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ou des marquisats fameux, soit des États indépendants.

Nous trouvons k l’ouest, contre les rudes Bretons, encore à demi païens, lu marche de Bretagne dont la capitale était Angers ; de là sortira, au moment de l’affaiblissement du pouvoir central, le comié d’Anjou, plus tard duché ; au sud, contre les Sarrasins d’Espagne, deux marches, celle de Gascogne { Vascoiiia), aix naîtront Ces souverainetés si longtemps indépendantes des Albret, des Armagnac, etc., et la marche d’Espagne, qui sera sous Louis le Débonnaire le comté de Barcelone, plus tard le pays des Golhs(GoiAolannia), la Catalogne ; sur la côte de la Méditerranée, opposée aux pirateries des Sarrasins, amarche de Gothieou de Septimanie, qui passera bientôt sous la domination des riches comtes de Toulouse ; dans les Alpes, protégeant le pays figurien et la vallée du Pô contre les musulmans qui pénétraient fréquemment en Provence, en Dauphiné et en

Italie, les deux petites marches, plus tard marquisats indépendants, de Suse*et d’Ivrée. Le sud de l’Italie lui-même étuit à couvert des incursions de cette population mêlée de Lombards, de Grecs et d’Arabes, qui remplissait les Deux-Siciles, jpar la marche ou duché de Spolète. C’était du côté de l’est que lo iiot de la barbuiie battait le plus fréquemment les bords de l’empire chrétien. Aussi nous y trouvons de fortes digues : la marche de Carinthie ou duché de Frioul, à cheval sur les derniers rameaux des Alpes, et s’avançant sur la Drave et la Save contre les Slaves et les Bulgares ; un peu plus au nord, au moment où le Danube sort des passages étroits des Alpes et des monts de Bohème, la marche de l’est (Ost-mark) protégeant la Bavière soumise..Des évêchés, des places fortes, tels furent les commencements du grand empire d’Autriche, qui naquit de l’Ostmark et de la Carinihie. Au nord, il est difficile de distinguer les marches : probablement il y avait une marche des Souabes, plus tard appelée Misnie, eides divisions militaires sans nom contre les Slaves Wendes, les Slaves Obotrites, les Danois, tous pays situés le long de l’Elbe, qui acquerront une grande importance au xie siècle, et qui seront alors soit de puissants évêchés, soit des villes libres, soit de grands fiefs. L’empire romaingermanique des Oihoti porta plus en avant

ses marches sur plusieurs points, en créant les marches (margraviats) de Moravie, de Lusace, de Brandebourg, etc.

Les peuples que l’on a appelés Markomans, du franco-teuton mark, frontière, et de matin, homme, étaient des peuples riverains des marches ou des frontières. Froissart emploie fréquemment le terme marche dans le sens de uémareation. On appelait marque, eommarque ou cominarchie, du bas laliu commarchia, la ligne ou la lisière qui séparait deux territoires, deux domaines limitrophes. Sanche 1«, roi de Portugal, partageait k la fin du xne siècle son royaume eu comarcas. De nos jours encore, la province où est enclavée Rome s’appelle Comarca. En Allemagne le mot mark, pris dans son acception la plus éiendue, embrassait les provinces de l’empire mises eu état de défense contre les attiiques des Wendes, des Hongrois et autres ennemis. C’est ainsi qu’il y avait lu Kurmark ou Marche électorale, ou encore Marche de Brandenburg, qui se divisait en vieille Marche, nouvelle Marche, Marche antérieure, moyenne Marche. Cette province a formé le noyau des possessions de la maison de Prusse et est répartie aujourd’hui entre la province de Brandebourg et celle de Saxe, au centre du royaume. Une province de France s’appelait la Marche, et il y avait en Italie la Marche trévisane et la Marche d’Ancône. En Espagne, la province de Castillea souvent reçu le nom de Marche.

MARCHE, en latin Marca, ancienne province des États pontineaux, au N.-E. ; elle fut uivisée en Marche d’Ancône au N., Marche de Perino au S., puis fut répartie dans les délégations dAncoue, de Macerata, de Permo et d’Ascoli. Elle est aujourd’hui comprise dans les provinces de ce nom du nouveau royaume d’Italie.

