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vembre 1709). Il faisait alors assaut de talent avec Vestris, Aumer, Taglioni, Mlle Clotilde, Mm« Gardel, etc. L’année suivante, il fit jouer Pygmalion, en deux actes, et, en janvier 1801, les Noces de Gamacke, composition des plus bouffonnes. On cite encore de cet ingénieux chorégraphe : Lucas et Lauretie (1803) ; Ulysse (1807) ; l’Enlèvement des Sabine*, en trois actes (1811) ; Nina ou la Folle par amour, en deux actes (1813) ; YEpreuve villageoise, en deux actes, avec Desforges (1815) ; Y Heureux retour, petit acte de circonstance, en société avec Gardel (25 novembre 1815) ; les Sauvages de la mer du Sud ilS 16) ; les Fiancés de Caserte, avec Gardel 1817) ; Clari ou la Promesse de mariage, en trois actes (1820). Ce dernier ouvrage, dans lequel Milon se montra mime si parfait, a obtenu une vogue prolongée. C’était une œuvre aussi remarquable par la façon dont l’avait conçue l’auteur que par la manière dont le comédien la faisait valoir. Milon a montré dans toute sa perfection ce que peut le jeu muet au théâtre, sans aucun secours étranger, et l’on a souvent rappelé sa façon d’interpréter un rôle de démon dans la scène

d’Orphée descendant aux enfers. En dépit de la musique, le spectateur n’entendait plus que ce que lui disait ce diable avec un merveilleux silence. Milon a formé de nombreux élèves qui sont devenus des maîtres. M’io Bigottini, sa belle-sœur, avait travaillé d’après ses conseils et suivi ses leçons. Elle put, grâce à cet habile professeur, s’élever de l’humble poste de figurante au premier rang des danseuses de 1 Académie de musique.

Mllonienne (la), Pro Milone, plaidoyer de Cicéron en faveur de Milon et pour le disculper du meurtre de Clodius (701 de Rome). Nous ne possédons pas le discours prononcé par Cicéron devant les juges, quoiqu’il subsistât encore du temps de-Quintilien. Le Pro Milone a été écrit après le jugement rendu, et Milon, en le lisant, s’écria : ■ O Cicéron I que n’as-tu parlé de la sorte ; je ne mangerais pas des rougets à Marseille 1 • Ce plaidoyer est un chef-d’œuvre oratoire ; on y trouve toutes les parties dont un discours-peut se composer, et chacune est parfaite dans son genre. On admire la modestie et la douceur de l’exorde, l’énergie et la chaleur de la réfutation, l’adresse et la netteté de la narration, la méthode, la clarté, la force du-raisonnement dans la première partie de la confirmation, et, dans la seconde, la véhémence des mouvements oratoires et surtout le pathétique touchant qui anime la péroraison.

La narration surtout est un modèle. Les faits y sont présentés de telle sorte que l’innocence de Milon semble hors de doute ; le meurtrier, qui ne voyageait qu’entouré de sicaires.tout comme Clodius, est représenté comme un bon bourgeois allant k sa maison de campagne, nu-téte et sans armes ; ce sont ses esclaves qui ont faille coup, derrière lui, sans qu’il y fût pour rien. Toutes les violences sont le fait de Clodius et de ses gladiateurs. L’art du récit est parfait ; mais le Pro Milone ne peut pas être considéré comme une page d’histoire.

M1LONOF (Michel - ’ osilievitch), poète russe, né en 1792, mort à Saint-Pétersbourg, en 1821. Il montra de borme heure d’heureuses dispositions pour la poésie lyrique et didactique, et composa des pièces remarquables par la chaleur et l’agrément du style. Il devint conseiller titulaire de l’empire. Un certain nombre de ses compositions ont été publiées sous le titre de Satires, Épîtres et Elégies (Saint-Pétersbourg, 1819).

