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S. m. pi. Tribu de la famille des fulgoriens, ayant pour type le genre inembrace.

— Encycl. Les membracides forment, dans la famille des fulgoriens, une tribu caractérisée surtout par des antennes très-petites, insérées en avant des yeux, des ocelles au nombre de deux, et un corselet dilaté de manière à couvrir le corps en tout ou en partie. Il en résulte, chez un grand nombre d entre eux, des formes très-bizarres, les expansions du corselet figurant tantôt des membranes foliacées, tantôt des points ou des vésicules. Ces insectes, très-nombreux en espèces, ont souvent des couleurs vives et assez variées ; beaucoup sontnoirs, avec des taches ou des bandes jaunes "ou rougeâtres. Presque tous habitent l’Amérique. Les membracides se tiennent sur les végétaux, dont ils sucent la sève ; la plupart ont la faculté de sauter. Cette tribu comprend les genres membrace, centrote, hétéronote, smilie, bocydie, darnis, entilie, etc.

MEMBRANACÉ, ÉE adj. (man-bra-na-sé

— rad. membrane). Hist. nat. Qui ressemble à une membrane : Expansion mambranacée.

MEMBRANE s. f. (man-bra-ne — lat. membrana ; de membrum, membre). Anat. Tissu peu épai3, dilatable, souple, enveloppant d’autres organes ou destiné, soit h sécréter, soit à absorber certains fluides répandus dans l’intérieur du corps : Les membranes qui enveloppent le cerveau. Les membranes muqueuses, séreuses. La membrane pituiiaire. Les ondes excitées dans l’air, arrivant aux membranes de l’oreille, donnent le sentiment des sons. (Biot.) Il Nom donné aux tissus qui enveloppent le fœtus dans la matrice : Les membranes se sont rompues au moment de l’arrivée de l’accoucheur.

— Pathol. Fausse membrane, Tissu anomal, qui se développe a la surface des membranes muqueuses ou séreuses, à la suite d’une violente inflammation : La fausse membrane du croup.

— Techn. Ais que le relieur place au-dessus et’au-dessous d’un paquet de livres qu’il veut mettre en presse.

— Bot. Tissu mince, qui sert à en envelopper certaines parties : Un autre verse nourrit du parenchyme entre les deux membranes des feuilles de la jusquiame, qui est un violent poison, et en sort transformé en mouche. (A. Karr.) Il Membrane périspermique, Périsperme membraneux.

—. Encycl. Les membranes, au point de vue anatomique, constituent l’une des parties les plus importantes du corps des animaux. Ce sont des tissus organiques dont l’élément fondamental est la libre, et qui, malgré les caractères généraux qui les distinguent, différent entre elles par leur texture, leur composition et le rôle qu’elles jouent dans l’économie. Aussi peut-on les diviser en deux grandes classes : l’une comprenant les membranes à surface libre, c’est-à-dire exhalantes ou absorbantes (peau, membrane mu-Sueuse, membrane séreuse) ; l’autre, formée es membranes toujours, adhérentes aux parties voisines (périoste, dure-mère cérébrale, spinale, capsules fibreuses, gaine des tendons, aponévroses, sclérotique, membranes propres, etc.). Parmi les premières, c’est-à-dire à surface libre, on peut citer la peau, à l’extérieur, et la membrane muqueuse, à l’intérieur, dont l’une enveloppe l’homme tout entier, tandis que l’autre le tapisse a l’intérieur, depuisla bouche, les yeux, le nez, etc., jusquà l’anus, au pourtour duquel les deux membranes se rejoignent. La peau est revêtue d’un épidémie dans toute son étendue, épiderrae qu’on ne trouve pas dans la membrane muqueuse, ou qui du moins va.en diminuant depuis les orifices (bouche, nez, yeux, etc.) jusque dans l’intérieur du corps,où l’on ne trouve plus que le derme. La membrane muqueuse, ainsi nommée à cause du mucus qu’elle sécrète, et dont la couleur varie depuis le blanc jusqu’au rouge vif, a pour fonctions spéciales : une faculté d’absorption fort énergique, une faculté de sécrétion dont les produits sont très-variables ; elle est de plus susceptible do certains mouvements contractiles, en même temps qu’elle est le siège de sensations diverses, parmi lesquelles se distinguent les appétits. Les membranes séreuses, ainsi nommées à cause des s érosités que sécrètent les principales d’entre elles, ont toutes la forme d’un sac replié sur lui-même (exactement comme un bonnet de coton, auquel on les compare d’habitude), et dont la partie repliée renferme un organe auquel elle adhère plus ou moins ; c’est ainsi que le cerveau est entouré

