Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 11, part. 1, Mémoire-Moli.djvu/276

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

MILT

d’une élévation d’âme qui intéressent involontairement le lecteur k cette figure d’une puissance surhumaine, à ce digne rival du Dieu qui l’a précipité de sa patrie céleste. Le Prométhée d’Eschyle, seul, dans une sphère à peu près semblable, inspire un intérêt égal. Le dithyrambe lyrique, la fécondité des nuances, la merveilleuse féerie des points de vue lointains, l’audace d’un regard qui plonge dans le monde invisible et nous transporte, comme par une puissance magique, en des régions imaginaires qui nous semblent une réalité, assurent, d’une part, la supériorité de Milton sur Dante, qui l’emporte à son tour sur Milton par l’énergie de la satire, la puissance

Gigantesque de ses acteurs, la beauté ternie des groupes qu’il dessine et l’originalité du triple monde qu’il déroule. Non que, tous deux grands, tous deux sensibles, tous deux bons, ils ne se rencontrent quelquefois à exprimer diversement les mêmes sentiments, que Milton, en certains endroits, ne soit Dante, et que Dante, en certains endroits aussi, ne soit Milton ; mais tel est du moins le caractère général de leur poésie. L’imagination de 1 un se complaisait plus particulièrement dans la peinture de l’Eden ; celle de l’autre, dans celle de l’enfer, t

Todd a donné une édition complète des Œuvres poétiques de Milton (Londres, 1842, 4 vol. in-8°), et Fletcher une édition de ses œuvres en prose (1835, 3 vol. in-8°). Une édition des Œuvres complètes, précédées d’une judicieuse biographie, a paru plus récemment (Londres, 1853, 8 vol. in-8°).

Milton, opéra en un acte, paroles de Jouy et Dieulafoy, musique de Spontini ; représenté sur le théâtre de l’Opéru-Comique le 6 frimaire an XIII (27 novembre 1804). Un épisode de la vie du célèbre poète anglais a fourni le sujet du poBme. Vieux, aveugle et persécuté, Milton est réfugié chez un quaker de ses amis, nommé Godwin. C’est là que se rend lord William Davenant, attiré k la fois par son amour pour Emma, la fille du poste, et par le désir de négocier la rentrée en grâce de celui-ci avec Charles II. Cette pièce de demi-caractère offre une intrigue agréablement conduite, traitée avec convenance et bon goût. Spontini se releva, k la première représentation de cet ouvrage, de la chute de la Petite maison, que l’imprudence d’Elleviou avait fait écrouler six mois auparavant. Ce chanteur avait compris tout le mérite de Spontini, et il avait eu le tort de vouloir imposer sa conviction au public. Toutefois, ce n’était pas encore par la partition de Milton que le compositeur devait conquérir ses droits à l’admiration de ses contemporains, quoiqu’elle offrit des parties fort remarquables et que assurément elle soit une des œuvres de ce temps qui pourraient être reprises avec chance de succès. L’ouverture, qui est en , est charmante. Le premier air de Charlotte est écrit trop haut, surtout pour une seconde chanteuse ; le même défaut se remarque dans le trio suivant entre Charlotte, Arthur (Davenant) et Godwin ; la romance d’Emma : J’aurai te sort de la fleur du désert, est d’une simplicité touchante et l’accompagnement est d’une suavité exquise ; l’hymne au Soleil, chanté par Milton, fait pressentir la prière de la Vestale. Il est douteux que Solié, chargé du rôle, l’ait bien interprété. L’air écossais : Quittez tes riantes campagnes, est arrangé successivement en duo et en trio avec beaucoup de goût. Nous signalerons encore le quatuor : Quels traits, quelle grâce touchante ! et le quintette dans lequel le poète, .

f>ar son improvisation, amène sans le savoir e dénoûment. On voit que Jouy avait cherché à ménager à son collaborateur des situations de nature k favoriser ses nobles aspirations. L’opéra de Milton est resté assez longtemps au répertoire de l’Opéra-Comique, mais le personnel de ce théâtre pouvait difficilement y maintenir une œuvre lyrique de ce caractère, qui eût été mieux placée au Grand-Opéra ou àl’Opéra-Italien. Spontini a eu la pensée d’agrandir le cadre de sa coinposition, car il a joint k sa partition française une traduction italienne de Luigi Balochi et des récitatifs qui en font un opéra semi-séria ; telle est la forme véritable sous laquelle cet ouvrage devra reparaître, si on se soucie encore des belles choses passées. Solié, comme nous l’avons dit, chantait le rôle du poète ; M. et Mme Gavaudan, ceux de lord Davenant et d’Emma ; Chenard celui du quaker Godwin, et enfin M">* Crétu, miss Charlotte.