MILORADOVITCH (le comte Michel), général en chef russe, né à Saint-Pétersbourg en 1770, mort dans la même ville en 1825. 11 assista, dans les guerres contre les Turcs et contre la France, à quarante batailles rangées sans avoir jamais reçu une blessure. Son bouillant courage et son défaut de tactique militaire le firent surnommer le Murât do «nuée russe. Il entra au service à l’âge de dix ans, se signala particulièrement contre les Turcs en 1789, contre les Polonais en 1792, contre les Français en Italie (1799), où il combattit en qualité de général-major, se couvrit de gloire notamment à l’affaire de Lecco, où il eut trois chevaux tués sous lui, prit part comme lieutenant général à la bataille d’Austerlitz, en 1805, et, chargé de combattre les Turcs en 1808, sauva la ville de Bukajrest, menacée par l’armée du célèbre Mustapha Baïrakdar, puis défit complètement ce général à Rijavate. Lors de 1 invasion de la Russie en 1812, Miloradovitch commanda l’aile droite à la Moscova, puis se mit à la tête de l’arrière-garde pour protéger la retraite, soutint de nombreuses attaques contre les Français, et, lorsque l’avantgarde ennemie atteignit les faubourgs de Moscou, il fit prévenir Murât qu’il mettrait le feu à la ville si on ne lui laissait pas le temps de l’évacuer. Par cette menace, il obtint un délai qui permit aux Russes d’enlever leur artillerie, leurs bagages, et aux habitants d’emporter une partie de leurs richesses. « La catastrophe que Murât avait voulu éviter, dit A. de Lacaze, devint ainsi facile à accomplir, les Russes n’ayant plus intérêt à ménager une ville abandonnée. On peut justement regarder Miloradovitch comme le principal instigateur de la mesure sauvage, mais efficace, qui devint si fatale pour l’expédition française et arrêta la fortune de Napoléon. »

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Dès que l’armée française eut commencé à opérer sa retraite, Miloradovitch reçut le commandement de l’avant-garde. Ce fut lui qui reçut, le 11 octobre 1812, le roi de Naples, chargé par Napoléon de tenter un accommodement ; mais cette démarche n’eut

aucun résultat, et les hostilités recommencèrent avec une nouvelle vigueur. Miloradovitch ne cessa, à partir de ce moment, de harceler les Français, dont il prit et tua un nombre considérable, notamment à Winkotfe et’à Krasnoé, près de Smolensk, les poursuivit en Pologne, en Silésie, en Saxe, fut battu par le général Charpentier à Fischbach le 12 mai 1813 ; mais il prit sa revanche en contribuant à la défaite désastreuse de Vandamme à Kulm, le 19 août suivant, et reçut en 1814 le titre de comte. Gouverneur de Kiew, puis de Pétersbourg (1819), membre du conseil de l’empire (1820), il périt d’un coup de pistolet, le 25 décembre 1825, pendant la révolte qui éclata à l’occasion de l’avènement de l’empereur Nicolas, et s’écria avant d’expirer : à Ah I qu’il est douloureux de mourir d’une balle russe 1 «

Ce général, dont la bravoure allait jusqu’à la témérité, « méprisait les principes de la guerre, dit le comte de Ségur, et mettait même de l’art à ne pas suivre les règles de cet art, prétendant surprendre l’ennemi par des coups inattendus. » À cinq ou six reprises, l’empereur Alexandre Se vit obligé de payer les dettes de Miloradovitch, qui faisait des dépenses extravagantes.

MILORD s. m. (mi-lor — de l’angl. mij, mon ; lord, seigneur). Titre qu’on donne aux pairs d’Angleterre quand on leur adresse la parole : Oui, milord. C’est vrai, mii.okd. Un écart de l’esprit peut s’excuser, milord ; Mais les fautes du cœur jamais ne se pardonnent.

Boisst.

— Pop. Homme très-riche : C’est un milord. Elle a épousé un milord. h Mors de ce cas, on retranche l’adjectif possessif mi (ni») quand on ne parle pa3 à la personne : La Chambre dès lords.

— Espèce de cabriolet à quatre roues.

— Adjectiv. : Cabriolet milord.

MILORT s. m. (mi-lor). Erpét. Espèce de serpent non venimeux.

MILOSC, dieu de l’amour chez les anciens Slaves. V. Lubicz.

M1I.OSZ (François), agronome polonais, né en 1828, mort en 1863. Après avoir fait ses études a l’école agronomique de Marymont, il devint, en 1848, professeur de sciences naturelles à l’École industrielle de Plock, et publia, de 1850 à 1852, différentes études dans le Journal d’agriculture. Nommé, en 1854, professeur d’agronomie à l’Institut des noble3 de Varsovie, il fut. envoyé, aux frais du gouvernement, à l’École agronomique de Hohenheim, visita ensuite l’Allemagne, la Belgique, la France et l’Angleterre, et, à son retour en 1859, obtint une chaire d’économie rurale à l’École de Marymont. Deux ans plus tard, il devint membre du conseil industriel du royaume de Pologne, et fut appelé, en 1852, aux fonctions d’inspecteur de l’École polytechnique de Pulawy. Parmi ses écrits, qui ont paru en majeure partie dans les recueils spéciaux, nous citerons : Principes de chimie (Plock, 1851) ; Lettres de voyages (1851-1858) ; De la situulion actuelle de l agriculture (1862) ; Des instruments de labourage (1862) ; De la fabrication du sucre, etc.

