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Mnrceiiange (affairb), cause célèbre jugée en 1S40. Le 1er septembre 1840, vers huit heures et demie du soir, les domestiques et les valets de ferme du domaine de Chamblas, situé à quelque distance de la ville du Puy, étaient réunis dans la vaste cuisine du rezde-chaussée du château. Le maître, M. Louis de Marcellange, veillait et causait avec eux, assis au coin du foyer, quand tout à coup une détonation se lit entendre suivie du bruit des carreaux de la fenêtre tombant en éclats, et M. de Marcellange tomba dans les cendres, tué sur le coup. On remarqua que ni les chiens de chasse qui se trouvaient dans la cuisine ni le chien de garde de la cour n’avaient donné l’éveil, et l’on soupçonna que le coup avait été fait par un familier de la maison. Les recherches opérées dans les alentours n’amenèrent aucun résultat.

M. Louis Vilhardin de Marcellange appartenait à une honorable famille de Moulins, dont la noblesse n’était pas d’ailleurs très-bien établie. Il avait, en 1835, épousé M"» Thécdora de La Roche-Négly de Chamblas, appartenant à l’une des plus anciennes et des plus riches familles du Velay. Les premiers temps du mariage avaient été tranquilles, mais depuis deux ans, époque de la mort du beau-père, M. de Chamblas, une mésintelligence, née de questions d’intérêt et attisée par la belle-mère, femme trës-entichée de sa noblesse, avait éclaté entre les deux époux. Une demande en séparation introduite par la dame de Marcellange avait été repoussée ; M. de Marcellange avait ensuite sommé sa femme par acte d’huissier de réintégrer le domicile conjugal ; elle s’y était refusée et continuait de résider au Puy avec sa mère, pendant que son mari habitait seul le château de Chamblas.

Le lendemain du meurtre, un messager envoyé par le maire de la commune alla informer les dames de l’événement : il fut étonné de la froideur avec laquelle on accueillit cette nouvelle.

L’instruction de cette affaire mystérieuse se prolongea longtemps sans aboutir ; on arrêta successivement plusieurs individus, qu’on dut relâcher ensuite. Plus de cinq cents témoins furent entendus, et l’obscurité semblait s’épaissir autour du crime. Seuls, les parents du mort, M. Turchy de Marcellange et Mme de Tarade, ses frère et sœur, poursuivaient courageusement leur juste vengeance ; ils parvinrent, malgré la terreur qui paralysait toute la contrée, à réunir un certain nombre d’indices qui mirent la justice sur la voie. On sut que, pendant la dernière année de sa vie, M. de Marcellange avail été constamment dominé par des appréhensions sinistres. Il se croyait menacé de mort par sa femme et sa belle-mère ; il soupçonna un jour la femme de chambre de sa femme, Marie Boudon, d’avoir essayé de l’empoisonner ; l’homme qu’il redoutait surtout, celui qu’il désignait comme son futur assassin, c’était un certain Jacques Besson, attaché depuis seize ans au service de la famille de Chamblas, et qui, de domestique, était devenu l’homme de confiance de ses maîtres. Il avait épousé avec pussion l’inimitié des dames de Chamblas, et des scènes fort vives avaient eu lieu entre M. de Marcellange et lui.

Le 19 novembre, Jacques Besson fut arrêté.

Cependant les indices qu’on avait recueillis ne constituaient pas des preuves, et les paysans ne se laissaient que bien difficilement arracher ce qu’ils savaient, dominés qu’ils étaient toujours par la peur de Besson et de ses huit frères, qui formaient un clan redouté dans le pays, gagnés secrètement aussi, paraît-il, par 1 argent des dames de Chamblas. Quelques témoins affirmèrent l’alibi de Besson le soir du crime ; d’autres, au contraire, avouèrent l’avoir reconnu, un fusil à la main, se dirigeant du côté du châteuu. Un jeune berger du nom d’Arzac confia à sa tante qu’il avait reçu 600 francs de Besson pour empoisotjner M. de Marcellange ; interrogé par la justice, il nia avoir tenu ce propos. Le 14 mars 1842, après dix-neuf mois d’une instruction hérissée de difficultés, Jacques Besson comparut devant la cour d’assises de la Haute-Loire ; le témoin Arzac, malgré son astuce, fut pris, durant l’interrogatoire, en flagrant délit de mensonge ; son arrestation immédiate fut ordonnée. Un nouvel incident eut lieu ; la famille de Marcellange se porta partie civile et demanda le renvoi de l’affaire devant une autre cour d’assises, pour cause de suspicion légitime. La cour de cassation prononça le renvoi devant la cour d’assises du Puy. , Après une écrasante plaidoirie de Me Bac, avocat de la partie civile, le berger Arzac, convaincu de faux témoignage, principalement sur ia déposition de sa tante, fut condamné a dix ans de réclusion et à l’exposition publique.