MARCHE (la), appelée aussi MARCHE LI-MOUSlMi, en latin Marchia, province et grand gouvernement de l’ancienne division de la France, comprise entre le Bourbonnais et le Berry au N., lo Poitou et l’Angoumois à l’O., le Limousin au S. et l’Auvergne k l’E. Ch.-l., Guéret. On la divisait en haute Marche et basse Marche. Elle forme aujourd’hui le département de la Creuse, une grande partie de celui de la Haute-Vienne et quelques parties de ceux de l’Indre, de la Vienne et de fa Charente. Sous la domination romaine, ce pays, habité par les Léinovices, les Bituriges Cubiens et les Pi< taves, lit partie de l’Aquitaine ire. Elle tut érigée en comté au x« siècle, en faveur de Boson I«, surnommé le Vieil, fils de Sulpice et petit-fils de Gerfroy, comte de Charroux. Boson Ier(marié à Emine, comtesse de Périgord, laissa, entre autres enfants, Boson II, auteur de la maison des comtes de Périgord, et Audebert, qui a continué la ligue Ues comtes de La Marche. Cet Audebert, mort vers 996, avait épousé Almodis, sœur de Gui, vicomte de Limoges, dont vint Bernard, comte de La Marche, père d’Audebert H, qui ne laissa qu’une fille, Aimodis, comtesse de La Marche, qui porta ce

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comté k son mari, Roger de Montgomery, comte de Lancastre. Le petit-fils de ce dernier, se voyant sans héritier, vendit ce qui restait du comté de La Marche au roi d’Angleterre on H"". Mais Hugues IX de Lusifnan s’empara de tout le pays, qui resta ans sa famille jusqu’au commencement du xrve siècle, époque à laquelle, après longues contestations, Marie de La Marche, comtesse de Sancerre, dernière héritière de cette branche de la maison de Lusignan, céda ses droit3 sur le comté de La Marche au roi Philippe le Bel. Celui-ci le réunit k la couronne. Le roi I-’hilippe le Long, par lettres du mois de mars 13ic, l’érigea en pairie en faveur de son frère, Charles de France, et, quand celui-ci monta sur le trône en 1321, la pairie se trouva éteinte. En 1327, Louis de Bourbon, comte de Clermont, ayant donné le comté de Ciermont en échange du comté de La Marche, ce dernier fut de nouveau érigé en pairie en sa faveur. Jacques de Bourbon, comte de Ponthieu, seigneur de Montagu, fils puîné de Louis de Bourbon, dont on vient de parler, fut la tige d’une nouvelle maison de comtes de La Marche. Il devint connétable en 1354, fut fait prisonnier à la bataille de lJoitiers et mourut des blessures qu’il avait reçues au combat de Brignais, près de Lyon, en 1361. Il avait épousé Jeanne de Chktillon-Saint-Paul, dont vinrent Jacques de Bourbon, auteur du rameau des seigneurs de Préaux, qui s’éteignit au deuxième degré, et Jean de Bourbon, comte de La Marche, qui a continué la filiation directe de sa branche. Ce dernier suivit Duguesclin en Espagne et aida puissamment à l’intronisation de Henri de Transtamare. Il mourut en 1393. laissant, de Catherine de Vendôme, entre autres enfants, Jacques, dont on va parler, et Jean de Bourbon, auteur de la branche des seigneurs de Carency. Jacques de Bourbon, deuxième du nom, comte de La Marche, accompagna le comte de Nevers, Jeun de Bourgogne, dans son expédition de Hongrie et fut fait prisonnier à la bataille de Niuopolis en 1396. Durant les troubles du règne de Charles VI, il embrassa le parti du duc de Bourgogne, fut fait prisonnier au siège du Puiset et resta enfermé à la tour de Bourges jusqu’à la paix en M12.11 mourut religieux du tiers ordre de Saint-François en 1438. Il avait épousé en premières noces Béatrix de Navarre, dont vint une fille, Éléonore de Bourbon, comtesse de La Marche, duchesse de Nemours, mariée à Bernard d’Armagnac, comte de Pardiac ; et en secondes noces, Jeanne II, reine de Naples et de Sicile, sœur et héritière de Ladisîas, roi de Naples, et veuve de Guillaume, duc d’Autriche. De ce second mariage il ne vint pas d’enfants. Jacques d’Armagnac, comte de La Marche, fils de Bernard ci dessus nommé et d’Éléonore de bourbon, fut mis à mort par ordre de Louis XI en 1477 et ses biens furent confisqués. La Marche fut donnée k Pierre de Bourbon, seigneur de Beaujeu, gendre du roi Louis XI. Suzanne de Bourbon, sa fille, porta le comté k son mari, le connétable de Bourbon, et, lorsque les biens de celui-ci eurent été confisqués, François I« en gratifia sa mère, Louise de Savoie. Après la mort de cette dernière, il fut réuni à la couronne en 1531. En 1540, le même roi le donna à son troisième fils, Charles, duc d’Orléans, pour le tenir en pairie, et quand celui-ci décéda sans postérité, en 1545, il fut définitivement réuni k la couronne. Depuis, les fils aînés des princes de Conti ont porté le titre honorifique de comtes de La Marche.

