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le gaz et la vapeur, ne pouvant s’échapper latéralement, traversent toute la masse, y restent en partio emprisonnés, augmentent le volume de la pâte et rendent ainsi la mie beaucoup plus légère. Pour le rendre plus nutritif, il conseille d’ajouter au mélange de farine de froment et de farine de manioc une petite quantité de farine de fèves, qui est très-riche en matières azotées.

Voici le mode d’opérer qu’a adopté M. Payen : On prend 450 grammes de farine de manioc, 50 grammes de farine de fèves j on délaye le tout dans 3 décalitres d’eau. On obtient une pâte de peu de liaison, et pour remédier à cet inconvénient on malaxe cette pâte avec un empois fait avec 10 grammes de farine de manioc et 150 grammes d’eau. La masse, ramenée a un état de mollesse et d’élasticité convenable, est ensuite mélangée à parties égales avec de la pâte de boulangerie ; on travaille comme d l’ordinaire le mélange et on enfourne dans les timbales. 100 parties de cette pâte ainsi préparée contiennent :

Farine 47,92

Farine de fèves... 5,20 Eau 46,88

Total 100,00

Enfin M. Payen recommande, comme moyen le plus simple, de consommer la farine de manioc sous forme de bouillies épaisses, mais de l’associer dans l’alimentation avec des farines plus nutritives, telles que celles de diverses espèces de légumineuses (fèves, haricots, pois, lentilles) ou celle de maïs, très-riche en matière grasse, soit enfin avec le riz. Nous sommes tout à fait de l’avis du célèbre professeur, et nous croyons, d’après les nombreuses expériences qui ont été faites sur la panification de certaines farines secondaires, sans jamais fournir de résultats vraiment pratiques, qu’il est préférable de consommer telles quelles les farines peu riches en éléments protéiques, plutôt que de chercher à les faire consommer sous le couvert d’une substance plus riche, comme la farine du froment.

Outre les aliments solides que fournit la fécule du manioc, elle sert encore à préparer diverses boissons, que nous faisons connuttre d’après Aubiet. Le vicou est une liqueur acide, rafraîchissante, agréable à boire et même nourrissante, qu’on fait en mêlant de l’eau avec une pâte en état de fermentation, composée de cassave et de patates râpées, et à laquelle on ajoute du sucre. Le cachiri est enivrant et a presque le goût du poiré ; on le prépare en faisant bouillir dans de l’eau la ràpure fraîche, quelques patates et souvent un peu de jus de canne a sucre, puis en laissant fermenter ce mélange durant quarante-huit heures environ ; pris avec modération, il passe pour apéritif et diurétique. Le paya se rapproche du vin blanc par son goût ; on le fait avec des cassaves récemment cuites qu’on met. en tas pour qu’elles se noircissent, qu’on pétrit ensuite avec quelques patates, en ajoutant une quantité d’eau suffisante ; ce mélange doit fermenter pendant environ deux jours. Le voua-paya* se prépare avec une cassave plus épaisse que d’ordinaire ; quand elle est cuite à moitié, on en fait des mottes qu’on empile les unes sur les autres pour les faire un peu moisir ; puis on délaya la pâte dans l’eau et on laisse fermenter pendant vingt-quatre-heures. La liqueur qui en résulte est piquante comme le cidre ; en vieillissant, elle devient plus forte et aussi plus enivrante.

11 nous resté à dire quelques mots du suc vénéneux du manioc. D’après Boutron et Henry, le principe actif et délétère est de l’acide cyanhydrique ou un autre corps qui se transforme facilement en cet acide. Il tue tous les animaux, en causant des vomissements, des convulsions, des sueurs froides, et détermine rapidement la mort. D’après Rajon, il perd ses propriétés toxiques par l’ex■ position à l’air pendant trente-six heures, et nous savons qu’il les perd également par la coction. Le traitement de l’empoisonnement produit par ce suc consiste dans des allusions d’eau froide le long du rachis, et des inhalations de chlore ; quant au sucre, au rocou, à l’eau de mer et aux sucs de diverses plantés, qui ont été successivement proposés comme antidotes, il serait imprudent de s’y fier. Dans tous les cas, il faut agir promptement, si l’on veut neutraliser l’effet du poison.

MANIOLLE s. f. (ma-ni-o-le). Pêche. Sorte de filet monté sur un cerceau et servant à la pêche clés petits poissons, à Brest et à, Bayonne.

