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MAUC

Il devint membre de la Société royale des sciences de Berlin en 1730. En 1741, il fonda le Journal littéraire d’Allemagne (La Haye, 1741-1743, 2 vol. in-8°). Il mourut avant d’avoir eu le temps d’attacher son nom à un ouvrage important et laissa la réputation d’un brillant prédicateur.

MAUCOMBLE (Jean-François-Dieudonné), littérateur français, né à Metz en 1735, mort en 176S. Sa santé l’ayant forcé à abandonner la carrière militaire, il s’adonna à la culture des lettres et se fit connaître comme historien, comme poète et comme auteur dramatique. Outre des poésies fugitives, on a de lui : Histoire abrégée des antiquités de la ville et des enuirous de JVimes (Amsterdam, 17G7, in-8«) ; Nitophar, anecdote babylonienne ■pour servir à l’histoire des plaisirs (Paris, 17C3} ; Histoire de.â/mc d’Erneville (1768, 2 vol. in-12), roman qui offre de l’intérêt ; les Amants désespérés ou la Comtesse d’Olinval (17GS), draine en cinq actes, dont le sujet est tiré de l’histoire de la marquise de Ganges.

MAUCHO1X (François de), poète français, né à Noyon en 1619, mort à Reims en 1708. Ce compatriote de Jean Calvin, cet ami de La Fontaine était fils d’un procureur et fut amené fort jeune à Paris, après avuir, à ce qu’on croit, commencé ses études à Château-Thierry. Biun qu’il possédât à un degré éminent le goût de la littérature, l’instinct poétique, ce jeune homme dut songer à se créer une position et Se fit avocat ; mais sa timidité naturelle et son aversion pour la procédure le forcèrent bientôt à chercher une autre voie. C’est l’abbé d’Olivet qui nous l’apprend. Maucroix arrivait dans le bon temps pour les lettrés, car les troubles de la Fronde ne devaient éclater que quinze ans plus tard. Au palais, où il ne plaida que quatre ou cinq fois, il se lia avec le célèbre Patru, l’oracle du barreau, et, dans un autre milieu, il fréquenta La Fontaine, Racine, Boileau, Conrart, Pellisson, Tallemant, Perrot d’A blancourt, c’est-à-dire les académiciens et les

§ ens de plume dont on faisait le plus de cas ans le inonde de l’intelligence.

D’assez bonne heure, Maucroix quitta Paris et se rendit à Reims pour y faire partie de la maison de M. de Joyeuse, lieutenant du roi au gouvernement de Champagne. Fut-il secrétaire, homme d’affaires ou intendant de ce grand personnage ? C’est ce que l’on ne nous a point appris. Sainte-Beuve croit que le jeune homme fut la « sur un pied d’agréable domesticité, » et la chose nous semble assez vraisemblable.

Noire personnage eut son petit roman de jeunesse, dans cette noble maison, car il s’éprit de la charmante et spirituelle Henriette-Charlotte, fille de son patron. C’était viser trop haut ; Maucroix le comprit et resta alors dans les limites du respect et de la convenance. Tallemant narre à sa façon l’aventure et nous dit que l’amour du secrétaire fut partagé par la jeune personne. • Comme ce garçon est bien fait, a beaucoup de douceur et beaucoup d’esprit, et fait aussi bien des vers et des lettres que personne, à quinze ans clic eut de l’inclination pour lui.»— illllc de Joyeuse, ajoute Sainte-Beuve, était une trop grande dame pour que Maucroix. pût prétendre même à se déclarer. Aussi son amour et sa douleur, dans les élégies qu’il composa d’abord, prennent-ils un caractère de regret, de résignation et de sacrifice auquel nos Dons aïeux ne nous ont pas accoutumés, et qui ne sera guère dans l’habitude de Maucroix lui-même. Il est amoureux, il est iidèle, mais ce n’est point en vertu d’un téméraire espoir. »

Le critique donne ici quelques vers composés par le secrétaire. Ce morceau dénote un grand respect pour l’objet aimé, indique la ferme intention de se garder avec soin « de la moindre licence. « Le poète, en outre, s’étonne et tremble d’avoir tant osé, et pourtant cette audace se réduit, en réalité, à peu de chose :

Quand je pense aux grandeurs dont l’éclat l’envi-De sa témérité mon courage s’étonne, [ronne,

Je doute du beau feu dont je me sens épris Et ne puis croire encor d’avoir tant entrepris.