MILTONIE s. f. (mil-to-nl — de Milton, n. pr.). Genre de plantes, de la famille des orchidées.

— Encycl. Ce genre compte une dizaine de ses espèces cultivées dans no3 jardins. Les deux principales sont la milionie de Morel et la miltonie de Russel. La première, originaire du Brésil, porte, au sommet d’une hampe tout enveloppée d’écaillés scarieuses, une grande et belle fleur, dont les divisions supérieures, ovales, aiguës, sont d’un violet pourpre éclatant, et le labelle d’un rose pourpre marqué de lignes rayonnantes plus foncées. La miltonie de Russel, également originaire du Brésil, présente des pseudo-bulbes ovales, diphylles. Les fleurs, peu nombreuses, mais très-jolies, sont disposées en grappe. Leur couleur est un beau rouge pourpre bordé et rayé de vert jaunâtre. Le labelle est violet. La culture de ces plantes se fait comme celle des orchidées épiphytes. On les place

. MILV

dans des serres chaudes humides, peu éclairées, et on les établit sur de la mousse, des mottes de terre de bruyère, des écorces d’arbres morts ou vivants, des planches de liège. Le plus souvent, on les dispose dans des paniers suspendus. La température doit être maintenue entre 15° et 25° centigrades.

MILTONIEN, IENNB adj. (mil-to-niain, iè-ne). Littér. Qui est propre à Milton, au genre de Milton : Style miltonien.

MILCT1NOWITSCH (Simon), littérateur serbe, né à Sarajevo (Bosnie) en 1791, mort en 1847. Chassé, en 1801, de sa ville natale par les Turcs et par la peste, il alla, avec sa famille, s’établir k Szemlin et ne reçut qu’une éducation première fort incomplète. Après avoir été employé dans une maison de commerce, il accepta, en 1807, une place de greffier k la chancellerie du sénat établi k Belgrade par le gouvernement insurrectionnel serbe, et occupa cet emploi jusqu’en 1813. Forcé alors de fuir à l’étranger, comme ses compatriotes les plus compromis dans le mouvement, il se rendit en Dalmatie, où il se livra à l’enseignement. De retour dans son pays en 1814, il devint secrétaire de l’évêque de Belgrade. L’insurrection ayant éclaté de nouveau l’année suivante, il reprit ses anciennes fonctions ; mais bientôt l’insuccès du mouvement le força à fuir encore une fois, et il se vit réduit par la misère à entrer comme garçon jardinier chez un Turc de Widdin. Toutefois, peu après, il devint maître d’école dans cette ville, où il composa son premier grand poème : l’union des trois sœurs, qui ne fut publié qu’en 1837, à Leipzig. Soupçonné d’avoir pris part k une tentative de soulèvement, il fut jeté en prison par le pacha turc et ne recouvra sa liberté qu’au bout de quelques mois.

En 1818, il revint k Belgrade, y occupa quelque temps un emploi dans l’administration et se rendit l’année suivante en Bessarabie, où il put se livrer pendant plusieurs années k ses travaux littéraires, grâce k une modique pension que lui fit le gouvernement russe. En 1825, il se rendit à Leipzig, résida, de 1828 k 1833, k Cettigne, comme précepteur du prince de Monténégro, Pierre II, devint, en 1834, capitaine de police k Belgrade et y publia, aux frais du prince Miloch, son livre intitulé : l’Insurrection serbe de 1815 (1835) ; mais comme, dans cet ouvrage, il n’avait pas présenté sous les plus belles couleurs le prince même qui faisait le3 frais de l’édition, il dut de nouveau quitter la Serbie. Après avoir résidé k Leipzig et k Bude, il rentra, en 1839, dans sa patrie, devint directeur d’une école k Belgrade, dut encore prendre la fuite k la suite d’un mouvement insurrectionnel, mais revint, dès 1841, k Belgrade et fut nommé secrétaire du ministère de l’intérieur. À partir de ce moment, il exerça une influence sans bornes sur le mouvement littéraire de la Serbie, influence qu’il conserva jusqu’k sa mort. Outre les écrits déjà cités, on doit k Milutiiiowitsch : Serbianka, recueil de chants épiques sur l’insurrection serbe (Leipzig, 1826, 4 vol.) ; Quelques vieilles chansons (Leipzig, 1826) ; l’Aurore, recueil do poésies lyriques (Bude, 1827) ; Obititsch, tragédie (Leipzig, 1835) ; l’Honneur du Monténégro, cycle de poèmes (Cettigne, 1835) ; Histoire du Monténégro (Saint-Pétersbourg, 1835) ; Histoire de la Serbie de 1389 à 1815 (Leipzig, 1837) ; Recueil de chants populaires du Monténégro et de C Herzégovine (Leipzig, 1837) ; la Triple fraternité (Belgrade, 1844). lia, en outre, été le collaborateur de Gerhard pour son recueil des Chants nationaux serbes. Les poésies et les écrits historiques de Milutinowitsch respirent un profond sentiment de patriotisme et, sous le rapport du style, ont un caractère éminemment national et original.