MILOUIN ou M1LLOUIN s. m. (mi-lou-ain). Ornith. Genre de palmipèdes qui habitent le nord de l’Europe.

— Encycl. Le milouin, rangé autrefois parmi les canards, est aujourd’hui le type d’un genre particulier, caractérisé par un bec large et plat, décrivant par sa surface dorsale une ligne très-concave ; des ailes courtes ; la trachée terminée par un renflement qui forme k gauche une sorte de capsule soutenue par des prolongements osseux. Ce genre renferme un certain nombre d’espèces, dont plusieurs se trouvent dans nos contrées. Le milouin proprement dit atteintjusqu’à om,45 de longueur totale ; il a la tète et le cou d un marron rougeâtre ; la poitrine, le haut du dos et le croupion d’un brun noirâtre ; le dos et les parties inférieures d’un gris cendré clair, rayé de fins zigzags noirâtres ; le bec noir aux deux extrémités et bleu foncé dans son milieu ; l’iris d’un jaune orangé. La femelle est plus petite que le mâle et sa coloration est un peu différente. Le milouin habite le nord de 1 Europe. Il arrive, en automne, par troupes de vingt à quarante individus, qui volent en formant un peloton serré. Us se répandent sur les grands étangs, les lacs ou les marais, plus rarement sur les rivières. Le jour, ils restent cachés loin de la terre ; mais au crépuscule ils s’en approchent et viennent plonger dans les endroits moins profonds. « L on entend, dit Crespon, pendant le calme de la nuit, le fort bruissement de leurs ailes, lorsqu’ils rasent la surface de l’eau, et je présume que c’est à cela qu’est du le surnom de bouï (en catalan buixot) qu’on applique ici à ces canards. • Cet oiseau niche dans les marais du nord ; sa ponte est de douze ou treize œufs d’un blanc verdâtre. Les milouins sont, après les canards sauvages, les oiseaux les plus répandus dans notre pays. Inquiets et farouches, ils ne donnent dans aucun des pièges

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où l’on prend les canards sauvages. On en ; voit assez abondamment pendant l’hiver sur les marchés de Paris. Cet oiseau, qui présente plusieurs variétés, s’en retourne au printemps.

Le milouin huppé, appelé aussi canard siffleur huppé, est bien plus grand que le précédent ; son plumage est noir, avec le dos brun, du blanc à l’aile et aux flancs, la tête rousse. On reconnaît aisément le mâle à sa belle huppe formée de longues plumes soyeuses, d’un fauve clair, à son bec et à ses pieds d’un beau rouge ; la femelle, à sa huppe peu touffue, à son plumage brunâtre, à. son bec et à ses pieds d’un brun rougeâtre. Le milouin huppé habite, pendant toute la belle saison, les contrées orientales du nord de l’Europe ; en hiver, il descend dans les contrées méridionales ; mais il est assez rare en France, où l’on n’en rencontre jamais que quelques-uns, volant par paires. Dans le midi, on l’appelle vulgairement canard muet, parce qu’on prétend qu’il ne fait jamais entendre sa voix, ou bouï d’Espagne, parce qu’on le croit originaire de ce pays.

Le petit milouin, appelé aussi canard nyroca ou à iris blanc, est un peu plus petit que le milouin commun ; son plumage est brun noirâtre k reflets pourprés, avec la tête et le cou roussàtres, le ventre blanc et une tache de cette couleur sur l’œil. Il habite le nord de l’Allemagne et les contrées de l’est de l’Europe, où il niche dans les joncs qui bordent les grandes rivières et les marais ; sa ponte est de neuf ou dix œufs d’un blanc un peu verdâtre. Il arrive en hiver dans nos contrées marécageuses.

À ce genre appartiennent encore le milouinan et le morillon.

MILOUINAN s. m. (mi-lou-i-nan — rad. milouin). Ornith. Espèce du genre milouin.