Cet amour finit comme il devait finir, et l’on maria M’io de Joyeuse. » Elle fut fiancée, dit Sainte-Beuve, au marquis de Léiioncourt, et Maucroix, au même moment où il étouffait sa douleur, était chargé par l’amant et le fiancé, qu’éloignait un devoir militaire, de faire des vers élégiaques destinés à la jeune épouse. Ce serait roi moyen de se venger de son rival en pareil cas que do lui faire de mauvais vers. Maucroix n’y songea pas, lui ; seulement, il exhala son dépit contre ce rival dans une épigramme. »

Tallemant des Réaux relate cet amour avec des détails qui ne sont pas précisément clairs et qui donnent beaucoup a penser. Si Mlle de Joyeuse ne faillit pas, elle fut du moins assez faible en plusieurs occasions, et elle eût succombé avec un homme moins scrupuleux, moins platonique et plus entreprenant que ne l’était l’honnête Maucroix. Cependant Lénoncourt ayant été tué en lG43ausiège deThionville, la demoiselle fut mariée au marquis de Brosses, de la maison de Thiercelin, qui ne la rendit point heureuse. Ceci se passa durant une absence de notre soupirant, qui était allô à Paris pour y chercher quelques distractions dont il avait grand besoin, et pour revoir ses wuiSjSes confrères et ses protecteurs, parmi.

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lesquels il faut citer le surintendant Fouquet et Brulart de Sillery, êvéque de Soissons et membre de l’Académie française. Revenu à Reims, Maucroix acheta une prébende vacante, et, renonçant par là à la carrière laïque, non au monde toutefois, à Satan ni à ses pompes, il devint chanoine de la cathédrale. 11 n’avait pas plus do vingt-huit ans alors. Notre personnage n’était point poussé par le désespoir amoureux ou par une vocation bien arrêtée, mais seulement par le besoin de se faire une position, comme on dit en langage ordinaire ; « il cherchait une vie agréable, un arrangement honnête et facile, et la suite de ses relations avec la marquise de Brosses le

Erouva trop bien. Cependant, disons à son onneur que, lorsque la marquise, ayant ép’uisé ses coquetteries à la cour et en tous lieux, délaissée de son mari, frappée dans sa beauté, se voyant malade et dépérissante, cherchait un lieu où s’abriter, ce fut à Reims, chez de Maucroix et son frère, qu’elle fut-recueillie, qu’elle reçut les derniers soins et qu’elle mourut

Pour se bien rendre compte de la vitalité rare, de la persistance du sentiment qu’éprouvait Maucroix, il suffit do lire ce passage d’une de ses lettres, écrite longtemps après à une femme d’esprit : t.... Par le plus grand bonheur du monde j’ai recouvré un portrait de la personne que j’ai la mieux aimée, coinbien y a-t-il ? Plus de quarante ansl ce sont bien des ansl J’en fais faire une copie, la copie est presque achevée : elle ressemble fort à l’original, qui ressemblait fort a la belle. J’en ai une joie, je ne m’en sens pas., ., toutes mes plaies se sont rouvertes., ., >

Il ne faut point prendre ceci trop à la lettre, et l’on doit taire la part du badinage épistolaire, comme le dit fort justement Sainte-Beuve, si habile à découvrir et à dégager les nuances délicates des talents. «Maucroix n’est ni un modèle de constance et de sentiment, ni un exemple de régularité ecclésiastique ; n’allez pas en conclure qu’il fut un homme de scandale, ni encore moins un homme irréligieux.... »

Il fut aimable, léger, doux, bonhomme comme son ami La Fontaine, de mœurs faciles, mais jamais libertin par tempérament ou do parti pris, comme les abbés de Chaulieu, de Grécourt et d’autres. C’est une physionomie pleine de charme et de suavité. Nous renvoyons le lecteur à la peinture faite de main de maître par Sainte-Beuve-Avant de nous livrer à l’appréciation de la manière du chanoine de Reims, finissons-en avec les circonstances d’une vie qui, à part la passion de jeunesse dont nous venons de parler et une maladie grave qui atteignit notre poète à Paris (16S2) et décida, parait-il, de sa conversion, s’écoula paisiblement et sans encombre.