MANIOTTB s. f. (ma-ni-o-te — rad. manier). Econ. rur. Action de manier divers échantillons de beurre, de les pétrir après les avoir ramollis dans l’eau tiède, pour réduire le tout en une masse homogène.

MAN1PA, petite île de l’Océanie (Malaisie), dans l’archipel des Moluques, à 26 kilom. O. de l’extrémité occidentale de Céram ; par 3° 21’ de latit. S. et 125» 12’ de longit. E. Elle a ïî kilom. sur 7. Elle fait partie des possessions hollandaises ; fertile et peuplée.

MANIPOLAIRE adj. (ma-ni-pu-lè-re — rad. manipule). Aiitiq. rom. Qui appartient au manipule : Soldat manipulaire, Enseigne MANIPULAIRE.

— s. m. Chef d’un manipule, dans les armées romaines.

MANIPULATEUR, TRICE s. m. (ma-ni-pu MAN1

la-teur, tri-ce — rad. manipuler). Personne qui manipule : Un habile manipulateur.

— s. m. Techn. Appareil employé dans la télégraphie électrique, et qui sert à transmettre les dépêches en établissant et interrompant tour à tour la communication entra la pile et le fil conducteur.

MANIPULATION s. f. (ma-ni-pu-la-si-onrad. manipuler). Action ou manière de manipuler : La manipulation des substances chimiques. Longtemps avant Louis IX, les charcutiers et saucisseurs avaient fondé sur la manipulation du porc un espoir de fortune. (Brill.-Sav.) Pour la manipulation des acides, on emploie la porcelaine et le verre exclusivement. (Raspail.).

— Fig. Tripotage, emploi abusif et multiplié que l’on t’ait d’une chose : La comédie des manipulations électorales le séduit fort peu. (Th. Gaut.)

— Encycl. Les manipulations consistent à disposer, des appareils et à exécuter des expériences dans le but de vérifier ou d’établir des faits. Il y eut une époque où les manipulations étaient très-simples et se réduisaient à un petit nombre de pratiques. Dans un laboratoire d’alchimiste, par exemple, toute la besogne se réduisait a chauffer, à mélanger et à distiller. Aujourd’hui, la pratique du chimiste s’est singulièrement compliquée, et il faudrait de longues pages pour énumérer tous les ustensiles dont on se sert dans les laboratoires, toutes les opérations qu’on y accomplit, toutes les manœuvres qui sont nécessaires à l’expérimentation chimique. Depuis le moyen de percer un bouchon de liège avec la queue de rat jusqu’à celui de peser un cristal a un dix-milligramme près, que de choses délicates, difficiles ou dangereuses 1

L’art des manipulations demande beaucoup d’habitude, d’adresse et de prudence : d’habitude, parce qu’il est long et complexe ; d’adresse, parce que, d’une part, les appareils sont fragiles et que, de l’autre, la plus grande précision est nécessaire si l’on veut opérer avec exactitude ; de prudence, enfin, parce que souvent les expériences sont dangereuses. Si l’on ne prenait mille précautions de toute sorte, dans certains cas, on s’exposerait à être atteint par des fragments de verre, brûlé par des creusets incandescents, empoisonné par les gaz pernicieux.

Des manipulations d’étude sont organisées au profit des étudiants dans les Facultés de France et dans les universités étrangères, ainsi que dans les principales écoles. Dans ces manipulations, dirigées par des assistants ou préparateurs, on fait passer pratiquement en revue les expériences décrites et exécutées déjà par le professeur du cours auquel ressortit le laboratoire. Dans certains examens, par exemple pour la licence es sciences physiques en France, une manipulation. est exigée des candidats.

En fait, il est difficile de bien posséder la chimie si l’on n’a pas manipulé, c’est-à-dire mis la main à la pâte et vu de près le détail infiniment varié et curieux des métamorphoses chimiques.

MANIPULE s. m. (ma-ni-pu-le — lat, manipulvs ; de manus, main, et pleô, je remplis). Antiq. rom. Enseigne primitive des armées romaines, consistant en une poignée d’herbe attachée au haut d’une perche, u Dixième partie d’une cohorte, à laquelle le manipule servit d’abord d’enseigne.

