-gra-fi-ke — rad. manigraphe). Qui a rapport à la manigraphie : Science manigraphiquk.

MANIGRÉPIS s. m. (ma-ni-gré-piss). Ermite illdou. r

MANIGUETTE s, f. (ma-ni-ghè-te — altération de Alalaguette, nom d’une ville d’Afrique où l’on faisait le commerce de ces graines.) Bot. Nom donné à diverses graines d’un goût poivré. Il On dit aussi poivre de guunée, malaguette et malaquette.

— Encycl. La manigueite que l’on trouve le plus communément dans le commerce, car il y en a plusieurs espèces, vient presque exclusivement de Guinée, et principalement de la partie de la côte qui porte le nom de Malaguette ou Côte des graines. Les semences sont presque toujours isolées et mondées de toute enveloppe ; ce n’est qu’exceptionnellement qu’on a trouvé dans les balles d’expédition des fruits entiers, qui ont aidé à déterminer l’origine de la semence elle-même. Celle-ci est assez semblable comme forme à celle du fenugrec ; elle est anguleuse, arrondie, rouge, luisante, et renferme une amande très-blanche, à saveur acre et brûlante, à odeur rappelant celle de l’acore. La maniguetle est employée pourdonherdu montant, de la force aux vinaigres et aux eaux-de-vie ; on s’en sert parfois aussi pour falsifier le poivre, à cause de sa saveur brûlante. On a trouvé dans le commerce anglais quelques échantillons d’une manigueite qui diffère notablement de la précédente ; on la désigne

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sous le nom de grande maniguette de Démêrara ; cette manigueite est assez peu répandue en Europe ; les nègres de Démérara, qui cultivent en grande abondance la plante qui la produit, consomment presque toute leur récolte. Cette plante est d’ailleurs fort bien connue maintenant : elle a été cultivée en Angleterre ; c’est Vamomum meleguetta de Roscoe. Elle atteint S mètres de hauteur ; ses feuilles sont étroites, lancéolées ; ses fleurs sont grandes, jaunes, tachetées de rouge, à une seule étainine ; ses fruits sont fusiformes et ont jusqu’à om,15 de longueur sur om,03 d’épaisseur. Cette maniguette pourrait servir aux mêmes usages que la première.

MANIGUIÈRE s. f. (ma-ni-ghière). Pêche. Système de filets tendus sur des pieux, pour prendre des anguilles.

MANIHûT s. m. (ma-ni-o). Bot. Syn. de

MANIOC.

MAMKA, anciennement Magnesia ad Sipylum, ville de la Turquie d’Asie, près de l’ancien mont Sipyle, sur les bords de l’Hermus, située à 35 feilom. N.-E. de Smyrne ; 12,000 hab. Résidence de l’archevêque d’Ephèse. Tissus de soie, cotons et cachemires. Près.de cette ville, victoire de Scipion l’Asiatique sur Antiochus III, roi de Syrie (190av. J.-C).

C’est de l’ancien nom de cette ville que vient le mot magnétisme, du nom de pierre de magnésie donné à la pierre d’aimant, très-commune dans ses environs. V. magnésie.

MANIKUP s. m. (ma-ni-kup). Ornith. Syn. de mthys.

MANIL s. m. (raa-nil). Bot. Arbrisseau résineux de la Guyane.

— Encycl. L&manil est un arbre résineux, à feuilles mucronées, recourbées en dedans ; il est assez commun à la Guyane. On trouve fréquemment sur ses grosses branches un suc résineux ; mais il n est pas toujours facile de l’obtenir, et on est souvent forcé pour cela d’abattre l’arbre ; toutefois, l’inconvénient n’est pas grand, car cet arbre est assez répandu, et on peut utiliser ses diverses parties. Son bois, coupé dans le sens de la ionfueur, sert à faire des bardeaux, qui durent, it-on, dix ans et plus ; refendu, il donne du merrain, des douves de barriques de bonne qualité. La résine sert de brai aux indigènes pour calfater leurs canots ; il suffit d’en frotter simplement le bois pour assurer sa conservation. Cette résine porte aussi le nom de

MANI, MANU. OU MANY.