Chérissant la douce paresse du lettré, son benoît préau, son jardin, sa jolie maison, cet homme de loisir, de rêverie et de calme existence • eut pourtant quelques occasions de voyages, de luttes et des instants de carrière publique.» Chaudement recommandé par Pellisson à Fouquet qui recherchait les gens d’esprit, il fut envoyé à Rome sous le nom d’abbé de Cressy, pour nous ne savons quelle mission diplomatique. Compromis jusqu à un certain point, quand éclata la catastrophe qui ruina le surintendant, il dut comparaître devant une commission de justice. L’affaire, du reste, n’eut pas de suite pour lui ; mais son rappel subie et les petits désagréments qui en résultèrent, lui gâtèrent ce voyage d’Italie, firent tache dans ses souvenirs.

Malgré sa répugnance pour tout embarras d’affaires, il fut quelque temps l’un des deux sénéchaux du chapitre de Reims, dont il lui fallut défendre les droits et les intérêts. Nous le voyons ensuite à Paris en 1682, nommé secrétaire général de l’assemblée du clergé, où l’on entendit Bossuet, et qui produisit la déclaration des cinq articles de I]Église gallicane.

Maucroix reçut plusieurs fois dans sa paisible retraite champenoise ses bons amis Boileau et Racine, quand ils voyageaient à la suite du roi. On cite des lettres de Despréaux et du La Fontaine à notre chanoine.

Au point de vue poétique, Maucroix, épigraimuatique et badin dans sa première manière, est de la famille de Maynard, de La Monnoie, de Réguler, de Racan et d’Horace, Il ne faut pas reprocher au prêtre les petits vers libres de l’avocat, surtout à une époque où nul n’était exempt du libertinage de l’esprit ; nous n’exceptons ni les graves personnages, ni les magistrats, ni les gens d Église. N’avons-nous pas un madrigal de Kénelon, simple abbé, qui, probablement alors, no se doutait guère qu’il serait un jour archevêque et précepteur n’un prince ?

Iris, vous connaîtrez un jour

’ Le tort que vous vous faites.

Le mépris suit de près l’amour

Qu’inspirent les coquettes ; Cherchez à vous faire estimer

Plus qu’à vous rendre aimable. Le faux honneur de tout charmer

Détruit le véritable.

On peut dire, comme circonstance trèsTatténuante, que ce madrigal n’a rien de contraire à la décence.

Les épignunmes contre le mariage ont toujours été fort prisées ; Maucroix eu fit deux

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qui sont excellentes ; l’une date de la jeunesse,

I autre de la vieillesse :

Ami, je vois beaucoup de bien Dans le parti qu’on me propose ; Mais toutefois ne pressons rien. Prendre femme est étrange chose ; Il faut y penser mûrement. Gens sages, en qui je me Ûe, M’ont dit que c’est fait prudemment Que d’y penser toute sa vie.

Est-il possible, nous le demandons, do tourner plus finement une malice, de finir mieux une épigramme ? Même genre et même sujet :

Gui, sur le déclin de mes jours,

Me propose Anne en mariage.

Qu’on dit qui sait mieux que BouhoUrs

Les secrets de notre langage.

Mais il veut en vain me prouver

Que je ne saurois mieux trouver,

J’élude aisément ses sophismes ;

Anne et mol n’aurions pas la paix :

C’est une puriste, et je fais

Souvent au lit des solécismes.

L’idée est plaisante, et le tour fort original. Voici maintenant quelque chose de plus leste encore, une quasi-gravelure, digne des meilleurs rimeurs en ce genre : Sur une jeune fille qui était morte de la jaunisse :

La fille qui cause nos pleurs

Est morte des pâles couleurs

Au plus bel âge de sa vie.

Pauvre fille, que je te plains

De mourir d’une maladie

Dont il est tant de médecins !

« Ces vers furent chantés dans tout Paris, où ces sortes de pensées font toujours fortune, « nous dit le recueil de Bruzen de Lu Martinière, Ajoutons que c’était sur l’air du Prévôt des marchands, pont-neuf de l’époque.

Maucroix cultiva aussi lu chanson, l’air, comme on disait alors. Cela se chantait sur le luth et charmait la cour d’Anne d’Autriche, régente :

Amants, connaissez les belles.

Si vaut vouiez être heureux :

Elles ne font les cruelles

Que pour allumer vos feux.

Si votre flere maitresse

Fait voir un petit courroux,

Profitez de sa faiblesse ;

Elle souffre plus que vous.

Quand tout bas elle soupire,

Ne soyez pas interdit ;

Écoutez ce qu’on veut dire,

Et non pas ce que l’on dit...

