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LYGE

nous citerons le lygëe géant, qui vit au Bengale et atteint om,5 de longueur,

LYGÉEN, ÉENNE adj. (li-jé-ain, é-è-nerad. lygée). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte au lygée.

— s. m. pi. Famille d’insectes hémiptères, ayant pour tipe le genre lygée : Les lygéens forment un groupe très-nombreux. (A. Dupuis.)

— Encycl. Les lygëens sont des insectes essentiellement phytophages. Tous sont terrestres et possédant des pattes propres à la course. Ils se tiennent sur’les fleurs, sur le tronc et au pied des arbres. Cette famille contient un très-grand nombre d’espèces dont la plupart vivent sur le continent européen. Du reste, on trouve des lygëens dans presque toutes les parties du globe, surtout dans les contrées méridionales. On a classé les nombreux genres de cette famille en trois tribus : coréides, lygëides et mirides. La tribu des coréides est caractérisée par une tête aplatie, des antennes insérées à la partie antérieure de la tête sur la même ligne que les yeux, enfin par des tarses présentant deux, appendices entre leurs crochets. Les coréides renferment un grand nombre d’espèces répandues dans toutes les parties du monde. Plusieurs d’entre elles atteignent une grande taille ; d’autres affectent des formes bizarres, particulièrement dans la dilatation et le renflement des pattes de derrière. La plupart vivent sur les plantes dont elles recueillent les sucs. Certaines espèces vivent en famille et demeurent quelquefois fort longtemps dans une immobilité complète. Les principaux genres sont ceux des leptocorises, sténocéphales, alycles, anisoscèles, parythes, nématopes, mictis, rhopales, corizes, Corées, néides, acanthocoris, syromastes et spartocères. Le genre typique, celui des corées, est caractérisé par une tête courte et par des antennes ayant le premier article long et le second ovalaire. Les espèces, répandues sur toute la surface du globe, vivent souvent en familles nombreuses dans les endroits humides et couverts. La plus remarquable est le corée hirticorne, long de om,008, à corps très-velu, assez rugueux en dessus, d’un ferrugineux cannelle. Cette espèce est commune aux environs de Paris. La tribu des lygéides a les antennes insérées au-deSsous des yeux avec le dernier article en forme de fuseau et plus gros que les autres, les tarses privés d’appendice3 entre les crochets. Les genres sont moins nombreux dans cette tribu que dans celle des coréides ; mais plusieurs renferment un nombre considérable d’espèces. La plupart des lygéides sont ornés de vives couleurs ; on les rencontre principalement dans les parties méridionales de l’Europe et en Amérique. Ils vivent habituellement en troupes nombreuses, sur les plantes, sous les ocoroes et les pierres. Lorsqu’on les examine, cm s’aperçoit que tous les individus sont serrés les uns contro les autres et ont la tète dirigée vers un point central. Les lygéides se nourrissent en général du suc des végétaux ; cependant quelques espèces sont carnassières, et il y en a même qui ne mangent que des insectes en partie décomposés. Les principaux genres sont ceux des astemmes, des pyrrochores, des lygées, des aphanes, des cymes, des anthocores, desophihalmiques et des myodoches. Le genre typique des lygées a la tête en ovale allongé et le corselet un peu rétréci en avant, presque quadrangufaire. La principale espèce est le lygée aptère, connu vulgairement sous les noms de suisse et de punaise des.bois. Cet insecte est

. long d’environ 0™,01 ; il a le corps rouge, la tête et les antennes noires, le corselet rouge avec une largo tache carrée, noire dans son milieu, l’écusson noir, les élytt’es rouges avec un gros point noir dans le milieu et un autre près de la base de chacun d’eux, les pattes noires, le sternum tacheté do noir sur un fond rouge ; enfin l’abdomen noir avec une bordure rouge. Les lygées aptères vivent en famille sous les pierres, les écorces des arbres, au pied des plantes. Presque toujours les élytros sont dépourvus de membranes ; un très-petit nombre seulement ont des élytres entiers. Le genre anthooore se fait remarquer par la tète projetée en avant, par des antennes il premier article court et par un corselet conique ; il contient un assez petit nombre d’espèces ; toutes sont de petite taille, et la plupart européennes. On en trouve fréquemment aux environs de Paris sur les Heurs et les plantes, dans les lieux ombragés, au bord’des ruisseaux. La troisième tribu, celle des rnirides, a les antennes insérées au-dessous des yeux avec le dernier article très-grêle, et l’abdomen muni d’une tarière parfois très-saillanto chez les femelles. Les mirides sont répandus sur tout le globe, mais particulièrement en Europe ; on les trouve dans les endroits humides, au bord des ruisseaux, sur les plantes dont ils sucent la sève. Tous sont de petite taille et présentent les couleurs les plus vives et les plus variées. Ils sont très-agiles. On les rencontre à la fin de l’été ou en automne. Les principaux genres sont ceux des niiris, des attes, des euricôphales et des capses.

