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lieutenant civil au Chatelet de Paria, et premier président du parlement de Normandie. Ce fut lui qui négocia le mariage fie Jeanne d’Albret avec Amoine de Bourbon. Il mourut en 1569, laissant de son mariage avec Nicole Hennequin, entre autres enfants, Henri, qui a continué la filiation : Jean- Jucques de Mesmes, seigneur des Arches, président au grand conseil, dont le fils fui président à la chambre des comptes de Paris ; Jean-Gabriel DE Mesmes, conseiller au parlement de Paris, Henri de Mesmes, successivement professeur de droit à Toulouse, conseiller k la cour des aides, conseiller au grand conseil, maître (les requêtes, fut nommé en 1556, par Henri II, podestat ou chef de la justice et des armes dans les États de la république de Sienne, qui s’était mise sous la protection de la France. Pendant l’absence de Montluc, il commanda un corps de troupes qui remporta plu :-ieurs avantages sur les Espagnols. À son retour en France, il fut nommé conseiller d’État, chancelier du royaume de Navarre, garde du trésor des chartes et enfin surintendant de la maison de la reine Louise, femme de Henri III. C’est lui qui négocia la paix de Saint-Germain avec les protestants en 1570.11 mourut en 1596, laissant Je Jeanne Hennequin Jean-Jacques II de Mesmes, conseiller d’État, marié à Antoinette de tirossaine ; Louis XIII érigea en comté, en 1638, la terre d’Avaux, que sa femme lui avilit apportée en dot. Il mourut en 1642, laissant Henri II DK Mesmes, marquis de Moigneville, prévôt des marchands, puis président à mortier au parlement de Paris, mort en 1650, sans laisser d’enfants mules de ses deux mariages avec Jeanne de Montluc et Marie des Fossés ; Claude de Messies, connu sous le nom de comte d’Avaux, conseiller d’État, charge de différentes missions diplomatiques, un des plénipotentiaires français pour la conclusion du traité de Westphalie en 1648, mort sans alliance en 1G5Ô ;< et Jean-Antoine de Mesmes, seigneur d’Uval, de Crauiayel, vicomte de Vudeuil, conseiller d’État, président à mortier au parlement de Paris. Ce dernier eut, entre autres enfants, Jean-Jacques III, dont on va parler ; Henri de Mesmes, abbé de LaValroi ; Claude du Mesmes, chevalier de Malte, et Jean-Antoine de Mesmes, marquis de Givry, conseiller d’État, diplomate, mort sans alliance en 1799. Jean-Jacques III de Mesmes, comte d’Avaux, vicomte de Neufchâlel, conseiller d’État, puis président à mortier au parlement de Paris, membre de l’Académie française, mourut en 1688, laissant, entre autres enfants, Jean-Jacques de Mesmes, chevalier de Malte, commandeur de Sommereu, grand-croix de grâce et ambassadeur de sou ordre en France ; et Jean-Antoine de Mesmes, comte d’Avaux, marquis de Saint-Étienne, premier président du parlement de Paris, exilé par le régent k cause de ses remontrances k propos du système de Law et

de la nomination de Dubois à l’archevêché de Cambrai, membre de l’Académie française, mort en 1723, laissant de Marie-Thérèse Feydeau, sa femme, deux filles : Marie-Anne-Antoinette DE MeSMES, mariée k Gui de Durfort, duc de Lorges, et Henriette-Antoinette de Mesmes, mariée k Louis de Gelas, marquis de Lautrec. Les principaux membres de cette famille sont les suivants :

MESMES (Jean-Jacques de), seigneur de Roissy, né en 1490, mort à Paris eu 1569. 11 fut envoyé, en 1516, par Catherine de Foix, reine de Navarre, à 1 assemblée de Noyon, pour réclamer contre les usurpations de Ferdinand le Catholique en Navarre, et il obtint de Charles-Quint la restitution des pays usurpés par l’Espagne. Mesmes passa ensuite au service de François Ier et oecuna plusieurs emplois importants. Sous Henri H, il fut appelé au conseil d’État, et il négocia le mariage de Jeanne d’Albret, fille du roi de Navarre, avec Antoine de Bourbon.