MARCHE (la), bourg de France (Vosges), eh.-l. de cant., arronu. et k 37 kilom. S.-E. de Neufchâteau, sur la rivière du Mouzon ; pop. aggl, 1,714 hab. — pop. tôt., 1,754 hab. Commerce de vins et bestiaux. Ce bourg, qui doit son nom à sa position sur les frontières ou marches de la Champagne et de la Lorraine, possédait, au xve siècle, un château fort et un atelier monétaire appartenant aux ducs de Bar. Le château et les murs d’enceinte furent détruits au xvne siècle. Patrie de Guillaume de La Marche, du maréchal Victor et du savant jurisconsulte Bresson. Le portail do l’église est surmonté d’une haute tour carrée, percée de fenêtres élégantes. On remarque à I intérieur des chapiteaux à feuillage et (le jolis vitraux modernes. Sur une vaste place qui s’étend au nord de l’église, un piédestal en granit des Vosges porte le buste du maréchal Victor, né à La Marche en 17G4. Signalons aussi : la maison où est ne le maréchal ; l’important établissement ecclésiastique qui occupe un ancien couvent de trinitaires ; l’hospice, qui renferme une belle chapelle et quelques jolies fontaines.

Marcha (la), parc dépendant de la commune de Marnes (Seine-et-Oise), arrond. et k 6 kilom. de Versailles, près de la station de Vllle-d’Avray. Ce lieu est devenu célèbre par les steeple-chases qui y ont lieu quatre tois par an. Vers la fin du règne de Louis XIV, Chamillart, ministre de la guerre, choisit La Marche pour s’y faire élever une résidence de villégiature. Il fit creuser l’étang qui existe encore aujourd’hui, l’entoura d’un mur et d’un parapet eu pierre de taille, et au centre du bassin gigantesque il fit placer un magnifique groupe à sujet mythologique d’où s’élançaient au loin et à une prodigieuse hauteur d’innombrables gerbes liquides. Chamillart donna plus d’une fête brillante dans sa nouvelle propriété de La Marche, Quatre-vingts

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ans plus tard, cette propriété fut acquise par Marie-Antoinette, qui vint chercher k La Marche et au bord de son lac le calme et la solitude. Par ses ordres, une partie de l’ancien château de Chamillart fut démolie et l’on construisit une laiterie en pierre de liais, qui existe encore, et un pigeonnier colossal. Ainsi disposée, la propriété n’était plus guère qu’un vaste et poétique désert, composé de bois, d’eaux et de prairies (1787). Six ans après, La Marche fut vendue comme bien national, et sous l’Empire un sieur Boulanger, employé supérieur à l’administration des postes, acquit en bloc la totalité du domaine do La Marche, et son premier soin, après en avoir chassé la population nomade qui peu à peu y avait élu domicile, fut de le faire clore de murs et de portes solides, comme au temps de sa première splendeur. Après quoi il peupla le parc de gibier. En 1827, La Marche devint la propriété de M. Arnold Scheffer, frère d’un de nos plus célèbres peintres. En 1852, le parc, augmenté par M. Scheffer de 25 arpents, fut par lui cédé à M. Decaze, qui le possède encore. Il est aujourd’hui entouré de tous côtés par trois routes et par les bois de Marnes, propriété de l’État.