LYGÉIDE adj. (li-jé-i-de — de lygée, et du gr. idea, forme). Entom. Qui ressemble ou se rapporte au lygée.

— s. m. pi. Tribu d’insectes hémiptères, de

LYMA

la famille des lygëens, ayant pour type le genre lygée. "*

LYGÉITE adj. (li-jé-i-te — rad. lygée). Entom. Qui ressemble ou se rapporte au lygée.

— s. in. p. Groupe de la famille des lygëens, tribu des lygéides, comprenant les genres lygée, cjmus, aphane, anthocoris, etc.

LYGÉODE adj. (li-jé-o-de). Entom. Syn. de

LYGÉIDE.

LYGÉOMORFHE s. m. (li-jé-o-mor-fede lygée, et du gr. morphé, forme). Entom. Genre d’insectes hémiptères, de la famille des lygéens, tribu des coréides, comprenant un petit nombre d’espèces, toutes exotiques : Les LVOÉOMORPHES ont une tête courte. (Blanchard.)

LYGIDIE s. f. (li-ji-dî — de lygie, et du gr. idea, forme). Crust. Genre de crustacés isopodes, de la famille des cloportides, formé aux dépens des lygies ; La lygidie de Persoon.

LYGIE s. f. (li-gî — du gr. lugaios, noirâtre). Crust, Genre de crustacés isopodes, de la famille des cloportides, formé aux dépens des cloportes, et comprenant six espèces, dont plusieurs habitent l’Europe : La LYGirc océanique.

LYUllïNS, peuple de la Germanie, qui habitait la rive gauche de la Vislule.

LYGINIE s. f. (li-ji-nî — du gr. lugos, baguette d’osier). Bot. Genre de plantes, de la famille des restiacées, croissant en Australie.

LYGISTROPTÈRE s. m. (li-ji-stro-ptè-redu gr. lugistos, plié ; pteron, aile). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des malacodermes, tribu des lycusites, comprenant sept espèces, dont une européenne et toutes les autres américaines.

LYGODION s. m. (li-go-di-on — du gv.’lugos, baguette d’osier, parce que les fougères de ce genre sont grimpantes et volubiles. On peut rapprocher le grec lugos du persan ruch, roseau, ancien slave et russe rogozu, polonais rogoz, dont l’origine est fort incertaine). Bot. Genre de fougères, tribu des sehizéaeées, comprenant plusieurs espèces qui croissent en abondance dans les régions tropicales, il On dit aussi ligodibk.

LYGODYSODÉACÉ, ÉE adj. (li-go-di-zo-dé a-sé — rad. lygodysodée). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au lygodysodée.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, admise par quelques auteurs, et ayant pour type le genre lygodysodée.

LYGODYSODÉE s. m. (li-go-di-zo-dé — du gr. lugos, baguette ; dusodos, difficile). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des rubiacées, tribu des pédériées, ou, suivant quelques auteurs, type de la famille des lygodysodéacées, comprenant des espèces qui croissent au Mexique et au Pérou.

LYGOPHILEadj. fli-go-fi-le — du gr. luge, ténèbres ; phileà, j aime). Zool. Qui aime l’obscurité.

LYGOSOME s. m. (li-go-so-me — du gr. lugos, baguette ; soma, corps). Erpét. Division du genre scinque.