MESMES (Henri de), fils du précédent, général et homme d’État, né à Paris en 1532, mort en 1596. Il fut chargé par Henri II d’administrer la république de Sienne, opprimée par Charles-Quint, et qui s’était mise sous la protection de la France (1557). Les Siennois le nommèrent podestat ; il justifia leur confiance et battit plusieurs fois les Espagnols. À son retour en France, il devint successivement conseiller d’État et chancelier. En 1570, il négocia avec les protestants la paix dite Boiteuse. Sous Henri III, il se retira de la cour. Mesmes était en même temps un érudit distingué. On a de lui des Mémoires.

MESMES (Jean-Jacques de), comte d’Avaux, magistrat français, né k Paris vers 1640, mort dans la même ville en 1688. Il fut successivement nommé maître des requêtes, président a mortier au parlement (1672) et membre de l’Académie française (1676). Son discours de réception est le seul écrit qu’on ait de ce magistrat intègre et éclairé.

MESMES (Jean-Antoinede), comted’Avaux, magistrat français, né à Paris en 1661, mort en 1723. Substitut du procureur général au parlement de iJuris dès l’âge de dix-huit ans, il fut successivement nommé conseiller en 16S7, président à mortier en 1688, prévôt et grand maître des cérémonies des ordres du roi 11703}, membre de l’Académie française en 1710, et enfin premier président du parlement de Paris en 1712. Après la mort de Louis XIV, il promit au duc du Maine de

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soutenir ses prétentions à la régence contra celles du duc d’Orléans ; mais il n’en lit rien, et fut gagné, dit-on, par ce dernier, quiobtint du parlement l’annulation du testament de Louis XIV et sa nomination comme régent. Toutefois, lorsque le duc d’Orléans enleva aux princes légitimés le droit de succéder a la couronne, qui leur avait été conféré par Louis XIV, le premier président de Mesmes crut devoir faire au régent des remontrances timides qui déplurent également à celui, à qui elles s’adressaient et à ceux qu’elles voulaient protéger. Lors de l’adoption par le régent du système de Law, de Mesmes présenta de nouvelles et plu3 vives remontrances qui le firent exiler à Pontoise, avec tout le parlement dont il avait été l’organe. Plus tard, il fit tout aussi inutilement des remontrances nu sujet de la nomination de Dubois comme archevêque de Cambrai. — Son frère ; Jean-Jacques, dit le bailli de Mesmrs, né en 1680, mort en 1740, devint grand prieur d’Auvergne en 1718 et ambassadeur de l’ordre da Malte en France.

MESMES’(Claude de), comte d’Avaux, diplomate et surintendant des finances. V. Avaux.

MESMON (Germain-Hyacinthe de Romance, marquis de), général et publiciste français, né à Paris en 1745, mortk Neuilly-sur-Seine en 1831. D’abord page k la grande écurie sous le nom de chevalier de Romance, qu’il échangea plus tard contre celui de marquis de Mesmon, il fit ensuite partie des gardes-françaises, et il était, au début de la Révolution, lieutenant-colonel de cavalerie. Bientôt après, il émigra, entra avec le grade de major général dans l’armée des princes, se tixa ensuite à Hambourg, collabora au Spectateur du Nord, au Réoeil, au Censeur, et publia dans ce dernier recueil hebdomadaire quelques articles virulents contre Bonaparte. Arrêté sur la demande du premier consul (1800), il recouvra la liberté, grâce à l’intervention du ministre de la Russie à Hambourg, et se rendit alors à Saint-Pétersbourg, où Paul Ier lui donna le titre de conseiller, le rang de.général-major, et où il devint ensuite secrétaire de l’empereur au ministère da l’instruction publique, attaché au ministère des affaires étrangères et rédacteur du Journal du Nord. En 18)7, Mesmon se démit de ses emplois, revint en France et reçut de Louis XVIII la retraite de maréchal de camp. Outre de nombreux articles et des traductions du Voyage en Espagne et en Portugal de Dalryinple (1783), de l’Introduction à l’histoire de la guerre en Allemagne en 1756, de Lloyd (1784), on a de lui : Éloge du docteur Quesnay (1775, in-s°) ; De la lecture des romans (1785) ; Recherches philosophiques sur le sens moral.de la fable de Psyché et de Cupidon (1798) ; De la liberté dépensée et de la liberté de la presse (1817), etc.

MESNA. ou BAGHERMÉ, ville de l’Afrique centrale, au S.-E. du lac Tchad, capitale d un État nègre du mémo nom. V. Bachermb.