Le 22 uoùt, Jacques Besson comparut à son tour. C’était un homme de trente-quatre ans, aux traits saillants, ayant toutes les apparences de la force et de l’énergie. Il nia tout. Les témoins se jetèrent réciproquement à ia face les accusations les plus graves de corruption et de mensonge. D horribles soupçons s’élevaient contre les dames de Chamblas ; on alla jusqu’à penser que, non-seulement elles avaient commande le meurtre du mari, mais que les deux enfants nés du mariage avaient été empoisonnés par la mère.

Elles furent citées en témoignage, répon MARC

dirent d’un air froid et hautain, et soutinrent l’innocence de Besson. Une circonstance nouvelle fort étrange vint s’ajouter à tous les mystères de cette affaire. La femme de chambre de Maie de Marcellange, Marie Boudon, appelée comme témoin, ne put être retrouvée, et il ne sembla pas invraisemblable quev les dames de Chamblas ne l’eussent fait disparaître, peut-être par un nouveau crime.

M" Rouher défendit Jacques Besson. M° Bac plaida pour les parties civiles.

Dans un passage de sa plaidoirie, il s’exprima ainsi :

■ Mme de Chamblas nous disait naguère, avec ce ton superbe que vous lui connaissez : «Nos domestiques se tiennent toujours à leur « place. » Mais pour Besson, sans doute, on se départait quelquefois de l’aristocratie de ce principe. Je voudrais bien savoir s’il était à sa place, lorsque, a la fraîcheur du soir, sous le tremblant abri des sapins de Chamblas, dans la verte solitude des bois, le bras de ces dames s’appuyait sur le sien avec un tel abandon que la pudeur d’une fille des champs qui les vie en fut alarmée 1 Quand je me rappelle cette molle et familière attitude, ce vif contraste entre les hautaines prétentions de ces darnes et leurs façons d’agir ; quand je rapproche ce souvenir de l’audacieuse protection accordée à l’assassin, je me demande avec effroi si toutes ces caresses n’avaient pas un but.

M. le président. Maître Bac, rappelez-vous, je vous prie, que les daines de Chamblas n’ont pas ici de défenseur.

Mo Bac. Aussi, ne veux-je pas aller plus loin. L’heure n’est pas encore venue d’aller au fond de cet effroyable mystère. Je ne veux pas savoir encore quelle part les dames de Chiimblas ont eue dans l’assassinat. Mais ce que je sais, c’est qu’une veuve qui protège hautement l’assassin de son mari, qui cherche à altérer les témoignages pour le sauver, qui., dans ce but, compromet sa fortune, son honneur, que rien ne retient dans cette abominable voie, ni l’opinion, ni la pudeur, ni le respect qu’elle se doit à, elle-même ; ce que je sais, c’est que cette femme, qui méconnaît ainsi tous les devoirs que lui imposent sa position, son titre, le nom qu : elle porte, l’honnêteté publique, les plus vulgaires convenances ; ce que je sais, c’est que cette femme est indigne de toute pitié ! Ahl si d’autres faits se découvraient, si de nouvelles révélations venaient accuser Mme de Marcellange, je ne voudrais pas les entendre ; j’en sais assez sur cette femme. J’ai vu ses intimités avec Besson ; je l’ai trouvée préparant le faux témoignage, je l’ai entendue descendant elle-même jusqu’à ce crime honteux pour sauver l’assassin de son mari ; je ne veux pas en savoir davantage. Qu’elle échappe, si elle le peut, à la vengeance des lois : elle n’échappera pas à une vengeance plus impitoyable, plus cruelle, qui a déjà commencé ! Qu’elle trouve dans son propre cœur la peine qui lui est due ! Que pour elle il n’y ait plus de repos I Qu’elle tremble toujours d’être découverte ! que la peur soit sa compagne I que l’infamie la suive ! que le remords la dévore ! Et que, après cette vie de terreur et de honte, justice éternelle vienne s’asseoir sur sa tombe I Voilà tout ce que je veux ; je ne demande pas d’autre peine pour les dames de Chamblas. >

Le jury déclara Besson coupable sans circonstances atténuantes. Il fut condamné à mort.