Ear l’arachnoïde, le cœur par le péricarde, is poumons par les plèvres, les viscères abdominaux par le péritoine, etc. Ces membranes sont blanches, brillantes, plus ou moins transparentes, parfois très-sensibles et rétractiles à un très-haut degré. Leurs fonctions consistent à isoler les organes qu’elles enveloppent et surtout à en faciliter les mouvements par la sécrétion continue d’un fluide lubrifiant. À ces organes se rattachent les membranes synoviales, auxquelles peut s’appliquer ce qui a été dit des membranes séreuses. Quant aux membrajies fibreuses qui, nous l’avons dit plus haut, adhèrent par leurs deux faces aux parties contiguës, elles sont blanches, satinées et constituées pur des fibres très-apparentes. Ces fibres, douées d’une

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grande force de résistance, mais dures et peu contractiles, ne sont susceptibles que de développements lents et graduels. Ces membranes sont avant tout protectrices ; elles enveloppent les organes et en maintiennent

fixe la configuration normale, ce qui ne les empêche pas de devenir parfois le siège d’une sensibilité extraordinaire.

Les fausses membranes sont des tissus accidentels qui, par concrétion et organisation vivante, se forment des humeurs que sécrètent certaines membranes muqueuses et séreuses, sous l’influence d’une cause morbide. C’est ainsi que le croup est le résultat d’une fausse membrane qui ferme le conduit de l’air et tue par asphyxie. Ces produits accidentels finissent même quelquefois par prendre tous les caractères d’un tissu normal, et ils deviennent alors de véritables membranes muqueuses ou séreuses, et tout à fait identiques à celles qui les avoisinent. V. peau, intestins, SECRETIONS.

En botanique, on désigne sous le nom de membranes des organes plans, minces et très-souvent frêles, qui servent d’enveloppe k d’autres parties. Ainsi, dans les champignons, la membrane fructifère est l’hyménium. Sous le nom de membrane interne, Gaertner désigne le tegmen de Mirbel, l’épispermo de Richard et l’encilème de Dutrochet.

MEMBRANE, ÉE adj. (mem-bra-né— rad. membrane). Hist. nat. Qui est aplati, conformé comme une membrane : Tige membranbe.

MEMBRANEUX, EUSE adj. (man-bra-neu, eu-ze — rad. membrane). Anat. Qui est de la nature des membranes : Tissu membraneux. Attache membraneuse, h Muscle demi-membraneux ou substantiv. Demi-membraneux, Muscle de la région postérieure de la cuisse.

— Entom. Ailes membraneuses, Ailes minces et flexibles.

— Bot. Qui est formé de membranes superposées, sans pulpe intermédiaire : Feuille

MEMBRANEUSE.

— Miner. Se dit de certains corps minces et flexibles, formés de filaments entrelacés.

— s. f. pi. Entom. Tribu de la famille des géocorises, classée ultérieurement dans la famille des aradides, tribu des réduviens.

MEMBRANIFOLIE, ÉE adj. (man-bra-nifo-li-é

— de membrane, et du lat. folium, feuille). Hist. nat. Dont les feuilles ou les expansions foliacées sont membraneuses.

MEMBRANIFORME adj. (man-bra-ni-forme

— de membrane et déforme). Hist. nat. Qui a la forme d’une membrane.

MEMBRANIN, INE adj. (man-bra-nain, i-ne— rad. membrane). Hist. nat. Qui a les caractères d’une membrane.