MESNAGER ou MÉNAGER (Nicolas le Baillif, connu sous le nom de le), comte de Saint-Jean, diplomate français, né à Rouen en 1658, mort à Paris en 1714. Issu d’une riche famille de’commerçants, il préféra, au négoce la carrière du barreau et devint avocat au parlement de sa ville natale. En 1700, les négociants de Rouen l’ayant choisi pour un de leurs députés près le conseil de commerce de Paris, il donna de telles preuves do sa haute capacité que d’AgueSseau, père du chancelier, le recommanda chaleureusement à Louis XIV. Peu après, le roi l’envoyait à deux reprises en Espagne pour y régler les droits du commerce des Indes, et il s’acquittait de sa mission avec une habileté qui lui valut d’être nommé chevalier de Saint-Michel. Chargé, en 1707, do négocier la paix avec les états généraux de Hollande et de proposer d’ouvrir à toutes les nations le commerce des Indes, il ne put parvenir à mener a bonne fin ses négociations, par suite des refus du grand pensionnaire Heinsius de reconnaître comme roi d’Espagne Philippe V,

petit-fils de Louis XIV, mais il parvint du inoins à dissiper les défiances des Hollandais relativement au commerce de l’Inde et, à son retour en France, il y reçut beaucoup d’éloges sur sa conduite (1708). En 1711, Mesnager fut secrètement envoyé en Angleterre auprès de la reine Anne, quj désirait faire la paix avec la France. Il reçut d’elle et du grand trésorier Harley l’accueil le plus flatteur et parvint, malgré de nombreux obstacles, à faire signer à la reine huit articles qui séparèrent l’Angleterre de la coalition contre la France et servirent de base aux instructions données peu après par Louis XIV pour la conférence ti’Utreeht. En revenant de ces conférences, auxquelles il avait assisté en qualité d’ambassadeur extraordinaire et à la suite desquelles il avait signé deux traités de paix (1712), Mesnager reçut du roi une pension de 10,000 livres et le titre de comte de Saint-Jean. Guilbert, dans ses Mémoires historiques sur les hommes remarquables de la Seine-Inférieure, raconte que, lorsque.l’heureux diplomate voulut rendre compte nu roi du succès de sa mission, celui-ci l’arrêta par ces.nots : « Je sais tout, vous avez bien ménagé mes intérêts, « et que c’est à partir de cette époque qu’il prit le surnom de Le Mesnager ; mais le procès-verbal du conseil du

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commerce auquel Le Baillif assista en 1700 prouve que, dès cette époque, il signait du nom de Mesnager. Deux ans après la signature du traité d’Utrecht. il mourut d’une attaque d’apoplexie, laissant la réputation d’un diplomate habile, instruit et d’un grand sens.

MESNALORD s. m. (mè-sna-lor). Hist. Noble de première classe au moyen âge, en Angleterre.

MESNARD ou MENAHD (Jean), théologien protestant français, qui vivait au xviie et au commencement du xvina siècle. D’abord pasteur de l’église de Charenton, il passaen Hollande à la révocation de ledit de Nantes, se fixa à La Haye en 1686, et fut nommé chapelain du prince d’Orange ; quand celui-ci fut devenu roi d’Angleterre, il obtint de Louis XIV que les biens du pasteur réfugié lui seraient rendus. On ignore la date de la mort deMesnard. Il est auteur de la Doctrine de l’Écriture sainte : 1» su*’ la nature de l’âme, sur son origine, 3° sur son état après la mort (Londres, 1703, in-8»).

MESNARD (Philippe), théologien protestant français, frère du précédent. Il vivait dans la deuxième moitié du xvne siècle et au commencement du xvins et était pasteur à Saintes en 1684, lorsqu’il fut mis en jugement avec son frère, Jacques, sous prétexte qu’ils avaient reçu des relaps dans leur église. Le procureur général du parlement de Bordeaux demanda qu’ils fussent condamnés à faire amende honorable, traînés sur la claie dans toutes les rues, frappés d’une nraendo de 10,000 livres et condamnés à perpétuité. Les juges, moins fanatiques, les interdirent et tirent démolir le temple, sur les ruines duquel on planta une croix. Philippe Mesnard fut appelé à Copenhague par la reine Charlotte-Amélie, comme pasteur de l’Église française. Plus tard, il passa en Angleterre où il fut, de 1700 k 1727, chapelain du roi, et, en 1718, directeur de l’hôpital-des Réfugiés, à Londres. On a de lui un ouvrage intitulé : Essais sur le socinianisme ou llé/lexions sur quelques articles de M. Le Clerc touchant les sociniens, et examen de quelques passages de son N. T. français (La Haye, 1709, in-12).