Il nous reste maintenant à parler des courses de La Marche. C’est en 1851, lorsqu’on renonça au champ de courses connu sous le nom de la Croix-de-Berny, que M. Scheffer concéda à la nouvelle société des courses une partie de son parc, en vertu d’un bail expiré il y a quatre ans environ. M. Decaze, le nouveau propriétaire, ne renouvela pas ce bail, mais, jugeant l’affaire bonne, résolut de l’exploiter pour son propre compte. Par sa configuration en forme de grand parallélogramme, le parc de La Marche est admirablement aménagé pour sa destination actuelle : les courses de La Marche sont en effet des courses d’obstacles ou steeple-chases, et non des courses plates ; nous possédons en France peu de courses d’obstacles mieux disposées tant par le hasard que par la main de l’homme. « Dans le parcours complet du champ de courses, dit M. Gatayes, il y a plus de vingt obstacles à franchir, tels que barrières fixes, haies, douves, fossés, rigoles, murs de terre et de pierre, sans compter la banquette irlandaise, et la fameuse rivière où, depuis neuf ans, maints plongeons ont été faits par les coureurs. Car La Marche reçoit toutes les eaux pluviales du plateau de Versailles, et ces eaux, jointes à celles de trois sources situées dans la propriété même (la source du Bois, la source Saint-Gilles et la source de la Reine), forment les trois étangs de cette propriété, alimentent la rivière et vont se perdre ensuite dans le pare de Saint-Cloud. » Cette disposition unique, qui fait de La Marche un champ presque unique pour les courses d’obstacles, en fait aussi le théâtre d’accidents nombreux et souvent mortels : il n’existe pas de courses de chevaux plus dangereuses et plus meurtrières que celles de La Marche. Parmi les accidents les plus célèbres dans les fastes hippiques de La Marche, citons la chute, en 1852, du vicomte de Tournon, qui perdit connaissance pendant plus d’une heure ; la mort, le même jour, d’un excellent cheval, Black-Demi ; un an plus tard, le jockey Goodman s’ouvrait la cervelle en tombant près du mur du potager, et à ce propos nous ne pouvons résister k citer l’anecdote suivante racontée par M. Oatayes : « Promptement remis en selle, M. Uoodinan continua son parcours sans autre préoccupation que de faire ruisseler sur lui-même les dots de sang coulant de sa blessure, afin de ne pas perdre de son poids avec le sang qu’il aurait laissé en route. C’est, ajoute M. Gatayes, ce que je n’affirme pas, mais ce que l’on affirma gravement alors, lorsque, après être arrivé le premier au but, ce type saisissant du sportman anglais rentra au pesage pour y subir l’épreuve de la balance. » De nouveaux accidents signalèrent l’année 1854. Celle de 1856 offre un souvenir original ; un coureur pédestre, anglais de nation, nommé Brokson, ’ vint tout exprès de Southampton à La Marcha pour lutter à pied contre les chevaux du steeple-chase. 11 se présenta sur la piste vêtu d’un simple caleçon de bain, franchit sans encombre quarante-neuf obstacles, y compris la rivière, mais fut néanmoins distancé. La tentative n’en est pas moins sans précédent comme sans imitation dans les annales du turf. En 1858, nouveaux accidents, renouvelés plus terribles encore l’année suivante : de mémoire de sportman il n’y eut jamais plus grand nombre de bras et de jambes cassés, de chevaux estropiés, etc., etc. Rappelons enfin le grand steeple-chase nautique uont le principal obstacle fut un étang de 100 mètres de large et profond, en certains endroits, de deux fois la hauteur d’un homme : cette course, objet d’un pari, ne se renouvela pas à La Marche, qui depuis s’est toujours bornée k ses steeple-chases ordinaires. Malgré les accidents qui éuiaillent ses réunions, nous devrions peut-être même dire k cause de ces accidents, aucun champ de course n’est plus fréquenté que celui de La Marche, aucun ne jouit d’un public aussi distingué. La charmante disposition du parc, les riants aspects des paysages de la vallée, la beauté des routes qui de Sèvres, de Versailles, de Saint-Cloud, mènent à Viile-d’Avray, le rail-way de la rue Saint-Lazare, à l’aide de ses convois réguliers et supplémentaires, expliquent

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fort bien l’empressement du public et son afrluence. C’est à La Marche que rirent leur première apparition, eu 1854, les voiles verts des jeunes dandys parisiens trop incommodés de la poussière. Quatre réunions principales se tiennent chaque année sur ce terrain, deux en avril et deux en octobre. Les chiffres des prix qui y sont courus varient ordinairement entre 1,000 et 3,000 francs.

Mnrche {collÉgb db la), ancien collège fondé par Guillaume de La Marche, et qui sélevait près de la place Maubert, k Paris.

MARCHE D’ESPAUNE, nom donné sous Charlemugne au pays conquis par cet empereur au delk des Pyrénées jusqu’à l’Ebre, entre les Asturies à 1 O. et la Méditerranée à l’E. Ou divisait la Marche d’Espagne en deux parties : Marche de Gascogne ; chef-lieu, Pampelune ; Marche de Gothie ou Septimanie ; chef-lieu, Barcelone.