Mais un vice de forme vint tout remettre en question. La cour de cassation cassa l’arrêt de la cour du Puy, et l’affaire fut renvoyée devant la cour d’assises du Rhône.

Cette fois, tes daines de Chamblas avaient disparu ; toutes les recherches pour les retrouver furent inutiles. Des poursuites en faux témoignage furent dirigées contre elles, poursuites qui n’ont pu aboutir à cause de leur absence. Jacques Besson fut condamné à mort, comme la première fois. Son pourvoi fut rejeté par la cour de cassation.

Quand, dans la prison de Lyon, il apprit que l’arrêt était devenu définitif, on raconte qu’il pleura abondamment. Mais, malgré les instances des magistrats, sa langue ne se délia point pour un aveu : « À quoi bon parler ? disait-il ; ce serait en mettre beaucoup dans l’embarras. » Et il ajoutait : « Ce qui me fatigue, ce n’est pas ma mort ; il vaut autant en Unir ; mais c’est cet affreux voyage qui sera éternel. » Il pensait à son transféremsnt de Lyon au Puy. Le 27 mars, on le fit monter dans une calèche de poste escortée par des gendarmes. Besson fut calme pendantla moitié du voyage. Mais quand, à travers les volets de la chaise, il reconnut les collines sauvages et les pinèdes du Velay, il commença à s’agiter. Quand il vit les premières maisons de Saint-Hostien, son village natal, et le chemin qui conduit à Chamblas, il sanglota convulsivement.

Le lendemain, au milieu d’une foule immense, Besson rit à pied le trajet de la prison du Puy au Martouret. Il paraissait résigné, mais près de l’échafaud, il se débattit un instant contre les aides de l’exécuteur. Quelques moments après, il emportait dans la mort le secret du drame de Chamblas.

Sous le titre : les Dames de Chamblas, M. Constant Guéroult a fait de cet épisode judiciaire un récit des plus saisissants (186 ;)).

MARCELLE (sainte), née à Rome vers la lin du iv<= siècle, morte un peu a rès l’an 410.

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Veuve de très-bonne heure, elle refusa de se remarier pour s’abandonner tout entière à la religion du Christ. Séduite par les récits qu’elle avait entendu faire sur les solitaires de la Thobaïde, elle résolut de les imiter, vendit ce qu’elle avait, se revêtit d’habits simples et grossiers et vécut d’aumônes. Plusieurs femmes suivirent son exemple, et vinrent se ranger sous ses ordres ; on cite entre autres la vierge Principe, que saint Jérôme, dans une lettre qu’on a de lui, entretint de Marcelle. Lors de la prise de Rome par les barbares en 410, Marcelle, refusant de leur livrer des trésors qu’elle n’avait pas, fut très-mahraitée. Elle se réfugia avec Principe dans l’église de Saint-Paul, déclarée asile sur l’ordre même d’Alaric. Cet événement l’impressionna et la bouleversa tellement, qu’elle mourut quelque temps après des suites de la peur qu elle avait eue. L’Église l’honore le 31 janvier.

MARCELLÉES s. f. pi. (mar-sèl-lé). Antiq. rom. Fêtes qu’on célébrait à Syracuse, en l’honneur de Marcellus.

MARCELLIANISME s. m. (mar-sèl-li-a-nisme). Hist. relig. Hérésie de Marcellus d’Ancyre, fondée au ivo siècle. Il On dit aussi

MARCELLANISME,

MARCELL1EN s. m. (mar-sèl-li-ain), Hist. relig. l’artisan des doctrines de Marcellus d’Ancyre. Il On dit aussi marckllanistis et mXrckllianistk.

— Encycl. Les marceliiens sont des hérétiques du ivt siècle, disciples de Marcel d’Ancyre, qui firent revivre en une certaine mesure, dans l’Église, la doctrine sabellienne sur la Trinité. Les auteurs sont très-partages sur la question de savoir si, comme les sabelliens, ils ne voyaient dans les trois noms de la Trinité que trois dénominations différentes pour désigner la même personne. Par haine du trithéisme et dans le but de relever ladignité du Fils, que rabaissaient les ariens, il leur arrivait souvent d’employer des expressions fortement entachées de sabellianisme ; mais Bergier pense qu’il est difficile de se prononcer, et semble incliner à croire que l’hérésie des marceliiens était plus apparente que réelle. La tendance des marceliiens était trop opposée à celle des ariens, alors fort puissants, pour ne pas être violemment combattue par ce3 derniers. On sait combien d’acrimonie et de violence préside à toute controverse religieuse ; celle des ariens contre les marceliiens était encore augmentée par l’énergie que Marcel mit à appuyer la condamnation de l’arianisme au concile de Nicée. Marcel et ses partisans se virent chassés de leurs sièges ecclésiastiques par les ariens d’Orient, mais ils parvinrent à se justifier dans un concile tenu à Rome, sous les yeux du pape Jules, en 341 et au concile de Sardique (347).