MILVERTON, bourg et paroisse d’Angleterre, comté de Somerset, k lu kilom. de Taunton, sur le chemin de fer de Bristol à Exeter ; 2,570 hab. Fabrication de Serges, flanelles et droguet.

MILVINÉ, ÉE adj. (mil-vi-né, ée— du lut. milvus, milan). Ornith. Qui ressemble au milan, il On dit aussi milvin, inh.

— s. f. pi. Famille d’oiseaux de proie diurnes, renfermant des espèces caractérisées par un bec faible et incliné, des tarses courts, des ailes et une queue fort longues, celle-ci le plus souvent échancrée.

MiiTiu»(poNT), viaduc sur le Tibre, k 2 kiloin. N.-O. de Rome, sur la route d’Etrurie. Ce pont, qu’on rencontre en sortant par la porte del Popolo, porte aujourd’hui le nom de ponte Molle. Sa construction date de la république romaine ; il a été restauré plusieurs fois. Il s’appelait d’abord ponte Jllmitio, du nom du censeur Emilius Scaurus, qui l’avait bâti en 645 de Rome ; à.’Emilio on’tit Milio, puis Miloio ou Miloius. Près de la, Constantin remporta une victoire sur Mnxence.

MILVULE s. m. (mil-vu-le— dimin. du lat. milvus, milan). Ornith. Genre de passereaux d’Amérique.

— Encycl. Ce genre renferme six espèces, dont la principale por^e le nom de saoana ou milvule moine. Les milvules, dit Buffon, • se tiennent dans les savanes noyées. ■ C’est là qu’on les rencontre voltigeant k la poursuite des insectes et se reposant à chaque instant sur les longues tiges des graminées qui se