— Archéol. Manipules de cordelettes, Nom 3onné quelquefois aux quipos ou liens semés de nœuds qui tenaient lieu d’écriture chez lus Péruviens. "

, — Liturg. Ornement que portent au bras gauche le prêtre catholique lorsqu’il dit lu messe, et le diacre et le sous-diacre qui l’assistent à l’autel.

— Ane. art mil. Manipule pyrotechnique, Faisceau de pétards qu’on lançait à la main dans les rangs ennemis.

— Pharm. Poignée d’herbes, de fleurs, de graines, |] Ustensile qui sert à retirer un vase au feu.

— Encycl. Antiq. rom. La première enseigne, le premier drapeau des Romains fut tout simplement une poignée d’herbe au bout d’un bâton. Le peintre David, dans l’Enlèvement des Sabines, en a figuré quelques-unes d’une façon très-pittoresque. Ovide, dans les Fastes, en parle poétiquement, tout en s’égayant sur la simplicité des mœurs de ses aïeux. « Être brave à la guerre, dit-il, c’était là toute leur science. Savaient-ils que l’axe du monde a deux pôles ? qu’il y a deux Ourses ? que l’une, Cynosure, guidait les Phéniciens, et l’autre, Helicè, les Grecs dans-leur3 navigations ? Il n’y avait pour eux d’autres signes dans le ciel que leurs enseignes, qu’il était criminel d’abandonner. Ce n’était qu’une poignée de foin, mais ce foin était aussi révéré que le sont aujourd’hni les aigles. Ils portaient ces manipules au boutd’une longue perche, de la le nom de manipulaire donné au soldat, i

Non illi ccelo tabentia signa tenebant Sed sua, qus magnum perdere crimen erat.

Iliaque de fxno ; sed erat reverenlia fsmo Quantum mine aquilas cernis liabere tuas.

PevlUct suspensos ducebal longa nuotiplos. Undè maniplaris nomina miles hubet.

(Fastes, lib. III, 133.)

Plutarque raconte que Romulus, voulant détruire la puissance d’Amulius, roi d Albe,

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conduisit sous les murs de la ville les paysans qu’il avait rassemblés, et qu’il les partagea en diverses bandes de cent hommes, dont chacune portait en guise d’enseigne une poignée de foin ou de broussailles au bout d’une perche. Plus tard, les Romains substituèrent à cet emblème trop primitif une petite planche, de la forme d’un parallélogramme, mise en travers au bout d’une pique, au-dessus de laquelle était une main en bronze ; au-dessous, sur plusieurs petites planches rondes, étaient les portraits des dieux ; on y ajouta dans la suite ceux des empereurs. Au temps de la splendeur de Rome, ces enseignes furent faites d’argent, et le questeur les conservait dans le trésor public.

Le nom de manipule, donné à la section de la cohorte placée sous la même enseigne, est presque aussi ancien que l’enseigne elle-même ; il y en avait trois par cohorte, et chaque manipule était formé de deux centuries ; la légion, comprenant dix cohortes, offrait, par conséquent, trente manipules.

— Pharm. Ce mot est quelquefois employé, dans les formules, comme synonyme de poignée, pour indiquer la quantité d’une substance médicamenteuse quelconque, que la main peut contenir ou plutôt que l’on peut prendre d’une seule main. Cette quantité se désigne dans les formules par la lettre M suivie d’un ou de plusieurs chiffres indiquant le nombre de poignées que l’on doit employer ; ainsi M2 ou Mil signifie deux poignées. Cette manière de formuler est loin d’être exacte, puisque la capacité des mains varie avec chaque individu. Aussi dans le nouveau Codex trouve-t-on l’équivalent d’une poignée en poids pour un grand nombre de matières médicinales. Une poignée d’orge, par exemple, équivaut à 100 grammes, une poignée de graines de fin à 47 grammes, une poignée de feuilles sèches de mauve ou de chicorée à 43 grammes.

MANIPULÉ, ÉE (ma-ni-pu-lé) part, passé du v. Manipuler. Manié, travaillé, manœuvré : Cette substance demande à être manipulée avec beaucoup de soin. Ces appareils doivent être manipulés très-délicatement.

MANIPULER v. a. ou tr. (ma-ni-pu-lérad. manipule). Manier, travailler ou manoeuvrer avec la main : Manipuler des drogues. Manipuler un appareil. La bonté des médicaments dépend beaucoup du soin avec lequel on les a manipulés. (Acud.)