MESNARD (Louis-Charles-Bonaventure-Pierre, comte de), homme politique et officier français, né à Luçon en 1769, mort à Paris en 1842. Il appartenait k une ancienne famille vendéenne qui fait remonter son existence jusqu’au xie siècle. Au sortir de l’école de Brienne, où il avait eu Bonaparte pour condisciple, il entra dans les carabiniers, émigra en 1789, prit part dans l’armée des princes à la campagne de 1792, lit do nouveau la guerre contre sa patrie en 1794 et 1795, se maria en Angleterre et vécut jusqu’en 1814 dans l’intimité du duc de Berry. C’est comme aide de camp et gentilhomme de ce prince qu’il revint eu Fiance, après la première abdication de Napoléon. L’année suivante, il suivit Louis XVIII k Gand, devint en 1816 premier écuyer de la duchesse de Berry, puis fut nommé successivement aide de camp du duc de Bordeaux, gouverneur du château de Rosny, pair de France (1823) et commandeur de Saint-Louis. Après la révolution de Juillet, il suivit la duchesse de Berry en Angleterre, en Hollande, en Italie, en Vendée (1832), fut arrêté avec elle a Nantes, emprisonné à Montbrison, acquitté par le jury de cette ville, obtint non sans peine de rester auprès de la princesse détenue à Blaye, puis la suivita Paierme, à Rome, à Florence, et revint en France deux ans environ avant sa mort. Le comte de Mesnard à laissé des Souoenirs intimes qui ont été publiés par M»’» Mélanie Waldor (Paris, 1844, 3 vol. in-8") et qui renferment des détails pleins d’intérêt.

MESNARD (Jacques-André), magistrat et homme politique français, né k Rochefort en 1792, mort à Paris en 1858. Lorsqu’il eut achevé ses études de droit k Poitiers (1813), il retourna dans sa ville natale, où "il exerça avec succès ia profession d’avocat et se signala, sou la Restauration, parmi les partisans des idées libérales. Le gouvernement issu de la révolution de Juillet le nomma successivement avocat général près la cour

royale de Poitiers (1830), procureur général à Grenoble (1832), puis k Rouen (1836}, conseiller k la cour de cassation en 1841, et pair de France en 1845. Nommé président de chambre k la cour de cassation en 1850, Mesnard, -qui s’éf fait un des défenseurs de la politique du président Louis-Napoléon, fut appelé en 1851 k faire partie de la commission consultative, prit part k la rédaction de la nouvelle constitution, devint sénateur et viceprésident du Sénat en janvier 1852, et fut chargé, au nom de ce corps, au mois de décembre de la même année, de saluer empereur des Français l’auteur du coup d’État du 2 décembre. En 1855, M. Mesnard fut nommé, par décret, membre de l’Académie des sciences morales et politiques. On a de lui : De l’administration de la justice criminelle en France (Paris, 1831, in-8°), ouvrage dans lequel il demande l’extension de la juridiction des juges de paix, l’augmMitation du nombre des cours d’assises, le perfectionnement de l’institution du jury, etc. ; et une traduction estimée do la Divine comédie du Danta (Paris, 1854, 3 vol. in-S").

MESNARD (ADLER-), littérateur et grammairien français, né k Berlin en 1807. Il a

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successivement professé l’allemand aux lycées Charlemngné et Napoléon et à l’École normale de Paris, et s’est fait connaître par la publication des ouvrages suivants : Traite de ta furmation des mots (1839, in-8<>) ; Pre-. mières lectures allemandes (1841, iti-S°) ; Nouveau dictionnaire allemand-français et français-allemand (1844) ; Histoire des temps héroïques de la Grèce (1846), en allemand ; la Littérature allemande au xix» siècle (1851) ; Cours complet de langue allemande (1854-1859), etc.

MESNARD (Paul), littérateur, né, à Paris en 1812. Il avait pris le grade de docteur es lettres (1832) et avait été professeur à Auch et dans des collèges de P ; iris, lorsqu’il, fut chargé, en 1844, de l’éducation du duc Philippe de Wurtemberg, fils de la princesse Marie d’Orléans. Depuis lors, il a été maître de conférences à Sainte-Barbe. On a de lui : Histoire de l’Académie française (1857, in-8°)% une. traduction en vers de i’Orestie d’Eschyle (1863, in 8°). M. Mesnard a recueilli et édité les Œuures d’Hippolyte fligault (1859, 4 vol, in-8°) ; les Projets de youoernement du dite de Bourgogne, par le duc de Suint-Simon (1861), et donné la Notice biographique sur M'ma' de . Sévigné dans l’édition des lettres de cette femme célèbre par M. Monmerqué.