— Encycl. Ce palmipède a environ om,50 de longueur totale ; son plumage est d’un gris cendré, strié de noir, avec Ta tête et le cou noirs à reflets vert cuivré, la queue noire, le ventre blanc, une tache de cette dernière couleur sur l’aile. Dans la femelle, le noir passe au brun, et il y a une banda blanche sur le front. Le milouiuan passe l’été et niche dans les régions polaires, notamment en Russie ; il les quitte vers la fin de l’automne et vient passer l’hiver sur les côtes de l’Angleterre et de la Hollande ; on le voit aussi en Allemagne, en Suisse et en France, où il arrive, mais rarement, sur les bords de la Méditerranée. On le prend quelquefois aux filets et aux hameçons tendus sous l’eau. Il vole par bandes et s’en retourne au printemps.

M1LPHOSE s. f. (mil-fô-ze — gr. milphôsis, même sens). Pathol. Chute des cils.

MILS s. m. pi. (mil). Sorte d’exercice gymnastique auquel on se livre avec des massues, et qui a été emprunté aux Perses modernes.

MILSCENT, dit le-Créole, commandant de la garde nationale du Cap. Il vint à Paris en 1790, y rédigea plusieurs journaux patriotiques, se lia avec les girondins et fut décapité le 26 mai 1794.

M1LTENBERG, ville de Bavière, cercle de Basse Franconie, à 53 kitom. O. de Wurzbourg, à la jonction du Mein et de la Mudau ; 4,000 hab. Chef-lieu du district de son nom. Ruines d’un château qu’Albert de Brandebourg détruisit avec la ville en 1552, et d’où l’on découvre de beaux points de vue.

M1LTHA adj. f. (mil-ta). Mythol. gr. Epithète de Diane chez les Phéniciens et les Cappadociens.

— AllUB. hiSt. Les Innrlors do Millinde

m’empecbeni de dormir, Réponse attribuée à Théniistoele. V. laurier.

"MILTIADE, général athénien qui s’est immortalisé par la victoire de Marathon, mort en 489 av. J.-C. Il était neveu de Miltiade, citoyen d’Athènes, qui, sous Pisistrate, avait fondé une colonie dans la Chersonèse. Après la mort de son oncle, il devint gouverneur de cette colonie, sur laquelle il exerça bientôt, grâce à une troupe de mercenaires, un pouvoir souverain, et enrichit ses soldats des biens pris sur les Thraces. Lorsque, vers 516, Darius, roide Perse, résolut de conquérir la Scythie, il fit construire sur le Danube un pont dont il confia la garde à Miltiade et à quelques généraux grecs qu’il croyait s’attacher par des bienfaits. Ayant appris que les Perses avaient été mis en déroute, Miltiade proposa aux Grecs de rompre le pont, avis qui, s’il eût été suivi, eût amené la destruction de toute l’armée perse. Par la suite, il reprit sur les Perses les lies de Lemnos et d’Imbros, en expulsa la population pélasgique qui les habitait et y établit des colons venus d’Athènes. Lorsque, après la prise de Mitet, les Perses se répandirent sur les côtes de l’Hellespont, Miltiade quitta précipitamment la Chersonèse, et traversant, au milieu de3 plus grands dangers, la flotte ennemie, il parvint à gagner Athènes avec quatre trirèmes chargées de richesses (493). Accusé bientôt après d’abus de pouvoir commis dans son gouvernement, il fut acquitté par le peuple, qui lui savait gré de la conquête de Lemnos et qui le nomma, en 490, un des dix généraux annuels. C’est alors que Darius, ayant résolu de conquérir la Grèce, fit envahir l’Attique par une armée de 200,000 hommes, selon les uns, de lll,000 hommes, selon