Muniiin (Pro legé), discours prononcés par Cicéron en faveur d’une loi présentée par le tribun du peuple Caïus Manilius, l’an GG av. J.-C., et qui avait pour objet de conférer des pouvoirs illimités à Pompée, afin de continuer la guerre contre Mithridate et Tigrane.

C’est la loi Manilia qui fournit à Cicéron, alors préteur, l’occasion de prononcer son premier discours politique. Il n’est pas de ses meilleurs. Dans l’exorde de sa harangue Pro lege Manilia, Cicéron explique pourquoi il n’a point paru jusqu’à ce jour à la tribune aux harangues. Tout en parlant avec modestie de lui-même, il avoue qu’il est surtout rassuré par l’opinion qu’il va défendre. Il fait ensuite, dans une courte narration, un tableau animé des affaires d’Asie et l’exposé des motifs qui doivent déterminer les Romains à en finir avec un adversaire souvent vaincu, mais toujours redoutable, et à charger Pompée d’organiser la victoire. La partie de son discours appelée confirmation est divisée en trois parties : la nature et l’objet de la guerre présente, son importance et ses difficultés, le général qu’on doit choisir. La guerre est de nature à faire désirer qu’on la poursuive ; elle intéresse la gloire du nom romain, le salut des alliés, les plus beaux revenus de la république, la fortune d’un grand nombre de citoyens, Passant ensuite au général qu’on doit choisir, il énumère avec éloquence les qualités dont il doit être pourvu et les trouve réunies dans Pompée. Après avoir développé ses preuves, l’orateur rmsse à la réfutation des discours contraires a la loi, et les combat avec plus d’éclat que de solidité. 11 prétend qu’une guerre contre deux rois, une guerre en Asie, demande et les grands talents de Pompée, et ses vertus, et sa gloire. « Cicéron, dit M. Pierron, entonne un hymne enthousiaste a son idole ; il nous montre Pompée soumettant à l’empire de sa volonté les citoyens, les alliés, les ennemis de la république, et même les vents et les tempêtes. L’imagination embellissait singulièrement la réalité ; mais on ne saurait suspecter la bonne foi du panégyriste..C’est cette bonne foi, c’est l’importance du but que Cicéron se propose qui donne à tout ce morceau je ne sais quoi de digne et de majestueux, et qui y fait circuler le souffle de la véritable éloquence. >

Dans la péroraison, il exhorte le tribun Manilius à être ferme, à ne craindre ni les menaces ni les violences, et il lui promet de le soutenir de tout son crédit et de tout son pouvoir.

Dans ce discours, préparé avec un soin extrême, Cicéron abuse un peu trop des artifices de rhétorique. « Nulle part chez lui, dit M. PierronJ on ne trouve autant de ces périodes au circuit géométriquement calculé, de ces chutes savamment cadencées, de ces

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assonances symétriques, que sais-je ? de tous ces petits moyens de produire de l’effet, enseignés jadis par Gorgias, et qui ne font que ; déparer une argumentation sérieuse. Cicéron n’aurait rien perdu non plus à se préserver de certaines antithèses que n’avouerait pas un goût sévère. ■

«Cicéron se reprocha plus tard d’avoir, par ses louanges, travaillé à l’élévation du rival de César. Il vit, à l’époque où il prononça les Philippiques, quel funeste exemple il avait donné en contribuant à investir d’une autorité despotique l’ambition d’un citoyen, et il se rétracta indirectement : ■ Pompée, écrivait-il dans sa XIer Philippique, obtint des commandements extraordinaires, mais il les dut à des tribuns turbulents. >

MANILIUS (Caïus), tribun du peuple à Rome (68 av. J.-C.). Il proposa une loi qui donnait à Pompée le commandement de la guerre contre Mithridate et Tigrane, avec un pouvoir dictatorial. Cette loi fut vivement appuyée par Cicéron, qui prononça à cette occasion la belle harangue Pro lege Manilia. V. l’article précédent.