MILW

balancent sous eux, mais qui suffisent pour les porter, car ils ne sont guère plus gros que les pinsons. Au moment où ils se posent et pendant qu’ils cherchent k prendre leur équilibre, ils ouvrent et ferment plusieurs fois leur queue, dont les deux pennes externes ont près de trois fois la longueur du corps. De là, eu langage guarani, la dénomination A’oiseaux de ciseaux (guirayetapa). Ce nom, dit d’Azara, a rapport à l’habitude qu’ont ces oiseaux d’ouvrir et de resserrer, non-seulement en se posant, mais encore en volant, leur longue queue, comme deux branches de ciseaux. Ils arrivent au Paraguay vers la miseptembre et ils repartent en mars. Les milvules sont fort communs et pas du tout farouches ; on ne remarque aucune différence entre le mâle et la femelle. Ils attaquent quelquefois d’autres oiseaux, à l’époque de leurs amours. Ils se posent en des lieux élevés et découverts pour épier les insectes ; ils volent aussi au-dessus des eaux et des plaines pour faire leur petite chasse, à la manière des hirondelles : quelquefois aussi ils la font k terre. Ils n entrent point dans les forêts, et ils se tiennent indifféremment k la rive des bois, dans les halliers et dans les terrains, secs et humides, et ils y choisissent pour s’y percher de petites branches ou des joncs. Leur cri m’a paru n’être qu’un craquement du bec sans agrément. Le 2G décembre, je rencontrai sur nu buisson sec, isolé et extrêmement petit, un nid de milvule ; il était si large et si profond que l’on n’aurait jamais cru qu’il fût l’ouvrage d’un petit oiseau ; en dehors, il était travaillé avec de la terre, et en dedans, il était garni de petites racines et d’une petite espèce de duvet cotonneux. Il y avait trois petits sans plumes et un œuf clair, blanc, avec des tachés brunes et rousses. Les miloules volent avec beaucoup d’aisance et ils aiment la compagnie de leurs semblables ; car, avant leur départ du Paraguay, on les voit réunis en troupes de cent et deux cents individus, dont quelques-uns se tiennent, vers le soir, perchés k la cime d’un arbre très-élevé et touffu, tandis que les autres volent autour en tourbillons confus, se jetant sur les insectes et s’exerçant k cette chasse ; ils se posent ensuite sur l’arbre, d’où ceux qui y étaient placés partent, pour que la bande tournoyante soit toujours aussi nombreuse. Les mêmes arbres sont des lieux de rendezvous, et ces oiseaux s’y rassemblent pendant plusieurs soirées entières avant que de partir ; k leur retour, ils se montrent deux k deux et quelquefois en petites troupes qui ne tardent pas à se diviser par paires. Les milvules de l’Amérique méridionales habitent de vastes espaces dans les provinces de Corrientes, d’Entre-Rios, de Buenos-Ayres, de Montevideo, et jusqu’àu 418 degré, sur les bords du rio Negro, en Patagonie. On les trouve aussi dans toutes les plaines du centra du continent américain, k Santa-Cruz, dans les provinces de Chiquitos et de Moxos, en Bolivie. Indifférents k la température, ils s’accommodent de toutes les latitudes. Au printemps, ils partent des régions chaudes et s’avancent plus ou moins vers le sud pour nicher ; en automne, ils reviennent dans leur premier campement pour y passer l’hiver. Dans ces migrations annuelles, ils s’avancent vers la Patagonie. Peu de temps après leur arrivée, ils choisissent un lieu propice et placent sur des arbustes leur nid, composé de racines, de plumes, de laine et de coton entremêlés, et a de 001,06 k 0",07 de diamètre. Dans ce nid, la femelle dépose trois ou quatre œufs très-pointus’k une extrémité, blancs et marqués de taches rouges très-rares, qui forment une sorte de couronne vers le gros bout. Pendant tout le temps que dure la couvaison et l’éducation des petits, les milvules sont inquiets et d’une humeur excessivement batailleuse ; ils poursuivent avec un acharnement incroyable tout oiseau qui vole ou se pose dans le voisinage de leur nid ; ils harcèlent surtout les caracaras et généralement tous les oiseaux de proie. Après que les petits sont en état de voler, ils accompagnent leurs parents et avec eux se signalent encore par cette guerre incessante k toute la gent ailée. Le milvule moine est en dessus d’un cendré pâle ; le sommet et les côtés de la tête sont entourés de plumes brunes ; les rémiges et les rectrices alaires sont également brunes, mais avec une bordure plus pâle ; le dessous des ailes d’un blanc jaunâtre ; la queue est noire et profondément fourchue ; le côté externe des rémiges latérales est d’un blanc jaunâtre k la base ; lé dessous du corps est uniformément blanc. Le milvule moine habite le Guatemala. Le milvule viiule habite le sud de l’Amérique méridionale, où il vit en troupes nombreuses qui émigrent périodiquement vers le nord du même continent.

MILWARD (Clément), amiral anglais, né eu 1776. À dix-sept ans, il entra dans la marine, reçut une blessure lors de l’attaque de la Pointe-k-Pitre en 1794, prit ensuite part k la prise de la Trinité et de Surinam, se distingua particulièrement comme lieutenant dans un combat avec la frégate française la Sémillante et reçut le grade de capitaine en 1809, en récompensé de sa conduite lors de l’occupation de la Martinique enlevée h la Fiance. À l’époque de la guerre entre l’Angloterre et les États-Unis, le capitaine Milward fit de nombreuses captures sur l’ennemi et commanda un vaisseau dans l’expédition

MIMA

273

dirigée contre la Nouvelle-Orléans (i8ir>). Depuis cette époque, il a reçu le grade de contre-amiral et pris sa retraite.

MILWACKIE, ville des États-Unis d’Amérique, dans l’État de Wisconsin, sur la rive occidentale du lac-Michigan, à l’embouchure d’une petite rivière de son nom, à 145 kiloin. N. de Chicago, k 75 kilom. O. de Madi* son ; 1,745 hab. en 1840, 45,000 an 1860. Beau port de commerce sur le Michigan ; université, académie, trente églises. De même que toutes les villes américaines, qui semblent sortir de terre d’une seule pièce et comme par enchantement, Milwaukie est régulièrement bâtie et porte l’empreinte du caractère positif de la race anglo-saxonne : rues droites, larges, bien pavées et bien éclairées, mais partout absence du goût, du sentiment artistique.