Si les marceliiens ne sont pas absolument hérétiques, leur tendance conduit manifestement à l’hérésie sabellienne. On le vit bien lorsque le disciple le plus illustre de Marcel, Photin, en voulant continuer l’œuvre de son maître, tomba, lui et ses partisans, les photiniens, dans le sabellianisme le mieux caractérisé.

MARCELLIN (SAINT-), ville de France (Isère), ch.-l. d’arrond. et de canton, près de la rive droite de la Cumane, affluent de l’Isère, à 52 kilom. S.-O. de Grenoble ; pop. uggl., 2,753 hab. — pop. tôt., 3,340 hab. L arrondissement comprend 7 cant., 86 comm. et 80,379 hab. Tribunal de l’o instance ; collège communal. Filatures de cocons ; fabrication de sucre et de fromages. Commerce de vins estimés, soies écrues, fil, toiles, noix, bestiaux. Cette petite ville est agréablement située au pied d’un coteau qui produit des vins estimés. On y remarque quatre murs percés de portes, les restes d’un château du moyen âge et l’église surmontée d’un clocher roman. Les environs de la ville offrent de belles promenades ombragées. D’abord simple rendez-vous de chasse, Saint-Marcellin prit une certaine importance lorsqu’un dauphin y eut fait bâtir, vers la fin du xio siècle, une église qui fut consacrée par le pape Callixte II. Au xvie siècle, la ville fut successivement ravagée par le baron des Adrets, Montluc, de Cordes, le duc de Nemours et enfin Lesdiguières. Pendant la Révolution, Saint-Marcellin porta le nom de Thermopyles.

MARCELLIN (saint), pape de 295 à 304. C’est sous son pontificat qu’eut lieu la terrible persécution de Dioclétien (303). Il fut accusé d’avoir manqué du courage des martyrs et d’avoir sacrifié aux idoles du paganisme. Mais la tradition catholique repousse cette accusation, et honore Maicellin comme martyr. Ce qui est certain, et ce que l’ancien calendrier romain, dressé sous Tibère, ne permet pas de mettre en doute, c’est que ce pape mourut de sa mort naturelle en 304, 11 est honoré le 26 avril.

MARCELLIN, général, mort en 46S de notre ère. Ami du patrice Aètius, après ^’assassinat de ce dernier, il rassembla des soldats, s’empara de la Dalmatie et d’une partie de l’Illyrie, et y créa une souveraineté indépendante. Il lutta contre les Vandales et les chassa de la Sardaigne en 466. Mais les Romains, auxquels il s était allié, l’assassinèrent en 468. Genséric s’écria en apprenant ce meurtre : « Les Romains se sont coupé ia main droite avec la main gauche 1 •

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MARCEI.LIN (le comte), chroniqueur latin, né en Illyrie. Il vivait au vie siècle de notre ère. On ne sait rien de sa vie. Outre un traité, aujourd’hui perdu, et intitulé : Libri de temporum qualitatibus et positionibus locorum, il composa une Chronique qui s’étend de l’avénement de Théodose le Grand (3971) à celui do Justin 1er. Cette chronique a été publiée avec une continuation à Paris (1619, in-8°).