MARCHE-EN-FAMÈME, ville de Belgique, province du Luxembourg belge, ch.-l. de larrond. de son nom, k 67 kilom. N.-O. d’Arlon, 53 kilom S.-O. de Liège ; 2,350 hab. Industrie active : forges et affineries de fer, tanneries ; fabrication de dentelles. Commerce de bestiaux. En 1577, un traité y fut conclu entre l’Espagne et les Provinces-Unies.

MARCHE (Blanche, comtesse de La), fille d’Otliou IV, duc de Bourgogne, morte vers 1340. Elle épousa Charles le Bel, comte de La Marche, second fils du roi de France, Philippe le Bel. Arrivée toute jeune dans une cour où régnaient les mœurs les plus relâchées, Blanche, que ses’penchants poussaient vers la galanterie, se livra bientôt à toutes sortes de désordres, favorisés par sa belle-sœur, la reine Marguerite de Navarre. Philippe le Bel, ayant appris quelle était la conduite de ses belles-tilles, fil mettre à mort leurs amants et ordonna d’enfermer au Château-Gaillard Blanche, convaincue d’adultère. Au bout de sept ans, cette princesse fut répudiée par son mari et termina ses jours à l’abbaye de Maubuisson, où elle prit le voile.

MARCHE (La), nom de plusieurs personnages français. V. La Marche.

MARCHÉ s. m. (mar-ché — lat. mercatus ; de merx, marchandise. V- marchand). Endroit public où l’on vend certaines marchandises : Marché aux légumes. Marche aux fruits. Marché au poisson. Marché au charbon. Marché aux bestiaux. Marché aux cuirs.

Et le financier se plaignait

Que les soins de la Providence

N’eussent pas au marché fait vendre le dormir Comme le manger et le boire.

La, Fontaine.

Il Réunion de marchands qui s’assemblent en un même lieu pour vendre : C fst demain jour de marché, il y a des communes où il n’y a qu’un marché par semaine.

~ Achats faits au marché : Je n’ai pas pu faire mon marché aujourd’hui. Il est peu de cuisi’ières qui ne fassent quelque profit sur leur marchk.

— Ville où se fait le principal commerce do certains objets : Tyr était le marché de l’Asie, de VÉgypte et de la Grèce. (M.-Br.j n Lieu d’écoulement pour les objets récoltés ou fabriqués eu grand : L’Amérique est un des grands marchés de Paris.

— État de l’offre et de la demande, dans les villes d échanges ;La connaissance du marché, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, est indispensable à l’industriel et au négociant. (Blanqui.)

— Convention verbale ou écrite par laquelle une personne consent à acheter, et une autre à vendre, à un prix fixé : Conclure, rompre un marché. Faire un mauvais marché. Les bons marchés sont ceux qui sont aoantageux aux deux partis. (V. Cherbuliez.) Le marché n’est jamais libre entre l’homme qui a faim et le capital qui peut attendre. (Ledru-Rollin.) Il Convention pour l’exécution de certains travaux ; Passer tin marché avec les ■ peintres, avec le couvreur. Il Conventions, transactions de bourse : Pour défendre les marchés à terme, il faudrait arrêter les oscillations de l’offre et de la demande. (Proudh.) Les marchés a terme sont de deux sortes, fermes ou àprimes. (Proudh.) Il Convention quelconque : Il est rare qu’on ne fusse pas un bon marché en achetant des espérances par des privations. (De Lévis.) Celui qui achète un vote ne fait pas un marché moins honteux que celui qui te vend. (E. de Uir.) L’échange des idées a cela de divin que toujours, de part et d’autre, l’homme gagne au marché. (E. Pelle tan.)

Marché franc, convention passée sans payer de droits de vente.

Marché d’ouvrages, Convention entra celui qui commande un ouvrage et celui qui se charge de l’exécuter ou de le faire exécuter.

Marché clef en main, Celui par lequel un entrepreneur s’engage à livrer un édifice complètement terminé et clos.

Marché au mètre, Celui qui règle le prix par mètre d’ouvrage.

Marché donné, Chose vendue pour presque rien : C’est un bien mince objet en comparaison de...Oui, c’est marché dokkb. (Volt.)

Bon marché, Prix peu élevé : Rechercher le bon marché. Le bon marché est un des