MEMBRAN1PORE s. m. (man-bra-ni-po-re

— de membrane et de pore). Zooph. Genre proposé par M. de Blainville pour des polypiers membraneux, formés de cellules non saillantes et fermées à leur face supérieure pur une membrane mince et fragile.

MEMBRANO-CALCAIRE adj. Zooph. Se dit d’un polypier dont les expansions membraneuses sont encroûtées de sels calcaires.

MEMBRANULE s. f. (man-bra-nu-le — dimin. de membrane). Anat. Petite membrane.

— Bot. Nom donné par Necker à la petite membrane où sont insérés les cils du péristome de quelques mousses.

MEMBRE s. m. (man-bre — lat. membrum, mot dont l’origine est incertaine. On l’a rattaché au sanscrit’ marman, articulation, orfane, de la racine mar, trancher, séparer, où nussi le grec meros, membre, partie. Delàtre croit que membrum est pour mebrum, de meare, couler, circuler, du sanscrit mi, aller. Mebrum signifierait ainsi ce qui fuit aller ; mais c’est là une hypothèse très-hasardée. Corssen suppose que membrum est pour minbrum, et de la même famille que minor, minuere. Il signifierait une petite chose, une petite partie, une partie détachée). Chacun des appendices ou parties extérieures du corps de l’homme ou d’un animal, ayant son mouvement et sa fonction propre, à l’exception de la tête ; se dit plus particulièrement des bras et des jambes : Le Corps humain se compose de la tête, du tronc et des membres. Dans tous les animaux vertébrés, le nombre des membres pairs ne dépasse jamais quatre. L’écureuil a le corps nerveux et les membres très-dispos. (Butf.) L’homme amputé souffre ou croit souffrir du membre qu’il n’a plus. (Peyrat.)

— Pig. Chacun des individus dont se compose une famille, une tribu, un peuple, un corps : Les membres d’une famille. Les membres du parlement. Les membres du jury. Les membres d’une même tribu, chez les sauvages, se reconnaissaient au fétiche, objet de leur commune adoration. (A. Maury.) Le despotisme est un attentat contre l’existence morale de la société et de ses membres. (L’abbé Bautain.) Il y a des familles dont les membres sont réduits à s’entortiller ensemble pendant la nuit, faute de couverture pour se réchauffer. (Chateaub.) L’égalité relève à la fois tous les membres de la société dont elle est la base. (Lam&nn.) La société doit l’instruction à tous ses membres. (A. Billiard.) La société humaine ne vit que des sacrifices de ses membres au bien général. (Lamart.) il Chacune des parties d’un

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pays, d’un corps politique : La Bavière est un membre de la Confédération germanique. La Pologne se mettait en mouvement ; ses membres épars tendaient à se rejoindre. (Thiers.)

Membre génital, Organe de la génération chez les animaux mâles. Il Membre viril, Organe de la génération chez l’homme.

— Relig. Membres de Jésus-Christ, Membres de l’Église, Fidèles, chrétiens.

— Féod. Bien dépendant d’une seigneurie, d’une terre ou d’un bénéfice.

Membre de haubert, Dans l’ancienne coutume de Normandie, Huitième partie d’un fief de haubert, ayant droit de justice.

— Blas. Jambe ou patte de griffon, d’aigle ou d’autre oiseau, isolée, détachée du corps ; on ne spécifie pas l’animal quand il s’agit de l’aigle : Gaufreteau de Puynormand, en Guyenne : D*azur à trois membres de griffon d’or. Bourdeille, en Périgord : D’or à deux membres de griffon de gueules, .armés d’azur, posés en barre l’un sur l’autre.

— Gramm. Chacune des divisions de la phrase, de la période : La grammaire des Sémites ignore presque l’art de subordonner les membres de ta phrase. (Renan.) il Chacun des termes d’une comparaison.

•— Archit. Chacune des parties qui entrent dans la composition d’un ouvrage d’architecture. Il Membre creux, Moulure concave, il Membre couronné, Mouture surmontée d’un filet.

" — Mar. Chacune des grosses pièces qui forment les côtes ou couples d’un navire.