LYGUS s, m. (li-gus). Entom. Genre d’insectes hémiptères, tribu des mirides, réuni par plusieurs auteurs au genre phytocoris,

LYKSELE, région du Lappmark ou des Marches laponnes, bornée à 1 O. par la Norvège, à l’E. par la Westrobothnie, au N. par Sitcà, et au S. par Asele. Son étendue de l’E. À l’O. est de 252 kilomètres, et du N. au S. de îOO kilomètres ; sa superficie est de 2,315 kilomètres carrés. Sous le rapport politique et administratif, elle relève du gouvernement de Westrobothnie, et. sous le rapport ecclésiastique du diocèse de Hernœsand, où elle forme un pastorat ou cure de district, dont le premier titulaire a été un Lapon nommé Gran. Au nord et à l’ouest, cette région est hérissée de montagnes qui, vers la frontière de Norvège surtout, sont couvertes d’une neige éternelle. Le reste du territoire est accidenté. La plus grande plaine, qui se trouve au midi, est assez fertile en grainspour suffire et au delà aux besoins des habitants. Les forêts abondent, principalement les forêts de pins. Deux grandes rivières, celle d’Umeâ et celle de Vindel, riche en saumons, ainsi qu’un fleuve important, l’Œr-ân, prennent leur source dans la région de Lyksele. Ce dernier fleuve, après un cours de 300 kilomètres, se jette dans le golfe de Bothnie. Ses bords sont éinaillés de prairies et couverts de nombreux villages et d’habitations isolées. Parmi les lacs, les plus grands sont le Stora "Vma, le Stora "Vindel, l’Vmajaur et le Falltrœsk. La population de Lyksele, composée de colons suédois, de Finnois et de Lapons, s’élève à environ 3,000 habitants. Ils s’adonnent à l’agriculture, à l’élevage du bétail et à la préparation du goudron. Leurs terres produisent, outre les pommes de terre et le blé, du seigle, surtout du seigle d’automne, ce qui est très-rare dans les autres parties de la Laponie.

LYMANOFODE s. m. (li-ma-no-po-de — du gr. tumuino, j’endommage ; pous, podos, pied). Entom. Genre de lépidoptères de l’Amérique du Sud.

— Encycl. Ce genre peut être ainsi caractérisé : corps grêle ; ailes larges, allongées,

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triangulaires, sans écailles, d’une couleur uniforme ; tête très-poilue, surtout en avant ; yeux proéminents, finement poilus ; palpes labiales avancées, toutes couvertes de longs poils, dépassant à peine le sommet des yeux, bien qu’elles aient deux fois la longueur de la tête ; antennes formées d’articles allongés, très-distincts, terminées graduellement par une massue grêle, allongée, concave à la face inférieure ; thorax grêle, portant quelques poils assez rares ; ailes supérieures larges, allongées, à bord costal légèrement arqué, à angle apical quelque peu aigu, à bord apical mesurant les trois quarts environ de la longueur du bord costal ; aijes inférieures grandes, ovales, à. bord externe anguleux vers le milieu dans quelques espèces, à bord anal légèrement convexe ; pattes de la première paire si petites qu elles disparaissent presque tout à fait entre les poils du thorax, à fémurs très-courts, renflés, poilus en dehors au sommet ; pattes des deuxième et troisième paires peu longues, grêles, écailleuses, à fémurs munis en dessous de.longs poils, Ji tibias privés de poils, mais armés de longues et nombreuses épines ; tarses très-épineux ; abdomen grêle et petit. On ne connaît ni les chenilles ni les chrysalides. Les insectes parfaits eux-mêmes n’ont été décrits que dans ces dernières années. Le genre lymanopode ne renferme actuellement que trois espèces de la Bolivie et de la Colombie. Elles ont été décrites par Doubleday et Wesfwood.

LYMANTE s. m. (li-man-te — du gr. lumaiités, destructeur). Entom. Genre d insectes coléoptères tétramères, de la famille des charançons, dont l’espèce type vit aux ÉtatsUnis.

LYME, ville des États-Unis (Nev-York), à 16 kilom. O. de Watertowu, sur le lac Ontario ; 6,000 hab.

LYME-KEGIS, en latin Lemanis portus, ville d’Angleterre, comté de Dorset, sur la Manche, avec un bon port, à 40 kilom. O. de Dorchester, à l’embouchure de la petite rivière de la Lyme ; 3,400. hab. Port de commerce ; expéditions pour la pêche de la morue ; bains tle mer très-fr’équentés. En 10S5, le duc do Monmoutb débarqua à Lj’me-Regis pour disputer la couronne d’Angleterre à Jacques IL Lyme est située dans un creux, le long d’un rivage échancré, bizarre et remarquable par sa verdure. La côte environnante présente une des formations les plus curieuses que l’on puisse trouver sur les bords de la mer. En certains endroits les terrains ont été retournés.