Le poCte a aussi rimé h la fnçon d’Horace, de Malherbe et de Racan, mais sans autant de succès ; on doit Sire, pour s’en convaincre, la pièce qui débute ainsi :

Heureux qui, sans souci d’augmenter son domaioo Erre, sans y penser, où son désir le mène, Loin des lieux fréquentés !

II marche par les champs, par les vertes prairies. Et de si doux pensera nourrit ses rêveries,

Que pour lui les soleils sont toujours trop hâtés...

Maucroix fut invariablement fidèle au souvenir do La Fontaine ; il conservaitavec soin et montrait avec attendrissement le cilice dans lequel le fabuliste était mort. C’était sa précieuse, sa chère relique d’amitié et son préservatif des tentations de la chair.

Vieux et ne songeant plus qu’à sa fin prochaîne, Maucroix fit ces vers : Chaque jour est un bien que du ciel je reçol, Je jouis aujourd’hui de celui qu’il me donne ; Il n’appartient pas plus aux jeunes gens qu’a moi. Et celui de demain n’appartient à personne.

On doit à notre auteur diverses traductions, qui furent estimées et qui sont estimables ; nous allons les mentionner parmi ses productions : Homélies de saint Chrysostome au peuple d’Antioche (Paris, 1671, in-8° ; 1689, 2<> édition) ; Histoire du schisme d’Angleterre, trad. du latin, de Saunders (Paris, 1675, 2 vol. in-12), réimpr. en Hollande (1053) ; Vie des cardinaux Polus et Campège (1677) ; ceci fait suite à l’Histoire du schisme d’Angleterre ; De la mort des persécuteurs de l’Église, trad. de Lactanco, (Paris, 1679, in-12 ; Lyon, 1699) ; Abrégé chronologique de l’histoire universelle (1GS3), réimpr. et continué ; Ouvrages de prose et de poésie des sieurs de Maucroix et de La Fontaine (Paris, 1685, 2 vol. in-12), réimpr. en Hollande (16S8) ; le deuxième volume seul est de Maucroix et renferme la traduction des Philippiques de Démosthène, d’une des Verrines de Cicéron, de l’Eutiphron, àal’Hippias et de VEulhydemus de Platon ; ces trois derniers morceaux sont précédés d’un avertissement sur Platon par La Fontaine ; Homélies morales, trad. d Astérias, évêque d’Amasie (1G95) ; Œuvres posthumes de Fr. de Maucroix (fari’s,1710, in-12), précédées d’une préface de l’abbé d’Olivet ; ces ouvrages posthumes se composent de traductions du Dialoguedes orateurs de Quintilien, des Philippiques de ûémosthèneetdes Catitinaires de Cicéron ; Nouvelles œuvres de l’abbé de Maucroix (1726), publiées par la comtesse de Montmartin a qui l’auteur avait appris le latin et inculqué 1 amour des lettres (Verdun, 1708). Il y a là des traductions des Satires, des Épîtreset de l’Art poétique d’Horace.

À cette liste déjà assez longue il faut ajouter un livre remarquable, une étude consciencieuse publiée par M. Louis Paris (frère de

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M. Paulin Paris) sous ce titre : Maucroix, l’ami de La Fontaine, ses œuvres diverses (Paris, Techener, 1854, 2 vol.). C’est un travail à consulter et qui est fort substantiel.

Si Maucroix eût vécu à Paris, à coup sûr, l’Académie française l’aurait admis au nombre de ses membres avec empressement. Ptitru, dans une lettre citée par Sainte-Beuve, l’avait engagé à travailler au dictionnaire de Richelet. Lui-même y avait donné des articles sur la législation.

N’oublions pas de dire en finissant que notre écrivain songea un moment à écrire un livre relatif aux rois de France de la troisième race ; mais, trop paresseux pour une pareille entreprise, il renonça bien vite à ce beau projet.