— Algèbre. Chacune des expressions d’une équation ou d’une inégalité, qui-sont séparées par le signe de l’inégalité ou de l’équation : Habituellement on réunit tous les termes d’une inégalité ou d’une équation dans un même membre ; le second membre est alors zéro.

— Encycl. Anat. Les membres, portions du corps essentiellement mobiles, forment, avec les sens, les organes principaux de la vie de relation. Ils sont au nombre de quatre et un peu plus volumineux du côté droit que du côté gauche. On les distingue en membres supérieurs ou thoraciques et membres inférieurs ou abdominaux ; les premiers se subdivisent en plusieurs parties qui sont : l’épaule, le bras, le coude, l’avant-bras, le poignet, la main et les doigts.

En même temps qu’ils sont des instruments de défense et de conservation, les membres thoraciques servent à la préhension des objets et à l’exécution des travaux do tout genre que l’homme, avec l’aide de son intelligence, est capable de produire. Les seconds se subdivisent également en septparties correspondant à celles des membres thoraciques : la hanche, qui correspond à l’épaule ; la cuisse, qui correspond au bras ; le genou, qui correspond au coude ; la jambe, qui correspond à l’avant-bras ; l’articulation tibio-tarsienne, qui correspond au poignet ; le pied, qui correspond à la main, et enfin les orteils, qui correspondent aux doigts. Les membres abdominaux donnent à l’homme le moyen de se tenir debout et de se transporter d’un lieu à un autre par la marche, la course ou le saut.

Les membres se montrent vers la fin du premier mois chez le fœtus, sous la forme de petits tubercules, de chaque côté du tronc. À cette époque, on peut déjà distinguer des parties terminales aplaties, qui correspondent aux pieds et aux mains. À la sixième semaine, les membres se sont allongés, et la partie terminale présente quatre échancrures qui indiquent la séparation des doigts et des orteils. Déjà, à cette époque, on peut distinguer les vestiges des os, ou plutôt des cartilages temporaires qui vont bientôt être envahis par l’ossification. Les membres supérieurs se développent plus rapidement que les membres inférieurs.

— Pathol. Les maladies des membres rentrent presque toutes dans les affections générales qui se manifestent indistinctement dans toutes les régions du corps. Elles ap Fartiennent, pour la plupart, aux lésions de appareil locomoteur. On peut distinguer celles qui siègent dans la continuité et celles qui occupent la contiguïté des différentes sections dont se composent les membres. La forme fournit donc, plutôt que la texture, le Caractère organique distinctif des membres, et leurs vices de conformation offrent, plus que les lésions de tissu, des traits qui leur sont propres. Parmi ces vices, les uns se classent naturellement dans le groupe des monstruosités, les autres constituent des difformités proprement dites et sont du ressort de l’orthopédie. Ces derniers sont plus fréquents aux membres inférieurs qu’aux membres supérieurs, et à l’extrémité libre qu’à l’extrémité centrale de ces appendices. Les difformités qui affectent la continuité des membres consistent généralement dans des courbures anomales des os longs, et sont lé plus ordinairement un effet du raehitis ; celles qui siègent dans leur contiguïté sont congénitales ou se développent après la naissance. Les plus communes sont de simples déviations des axes des parties contiguës, dont les rapports naturels ne sont pas changés. Quelques-unes résultent de la situation anomale des extrémités osseuses : telle est la luxation congénitale du fémur, presque inconnue parmi nous, malgré les travaux de