MARCELLIN (Jean-Esprit), statuaire français, né à Gap (Hautes-Alpes) en 1821. Il vint à Paris à l’âge de vingt et un ans, fut réduit quelque temps, pour vivre, à travailler pour les entrepreneurs de sculpture religieuse. Heureusement, aidé par les autorités de son département, il put entrer à l’atelier de Rude (1844), et y fit de merveilleux progrès. Dès l’année suivante, il exposait un buste dont la large exécution fut universellement remarquée. Tous les morceaux qu’il exposa depuis accusèrent de nouveaux progrès. Nous nous contenterons de citer : le Berger Cyparisse, en plâtre (184S), puis en marbre (1851) ; le Couronnement d’épines (1849) ; Avant l’hymen, portrait (1852), morceau d’une grande délicatesse de sentiment ; Cyprisallaitant l’Amour, groupe en marbre (1853), acquis par M. Achille Fonld, et admis à l’Exposition universelle de 1855 ; le Retour du printemps (1855), un de ses morceaux les plus gracieux ; Zênabie retirée de l’Araxe, groupe en plâtre (1857), exécuté en marbre (1859) et placé dans le parc de Fontainebleau ; Jeune fille tressant une couronne (1859) ; la Douceur (1861), dans la cour du Louvre ; la Jeunesse captivant l’Amour (1861), acquis par le ministère des finances ; le Trait d’union, statue en marbre (1803-1867), au palais de l’Élysée ; Bacchus enfant (1864) ; le Petit Maraudeur et le Premier Bijou, .statuettes en bois (1863-1867), au palais de l’Elysée ; Mignonne, statue en marbre (1866) ; Bacchante se rendant au sacrifice, groupe en marbre (1869), acquis par le musée du Luxembourg, et que plusieurs critiques regardent comme l’œuvre capitale de l’artiste ; Saint Laurent, Suint Claude, Saint Étienne (1870), statues en pierre pour l’église Saint-Gervais ; Triomphe de Galatée, groupe en plâtre (1873).

On doit encore à cet artiste différentes sculptures décoratives : au nouveau Louvre, les statues de Grégoire de Tours, du Sire de Joinville, de l’Art moderne, de l’Eloquence, un Lutteur, etc. À la nouvelle préfecture de Marseille, la décoration d’un fronton représentant le Génie du commerce et de lu Navigation ; les statues de Pierre Puget, de Mirabeau, du Bailli de Suff’reiijAuMaréchalde Yitlars, etc. Une statue en marbre de Ladoucetle, par M. Marcellin, décore la place publique de Gap, patrie de l’artiste. En fait de récompenses, M. Marcellin a obtenu : des médailles de 20 classe eu 1851 et 1855, des rappels de médaille en 1857 et 1859, la croix de la Légion d’honneur en 1862.

On doit considérer M. Marcellin comme un des meilleurs élèves de Rude, qui en a tant formé d’excellents. Et ce qui révèle en lui d’une manière incontestable un puissant temiiérament d’artiste, c’est qu’à cette forte école, oin de se laisser imposer la manière du maître, il a su rester original dans un genre où l’originalité paraît presque impossible. Son talent, M. About le reconnaît, «se compose surtout de grâce, d’élégance et de délicatesse.» Et eu même temps le spirituel critique trouve dans la manière de l’artiste « un je ne sais quoi de nouveau qu’il n’a jamais vu dans les ouvrages des maîtres. » C’est cette originalité, ce je ne sais quoi sans lequel un maître n’en est pas un, n en déplaise à M. About, que nous prisons surtout en M. Marcellin. Ajoutons-y un mérite qu’on dirait dédaigné de nos jours, tant il devient rare, le sentiment de la draperie, l’art exquis de la jeter et de la modeler.

’ MARCELLIN (Ammien), historien latin. V. Ammien Marcellin.

MAUCELL1NL" (sainte), vierge chrétienne, sœur de saint Ambroise, née en Gaule, morte vers 400. Elle se rendit à Rome avec sa mère, éleva ses deux frères plus jeunes qu’elle, Ambroise et Satyre, reçut le voile du pape Libère et passa le reste de sa vie dans une grande austérité. L’Église l’honore le 17 juillet.

MARCELL1S (Otho), peintre hollandais, né en 1613, mort à Amsterdam en 1673. Il séjourna successivement à Paris, en Toscane, à Naples, à Rome, s’attacha à peindre des insectes rares, des reptiles, des plantes, gagna beaucoup d’argent par la vente de ses ouvrages, et, de retour en Hollande, se fixa à Amsterdam ; il se forma une sorte de jardin zoologique dans lequel il réunit des couleuvres, des insectes de tous genres pour lui servir de modèle. Marceliis excellait dans le genre qu’il avait adopté, et ses tableaux som encore aujourd’hui très-estimés.

MARCELLO (SAN-), ville du royaume d’Italie, prov. de X’Iorence, district de Pistoia, à 48 kilom. N.-O. de Florence, ch.-l. de mandement ; 4,135 hab.

MARCELLO (Nicolas), doge de Venise, né en 1397, mort en 1474. Il remplissait les fonctions de procurateur de Saint-Marc, lorsqu’après la mort de Trono, en 1473, il fut élevé au pouvoir suprême. Pendant son passage à la direction des affaires, Mocenigo attaqua les Turcs, qui, sous le commandement de Soliman-Pacha, assiégeaient Scutari, et les força a. se retirer de l’Albanie.