MANILIUS (Antiochus ou Marcus), affranchi, originaire de Syrie, contemporain d’Auguste. Il est auteur d’un poème latin, en cinq livres, intitulé Astronomicon, remarquable à plusieurs titres, et qui a été imprimé un grand c nombre de fois. Le premier livre traite de la sphère, de la figure de la terre, de la division du ciel et des constellations ; les quatre derniers ne roulent que sûr l’astrologie, que l’auteur parait avoir importée à Rome, et dont il donne un traité complet, en fort beaux vers, du resté. La première édition do ce poème est de 1472 ; Regiomontanus en donna une nouvelle en 1173 ; Scaliger en fit paraître trois, avec des notes très-étendues, en 1579, 1590 et 1600 ; une autre parut a Strasbourg en 1G65, avec des notes de Reinesiu3 et de Bouillaud : Michel Page l’introduisit en 1679 dans la collection ad usum Delphini ; Bentley le réimprima en 1739 ; enfin, Pingri en a donné une traduction française en 178*.,

L’auteur de VAstronomicon est probablement le même qui dressa dans le champ do Mars, par ordre d’Auguste, l’obélisque destiné à donner la mesure de l’ombre méridienne et à étudier le mouvement du soleil. Cet obélisque avait 70 pieds de hauteur, et son ombre se projetait sur des lmuos do bronze inscrustées dans la pierre.

MANILIUS, littérateur belge. V. Man (Corneille de).

MAPilLLA, charmante petite lie située pros de Stockholm, dans l’enceinte même du grand parc de Djarguarden. Après avoir appartenu successivement à divers personnages, elle a été achetée en 1818 par le roi Oscar, qui y a établi l’institut central des jeunes aveugles. MANILLAGE s. m. (ma-ni-lla-je ; Il mil.rad. mouiller). Mar. Action de maniller : Le manillaGE du câble-chaîne.

MANILLE s. m. (ma-ni-lle ; Il mil. — nom géogr.). Espèce de cigare qu’on fabrique à Manille : Fumer des manilles.

— Chapeau d’une paille particulière qu’on fabrique à Manille : Se coi/fer d’un manille.

MANILLE s. f. (ma-ni-lle ; U mil. — Le même que l’espagnol manilia et malilla, italien maniglia, bracelet. Quelques étymologistes voient là un diminutif, manicula, de manus ; mais cependant on peutaussi, avec Diez, rapporter toutes ces formes au latin manilid, pluriel de manile, bracelet, que Pictet rapproche du grec manor, maunon, mounon, collier, gaulois mania/cês, irlandais muincè, muinte, collier et bracelet, anglo-saxon liais mene, même sens, menas, bracelet, Scandinave men, ancien allemand menui, manili, ancien slave monisto, collier, arménien maneag, sanscrit mâttava, mânavaka, collier de seize ou vingt rangs, de la même origine que man», joyau en général, gemme, pierre précieuse. À cette forme niant se rattachent aussi le persan man, dans man-gôsh, joyau d’oreille, l’ancien irlandais maint, objets de prix, bijoux, le latin mon, dans mon-edula, la pie qui dérobe et avale les objets brillants, et peut-être aussi moneta, d’où nous avons fait monnaie). Anneau de cuivre que les nègres portent, comme ornement, autour de la’cheville ou du poignet.

— Anneau auquel s’attache la chaîne d’un forçat. Il On dit aussi manicle.

— Jeux. À l’hombre, Nom de la dernière carte dans chaque couleur : En couleur noire, c’est te deux de pique ou de trèfle qui est manille ; en couleur rouge, c’est le sept de cœur oit de carreau.’ il Au jeu de hoc, Nom du valet dé carreau. U Nom d’un jeu de cartes particulier.

— Mar, Chacun des anneaux du câblechaîne.

— Techn. Espèce d’alêne avec laquelle on . perce la pointe des pains de sucre, dans l’opération du raffinage, afin d’en faciliter l’égouttage, au moment où l’on va les planter dans les trous des lits.

— Erpét. Espèce de vipère de l’Inde.,

— Encycl. Jeux. On joue à la manille depuis deux jusqu’à cinq personnes, et avec un jeu complet. Les as comptent pour un point, les figures pour dix points, et les autres cartes pour ceux qu’elles marquent. Toutefois,