Moud, poème, par Alfred Tennyson (Londres, 1855). Maud est l’histoire d’un Roméo et d’une Juliette anglais. Le héros du poUnie eu est lui-même le narrateur. Son père s’est tué par suite d’une spéculation désastreuse pour lui, mais qui a rendu millionnaire le père de Maud, la gracieuse jeune fille avec qui il a joué tout enfant. Le père et le frère de Maud sont revenus du continent habiter le grand château, les beaux domaines, et celui qui devait posséder ce riche héritage, personnage au cœur ulcéré, cache aujourd’hui sainisère et ses chagrins sous le chaume d’un cottage, dans le voisinage du parc. Un jour, le déshérité rencontre Maud ; ou se parle des jours d’autrefois, on s’aime. Mais la jeune fille est destinée à épouser un jeune lord, qui sa trouve être un vaurien et un lâche. Par une belle nuit d’été, elle se glisse parmi les rosiers en fleur du jardin pour aller devisor d’amour avec celui qu elle-même a choisi. Le frère surprend le couple amoureux ; une querelle éclate ; le frère insulte l’ninant ; un duel a lieu, l’amant tue le frète, Maud disparaît, et le meurtrier va se battre en Crimée. Telle est la trame du récit, peu originale sans doute ; nmis l’auteur a su la dissimuler sous une broderie éclatante, sous une poésie magnifique. Quand le déshérité a revu Maud, il se laisse prendre à sa beauté ; d’abord il doute d’elle, et son cœur passe par toutes les alternatives delà haine, de l’admiration et de l’épouvante que lui inspire une fatalité qu’il pressent de loin ; puis il devine, eu voyant llolter une rose de jardin sur le ruisseau qui passe auprès de son petit jardin à lui, que Maud ne le hait pas. L’auteur a su mettre beaucoup do délicatesse dans ces peintures. Pourtant cette composition fut peu goûtée. « La verve y éclatait, dit M. Taine, avec toutes ses inégalités, toutes ses familiarités, tous sos abandons, toutes ses violences. Le poète, si correct, si mesuré, se livrait, semblait penser, pleurer tout haut... La poésio lu plus luagnifiquo foisonnait et fleurissait, comme, en effet, elle fleurit et elle foisonne au milieu de nos vulgarités... Cette explosion de sentiment a été la seule ; Tennyson n’a pas recommencé. Malgré la fin, qui était morale, on cria qu’il imitait Byron ; on s’emporta contre ces déclamations amèrea ; on crut retrouver l’accent révolté de l’école satanique ; on blâma ce styje décousu, obscur, excessif ; on fut choqué des crudités et des disparates ; on rappela le poato à son premier style, si bien proportionné. Il fut découragé, quitta la région des orages et rentra dans son azur. » Celte œuvre, ainsi condumnée par le puritanisme anglais, est l’œuvre la plus franche et la plu3 forte de Tennyson.

MAUDE (la), rivière de France. Elle descend des plateajix de bruyères du canton de Gontioux, arrond. et au S.-E. de Bourganeuf (Creuse), coule dans une vallée pittoresque, forme une belle cascade, entre dans le département do la Haute-Vienne, baigne Peyrat, Bujaleuf et se jette dans la Vienne, près des ruines de l’abbaye de Lartiges, après un cours dé70 kilom., dirigé de l’isî. À l’Ô.

MAUDE (sainte). V. Mathildë.

MAUDET DE PENHOUET (le comte), antiquaire et général français. V. Peshoukt.

MAUD’HUV (Louis-Ernest bu), général français, né vers 1807.- Admi3 à l’école de Saiut-Cyr en 1827, H en sortit en 1829 et fit ses premières armes au siège d’Anvers. En 1848, il commanda la garde mobile jusqu’à son licenciement, prit part comme colonel à l’expédition de Crimée en 1854 et fut promu général de brigade en 1S57. Le général de Maud’huy commandait la subdivision de la Manche lorsque commença la guerre de 1870. À la suite de nos premiers revers, il fut promu général de division et mis à la tête de la 2« division du 13» corps d’armée, commandé par le général Vinoy. Ce dernier, n’ayant pu rejoindre le maréchal Mac-Malion avant la bataille de Sedan, dut battre en retraite sur Paris. Au début de l’investissement de la capitale, le général de Maud’huy reçut l’ordre d’opérer au sud de Paris. Le 18 septembre, il occupa le moulin Saquet et les Hautes-Bruyères ; mais, dès le soir du 19, il quitta ces positions sans tenter de couper la route à l’ennemi, lui abandonnant les hauteurs de Clamart, de Meudow et de Chàtillon, qui dominent les forts d’Issy, de Vanves et de Montrouge. Quelque temps après, il reprit la position de Villejuif, et, lors de la formation des trois armées de Paris, en novembre 1870, il eut le commandement de la 2e division du 1er corps de la 2e année, sous les ordres de Ducrot. Après la signature de la paix, il coin-