MILYADE, en latin Milyas, nom donné autrefois à la partie septentrionale de la Lyçie (Asie Mineure). À l’époque dos guerres modiques, cette contrée s étendait du mont Cadmus, au N., sur la limite de la Phrygie, au mont Taurus, au S., sur la limite de la Pamphylie. Après la mort d’Alexandre et sous les Séleucides, le nom de Milyade né fut plus donné qu’à la partie orientale de cette contrée, tandis que la partie occidentale portait le nom de Cabalie. Après la défaite d’Antiochus, les Romains donnèrent la Milyade à Eumène. Les villes principales étaient : Cibyra, Œnoanda, Balbura et Bubon, qui formaient la Tétrapole Cibyritique. Les habitants de cette contrée, appelés Milyes, étaient des descendants des anciens Solymes.

MIM s. m. (mimm). Gramm. Nom de la vingt-quatrième lettre de l’alphabet arabe, vingt-neuvième de l’alphabet turc, correspondant k notre m.

MIM ALLO NE s. f. (mi-mal-lo-ne). Antiq. gr. Syn. de bacchante. Il On dit aussi mimallo-

NIDK.

M1MANSA s. f. (mi-man-sâ). École philosophique de l’Inde.

— Encycl. La Mimansâ se subdivise en deux écoles : l’une qui est l’école proprement dite de la Mimartsd et qui s’intitule Purva mimansâ ; l’autre appelée Uttara mimansâ ou védanta. Nous n’avons k nous occuper ici que de la Mimansâ proprement dite. Elle fut fondée par Djaimim ; mais ici, comme en tout ce qui touche k l’histoire confuse de l’Inde, on ne peut fixer une date bien précise. Cependant la Mimansâ parait décidément antérieure k YUttara, comme l’indiquent d’ailleurs leurs noms respectifs. Djaimini, qui est regardé comme le fondateur de la Purva Mimansâ, passe également pour le révélateur du Samavêda ; mais cette opinion est peu sûre., De ce fait que Djaimini lui-même, ainsi que d’autres maîtres, Atreya, Badari, Badarayana, Labucnyana, etc., se trouvent cités dans les soutras, qui composent le texte de la Mi~ mansâ, on peut conclure que ce texte a été rédigé, non par lui-même, mais par ses disciples, L’enseignement oral du maître n’aurait été que postérieurement transcrit par son école. On ne peut point considérer, k proprement parler, la Purva Mimansâ comme une école de philosophie ; c’est un système d’interprétation et d’argumentation mystique, et un système en quelque sorte tout pratique qui ne se rapporte qu’aux œuvres et aux observances religieuses. Mais, dans sa course k travers les idées védiques ou supposées telles, cette école touche k toutes les grandes questions logiques, métaphysiques et morales. Seulement, les conclusions qu’elle présente ne sont point originales et elle se propose moins de découvrir la vérité que û apT puyer et d’affirmer par une argumentation rigoureuse l’enseignement religieux desWdns.

Le texte de la Mimansâ est composé de soutras ou axiomes d’une forme concise jusqu’k l’obscurité ; ces soutras composent douze lectures, subdivisées en chapitres. Les chapitres sont divisés eux-mêmes en sections ou topiques, que les Indous appellent adhicarmus. On évalue k 2,652 le nombre des soutras, et celui des adhicarmas à 915. Un Européen, quelque versé qu’il fût dans la langue, ne pourrait que difficilement interpréter le sens de ces soutras si les glossateurs ne venaient k son aide. Un des plus anciens commentateurs-de ta Purva Mimansâ est Vriticarra.

La seule étude européenne un peu complète qu’on ait sur la Mimansâ se trouve dans le livre de Colebrooke sur la philosophie des Indous.

MIMAR-AGA s. m. (mi-ma-ra-ga). Inspecteur des bâtiments publics, dans l’empire ottoman.

M1MAR-BACHI s. m. (mi-mar-ba-chi). Architecte en chef du sultan.

MIMAS, héros de la mythologie ancienne, un des géants fils du Ciel et de la Terre qui entreprirent une guerre ouverte contre les dieux et furent foudroyés par Jupiter. Horace et les autres poètes le mettent au nombre des plus vaillants et des plus forts (Odes, livre III, iv.) — Un des fils d’Eole, dont parle. Ovide dans ses Métamorphoses, portait le même nom.

MIMAS, centaure fameux que Pirihoûs invita k ses noces avec Hippodamie. L’heureux fiancé avait réuni dans un banquet tous les I dieux et tous les héros. Il avait oublié Mare

35