— pjg. Tripoter, arranger par des moyens subtils ou coupables : Manipuler les affaires de l’Etal.

Se manipuler v. pr. Être manipulé : Les substances grasses-SE manipulent facilement.

MANIQUE s. f. (ma-ni-ke — du lat. manica, manche). Antiq. Espèce de gaîne, de brassard que portaient ’les archers, entre le coude et le poignet, au bras gauche. Il Grappin en fer employé dans les guerres maritimes.

— Teçhn. Espèce de gant que les ouvriers de certains états, comme les cordonniers, les bourreliers, etc., sa mettent autour de la main pour empêcher qu’elle ne soit coupée lorsqu’ils serrent le fil avec lequel ils cousent. U On dit aussi manicle. h Poignée d’une brosse de cocher. Il Manche à l’aida duquel le tondeur de drap fait mouvoir les forces. Il Mouche dont le fabricant de porcelaine se sert pour enlever les couvercles des fourneaux.

— Pop. Homme de la manique, Savetier. Il Tirer la manique, Exercer l’état de savetier. Il Entendre la manique, Être fort adroit.

MANIQUETTE s. f. (ma-ni-kè-te). Syn. de maniguettb.

MANIS s. m. (ma-niss). Mamm. Nom scientifique du pangolin.

MANISURE s. f. (ma-ni-zu-re — du gr. manos, mince ; oura, queue). Bot. Genre de graminées qui croissent dans les régions tropicales.

MÀNITCH ou MANYCZ, rivière de la Russie d’Europe. Elle sort des lacs salés qui s’étendent au S.-O. d’Astrakhan, coule au N., sépare sur une assez longue étendue la province de Stavropol de celle d’Astrakhan, arrose le pays des Cosaques du Don et se jette dans le fleuve dé ce nom, au bourg de Manitzkaia, après un cours de 471 kilom. Cette rivière, dont les eaux sont jauaâtres et croupissantes, forme de nombreuses Iles.

MANITOU s. m. (ma-ni-tou. — Dans les langues algonquines, manitu signifie esprit, Kitclà Manitu, le grand Esprit, Dieu, matchi manitu, le mauvais esprit, le diable. Ces termes se rapprochent beaucoup pour la forme du sanscrit védique Mangu, Dieu, l’Être intelligent, l’esprit ; zend Maingu, qui s’emploie en parlant d Ormuzd et d’Ahriniait ; Cpentâmaingu, l’esprit saint ; Ankrô-maingu, 1 esprit méchant ; irlandais Mann, Dieu, de la racine man, penser. Mais, selon Pictet, cette ressemblance est aussi fortuite que celle du mexicain leotl, dieu, avec le grec theos). Esprit, divinité, dans la croyance des sauvages de l’Amérique septentrionale : Les sauvatjes n’entreprennent aucune hostilité sans consulter leur manitou. (B, de St.-P.) On retrouve chez bon nombre de peuplades indiennes l’adoration des manitous. (A. Maury.) Les sauvages disent que le monde est un fétiche gardé par un manitou. (Proudh.)

— Mamm. Syn. de manicou.

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MAN1TOWAC, ville des États-Unis d’Amérique, dans l’État de Wisconsin, chef-lieu du comté do son nom, sur la rive occidentale du lac Michigan, avec un bon port sur le lac, à 125 kilom. N.-E. de Madison ; 5,700 hab. Chantier de constructions navales ; commerce de bois très-actif.

MAN1TRONC s. m. (ma-ni-tron — du lat. manus, main, et do tronc). Entom. Segment antérieur du tronc des insectes, celui dans lequel est implantée la tête.

MANIVEAU s. m. (ma-ni-vô — étym. inconnue. On pourrait croire à un dimin. de manne). Petit panioï ou petit plateau d’osier où l’on range certains comestibles pour les vendre : Un maniveau de champignons.