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d’autré, sous le commandement de Datis, qui débarqua dans la baie do Marathon. Pour combattre cette formidable armée, les Athéniens n’avaient que 10,000 hommes, auxquels se joignirent 10,000 Plaléens. À la tête de cette petite armée se trouvaient dix généraux, qui devaient commander chacun a leur tour pendant un jour et qui étaient divisés sur ce qu’il y avait à faire pour conjurer le péril. « Cinq généraux, dit M. Dnruy, voulaient qu’on attendit des renforts, les cinq autres qu’on livrât bataille sur-le-champ, parce qu’ils redoutaient les intrigues d’Ilippias et l’or des Perses plus encore que leur nombre. Le sort d’Erétrie montrait le danger de donner le temps k la trahison de se glisser dans le camp ou dans la ville : tel était l’avis dé Miltiade. Il réussit à mettre de son opinion le polémarque Calliinaque, dont la voix était prépondérante, et il fut résolu que l’on combattrait sans tarder. Aristîde, un des généraux, reconnaissant la supériorité de Miltiade, engagea ses collègues àlui céder le tour de leur commandement ; il n’accepta pas et attendit que son jour tut venu, » Ce jour-là, Miltiade donna le signal-du combat. Les Grecs fondirent sur les Perses, et, après une bataille qui dura longtemps, contraignirent les envahisseurs à regagner leurs vaisseaux, dont sept seulement tombèrent au pouvoir des Athéniens (490). Les barbares avaient perdu 6,400 hommes et les Grecs seulement 192 hommes. Bien que fort maltraités, les Perses ne semblaient pas disposés à renoncer à leur expédition. Avertis par un bouclier levé en l’air qu’Athènes- était sans défense, ils doublèrent le cap Siinium dans l’espoir de surprendre la ville ; mais Miltiade devina leur dessein et ramena à marche forcée les vainqueurs à Athènes. « Ils étaient déjà campés dans le Cynosarge, dit Hérodote, quand les vaisseaux des barbares se montrèrent en face de Phalère. Lo coup était manqué, la flotte retourna en Asie. » En récompense de sa conduite à Marathon, Miltiade se vit représenter sur les murs du Pœcile, avec Cullimaque, au milieu d’un groupe de demi-dieux et de héros. Pensant qu’on pourrait fermer la mer Egée aux Perses en s’emparant des Cyclades, Miltiade, dit M. Duruy, « demanda aux Athéniens 70 vaisseaux, promettant de les mener en un pays d’où ils rapporteraient sans peine une quantité prodigieuse d’or. Il n’en disait pas davantage ; et sur la foi de son nt>m les pauvres accoururent en foule autour de lui. 11 alla mettre le siège devant Paros, où il avait une injure personnelle à venger ; les Pariens résistèrent avec vigueur ; Miltiade fut blessé grièvement.et le vingt-sixième jour leva le siège. Les Athéniens n’avaient jamais eu uno entière confiance dans l’ancien tyran de la Chersonèse ; cette expédition, entreprise à sa demande et sans qu’il en eût indiqué le but, réveilla les soupçons. Le père de Périclès, Xanthippe, un des premiers personnages do la ville, lui reprocha d’avoir ruiné le trésor public et causé la mort de beaucoup do citoyens. » 11 dut en conséquence passer en jugement. « Miltiade, dit Hérodote, ne comparut pas. La gangrène, qui s’était mise à sa cuisse, le retenait au lit ; mais ses amis pré- ’ sentèrent sa défense, et, rappelant la gloire dont il s’était couvert à Marathon et à lu prise de Lemnos, ils mirent le peuple dans ses intérêts. Il fut déchargé de la peine do mort, mais condamné pour sa faute à une amende de 50 talents (275,000 fr.). La gangrène ayant fait des progrès, il mourut quelque temps après et Cimon, son fils, paya les 50 talents. » Des historiens postérieurs à Hérodote ont prétendu que le héros de Marathon, n’ayant pu payer l’amende à laquelle il était condamné, était mort en prison ; mais rien ne prouve ce fait, qui est devenu un théine de déclamations absurdes sur l’iniquité et la légèreté des Athéniens. Ceux-ci élevèrent k Miltiade un tombeau à part dans la plaine de Marathon, à côté de celui qui renfermait les restes des citoyens. Près de ce tombeau étaient dix colonnes, une pour chaque tribu, et sur chacune on avait gravé lesnoms des 192 héros morts pour le salut de leur patrie.

MILTIADE ou MELCHIADE (saint), papo, né en Afrique suivant les uns, k Madrid selon d’autres, mort en 314. Il fut élevé au souverain pontificat en 311, après la mort de saint Eusèbe. Ce fut pendant qu’il occupait le saintsiége que Constantin vainquit Maxence et se convertit au christianisme, conversion qui assura le triomphe de l’Église. Miltiade présida, en 313, le concile de Rome contré le schisme des donatistes. Il eut saint Sylvestre pour successeur.

MILTIADÉES s. -f. pi. (mil-si-a-dé). Antiq. gr. Jeux qu’on célébrait dans la Chersonèse, en l’honneur de Miltiade.

MILTITE s. f, (mil-ti-te). Miner. Espèce d’hématite.

MILT1Z (Charles), prélat allemand^ mort en 1529. Le pape Léon X, dont il était dovenu camérier, l’envoya en Allemagne avec le titre de nonce en 1518, pour y apaiser l’agitation produite par Luther au sujet de la question des indulgences. Mais Miltiz, malgré son habileté, ne put faire accepter au hardi réformateur les propositions d’accommodement qu’il lui fit. Il reprit alors la route de Rome et se noya en traversant le Mein, On