MESNARD DE LA GARDE (Charles), savant français, né il Largeasse (Deux-Sèvres) en ’ 1715, mort en 1775. Il suivit pendant quelque temps la carrière des armes, devint ensuite directeur de la Monnaie, à Florence, qu’il quitta pour aller occuper le même poste à La Rochelle, acquit la réputation d’un homme très-habile dans l’art de traiter les métaux et inventa ou perfectionna plusieurs machines employées dans les nrts. On a de lui des Mémoires sur l’aflinnge de l’or au ciment, sur la préparation des minéraux et leur fusion : ils ont été imprimés dans le recueil de l’Académie de La Rochelle, dont il faisait partie.

MESNARDIÈRB (Hippolyte-Jules Pilet DE la), poSte français. V. La Mesnardière.

MESN1E s. f. (mè-snl). Maison, famille, maisonnée. Il Vieux mot. On a dit aussi mbsie

et MÉGNIB.

— Sûperst. Mesnie Heltequin, Troupe de fantômes, célèbre dans les contes du moyen &ge.

— Encycl. Mesnie Hellequin. L’origine du nom de Hellequin est controversée. Les uns lui donnent une provenance germanique et prétendant qu’il signifie étymologiquoment fils de l’enfer, de l’ancien allemand helle, hella, hello, enfer, et kind, kint, fils. D’autres croient que hellequin signifie rui des enfers, et que la seconde partie du composé germanique est plutôt l’allemand kamig, roi.

Un ancien texte des Chroniques de Norr mandie, qui parait antérieur au xuio siècle, raconte que le duc Richard sans Peur, petit-fils de Rollon, chassant un jour dans la forêt de Moulineau-sur-Seine, entendit un grand bruit de chasseurs. Ses compagnons prirent la fuite ; lui seul osa marcher duns la direction du bruit, et enfin il aperçut un roi couronné servi par des chevaliers armés de toutes pièces.’Il apprit que ce prince était Charles V, roi de France, mort depuis un quart de siècle, et que deux fois chaque semaine, en punition de ses anciens crimes, ilrevenait sur la terre pour faire pénitence en Normandie, puis en Palestine, car en quelques instants la troupe mystérieuse ou mesnie se trouvait transportée au bord du Jourdain. Cette légende semble donner a croire que la mesnie Hellequin, compagnie sinistre qui défendait les abords de la demeure des fées, parcourant les bois et semant l’ell’roi sur son passage, dérivo en ligne directe dos traditions Scandinaves, le nom du rqi qui donna une de ses provinces aux compagnons de Rollon ayant pu se confondre aisément avec les superstitions transportées en France par les premiers Normands.’

Telle n’est point cependant l’opinion de Génin sur l’origine du nom de ces mystérieux fantômes dont la tradition se perd dans la nuit des temps. Selon lui, cette dénomination se rapportait au fameux cimetière A-’Elycamps, que nos chansons de geste célèbrent sous le nom Alyscamps, d’Aleichans et à’Arleschans. C’était l’ancien cimetière païen d’Arles, cimetière magnifique où reposaient les chefs des plus anciennes familles romaines, dans des mausolées dont les débris excitent encore de nos jours la surprise et l’admiration des antiquaires. La religion chrétienne n’avait point changé la destination de ce lieu. La tradition racontait que saintTrophime ayant convoqué sixuutres évêques pour purifier ce cimetière par la bénédiction chrétienne, pendant qu’on cherchait k qui serait déféré l’honneur d’officior, Jésus-Christ lui-même parut au milieu des évêques et bénit le, cimetière de sa propre main. Ce lieu avait pdrté, de temps immémorial, le nom de Champs-Élysées, qui rappelait k la fois sa splendeur, su destination funèbre et(la croyance religieuse de ses fondateurs. C’est de là qu’est venu son nom à’Elycamps ou d’Aleschans, Pendant tout le moyen âge. le cimetière d’Arles fut le lieu le plus célèbre de la France et peut-être de l’Europe. Il arrivait souvent que, au lit de la mort, des fidèles habitant une ville éloignée d’Arles exprimaient le désir de dormir dans le saint

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