1YMEXYLÉ, ÉE adj. (li-mè-ksi-lé — rad. lymexylon). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte au lymexylon.

— s. f. pi. Tribu d’insectes coléoptères, de la famille des térédyles, ayant pour type le genre lymexylon.

— Encycl. Cette famille de coléoptères renferme des insectes caractérisés par leur corps allongé, étroit, linéaire, par un étranglement à la partie postérieure de la tête, par des mandibules dentées et par des tarses de cinq articles. Les lymexyloniens se développent à l’intérieur du bois. Quelques espèces commettent ainsi des dégâts considérables, soit dans les forêts, soit dans les chantiers de construction, notamment dans ceux de la marine. Le nombre d’espèces connues est d’environ cinquante ; elles sont répandues indistinctement dans la-plupart des contrées du globe. Toutefois l’Europe et l’Amérique sont celles qui, jusqu’à présent, en ont fourni le plus. Les principaux genres sont : lymexylon, atractocôre, hylécote, rhysode, cupès, etc.

LYMEXYLON s. m. (li-mè-ksi-lon —du gr. lumè, fléau ; xulon, bois). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des térédyles et type de la tribu des lymexylées, dont l’espèce type vit en Europe, dans les bois de chênes.

— Encycl. Les lymexylons se distinguent par leur tète ’inclinée, presque globuleuse, des mandibules courtes, des palpes maxillaires beaucoup plus longues que, les labiales, pendantes, dont les articles vont en grossissant vers le bout dans les femelles, tandis que, chez les mâles, ils paraissent en forme de houppe ; par des antennes courtes dans les femelles, assez longues dans les mâles, légèrement renflées au milieu, amincies vers les trois premiers articles ; par des élytres flexibles, à peu près de la longueur de l’abdomen, allant en s’amincissant de la base vers l’extrémité ; enfin par des tarses de cinq articles, entiers, filiformes. L’abdomen est très-plat, le troisième segment thoracique très-long ; les pattes sont assez développées, propres à la marche. Les lymexylons vivent dans les bois. La femelle dépose ses œufs dans l’intérieur des arbres. Les larves en se développant ouvrent des galeries qui rendent impropres à tout usage les bois les plus durs et les plus sains en apparence. C’est surtout dans les forêts de chênes que ces coléoptères exercent leurs ravages. Quand les bois destinés aux constructions maritimes renferment, au’moment de l’abatage, des larves de lymexylons, ceux-ci codtinuent à y vivre et à s’y multiplier, au point de mettre ces bois hors d’état de servir. Les charpentes des édifices, les meubles, les carcasses do navires sont attaqués par eux et ne tardent

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pas à tomber en poussière. Linné fut un jour consulté par le roi de Suède sur la cause des dégâts dont les chantiers de la marine étaient le théâtre. Le célèbre naturaliste ne tarda pas à reconnaître qu’ils étaient l’œuvre d’un lymexylon auquel il donna le nom significatif de cantharide navale. Par les conseils de Linné, les constructeurs prirent soin de ne plus employer leurs bois qu’après les avoir laissés pendant un an plongés dans l’eau. Ce moyen réussit parfaitement, En France, nos ports, et particulièrement celui de Toulon, ont eu souvent à se plaindre des lymexylons. L’espèce type du genre est la cantharide navale de Linné, ou, comme on dit aujourd’hui, le lymexylon naval, long de six lignes et large d’une ligne seulement. Sa couleur est d’un brun foncé chez le mâle et d’un roux fauve chez la femelle. La tête est constamment noire, ainsi que le bord et l’extrémité des élytres. Cette espèce habite particulièrement le nord de l’Europe et l’Allemagne ; elle est rare aux environs de Paris. La larve est longue et très-grêle, presque semblable à un ver du genre des tilaires. Le premier anneau du corps est fortement dilaté et le dernier prolongé en un lobe obtus.