MANIVELLE s. f. (ma-ni-vè-le. — Delâtro rapporte ce mot au latin fictif manubellum, diminutif de 'manubrium, manche, clef, proprement ce que l’on porte avec la main : de manus, main, et de brium, qui est le même que ber dans ceieber, saluber, et brum dans candelu-brum, cere-brum, de la racine sanscrite bhar, porter, grec pherâ, latin fero, etc. D’un autre côté Scheler regarde manivelle comme un mot hybride formé du latin manus, main, et du germanique ancien haut allemand wellan, tourner ; wella, essieu, arbre, de la racine sanscrite coi, couvrir). Mécan. Pièce de fer ou de bois, coudée deux fois b. angle droit et qui, appliquée à l’extrémité d’un arbre ou d’un essieu, sert à le faire tourner : Tourner la manivelle. Faire jouer la manivelle. La manivelle d’un moulin à café, d’un orgue de Barbarie.

Et d’un tour de manivelle,

A soc serin une belle

Fait chanter jusqu’à sis airs.

Fuilu’ON la Madeleine.

Il Levier qui sert à imprimer à la vis d’un étau la force nécessaire pour fermer les doux mâchoires, il Petit essieu dont se servent les charrons pour conduire deux roues h la fois.

Il Demi-essieu servant à conduire une rouo seule. Il Espèce de brancard servant a enlever des matériaux. Il Instrument de fer qui sert à tordre de gros cordages.

— Typogr. Morceau de bois creux et arrondi placé à la partie de la broche qui-sert a. faire rouler le train d’une presse.

— Mar. Manche recourbé avec lequel on fait tourner une roue, n Roue de la ligne de looch. n Pièce de bois dont se sert le timonier pour faire jouer le gouvernail.

— Encycl. Mécan. Les manivelles sont des organes de machines qui servent quelquefois & transformer un mouvement rectiligne alternatif en un mouvement circulaire continu, et réciproquement. Dans les machines à vapeur, ces pièces transmettent, par l’intermédiaire d’une bielle, le mouvement du piston ù l’arbre moteur. On les emploie avantageusement quand les machines sont puissantes.

Les manivelles sont dites simples quand la force1 totale leur est appliquée et qu elles nu doivent conduira qu’une tige ; doubles, lorsqu’un arbre doit mener deux tiges ; on les place, suivant les circonstances, à angle droit ou dans le prolongement l’une de l’autre. Elles sont triples ou multiples quand l’urbro commande trois pu plusieurs tiges à la fois. Elles se divisent encore en manivelles à simple effet et en manivelles à double effet ; dans le premier cas, là force n’agit que pendant un demi-tour ; et, dans le second, son action a lieu pendant un tour entier.

Une manivelle se compose d’un bras ou levier dont le rayon est égal à la demi-coursu à produire, et d’un bouton ou manneton qui reçoit ou transmet le mouvement. On construit les manivelles, tantôt en fer, tantôt en fonte, et on les fixe sur. les arbres au moyen de clavettes. Le bouton se fait en fer forgé de première qualité, cémenté, ou mieux en acier ; il est rigoureusement perpendicultiiro au plan du mouvement de la manivelle. Cette pièce, qui travaille beaucoup, s’altère rapidement. Quelle que soit la muniuelle, le bouton est toujours rapporté ; cette disposition, qui donne du jeu, s’emploie principalement poulles manivelles en fonte ; le serrage s’opèro par une clavette ou par un écrou goupillé. Pour les petites manivelles, - on fait quelquefois venir le bouton avec la pièce elle-même. Il est ordinairement de forme cylindrique ; mais on en rencontre de sphériques qui ont l’inconvénient de gripper.

Manivelles simples. Les manivelles simples se placent ordinairement à l’extrémité do l’arbre qui les porte et. en dehors de ses points d’appui ; parmi celles-ci on peut classer les manivelles à bras, qui servent à remplacer les roues à poignées où à chevilles. Elles so composent généralement d’un bras en for ou en fonte que l’on fixe à l’extrémité de l’arbre à conduire, d’une soie rivée ou boulonnée perpendiculairement à l’extrémité pendante do ce bras et entourée d’un manchon en bois servant à poser les mains du manœuvre. Le rayon de ces sortes de manivelles est le plus souvent compris entre oh>,35 et O^^O ; cette dernière dimension paraît être un maximum. L’effort moyen qu’un homme exerce en agissant d’une manière continue sur une manivelle est de S kilogrammes avec une vitesse de 0^,75 par seconde ; lo travail qu’il produit est alors égal à 8 X 0,75 = G kilogramme très ; cependant il peut, pendant un court intervalle de temps, comme dans le temps nécessaire pour la manœuvre des grues ou des