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Paletta, avant les recherches remarquable» de Dupuytren. Les déviations des membres, plus rares dans les articulations orbiculaires que dans-les jointures à mouvements moins étendus, peuvent avoir lieu dans quatresens différents, même dans les articulations qui ne permettent que deux mouvements opposés, comme le genou, le coude, l’articulation du pied avec la jambe, celle des phalanges des doigts et des orteils. Le changement de direction consiste tantôt en ce que l’angle formé naturellement se ferme davantage ou, au contraire, se redresse et s’efface plus ou moins complètement. Il en résulte que la totalité du membre est, dans certains cas, plus courte, et dans d’autres plus longue que dans l’état normal. Les membres déviés sont le plus souvent incapables de remplir convenablement leurs fonctions comme organes d’équilibre et de mouvement. Leur mobilité n’éprouve parfois aucun changement ; souvent, elle est diminuée ou abolie, plus rarement augmentée. Les pressions extérieures, le poids du corps, l’action musculaire, sont les influences qui impriment le plus fréquemment aux membres une direction anomale. Le changement de forme des extrémités articulaires des os, le raccourcissement des parties fibreuses ou musculaires qui répondent à un de leurs côtés, l’allongement des organes analogues situés dans le sens contraire font que cette disposition reste permanente. Ce sont là les causes prochaines, ce qui constitue et caractérise l’état morbide ; elles sont le résultat de l’action de causes éloignées. Il peut arriver que ces deux genres d’influences se confondent, comme dans les contractures musculaires, dans les déformations osseuses primitives, etc. ; mais cela est rare. On conçoit que la mollesse des os, la faiblesse des ligaments et des muscles soient des prédispositions qui favorisent l’action des causes éloignées et les déformations articulaires qui en sont la suite. On devine tussi que beaucoup de maladies peuvent amener des déviations symptomatiques consécutives, en altérant d’une manière quelconque les fonctions des muscles ou la structure des ditférentes parties qui composent les articulations. Tel est le mode d’action de la goutte, du rhumatisme, des maladies spasmodiques, etc. La thérapeutique des déviations des membres se fonde sur les causes et la nature de ces affections. La connaissance des causes prochaines est d’une grande importance àco point de vue, puisque le but principal que l’on doit se proposer est de les détruire. La considération des causes éloignées ne doit pas non plus être négligée, soit que leur influence ait encore besoin d’être combattue, soit que la connaissance de leur manière d’agir puisse conduire aux moyens d’exercer une action curative contraire. Les erreurs en étiologie enfantent donc toujours ici des erreurs en thérapeutique, comme les découvertes de la première éclairent constamment la marche de la seconde. S’il en fallait de nouvelles preuves, il suffirait de rappeler cetto flexion permanente des deux ou trois derniers doigts réputée incurable, alors qu’elle était attribuée à la rétraction des tendons fléchisseurs, et si facile à guérir depuis que Dupuytren a démontré que le véritable obstacle à l’extension réside dans les bandelettes de l’aponévrose palmaire. Le traitement de toute déviation des membres offre trois indications principales à remplir : l° il faut ramener dans leur direction normale les axes des parties déviées ; 2<> retenir ces parties dans la situation où on les a placées ; 3° empêcher qu’elles ne reprennent leur première situation lorsqu’elles seront abandonnées à elles-mêmes. Pour atteindre ce triple but, on remarquera que les puissances capables de dévier les jointures, lorqu’elles agissent dans un sens anomal, sont susceptibles de les modifier en sens contraire ; qu’en les mettant en jeu de cette manière on efface les résistances qu’elles avaient fait naître, et l’on en crée d’opposées qui préviennent le retour de la déviation, si d ailleurs les prédispositions sont détruites et si les influences qui ont amené la déformation sont éloignées avec soin. Les efforts extérieurs sont les forces dont ou dispose le plus facilement et avec le plus de fruit pour attirer graduellement les membres déviés dans leur situation normale et les y maintenir. C’est à l’aide de substances solides, résistantes et possédant néanmoins un certain degré de flexibilité, que l’on exerce ces efforts d’une manière permanente. L’action du poids du corps ou des membres eux-mèrnes et la contraction musculaire ne peuvent que rarement être diririgées de manière a rétablir, sans le secours des appareils, la situation naturelle des parties.

— Allus. hist. et littér. Le* membres et l’Enouiac, Apologue célèbre et dont l’origine remonte à la plus haute antiquité, à la formation même des sociétés. Les membres, fatigués de leur rôle actif, refusent de travailler pour l’estomac, dont ils n’apprécient pas les fonctions secrètes et indispensables, et le résultat de cette conspiration, de cette grève, c’est la mort du corps tout entier. La moralité n’est pas difficile à déduire : les divers membres du corps social doivent tous, dans la mesure de leurs forces, concourir à la conservation et à la prospérité générales, et la nature do ce concours doit