LYMEXYLONIEN, IENNE adj. (li-mè-ksilo-ni-aiu, i-è-ne — rad. Lymexylon). Entom. Syn. de lymexylé, ék.

LY311NGTON, ville d’Angleterre, comté et à 26 kilom. S.-O. de Southanipton, avec un port sur la Manche ; 5,600 hab. Commerce de cabotage ; bains de mer j salines autrefois importantes.

LYMNADÉB s. f. (li-mna-dé— du gr. limnê, étang), Moll. Genre de mollusques acéphales à coquille bivalve, formé aux dépens des roulettes ou moules d’eau douce.

LYMNAS s. m. (li-mnass — du gr. limnê, marais). Entom. Genre d’insectes lépidoptères diurnes, de la tribu des érycinides, dont l’espèce type habite la Guyane et le Brésil.

LYMNE s. f. (li-mne). Ichthyol. Nom vulgaire d’une espèce de raie.

LYMNÉE s. m. (li-mné — du gr. limnê, étang), liutom. Genre d’insectes coléoptères penianiôres, de la famille des carabiques, tribu des subulipalpes, comprenant deux espèces qui habitent l’Angleterre.

— s. f. Moll. Genre de mollusques gastéropodes puimonés, comprenant un grand-nombre d’espèces qui vivent dans les eaux douces ou qu’on trouve comme fossiles dans les terrains tertiaires : Les lymnkes ont souvent l’habitude de venir à la surface de l’eau. (Deshayes.)

— Encycl. Les lymnées sont des mollusques à coquille mince, fragile, ovoide oblongue, à spire plus ou moins uigue ou allongée, et dont le dernier tour est très-grand, ainsi que l’ouverture. L’animal est muni de deux tentacules qui portent les yeux ; il rampe sur un large pied ovale, bilobé en avant, rétréci en arrière. Ce genre renferme un grand nombre d’espèces, répandues sur divers points du globe ; la France en possède une douzaine. Les lymnées sont essentiellement aquatiques ; mais ils respirent l’air en nature au moyen de poumons ; aussi s’éloignent-ils peu de la surface des eaux, à laquelle ils sont obligés de revenir de temps en temps. On les trouve dans les eaux douces, surtout tranquilles ; ils habitent les lacs, les étangs, les canaux et aussi les rivières ; on en rencontre dans les sources thermales, et même quelquefois dans les eaux saumâtres, mais jamais dans l’eau salée.

Les lymnées se tiennent ordinairement sur le rivage, ou bien au milieu des plantes aquatiques, sur lesquelles ils rampent facilement. Souvent aussi on les voit nager à la surface, dans une position renversée, la coquille en bas, tandis que la face discoïde du pied coïncide avec le niveau du liquide. Ils peuvent rester longtemps dans cette position, et on les voit alors faire une sorte de mouvement de déglutition fréquemment répété ; ils portent leur langue au dehors et la replient ensuite dans leur bouche, probablement pour saisir les animalcules et les débris organiques qui forment une partie de leur alimentation. Us s’attaquent aussi directement aux végétaux, et les rongent à la manière des limaçons ; quand on les tient en captivité, on les nourrit très-bien avec des feuilles de salade. Ils sortent quelquefois de l’eau ; mais ils s’eu écartent peu et ne tardent pas à y rentrer ; s’ils ne peuvent le faire, ils appliquent hermétiquement l’ouverture de leur coquille con- ■ tie- les corps voisins, car ils n’ont ni épiphragme, comme les limaçons, ni opercule, comme les paludines ; mais, malgré cette précaution, ils ne tardent pas à périr, s’ils restent trop longtemps privés d’humidité.

Ces mollusques sontandrogynes, c’est-à-dire qu’ils ont les deux sexes réunis sur le même individu, mais sans pouvoir se féconder euxmêmes. Les individus s’accouplent et chacun fonctionne à la fois comme mâle et comme femelle. Geoffroy, qui appelle ces mollusques des buccins, décrit cet accouplement comme il suit : « Les buccins sont hermaphrodites comme les limaçons, mais leur accouplement no s’exécuto pas de même ; lorsqu’ils ne sont que deux, un seul fait l’office de mâle, et l’autre celui de femelle ; ce qui vient de la position de leurs parties qui rend le double accouplement impossible ; mais s’il en survient un troi-